Bulletin d'information économique Laval - Hiver 2013-14
BiotechFinances N°620
1. Hebdomadaire • Lundi 13 janvier 2014 • N° 620
BIOTECHFINANCES
L’INFORMATION STRATégique des biodécideurs et des bioinvestisseurs
Et si l’Europe suivait l’exemple
américain ?
Par Juliette Lemaignen
S
Sommaire
urveillez vos radars, l’Eurose poursuivre cette année sur les mêmes
pe se prête à espérer de belfondamentaux. Une quinzaine de sociétés
les opérations boursières en
sont dans le pipeline pour une entrée en bour2014 pour faire résonnance
se, et plusieurs ont même déjà soumis leur
aux performances inscrites
dossier d’enregistrement à l’instar de Genosur les écrans américains du
cea (vaccins) ou encore Dicerna (RNAi), qui
Nasdaq tout au long de 2013. « Le millésime
visent respectivement 55 M€ et 50,5 M€.
passé a été très réussi pour le secteur des sciences de
Ces mouvements sont suivis de près en Eula vie côté US, avec un total de 46 IPO, dont 29 au
rope par les banques d’affaires qui sont dans
second semestre. Cet afflux de candidatures est venu
les starting-blocks pour offrir à leurs clients
pour la majorité des États-Unis, mais cinq opérades sorties boursières à des niveaux de vations ont été dirigées par des sociétés européennes et
lorisation qui n’ont rien à envier à ceux du
israéliennes, en quête d’une issue de cotation (cf. tavieux continent. Les quelques exemples
bleau page 2) », explique Rodolphe Renac,
d’introductions transatlantiques réalisées
partner, responsable du bureau américain
durant le dernier semestre, dont celles de
d’Alcimed. Au total, le Nasdaq a ainsi inProsensa (NL), GW Pharmaceuticals (UK)
jecté 2,9 Mds€ dans le secteur life sciences, Rodolphe Renac
ou encore Uniqure (NL), qui est en cours
affichant une performance de + 56 % sur « Les IPO américaines
de process pour lever 55 M€, ont rassuré
un an, pour l’indice spécialisé Biotechnoles entrepreneurs européens sur la capacité
logy. Ce soutien fort pour la filière est dû pourraient amorcer
du Nasdaq à absorber leurs valeurs. Si le
à plusieurs facteurs : le nombre important l’ouverture de la
flux EU/US devrait continuer à se dévelopd’approbations de nouveaux médicaments
per en 2014, il faut espérer la réouverture
fenêtre boursière
par la FDA en 2012 et au cours du predes places boursières européennes à court
mier semestre 2013, le Jumpstart Our Busi- européenne dès 2014. » terme. La France est certes parvenue à lisness Startups Act (JOBS Act) ou encore par
ter quelques valeurs life sciences ces derniers
l’appétit pour les deals et le cash des big et mid-size pharma. Cette semestres, mais cela n’a pas été sans impact sur les valorisations
forte croissance n’est cependant pas encore totalement expliquée qui sont fortement malmenées. Les premières opérations de coaujourd’hui, ce qui alimente des rumeurs de spéculation sur une tation prévues pour les semaines à venir devraient donner le ton
potentielle bulle life sciences. De nombreux analystes rappellent la et, espérons-le, attirer de nombreux investisseurs généralistes vers
prudence aux investisseurs revenus vers les biotech, soulignant ces valeurs qu’ils connaissent mal. Crossject, un concepteur de
la difficulté pour amener au marché de nouveaux produits et les dispositifs d’injection de médicaments sans aiguille, ouvrira cerforts taux d’attrition de la recherche pharma. Il est important de tainement le bal en France avec un document de base enregistré
prendre cela en compte, mais il faut aussi être optimiste sur un depuis la fin de l’année en vue d’un listing courant janvier.
secteur qui se consolide régulièrement comme le démontrent les Sur le plan des M&A, l’activité du semestre a été dense sur la
performances de Celgene ou de Biogen, dont les titres ont res- sphère mondiale, soutenant une tendance annuelle, et ce, sur tous
pectivement crû de 80 et 90 % en un an, suite à des annonces les segments. Du coté des big pharma et big medtech, on notera des
scientifiques et réglementaires majeures. Le mouvement IPO deals très significatifs tels que la méga-fusion de Thermo avec Life
engagé depuis le début de l’année 2013 aux États-Unis devrait Technologies pour 10 Mds€ créant ainsi un géant de la fourniture ///
Numéro spécial deals, région par région
france Page 3
François Miceli, venture
partner – Sofimac Partners
benelux Page 3
Pieter van der Meer, managing
partner – Gilde Healthcare
suisse Page 4
Dr Ulrich Geilinger, head of
private equity - HBM Partners AG
québec Page 4
Jean-Marc Juteau, directeur
de la Cité de la biotech à Laval
autres régions : Royaume-Uni, Allemagne Page 5 / pays nordiques, espagne Page 6 / italie, israël Page 7 / europe de l’est Page 8
les
2. spécial deals
/// de laboratoire, le rachat de Gambro par Baxter (3 Mds€), Amgen
acquérant Onyx (7,1 Mds€), Valeant Pharmaceuticals mettant la
main sur Bausch & Lomb (6,4 Mds€), les achats par Bayer de
Conceptus ( 800 M€) et d’Algeta (2,13 Mds€), ou encore la cession à J&J d’Aragon Pharmaceuticals pour 730 M€. Nous avons
également recensé la grosse activité d’Astrazeneca (Omthera
325 M€ et Amplimmune 366 M€), Grifols reprenant les activités
de diagnostic transfusionnel de Novartis pour 1,23 Md€ ou encore la vente récente de la franchise Diabète de BMS à ce même
Astrazeneca pour 3,1 Mds€. Les mid-size pharma n’ont pas été en
reste avec plusieurs belles opérations de consolidation. On retiendra notamment l’achat de Viropharma par Shire (3 Mds€), de
Santarus par Salix pour 1,9 Md€, Actelion qui se renforce avec
l’américain Ceptaris (183 M€), Perrigo qui met fin au feuilleton
Elan-Royal Pharma pour 6,3 Mds€, l’activité effrénée de deal making de Celgene ou encore Endo qui a réalisé une nouvelle acquisition et se bat avec Teva sur celle de NuPath pour 77 M€.
