Cette présentation a été développée pour la relève, afin d'illustrer ce que peuvent faire des travailleurs sociaux au quotidien. On y trouve différentes situations fictives, dans des contextes de pratique diversifiés. Pour chacune des situations, la perspective du travailleur social et ses principales interventions et ses valeurs sont présentées brièvement.
On est 12 000 et on t'attend - Présentation de la profession de travailleur social, destiné à la relève 2014
1. ON EST
12 000
TRAVAILLEURS SOCIAUX
ET
ON T’ATTEND!
2. Julie, travailleuse sociale
au bloc postopératoire
CSSS de la Haute Gaspésie
Julie rencontre Mme Lepage, 81ans, qui vient
de subir une chirurgie à la hanche.
Comment aborde-t-elle la situation ?
3. Julie identifie d’abord les aspects les plus importants
de sa cliente et de son environnement :
Quel est le degré d’autonomie de Mme Lepage?
Peut-elle retourner vivre chez-elle?
Doit-on faire une demande d’hébergement?
Quelle influence aura son état sur le fonctionnement de son couple?
Quel est l’état de santé de son conjoint?
Pourra-t-il la prendre en charge?
Peuvent-ils compter sur l’aide de leurs enfants?
L’appartement doit-il être adapté en fonction du degré d’autonomie
de Mme Lepage (rampe, équipement pour le bain, etc.)?
4. Quelles interventions Julie propose-t-elle?
Elle procède à l’évaluation complète de la situation;
Rencontre son conjoint;
Rencontre ses proches pour évaluer leur volonté et leur
capacité de s’impliquer pour faciliter le retour à la maison de
Mme Lepage;
Fait le lien avec les organismes du milieu pour que le couple
reçoive les services auxquels il a droit;
Si nécessaire, accompagne le couple dans une démarche
visant l’hébergement de Mme Lepage vers la ressource la plus
appropriée.
5. ON EST
12 000
TRAVAILLEURS SOCIAUX
ET
ON T’ATTEND!
6. Sophie, travailleuse sociale
Centre d’éducation des Adultes
Sophie rencontre Marie-Anna, 32 ans, mère
d’une petite fille et qui veut quitter son
conjoint.
Comment aborde-t-elle la situation ?
7. Sophie identifie d’abord les aspects les plus
importants de sa cliente et de son
environnement :
Procéder à l’évaluation complète de la situation;
Valider son choix, comment en est-elle venue à cette
décision;
Enseigner à Marie-Anna quelques techniques de
communication;
Informer Marie-Anna à propos des ressources disponibles
(aide juridique, aide alimentaire, etc.);
Si nécessaire, accompagner Marie-Anna vers une ressource
communautaire d’hébergement.
8. Quelles interventions Sophie propose-t-elle?
Afin que Marie-Anna puisse rester à l’école et continuer son
projet :
Elle s’assure auprès de l’école que ses absences soient
motivées et qu’on accepte une certaine souplesse dans
son cas;
Elle rencontre ses enseignants pour avoir un portrait de son
évolution scolaire et pour qu’ils gardent aussi une certaine
souplesse (si travaux en retard par exemple);
Elle offre un suivi hebdomadaire à Marie-Anna pour voir
l’évolution de sa situation personnelle jusqu’à son
rétablissement.
9. ON EST
12 000
TRAVAILLEURS SOCIAUX
ET
ON T’ATTEND!
10. Isabelle, travailleuse sociale
CSSS Tulattavik de l’Ungava
Isabelle rencontre Betsy, 16 ans. Son père est
décédé quand elle avait 10 ans; elle vit avec sa
mère qui a des problèmes de consommation
d’alcool. Elle a verbalisé des idées suicidaires à
l’école.
Comment aborde-t-elle la situation?
11. Isabelle identifie d’abord les aspects les plus
importants de sa cliente et de son environnement :
Elle fait une première intervention de crise à l’école afin de
s’assurer que Betsy ne met pas sa vie en danger et s’assure
qu’elle ait un toit sécuritaire pour les prochains jours;
Elle développe un lien de confiance avec Betsy en la côtoyant
dans différentes activités au village et à l’école;
Elle collabore étroitement avec la directrice de l’école et la
« student counsellor » de l’école, la mère, les grands parents de
Betsy, les infirmières de la clinique médicale;
Elle invite Betsy à venir la rencontrer à sa guise à la clinique.
12. Quelles interventions Isabelle propose-t-elle?
Procéder à l’évaluation complète de la situation;
Faire avec Betsy un pacte de non passage à l’acte, établir un
filet de sécurité avec Betsy si les idées suicidaires revenaient;
S’assurer de sa sécurité et évaluer son COQ (comment, où,
quand);
Établir un plan sécuritaire, voir avec elle si un membre de sa
famille peut l’héberger;
Avec l’accord de Betsy, une rencontre avec sa mère pourrait
être envisagée.
