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Année académique 2015-2016
LPSYS2824
Psychologie du développement durable
Évaluation du KAP Vert autour de l’axe du
« biologique »
Travail de groupe
Session de Juin 2016
Mine Corenthin
NOMA : 1182-09-00
Wilmet Mélanie
NOMA : 9496-10-00
1
I. Introduction ...................................................................................................................................2
II. Méthodologie .................................................................................................................................2
III. KAP Vert...........................................................................................................................................3
1. Définition du KAP ..................................................................................................................................... 3
2. Objectifs du KAP Vert .............................................................................................................................. 3
3. Activités proposées.................................................................................................................................. 3
IV. Articulation théorico-pratique................................................................................................4
1. Analyse du comportement visé : alimentation biologique........................................................ 5
1.1. A-t-il un impact significatif ?..........................................................................................................................5
1.2. Identification du groupe visé........................................................................................................................6
2. Quels facteurs sont déterminants pour la consommation d’aliments biologiques ? ....... 7
2.1. Couts et bénéfices perçus ...............................................................................................................................7
2.2. Motivations........................................................................................................................................................ 10
2.3. Habitudes ........................................................................................................................................................... 12
2.4. Facteurs contextuels...................................................................................................................................... 12
3. Quelles interventions appliquer pour encourager le comportement visé ? .....................13
3.1. Stratégies informationnelles...................................................................................................................... 13
3.2. Stratégies structurelles................................................................................................................................. 15
4. Evaluation : Quels sont les effets de l’intervention ....................................................................16
V. Limites du projet : ..................................................................................................................... 16
VI. Limites du travail :..................................................................................................................... 17
VII. Conclusion :.................................................................................................................................. 18
VIII. Références.................................................................................................................................... 19
IX. Annexe :......................................................................................................................................... 21
2
I. Introduction
Le marché du biologique est marqué par une expansion considérable, mais la modification
des habitudes des consommateurs de produits alimentaires classiques ou conventionnels vers une
consommation de produits alimentaires biologiques revêt un rythme plutôt lent dans un certain
nombre de pays (Daoud Maolla & Ben Hadj Hamida Aboudi, 2015). En effet, d’après un article
de la RTBF (Thunus & Destiné, 2016), même si l’offre n’est pas encore à la hauteur de la
demande de produits biologiques, l’agriculture biologique (AB) aurait plutôt la cote en Wallonie.
Sur ce graphique, nous pouvons voir le marché annuel global de la nourriture biologique
ainsi que la superficie d’hectares de terrain réservé à l’AB. Nous pouvons constater qu’au fil des
années, la vente de nourriture biologique a augmenté autant en Amérique du Nord (en rouge)
qu’en Europe (en vert) et un peu dans le reste du monde (en orange). Nous pouvons également
observer une évolution globale du terrain réservé à l’agriculture écologique, passant de plus ou
moins 10 millions d’hectares à plus ou moins 43 millions d’hectares en 13 ans.
L’alimentation est importante pour le développement durable. En effet, dans un monde où la
population tend à s’accroitre, il faut trouver une manière d’alimenter tout le monde tout en
garantissant leur sécurité alimentaire, en empêchant l'effondrement de la biodiversité, en évitant
le gaspillage des ressources notamment de l’eau, ...
II. Méthodologie
Ce travail vise à évaluer les projets touchant au comportement de consommation d’aliments
issus de l’AB. Pour la présentation du projet, nous avons été chercher les informations
principalement sur le site internet du KAP Vert que nous évaluons. Nous avons également
rencontré un de ses membres lors d’une interview pour lui poser plusieurs questions quant à leurs
activités, leur méthodologie, le public visé et l’évaluation potentielle de leurs projets. Pour finir,
3
nous avons créé un court questionnaire en ligne, demandant les attitudes et comportements des
répondants.
Ce questionnaire a été diffusé via Facebook. Nous avons reçu 101 réponses dont 53 étudiants
habitant ou ayant un kot sur Louvain-la-Neuve. Les données récoltées sur le petit échantillon
d’étudiants seront utilisées tout au long du travail. Vous trouverez les données en annexe.
III. KAP Vert
1. Définition du KAP
Un Kot à Projet, mieux connu sous le diminutif de KAP, est un kot mené par plusieurs
étudiants, auquel est attaché un projet spécifique et qui est dirigé par ces derniers. Ce projet doit
être attractif, tant pour les étudiants que pour le site de Louvain-la-Neuve. Parmi différents
domaines comme l’aide sociale ou humanitaire, le sport, la culture et bien d’autre, c’est sur le
développement durable que le KAP Vert a décidé de travailler. Les KAP’s de Louvain-la Neuve
sont regroupés par un collectif appelé l’Organe. Ce dernier les représente devant les autorités et
devant l’UCL et soutient leur fonctionnement. De plus, il possède un rôle d’ouverture aux
étudiants mais aussi aux habitants et à l’extérieur.
Le KAP Vert est composé, cette année, de treize membres, qui ont tous un rôle spécifique à
jouer pour pouvoir entretenir une dynamique cohérente pour le bon fonctionnement du KAP,
comme un président, un responsable panier GARé, un contact école, un comptable, un
responsable GRAP, un webmaster, …
2. Objectifs du KAP Vert
Le kot-à-projet le KAP Vert a comme principal objectif de sensibiliser les gens au
développement durable, et articule son action à travers plusieurs pôles : la rencontre avec l’autre,
la diffusion et la proposition de solutions alternatives, la sollicitation et la collaboration avec les
autorités, et, globalement, susciter la réflexion.
3. Activités proposées
Ils veulent susciter la réflexion sur les différents moyens d’action, de type écologique,
grâce à différentes activités : la projection de films, la création de forums de discussions ouverts,
la promotion de conférences, la préparation d’un banquet biologique annuel, l’organisation de
cafés écologiques, l’organisation de la D-Day (journée du développement durable), les Mardis du
KAP Vert (journées à thème organisée par le KAP), des journées d’information, des visites
guidées du quartier “La Baraque” de Louvain-la-Neuve, des cours de cuisine écologique, tenir
des stands lors d’événements tels que « Sciences Infuses » ou la Foire des KAP’s, la préparation
de cours proposés aux Bac 2 sur le développement durable, en allant animer des écoles
secondaires ou encore en vendant des plats de saison ou en distribuant des paniers biologiques.
4
Parmi ces différentes activités, nous avons décidé de nous attarder plus précisément sur certaines
d’entre elles.
Premièrement, ils proposent des ateliers cuisine où ils promeuvent une cuisine écologique
qui repose sur quatre principes: le biologique, le local (favoriser l’agriculture locale ainsi que
diminuer le CO2 transmis par les transports), de saison et végétarien (la viande produit du
méthane ainsi que du CO2 à cause de la déforestation).
Ensuite, ils veulent également être un pôle de ressources, et mettent à disposition une
large gamme d’outils tels que des livres de recettes écologiques, un compost, ainsi que des Dvd’s,
des articles vulgarisés et une bibliothèque reprenant plusieurs livres, sur le thème du
développement durable.
Par après, une collaboration étroite et active se fait avec l’UCL pour permettre
d’améliorer le site de Louvain-la-Neuve en respectant les principes du développement durable.
Plusieurs autres acteurs ont donc un rôle dans la participation de ce projet : les restaurants
universitaires, le documentaire Eco Conso, la commission « Manger-Bouger » et la plateforme du
développement durable qui est composée de huit KAP’s (KAP sur l’Avenir, Kot Oasis,
Dévlop’Kot, Kout’Pouce, Kot Planète Terre, Kot Oxfam et bien entendu, le KAP Vert) et de
plusieurs associations. Ces collaborations peuvent être intéressantes. En effet, nous avons reçu,
par exemple, dans le courant du mois d’avril, un mail de la plateforme Manger-Bouger de
l’université nous proposant le panier biologique du GARé. L’UCL en parle également sur leur
site http://www.uclouvain.be/685172.html.
Pour finir, le Groupe d’Achat Responsable Étudiants (GARÉ) permet aux étudiants et
habitants de commander des paniers remplis de divers produits locaux, de saison et biologiques.
Ces denrées proviennent d’une coopérative appelée Agricovert. Cette dernière regroupe différents
agriculteurs de Wallonie. Il est possible de passer lors de permanences qui ont lieu soit au Kot
Oasis, soit au KAP Vert. Le délai d’attente entre la commande et la réception est d’une semaine.
De cette manière, la commande pour la semaine qui suit se fait en même temps que le retrait du
panier déjà acheté. Cette façon d’acheter permet d’avoir des légumes de saison, locaux et permet
aux agriculteurs d’être rémunérés convenablement.
IV. Articulation théorico-pratique
D’après le modèle de Steg & Vlek (2009), il existe quatre étapes à suivre pour promouvoir le
changement de comportement : 1) il faut pouvoir choisir les comportements à modifier qui
changent significativement l’environnement, 2) il faut examiner quels facteurs influencent ces
comportements, 3) on doit faire des interventions qui visent spécifiquement ces comportements et
leurs antécédents, et pour finir, 4) il faut évaluer ces interventions sur les comportements, leurs
antécédents, sur la qualité de l’environnement et sur la qualité de vie. Nous basons notre
articulation théorico-pratique sur ce modèle, que nous avons modifié à nos besoins.
5
1. Analyse du comportement visé : alimentation biologique
Pour commencer, le KAP Vert n’a pas fait d’évaluation préalable des comportements visés.
Quant à leurs activités, ils essaient toujours de regrouper plusieurs comportements :
l’alimentation biologique, locale, végétarienne et de saison. Nous pouvons retenir que ces
comportements sont tous alimentaires. Pour eux, comme ils nous l’ont dit, cela ne faisait pas sens
de promouvoir un seul de ces critères et d’ignorer les autres.
1.1. A-t-il un impact significatif ?
La consommation d’aliments biologiques encourage et soutient, de manière logique, l’AB.
D’après l’Organisation des Nations Unies (ONU), pour l’alimentation et l’agriculture, l’AB a
plusieurs effets sur l’environnement:
 Durabilité : Elle veut produire des aliments tout en tentant de diminuer les problèmes de
fertilité des sols, en instaurant un équilibre biologique sur le long terme.
 Sols : Elle essaie d’améliorer la faune et à la flore terrestre, de réduire l’érosion,
d’augmenter la biodiversité des sols et d’éviter la perte de nutriments.
 Eau : Elle favorise l’infiltration de l’eau dans les sols et réduit la pollution des nappes
phréatiques, car elle n’utilise ni engrais, ni pesticides.
 Air : Elle diminue l’utilisation des combustibles fossiles en réduisant les besoins de
produits agro-chimiques qui en utilisent énormément. De plus, elle ramène le carbone
dans le sol.
 Biodiversité : Tout d’abord, elle privilégie les semences traditionnelles qui sont plus
résistantes aux maladies et moins sensibles aux chocs climatiques. De plus, la non-
utilisation des produits chimiques permet de préserver l’écosystème naturel à l’intérieur et
en périphérie des champs, de promouvoir la faune sauvage et d’attirer de nouvelles
espèces.
Nous avons également trouvé pertinent de montrer le rapport entre agriculture
conventionnelle et AB. Le graphique ci-dessous (Reganold & Wachter, 2016) compare les deux
types d’agriculture sur les quatre domaines principaux de la durabilité: la production (orange),
l’environnement (bleu), l’économie (rouge) et le bien-être (vert). Au plus les pétales sont longs,
au plus on tend vers les buts du développement durable. Nous pouvons observer que l’AB a un
meilleur équilibre.