Enfin le niveau d’activité « biotech-biotech » a aussi été bon, avec
des deals de différentes tailles : Gentium par Jazz Pharmaceuticals (730 M€), Cangene par Emergent BioSolutions (162 M€) et
Talon par Spectrum (8,3 M€). Avec les succès obtenus par la voie
des IPO, les autres véhicules financiers ont été un peu plus délaissés, comme en témoigne une baisse de 24 % des placements
privés aux États-Unis. Sur le semestre, nous avons assisté à quelques rounds B, C, D voire E intéressants, pour avancer les pipelines.
Par exemple 6,6 M€ pour Blaze Bioscience en série B, 28,2 M€
pour Atara Biotheraputics en série B, 34,5 M€ pour Covagen en
série B, 19 M€ en série D pour Sutro Biopharma, 43 M€ pour
Tyr Pharma en série D, 29 M€ en série E pour Invitae, et 33 M€
pour Zagfen en série E.
Des espoirs de reprise sur le front du financement privé restent
tout de même ouverts avec de nouveaux fonds qui se créent, notamment sous l’impulsion d’industriels qui s’associent aux VCs.
Ces outils, du type InnoBio en France, se développent rapidement des deux côtés de l’Atlantique, faisant partie de la stratégie
« d’external innovation » des pharma. L’un des derniers exemples
de création en date est le véhicule new-yorkais « NYC Economic
Development Corp. » dédié aux life sciences et doté de 73,3 M€ d’ici à
2020, dont 40 % qui ont été apportés par Celgene, Eli Lilly et GE
Healthcare Ventures, en compléments de VCs expérimentés. l
Les IPO biotech de 2013 aux États-Unis (source : Alcimed)
localisation Nom de la société
Montant levé
localisation Nom de la société
Montant levé
Boston
North Carolina
Quintiles
Chimerix
Liposcience
Heat Biologics
TOTAL
$947.4m
$117.9
$51.8
$27.0
$1,144m
New jersey/New york
Israel
Enzymotec
Kamada
Alcobra
TOTAL
$71.0m
$51.6
$38.0
$160.6m
Foundation Medicine
$121.9m
Agios Pharmaceuticals
$121.2
Bluebird Bio
$116.1
Acceleron Pharma
$106.2
Epizyme
$88.7
Tetraphase Pharmaceuticals $80.6
Bind Therapeutics
$70.5
Enanta Pharmaceuticals
$64.4
Karyopharm
$125
TOTAL
$894.6m
Ophthotech
PTC Therapeutics
Aerie Pharmaceuticals
Stemline Therapeutics
Omthera Pharmaceuticals
Regado Biosciences
Cancer Genetics
Adma Biologics
TOTAL
San Diego
Ambit Biosciences
Receptos
Conatus Pharmaceuticals
Sophiris Bio
Fate Therapeutics
Evoke Pharma
TOTAL
San Francisco Bay Area
Portola Pharmaceuticals
OncoMed Pharmaceuticals
Five Prime Therapeutics
KaloBios Pharmaceuticals
Veracyte
TOTAL
2
$192.3m
$144.4
$77.3
$69.0
$64.0
$46.7
$46
$28.5
$668.2m
Maryland/Washington D.C.
