En rendant plus faciles et immédiates que jamais la publication et la diffusion de connaissances et d'informations, l'avènement du Web et des supports numériques online et offline est une révolution qui a beaucoup en commun avec celle qui secourait l'Europe il y a plus de 500 ans, l'imprimerie. Pourtant, en dépit de possibilités inouïes, ces nouveaux supports souffrent de problèmes de qualité, de crédibilité et d'accessibilité qui nuisent autant à leur expansion qu'aux contenus qu'ils véhiculent. Peut-on, en se tournant vers la Renaissance et l'aventure des premiers typographes, trouver des réponses à ces problématiques contemporaines ?
4. Nous aimons le Web.
Le Web met la connaissance,
l’échange, les idées et les
petits pandas à portée de
tous.
5. Nous aimons la révolution
du numérique.
Un nouveau support qui
facilite la diffusion, accroît le
public accessible et élargit le
bassin d’auteurs potentiels.
6. Univers des contenus longs
Le Web est en mesure d’être
la Bibliothèque d’Alexandrie
mise à la portée de tous, mais
il reste des progrès à faire.
29. Accessibilité & Standards
Mettre les contenus à la
portée de tous et œuvrer
pour l’universalité du Web en
promouvant les standards et
les bonnes pratiques.
30. Aller dans le sens du
support
L’écran, imprévisible, et la
page sans contours se
conjuguent pour former un
support dont les possibilités
doivent être exploitées.
31. Repenser la typographie
Redéfinir les moyens
d’atteindre les objectifs de
lisibilité, d’intelligili-bilité et
d’esthétique pour faciliter la
lecture et l’assimilation des
contenus.
32. Rechercher l’excellence
Comme il y a la belle édition,
le design Web et la
typographie numérique
peuvent être des artisanats
d’art.
33. Être en phase avec son
temps
La typographie entretient un
rapport étroit avec l’histoire
des idées.
37. Dans les navigateurs
Le support de @font-face lève
la limite des polices websafe,
des propriétés CSS3 comme
la gestion de la césure et des
colonnes émergent.
38. Sur les liseuses
électroniques
Les technologies d’e-ink
progressent. Confort de
lecture et basse
consommation sont de
puissants atouts face aux
39. Du côté des fonderies
On numérise et on adapte les
polices pour l’écran à l’aide
du hinting manuel, véritable
travail d’orfèvre au XXI e siècle.
44. Le tournant du design
réactif
On cesse progressivement
d’aller contre le support : la
page Web est mouvante, le
texte numérique est flexible,
exploitons ces atouts.
47. L’inégalité par le navigateur
L’expérience Web peut varier
considérablement d’un
navigateur à l’autre. Beaucoup
de techniques utiles restent
encore expérimentales.
48. Accessibilité & universalité
Parce qu’il lève les barrières
du temps et de l’espace, le
Web a vocation à être
accessible à tous.
L’accessibilité n’est pas un
plus, c’est une priorité.
49. Une typographie solide
C’est le visage du contenu.
Elle doit faciliter la lecture et
minimiser la fatigue, mettre
en évidence la hiérarchie de
l’information pour en faciliter
la compréhension.
51. La clarté et la rigueur de la
mise en page confèrent
intelligibilité et crédibilité au
contenu.
Les choix esthétiques
contribuent à renforcer le
message et à donner une
impression de qualité.
53. Le livre numérique à inventer
Interactivité, multimédia, éco-
systèmes, enrichissement…
Le livre numérique doit
fonder sa légitimité sur sa
spécificité et sa valeur
ajoutée.
54. Voir à long terme
Produire des designs durables
implique de garder du recul
face
à toutes les nouveautés et de
privilégier les technologies
ouvertes et les standards.
55. Lâcher prise
Il y aura toujours une
minorité de beaux sites pour
un océan de pages affreuses.
L’important est que les sites
utiles soient bien conçus.
56. La tâche est immense mais
les outils et les bonnes
volontés
sont là.
Le texte numérique
atteindra la maturité plus
tôt que nous ne le pensons.
58. Pour Antoine Augereau,
pendu en 1534, comme pour
les blogueurs emprisonnés en
ce moment. Les vecteurs de la
liberté d’expression ne sont
jamais acquis.
