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© Marc LINTS
Ballotin d’ondes purpurines
2ème Recueil
© Marc LINTS
LE PRETRE JEAN
Nous étions arrivés à la limite des sables
Là commençait l’Autre ROYAUME
Celui là même annoncé par nos Papes
Celui du Prêtre Jean
Sous la lune levante
Nous installâmes le campement
Les feux de broussailles illuminants
Les fours enjolivèrent la nourriture emportée
Il était donc là le rêve
A portée de main
Une pensée folle d’y aller tout de suite
Dans cet espace obscur
.
Une pulsion profonde
Comme un cœur battant venu de très loin
Mis du calme dans l’euphorie naissante
Nous n’étions donc pas tout seuls
Les pierres tombées du ciel au petit matin
La fuite des animaux de bât
L’étourdissant silence autour de nous
La vague de sable
Le carnet de notes s’arrête là
© Marc LINTS
L’eau douce
Elle n’est pas venue toute seule
Et n’avait même pas été annoncée
Par nos chamans, nos prêtres et autres gourous
Elle est venue par une très belle nuit
Comme nous n’en avions plus connu
Depuis des temps
Une nuit calme
Au cours de laquelle tout est possible
Même le son est revenu parmi nous
Le son de l’eau claire
Du rythme des goulettes frappant la terre
Tout en odeurs enivrantes
On a même entendu des plantes
Sous l’eau de lune
Pleurer de plaisir
© Marc LINTS
L’ENDROIT SOUS LE VENT
Cette immense arrivée de vent
En pleine saison sèche
Charriant brutalement des carcasses
De bagnoles pourries
De cadavres pas exquis
Et pourtant
Le monde institutionnel
Nous avait promis des avancées
Pour nos peuplades reconnues
Sans territoires fixes
Le soleil
Balayé par les volutes de sable
Avait déjà disparu
Alors que les zélotes entraient
Rejoindre le chant
Le chant du monde
© Marc LINTS
Les ultramarins
Des anciens avaient déjà raconté que des barcasses avaient échoué sur le rivage
Pleines des carcasses d'êtres flottants dans une mare nauséabonde
Et que les feux allumés d'urgence avaient crématisés sans précautions.
Quelques objets avaient été mis de côté, toutefois et sans inventaire
.
Le partage des quelques biens des naufragés l’ont été selon nos règles
.
Et les anciens fatigués par les questions ont raconté ceci :
« RECIT »
Or donc, outre mer existait un continent, béni des dieux que nous vénérions.
Dans cette cité hors du commun, vivaient les plus beaux et les plus belles.
Des Zumaines, des Zumains et des Zybrides, oui toutes les fantaisies.
Et,
Dit le récit
Quelques crabes
Ceux-ci ont été vexés et on peu apprécié d’être tenus à l’écart.
Depuis quelques temps, ils avaient transmis toutes leurs doléances.
Sans succès et sans même un minimum de reconnaissance.
Ces Zumaines et Zumains n’ont rien compris.
Le récit sur fibre végétale a été en grande partie bouffé par des mandibules
© Marc LINTS
L’horrible cauchemard
Tout ce que j’avais cauchemardé tout petit
Tout est arrivé discrètement
Les ignobles monstres envahissants nos petites maisons
Celles-là mêmes qu’on avait imaginées heureuses sous nos couettes
Le village de rêve où tout le monde est bienvenu
Comme l’île de Robinson avec service Club Med
Mais la grande vague a tout balayé
Les souvenirs et les regrets aussi
Et sont partis ceux qui ont partagé notre quête
Et nous ont laissé des fragments de vie
Des merveilleux morceaux
De plaisirs partagés
Le blues des années cinquantes
La rumba des années soixantes
La musique du monde
Les émissions mythiques du samedi soir
Le rêve devenait possible
Les gens se métisser sans perdre de leur histoire
Les blondes devenir brunes au travers de leurs filles
Les machos fermer leur gueule
Raté
Elles et ils ont réussis à tout casser
A remettre le village au milieu du monde
Le nationalisme triomphant a submergé nos illusions.
© Marc LINTS
L’ILE
Dans la brume matinale
Et vu notre extrême fatigue,
La terre, pourtant visible de la vigie, n’a pas
Suscité de réaction active de l’équipage.
Le choc de l’étrave sur un obstacle de taille
A réveillé l’expédition.
La gîte du navire et la houle constante
Nous obligent tous à quitter le vaisseau.
Aucune des barques mises à l’eau
Lourdées à la hâte de quelques provisions
N’est parvenue à franchir la barrière
De corail
Les seuls à parvenir au rivage
Ne s’étaient sans doute jamais rencontrés
La tradition maritime avait été respectée
Hormis le bizutage les contacts furent interdits
Chacun essaie de gagner la terre au-delà de l’estran
Sans regard en arrière vers les rares rescapés
Qui tentent encore d’échapper à la noyade
Des pauvres hères arrachés à leurs familles à l’enfance
Quelques individus plus proches de la survie que de la prudence
Mangent l’herbe sous les arbres tentaculaires
D’autres mieux nourris au cours du voyage repartent dans le lagon
Chercher en bordure de mer des tonneaux échappés des entrailles du vaisseau
Les passagers presque clandestins puisque tolérés
Les rats donc
Sont déjà à pied d’œuvre
Ils ont nagé en bandes et sont entrés dans la forêt
© Marc LINTS
Comme des truchements dit un officier rescapé
Ils vont nous ouvrir la voie
Et il s’engage toujours ruisselant à la suite de ces hordes de rongeurs
Chassés en vain à l’intérieur de l’imposant vaisseau déglingué
L’Ô
La petite île se trouverait à l’entrée de MÛ.
Les Pacifiques avaient entendu cette version véhiculée par des habitants d’îles voisines.
Des occidentaux en ont eût vent par des missionnaires, hélas, illuminés.
La course à la trouvaille a fait long feu et les crédits refusés à toute expédition.
Quand enfin un document authentifié est retrouvé à Nantes, retraçant un voyage perdu.
Les Nantais avaient envoyé quelques émissaires, vu la somme rondelette en cause.
Peu en revinrent vivants, quelques-uns complètement givrés.
Une malédiction donc en cette époque de conformisme rigoriste.
Toutefois, l’entrée de MÛ n’avait pas été localisée.
Les affréteurs nantais ont donc mis en vente à l’encan les cartes marines.
Histoire de retrouver une partie de leurs mises
Mais ce gambit de la reine ne leur a pas du tout réussi
Les cartes ont été volées avant la vente par des « vénitiens ».
Discrètement, des petites expéditions se sont organisées.
Se basant sur des copies des cartes originales.
Sans succès et même sans pouvoir ajouter un élément à l’édifice.
RIEN
Il n’y a donc rien dans ce mythe et MÛ reste énigme.
Jusqu’au moment où des militaires français se sont invités.
Infiltrés par des tenants de la théorie de MÛ, ils ont mis en place
Rien que moins que l’ouverture de MÛ par explosion atomique.
Billard à quatre bandes, ils faisaient leur boulot et dans le sillage
© Marc LINTS
Se la pétaient et déjà se voyaient Prix Nobel de découvertes.
La dernière explosion officielle dans le Pacifique n’a rien révélé
L’OBJET
Nous l’avions senti faire vibrer toutes et tous
Un choc inconnu de nos mémoires profondes
La lenteur extrême de nos réactions individuelles
Et de notre faible pouvoir de communication
Nous amenâmes à ne pouvoir refuser l’intrus
Les vents ont soufflé des milliers de pollens
Les belles pluies nous ont lavées
Le soleil encore une fois a tout séché
Mais l’objet est toujours là
Et tout a changé autour de nous
D’étranges elfes se sont reposées à nos ombres
Des sylphides ont gambadé dans les prés
Des choses se sont baladées autour de nous
Des chocs dans nos entrailles ont fait craindre le pire
Des fluides glaciaux nous persuadâmes de nous taire
Nous n’étions donc plus seuls
© Marc LINTS
N R & J
Juliette avait dansé tout l’été au gré des vents et des sardanes.
Son extrême jeunesse n’avait pas entamé sa lumineuse innocence.
Tout cet aréopage de barbons, l’entourant dès potron-minet.
Quand elle allait se baignait nue, en priant qu’il se fasse du vent.
Elle se séchait très longuement au soleil avant de reprendre le chemin
De la chaumière sordide où l’avait logée la marâtre.
Et d’entamer une journée de corvées ménagères, accompagnées de bordées
De remarques injurieuses, dignes d’un capitaine au long cours.
Cette sollicitude très particulière envers cette petite personne
N’a pas échappé aux conseillers du Prince voisin, le Sieur Roméo.
Ils organisent une équipée vers ce lieu de baignade, devenu lieu de légendes.
Déjà toute l’île bruisse de rumeurs poé(ro)tiques et délicatement musicales.
L’organisation trop manipulée par les équipes du Prince est bruyante.
Les animaux effrayés alertent tout le peuple du lac et Juliette s’encourt dans la forêt.
Pieds nus, elle a très vite peur de se faire mal en foulant tous ces obstacles.
Un grand cerf, alerté par tout ce tintamarre présente ses respects et son aide.
Evidemment, Juliette est affolée devant cet individu de deux mètres,
qui gratte le sol de ses sabots et regarde étrangément cette petite humaine.
Le grand cerf se rapproche du sol et Juliette saute sur son dos.
Intuitive, sa réaction l’inquiète « allait-elle de Charybde en Scylla ».
La chevauchée fantastique sous un ciel de plomb et des nuages mouvants,
Les odeurs des sous-bois et toutes celles qu’ils exhalent au vent rasant, elle et lui,
Se termine devant la mer et tant la monture que la cavalière sont épuisées.