6
Organic agriculture in the 21st Century (Reganold & Wachter, 2016)
1.2. Identification du groupe visé
Il est important de prendre en compte le groupe visé pour savoir si les interventions
spécifiques, en fonction de ce dernier, sont rentables et en valent la peine. De plus, nous pouvons
évaluer avec le temps si les interventions menées sont efficaces (Steg & Vlek, 2009). En effet,
certaines interventions sont plus pertinentes pour certaines populations que pour d'autres : il serait
probablement inutile de faire de la sensibilisation à un public déjà sensibilisé, comme il serait
inutile de proposer des solutions à des personnes ne percevant pas où se trouve le problème.
Le KAP Vert vise, de par sa structure et sa composition, principalement la population
estudiantine de Louvain-la-Neuve. Cependant, ils font également des animations pour les
habitants et élèves de Louvain-la-Neuve. Dans notre questionnaire, 53 sujets habitent ou ont un
kot sur Louvain-la-Neuve. 37 d’entre eux (69,8%) connaissent le KAP Vert.
Après avoir discuté avec l’une des membres du KAP, nous apprenons que la population
participante aux ateliers cuisines est en général déjà sensibilisées par l’une ou l’autre des valeurs
promues (biologique, local, de saison, végétarien). En ce qui concerne les conférences, banquets,
ce sont principalement des kapistes. En effet, il est plus facile pour eux d’attirer des personnes
venant d’autres KAP’s, plutôt que des étudiants « tout venant ». La communication entre KAP’s
est plus efficace car ils représentent tout un réseau. Cependant, lors des nombreuses autres
activités de sensibilisation qu’ils proposent, ils visent l’étudiant tout venant, l’habitant et
l’adolescent.
En général, l’alimentation biologique exclut les groupes socio-économiques plus faibles ainsi
que les individus moins éduqués (McEachern & McClean, 2002). Nous pensons que le KAP Vert
vise donc bien une population cible, les étudiants. En effet, nous pouvons avancer le fait qu’ils
augmentent leur niveau d’éducation au vu des études universitaires. Quant à l’aspect financier,
7
nous ne pouvons établir un profil type, mais il semblerait que les détenteurs d’un diplôme
universitaire de deuxième cycle gagnent plus d’argent que ceux ayant un diplôme moins élevé.
2. Quels facteurs sont déterminants pour la consommation d’aliments
biologiques ?
L’efficacité d’une intervention sur un comportement en particulier augmente généralement
quand l’intervention cible précisément ces antécédents du comportement, ainsi qu’en retirant les
barrières qui freinent le changement (Steg & Vlek, 2009). Les points un à trois sont donc des
caractéristiques internes à l’individu. Le point quatre, quant à lui, se centre sur les facteurs
externes à l’individu.
2.1. Couts et bénéfices perçus
Les individus font des choix comportementaux raisonnés et choisissent les alternatives
ayant plus de bénéfices que de coûts (Steg & Vlek, 2009). Attention, les coûts et bénéfices
(internes à la personne) sont à différencier des freins et facilitateurs (externes à la personne). De
plus, l’intention de créer un comportement pro-environnemental peut être décrit comme un
mélange d’informations concernant trois questions : la première revient à quantifier le nombre de
conséquences négatives ou positives qui résulteront du choix de ce comportement, et le comparer
aux autres options possibles.
La deuxième, quant à elle, est l’évaluation de la difficulté quant à l’application de ce
comportement, toujours en comparaison avec les autres options. Enfin, la troisième se base sur
les obligations morales de ces raisons à adopter ces comportements pro-environnementaux
(Bamberg & Möser, 2007).
2.1.1. La valeur de base des croyances et comportements environnementaux
Au plus les individus ont des valeurs au-delà de leur propre intérêt immédiat (c’est à dire
des valeurs pro-sociales, altruistes, biosphériques), au plus ils vont s’engager dans des
comportements pro-environnementaux (Steg & Vlek, 2009). D’après Stern, (2000), il existe une
explication environnementaliste quant au comportement altruiste. D’une part, la qualité de
l’environnement est un bien publique. Les motivations altruistes sont donc une nécessité pour
tout individu pour continuer à améliorer l’environnement tous ensemble. D’autre part, la théorie
morale de l’activation de la norme de l'altruisme (Schwartz, 1973) nous dit que les
comportements altruistes se produisent en réponse à des normes morales personnelles qui sont
activées chez les individus qui pensent que les conditions actuelles menacent les autres êtres. Ils
ont donc conscience des conséquences pour les autres. Enfin, ils ont aussi conscience qu’ils
peuvent mettre en place des actions qui peuvent éviter ce genre de conséquences. Nous pouvons
donc parler ici d’une attribution de la responsabilité à soi-même. En effet, le KAP Vert préfère
proposer des solutions plutôt que d’avoir un discours moralisateur. Il estime probablement que
8
les normes morales d’altruisme sont déjà fortement présentes, et qu’il n’est pas nécessaire de les
exacerber. Au contraire, il propose des activités rendant la responsabilité aux consommateurs, en
proposant diverses alternatives (comme les paniers biologiques).
Plusieurs études ont montré que les valeurs égoïstes et traditionnelles comme
l’obéissance, l’autodiscipline et la sécurité familiale sont associées négativement avec les normes
pro-environnementales et l’action (Stern, 2000). Cependant, Magnusson, Arvola, Hursti et Sjoden
(2003) sont arrivés à la conclusion que les motifs égoïstes, tels que les problèmes de santé, sont
plus importants pour le consommateur d’aliments biologiques que les motifs altruistes.
L’importance des motivations égoïstes (santé) peut être due à leur bénéfice individuel perçu. Les
consommateurs ont la croyance que la nourriture biologique est plus saine que la nourriture
conventionnelle.
De plus, ils peuvent percevoir à court terme les conséquences sur la santé quand ils consomment
de la nourriture biologique. Cependant, les effets de l’exécution de comportements altruistes
envers l’environnement sont pour la plupart visibles seulement à très long terme. L'individu ne
peut donc pas en bénéficier ou les percevoir au cours de sa vie. En outre, les avantages égoïstes
peuvent être atteints par l'individu seul, tandis que l’amélioration de l’environnement présuppose
un effort collectif. Ainsi, les consommateurs semblent être plus enclins à adopter des
comportements altruistes dans le domaine du recyclage que dans le domaine du choix de la
nourriture (Magnusson et al. 2003). Une implication pratique de ce point sera expliquée dans le
point traitant de propositions d’interventions.
2.1.2. Les normes sociales
Mais qu’est-ce qui nous empêche de changer ? Nous pouvons identifier une attitude pro-
environnementale, c’est à dire un mélange d’intérêt personnel et une préoccupation pour les
autres personnes, la prochaine génération, les autres espèces ou tout l’écosystème.
Bamberg & Möser (2007) nous informent que les normes morales sont influencées par
plusieurs facteurs. La connaissance et la conscience à propos des problèmes environnementaux
sont probablement les préconditions cognitives les plus importantes. Les normes morales sont
également influencées par les attributions causales, les sentiments de culpabilité et les normes
sociales. La connaissance du problème a également un impact sur l’attribution causale, qui lui
influence les normes morales (Bamberg & Möser, 2007). De cette manière, nous pouvons penser
que le KAP Vert aide les personnes à se rendre compte de l’impact qu’ils ont ou qu’ils peuvent
avoir en faisant de la sensibilisation au développement durable.
9
Bamberg & Möser ,( 2007)
Bamberg & Möser, (2007) rajoute que la prise de décisions, c’est à dire l’intention
d’acheter, est guidée par une évaluation rationnelle de conséquences comportementales.
L’addition des conséquences perçues positivement ou négativement détermine l’attitude globale
envers des options comportementales. Le comportement n’est pas directement déterminé par les
attitudes mais seulement indirectement, via les intentions comportementales. Enfin, les normes
sociales sont vues comme un troisième facteur influençant la prise de décision. Les normes
subjectives sont conceptualisées comme étant une pression sociale perçue, c’est à dire que les
attentes significatives viennent de personnes de référence qui ont évalué si un comportement était
correct ou non. La peur de l’exclusion sociale est donc vue comme une motivation primaire.
C’est pour cela que les personnes tendent à remplir ces normes sociales.
D’après Arvola A., Vassallo, M., Dean, M., Lampila, P., Saba, A., Lähteenmäki, L., &
Shepherd, R. (2008), les mesures d’attitude, de normes subjectives et d’attitude morales positives
(AMP) ont, dans l’ensemble, une influence considérable sur l’intention d’acheter des aliments
biologiques. L’AMP, dans cet article, est représentée comme des récompenses administrées à soi-
même. Elles augmentent le sentiment positif lorsque nous exécutons une action en adhésion à nos
propres normes. Ce concept s’oppose au sentiment négatif de culpabilité ou d’obligation. En
effet, pour Arvola et al. (2008), la culpabilité aurait peu d’effets.
Au contraire, s’imaginer ressentir du bien-être dans le futur après avoir agit en fonction
de nos normes morales serait un motivateur intéressant sur lequel jouer, surtout dans le contexte
de l’achat de nourriture biologique. En effet, les gens ne ressentent habituellement pas l’impératif
moral d’acheter biologique, et donc ne ressentent pas de culpabilité quand ils achètent des
produits conventionnels. Alors que Bamberg & Möser (2007) utilisent le concept de culpabilité
sans qu’il n’ait d’effet direct sur l'intention d’agir, Arvola et al. (2008) montrent un lien direct
entre l’AMP et l’intention d’agir.
10
Cette étude a démontré qu’il existe une relation étroite entre les normes subjectives et
l’AMP. D’après eux, les consommateurs ont tendance à être au courant des implications positives
de l’AB. De plus, la majorité d’entre eux trouve que le choix des aliments biologiques est
moralement une bonne chose à faire, ce qui donne une récompense interne quand ils consomment
biologique. Ce sentiment moral est alors relié aux intentions d’acheter de la nourriture
biologique. (Arvola et al., 2008).
Arvola, et al. (2008)
2.2. Motivations
La théorie du cadrage de buts (Lindenberg, 2001, cité par Steg & Vlek, 2009) explique
que le comportement résulte de plusieurs motivations. Les buts que nous avons cadrent la
manière dont nous traitons l’information et la manière dont nous agissons dessus. Pour cela, il est
nécessaire que le but soit activé. Il existe trois types de cadrage de buts: le cadrage hédonique (se
sentir mieux sur le moment même), le cadrage de gain (protéger et améliorer nos ressources), et
le cadrage normatif (agir de manière appropriée).
Zhou et Pham (2004) nous font part de la théorie de Higging (1997) qui spécifie que les
consommateurs font l’expérience du “se sentir bien” par rapport à leurs activités, seulement s’ils
sont dans un “bon” état psychologique entre leur orientation de but (soit l’envie d’obtenir quelque
chose que l’on désire soit éviter ce que l’on ne veut pas) et les caractéristiques de ceux-ci dans les
différentes options qui s’offrent à eux. Les consommateurs tendent à être plus attentifs à
l’information des produits qui correspondent à leur but prédominant. Ils peuvent apprendre à
préférer d’autres produits si leurs avantages sont mis en avant ou encore si le produit a un
avantage sur la santé. Cependant, il faut que ces avantages soient applicables à plusieurs reprises
sur le choix des consommateurs pour qu’ils ne puissent pas les reconsidérer à chaque occasion
(cités dans Boer & Schösler, 2016). Lorsque nous commandons le panier biologique au KAP
11
Vert, nous savons qu’au niveau des avantages nous allons avoir de meilleurs produits, de qualité
et sans pesticides.