Intrexon
Macrogenics
TOTAL
Pennsylvania/Philadelphie
$184m
$92
$276m
Onconova Therapeutics
$89.1m
Texas
$83m
$72.8
$66.0
$65.0
$46.0
$29.0
$361.8m
LDR Medical
$86.3m
Pays-Bas
Prosensa
$78.0m
Michigan
Seattle
Esperion Therapeutics
$70.0m
NanoString Technologies
$54.0m
$46.2m
Arizona
$140.4m
$93.8
$71.8
$70.0
$65.0
$441m
Wisconsin Cellular Dynamics
Insys Therapeutics
$36.8m
Kansas
Aratana Therapeutics
$35m
Royaume-Uni
GW Pharmaceuticals
$32.6m
Biotechfinances • Lundi 13 janvier 2014 • N° 620
3. spécial deals
france
François Miceli, venture partner – Sofimac Partners
2013 : année de la consolidation
liés au secteur biotech/medtech. Ces derniers
peuvent concerner des phases de création, ou
d’essaimage par des SATT (en forte croissance), mais également des projets plus matures
comme celui de la medtech française Crossject, que nous avons soutenue en fin d’année
dans le cadre de son IPO, et qui devrait être
cotée courant 2014. Notre fonds partenaire
Soridec, basé à Montpellier, a également soutenu une introduction en bourse en investissant dans la société baptisée Medtech. Je vois
ces opérations de manière très positive. Il y a
vraiment aujourd’hui des dossiers de qualité en
termes de projets scientifiques, mais également
au niveau des équipes de direction qui sont de
mieux en mieux formées et expérimentées.
De nouveaux fonds sont par ailleurs en train
de se constituer dans l’Hexagone, ce qui permettra d’injecter de l’argent frais dans l’innovation qui bouillonne sur le territoire. Auriga
vient notamment d’annoncer le lancement de
son dispositif d’amorçage, Auriga Bioseed et
d’autres fonds sont en pré-création, notamment en Alsace et dans le Sud de la France.
Nous avons prévu au moins deux sorties industrielles en 2014 pour notre portefeuille
d’entreprises. La question de la juste valorisation sera importante à définir. Les niveaux
de valo ne sont en effet pas encore revenus à
des stades très attractifs aujourd’hui en Europe et il faut arbitrer, au cas par cas, pour
sortir par le haut de nos participations. Nous
devons également garder les yeux ouverts sur
l’international, qui reste la seule voie de sortie
aujourd’hui.
L’année 2013 a été un millésime de consolidation, qui a permis de renforcer nos positions
existantes tout en nous assurant que les différents business plans étaient bien en ligne avec
les objectifs initiaux. Cela nous permettra
d’envisager 2014 comme une année de sortie,
et, espérons-le, de plus-values.
“
Nous avons
observé ce
semestre
un deal flow
très important dans le
secteur des sciences de
la vie. Plusieurs sociétés
ont levé des fonds par
le biais du venture capital,
comme la société tourangelle Access Vision
Technology, qui développe des vidéo-endoscopes à usage unique, ou encore EndoControl
(4 M€), Bioaxial, IDD Biotech, Cerenis, Theravactis, Synthetis, Fermentalg, Microphyt et
Supersonic Imagine, qui ont refinancé leur
activité. Implanet, Medtech et Carbios ont, de
leur côté, réalisé une introduction en bourse
alors qu’Hybrigenics et Imaxio se sont accordés sur la cession de services en génomique.
Nous recevons pas moins de 200 dossiers chaque année, dont près de la moitié directement
benelux
Pieter van der Meer, managing partner – Gilde Healthcare
Le Benelux va chercher ses cotations outre-Atlantique
La biotech suisse Covagen est, de son côté, allée
chercher le fonds belge Gimv pour son round de
34 M€. Le fonds francophone a investi 6,7 M€
dans l’entreprise pour avancer ses travaux dans
les secteurs des maladies inflammatoires et des
cancers. Ce financement soutiendra avant tout
le développement clinique du produit phare
de Covagen, FynomAb® COVA322, destiné
au traitement de l’arthrite rhumatoïde, de
l’arthrite psoriasique et d’autres maladies inflammatoires. Les essais cliniques phase II de
COVA322 devraient, selon les prévisions, commencer au début de l’année 2014. En outre, les
fonds du financement de série B permettront
d’étendre la présence de Covagen, dans le domaine de l’oncologie.
Sur le front des M&A, l’une des plus grosses
biotech des Pays-Bas, ProFibrix, a été cédée
à la société américaine Medicines Company,
pour un ticket de plus de 175 M€. C’est un
signe intéressant de l’attrait des biotech locales
pour leurs consœurs américaines et du dynamisme de notre territoire. Nous observons un
regain d’intérêt des mid-size pharma pour des acquisitions ciblées à forte valeur ajoutée d’innovation. En ce qui concerne le secteur boursier,
Prosensa est entrée en cotation sur le Nasdaq,
levant près de 70 M€ avant de chuter après la
publication de résultats scientifiques très décevants. La société, qui développe des traitements
contre les maladies neuromusculaires a en
effet eu une mauvaise surprise lors de sa
phase II contre la dystrophie musculaire de
Duchenne, avec un produit qui n’a pas montré
une performance supérieure à celle du placébo. UniQure a suivi le même chemin que sa
consœur, en lançant une IPO également sur le
Nasdaq, dont les résultats sont attendus dans
les prochaines semaines. Cette entreprise dispose du premier produit de thérapie génique
du monde occidental, le Glybera, qui cible
une maladie orpheline. Elle possède en outre
un pipeline de traitements de thérapie génique
contre des maladies rares et des indications
plus larges, dont la maladie de Parkinson.