Ils se sont endormis et au réveil, le grand cerf a regardé la mer et les vagues,
Une petite ritournelle, qu’il ne connaissait pas, chantée par Juliette le rassure.
Il peut donc rentrer chez lui, puisqu’elle chante cette belle petite humaine.
Wa ba da ba da, la la la, wa ba da ba da ….
Il se prépare à partir et à prendre congé de cette merveilleuse surprise dans sa vie.
Juliette se jette dans les vagues et lui fait signe de la rejoindre.
© Marc LINTS
Le grand cerf est très mal à l’aise dans cet univers mouvant et horriblement salé.
Il ne comprend pas du tout qu’elle lui astique son membre et se l’enfourne.
Le rugissement de plaisir de Juliette l’inquiète totalement et il détale.
Le sieur Roméo s’énerve de ce que ses envoyés n’aient point trouvé la donzelle.
Les têtes tombent, embastillés pour les plus chanceux, le Prince a décidé de s’affirmer.
Mais pourquoi s’enticher d’une Juliette sans pédigrée et même sans virginité.
Disent ceux qui avaient vaguement rencontré la sauvageonne et écouté les on-dits.
La suite serait délectable, malheureusement je ne peux pas la dire, et c’est regrettable.
NNNNNNI dici
vous nnnnnnnnnnnn’avez rien compris
moi nnnon plus
bbbbbbbbbbbbien évidemment
nnnnous ne sommes pas d’ici ni d »ailleurs
nous ne sommes pas vennnnnnnnnnnnnnnus du passé
càd pas des étudiés par des
scientifiques
nous vennnnnonnnnnnnnnns du futur
dezs finnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnns fonnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnds de
l’horizonnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn
c’est notre’ chance
notre succès)
persoàànne nnnnnnnnnnnnne peut nous
suivre
ni nnnnnous faire du mal
© Marc LINTS
NOMADE
Il n’y avait plus rien à dire,
Les sages se sont retirés sous la tente,
J’avais donné toute ma vérité des choses.
La lune pleine illuminait tout alentours
Des brasiers enfumaient encore
Des fins de repas s’entendaient
La sentence attendue a été dite
Pas de mort organisée ici
Mais bien départ au delà de notre monde
Je suis parti aussitôt face au soleil levant
Marchant sans regrets
Sans être suivi par ceux que j’avais sauvé.
Voyageur, je pourrai raconter des histoires
Conteur, je pourrai entrer dans les légendes
Et devenir un des leurs quelque temps
© Marc LINTS
Musicien, je pourrai animer la fête,
Migrateur de sons et de chants,
Venus des espaces traversés.
Nomade sera ma vie
Etoiles mon environnement nocturne
Rencontres mon quotidien terrestre
On l’appelait rouge cette mer
Où j’arrivais en fin de route
D’une première étape
La marée se retira à mon arrivée
Les crabes crissant sur le sable de lune
Je restai seul enfin
La vie pouvait donc recommencer.
© Marc LINTS
La note bleue
Aucun son n‘arrivait plus
Ni aucune senteur extérieure,
hors la puanteur ambiante
Sommes-nous déjà mis hors d’ici
Cet ici jadis fait de nos mains
Il faut le dire quand même
Venus librement à pieds
Ou importés par mer
Sommes-nous encore d’ici
Quand bien même,
La vibration court
La terre en tremble
La note bleue
Entre la mémoire du monde
Et l’imaginaire
Irradie cet espace
Fabuleuse le conte musical
Explose le plaisir familial
© Marc LINTS
OCEAN INDIEN BLUES
Le bruit de la mer roule dans le tambour
Les pieds éclatent le sol
Les jambes jaillissent sous le ciel
Les sourires traversent les souffrances
De l’immensité sont arrivés des êtres humains
Transportés sans accords
Travaillés sans contrats
Accueillis enfin
La nuit de bleu intense
Accompagne les chants infants
Battements du chœur
Enchalouppements des corps
Orange
Le lever du soleil
Le doux regard des zoizos
L’odeur du riz chauffé
La Vague
Celle attendue
De plaisir intense
Folle folie d’un moment
Le vent
Ce léger Icare flotte
Sans les soupirs de son père
Oiseau protégé sur les hauts de st leu
© Marc LINTS
La canne omniprésente
Verte houle terrestre
Jamais responsable des sabres
Non coupable du rhum
ET
Le plaisir des musiques
Le plaisir des artistes irradiés
Le plaisir du public arrangé
Le plaisir d’être au SAKIFO
OUALIBI
La fumée rampait au raz des pâquerettes
Les animaux survivants se sont pointés
Incrédules devant le massacre
RIEN ne permettait de croire que la vie
Avait un moment existé ici
Et détruite par des individus de l’espèce humaine
L’amour, les enfants, la famille et toutes croyances
Véhiculées par les traditions depuis l’orgasme original
Jusqu’à celles que nous chérissions ont été évaporées
© Marc LINTS
PAN est revenu parmi nous
La rumeur bruissait dans les bocages transportée par les libellules, chantée par les rossignols.
Toutes les plumes s’y sont mises et la forêt a entonné la chanson du retour de PAN.
Plus méfiants, les poils ont suivis et d’abord les petits. Lapins et lapines ont frappé la terre. Sangliers, daims et
cerfs sont resté circonspects devant cette nouvelle nocturnale.
Les humaines aux alentours des mares, tout à leurs lessives se sont senties devenir chaudes.
De partout ailleurs les sonorités entrent en phase pour construire un espace accueillant.
Les elfes ont vibrés à l’unisson de cette symphonie tant attendue depuis l’invasion des Xtiens.
Des sylphides, hétaïres à leurs heures, se rachètent une virginité en joignant la Chorale.
La nuit s’annonce très lourde pour les représentants du Pouvoir Central.
En effet, les messages envoyés au Centre des Opérations sont restés sans réponse.
Un peuple immense se met en fête et éclate de joie et de bonheur.
Des petites nymphètes embrassent les gros cubes et des poilus les pétasses.
© Marc LINTS
POISSION
L’eau était-elle devenue trop chaude
Ma réaction était-elle trop évidente
Et mon coup de cœur trop impromptu
Je remuai tout mon corps vers le bord
Vers le bout de l’image que j’avais eu
En partage depuis le début des temps
L’endroit où d’autres mondes existent
Ceux des dehors sans connaissances
Et sans histoires connotés à mes attaches
L’air était volatile sans bulles apparentes
Le sable mouillé sans odeur précise
La lumière envahissait l’espace
Une chaleur intense frappa ma gorge
Assécha aussitôt tout en dedans mon être
Charriant toutes les particules d’alentours
Alors donc et sans remords
Je fis demi-tour lentement et sans honte
Enivré de saveurs végétales entêtantes
Il m’a fallu du temps pour en parler
Pour essayer de dire ce que j’avais ressenti
Et que je tenais à retourner humer l’air d’ailleurs
© Marc LINTS
Longtemps mes circonvolutions marquèrent l’onde
L’envie est-elle plus forte que l’angoisse
Une nuit de forte pluie me décidera.
rriieenn
Rien,
Rien du tout,
Disait le Commandant de bord
Avant le débarquement
Rien qui puisse nous effrayer.
Donc
Le convoi se mit en route vers le nord
Péniblement dans cette poussière agglutinante
Insensiblement, le cheminement se perd dans des méandres
Pourtant annoncés par toutes les expéditions précédentes
Arrêt,
Les rouquins devant font face à des elfes à demi nues
Des invressemblables qu’ils croyaient émerger des temps anciens,
Telles que racontés par des expéditions précédentes
Et par des missionnaires zélés et des troupes frustrées
Tout,
Ce cheminement pour arriver nulle part
Dans un tourbillon d’incertitudes
Partis de délire collectif, de rêve de gloire
Et de richesses facilement accessibles
Finis,
Les rouquins de devant,
Enfin ceux qui restaient,
Ont rebroussé chemin
Entraînant la caravane
© Marc LINTS
Noël
Pâques et autres fêtes jadis sacrées
Sont abandonnées aux urgences
De la survie
De cette toute petite part de l’humanité
SABLE DEVANT
Il n’y avait plus rien devant,
plus rien de visible,
le sable volant avait tout effacé.
Il fallait donc attendre
une ondée passagère pour s’envoler
et voir de là haut.
Dans la moiteur sèche,
l’air tournoyait sans raison et charriait
de minuscules scories.
Peu de signes d’êtres vivants,
des sons épars sans origines,
des illusions de mouvements.
La lumière carrée ne donnait
aucun champs au regard,
seules les odeurs s’accrochaient.
Et là, une voile entre dans ma vision,
image troublée sur fond d’horizon,
de ce que j’en devine.
Une voile, donc et quel qu’
un possiblement au dessous
dans un esquif d’infortune.
Il ne fallait donc plus attendre,
aller vers la voile,
s’envoler vers elle.
© Marc LINTS
L’image brouillée ne reflétait pas
les sables mouillés ;
la voile se perdit en s’échappant.
Mon regard se fit plus sourd,
je ramais encore vers elle,
sans illusion, plus posément.
La petite musique et les
les sons venants de l’aube,
me déposent sur l’îsle .
La chatte persanne
et le scarabée étoilé
me fixent sans regards.
Mon cheminement est annoncé,
Caron a détaché la barque.