En ce qui concerne la santé, elle est une motivation importante pour le consommateur de
nourriture biologique. En effet, la santé est devenue une valeur montante et importante
personnellement et socialement (Goetzke, Nitzko & Spiller, 2014). Atlgel, Geene, Glaeske,
Kolip, Resenbrock et Trojan (2006) expliquent que, outre l’activité physique, une alimentation
adéquate est un aspect essentiel dans l’influence du statut de santé chez les personnes. Les
consommateurs ont commencé à comprendre que le choix de leur nourriture pouvait avoir des
conséquences sur leur santé. Ils font plus attention aux avantages sur leur santé que la nourriture
leur procure pour maintenir un style de vie sain (Bachl, 2007; Chrysochou, 2010 et Pech-Lopatta,
2007; cités dans Goetzke, et al., 2014).
Vukasovič (2016)
L’importance accordée à la santé est un prédicteur ayant un impact important sur la
fréquence d’achat. Trois facteurs jouent sur la probabilité de l'achat d'aliments biologiques : la
santé, l’environnement et la répercussion du transport des aliments. La santé est le plus gros
prédicteur des attitudes. De plus, la préoccupation de l’environnement est une autre motivation
pour acheter biologique. L’âge contribue aussi significativement à la prédiction de ces
comportements. Plus les gens sont jeunes, plus ils sont enclins à acheter de la nourriture
biologique. Ajouté à cela, les personnes qui ont de fortes intentions d’acheter biologique donnent
une plus grande importance quant à leur perception positive sur l’environnement, la santé
humaine et le bien-être animal (Magnusson et al., 2003). Enfin, d’après Vukasovič (2016), les
produits biologiques sont perçus comme bons pour la santé, ayant plus de goûts et de bonne
qualité.
Ensuite, d’après Wandel (1994) et Wilkins & Hillers (1994), les raisons qui sont mises le
plus souvent en avant en ce qui concerne l’achat de produits biologiques sont l’absence
12
d’additifs, de résidus et de préservations dans la nourriture. De plus, Jolly (1991), Wandel (1994)
et Wandel & Bugge (1997) mettent la valeur nutritionnelle en avant. Quant à Land (1998) et
Torjusen et al. (2001), ils ont découvert que c’était plutôt la façon dont la nourriture est produite
(cités dans Magnusson et al., 2003). Nous avons repris ces différents facteurs lors de notre étude,
et les étudiants ont répondu que la qualité du produit (73,6%) et l’absence d’additifs (60,4%)
étaient des facteurs qui influençaient leurs achats.
2.3. Habitudes
Le concept d’habitude représente aussi une explication partielle du nombre restreint de
consommateurs réguliers de fruits et légumes biologiques, malgré leurs attitudes positives
(Magnusson, Arvola, Koivisto Hursti, Aberg and Sjoden, 2001). En effet, suite aux réponses
(n=53) à notre questionnaire, l’habitude arrive en troisième position dans les facteurs qui freinent
les étudiants lors de l’achat de produits biologiques (20,8%).
2.4. Facteurs contextuels
Nous abordons dans ce point comment les facteurs contextuels, comme le transport, le
prix du bien ou encore l’accessibilité, influencent l’engagement des gens dans un comportement
pro-environnemental (Steg & Vlek, 2009). Nous avons donc essayé de percevoir les freins
principaux à la consommation d’aliments biologiques dans la population visée. Pour ce faire,
nous avons utilisé les données du questionnaire en ligne pour confirmer ou infirmer les données
des études trouvées. Cependant, d’après notre questionnaire, 68% (n=45) des étudiants sont prêts
à acheter un panier biologique. Pour ceux-ci, les raisons qui les poussent à l’acheter sont la
qualité des produits, leur santé, l’absence d’additifs dans les aliments et l’environnement. Par
contre, pour les 32% restant, le prix, le temps et le manque d’informations sont des freins qui les
poussent à garder leurs habitudes.
13
Notre questionnaire a mis en avant que la santé jouait en effet un rôle important lors de
l’achat de tels produits. 67,9% des étudiants (n=53) ont répondu que la santé est un facteur qui
prédomine lors de l’achat de produits biologiques. De plus, les obstacles concernant l’achat de
fruits et de légumes biologiques sont les prix élevés ainsi que des faiblesses dans le chaîne de
distribution (O’Donovan & McCarthy, 2002 cité par Vukasovič , 2016). En effet, les produits
biologiques sont très saisonniers : leur disponibilité, leur assortiment et leur prix peuvent varier
d’une saison à l’autre. (Squites, Juric & Cronwell, 2001, cité par Vukasovič 2016). D’après
l’étude de Daoud Maolla et al. (2015), le prix de ces aliments est le plus cité et est le premier
frein. Nous pouvons donc constater que ces études se regroupent et rejoignent aussi nos
observations. Ainsi, comme nous l’avons cité ci-dessus, la disponibilité du produit mais surtout le
prix sont les deux premiers freins lors de l’achat. Nous pouvons surtout mettre en avant ce dernier
car 90,6% des étudiants ont coché cette réponse. Pourtant, il existe une contradiction puisque le
prix reflète souvent une bonne qualité des produits.
3. Quelles interventions appliquer pour encourager le comportement visé ?
3.1. Stratégies informationnelles
Les stratégies informationnelles visent à changer les perceptions, motivations,
connaissances et les normes, sans changer le contexte (Steg & Vlek, 2009). Elles sont plus
efficaces lorsque le comportement pro-environnemental est plus convenable et peu coûteux, et
lorsque les individus ne doivent pas faire face à de grandes contraintes extérieures sur leur
comportement. Cependant, les stratégies informationnelles peuvent être un élément important
pour implanter des stratégies structurelles (Gärling & Schuitema, 2007, cité par Steg & Vlek,
2009).
14
3.1.1. Information – sensibilisation
En ce qui concerne l’information, il faut tout d’abord se préoccuper de la définition. En
effet, selon l’étude de Daoud Maolla et al. (2015), seulement 34% des répondants ont compris
clairement la définition de biologique. La population jeune et avec un plus haut degré d’éducation
répondent le mieux. Ceci confirme leur hypothèse comme quoi le terme anglais “organic” peut
être confondu avec “green, ecological, environmental, natural and sustainable”. Il faut donc faire
la différence entre écologique, biologique, vert, environnemental, naturel, durable, de terroir,
diététique, … Ainsi, “Le produit écologique se distingue du produit biologique par sa dimension
altruiste plutôt qu’égoïste à travers la préoccupation de l’environnement et de l’écosystème. Le
produit naturel est plus associé à la recherche de l’authenticité et de la nostalgie liée aux
retrouvailles du consommateur avec les valeurs natives qui caractérisent ce produit. Le produit
diététique diffère du produit biologique par son pouvoir calorifique correspondant à un régime
alimentaire approprié pour chaque personne. Et le produit de terroir se démarque du produit
biologique par sa localisation et sa liaison à un terroir de référence.” (Daoud Maolla et al. 2015).
Le KAP Vert a également distribué en début d’année des flyers dans la rue expliquant les
différents logos biologiques. En effet, il existe de nombreux logos concernant l’AB mais ils ne
possèdent pas tous les mêmes caractéristiques. Ils n’ont pas cependant perçu un bon retour de la
part des passants.
3.1.2. Persuasion
L’emballage joue un rôle important dans la prise de décision du consommateur grâce à
deux aspects : le visuel (design, couleur, …) et informationnel (composition, label, marque, …).
Ce manque de connaissances et d’informations joue surtout sur les labels biologiques, marques,
lieux de vente, méthodes de production et systèmes de certification. De plus, le merchandising
déplaisant est aussi un frein supplémentaire. Pourtant, pour les étudiants, l’emballage ne semble
pas jouer un facteur très important. En effet, seulement 7,5% d’entre eux ont choisi cette option
dans les freins d’achat. Cependant, si nous donnons assez d’informations sur les certificats des
produits et sur les différents systèmes de production, le consommateur aura davantage confiance
lors de son premier achat et il pourra, par la suite, reproduire ce comportement. D’après Daoud
Maolla et al. (2015), le manque de confiance dans ces produits serait une conséquence logique du
manque de connaissance.
La persuasion peut donc être utilisée pour influencer les attitudes, renforcer les valeurs
altruistes et écologiques, ou renforcer l’engagement à agir pro-environnementalement (Steg &
Vlek, 2009). Le KAP Vert pourrait mettre en avant l’apport du biologique sur la santé pour les
personnes moins sensibilisées à la nourriture biologique. En effet, pour citer à nouveau
Magnusson et al. (2003), les motifs égoïstes, tels que les problèmes de santé, sont plus important
pour le consommateur d’aliments biologiques que les motifs altruistes.
15
3.2. Stratégies structurelles
D’après Steg & Vlek (2009), les stratégies structurelles visent à changer les facteurs
contextuels, comme la disponibilité et le coût et bénéfice des comportements alternatifs. Elles
sont donc utilisées quand le comportement pro-environnemental est assez coûteux ou
difficile. Elles peuvent également influencer indirectement les facteurs perceptifs et
motivationnels. Les stratégies structurelles sont probablement plus efficaces pour promouvoir
les comportements pro-environnementaux que les stratégies informationnelles.
Dans le cas du KAP Vert, ils mettent à disposition plusieurs alternatives, comme le panier
biologique, ou encore le livre de recettes ou des ateliers cuisine. Cependant, la stratégie
d’information pourrait également comprendre des informations sur les différents endroits où se
procurer du biologique à LLN. Il existe aussi une implication pour les producteurs. Nous
pourrions jouer sur la perception du prix en mettant en avant les attributs du produit : le fait de
payer plus cher mais pour une meilleure qualité et sécurité alimentaire. Des campagnes de
communication légitimant ce prix en expliquant la production et qualité des produits (Daoud
Maolla et al., 2015). En effet, 30% des personnes seraient prêt à payer 10% supplémentaire pour
de la viande produite en accord avec les principes éthiques de bien-être animal (Wandel &
Bugge, 1997).
Nous pourrions également privilégier les canaux de distribution directs pour minimiser les
charges et ainsi réduire le prix final. La KAP Vert, via le panier de légumes, le fait déjà. C’est
donc un point positif qu’ils pourraient mettre plus en avant. De plus, rendre l’emballage plus
esthétique pour les rendre plus attirants peut être une bonne idée. En effet, l’étude de Daoud
Maolla et al. (2015) a montré que l’emballage joue un rôle important dans la prise de décision
grâce à ses aspects visuels et informationnels. En ce qui concerne la commodité et la disponibilité
des produits issus de l’agriculture biologique (PAB), ceux-ci pourraient être introduits dans
différents niveaux et types de circuits. A nouveau, c'est ce que propose le KAP Vert. C'est un
type de circuit différent des grandes surfaces. Ils proposent également de commander à l'avance,
ce qui réduit considérablement les freins de disponibilité. Quant à la visibilité, il serait intéressant
de faire des promotions sur le lieu de vente.
Enfin, pour éviter toute confusion avec les autres produits (santés, naturels, …) nous
pourrions donner plus d’informations sur le contenu nutritionnel et sur le système de production.
Nous pourrions également donner plus d’informations sur les labels et ce qu’ils signifient pour
justifier le prix élevé. Ceci se ferait, avec les informations concernant la production et contenu
des PAB, par de la sensibilisation. De ce fait, accentuer le caractère “sain” des aliments
biologiques pourrait pousser les gens à acheter ces produits.