Cardio3 Biosciences a, de son côté, bouclé un
double listing sur Euronext Bruxelles et Paris,
assorti d’une levée de 23 M€. L’entreprise, leader dans le développement de thérapies régénératives, protectrices et reconstructrices pour
le traitement des maladies cardiaques, a par
ailleurs obtenu en fin d’année 4 M€ de financement non-dilutif de la part de la Région wallonne, via la conclusion d’une nouvelle avance
récupérable pour un montant de 2,5 M€ et
d’une revue du plan de remboursement des
avances existantes générant une économie
nette de 1,5 M€ sur la période 2013 -2015. La
nouvelle avance récupérable d’un montant de
2,5 M€ a pour objet le financement, à hauteur de 50 %, des dépenses générées lors des
procédures menant à la commercialisation de
C-Cath® aux États-Unis, un cathéter d’injection intra-myocardique.
“
Nous avons
traversé un
semestre
plutôt positif au Benelux dans le
secteur des sciences de la
vie avec plusieurs beaux
tours de table internationaux clôturés en Belgique
et aux Pays-Bas. Le spécialiste de la stimulation cérébrale, Sapiens, a tout d’abord bouclé
une extension de son round de 2011 auprès
de Gilde Healthcare et d’Edmond de Rotschild Investment Partners. Argen-X a ensuite
fédéré 5 M€ pour développer sa plate-forme
focalisée sur les anticorps early-stage, Endotools Therapeutics a reçu 2,5 M€ en septembre
pour améliorer ses dispositifs médicaux endoscopiques de pointe pour le traitement de
l’obésité, des tumeurs de l’appareil digestif et
du diabète de type 2. Enfin, Merus B.V a levé
31 M€ aux Pays-Bas dans une extension
de son Série B pour un montant total de
47,6 M€. Cette somme apportée par Johnson & Johnson Development Corporation
(JJDC), Novartis Venture Fund, Pfizer Venture Investments, Bay City Capital, LSP (Life
Sciences Partners), et Aglaia Oncology Fund
permettra à l’entreprise d’étendre son portefeuille de programmes précliniques dans
le domaine du traitement des cancers, et de
mener son projet phare en phase I.
Biotechfinances • Lundi 13 janvier 2014 • N° 620
3
4. spécial deals
Suisse
Dr Ulrich Geilinger, head of private equity - HBM Partners AG
Des tours de table record pour la biotech suisse
vu leur cours croître de 181 % et de 134 %
sur l’année. D’autres sociétés moins avancées,
comme Newron, Santhera ou Cytos, sont, de
leur côté, restées proches de l’équilibre.
Au niveau des IPO, aucune entreprise n’est
parvenue à se faire lister ce semestre en
Suisse. Les seules candidates ont regardé
le Nasdaq, à l’instar de certaines de leurs
consœurs européennes qui traversent l’Atlantique pour faire sonner la cloche boursière.
Les opérations industrielles ont également
été calmes depuis l’été avec seulement deux
transactions clef, le rachat du Genevois Anteis par Merz Pharma, un groupe allemand
indépendant fondé en 1908, et les partenariats de premier plan conclus entre Polyphor
et Roche et surtout entre Molecular
Partners et Roche, pour un montant de plus
de 740 M€.
“
Les six derniers mois ont été
très denses au niveau des financements privés, avec de belles
opérations, pour un montant
total investi de plus de 150 M€. Parmi les
plus gros consommateurs de tours de table,
nous avons remarqué la biotech spécialisée
dans la reproduction féminine, ObsEva, qui
a levé 25,6 M€ en tour A, avec l’appui notable de Sofinnova Partners, ADC therapeutics,
détentrice d’une enveloppe de plus de 29 M€
apportée à parité par MedImmune et Auven
Therapeutics, ou encore Covagen, qui a reçu
34 M€ en fin d’année.
Les performances boursières du secteur en
Suisse ont également été bonnes sur la période, en particulier pour les sociétés late stage
ou commerciales, comme Cosmo Pharmaceuticals et Basilea, qui ont respectivement
québec
Jean-Marc Juteau, directeur de la Cité de la biotech à Laval
Un nouveau VC focalisé dans l’early stage
s’installe à Montréal
4
Altasciences, dont le propriétaire, le fonds
d’investissement Kilmer Capital Partners, a
reçu de la part d’Investissement Québec une
aide de près de 5 M€ pour cette opération.
Puis, notons la reprise par Bellus Health de la
biotech Thallion pour 4,5 M€, un deal 100 %
québécois. Le programme phare de Thallion
est une thérapie par anticorps monoclonaux
indiquée dans le traitement du syndrome
hémolytique et urémique, qui vient de
compléter une phase II. Côté financements, il
faut retenir le placement privé de 7,2 M€ sur
le marché canadien de la société Bioniche.
Ces fonds seront utilisés pour financer la mise
au point de son produit de phase III contre le
cancer de la vessie, UrocidinMC.