SANTERIA
Le soleil venait de se lever et la vie diurne a repris sur terre
Les esprits sont rentrés chez eux, chacun dans sa maison
Les poules sont sorties pour entamer le long travail de recherche de pitance
Les flots se sont calmés sans vents allumeurs
Les vendeurs de rêve sont apparus comme tous les jours
Les anciens venus de cette europe lointaine
Les nouveaux venus de babylone et soutenus par des monceaux de billets
Les terre-à-terre prêts à tout pour fourguer un crédit foireux
La petite musique lancinante de la nuit tourne dans les oreilles
Le boulot embarque les vivants et le tumulte vide l’espace
Quelques avatars regardent cette agitation sans commisération aucune
Les enfants jouent à cloche-pied dans leur bac à sable
© Marc LINTS
La note bleue silencieuse dans un coin de parcelle désertée
Vit délicieusement vibrer les mamans ménagères
L’air était devenu aérien et tout revenu comme avant
Le temps d’un espace entre deux ondes.
S a n t e r i a
Serait-il vraiment possible que tout ceci s’arrête un jour lointain …
SANTORINI
L’eau glacée par le meltem
Les cris des oiseaux de proie
Tournoyants autours du chaudron
La journée s’annonçait très belle
L’air limpide a fit entendre des déchirures
Des morceaux d’écorces terrestres volèrent en éclats
Les flots de laves se mirent en mer
Réveillants les dieux infernauts.
La vague ourla sur des immensités
Jaillissant des fonds marins
© Marc LINTS
Rien
Même pas les dieux
N’ont pu arrêter le désastre
La danse du soir
Illuminée des milles galaxies
Les contes fabulants les milles vies
Les conversations arrosées aux bistrots
RIEN
Sisyphe
Il avait été condamné à monter cette roche ronde au haut de la colline.
Injustement, pensait-il, par jalousie et opportunité d’occuper ainsi sa place.
Tous des envieux, se dit-il en poussant et poussant, sans arrêter de ruminer.
Oui, il avait fait des erreurs, mais qui ne fait rien ne fait pas d’erreurs.
Arrivé au haut de la pente sans mollir, il contemple le cratère où verser sa roche.
Des centaines de roches rondes semblables à la sienne sont déjà tombées là à ses pieds.
Dégouté de devoir constater cette tricherie du tribunal, il se reprend et renvoie la roche.
La descente est spectaculaire et les représentants du tribunal tout à leur fête sont éclatés.
En descendant par l’autre versant, il arrive à un village inconnu et préservé, un rêve.
Il se nettoie de la poussière et des feuilles accumulées dans la descente rapide.
Vêtus de peaux de bêtes, comme aux temps jadis, les habitants le regardent, incrédules.
Un habitant des hauts en belle tenue, cela changeait de leur accoutrement.
La troupe hésite entre rejet brutal et accueil poli.
Le silence est pesant et le chaman est absent.
Sisyphe traverse la foule en saluant tout le monde et en posant ses mains.
Une hystérie s’empare de toutes et tous qui veulent être touchés.
© Marc LINTS
Le tintamarre a réveillé les Sages du fin fond de leur sieste.
Un Haut vient d’arriver leur apprend-t-on, enfin.
Le Conseil arrive à se réunir et demande à pouvoir le rencontrer.
Sisyphe arrive porté par la foule enthousiaste et quelque peu fanatique.
La conversation est sommaire, personne ne parle la même langue.
Sisyphe ouvre le cercle et commence à dessiner dans la terre.
Sa dague toute de métal en jette et produit un enthousiasme des djeunes.
Qui manifestent ouvertement leur adhésion à « cet intrus »
Un dessin interpelle le plus ancien des Sages qui dit l’avoir vu dans sa vie.
Tout le monde se tait et cette voix ancienne parle de choses inconnues à ce visiteur.
Des échos d’un monde abandonné aux bords des flots et des merveilleuses vagues.
Et aussi de la dernière qui a tout emporté.
Sisyphe présente sa dague au vieux Sage en tenant la lame en main, signe de paix.
Une demande du Sage fait bouger son entourage et les envoyer à la grande maison,
Celle là même qui accumulait tous les secrets, à la recherche de ce dessin.
Le temps a suspendu son vol et l’attente est propice aux tentatives de contacts.
Une onde sonore parcourt la réunion et elle étonne l’assistance par sa musicalité.
Un instrument rudimentaire porté aux bords des lèvres fait vibrer un son envoûtant.
Sisyphe avait sortit de son bagage cette petite machine à bouche pour se calmer.
Fallait-il qu’il fasse encore quelque chose pour emporter leurs cœurs ??
Tout le Comité des Sages se retire pour délibérer et installer les veilleurs de nuit.
Les Hauts les avaient jetés depuis très longtemps et cette mémoire reste vivace.
Leur descente avait été tellement traumatisante que tout ce petit peuple s’en méfie.
Ils avaient été jetés par les Anciens dans les fonds du volcan effondré.
Et abandonnés à leur triste sort, ils les développèrent pour assurer leur survie.
Cette arrivée d’un Haut en grande tenue a troublé tout le village.
D’autres rejetés ont été accueillis ces dernières années et se sont installés.
La vie dans cet espace limité est devenue difficile et l’envie d’océan irrésistible.
La jeunesse se sent trop bridée et souhaite partir sur les pistes à la recherche des vagues.
Le dessin recherché arrive de la grande maison, il représente un espace délimité par des vagues dessinées en compagnie
d’animaux marins, ainsi que le statue le chaman.
Le volcan effondré est identifié et son environnement dessiné sans détails précis.
Sisyphe fait remarquer que l’image dessinée du volcan n’est pas éloignée des vagues.
Comme le langage châtié de Sisyphe est incompréhensible, les derniers rejetés
se proposent comme truchements et donc de tout raconter à tout le monde.
Les Sages acceptent cette médiation et la soirée devient passionnante.
Evidemment, les veilleurs de nuit ont perdu l’oreille attentive aux bruits extérieurs.
© Marc LINTS
Un brutal tintamarre d’oiseaux et d’autres mouvements d’animaux donnent l’alerte.
Accourus au pied de la falaise du volcan, les habitants assistent à l’incendie de leur monde.
Des coulées de matières visqueuses enflammées descendent vers eux en cramant tout.
Les Hauts se sont donc vengés du départ de Sisyphe et se sont décidés de tout détruire.
Le départ devient urgent puisque rien ne peut arrêter le feu.
Tout le monde fait son paquetage, les petiotes, sans morflé ont leurs bagages
Et leurs souvenirs portés sur le dos, tandis que les copains essayent d’être devant
Pour ouvrir le chemin sans comprendre le pourquoi de cette aventure.
Personne n’avait osé quitter cet espace, dédié par les Anciens, en espoir d’un retour.
Sauf quelques rejetés récents qui ont très discrètement exploré les sorties.
Et les passages vers l’Océan mythique, tel que raconté par les chamans.
Ils se rallient à Sisyphe et désirent éclairer la voie pour tout le peuple des exilés.
A l’abri de l’agression venue des Hauts, l’équipée se repose en attendant le lever du soleil.
Dès potron-minet, les djeunes se lancent dans la descente comme explorateurs.
Elles et ils découvrent des pistes ouvertes par les rejetés pour le peuple en mouvement.
Une transhumance non prévue par les Sages et donc très risquée pour les esprits fragiles.
L’Oracle demandé par les familles réunies a rendu son avis favorable à l’expédition.
Tout en étant très soucieux de l’envoi d’une Ambassade plénipotentiaire vers les HAUTS.
Sisyphe s’est proposé comme membre de l’Ambassade, témoin de l’accueil généreux.
Et possible négociateur de haut niveau pour organiser une vie commune, enfin...
En attendant, l’Oracle a suggéré le départ de tout le monde et de toutes les maisons.
Les djeunes sont devenus des héros, petites filles couvertes de pied en cap et
Vaillants adolescents également protégés par des carapaces de feuilles de palme.
Que toutes les mères éplorées par leurs départs avaient élaborées ensemble.
L’attente est couplée à la préparation de l’énorme déménagement.
La transhumance se met en place et les familles se déplacent par quartiers.
Encadrées et assistées, les populations sédentaires découvrent le nomadisme.
Des interrogations existentielles effleurent les bords de la conscience.
Des souvenirs enfouis dans les non-dits des familles et des griots de service.
Comme cette attente d’un signal venu des Hauts, cette rémission improbable.
La faute avait du être terrible, mais plus aucune et aucun vivants ne savent pourquoi.
Ce départ est donc une rupture profonde avec notre passé et Sisyphe, venu des hauts,
Nous a raconté que le cheminement vers l’océan nous ramenait à nos débuts d’êtres humains.
Le choc de la découverte de cet univers horizontal et tout mouvant sera conté par ceux
des saltimbanques qui parcourent les marchés, amplifiants ainsi les récits traditionnels.
Mais là, les mots manquent et leur représentation fait défaut.
Les Anciens n’ont jamais quitté le rêve du retour à la maison de Sisyphe.
© Marc LINTS
Sur la route
La petite musique en ritournelle envoûtante de ce morceau des années 60
Accompagne les nomades d’un temps arrachés à leurs mondes fermés
par l’impérieuse envie d’autres espaces et d’autres sensibilités.
Peu avaient lu Jack KEROUAC à l’époque, mais tous en avaient entendu parler.
Ce sont donc quelques textes et quelques notes qui ont initié une grande migration.
Et, bien entendu, le retour des premiers nomades, se disant routards, et les contes
nocturnes baignant les rêves des plus jeunes dans une ambiance de musiques et
de cuisines, venues des mondes découverts, de senteurs et de plantes importées.
Il chantait la maison bleue et nous en fîmes partout des rêves de « flots bleus ».
Sans illusions, mais que de plaisirs partagés et d’espoirs de mondes meilleurs.
Sans illusions, nous avons emmenés nos petiots, moutards et moutardes sur la route.