L’article parle également de stimuler l’intérêt des consommateurs sur l’importance des PAB,
par exemple dans des écoles, en faisant des campagnes de marketing éducationnelles, en leur
16
faisant comprendre que les PAB incarnent un nouveau mode de vie qui préserve l’environnement
et la santé (Daoud Maolla et al., 2015).
4. Evaluation : Quels sont les effets de l’intervention
Le fait que les actions promues viennent d’un KAP influence, d’après nous, les normes
sociales. En effet, les KAP sont souvent appréciés dans la communauté étudiante de Louvain-la-
Neuve. Une communauté de kapistes en ressort, et ils sont fiers d’y participer. Les KAP’s aident
à la vie estudiantine et culturelle, et leurs initiatives sont positives. Les KAP’s ont donc cette
notoriété qui influence les normes sociales.
La théorie des conduites normatives de Cialdini (cité par Steg & Vlek, 2009) nous apprend
qu’il existe des normes injonctives (si le comportement est approuvé ou non socialement) et des
normes descriptives (si le comportement est vu comme commun). D’après nous, le fait que le
KAP Vert n’est pas le seul KAP présent sur le thème de l’écologie a un impact sur les normes
descriptives, et vu que c’est un KAP, il est approuvé socialement et augmente donc les normes
injonctives. Il serait intéressant de voir à quel point ces normes sont saillantes, car c’est la
saillance des normes qui influence le comportement.
Le KAP facilite les facteurs extérieurs en permettant, via le GARé, la disponibilité des
produits et la disponibilité d’un endroit de compostage. Autre point positif, en visant
l’alimentation biologique, est de viser la réduction à la source, qui est l’objectif comportemental
premier et le plus important. En effet, cela évite de générer des résidus lors de la fabrication du
produit.
L’affirmation des valeurs / affirmation de soi de Steele (1988) pourrait éventuellement aider
le KAP Vert à toucher plus facilement les étudiants non sensibilisés de Louvain-la-Neuve. Le
KAP pourrait leur demander, lors d’activités de sensibilisation, quelle est la valeur la plus
importante à leurs yeux en accord avec le développement durable. De cette manière, le KAP
diminuerait la menace ressentie face à une discussion anxiogène des étudiants, et ceux-ci
s’engageraient plus facilement dans la discussion.
Le KAP Vert n’a pas évalué le comportement des étudiants. Nous n’avons donc pas su voir
les changements dans les déterminants comportementaux, des changements dans le
comportement, des changements dans la qualité environnementale, ni dans la qualité de vie des
individus.
V. Limites du projet :
Le projet du KAP Vert est déjà un projet bien construit et qui perdure déjà depuis quelques
années. Cependant, nous pourrions mettre en avant quelques limites et recommandations :
Tout d’abord, il serait intéressant que le KAP Vert fasse plus de publicités quant à leurs
différentes activités. En effet, ils privilégient le plus souvent les réseaux sociaux et nous avons vu
dans notre questionnaire qu’un tiers des étudiants connaissait ce KAP grâce à cette voie de
17
communication. De plus, d’après nous, le bouche à oreille fonctionne tout aussi bien. Cependant,
plusieurs étudiants on eut connaissance du KAP via leur propre moyen et quelques uns d’entre
eux via des annonces en auditoire. La représentante du KAP que nous avons rencontré nous a dit
qu’il semble que la population la plus facilement avertie des activités se comporte des autres
kapistes. D’après elle, il leur est plus difficile de toucher les non-kapistes. Cependant, pour des
grandes activités, peut-être serait-il préférable de faire des annonces dans de grands auditoires
pour que, justement, le bouche à oreille fonctionne.
Ensuite, leurs activités touchent principalement un public qui est déjà sensibilisé au
développement durable. Lors de la promotion de leurs activités, ils devraient mettre en avant les
avantages personnels que cela peut apporter, nous touchons ici à la facette plus égoïste des
personnes. En effet, comme nous l’avons expliqué plus haut, les personnes sont plus enclines à
adopter des comportements pro-environnementaux s’ils peuvent voir les effets à court terme.
Enfin, nous avons reçu dans notre questionnaire des commentaires concernant les freins à
l’achat du panier biologique que le KAP Vert propose. Le frein principal est le manque
d’informations. Lorsque nous parlons d’informations, nous parlons du prix du panier, de la
manière de le commander, à qui, de quoi il se compose, etc. En effet, l’information se trouve
uniquement sur leur site internet et, d’après nous, le KAP Vert en fait peu la promotion. De plus,
d’après la kapiste interviewée, pour l'équivalent de ce qui se trouve dans un petit panier
biologique à 7€, il faut compter minimum 10€ dans une grande surface. Ils pourraient partager
cette information. Nous avons aussi reçu des commentaires concernant le temps. Les étudiants ne
savent pas si cela prend du temps de le commander et de le recevoir. Ils préfèrent alors se rendre
au supermarché ou au marché car ils peuvent choisir et directement acheter leurs produits. De
plus, ils peuvent aussi voir le produit en lui-même, chose qu’ils ne peuvent pas faire avec le
panier biologique. Le KAP Vert devrait dès lors promouvoir son panier en donnant des
informations plus concrètes.
VI. Limites du travail :
Une des premières limites à mettre en avant concernant ce travail est le nombre d’étudiants
ayant répondu à notre questionnaire. Avec si peu de réponses, nous ne pouvons bien entendu pas
généraliser nos résultats. Ce n’est qu’un échantillon et il n’est très certainement pas représentatif
de la population estudiantine de Louvain-la-Neuve. De plus, nous n’avons utilisé que les réseaux
sociaux pour toucher le public estudiantin.
Une deuxième limite est notre implication en tant qu’étudiant à Louvain-la-Neuve. Nous
sommes depuis déjà quelques années sur le site et nous avons donc développé des sentiments
envers les différentes organisations. Nous avons donc essayé de prendre un maximum de recul
pour éviter que notre travail ne soit qu’un reflet de nos émotions.
Troisièmement, notre travail n’évalue qu’un seul comportement, c’est à dire l’alimentation
biologique, alors que le KAP Vert insiste aussi sur les trois autres composantes : le local, le
saisonnier et le végétarisme. Il a d’ailleurs été difficile de se focaliser uniquement sur l’aspect
18
biologique car souvent nous retrouvions dans la littérature ces trois autres aspects. En effet, ils
sont souvent liés les uns aux autres.
Quatrièmement, nous relevons quelques articles datant du début des années 2000. Cela peut
avoir son poids dans la validité des données.
Il aurait également été intéressant de creuser plus en profondeur les habitudes, surtout que c’est
un frein ressenti par les répondants de notre questionnaire. Cependant, le manque de temps ne
nous l’a pas permis.
VII. Conclusion :
En visant l’aspect biologique que le KAP Vert prône dans ses objectifs, nous nous sommes
rendus compte que le biologique n’est pas qu’un effet de mode. En effet, la production d’aliments
biologiques joue un rôle conséquent quant au bien-être de la planète. La qualité du sol en est
meilleure, elle minimise l’usage d’énergie, elle protège la biodiversité et préserve l’eau de la
pollution.
Le KAP Vert vise une population ciblée correcte. En effet, ils touchent majoritairement des
étudiants universitaires. Et comme nous l’avons vu, cette population est celle qui est la plus
encline à adopter des comportements pro-environnementaux. Ainsi, pour pouvoir les amener à
acquérir ces comportements, il faut dans un premier temps évaluer les facteurs déterminants pour
la consommation. Nous avons donc relevé, tout d’abord, que les coûts doivent être supérieurs aux
bénéfices. Ensuite, que les croyances jouent un rôle, surtout en ce qui concerne les croyances
altruistes et égoïstes. Ces dernières, les croyances égoïstes, ont plus d’impact que les croyances
altruistes car les personnes peuvent voir les conséquences de leur comportement à court terme et
sur eux-mêmes. Interviennent aussi les normes sociales, la motivation, les habitudes et les
facteurs contextuels.
Dans un deuxième temps, nous avons mis en évidence les différentes stratégies qui peuvent
être mises en place pour changer ces comportements. D’une part, il existe les stratégies
informationnelles, c’est à dire le fait d’informer, de sensibiliser et de persuader les
consommateurs. Et, d’autre part, les stratégies structurelles qui ont un impact sur les facteurs
contextuels. En effet, elles jouent sur le fait que si un prix est élevé, cela veut souvent dire que le
produit sera de meilleure qualité et que la sécurité alimentaire sera mieux contrôlée.
Nous pouvons donc constater qu’il n’est pas si évident de faire changer le comportement des
personnes car il existe une multitude de facteurs présents sur lesquels il faut avoir une emprise.
Pourtant, vu les récentes études, nous devrions tous prendre conscience qu’il est temps de faire
attention à notre planète. Et nous citerons pour terminer Pierre Rahbi, un expert en agro-écologie:
“ Il est grand temps de reconnaître à la Nature le magistère absolu d'être la garante de toute vie de
de notre survie. Oublier ce caractère irrévocable condamne nos efforts à n'avoir aucun
lendemain... "
19
VIII.Références
Arvola, A., Vassallo, M., Dean, M., Lampila, P., Saba, A., Lähteenmäki, L., & Shepherd, R.
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Environmental Psychology, 27, 14-25. DOI : 10.1016/j.jenvp.2006.12.002
Boer, J. & Schösler, H. (2016). Food and value motivation : Linking consumer affinities to
different types of food products. Appetite, 103, 95-104. DOI :
10.1016/j.appet.2016.03.028
Daoud Moalla, M. & Ben Hadj Hamida Aboudi, N. (2015). « Les freins de l’achat consommation
des produits alimentaires biologiques : une revue de littérature et une étude qualitative
pour les marketers ». Proceedings International Marketing Trends Conference.
Goetzke, B., Nitzko, S. & Spiller, A. (2014). Consumption of organic and functional food. A
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Magnusson, M. K., Arvola, A., Koivisto Hursti, U.-K., Åberg, L., & Sjöde ́n, P.-O. (2001).
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Magnusson, M. K., Arvola, A., Koivisto Hursti, U.-K., Aberg, L. & Sjöden, P.-O. (2003). Choice
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McEachern, M.G., & McClean, P. (2002). Organic purchasing motivations and attitudes: are they
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fréquemment posées sur l’agriculture biologique. En
ligne http://www.fao.org/organicag/oa-faq/oa-faq6/fr/, visité le 6/05/2016.
20
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Steele, C. M. (1988). The psychology of self-affirmation: Sustaining the integrity of the self. In
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http://www.rtbf.be/info/regions/detail_l-agriculture-biologique-a-la-cote-en-
wallonie?id=9274059, consulté le 16 mai 2016.
Vukasovič, T. (2016). Consumers’ Perceptions and Behaviors Regarding Organic Fruits and
Vegetables: Marketing Trends for Organic Food in the Twenty-First Century. Journal of
International Food & Agribusiness Marketing, 28(1), 59-73, DOI:
10.1080/08974438.2015.1006974
Wandel, M. & Bugge, A. (1997). Environmental concern in consumer evaluation of food quality.
Food Quality and Preference, 8 (1), 19-26.