Dans le milieu du capital-risque, une très
bonne nouvelle est tombée récemment : l’un
des plus gros VC américains, Sanderling Ventures, va installer un bureau à Montréal pour
investir dans les sociétés early stage canadiennes. C’est sa première installation en dehors
des États-Unis. Le VC a été incité dans cette
initiative par l’investissement de 22 M€ promis par BDC Capital de risque et le Fonds
de solidarité. Nous sommes impatients de
connaître les premiers dossiers qui bénéficieront de ce soutien en 2014.
Les autorités publiques réaffirment, quant à
elles, leur soutien au secteur biomédical par
le biais d’investissements stratégiques dans la
recherche. Le gouvernement du Québec vient
ainsi d’injecter presque 25 M€ dans Genome
Québec, une organisation qui chapeaute
le développement de la génomique. Enfin,
Merck Canada va accorder des subventions
représentant un total de 11,7 M€ aux centres hospitaliers universitaires de Montréal,
Sherbrooke, Laval et McGill. L’ensemble de
ces mouvements marque le retour en grande
pompe de l’investissement dans les biotech au
Québec et nous nous en félicitons.
“
Les choses bougent au Québec ! D’importantes acquisitions ont été observées ces
derniers mois qui prouvent
que l’innovation québécoise a de nouveau
le vent en poupe. Spécialisée depuis plus de
dix ans dans la conception de vaccins à partir
de plantes, la biopharma Medicago, située à
Québec, a été rachetée par le groupe japonais
Mitsubishi Tanabe (MTPC) pour 275,5 M€.
MTPC ne détient que 60 % de Medicago,
les 40 % restants étant la propriété de Philip Morris Investments. Toujours à Québec,
Atrium Innovations, qui s’est fait un nom
dans les nutraceutiques et cosméceutiques,
a été reprise par le fonds européen Permira
pour près de 808,3 M€. Atrium est désormais détenue par Permira (75 %), le Fonds
de solidarité (12,5 %) et la Caisse de dépôt et
placement du Québec (12,5 %). Autre opération d’envergure, les Laboratoires Paladin,
établis depuis 1996 à Montréal et cotés à la
bourse de Toronto, ont été rachetés par la
société américaine Endo Health Solutions
pour 1,2 Md€. Mais la plus belle opération
de la période reste l’acquisition par Valeant
du groupe d’ophtalmologie Bausch + Lomb
pour 6,4 Mds€ ! D’autres transactions de petite taille méritent d’être mentionnées car elles
ont été réalisées par des sociétés canadiennes.
Je citerais l’absorption de l’entreprise américaine Vince and Associates Clinical Research
par la société de recherche clinique lavalloise
Biotechfinances • Lundi 13 janvier 2014 • N° 620
5. spécial deals
royaume-uni
Dr Mick Cooper, healthcare team analyst, Edison Investment Research – Londres
Le London Stock Exchange pourrait renouer
avec les introductions à court terme
positifs, ce qui est plus qu’encourageant pour
le secteur et pour les sociétés qui voudraient
à leur tour tenter leur chance sur ce marché.
Lombard Medical vient, dans cette idée,
d’annoncer son projet de délisting de l’AIM
londonien, en vue d’une IPO sur le Nasdaq.
Plusieurs rumeurs font par ailleurs état de
l’ambition de Circassia d’entrer en bourse
et de rejoindre le marché londonien. Nous
devrions en savoir plus dans les semaines à
venir. Les valorisations sur le London Stock
Exchange n’ont encore rien à voir avec celles
atteintes sur le Nasdaq, mais il est important
que des biotech viennent s’introduire localement afin que nous disposions, sur notre
territoire d’un vrai pool d’entreprises innovantes dans le secteur des sciences de la vie.
Seule cette masse critique permettra aux
investisseurs de s’intéresser au domaine et
d’équilibrer leurs portefeuilles de valeurs
spécialisées.
Les opérations de refinancements et de M&A
ont été calmes sur la période, sans transactions particulières recensées.
“
La biotech britannique s’est
largement réveillée durant le
dernier semestre avec des performances globales positives,
qui retrouvent des niveaux intéressants. C’est
très bon pour le secteur qui souffrait depuis
quelques années de la désaffection des investisseurs, retranchés sur des placements moins
risqués. La reprise que nous observons n’est
cependant pas du même niveau que celle des
États-Unis, et devra encore être confirmée
sur toute l’année 2014.
Les hautes valorisations disponibles aux ÉtatsUnis poussent certaines sociétés à candidater
sur le Nasdaq, où des performances record
ont été atteintes cette année dans le secteur
biotech. La mid-pharma GW Pharmaceuticals
a, par exemple, rejoint le marché américain
dans une opération qui a été assortie d’une
levée de fonds significative. Depuis son listing, l’entreprise a vu sa valeur multipliée par
quatre, grâce à des résultats scientifiques très
allemagne
Karlheinz Schmelig,
partner – Creathor Venture
La biotech allemande tarde à redécoller
Beteiligungsverwaltung, MIG Fond et FCPB
Gany. Ces fonds lui permettront d’accélérer
son programme phare IMAB362 dans le cancer de l’estomac et de l’œsophage, actuellement en fin de phases IIa et IIb, et d’en préparer la phase III, qu’elle pourrait conduire
seule. Du côté d’Immatics, un D-round de
34 M€ a rassemblé les quatre investisseurs
historiques de la société, Dievini Hopp Biotech holding, la devenue célèbre family office de Dietmar Hopp, l’ex-patron de SAP,
Wellington Partners, MIG-advised funds
et AT Impf GmbH. La firme de Tübingen
développe des vaccins thérapeutiques anticancer de nouvelle génération pour lesquels
elle envisage d’avoir un pool complet de données cliniques de phase III début 2015.