Et la petite musique est restée en contrepoint, entrainant nos rêves diffus.
© Marc LINTS
SYLPHES
Immense rêve pictural, ces images ont enchanté l’univers onirique des Chamans.
Extrêmement fugaces, ces sylphes ont été poursuivies à bord de traineaux.
Les chiens ont continué à courir sans comprendre la raison de la course.
Ces fugaces ont traversé l’espace et tout l’univers a basculé.
Ces sylphes ne sont pas de ce monde et donc il existe un autre monde.
Les chamans sont restés imbus de leur bien-fondé, médiateurs auprès des esprits.
Mais le doute s’est installé.
© Marc LINTS
Le cheminement de la conscience humaine vers les Lumières avait commencé.
THULE
Les hyperboréens avaient toujours fascinés cette petite équipe d’amis, sortis des meilleures écoles du III REICH. L’étude
des textes anciens ne les ont pas rebutés, ni l’acquisition violente de textes par le pouvoir en place. Les études des
civilisations dites de la culture de l’ère du Boréal avaient occupés leurs longues nuits d’hiver et alimentés leurs
conversations
L’hypothèse d’une colonie hyperboréenne « outre les Colonnes d’ Hercule » et des croquis de voyages venus de leurs
collectes ont décidé leur engagement dans l' Afrika Korps. Erwin ROMMEL, mis au courant par des membres la Société
du Vril, avait accepté cette mission très délicate en temps de guerre et entamant peut-être ses forces déjà réduites .
Dès l’arrivée en Cyrénaïque, ils reçurent quelques véhicules et des provisions.
Un guide libyen, engagé par les émissaires du III Reich, avait déjà organisé le voyage.
L’omniprésence du sable et la chaleur suffocante n’ont pas entamé l’enthousiasme de ces
Hitlerjugend, adeptes du régime et des informations secrètes de la Société THULE.
© Marc LINTS
L’approche des lieux que les plans approximatifs décrivaient en termes poétiques
a augmenté leur engagement et leur solidarité. En fait, ils étaient seuls devant l’inconnu.
Comme eux, d’ailleurs, le guide avait une très vague notion de l’endroit où aller.
Et très philosophe, tant qu’il y était, au moins, il mangeait et les chauffeurs aussi.
Le Baron Rudolf von Sebottendorff avait missionné un disciple, pour qu’il lui fasse conte.
Et lui avait confié des documents « à n’ouvrir que si vous y êtes ».
La perplexité du guide et des chauffeurs ont obligé toute l’équipée à s’arrêter nulle part.
L’endroit, brisé par les vents dégageait des sons telluriques insupportables.
Les véhicules, grippés par les sables volants, n’ont pas pu être remis en route.
L’eau va risquer de manquer, malgré les provisions embarquées pour quelques semaines.
Le guide, très inquiet pour sa survie et celle de l’expédition, propose le retour à la base.
L’émissaire du Baron a donc ouvert très solennellement son précieux calepin.
L’instant est émouvant, tant ces jeunes hommes sont concernés, voire fanatiques.
Les textes leurs sont destinés et bien évidemment illisibles pour les Libyens.
Il y eu de longues discussions entre ces jeunes, peu habitués à agir sans ordres.
Et l’émissaire du Baron est désigné, comme le responsable de leur groupe.
Il s’entretient avec le guide et dégage quelques hypothèses de route vers le mythe.
Des pistes sont possibles, mais pas sans véhicules en ordre de marche.
La demande de pièces de rechange, envoyée par radio, est mal appréciée.
Le commandement ne voulant pas que les Alliés soient au courant de cette initiative.
La réponse négative achève de sceller le sort de l’expédition.
Le guide annonce donc le retour et demande au QG l’envoi de méharistes.
« Pour rapatrier toute l’équipée, tant qu’il en était encore temps ».
Les conciliabules durent toute la nuit, opposant les tenants du retour aux irréductibles.
La lune devient safranne et les vagues de dunes illusoires dans le lointain.
Dès potron-minet, quelques uns des expéditionnaires se mettent au travail sous les tentes.
Les véhicules sont étudiés et démontés sous l’œil connaisseur de quelques chauffeurs-mécaniciens intéressés par ce
jusqu’au-boutisme de ces occidentaux prétentieux.
En professionnels, ils n’ont pu s’empêcher de donner quelques conseils gestuels.
Dans l’attente de la méharée promise, tout le campement se réunit autour du « garage ».
Quelques chauffeurs mettent les mains dans le cambouis sans complexes.
A la nuit tombante, un véhicule restauré se remet en route et l’espoir renait.
Le guide avait passé la journée à préparer le repas du soir, tout en informant sa base.
La grande fraternité des gens du désert et ce repas partagé perturbe les jeunes aryens.
La nuit magique sous les étoiles, à mille lieues du Reich, trouble les certitudes.
En même temps, la proximité du but de la mission rassure les inconditionnels.
Tant était attendu par leurs proches et leurs familles qu’ils fassent leur preuve.
© Marc LINTS
Les véhicules sont réparés et l’expédition se remet en route vers l’inaccessible.
Sans être obligés, les guides et les chauffeurs libyens poursuivent l’aventure.
Ils sont absorbés par les rêves de ces compagnons de route venus de nulle part.
Incompréhensibles et pourtant si proches, ces jeunes rêveurs fascinent.
Les signes de piste laissés par les guides entrainent la méharée à leurs trousses.
La progression de l’expédition est devenue très lente afin de ménager les machines.
Les premiers éclaireurs de la méharée sont accueillis par les you-yous de rigueur.
Toute l’expédition s’arrête pour offrir le thé de bienvenue et quelques gâteaux.
Quelques uns des éclaireurs connaissent bien la région et le guide demande au « Baron »
(puisque cet ainsi qu’il est surnommé par les accompagnateurs) de montrer son parchemin.
La tension monte quand un des anciens réagit à une illustration passablement effacée.
La conversation est animée et incompréhensible pour le « Baron » qui rentre sous sa tente.
La fraîcheur du matin blême réveille quelques uns des jeunes hitlériens qui découvrent
le silence du désert et l’absence de leurs accompagnateurs et des éclaireurs de la méharée.
Seuls, ils restent seuls face à leur destin au milieu de nulle part.
Et la radio, mise en route aussitôt, refuse tout contact avec la Kommandantur.
Silence pesant, sourde contestation du Baron, le petit-déjeuner vire au drame.
Mais l’inventaire des réserves permet d’envisager un retour vers la côte sans assistance.
La perte du parchemin ne trouble pas le Baron qui s’en va à pieds vers son mythe.
Il connaissait par cœur et le texte et les dessins, il croit savoir où aller.
Six volontaires se proposent pour l’accompagner et reçoivent leurs parts de provisions.
Ainsi que la promesse que dès l’arrivée au siège de l’Afrika Korps, un renfort serait envoyé.
Le septet crapahute vers les montagnes du sud, sous le regard acéré des nomades embusqués.
Une proie superbe, pleine de Marks et sans doute peu armée, dixit le chef de bande.
La vie ne dure pas très longtemps face à ces experts formés par les SS.
L’unique rescapé de l’attaque, se sentant mourir, fait un signe vers un point de l’horizon.
Avait-il vu le plastron que le Baron arborait comme un bouclier protecteur ?
Il reproduit les dessins du parchemin, venu de la nuit des temps.
Après quelques heures, le groupe décide de ne plus voyager en pleine journée.
Le bivouac est installé dans un lieu susceptible de résister à une attaque de nomades.
A la rousse, si la vigie ne décèle de mouvements suspects, le groupe repart.
Sans murmures, ni apartés à peine silencieux, tout le monde se tait et écoute le désert.
La progression avait été longuement examinée durant le bivouac et le groupe soudé.
Malgré tout, sans connaissance du terrain, les chutes sont fréquentes sous la lune faiblarde.
Les membres s’ankylosent et le risque de blessures ou de cassures augmente.
La perspective d’une protection sous un éperon rocheux décide l’équipe à la halte.
Les jumelles aux yeux, les vigies n’ont rien décelé et le quart est organisé.
© Marc LINTS
La fin de nuit, puis le début du jour se passent sans inquiétude majeure.
La chaleur réveille tout le monde et la crasse collée par la sueur indispose ces citadins.
De l’eau, il faut de l’eau et une petite équipe redescend dans le fond de l’oued asséché.
En vain, il eut fallut des puisatiers et des trépans pour aller la chercher, l’eau des profondeurs.
Le soleil envahissant ramène l’équipée sous la protection de cette roche majestueuse.
Personne pour les accueillir, aucune vigie et tout le barda abandonné.
L’angoisse à son comble, le groupe cherche des traces de rixe, de lutte, un témoignage.
RIEN,
complète disparition des autres membres de l’expédition, le « Baron » y compris.
L’avion de l’Afrika Korps survole la vallée asséchée,
telle que décrite par le guide,
Sans arriver à localiser des survivants.
Le mystère reste entier.
© Marc LINTS
YELLA
Le vent se fit plus discret et le ressac plus doux
Quelques sons orageux portés par les flots clapotèrent
Des animaux marins audacieux vinrent se pointer
La lave commença à sécher
Des crabes sortirent de l’eau chaude
Des pétrels firent des piqués
Des dodos se mirent à l’abri
Des fougères se firent resplendissantes
Une odeur inconnue envahit le littoral
Titillant les plus téméraires des observateurs,
Qui des abris végétaux assistèrent au débarquement
D’invraisemblables créatures humaines
© Marc LINTS
ZANZIBAR
Quant il a fallu qu’il quitte l’Afghanistan,
A la demande des frères présents,
Il est parti rejoindre sa famille.