21
IX. Annexe :
Lien internet menant au formulaire : http://goo.gl/forms/W7iLb8P81w
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Examen D.D. - Mine & Wilmet

  • 1. Année académique 2015-2016 LPSYS2824 Psychologie du développement durable Évaluation du KAP Vert autour de l’axe du « biologique » Travail de groupe Session de Juin 2016 Mine Corenthin NOMA : 1182-09-00 Wilmet Mélanie NOMA : 9496-10-00
  • 2. 1 I. Introduction ...................................................................................................................................2 II. Méthodologie .................................................................................................................................2 III. KAP Vert...........................................................................................................................................3 1. Définition du KAP ..................................................................................................................................... 3 2. Objectifs du KAP Vert .............................................................................................................................. 3 3. Activités proposées.................................................................................................................................. 3 IV. Articulation théorico-pratique................................................................................................4 1. Analyse du comportement visé : alimentation biologique........................................................ 5 1.1. A-t-il un impact significatif ?..........................................................................................................................5 1.2. Identification du groupe visé........................................................................................................................6 2. Quels facteurs sont déterminants pour la consommation d’aliments biologiques ? ....... 7 2.1. Couts et bénéfices perçus ...............................................................................................................................7 2.2. Motivations........................................................................................................................................................ 10 2.3. Habitudes ........................................................................................................................................................... 12 2.4. Facteurs contextuels...................................................................................................................................... 12 3. Quelles interventions appliquer pour encourager le comportement visé ? .....................13 3.1. Stratégies informationnelles...................................................................................................................... 13 3.2. Stratégies structurelles................................................................................................................................. 15 4. Evaluation : Quels sont les effets de l’intervention ....................................................................16 V. Limites du projet : ..................................................................................................................... 16 VI. Limites du travail :..................................................................................................................... 17 VII. Conclusion :.................................................................................................................................. 18 VIII. Références.................................................................................................................................... 19 IX. Annexe :......................................................................................................................................... 21
  • 3. 2 I. Introduction Le marché du biologique est marqué par une expansion considérable, mais la modification des habitudes des consommateurs de produits alimentaires classiques ou conventionnels vers une consommation de produits alimentaires biologiques revêt un rythme plutôt lent dans un certain nombre de pays (Daoud Maolla & Ben Hadj Hamida Aboudi, 2015). En effet, d’après un article de la RTBF (Thunus & Destiné, 2016), même si l’offre n’est pas encore à la hauteur de la demande de produits biologiques, l’agriculture biologique (AB) aurait plutôt la cote en Wallonie. Sur ce graphique, nous pouvons voir le marché annuel global de la nourriture biologique ainsi que la superficie d’hectares de terrain réservé à l’AB. Nous pouvons constater qu’au fil des années, la vente de nourriture biologique a augmenté autant en Amérique du Nord (en rouge) qu’en Europe (en vert) et un peu dans le reste du monde (en orange). Nous pouvons également observer une évolution globale du terrain réservé à l’agriculture écologique, passant de plus ou moins 10 millions d’hectares à plus ou moins 43 millions d’hectares en 13 ans. L’alimentation est importante pour le développement durable. En effet, dans un monde où la population tend à s’accroitre, il faut trouver une manière d’alimenter tout le monde tout en garantissant leur sécurité alimentaire, en empêchant l'effondrement de la biodiversité, en évitant le gaspillage des ressources notamment de l’eau, ... II. Méthodologie Ce travail vise à évaluer les projets touchant au comportement de consommation d’aliments issus de l’AB. Pour la présentation du projet, nous avons été chercher les informations principalement sur le site internet du KAP Vert que nous évaluons. Nous avons également rencontré un de ses membres lors d’une interview pour lui poser plusieurs questions quant à leurs activités, leur méthodologie, le public visé et l’évaluation potentielle de leurs projets. Pour finir,
  • 4. 3 nous avons créé un court questionnaire en ligne, demandant les attitudes et comportements des répondants. Ce questionnaire a été diffusé via Facebook. Nous avons reçu 101 réponses dont 53 étudiants habitant ou ayant un kot sur Louvain-la-Neuve. Les données récoltées sur le petit échantillon d’étudiants seront utilisées tout au long du travail. Vous trouverez les données en annexe. III. KAP Vert 1. Définition du KAP Un Kot à Projet, mieux connu sous le diminutif de KAP, est un kot mené par plusieurs étudiants, auquel est attaché un projet spécifique et qui est dirigé par ces derniers. Ce projet doit être attractif, tant pour les étudiants que pour le site de Louvain-la-Neuve. Parmi différents domaines comme l’aide sociale ou humanitaire, le sport, la culture et bien d’autre, c’est sur le développement durable que le KAP Vert a décidé de travailler. Les KAP’s de Louvain-la Neuve sont regroupés par un collectif appelé l’Organe. Ce dernier les représente devant les autorités et devant l’UCL et soutient leur fonctionnement. De plus, il possède un rôle d’ouverture aux étudiants mais aussi aux habitants et à l’extérieur. Le KAP Vert est composé, cette année, de treize membres, qui ont tous un rôle spécifique à jouer pour pouvoir entretenir une dynamique cohérente pour le bon fonctionnement du KAP, comme un président, un responsable panier GARé, un contact école, un comptable, un responsable GRAP, un webmaster, … 2. Objectifs du KAP Vert Le kot-à-projet le KAP Vert a comme principal objectif de sensibiliser les gens au développement durable, et articule son action à travers plusieurs pôles : la rencontre avec l’autre, la diffusion et la proposition de solutions alternatives, la sollicitation et la collaboration avec les autorités, et, globalement, susciter la réflexion. 3. Activités proposées Ils veulent susciter la réflexion sur les différents moyens d’action, de type écologique, grâce à différentes activités : la projection de films, la création de forums de discussions ouverts, la promotion de conférences, la préparation d’un banquet biologique annuel, l’organisation de cafés écologiques, l’organisation de la D-Day (journée du développement durable), les Mardis du KAP Vert (journées à thème organisée par le KAP), des journées d’information, des visites guidées du quartier “La Baraque” de Louvain-la-Neuve, des cours de cuisine écologique, tenir des stands lors d’événements tels que « Sciences Infuses » ou la Foire des KAP’s, la préparation de cours proposés aux Bac 2 sur le développement durable, en allant animer des écoles secondaires ou encore en vendant des plats de saison ou en distribuant des paniers biologiques.
  • 5. 4 Parmi ces différentes activités, nous avons décidé de nous attarder plus précisément sur certaines d’entre elles. Premièrement, ils proposent des ateliers cuisine où ils promeuvent une cuisine écologique qui repose sur quatre principes: le biologique, le local (favoriser l’agriculture locale ainsi que diminuer le CO2 transmis par les transports), de saison et végétarien (la viande produit du méthane ainsi que du CO2 à cause de la déforestation). Ensuite, ils veulent également être un pôle de ressources, et mettent à disposition une large gamme d’outils tels que des livres de recettes écologiques, un compost, ainsi que des Dvd’s, des articles vulgarisés et une bibliothèque reprenant plusieurs livres, sur le thème du développement durable. Par après, une collaboration étroite et active se fait avec l’UCL pour permettre d’améliorer le site de Louvain-la-Neuve en respectant les principes du développement durable. Plusieurs autres acteurs ont donc un rôle dans la participation de ce projet : les restaurants universitaires, le documentaire Eco Conso, la commission « Manger-Bouger » et la plateforme du développement durable qui est composée de huit KAP’s (KAP sur l’Avenir, Kot Oasis, Dévlop’Kot, Kout’Pouce, Kot Planète Terre, Kot Oxfam et bien entendu, le KAP Vert) et de plusieurs associations. Ces collaborations peuvent être intéressantes. En effet, nous avons reçu, par exemple, dans le courant du mois d’avril, un mail de la plateforme Manger-Bouger de l’université nous proposant le panier biologique du GARé. L’UCL en parle également sur leur site http://www.uclouvain.be/685172.html. Pour finir, le Groupe d’Achat Responsable Étudiants (GARÉ) permet aux étudiants et habitants de commander des paniers remplis de divers produits locaux, de saison et biologiques. Ces denrées proviennent d’une coopérative appelée Agricovert. Cette dernière regroupe différents agriculteurs de Wallonie. Il est possible de passer lors de permanences qui ont lieu soit au Kot Oasis, soit au KAP Vert. Le délai d’attente entre la commande et la réception est d’une semaine. De cette manière, la commande pour la semaine qui suit se fait en même temps que le retrait du panier déjà acheté. Cette façon d’acheter permet d’avoir des légumes de saison, locaux et permet aux agriculteurs d’être rémunérés convenablement. IV. Articulation théorico-pratique D’après le modèle de Steg & Vlek (2009), il existe quatre étapes à suivre pour promouvoir le changement de comportement : 1) il faut pouvoir choisir les comportements à modifier qui changent significativement l’environnement, 2) il faut examiner quels facteurs influencent ces comportements, 3) on doit faire des interventions qui visent spécifiquement ces comportements et leurs antécédents, et pour finir, 4) il faut évaluer ces interventions sur les comportements, leurs antécédents, sur la qualité de l’environnement et sur la qualité de vie. Nous basons notre articulation théorico-pratique sur ce modèle, que nous avons modifié à nos besoins.
  • 6. 5 1. Analyse du comportement visé : alimentation biologique Pour commencer, le KAP Vert n’a pas fait d’évaluation préalable des comportements visés. Quant à leurs activités, ils essaient toujours de regrouper plusieurs comportements : l’alimentation biologique, locale, végétarienne et de saison. Nous pouvons retenir que ces comportements sont tous alimentaires. Pour eux, comme ils nous l’ont dit, cela ne faisait pas sens de promouvoir un seul de ces critères et d’ignorer les autres. 1.1. A-t-il un impact significatif ? La consommation d’aliments biologiques encourage et soutient, de manière logique, l’AB. D’après l’Organisation des Nations Unies (ONU), pour l’alimentation et l’agriculture, l’AB a plusieurs effets sur l’environnement:  Durabilité : Elle veut produire des aliments tout en tentant de diminuer les problèmes de fertilité des sols, en instaurant un équilibre biologique sur le long terme.  Sols : Elle essaie d’améliorer la faune et à la flore terrestre, de réduire l’érosion, d’augmenter la biodiversité des sols et d’éviter la perte de nutriments.  Eau : Elle favorise l’infiltration de l’eau dans les sols et réduit la pollution des nappes phréatiques, car elle n’utilise ni engrais, ni pesticides.  Air : Elle diminue l’utilisation des combustibles fossiles en réduisant les besoins de produits agro-chimiques qui en utilisent énormément. De plus, elle ramène le carbone dans le sol.  Biodiversité : Tout d’abord, elle privilégie les semences traditionnelles qui sont plus résistantes aux maladies et moins sensibles aux chocs climatiques. De plus, la non- utilisation des produits chimiques permet de préserver l’écosystème naturel à l’intérieur et en périphérie des champs, de promouvoir la faune sauvage et d’attirer de nouvelles espèces. Nous avons également trouvé pertinent de montrer le rapport entre agriculture conventionnelle et AB. Le graphique ci-dessous (Reganold & Wachter, 2016) compare les deux types d’agriculture sur les quatre domaines principaux de la durabilité: la production (orange), l’environnement (bleu), l’économie (rouge) et le bien-être (vert). Au plus les pétales sont longs, au plus on tend vers les buts du développement durable. Nous pouvons observer que l’AB a un meilleur équilibre.