59. MERCI
Ressources & liens sur
typographisme.net/pages/kikk2011
Pour me poser des questions ou me
raconter des blagues :
@mitternacht ✽ asfradier@gmail.com ✽
typographisme.net
Notas del editor
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Réduction, voire disparition des coûts de publication\nImmédiateté de la transmission\nUbiquité des savoirs et des contenus\n
Je vais passer en revue les principales objections qu’on fait souvent aux contenus diffusés sur le Web ainsi qu’au livre électronique. On va voir qu’elles s’appuient pratiquement toujours sur une comparaison avec le papier. Et il va falloir se demander si cette comparaison est pertinente.\n
Problème de CRÉDIBILITÉ :\nSources non traçables, impression que tout le monde peut dire des choses invérifiables dans une sorte d’effervescence toute adolescence : Wikipédia. Le livre, lui, s’inscrit dans une longue tradition de transmission du savoir qui lui confère une légitimité (même truffé d’âneries)\nLe Web est encore vu comme un univers expérimental.\n\n
Le Web, l’écran, etc. sont associés à l’univers des sciences et au travail.\nÉcran = froideur, incompatible avec l’émotion littéraire, avec une relation intime avec le contenu.\nLe numérique est considéré par certains comme un outil avant tout.\n
- Mises en page surchargées, graphisme douteux\n- Mises en page inconfortables, problèmes de lisibilité (cf. Wikipédia)\n- Qualité des écrans : fatigue visuelle due à la luminosité et au flou entourant les caractères\n
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Les contenus sur le Web sont très hétéroclytes, ce support s’apparente à un capharnaüm.\nMauvaise qualité des contenus ou aspect purement utilitaire > le Web n’est pas fait pour les contenus de qualité\n> la perception des contenus Web en souffre.\n
Le livre parle aux sens : aspect de la mise en page, poids, texture du papier et de la couv, odeur de livre neuf ou de vieux bouquin\n> relation intime avec l’objet. Fétichisme.\nFichier : duplicable, effaçable, intangible. Son poids est abstrait. => JETABLE. Ne mérite pas d’être conservé. Moindre valeur.\n
Voilà comment on peut en arriver à entendre ce genre de choses. Heureusement, il s’agit d’un cas extrême : un passionné de belle édition qui pratique la typographie au plomb.\n
Voilà comment on peut en arriver à entendre ce genre de choses. Heureusement, il s’agit d’un cas extrême : un passionné de belle édition qui pratique la typographie au plomb.\n
Le Web et les supports numériques ont fait leur preuves dans bien des domaines – vie pratique, musique, administration, divertissement.\nLes domaines de la littérature et des contenus longs (encyclopédiques par ex.) sont encore dominés par l’idéal du livra. \n
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Oui, je recycle mes slides, c’est écologique.\nImpression en série possible = diffusion. Les auteurs se font publier. Cf. Rabelais. Les idées circulent.\n
On dit “démocratiser” l’accès au savoir aujourd’hui. La question de la traduction des textes religieux est centrale dans la Réforme, dont l’objectif, dans un premier temps, est de réconcilier les hommes avec la religion en place.\n\n
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1539 : Ordonnance de Villers Cotterêt - Travail de Geoffroy Tory\nOn traduit les textes pour mieux les diffuser\n
Dans un 1er temps, on imite la calligraphie du manuscrit, idéal qu’on cherche à reproduire. \n\n
Les imprimeurs vont ensuite s’affranchir progressivement de cet idéal pour créer une nouvelle typographie en accord avec le support et la technique.\n
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Basé sur l’écriture manuelle des humanistes (1460-70)\n
Rationnalisation de l’écriture humaniste manuscrite\n
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Opquast, technos ouvertes et universelles pour les fichiers multimédias, accessibilité des personnes porteuses de handicap\n
L’écran n’est pas le papier, ces deux supports sont fondamentalement différents. Le support numérique ne doit plus être considéré comme un parent pauvre du papier.\n
Ajustement des paramètres typographiques par rapport au papier\n
Caractère rigoureux, très rationnel, sans lien avec la lettre calligraphiée. Représente le progrès technique, la rigidité, la morale (la “vertu”)\n
Dans les années 20, l’école du Bauhaus prône l’emploi d’un caractère simple et fonctionnel, recherchant l’efficacté et l’impact graphique plutôt que l’effet décoratif. On cherche dans la mécanisation et la production de masse un nouveau bonheur pour l’homme et l’aplanissement des écarts sociaux. \n
On l’a vu, l’état des lieux est assez mitigé. Heureusement, la typographie est un domaine qui évolue très rapidement et dans le bon sens depuis quelques années, grâce à la passion de ceux qui la font.\n
Attention, port du casque obligatoire, la prise en charge est très inégale d’un navigateur à l’autre.\nDébat sur @font-face : c’est cool parce qu’un caractère est porteur de quelque chose, moins cool quand on fait n’importe quoi (mais j’aime pas interdire pour éviter les débordements).\n
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On numérise des typos depuis que l’ordinateur a un moniteur, mais la généralisation de @font-face a créé une demande en typos conçues pour l’écran. Les fonderies répondent avec les Webfonts.\n
Expliquer le hinting.\n
Presque 100% du catalogue H&FJ prêt pour l’écran - We mentioned at the Ampersand conference that so far we've added 90,968,995 hints to our fonts.\n
La spécialisation permet la poursuite de l’excellence. Véritable prise en compte de la typographie, diffusion des bonnes pratiques de design typo\n
Problématiques toujours plus pointues, exploration du support\n
expliquer design réactif\nMeilleure compréhension du support\n
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Voilà le contexte, voyons maintenant l’ampleur de la tâche à accomplir\n
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Professionnalisation encore. L’ergonomie web est devenue un métier, la qualité doit l’être aussi.\n
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donc pas Silverlight. Ah tiens c’est déjà mort ça.\n
Et l’effet d’amalgame dont je parlais au début va s’atténuer avec la banalisation galopante du support. Il est totalement absent de l’édition papier et de l’édition musicale (les gagnants de la Star Ac ne diminuent pas la valeur des coffrets Deutsche Gramophon)\n