Ceux-ci l’ont remercié de sa visite
Purifié puis oint, ensuite encensé,
Et dirigé vers une retraite spirituelle
Oman disposait d’un palais
Perdu dans une île, témoin historique
Du bonheur de la civilisation Swahilie
Il a donc approfondi sa connaissance
Des contes et légendes de ce monde hors du temps
Et transmis ce savoir aux pèlerins.
La poésie accompagnait le discours littéraire
et des griots venus d’Afrique
Enchantairent les soirées de lune claire.
La musique a pris grande part à ces réunions
Voix et rythmes propices aux rencontres
Des deux côtés des rives de l’Océan Indien.

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  • 1. © Marc LINTS Ballotin d’ondes purpurines 2ème Recueil
  • 2. © Marc LINTS LE PRETRE JEAN Nous étions arrivés à la limite des sables Là commençait l’Autre ROYAUME Celui là même annoncé par nos Papes Celui du Prêtre Jean Sous la lune levante Nous installâmes le campement Les feux de broussailles illuminants Les fours enjolivèrent la nourriture emportée Il était donc là le rêve A portée de main Une pensée folle d’y aller tout de suite Dans cet espace obscur . Une pulsion profonde Comme un cœur battant venu de très loin Mis du calme dans l’euphorie naissante Nous n’étions donc pas tout seuls Les pierres tombées du ciel au petit matin La fuite des animaux de bât L’étourdissant silence autour de nous La vague de sable Le carnet de notes s’arrête là
  • 3. © Marc LINTS L’eau douce Elle n’est pas venue toute seule Et n’avait même pas été annoncée Par nos chamans, nos prêtres et autres gourous Elle est venue par une très belle nuit Comme nous n’en avions plus connu Depuis des temps Une nuit calme Au cours de laquelle tout est possible Même le son est revenu parmi nous Le son de l’eau claire Du rythme des goulettes frappant la terre Tout en odeurs enivrantes On a même entendu des plantes Sous l’eau de lune Pleurer de plaisir
  • 4. © Marc LINTS L’ENDROIT SOUS LE VENT Cette immense arrivée de vent En pleine saison sèche Charriant brutalement des carcasses De bagnoles pourries De cadavres pas exquis Et pourtant Le monde institutionnel Nous avait promis des avancées Pour nos peuplades reconnues Sans territoires fixes Le soleil Balayé par les volutes de sable Avait déjà disparu Alors que les zélotes entraient Rejoindre le chant Le chant du monde
  • 5. © Marc LINTS Les ultramarins Des anciens avaient déjà raconté que des barcasses avaient échoué sur le rivage Pleines des carcasses d'êtres flottants dans une mare nauséabonde Et que les feux allumés d'urgence avaient crématisés sans précautions. Quelques objets avaient été mis de côté, toutefois et sans inventaire . Le partage des quelques biens des naufragés l’ont été selon nos règles . Et les anciens fatigués par les questions ont raconté ceci : « RECIT » Or donc, outre mer existait un continent, béni des dieux que nous vénérions. Dans cette cité hors du commun, vivaient les plus beaux et les plus belles. Des Zumaines, des Zumains et des Zybrides, oui toutes les fantaisies. Et, Dit le récit Quelques crabes Ceux-ci ont été vexés et on peu apprécié d’être tenus à l’écart. Depuis quelques temps, ils avaient transmis toutes leurs doléances. Sans succès et sans même un minimum de reconnaissance. Ces Zumaines et Zumains n’ont rien compris. Le récit sur fibre végétale a été en grande partie bouffé par des mandibules
  • 6. © Marc LINTS L’horrible cauchemard Tout ce que j’avais cauchemardé tout petit Tout est arrivé discrètement Les ignobles monstres envahissants nos petites maisons Celles-là mêmes qu’on avait imaginées heureuses sous nos couettes Le village de rêve où tout le monde est bienvenu Comme l’île de Robinson avec service Club Med Mais la grande vague a tout balayé Les souvenirs et les regrets aussi Et sont partis ceux qui ont partagé notre quête Et nous ont laissé des fragments de vie Des merveilleux morceaux De plaisirs partagés Le blues des années cinquantes La rumba des années soixantes La musique du monde Les émissions mythiques du samedi soir Le rêve devenait possible Les gens se métisser sans perdre de leur histoire Les blondes devenir brunes au travers de leurs filles Les machos fermer leur gueule Raté Elles et ils ont réussis à tout casser A remettre le village au milieu du monde Le nationalisme triomphant a submergé nos illusions.
  • 7. © Marc LINTS L’ILE Dans la brume matinale Et vu notre extrême fatigue, La terre, pourtant visible de la vigie, n’a pas Suscité de réaction active de l’équipage. Le choc de l’étrave sur un obstacle de taille A réveillé l’expédition. La gîte du navire et la houle constante Nous obligent tous à quitter le vaisseau. Aucune des barques mises à l’eau Lourdées à la hâte de quelques provisions N’est parvenue à franchir la barrière De corail Les seuls à parvenir au rivage Ne s’étaient sans doute jamais rencontrés La tradition maritime avait été respectée Hormis le bizutage les contacts furent interdits Chacun essaie de gagner la terre au-delà de l’estran Sans regard en arrière vers les rares rescapés Qui tentent encore d’échapper à la noyade Des pauvres hères arrachés à leurs familles à l’enfance Quelques individus plus proches de la survie que de la prudence Mangent l’herbe sous les arbres tentaculaires D’autres mieux nourris au cours du voyage repartent dans le lagon Chercher en bordure de mer des tonneaux échappés des entrailles du vaisseau Les passagers presque clandestins puisque tolérés Les rats donc Sont déjà à pied d’œuvre Ils ont nagé en bandes et sont entrés dans la forêt
  • 8. © Marc LINTS Comme des truchements dit un officier rescapé Ils vont nous ouvrir la voie Et il s’engage toujours ruisselant à la suite de ces hordes de rongeurs Chassés en vain à l’intérieur de l’imposant vaisseau déglingué L’Ô La petite île se trouverait à l’entrée de MÛ. Les Pacifiques avaient entendu cette version véhiculée par des habitants d’îles voisines. Des occidentaux en ont eût vent par des missionnaires, hélas, illuminés. La course à la trouvaille a fait long feu et les crédits refusés à toute expédition. Quand enfin un document authentifié est retrouvé à Nantes, retraçant un voyage perdu. Les Nantais avaient envoyé quelques émissaires, vu la somme rondelette en cause. Peu en revinrent vivants, quelques-uns complètement givrés. Une malédiction donc en cette époque de conformisme rigoriste. Toutefois, l’entrée de MÛ n’avait pas été localisée. Les affréteurs nantais ont donc mis en vente à l’encan les cartes marines. Histoire de retrouver une partie de leurs mises Mais ce gambit de la reine ne leur a pas du tout réussi Les cartes ont été volées avant la vente par des « vénitiens ». Discrètement, des petites expéditions se sont organisées. Se basant sur des copies des cartes originales. Sans succès et même sans pouvoir ajouter un élément à l’édifice. RIEN Il n’y a donc rien dans ce mythe et MÛ reste énigme. Jusqu’au moment où des militaires français se sont invités. Infiltrés par des tenants de la théorie de MÛ, ils ont mis en place Rien que moins que l’ouverture de MÛ par explosion atomique. Billard à quatre bandes, ils faisaient leur boulot et dans le sillage
  • 9. © Marc LINTS Se la pétaient et déjà se voyaient Prix Nobel de découvertes. La dernière explosion officielle dans le Pacifique n’a rien révélé L’OBJET Nous l’avions senti faire vibrer toutes et tous Un choc inconnu de nos mémoires profondes La lenteur extrême de nos réactions individuelles Et de notre faible pouvoir de communication Nous amenâmes à ne pouvoir refuser l’intrus Les vents ont soufflé des milliers de pollens Les belles pluies nous ont lavées Le soleil encore une fois a tout séché Mais l’objet est toujours là Et tout a changé autour de nous D’étranges elfes se sont reposées à nos ombres Des sylphides ont gambadé dans les prés Des choses se sont baladées autour de nous Des chocs dans nos entrailles ont fait craindre le pire Des fluides glaciaux nous persuadâmes de nous taire Nous n’étions donc plus seuls
  • 10. © Marc LINTS N R & J Juliette avait dansé tout l’été au gré des vents et des sardanes. Son extrême jeunesse n’avait pas entamé sa lumineuse innocence. Tout cet aréopage de barbons, l’entourant dès potron-minet. Quand elle allait se baignait nue, en priant qu’il se fasse du vent. Elle se séchait très longuement au soleil avant de reprendre le chemin De la chaumière sordide où l’avait logée la marâtre. Et d’entamer une journée de corvées ménagères, accompagnées de bordées De remarques injurieuses, dignes d’un capitaine au long cours. Cette sollicitude très particulière envers cette petite personne N’a pas échappé aux conseillers du Prince voisin, le Sieur Roméo. Ils organisent une équipée vers ce lieu de baignade, devenu lieu de légendes. Déjà toute l’île bruisse de rumeurs poé(ro)tiques et délicatement musicales. L’organisation trop manipulée par les équipes du Prince est bruyante. Les animaux effrayés alertent tout le peuple du lac et Juliette s’encourt dans la forêt. Pieds nus, elle a très vite peur de se faire mal en foulant tous ces obstacles. Un grand cerf, alerté par tout ce tintamarre présente ses respects et son aide. Evidemment, Juliette est affolée devant cet individu de deux mètres, qui gratte le sol de ses sabots et regarde étrangément cette petite humaine. Le grand cerf se rapproche du sol et Juliette saute sur son dos. Intuitive, sa réaction l’inquiète « allait-elle de Charybde en Scylla ». La chevauchée fantastique sous un ciel de plomb et des nuages mouvants, Les odeurs des sous-bois et toutes celles qu’ils exhalent au vent rasant, elle et lui, Se termine devant la mer et tant la monture que la cavalière sont épuisées. Ils se sont endormis et au réveil, le grand cerf a regardé la mer et les vagues, Une petite ritournelle, qu’il ne connaissait pas, chantée par Juliette le rassure. Il peut donc rentrer chez lui, puisqu’elle chante cette belle petite humaine. Wa ba da ba da, la la la, wa ba da ba da …. Il se prépare à partir et à prendre congé de cette merveilleuse surprise dans sa vie. Juliette se jette dans les vagues et lui fait signe de la rejoindre.