  • 7. 6 Organic agriculture in the 21st Century (Reganold & Wachter, 2016) 1.2. Identification du groupe visé Il est important de prendre en compte le groupe visé pour savoir si les interventions spécifiques, en fonction de ce dernier, sont rentables et en valent la peine. De plus, nous pouvons évaluer avec le temps si les interventions menées sont efficaces (Steg & Vlek, 2009). En effet, certaines interventions sont plus pertinentes pour certaines populations que pour d'autres : il serait probablement inutile de faire de la sensibilisation à un public déjà sensibilisé, comme il serait inutile de proposer des solutions à des personnes ne percevant pas où se trouve le problème. Le KAP Vert vise, de par sa structure et sa composition, principalement la population estudiantine de Louvain-la-Neuve. Cependant, ils font également des animations pour les habitants et élèves de Louvain-la-Neuve. Dans notre questionnaire, 53 sujets habitent ou ont un kot sur Louvain-la-Neuve. 37 d’entre eux (69,8%) connaissent le KAP Vert. Après avoir discuté avec l’une des membres du KAP, nous apprenons que la population participante aux ateliers cuisines est en général déjà sensibilisées par l’une ou l’autre des valeurs promues (biologique, local, de saison, végétarien). En ce qui concerne les conférences, banquets, ce sont principalement des kapistes. En effet, il est plus facile pour eux d’attirer des personnes venant d’autres KAP’s, plutôt que des étudiants « tout venant ». La communication entre KAP’s est plus efficace car ils représentent tout un réseau. Cependant, lors des nombreuses autres activités de sensibilisation qu’ils proposent, ils visent l’étudiant tout venant, l’habitant et l’adolescent. En général, l’alimentation biologique exclut les groupes socio-économiques plus faibles ainsi que les individus moins éduqués (McEachern & McClean, 2002). Nous pensons que le KAP Vert vise donc bien une population cible, les étudiants. En effet, nous pouvons avancer le fait qu’ils augmentent leur niveau d’éducation au vu des études universitaires. Quant à l’aspect financier,
  • 8. 7 nous ne pouvons établir un profil type, mais il semblerait que les détenteurs d’un diplôme universitaire de deuxième cycle gagnent plus d’argent que ceux ayant un diplôme moins élevé. 2. Quels facteurs sont déterminants pour la consommation d’aliments biologiques ? L’efficacité d’une intervention sur un comportement en particulier augmente généralement quand l’intervention cible précisément ces antécédents du comportement, ainsi qu’en retirant les barrières qui freinent le changement (Steg & Vlek, 2009). Les points un à trois sont donc des caractéristiques internes à l’individu. Le point quatre, quant à lui, se centre sur les facteurs externes à l’individu. 2.1. Couts et bénéfices perçus Les individus font des choix comportementaux raisonnés et choisissent les alternatives ayant plus de bénéfices que de coûts (Steg & Vlek, 2009). Attention, les coûts et bénéfices (internes à la personne) sont à différencier des freins et facilitateurs (externes à la personne). De plus, l’intention de créer un comportement pro-environnemental peut être décrit comme un mélange d’informations concernant trois questions : la première revient à quantifier le nombre de conséquences négatives ou positives qui résulteront du choix de ce comportement, et le comparer aux autres options possibles. La deuxième, quant à elle, est l’évaluation de la difficulté quant à l’application de ce comportement, toujours en comparaison avec les autres options. Enfin, la troisième se base sur les obligations morales de ces raisons à adopter ces comportements pro-environnementaux (Bamberg & Möser, 2007). 2.1.1. La valeur de base des croyances et comportements environnementaux Au plus les individus ont des valeurs au-delà de leur propre intérêt immédiat (c’est à dire des valeurs pro-sociales, altruistes, biosphériques), au plus ils vont s’engager dans des comportements pro-environnementaux (Steg & Vlek, 2009). D’après Stern, (2000), il existe une explication environnementaliste quant au comportement altruiste. D’une part, la qualité de l’environnement est un bien publique. Les motivations altruistes sont donc une nécessité pour tout individu pour continuer à améliorer l’environnement tous ensemble. D’autre part, la théorie morale de l’activation de la norme de l'altruisme (Schwartz, 1973) nous dit que les comportements altruistes se produisent en réponse à des normes morales personnelles qui sont activées chez les individus qui pensent que les conditions actuelles menacent les autres êtres. Ils ont donc conscience des conséquences pour les autres. Enfin, ils ont aussi conscience qu’ils peuvent mettre en place des actions qui peuvent éviter ce genre de conséquences. Nous pouvons donc parler ici d’une attribution de la responsabilité à soi-même. En effet, le KAP Vert préfère proposer des solutions plutôt que d’avoir un discours moralisateur. Il estime probablement que
  • 9. 8 les normes morales d’altruisme sont déjà fortement présentes, et qu’il n’est pas nécessaire de les exacerber. Au contraire, il propose des activités rendant la responsabilité aux consommateurs, en proposant diverses alternatives (comme les paniers biologiques). Plusieurs études ont montré que les valeurs égoïstes et traditionnelles comme l’obéissance, l’autodiscipline et la sécurité familiale sont associées négativement avec les normes pro-environnementales et l’action (Stern, 2000). Cependant, Magnusson, Arvola, Hursti et Sjoden (2003) sont arrivés à la conclusion que les motifs égoïstes, tels que les problèmes de santé, sont plus importants pour le consommateur d’aliments biologiques que les motifs altruistes. L’importance des motivations égoïstes (santé) peut être due à leur bénéfice individuel perçu. Les consommateurs ont la croyance que la nourriture biologique est plus saine que la nourriture conventionnelle. De plus, ils peuvent percevoir à court terme les conséquences sur la santé quand ils consomment de la nourriture biologique. Cependant, les effets de l’exécution de comportements altruistes envers l’environnement sont pour la plupart visibles seulement à très long terme. L'individu ne peut donc pas en bénéficier ou les percevoir au cours de sa vie. En outre, les avantages égoïstes peuvent être atteints par l'individu seul, tandis que l’amélioration de l’environnement présuppose un effort collectif. Ainsi, les consommateurs semblent être plus enclins à adopter des comportements altruistes dans le domaine du recyclage que dans le domaine du choix de la nourriture (Magnusson et al. 2003). Une implication pratique de ce point sera expliquée dans le point traitant de propositions d’interventions. 2.1.2. Les normes sociales Mais qu’est-ce qui nous empêche de changer ? Nous pouvons identifier une attitude pro- environnementale, c’est à dire un mélange d’intérêt personnel et une préoccupation pour les autres personnes, la prochaine génération, les autres espèces ou tout l’écosystème. Bamberg & Möser (2007) nous informent que les normes morales sont influencées par plusieurs facteurs. La connaissance et la conscience à propos des problèmes environnementaux sont probablement les préconditions cognitives les plus importantes. Les normes morales sont également influencées par les attributions causales, les sentiments de culpabilité et les normes sociales. La connaissance du problème a également un impact sur l’attribution causale, qui lui influence les normes morales (Bamberg & Möser, 2007). De cette manière, nous pouvons penser que le KAP Vert aide les personnes à se rendre compte de l’impact qu’ils ont ou qu’ils peuvent avoir en faisant de la sensibilisation au développement durable.
  • 10. 9 Bamberg & Möser ,( 2007) Bamberg & Möser, (2007) rajoute que la prise de décisions, c’est à dire l’intention d’acheter, est guidée par une évaluation rationnelle de conséquences comportementales. L’addition des conséquences perçues positivement ou négativement détermine l’attitude globale envers des options comportementales. Le comportement n’est pas directement déterminé par les attitudes mais seulement indirectement, via les intentions comportementales. Enfin, les normes sociales sont vues comme un troisième facteur influençant la prise de décision. Les normes subjectives sont conceptualisées comme étant une pression sociale perçue, c’est à dire que les attentes significatives viennent de personnes de référence qui ont évalué si un comportement était correct ou non. La peur de l’exclusion sociale est donc vue comme une motivation primaire. C’est pour cela que les personnes tendent à remplir ces normes sociales. D’après Arvola A., Vassallo, M., Dean, M., Lampila, P., Saba, A., Lähteenmäki, L., & Shepherd, R. (2008), les mesures d’attitude, de normes subjectives et d’attitude morales positives (AMP) ont, dans l’ensemble, une influence considérable sur l’intention d’acheter des aliments biologiques. L’AMP, dans cet article, est représentée comme des récompenses administrées à soi- même. Elles augmentent le sentiment positif lorsque nous exécutons une action en adhésion à nos propres normes. Ce concept s’oppose au sentiment négatif de culpabilité ou d’obligation. En effet, pour Arvola et al. (2008), la culpabilité aurait peu d’effets. Au contraire, s’imaginer ressentir du bien-être dans le futur après avoir agit en fonction de nos normes morales serait un motivateur intéressant sur lequel jouer, surtout dans le contexte de l’achat de nourriture biologique. En effet, les gens ne ressentent habituellement pas l’impératif moral d’acheter biologique, et donc ne ressentent pas de culpabilité quand ils achètent des produits conventionnels. Alors que Bamberg & Möser (2007) utilisent le concept de culpabilité sans qu’il n’ait d’effet direct sur l'intention d’agir, Arvola et al. (2008) montrent un lien direct entre l’AMP et l’intention d’agir.