Sur le front des IPO, les potentiels candidats
au listing sont restés cachés ce semestre encore, avec une fenêtre boursière bouchée et
des regards vers les pays voisins, voire vers
les États-Unis. Seule MorphoSys est parvenue à lever des fonds par le biais d’un placement privé pour un montant de 84 M€, en
septembre dernier.
“
Nous sentons bouillonner
depuis l’Allemagne, l’effervescence qui règne aux ÉtatsUnis, notamment sur la sphère
boursière où les cotations s’enchaînent avec
succès. Pour autant, aucune répercussion
directe n’est pour le moment réellement
intervenue sur notre territoire, où le climat
reste morose dans le secteur de la biotech.
Cela devrait cependant évoluer positivement
dans les mois à venir, avec la prévision d’un
transfert de croissance vers la zone euro courant 2014.
Parmi les opérations qui ont éclairé le secteur, nous pouvons noter le tour de table
de Chundsell Medicals, qui est allé en Allemagne chercher ses fonds, notamment
auprès de Creathor Venture, qui a participé
à une levée d’un peu plus d’un demi-million
d’euros. Cet argent permettra à l’entreprise
de mettre au point son test de diagnostic à
expression de gènes, dans le domaine du
cancer de la prostate.
Les deux plus grosses transactions privées
de la période reviennent à Ganymed et à
Immatics pour des tours de table record.
Focalisée sur le développement d’anticorps
monoclonaux IMAB (Ideal Monoclonal Antibodies), la biotech allemande Ganymed
a en effet finalisé, début décembre, un cinquième tour de table remarquable de 45 M€
auprès de ses actionnaires existants : ATS
Biotechfinances • Lundi 13 janvier 2014 • N° 620
5
6. spécial deals
pays nordiques
Stephan Christgau, investment director chez Novo Seeds
Acesion Pharma et Aniona, deux spin-off du groupe
déchu NeuroSearch, font parler d’elles
drug application) auprès de la FDA, fin 2014.
L’accord de recherche et de licence a été
signé avec le Japonais Shionogi.
Toujours au Danemark, Acesion Pharma et
Aniona, spin-off issues du délitement du groupe
NeuroSearch, font parler d’elles. Acesion Pharma vient de recevoir une subvention de 2,6 M€
de la part de la Danish National Advanced
Technology Foundation, à partager avec l’université de Copenhague, son partenaire dans un
programme de quatre ans visant à développer
de nouveaux médicaments contre la fibrillation
auriculaire. Cette récompense s’ajoute à l’enveloppe de 4,7 M€ reçue de la part du Wellcome
Trust en juin, pour un projet dans la fibrillation
auriculaire également, soit au total 7,3 M€ collectés en moins de six mois. Aniona a repris le
portefeuille de NeuroSearch dans les CNS et
a su renouveler, en juillet, le partenariat avec
Janssen initié par NeuroSearch en 2009. Selon
les termes de leur alliance, Aniona pourrait recevoir des paiements d’étapes pouvant atteindre plus de 156 M€ et des royalties sur les ventes
futures des produits.
En Norvège, le secteur biotech est encore relativement restreint, mais connaît aussi une dynamique positive, qui s’est traduite, fin décembre,
par l’offre de rachat de Bayer de la totalité des
actions de la biotech Algeta, cotée à Oslo et
spécialisée dans la radiothérapie du cancer. Son
candidat phare Xofigo®, indiqué dans le cancer de la prostate et licencié en 2009 à Bayer, a
été approuvé aux États-Unis et en Europe.
En Suède, pas d’opérations majeures, si ce
n’est l’IPO lancée en décembre par la biotech
Immunicum AB, qui démontre que le marché
public est, dans ce pays, accessible aux profils
early stage.
Pauli Marttila, directeur du business development et des investissements stratégiques chez Sitra
cencié à son partenaire danois Lundbeck. Celui-ci
vient d’introduire le produit sur le marché italien,
déclenchant le versement d’un paiement d’étape de
2 M€ en faveur de Biotie. Les commercialisations
en France, Allemagne et Espagne sont attendues
dans le courant de l’année 2014. De façon généra-
le, les jeunes pousses finlandaises peinent toujours
à se financer auprès des VC comme des banques.
Les investisseurs attendent que le secteur démontre sa profitabilité, ce que pourraient bientôt faire
Biotie et d’autres pépites finlandaises.