  • 11. © Marc LINTS Le grand cerf est très mal à l’aise dans cet univers mouvant et horriblement salé. Il ne comprend pas du tout qu’elle lui astique son membre et se l’enfourne. Le rugissement de plaisir de Juliette l’inquiète totalement et il détale. Le sieur Roméo s’énerve de ce que ses envoyés n’aient point trouvé la donzelle. Les têtes tombent, embastillés pour les plus chanceux, le Prince a décidé de s’affirmer. Mais pourquoi s’enticher d’une Juliette sans pédigrée et même sans virginité. Disent ceux qui avaient vaguement rencontré la sauvageonne et écouté les on-dits. La suite serait délectable, malheureusement je ne peux pas la dire, et c’est regrettable. NNNNNNI dici vous nnnnnnnnnnnn’avez rien compris moi nnnon plus bbbbbbbbbbbbien évidemment nnnnous ne sommes pas d’ici ni d »ailleurs nous ne sommes pas vennnnnnnnnnnnnnnus du passé càd pas des étudiés par des scientifiques nous vennnnnonnnnnnnnnns du futur dezs finnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnns fonnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnds de l’horizonnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn c’est notre’ chance notre succès) persoàànne nnnnnnnnnnnnne peut nous suivre ni nnnnnous faire du mal
  • 12. © Marc LINTS NOMADE Il n’y avait plus rien à dire, Les sages se sont retirés sous la tente, J’avais donné toute ma vérité des choses. La lune pleine illuminait tout alentours Des brasiers enfumaient encore Des fins de repas s’entendaient La sentence attendue a été dite Pas de mort organisée ici Mais bien départ au delà de notre monde Je suis parti aussitôt face au soleil levant Marchant sans regrets Sans être suivi par ceux que j’avais sauvé. Voyageur, je pourrai raconter des histoires Conteur, je pourrai entrer dans les légendes Et devenir un des leurs quelque temps
  • 13. © Marc LINTS Musicien, je pourrai animer la fête, Migrateur de sons et de chants, Venus des espaces traversés. Nomade sera ma vie Etoiles mon environnement nocturne Rencontres mon quotidien terrestre On l’appelait rouge cette mer Où j’arrivais en fin de route D’une première étape La marée se retira à mon arrivée Les crabes crissant sur le sable de lune Je restai seul enfin La vie pouvait donc recommencer.
  • 14. © Marc LINTS La note bleue Aucun son n‘arrivait plus Ni aucune senteur extérieure, hors la puanteur ambiante Sommes-nous déjà mis hors d’ici Cet ici jadis fait de nos mains Il faut le dire quand même Venus librement à pieds Ou importés par mer Sommes-nous encore d’ici Quand bien même, La vibration court La terre en tremble La note bleue Entre la mémoire du monde Et l’imaginaire Irradie cet espace Fabuleuse le conte musical Explose le plaisir familial
  • 15. © Marc LINTS OCEAN INDIEN BLUES Le bruit de la mer roule dans le tambour Les pieds éclatent le sol Les jambes jaillissent sous le ciel Les sourires traversent les souffrances De l’immensité sont arrivés des êtres humains Transportés sans accords Travaillés sans contrats Accueillis enfin La nuit de bleu intense Accompagne les chants infants Battements du chœur Enchalouppements des corps Orange Le lever du soleil Le doux regard des zoizos L’odeur du riz chauffé La Vague Celle attendue De plaisir intense Folle folie d’un moment Le vent Ce léger Icare flotte Sans les soupirs de son père Oiseau protégé sur les hauts de st leu
  • 16. © Marc LINTS La canne omniprésente Verte houle terrestre Jamais responsable des sabres Non coupable du rhum ET Le plaisir des musiques Le plaisir des artistes irradiés Le plaisir du public arrangé Le plaisir d’être au SAKIFO OUALIBI La fumée rampait au raz des pâquerettes Les animaux survivants se sont pointés Incrédules devant le massacre RIEN ne permettait de croire que la vie Avait un moment existé ici Et détruite par des individus de l’espèce humaine L’amour, les enfants, la famille et toutes croyances Véhiculées par les traditions depuis l’orgasme original Jusqu’à celles que nous chérissions ont été évaporées
  • 17. © Marc LINTS PAN est revenu parmi nous La rumeur bruissait dans les bocages transportée par les libellules, chantée par les rossignols. Toutes les plumes s’y sont mises et la forêt a entonné la chanson du retour de PAN. Plus méfiants, les poils ont suivis et d’abord les petits. Lapins et lapines ont frappé la terre. Sangliers, daims et cerfs sont resté circonspects devant cette nouvelle nocturnale. Les humaines aux alentours des mares, tout à leurs lessives se sont senties devenir chaudes. De partout ailleurs les sonorités entrent en phase pour construire un espace accueillant. Les elfes ont vibrés à l’unisson de cette symphonie tant attendue depuis l’invasion des Xtiens. Des sylphides, hétaïres à leurs heures, se rachètent une virginité en joignant la Chorale. La nuit s’annonce très lourde pour les représentants du Pouvoir Central. En effet, les messages envoyés au Centre des Opérations sont restés sans réponse. Un peuple immense se met en fête et éclate de joie et de bonheur. Des petites nymphètes embrassent les gros cubes et des poilus les pétasses.
  • 18. © Marc LINTS POISSION L’eau était-elle devenue trop chaude Ma réaction était-elle trop évidente Et mon coup de cœur trop impromptu Je remuai tout mon corps vers le bord Vers le bout de l’image que j’avais eu En partage depuis le début des temps L’endroit où d’autres mondes existent Ceux des dehors sans connaissances Et sans histoires connotés à mes attaches L’air était volatile sans bulles apparentes Le sable mouillé sans odeur précise La lumière envahissait l’espace Une chaleur intense frappa ma gorge Assécha aussitôt tout en dedans mon être Charriant toutes les particules d’alentours Alors donc et sans remords Je fis demi-tour lentement et sans honte Enivré de saveurs végétales entêtantes Il m’a fallu du temps pour en parler Pour essayer de dire ce que j’avais ressenti Et que je tenais à retourner humer l’air d’ailleurs
  • 19. © Marc LINTS Longtemps mes circonvolutions marquèrent l’onde L’envie est-elle plus forte que l’angoisse Une nuit de forte pluie me décidera. rriieenn Rien, Rien du tout, Disait le Commandant de bord Avant le débarquement Rien qui puisse nous effrayer. Donc Le convoi se mit en route vers le nord Péniblement dans cette poussière agglutinante Insensiblement, le cheminement se perd dans des méandres Pourtant annoncés par toutes les expéditions précédentes Arrêt, Les rouquins devant font face à des elfes à demi nues Des invressemblables qu’ils croyaient émerger des temps anciens, Telles que racontés par des expéditions précédentes Et par des missionnaires zélés et des troupes frustrées Tout, Ce cheminement pour arriver nulle part Dans un tourbillon d’incertitudes Partis de délire collectif, de rêve de gloire Et de richesses facilement accessibles Finis, Les rouquins de devant, Enfin ceux qui restaient, Ont rebroussé chemin Entraînant la caravane
  • 20. © Marc LINTS Noël Pâques et autres fêtes jadis sacrées Sont abandonnées aux urgences De la survie De cette toute petite part de l’humanité SABLE DEVANT Il n’y avait plus rien devant, plus rien de visible, le sable volant avait tout effacé. Il fallait donc attendre une ondée passagère pour s’envoler et voir de là haut. Dans la moiteur sèche, l’air tournoyait sans raison et charriait de minuscules scories. Peu de signes d’êtres vivants, des sons épars sans origines, des illusions de mouvements. La lumière carrée ne donnait aucun champs au regard, seules les odeurs s’accrochaient. Et là, une voile entre dans ma vision, image troublée sur fond d’horizon, de ce que j’en devine. Une voile, donc et quel qu’ un possiblement au dessous dans un esquif d’infortune. Il ne fallait donc plus attendre, aller vers la voile, s’envoler vers elle.
