Les représentations de la Ligue telles qu’on les trouve dans les gravures satiriques royalistes ou dans les images fortes (hypotyposes) des libelles (qui recourent souvent à la description d’œuvres iconographiques fictives) constituent un préalable à la diffusion d’une image du roi Henri IV, comme élu de Dieu, père du peuple, garant de l’unité du royaume, etc. Figurer ce qui participe de l’étranger et du mal, c’est préfigurer les qualités essentielles du bon roi français. Paradoxalement, cette image positive est aussi le produit des représentations négatives du roi par ses ennemis ; la propagande royaliste s’ingénie à récupérer l’imagerie adverse pour modifier son sens (par exemple, les multiples conquêtes amoureuses comme marque de l’inconstance du relaps retournée en signe de son énergie constructive…). On ne gomme pas l’image de la « propagande » ligueuse ; on mise sur sa propagation, mais en activant une autre lecture. On se proposera, donc, pour résumer, de comprendre le rôle des imageries satiriques (quelles que soient leurs origines) dans l’émergence d’une image de gloire et de pouvoir.