Suivi du conseil zonal de police du 16 octobre 2010
1. Suivi du conseil zonal de Police de la Ville de Liège du 16 octobre
2010 : les vieilles recettes ne suffisent plus.
18 octobre 2010
Confronté à une série s en matière de sécurité, le Bourgmestre a proposé la
réunion extraordinaire d’un conseil de police. Elle a eut lieu ce samedi 16
octobre.
A l’ordre du jour figuraient notamment les problématiques de Bressoux-Droixhe, du
Carré, de la Place Saint-Lambert et des bandes urbaines. Le projet de traitement
assisté par Diacétylmorphine a également été évoqué.
Le Carré
La criminalité dans le Carré est en hausse continue depuis 2007 : 2138 faits
(atteinte aux biens et aux personnes, criminalité sociale, économique et
financière, réglementation communale) en 2007 ; 2237 en 2008 et 2534 en 2009
(+13,3 % par rapport à 2008).
En 2009, c’est donc une moyenne de 7 faits délictueux par jour qui sont dénoncés
et constatés dans le Carré !
Pour les 9 premiers mois de 2010, l’augmentation des faits délictueux se poursuit,
notamment les atteintes aux biens (vols et extorsions) : + 10,7 %. Les vols avec
violences, par exemple, passent de 64 à 121 faits ; les vols à la tire de 145 à 222
faits. Les coups et blessures volontaires sont eux-aussi, hélas, en augmentation, de
193 à 201 faits. 201 agressions en 274 jours soit plus de deux agressions tous les
trois jours !
Le Bourgmestre et les services ont rappelé les divers plans d’action mis en place
(présence de la « chenille » de policiers, Proxibus, campagne Respect 16, etc.).
Le Bourgmestre a suggéré d’encore renforcer la présence policière (ce qui aura
une incidence sur la sécurité dans les autres quartiers…) et de travailler sur
l’identification des auteurs… alors que le Chef de Corps estimait que la mise en
œuvre du traitement assisté par Diacétylmorphine aurait une influence positive sur
la situation… Au surplus, le Bourgmestre propose de travailler avec l’arsenal des
règlements existants…
2. Commentaires : Les vieilles recettes ne suffisent plus
Les statistiques confirment tristement le bilan que je pose depuis plusieurs mois, la
situation sécuritaire dans le Carré est catastrophique. Les statistiques démontrent,
ce que je craignais, que les plans d’action mis en place sont insuffisants.
Il faut donc innover en insécurisant les comportements déviants des délinquants.
Ils doivent savoir qu’à chaque instant ils peuvent être contrôlés.
C’est dans ce but, notamment, que je proposais la mise en place d’un périmètre
de sécurité interdisant l’entrée du Carré à tout détenteur d’une bouteille d’alcool.
L’instauration de ce périmètre serait conjuguée à des actions de sensibilisation aux
dangers de la consommation de drogues ou d’alcool (binge drinking, mineur,
etc.).
A cette proposition, il m’est répondu (sans qu’un avis juridique circonstancié me
soit transmis…) que « la mise en place d’un périmètre permanent est impossible
car une délégation permanente du pouvoir du Conseil communal au Collège
n’est pas possible ».
Qu’à cela ne tienne, que le conseil délègue dès lors temporairement pour mener
des actions coordonnées de répression et de prévention. C’est quand même
surréaliste de voir un Collège qui refuse la proposition d’une délégation de pouvoir
émanant d’un conseiller de l’opposition…
Il y a tout bonnement lieu de s’interroger sur ce manque de prise de conscience
de la réalité insécuritaire du Carré par le Bourgmestre bien sûr, mais aussi par une
majorité dans son ensemble qui semble bien mal à l’aise tant avec le constat
qu’aves les mesures à adopter.
Je suis sorti de ce conseil de police excessivement déçu et j’estime que les
politiques qui refusent de se rendre à l’évidence portent une grave responsabilité
face aux événements délictueux et à leurs conséquences pour les citoyens qui
fréquentent le Carré.
Michel Péters
Conseiller communal