  • 21. © Marc LINTS L’image brouillée ne reflétait pas les sables mouillés ; la voile se perdit en s’échappant. Mon regard se fit plus sourd, je ramais encore vers elle, sans illusion, plus posément. La petite musique et les les sons venants de l’aube, me déposent sur l’îsle . La chatte persanne et le scarabée étoilé me fixent sans regards. Mon cheminement est annoncé, Caron a détaché la barque. SANTERIA Le soleil venait de se lever et la vie diurne a repris sur terre Les esprits sont rentrés chez eux, chacun dans sa maison Les poules sont sorties pour entamer le long travail de recherche de pitance Les flots se sont calmés sans vents allumeurs Les vendeurs de rêve sont apparus comme tous les jours Les anciens venus de cette europe lointaine Les nouveaux venus de babylone et soutenus par des monceaux de billets Les terre-à-terre prêts à tout pour fourguer un crédit foireux La petite musique lancinante de la nuit tourne dans les oreilles Le boulot embarque les vivants et le tumulte vide l’espace Quelques avatars regardent cette agitation sans commisération aucune Les enfants jouent à cloche-pied dans leur bac à sable
  • 22. © Marc LINTS La note bleue silencieuse dans un coin de parcelle désertée Vit délicieusement vibrer les mamans ménagères L’air était devenu aérien et tout revenu comme avant Le temps d’un espace entre deux ondes. S a n t e r i a Serait-il vraiment possible que tout ceci s’arrête un jour lointain … SANTORINI L’eau glacée par le meltem Les cris des oiseaux de proie Tournoyants autours du chaudron La journée s’annonçait très belle L’air limpide a fit entendre des déchirures Des morceaux d’écorces terrestres volèrent en éclats Les flots de laves se mirent en mer Réveillants les dieux infernauts. La vague ourla sur des immensités Jaillissant des fonds marins
  • 23. © Marc LINTS Rien Même pas les dieux N’ont pu arrêter le désastre La danse du soir Illuminée des milles galaxies Les contes fabulants les milles vies Les conversations arrosées aux bistrots RIEN Sisyphe Il avait été condamné à monter cette roche ronde au haut de la colline. Injustement, pensait-il, par jalousie et opportunité d’occuper ainsi sa place. Tous des envieux, se dit-il en poussant et poussant, sans arrêter de ruminer. Oui, il avait fait des erreurs, mais qui ne fait rien ne fait pas d’erreurs. Arrivé au haut de la pente sans mollir, il contemple le cratère où verser sa roche. Des centaines de roches rondes semblables à la sienne sont déjà tombées là à ses pieds. Dégouté de devoir constater cette tricherie du tribunal, il se reprend et renvoie la roche. La descente est spectaculaire et les représentants du tribunal tout à leur fête sont éclatés. En descendant par l’autre versant, il arrive à un village inconnu et préservé, un rêve. Il se nettoie de la poussière et des feuilles accumulées dans la descente rapide. Vêtus de peaux de bêtes, comme aux temps jadis, les habitants le regardent, incrédules. Un habitant des hauts en belle tenue, cela changeait de leur accoutrement. La troupe hésite entre rejet brutal et accueil poli. Le silence est pesant et le chaman est absent. Sisyphe traverse la foule en saluant tout le monde et en posant ses mains. Une hystérie s’empare de toutes et tous qui veulent être touchés.
  • 24. © Marc LINTS Le tintamarre a réveillé les Sages du fin fond de leur sieste. Un Haut vient d’arriver leur apprend-t-on, enfin. Le Conseil arrive à se réunir et demande à pouvoir le rencontrer. Sisyphe arrive porté par la foule enthousiaste et quelque peu fanatique. La conversation est sommaire, personne ne parle la même langue. Sisyphe ouvre le cercle et commence à dessiner dans la terre. Sa dague toute de métal en jette et produit un enthousiasme des djeunes. Qui manifestent ouvertement leur adhésion à « cet intrus » Un dessin interpelle le plus ancien des Sages qui dit l’avoir vu dans sa vie. Tout le monde se tait et cette voix ancienne parle de choses inconnues à ce visiteur. Des échos d’un monde abandonné aux bords des flots et des merveilleuses vagues. Et aussi de la dernière qui a tout emporté. Sisyphe présente sa dague au vieux Sage en tenant la lame en main, signe de paix. Une demande du Sage fait bouger son entourage et les envoyer à la grande maison, Celle là même qui accumulait tous les secrets, à la recherche de ce dessin. Le temps a suspendu son vol et l’attente est propice aux tentatives de contacts. Une onde sonore parcourt la réunion et elle étonne l’assistance par sa musicalité. Un instrument rudimentaire porté aux bords des lèvres fait vibrer un son envoûtant. Sisyphe avait sortit de son bagage cette petite machine à bouche pour se calmer. Fallait-il qu’il fasse encore quelque chose pour emporter leurs cœurs ?? Tout le Comité des Sages se retire pour délibérer et installer les veilleurs de nuit. Les Hauts les avaient jetés depuis très longtemps et cette mémoire reste vivace. Leur descente avait été tellement traumatisante que tout ce petit peuple s’en méfie. Ils avaient été jetés par les Anciens dans les fonds du volcan effondré. Et abandonnés à leur triste sort, ils les développèrent pour assurer leur survie. Cette arrivée d’un Haut en grande tenue a troublé tout le village. D’autres rejetés ont été accueillis ces dernières années et se sont installés. La vie dans cet espace limité est devenue difficile et l’envie d’océan irrésistible. La jeunesse se sent trop bridée et souhaite partir sur les pistes à la recherche des vagues. Le dessin recherché arrive de la grande maison, il représente un espace délimité par des vagues dessinées en compagnie d’animaux marins, ainsi que le statue le chaman. Le volcan effondré est identifié et son environnement dessiné sans détails précis. Sisyphe fait remarquer que l’image dessinée du volcan n’est pas éloignée des vagues. Comme le langage châtié de Sisyphe est incompréhensible, les derniers rejetés se proposent comme truchements et donc de tout raconter à tout le monde. Les Sages acceptent cette médiation et la soirée devient passionnante. Evidemment, les veilleurs de nuit ont perdu l’oreille attentive aux bruits extérieurs.
  • 25. © Marc LINTS Un brutal tintamarre d’oiseaux et d’autres mouvements d’animaux donnent l’alerte. Accourus au pied de la falaise du volcan, les habitants assistent à l’incendie de leur monde. Des coulées de matières visqueuses enflammées descendent vers eux en cramant tout. Les Hauts se sont donc vengés du départ de Sisyphe et se sont décidés de tout détruire. Le départ devient urgent puisque rien ne peut arrêter le feu. Tout le monde fait son paquetage, les petiotes, sans morflé ont leurs bagages Et leurs souvenirs portés sur le dos, tandis que les copains essayent d’être devant Pour ouvrir le chemin sans comprendre le pourquoi de cette aventure. Personne n’avait osé quitter cet espace, dédié par les Anciens, en espoir d’un retour. Sauf quelques rejetés récents qui ont très discrètement exploré les sorties. Et les passages vers l’Océan mythique, tel que raconté par les chamans. Ils se rallient à Sisyphe et désirent éclairer la voie pour tout le peuple des exilés. A l’abri de l’agression venue des Hauts, l’équipée se repose en attendant le lever du soleil. Dès potron-minet, les djeunes se lancent dans la descente comme explorateurs. Elles et ils découvrent des pistes ouvertes par les rejetés pour le peuple en mouvement. Une transhumance non prévue par les Sages et donc très risquée pour les esprits fragiles. L’Oracle demandé par les familles réunies a rendu son avis favorable à l’expédition. Tout en étant très soucieux de l’envoi d’une Ambassade plénipotentiaire vers les HAUTS. Sisyphe s’est proposé comme membre de l’Ambassade, témoin de l’accueil généreux. Et possible négociateur de haut niveau pour organiser une vie commune, enfin... En attendant, l’Oracle a suggéré le départ de tout le monde et de toutes les maisons. Les djeunes sont devenus des héros, petites filles couvertes de pied en cap et Vaillants adolescents également protégés par des carapaces de feuilles de palme. Que toutes les mères éplorées par leurs départs avaient élaborées ensemble. L’attente est couplée à la préparation de l’énorme déménagement. La transhumance se met en place et les familles se déplacent par quartiers. Encadrées et assistées, les populations sédentaires découvrent le nomadisme. Des interrogations existentielles effleurent les bords de la conscience. Des souvenirs enfouis dans les non-dits des familles et des griots de service. Comme cette attente d’un signal venu des Hauts, cette rémission improbable. La faute avait du être terrible, mais plus aucune et aucun vivants ne savent pourquoi. Ce départ est donc une rupture profonde avec notre passé et Sisyphe, venu des hauts, Nous a raconté que le cheminement vers l’océan nous ramenait à nos débuts d’êtres humains. Le choc de la découverte de cet univers horizontal et tout mouvant sera conté par ceux des saltimbanques qui parcourent les marchés, amplifiants ainsi les récits traditionnels. Mais là, les mots manquent et leur représentation fait défaut. Les Anciens n’ont jamais quitté le rêve du retour à la maison de Sisyphe.
  • 26. © Marc LINTS Sur la route La petite musique en ritournelle envoûtante de ce morceau des années 60 Accompagne les nomades d’un temps arrachés à leurs mondes fermés par l’impérieuse envie d’autres espaces et d’autres sensibilités. Peu avaient lu Jack KEROUAC à l’époque, mais tous en avaient entendu parler. Ce sont donc quelques textes et quelques notes qui ont initié une grande migration. Et, bien entendu, le retour des premiers nomades, se disant routards, et les contes nocturnes baignant les rêves des plus jeunes dans une ambiance de musiques et de cuisines, venues des mondes découverts, de senteurs et de plantes importées. Il chantait la maison bleue et nous en fîmes partout des rêves de « flots bleus ». Sans illusions, mais que de plaisirs partagés et d’espoirs de mondes meilleurs. Sans illusions, nous avons emmenés nos petiots, moutards et moutardes sur la route. Et la petite musique est restée en contrepoint, entrainant nos rêves diffus.
  • 27. © Marc LINTS SYLPHES Immense rêve pictural, ces images ont enchanté l’univers onirique des Chamans. Extrêmement fugaces, ces sylphes ont été poursuivies à bord de traineaux. Les chiens ont continué à courir sans comprendre la raison de la course. Ces fugaces ont traversé l’espace et tout l’univers a basculé. Ces sylphes ne sont pas de ce monde et donc il existe un autre monde. Les chamans sont restés imbus de leur bien-fondé, médiateurs auprès des esprits. Mais le doute s’est installé.