“
Les nouvelles sont plutôt bonnes du côté de
la Finlande où Biotie Therapies
connaît un début de success story
avec son traitement de la dépendance à l’alcool SelincroTM, li-
“
Le secteur
des biotech
connaît
une phase
de consolidation qui s’observe en particulier chez
les investisseurs, prompts
à fédérer leurs forces en
formant des syndicats dès
les premiers tours de table. La plus belle opération du second semestre 2013 reste le doublé
de la biotech danoise Egalet, qui a clôturé, en
septembre, un tour de table de 14,7 M€ et signé, en novembre, un contrat de recherche et
de licence qui pourrait lui rapporter au total
312,3 M€. Conduite par Index Ventures, la
levée de fonds va lui permettre de réaliser les
études pivot de ses deux antidouleurs à base
d’opioïdes et de viser un dépôt de NDA (new
espagne
Laia Crespo, investment manager chez Ysios Capital
Nous attendons la fin des coupes budgétaires
dans la recherche fondamentale
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vie, et ADE Capital Sodical, société de capitalrisque financée notamment par plusieurs banques espagnoles et la région Castille-et-Léon.
Raman Health Technologies développe une
plateforme de diagnostic non-invasif basée sur
le laser et la spectroscopie infrarouge. L’autre
société financée ce semestre s’appelle Bionure, elle a été créée en 2009 à Barcelone, et
se focalise sur les maladies neurologiques et en
particulier la sclérose en plaques. Elle a attiré
1,3 M€ auprès de ses investisseurs historiques
notamment, sur les 3,3 M€ dont elle a besoin
pour compléter les études précliniques de son
composé phare BN201. En outre, TiGenix, une
des sociétés de notre portefeuille, à l’origine espagnole (anciennement Cellerix) et désormais
domiciliée en Belgique et cotée sur NYSE Euronext, a réalisé une augmentation de capital de
12 M€. Les nouvelles actions ordinaires ont été
émises pour Gri-Cel, une filiale à part entière du
groupe espagnol Grifols. Active dans la thérapie
cellulaire, TiGenix dispose d’un produit sur le
marché, ChondroCelect®, indiqué dans la ré-
paration des lésions cartilagineuse du genou.
La firme possède également un pipeline solide
renfermant plusieurs programmes cliniques à
base de cellules souches adultes. Hors actualité
espagnole, nous sommes sortis, en août dernier,
de la medtech Endosense basée à Genève, qui a
été acquise par St Jude Medical pour un upfront
de 128,4 M€, plus un paiement additionnel de
121,1 M€. Le reste de notre portefeuille gagne
en maturité, mais il est encore difficile de dire
quels actifs pourraient se transformer en sorties
en 2014.
En tout cas, nous espérons être en mesure de
lever notre second fonds cette année, mais
n’avons pas encore déterminé quel serait son
focus. De façon générale, nous nous attendons à
voir plus de transactions entre les pharma et des
projets early stage et nous espérons surtout que
les coupes budgétaires que subit la recherche
fondamentale arriveront bientôt à leur terme
pour que nous verrons de nouveau des spin-off
émerger des instituts de recherche et universités espagnols.
“
Au cours de la
seconde moitié de l’année
2013, le secteur des biotech en Espagne
n’a pas connu de développements majeurs. La vague
des introductions en bourse
aux États-Unis a continué
à un rythme soutenu, sans encore avoir d’effet
positif sur les marchés européens, qui n’ont pas
vu de changement significatif. Dans ce climat
atone, aucune acquisition importante n’a eu
lieu en Espagne.
Du côté du capital-risque, seules deux entreprises espagnoles ont réussi à boucler
des tours de financement durant la période,
d’une ampleur relativement faible. Il s’agit de
Raman Health Technologies, jeune pousse
lancée en 2013 à Valladolid, qui a collecté
3 M€ pour son amorçage auprès de CRB
Inverbío (CRB Bio II), VC madrilène spécialisé dans le seed financing en sciences de la
Biotechfinances • Lundi 13 janvier 2014 • N° 620
7. spécial deals
italie
Nicola Redi, chief investment et technology officer chez TT Venture
La clôture de fonds de seconde génération
devrait donner une bouffée d’air au secteur
story, l’expérience de l’équipe dirigeante est
un facteur au moins aussi important. Silvano
Spinelli, Gabriella Camboni et Ennio Cavaletti, les trois fondateurs d’EOS, s’étaient
en effet déjà illustrés à la tête de la biotech
Novuspharma qu’ils avaient revendue à la
société américaine CTI. Nous espérons que
leur parcours inspirera les jeunes entrepreneurs qui souhaitent créer leur biotech ! En
décembre, l’entreprise bolognaise Silicon
Biosystems, qui a mis au point une technologie d’analyse des cellules tumorales rares
dans un échantillon de sang et récipiendaire
du Prix Start-up Leonardo 2012 – qu’elle a
reçu des mains du Président de la République Giorgio Napolitano –, a été acquise par
le premier groupe italien Menarini, pour un
montant non divulgué. Les trade sales restent,
en Italie, les options de sortie favorites des
investisseurs. Les IPO ne sont pas monnaie
courante en sciences de la vie, même pour les
sociétés établies. Bien que la bourse de Milan cherche à encourager les introductions,
ce marché reste trop peu liquide par rapport
à d’autres bourses européennes, d’ailleurs
certaines sociétés italiennes envisagent plutôt
une cotation à la bourse de Londres.