  • 11. 10 Cette étude a démontré qu’il existe une relation étroite entre les normes subjectives et l’AMP. D’après eux, les consommateurs ont tendance à être au courant des implications positives de l’AB. De plus, la majorité d’entre eux trouve que le choix des aliments biologiques est moralement une bonne chose à faire, ce qui donne une récompense interne quand ils consomment biologique. Ce sentiment moral est alors relié aux intentions d’acheter de la nourriture biologique. (Arvola et al., 2008). Arvola, et al. (2008) 2.2. Motivations La théorie du cadrage de buts (Lindenberg, 2001, cité par Steg & Vlek, 2009) explique que le comportement résulte de plusieurs motivations. Les buts que nous avons cadrent la manière dont nous traitons l’information et la manière dont nous agissons dessus. Pour cela, il est nécessaire que le but soit activé. Il existe trois types de cadrage de buts: le cadrage hédonique (se sentir mieux sur le moment même), le cadrage de gain (protéger et améliorer nos ressources), et le cadrage normatif (agir de manière appropriée). Zhou et Pham (2004) nous font part de la théorie de Higging (1997) qui spécifie que les consommateurs font l’expérience du “se sentir bien” par rapport à leurs activités, seulement s’ils sont dans un “bon” état psychologique entre leur orientation de but (soit l’envie d’obtenir quelque chose que l’on désire soit éviter ce que l’on ne veut pas) et les caractéristiques de ceux-ci dans les différentes options qui s’offrent à eux. Les consommateurs tendent à être plus attentifs à l’information des produits qui correspondent à leur but prédominant. Ils peuvent apprendre à préférer d’autres produits si leurs avantages sont mis en avant ou encore si le produit a un avantage sur la santé. Cependant, il faut que ces avantages soient applicables à plusieurs reprises sur le choix des consommateurs pour qu’ils ne puissent pas les reconsidérer à chaque occasion (cités dans Boer & Schösler, 2016). Lorsque nous commandons le panier biologique au KAP
  • 12. 11 Vert, nous savons qu’au niveau des avantages nous allons avoir de meilleurs produits, de qualité et sans pesticides. En ce qui concerne la santé, elle est une motivation importante pour le consommateur de nourriture biologique. En effet, la santé est devenue une valeur montante et importante personnellement et socialement (Goetzke, Nitzko & Spiller, 2014). Atlgel, Geene, Glaeske, Kolip, Resenbrock et Trojan (2006) expliquent que, outre l’activité physique, une alimentation adéquate est un aspect essentiel dans l’influence du statut de santé chez les personnes. Les consommateurs ont commencé à comprendre que le choix de leur nourriture pouvait avoir des conséquences sur leur santé. Ils font plus attention aux avantages sur leur santé que la nourriture leur procure pour maintenir un style de vie sain (Bachl, 2007; Chrysochou, 2010 et Pech-Lopatta, 2007; cités dans Goetzke, et al., 2014). Vukasovič (2016) L’importance accordée à la santé est un prédicteur ayant un impact important sur la fréquence d’achat. Trois facteurs jouent sur la probabilité de l'achat d'aliments biologiques : la santé, l’environnement et la répercussion du transport des aliments. La santé est le plus gros prédicteur des attitudes. De plus, la préoccupation de l’environnement est une autre motivation pour acheter biologique. L’âge contribue aussi significativement à la prédiction de ces comportements. Plus les gens sont jeunes, plus ils sont enclins à acheter de la nourriture biologique. Ajouté à cela, les personnes qui ont de fortes intentions d’acheter biologique donnent une plus grande importance quant à leur perception positive sur l’environnement, la santé humaine et le bien-être animal (Magnusson et al., 2003). Enfin, d’après Vukasovič (2016), les produits biologiques sont perçus comme bons pour la santé, ayant plus de goûts et de bonne qualité. Ensuite, d’après Wandel (1994) et Wilkins & Hillers (1994), les raisons qui sont mises le plus souvent en avant en ce qui concerne l’achat de produits biologiques sont l’absence
  • 13. 12 d’additifs, de résidus et de préservations dans la nourriture. De plus, Jolly (1991), Wandel (1994) et Wandel & Bugge (1997) mettent la valeur nutritionnelle en avant. Quant à Land (1998) et Torjusen et al. (2001), ils ont découvert que c’était plutôt la façon dont la nourriture est produite (cités dans Magnusson et al., 2003). Nous avons repris ces différents facteurs lors de notre étude, et les étudiants ont répondu que la qualité du produit (73,6%) et l’absence d’additifs (60,4%) étaient des facteurs qui influençaient leurs achats. 2.3. Habitudes Le concept d’habitude représente aussi une explication partielle du nombre restreint de consommateurs réguliers de fruits et légumes biologiques, malgré leurs attitudes positives (Magnusson, Arvola, Koivisto Hursti, Aberg and Sjoden, 2001). En effet, suite aux réponses (n=53) à notre questionnaire, l’habitude arrive en troisième position dans les facteurs qui freinent les étudiants lors de l’achat de produits biologiques (20,8%). 2.4. Facteurs contextuels Nous abordons dans ce point comment les facteurs contextuels, comme le transport, le prix du bien ou encore l’accessibilité, influencent l’engagement des gens dans un comportement pro-environnemental (Steg & Vlek, 2009). Nous avons donc essayé de percevoir les freins principaux à la consommation d’aliments biologiques dans la population visée. Pour ce faire, nous avons utilisé les données du questionnaire en ligne pour confirmer ou infirmer les données des études trouvées. Cependant, d’après notre questionnaire, 68% (n=45) des étudiants sont prêts à acheter un panier biologique. Pour ceux-ci, les raisons qui les poussent à l’acheter sont la qualité des produits, leur santé, l’absence d’additifs dans les aliments et l’environnement. Par contre, pour les 32% restant, le prix, le temps et le manque d’informations sont des freins qui les poussent à garder leurs habitudes.
  • 14. 13 Notre questionnaire a mis en avant que la santé jouait en effet un rôle important lors de l’achat de tels produits. 67,9% des étudiants (n=53) ont répondu que la santé est un facteur qui prédomine lors de l’achat de produits biologiques. De plus, les obstacles concernant l’achat de fruits et de légumes biologiques sont les prix élevés ainsi que des faiblesses dans le chaîne de distribution (O’Donovan & McCarthy, 2002 cité par Vukasovič , 2016). En effet, les produits biologiques sont très saisonniers : leur disponibilité, leur assortiment et leur prix peuvent varier d’une saison à l’autre. (Squites, Juric & Cronwell, 2001, cité par Vukasovič 2016). D’après l’étude de Daoud Maolla et al. (2015), le prix de ces aliments est le plus cité et est le premier frein. Nous pouvons donc constater que ces études se regroupent et rejoignent aussi nos observations. Ainsi, comme nous l’avons cité ci-dessus, la disponibilité du produit mais surtout le prix sont les deux premiers freins lors de l’achat. Nous pouvons surtout mettre en avant ce dernier car 90,6% des étudiants ont coché cette réponse. Pourtant, il existe une contradiction puisque le prix reflète souvent une bonne qualité des produits. 3. Quelles interventions appliquer pour encourager le comportement visé ? 3.1. Stratégies informationnelles Les stratégies informationnelles visent à changer les perceptions, motivations, connaissances et les normes, sans changer le contexte (Steg & Vlek, 2009). Elles sont plus efficaces lorsque le comportement pro-environnemental est plus convenable et peu coûteux, et lorsque les individus ne doivent pas faire face à de grandes contraintes extérieures sur leur comportement. Cependant, les stratégies informationnelles peuvent être un élément important pour implanter des stratégies structurelles (Gärling & Schuitema, 2007, cité par Steg & Vlek, 2009).
  • 15. 14 3.1.1. Information – sensibilisation En ce qui concerne l’information, il faut tout d’abord se préoccuper de la définition. En effet, selon l’étude de Daoud Maolla et al. (2015), seulement 34% des répondants ont compris clairement la définition de biologique. La population jeune et avec un plus haut degré d’éducation répondent le mieux. Ceci confirme leur hypothèse comme quoi le terme anglais “organic” peut être confondu avec “green, ecological, environmental, natural and sustainable”. Il faut donc faire la différence entre écologique, biologique, vert, environnemental, naturel, durable, de terroir, diététique, … Ainsi, “Le produit écologique se distingue du produit biologique par sa dimension altruiste plutôt qu’égoïste à travers la préoccupation de l’environnement et de l’écosystème. Le produit naturel est plus associé à la recherche de l’authenticité et de la nostalgie liée aux retrouvailles du consommateur avec les valeurs natives qui caractérisent ce produit. Le produit diététique diffère du produit biologique par son pouvoir calorifique correspondant à un régime alimentaire approprié pour chaque personne. Et le produit de terroir se démarque du produit biologique par sa localisation et sa liaison à un terroir de référence.” (Daoud Maolla et al. 2015). Le KAP Vert a également distribué en début d’année des flyers dans la rue expliquant les différents logos biologiques. En effet, il existe de nombreux logos concernant l’AB mais ils ne possèdent pas tous les mêmes caractéristiques. Ils n’ont pas cependant perçu un bon retour de la part des passants. 3.1.2. Persuasion L’emballage joue un rôle important dans la prise de décision du consommateur grâce à deux aspects : le visuel (design, couleur, …) et informationnel (composition, label, marque, …). Ce manque de connaissances et d’informations joue surtout sur les labels biologiques, marques, lieux de vente, méthodes de production et systèmes de certification. De plus, le merchandising déplaisant est aussi un frein supplémentaire. Pourtant, pour les étudiants, l’emballage ne semble pas jouer un facteur très important. En effet, seulement 7,5% d’entre eux ont choisi cette option dans les freins d’achat. Cependant, si nous donnons assez d’informations sur les certificats des produits et sur les différents systèmes de production, le consommateur aura davantage confiance lors de son premier achat et il pourra, par la suite, reproduire ce comportement. D’après Daoud Maolla et al. (2015), le manque de confiance dans ces produits serait une conséquence logique du manque de connaissance. La persuasion peut donc être utilisée pour influencer les attitudes, renforcer les valeurs altruistes et écologiques, ou renforcer l’engagement à agir pro-environnementalement (Steg & Vlek, 2009). Le KAP Vert pourrait mettre en avant l’apport du biologique sur la santé pour les personnes moins sensibilisées à la nourriture biologique. En effet, pour citer à nouveau Magnusson et al. (2003), les motifs égoïstes, tels que les problèmes de santé, sont plus important pour le consommateur d’aliments biologiques que les motifs altruistes.
  • 16. 15 3.2. Stratégies structurelles D’après Steg & Vlek (2009), les stratégies structurelles visent à changer les facteurs contextuels, comme la disponibilité et le coût et bénéfice des comportements alternatifs. Elles sont donc utilisées quand le comportement pro-environnemental est assez coûteux ou difficile. Elles peuvent également influencer indirectement les facteurs perceptifs et motivationnels. Les stratégies structurelles sont probablement plus efficaces pour promouvoir les comportements pro-environnementaux que les stratégies informationnelles. Dans le cas du KAP Vert, ils mettent à disposition plusieurs alternatives, comme le panier biologique, ou encore le livre de recettes ou des ateliers cuisine. Cependant, la stratégie d’information pourrait également comprendre des informations sur les différents endroits où se procurer du biologique à LLN. Il existe aussi une implication pour les producteurs. Nous pourrions jouer sur la perception du prix en mettant en avant les attributs du produit : le fait de payer plus cher mais pour une meilleure qualité et sécurité alimentaire. Des campagnes de communication légitimant ce prix en expliquant la production et qualité des produits (Daoud Maolla et al., 2015). En effet, 30% des personnes seraient prêt à payer 10% supplémentaire pour de la viande produite en accord avec les principes éthiques de bien-être animal (Wandel & Bugge, 1997). Nous pourrions également privilégier les canaux de distribution directs pour minimiser les charges et ainsi réduire le prix final. La KAP Vert, via le panier de légumes, le fait déjà. C’est donc un point positif qu’ils pourraient mettre plus en avant. De plus, rendre l’emballage plus esthétique pour les rendre plus attirants peut être une bonne idée. En effet, l’étude de Daoud Maolla et al. (2015) a montré que l’emballage joue un rôle important dans la prise de décision grâce à ses aspects visuels et informationnels. En ce qui concerne la commodité et la disponibilité des produits issus de l’agriculture biologique (PAB), ceux-ci pourraient être introduits dans différents niveaux et types de circuits. A nouveau, c'est ce que propose le KAP Vert. C'est un type de circuit différent des grandes surfaces. Ils proposent également de commander à l'avance, ce qui réduit considérablement les freins de disponibilité. Quant à la visibilité, il serait intéressant de faire des promotions sur le lieu de vente. Enfin, pour éviter toute confusion avec les autres produits (santés, naturels, …) nous pourrions donner plus d’informations sur le contenu nutritionnel et sur le système de production. Nous pourrions également donner plus d’informations sur les labels et ce qu’ils signifient pour justifier le prix élevé. Ceci se ferait, avec les informations concernant la production et contenu des PAB, par de la sensibilisation. De ce fait, accentuer le caractère “sain” des aliments biologiques pourrait pousser les gens à acheter ces produits. L’article parle également de stimuler l’intérêt des consommateurs sur l’importance des PAB, par exemple dans des écoles, en faisant des campagnes de marketing éducationnelles, en leur