  • 28. © Marc LINTS Le cheminement de la conscience humaine vers les Lumières avait commencé. THULE Les hyperboréens avaient toujours fascinés cette petite équipe d’amis, sortis des meilleures écoles du III REICH. L’étude des textes anciens ne les ont pas rebutés, ni l’acquisition violente de textes par le pouvoir en place. Les études des civilisations dites de la culture de l’ère du Boréal avaient occupés leurs longues nuits d’hiver et alimentés leurs conversations L’hypothèse d’une colonie hyperboréenne « outre les Colonnes d’ Hercule » et des croquis de voyages venus de leurs collectes ont décidé leur engagement dans l' Afrika Korps. Erwin ROMMEL, mis au courant par des membres la Société du Vril, avait accepté cette mission très délicate en temps de guerre et entamant peut-être ses forces déjà réduites . Dès l’arrivée en Cyrénaïque, ils reçurent quelques véhicules et des provisions. Un guide libyen, engagé par les émissaires du III Reich, avait déjà organisé le voyage. L’omniprésence du sable et la chaleur suffocante n’ont pas entamé l’enthousiasme de ces Hitlerjugend, adeptes du régime et des informations secrètes de la Société THULE.
  • 29. © Marc LINTS L’approche des lieux que les plans approximatifs décrivaient en termes poétiques a augmenté leur engagement et leur solidarité. En fait, ils étaient seuls devant l’inconnu. Comme eux, d’ailleurs, le guide avait une très vague notion de l’endroit où aller. Et très philosophe, tant qu’il y était, au moins, il mangeait et les chauffeurs aussi. Le Baron Rudolf von Sebottendorff avait missionné un disciple, pour qu’il lui fasse conte. Et lui avait confié des documents « à n’ouvrir que si vous y êtes ». La perplexité du guide et des chauffeurs ont obligé toute l’équipée à s’arrêter nulle part. L’endroit, brisé par les vents dégageait des sons telluriques insupportables. Les véhicules, grippés par les sables volants, n’ont pas pu être remis en route. L’eau va risquer de manquer, malgré les provisions embarquées pour quelques semaines. Le guide, très inquiet pour sa survie et celle de l’expédition, propose le retour à la base. L’émissaire du Baron a donc ouvert très solennellement son précieux calepin. L’instant est émouvant, tant ces jeunes hommes sont concernés, voire fanatiques. Les textes leurs sont destinés et bien évidemment illisibles pour les Libyens. Il y eu de longues discussions entre ces jeunes, peu habitués à agir sans ordres. Et l’émissaire du Baron est désigné, comme le responsable de leur groupe. Il s’entretient avec le guide et dégage quelques hypothèses de route vers le mythe. Des pistes sont possibles, mais pas sans véhicules en ordre de marche. La demande de pièces de rechange, envoyée par radio, est mal appréciée. Le commandement ne voulant pas que les Alliés soient au courant de cette initiative. La réponse négative achève de sceller le sort de l’expédition. Le guide annonce donc le retour et demande au QG l’envoi de méharistes. « Pour rapatrier toute l’équipée, tant qu’il en était encore temps ». Les conciliabules durent toute la nuit, opposant les tenants du retour aux irréductibles. La lune devient safranne et les vagues de dunes illusoires dans le lointain. Dès potron-minet, quelques uns des expéditionnaires se mettent au travail sous les tentes. Les véhicules sont étudiés et démontés sous l’œil connaisseur de quelques chauffeurs-mécaniciens intéressés par ce jusqu’au-boutisme de ces occidentaux prétentieux. En professionnels, ils n’ont pu s’empêcher de donner quelques conseils gestuels. Dans l’attente de la méharée promise, tout le campement se réunit autour du « garage ». Quelques chauffeurs mettent les mains dans le cambouis sans complexes. A la nuit tombante, un véhicule restauré se remet en route et l’espoir renait. Le guide avait passé la journée à préparer le repas du soir, tout en informant sa base. La grande fraternité des gens du désert et ce repas partagé perturbe les jeunes aryens. La nuit magique sous les étoiles, à mille lieues du Reich, trouble les certitudes. En même temps, la proximité du but de la mission rassure les inconditionnels. Tant était attendu par leurs proches et leurs familles qu’ils fassent leur preuve.
  • 30. © Marc LINTS Les véhicules sont réparés et l’expédition se remet en route vers l’inaccessible. Sans être obligés, les guides et les chauffeurs libyens poursuivent l’aventure. Ils sont absorbés par les rêves de ces compagnons de route venus de nulle part. Incompréhensibles et pourtant si proches, ces jeunes rêveurs fascinent. Les signes de piste laissés par les guides entrainent la méharée à leurs trousses. La progression de l’expédition est devenue très lente afin de ménager les machines. Les premiers éclaireurs de la méharée sont accueillis par les you-yous de rigueur. Toute l’expédition s’arrête pour offrir le thé de bienvenue et quelques gâteaux. Quelques uns des éclaireurs connaissent bien la région et le guide demande au « Baron » (puisque cet ainsi qu’il est surnommé par les accompagnateurs) de montrer son parchemin. La tension monte quand un des anciens réagit à une illustration passablement effacée. La conversation est animée et incompréhensible pour le « Baron » qui rentre sous sa tente. La fraîcheur du matin blême réveille quelques uns des jeunes hitlériens qui découvrent le silence du désert et l’absence de leurs accompagnateurs et des éclaireurs de la méharée. Seuls, ils restent seuls face à leur destin au milieu de nulle part. Et la radio, mise en route aussitôt, refuse tout contact avec la Kommandantur. Silence pesant, sourde contestation du Baron, le petit-déjeuner vire au drame. Mais l’inventaire des réserves permet d’envisager un retour vers la côte sans assistance. La perte du parchemin ne trouble pas le Baron qui s’en va à pieds vers son mythe. Il connaissait par cœur et le texte et les dessins, il croit savoir où aller. Six volontaires se proposent pour l’accompagner et reçoivent leurs parts de provisions. Ainsi que la promesse que dès l’arrivée au siège de l’Afrika Korps, un renfort serait envoyé. Le septet crapahute vers les montagnes du sud, sous le regard acéré des nomades embusqués. Une proie superbe, pleine de Marks et sans doute peu armée, dixit le chef de bande. La vie ne dure pas très longtemps face à ces experts formés par les SS. L’unique rescapé de l’attaque, se sentant mourir, fait un signe vers un point de l’horizon. Avait-il vu le plastron que le Baron arborait comme un bouclier protecteur ? Il reproduit les dessins du parchemin, venu de la nuit des temps. Après quelques heures, le groupe décide de ne plus voyager en pleine journée. Le bivouac est installé dans un lieu susceptible de résister à une attaque de nomades. A la rousse, si la vigie ne décèle de mouvements suspects, le groupe repart. Sans murmures, ni apartés à peine silencieux, tout le monde se tait et écoute le désert. La progression avait été longuement examinée durant le bivouac et le groupe soudé. Malgré tout, sans connaissance du terrain, les chutes sont fréquentes sous la lune faiblarde. Les membres s’ankylosent et le risque de blessures ou de cassures augmente. La perspective d’une protection sous un éperon rocheux décide l’équipe à la halte. Les jumelles aux yeux, les vigies n’ont rien décelé et le quart est organisé.
  • 31. © Marc LINTS La fin de nuit, puis le début du jour se passent sans inquiétude majeure. La chaleur réveille tout le monde et la crasse collée par la sueur indispose ces citadins. De l’eau, il faut de l’eau et une petite équipe redescend dans le fond de l’oued asséché. En vain, il eut fallut des puisatiers et des trépans pour aller la chercher, l’eau des profondeurs. Le soleil envahissant ramène l’équipée sous la protection de cette roche majestueuse. Personne pour les accueillir, aucune vigie et tout le barda abandonné. L’angoisse à son comble, le groupe cherche des traces de rixe, de lutte, un témoignage. RIEN, complète disparition des autres membres de l’expédition, le « Baron » y compris. L’avion de l’Afrika Korps survole la vallée asséchée, telle que décrite par le guide, Sans arriver à localiser des survivants. Le mystère reste entier.
  • 32. © Marc LINTS YELLA Le vent se fit plus discret et le ressac plus doux Quelques sons orageux portés par les flots clapotèrent Des animaux marins audacieux vinrent se pointer La lave commença à sécher Des crabes sortirent de l’eau chaude Des pétrels firent des piqués Des dodos se mirent à l’abri Des fougères se firent resplendissantes Une odeur inconnue envahit le littoral Titillant les plus téméraires des observateurs, Qui des abris végétaux assistèrent au débarquement D’invraisemblables créatures humaines
  • 33. © Marc LINTS ZANZIBAR Quant il a fallu qu’il quitte l’Afghanistan, A la demande des frères présents, Il est parti rejoindre sa famille. Ceux-ci l’ont remercié de sa visite Purifié puis oint, ensuite encensé, Et dirigé vers une retraite spirituelle Oman disposait d’un palais Perdu dans une île, témoin historique Du bonheur de la civilisation Swahilie Il a donc approfondi sa connaissance Des contes et légendes de ce monde hors du temps Et transmis ce savoir aux pèlerins. La poésie accompagnait le discours littéraire et des griots venus d’Afrique Enchantairent les soirées de lune claire. La musique a pris grande part à ces réunions Voix et rythmes propices aux rencontres Des deux côtés des rives de l’Océan Indien.