Au niveau des levées de fonds, pas grandchose à signaler, si ce n’est le tour A d’1,4 M€
finalisé par la medtech Eucardia, société de
notre portefeuille.
Pour 2014, nous ne nous attendons pas à voir
d’opérations de grande envergure en Italie,
étant donné que les trois sociétés d’investissement actives dans les sciences de la vie
(Innogest, Atlante Ventures et TT Venture)
ont épuisé les ressources de leurs fonds de
première génération. Cependant, ces VC
sont en train de lever leurs véhicules de seconde génération qui devraient donner une
bouffée d’air au secteur. Innogest a réalisé un
premier closing de 50 M€ pour Innogest Capital II. Mais ce dernier, comme le nouveau
fonds franco-italien 360° Capital Partners, ne
sera pas destiné au seed financing, mais bien au
financement de sociétés qui ont déjà atteint
un stade plus mature. Chez TT Venture, nous
pourrions aussi nous lancer dans une nouvelle quête de fonds en 2014 si nous réalisons de
belles sorties d’ici là.
“
A p r è s
un début
d’année
sans opérations majeures, le secteur
des sciences de
la vie en Italie
a connu un
sursaut d’activité salutaire
ces derniers
mois. La biotech milanaise
EOS, spécialisée dans le développement
de traitements
anticancéreux et financée par Sofinnova depuis ses débuts, a été rachetée en novembre
pour 310 M€ par l’entreprise américaine
Clovis Oncology. C’est l’une des plus belles
sorties du secteur, orchestrée par un VC nonitalien. L’aventure EOS démontre qu’une
science solide ne suffit pas à créer une success
israël
Daniel Cohen, directeur corporate development et international investment chez Fosun Pharma
Les belles opérations en 2013 ont ragaillardi les investisseurs
que les biotech middle stage arrivent à tirer leur
épingle du jeu. Parmi les belles opérations,
la société Sensible Medical Innovation, qui a
mis au point un moniteur portatif capable de
mesurer la quantité de liquide présent dans
les poumons, a levé 14,8 M€ dans un round C
conduit par Boston Scientific Corporation et
incluant LongTech Medical Technology ainsi
que ses actionnaires historiques SCP Vitalife
et Genesis Partners. Cette somme l’aidera à
poursuivre les essais cliniques sur son produit.
Un peu plus tôt, en septembre, c’était au tour
d’Insuline Medical de sécuriser une ligne de
7,3 M€ auprès de Yorkville Advisers en vue
de financier l’entrée sur le marché allemand
de ses technologies permettant d’augmenter
l’efficacité des injections d’insuline chez les
patients diabétiques. Enfin, en août, MediWound, qui développe des traitements innovants des blessures chroniques et eschares,
levait 14,8 M€ dans un cinquième tour de
table pour préparer son introduction sur le
Nasdaq prévue courant 2014.
Nombreuses sont les sociétés israéliennes qui
viennent chercher l’appui de capitaux améri-
Biotechfinances • Lundi 13 janvier 2014 • N° 620
cains. Plusieurs IPO ou levées de fonds ont eu
lieu sur le Nasdaq : Mazor Robotics, RedHill
Biopharma, Oramed et Pluristem Therapeutics ont respectivement levé 35 M€, 4,4 M€,
9,6 M€ et 7,6 M€. Sur le marché local de TelAviv, notons la jolie levée de 7,3 M€ de Kitov
Pharmaceuticals, actif dans la reformulation
de médicaments, un domaine bien représenté
en Israël.
L’essor du secteur s’explique en partie par les
belles sorties réalisées au cours des derniers
mois, qui encouragent la communauté financière à réinvestir. Parmi les plus importantes,
citons celles de Given Imagine racheté par
Covidien pour 634 M€, celle de Karyopharm
Therapeutic qui s’est introduit sur le Nasdaq
en levant 83,6 M€ avec une capitalisation actuelle de 497,6 M€, et Enzymotec en levant
52,3 M€ pour une capitalisation actuelle de
431,3 M€. Nous espérons que la dynamique
se poursuivra en 2014, année qui pourrait
voir une demi-douzaine de sorties par IPO,
dont la société Lumenis, spécialisée dans les
technologies laser médicales, si celle-ci n’est
pas rachetée avant…
“
La fin de
l’année
2013 a
été exceptionnelle pour les
sociétés innovantes
israéliennes.
Celles-ci ont levé,
tous
secteurs
confondus, environ
885 M€ au cours
des deux derniers
trimestres, principalement auprès d’investisseurs étrangers. La part d’implication des VC
israéliens est en baisse et ne représente plus
que 23 % des montants injectés. Près de 70
entreprises de biotech et medtech israéliennes ont réussi à collecter 192 M€ entre juillet
et décembre 2013, avec un net avantage pour
les technologies medtech, qui ont capté près
de 121 M€ de cette manne. Du côté des biotech, les profils early stage n’ont pas le vent en
poupe du fait du peu de financement d’amorçage disponible en Israël (seuls 7 % des levées en valeur sont du seed financing), tandis
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