  • 17. 16 faisant comprendre que les PAB incarnent un nouveau mode de vie qui préserve l’environnement et la santé (Daoud Maolla et al., 2015). 4. Evaluation : Quels sont les effets de l’intervention Le fait que les actions promues viennent d’un KAP influence, d’après nous, les normes sociales. En effet, les KAP sont souvent appréciés dans la communauté étudiante de Louvain-la- Neuve. Une communauté de kapistes en ressort, et ils sont fiers d’y participer. Les KAP’s aident à la vie estudiantine et culturelle, et leurs initiatives sont positives. Les KAP’s ont donc cette notoriété qui influence les normes sociales. La théorie des conduites normatives de Cialdini (cité par Steg & Vlek, 2009) nous apprend qu’il existe des normes injonctives (si le comportement est approuvé ou non socialement) et des normes descriptives (si le comportement est vu comme commun). D’après nous, le fait que le KAP Vert n’est pas le seul KAP présent sur le thème de l’écologie a un impact sur les normes descriptives, et vu que c’est un KAP, il est approuvé socialement et augmente donc les normes injonctives. Il serait intéressant de voir à quel point ces normes sont saillantes, car c’est la saillance des normes qui influence le comportement. Le KAP facilite les facteurs extérieurs en permettant, via le GARé, la disponibilité des produits et la disponibilité d’un endroit de compostage. Autre point positif, en visant l’alimentation biologique, est de viser la réduction à la source, qui est l’objectif comportemental premier et le plus important. En effet, cela évite de générer des résidus lors de la fabrication du produit. L’affirmation des valeurs / affirmation de soi de Steele (1988) pourrait éventuellement aider le KAP Vert à toucher plus facilement les étudiants non sensibilisés de Louvain-la-Neuve. Le KAP pourrait leur demander, lors d’activités de sensibilisation, quelle est la valeur la plus importante à leurs yeux en accord avec le développement durable. De cette manière, le KAP diminuerait la menace ressentie face à une discussion anxiogène des étudiants, et ceux-ci s’engageraient plus facilement dans la discussion. Le KAP Vert n’a pas évalué le comportement des étudiants. Nous n’avons donc pas su voir les changements dans les déterminants comportementaux, des changements dans le comportement, des changements dans la qualité environnementale, ni dans la qualité de vie des individus. V. Limites du projet : Le projet du KAP Vert est déjà un projet bien construit et qui perdure déjà depuis quelques années. Cependant, nous pourrions mettre en avant quelques limites et recommandations : Tout d’abord, il serait intéressant que le KAP Vert fasse plus de publicités quant à leurs différentes activités. En effet, ils privilégient le plus souvent les réseaux sociaux et nous avons vu dans notre questionnaire qu’un tiers des étudiants connaissait ce KAP grâce à cette voie de
  • 18. 17 communication. De plus, d’après nous, le bouche à oreille fonctionne tout aussi bien. Cependant, plusieurs étudiants on eut connaissance du KAP via leur propre moyen et quelques uns d’entre eux via des annonces en auditoire. La représentante du KAP que nous avons rencontré nous a dit qu’il semble que la population la plus facilement avertie des activités se comporte des autres kapistes. D’après elle, il leur est plus difficile de toucher les non-kapistes. Cependant, pour des grandes activités, peut-être serait-il préférable de faire des annonces dans de grands auditoires pour que, justement, le bouche à oreille fonctionne. Ensuite, leurs activités touchent principalement un public qui est déjà sensibilisé au développement durable. Lors de la promotion de leurs activités, ils devraient mettre en avant les avantages personnels que cela peut apporter, nous touchons ici à la facette plus égoïste des personnes. En effet, comme nous l’avons expliqué plus haut, les personnes sont plus enclines à adopter des comportements pro-environnementaux s’ils peuvent voir les effets à court terme. Enfin, nous avons reçu dans notre questionnaire des commentaires concernant les freins à l’achat du panier biologique que le KAP Vert propose. Le frein principal est le manque d’informations. Lorsque nous parlons d’informations, nous parlons du prix du panier, de la manière de le commander, à qui, de quoi il se compose, etc. En effet, l’information se trouve uniquement sur leur site internet et, d’après nous, le KAP Vert en fait peu la promotion. De plus, d’après la kapiste interviewée, pour l'équivalent de ce qui se trouve dans un petit panier biologique à 7€, il faut compter minimum 10€ dans une grande surface. Ils pourraient partager cette information. Nous avons aussi reçu des commentaires concernant le temps. Les étudiants ne savent pas si cela prend du temps de le commander et de le recevoir. Ils préfèrent alors se rendre au supermarché ou au marché car ils peuvent choisir et directement acheter leurs produits. De plus, ils peuvent aussi voir le produit en lui-même, chose qu’ils ne peuvent pas faire avec le panier biologique. Le KAP Vert devrait dès lors promouvoir son panier en donnant des informations plus concrètes. VI. Limites du travail : Une des premières limites à mettre en avant concernant ce travail est le nombre d’étudiants ayant répondu à notre questionnaire. Avec si peu de réponses, nous ne pouvons bien entendu pas généraliser nos résultats. Ce n’est qu’un échantillon et il n’est très certainement pas représentatif de la population estudiantine de Louvain-la-Neuve. De plus, nous n’avons utilisé que les réseaux sociaux pour toucher le public estudiantin. Une deuxième limite est notre implication en tant qu’étudiant à Louvain-la-Neuve. Nous sommes depuis déjà quelques années sur le site et nous avons donc développé des sentiments envers les différentes organisations. Nous avons donc essayé de prendre un maximum de recul pour éviter que notre travail ne soit qu’un reflet de nos émotions. Troisièmement, notre travail n’évalue qu’un seul comportement, c’est à dire l’alimentation biologique, alors que le KAP Vert insiste aussi sur les trois autres composantes : le local, le saisonnier et le végétarisme. Il a d’ailleurs été difficile de se focaliser uniquement sur l’aspect
  • 19. 18 biologique car souvent nous retrouvions dans la littérature ces trois autres aspects. En effet, ils sont souvent liés les uns aux autres. Quatrièmement, nous relevons quelques articles datant du début des années 2000. Cela peut avoir son poids dans la validité des données. Il aurait également été intéressant de creuser plus en profondeur les habitudes, surtout que c’est un frein ressenti par les répondants de notre questionnaire. Cependant, le manque de temps ne nous l’a pas permis. VII. Conclusion : En visant l’aspect biologique que le KAP Vert prône dans ses objectifs, nous nous sommes rendus compte que le biologique n’est pas qu’un effet de mode. En effet, la production d’aliments biologiques joue un rôle conséquent quant au bien-être de la planète. La qualité du sol en est meilleure, elle minimise l’usage d’énergie, elle protège la biodiversité et préserve l’eau de la pollution. Le KAP Vert vise une population ciblée correcte. En effet, ils touchent majoritairement des étudiants universitaires. Et comme nous l’avons vu, cette population est celle qui est la plus encline à adopter des comportements pro-environnementaux. Ainsi, pour pouvoir les amener à acquérir ces comportements, il faut dans un premier temps évaluer les facteurs déterminants pour la consommation. Nous avons donc relevé, tout d’abord, que les coûts doivent être supérieurs aux bénéfices. Ensuite, que les croyances jouent un rôle, surtout en ce qui concerne les croyances altruistes et égoïstes. Ces dernières, les croyances égoïstes, ont plus d’impact que les croyances altruistes car les personnes peuvent voir les conséquences de leur comportement à court terme et sur eux-mêmes. Interviennent aussi les normes sociales, la motivation, les habitudes et les facteurs contextuels. Dans un deuxième temps, nous avons mis en évidence les différentes stratégies qui peuvent être mises en place pour changer ces comportements. D’une part, il existe les stratégies informationnelles, c’est à dire le fait d’informer, de sensibiliser et de persuader les consommateurs. Et, d’autre part, les stratégies structurelles qui ont un impact sur les facteurs contextuels. En effet, elles jouent sur le fait que si un prix est élevé, cela veut souvent dire que le produit sera de meilleure qualité et que la sécurité alimentaire sera mieux contrôlée. Nous pouvons donc constater qu’il n’est pas si évident de faire changer le comportement des personnes car il existe une multitude de facteurs présents sur lesquels il faut avoir une emprise. Pourtant, vu les récentes études, nous devrions tous prendre conscience qu’il est temps de faire attention à notre planète. Et nous citerons pour terminer Pierre Rahbi, un expert en agro-écologie: “ Il est grand temps de reconnaître à la Nature le magistère absolu d'être la garante de toute vie de de notre survie. Oublier ce caractère irrévocable condamne nos efforts à n'avoir aucun lendemain... "
  • 20. 19 VIII.Références Arvola, A., Vassallo, M., Dean, M., Lampila, P., Saba, A., Lähteenmäki, L., & Shepherd, R. (2008). Predicting intentions to purchase organic food: The role of affective and moral attitudes in the Theory of Planned Behaviour. Appetite, 50(2), 443-454. Bamberg, S. & Möser, G. (2007). Twenty years after Hines, Hungerford, and Tomera: A new meta-analysis of psycho-social determinants of pro-environmental behaviour. Journal of Environmental Psychology, 27, 14-25. DOI : 10.1016/j.jenvp.2006.12.002 Boer, J. & Schösler, H. (2016). Food and value motivation : Linking consumer affinities to different types of food products. Appetite, 103, 95-104. DOI : 10.1016/j.appet.2016.03.028 Daoud Moalla, M. & Ben Hadj Hamida Aboudi, N. (2015). « Les freins de l’achat consommation des produits alimentaires biologiques : une revue de littérature et une étude qualitative pour les marketers ». Proceedings International Marketing Trends Conference. Goetzke, B., Nitzko, S. & Spiller, A. (2014). Consumption of organic and functional food. A matter of well-being and health ?. Appetite, 77C, 94-103. DOI : 10.1016/j.appet.2014.02.012 Magnusson, M. K., Arvola, A., Koivisto Hursti, U.-K., Åberg, L., & Sjöde ́n, P.-O. (2001). Attitudes towards organic foods among Swedish consumers. British Food Journal, 103, 209–226. DOI : http://dx.doi.org/10.1108/00070700110386755 Magnusson, M. K., Arvola, A., Koivisto Hursti, U.-K., Aberg, L. & Sjöden, P.-O. (2003). Choice of organic foods is related to perceived consequences for human health and to environmentally friendly behaviour. Appetite, 40, 109-117. DOI : 10.1016/S0195- 6663(03)00002-3 McEachern, M.G., & McClean, P. (2002). Organic purchasing motivations and attitudes: are they ethical?. International Journal of Consumer Studies, 26(2°, 85-92. DOI : 10.1046/j.1470-6431.2002.00199.x Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (2016). Questions fréquemment posées sur l’agriculture biologique. En ligne http://www.fao.org/organicag/oa-faq/oa-faq6/fr/, visité le 6/05/2016.
  • 21. 20 Reganold, J. & Wachter, M. (2016). Organic agriculture in the twenty-first century. Nature Plants, 2, 1-8. DOI : 10.1038/NPLANTS.2015.221. Steele, C. M. (1988). The psychology of self-affirmation: Sustaining the integrity of the self. In L. Berkowitz (Ed.), Advances in experimental social psychology, 21, 261–302. New York: Academic Press. Steg, L. & Vlek, C. (2009). Encouraging pro-environlental behavior : An integrative review and research agenda. Journal of Environmental Psychology, 29, 309-317. Stern, P. (2000). Toward a Coherent Theory of Environmentally Significant Behavior. Journal of Social Issues, 56(3), 407-424. Thunus, O. & Destiné, E. (2016). L’agriculture biologique a la cote en Wallonie. En ligne http://www.rtbf.be/info/regions/detail_l-agriculture-biologique-a-la-cote-en- wallonie?id=9274059, consulté le 16 mai 2016. Vukasovič, T. (2016). Consumers’ Perceptions and Behaviors Regarding Organic Fruits and Vegetables: Marketing Trends for Organic Food in the Twenty-First Century. Journal of International Food & Agribusiness Marketing, 28(1), 59-73, DOI: 10.1080/08974438.2015.1006974 Wandel, M. & Bugge, A. (1997). Environmental concern in consumer evaluation of food quality. Food Quality and Preference, 8 (1), 19-26.
  • 22. 21 IX. Annexe : Lien internet menant au formulaire : http://goo.gl/forms/W7iLb8P81w
  • 23. 22
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