13. Quelles interventions Isabelle propose-t-elle?
D’abord, un suivi dans les 24 heures; par la suite, des
rencontres hebdomadaires pour inviter Betsy à verbaliser ses
souffrances, à comprendre pourquoi elle en est là et
reprendre confiance en elle;
L’accompagner vers des services médicaux au besoin avec
l’aide de l’infirmière de la clinique;
La référer à la pédopsychiatre lors de sa prochaine visite;
Faire un signalement à la DPJ si la situation ne s’améliore pas
au cours des prochains jours.
14. ON EST
12 000
TRAVAILLEURS SOCIAUX
ET
ON T’ATTEND!
15. Nadia, travailleuse sociale
Centre de la famille – Base militaire Valcartier
Nadia rencontre Johanne, conjointe de militaire et
mère de 2 enfants. Johanne vit des difficultés
depuis le départ de son conjoint en mission à
l’étranger.
Comment aborde-t-elle la situation?
16. Nadia identifie d’abord les aspects les plus
importants de sa cliente et de son environnement :
Elle identifie d’abord les aspects spécifiques à la réalité
militaire, en lien avec une absence prolongée;
Quelle est l’expérience de Johanne face à la réalité
militaire?
La famille a-t-elle déjà vécu une absence prolongée?
Quelles sont les sources de stress de Johanne liées au
déploiement de son conjoint à l’étranger?
17. Nadia identifie d’abord les aspects les plus
importants de sa cliente et de son environnement :
La situation a-t-elle un impact sur le fonctionnement de Johanne?
Quel est son état de santé physique et psychologique?
Quelle aide reçoit-t-elle de son réseau social / du conjoint
absent?
Comment se déroule les communications?
Comment se déroule la gestion du quotidien?
Connait-elle / utilise-t-elle les services du Centre de la
famille Valcartier?
Y a-t-il lieu de la référer vers d’autres ressources spécialisées?
18. Nadia identifie d’abord les aspects les plus
importants de sa cliente et de son environnement :
En quoi la situation a un impact sur les enfants?
Y a-t-il eu des changements importants dans la routine et la
discipline?
Y a-t-il eu des changements de comportements / réactions
chez les enfants?
Johanne est-elle en mesure de répondre aux besoins des enfants?
Y a-t-il lieu de lui offrir du répit?
En quoi la situation a un impact sur la poursuite du déploiement?
Est-ce que la problématique nécessite d’envisager une
demande de rapatriement?
19. Quelles interventions Nadia propose-t-elle?
Procéder à l’évaluation complète de la situation;
Transmettre à Johanne les informations en lien avec un
déploiement :
Cycle du déploiement,
Réactions communes des enfants,
Réalité des militaires en théâtre opérationnel, etc.;
Identifier avec elle des solutions concrètes pour faciliter le
fonctionnement individuel, conjugal et familial selon les besoins;
Faire le lien avec les services internes du Centre de la famille
Valcartier et les ressources militaires / civiles.
20. ON EST
12 000
TRAVAILLEURS SOCIAUX
ET
ON T’ATTEND!
21. Suzanne, travailleuse sociale
Hôpital Sacré-Coeur, service de psychiatrie
Suzanne rencontre Thomas, 11 ans et sa famille.
Thomas souffre de problèmes d’anxiété.
Comment aborde-t-elle la situation?
22. Suzanne identifie d’abord les aspects les plus
importants de son client et de son environnement :
Qu’est-ce que les parents ont déjà fait par rapport à la situation?
Renforcer les comportements adéquats;
Évaluer les forces des parents;
Quel est le degré de désorganisation de la famille?
Est-ce que le couple se soutient mutuellement?
Est-ce que la fratrie est très perturbée par les
comportements de l’enfant?
Dédramatiser, désamorcer, élaborer des pistes de travail;
Élaborer un plan d’action en accord avec le médecin
traitant.
23. Suzanne identifie d’abord les aspects les plus
importants de son client et de son environnement :
Le couple a-t-il eu recours à d’autres ressources avant de nous
consulter? (psycho-éducatrice de l’école, CLSC… );
Doit-on faire le suivi à l’hôpital ou au CLSC?
Quelles sont les moyens à donner dans un court laps de temps ?
(petit bouquin à lire (parents enfant) respiration… relaxation…).
24. Quelles interventions Suzanne propose-t-elle?
Procéder à l’évaluation de la situation famille (couple
parental);
Dégager les forces de la famille; son degré de désorganisation;
En informer le médecin;
Accompagner la famille dans un plan d’action (en
collaboration avec d’autres professionnels) afin d’élaborer des
rencontres thérapeutiques où Suzanne sera responsable de la
partie « parents ».
25. ON EST
12 000
TRAVAILLEURS SOCIAUX
ET
ON T’ATTEND!
26. Yan, travailleur social
Organisme communautaire en justice alternative
Yan rencontre Alex, 15 ans, qui a commis un acte
criminel, lors d’une séance de médiation pénale
en compagnie de la victime.
Comment aborde-t-il la situation?
27. Yan identifie d’abord les aspects les plus importants
de son client et de son environnement :
Rencontre préparatoire avec l’adolescent et la victime :
Vérifier leur intérêt à participer à l’exercice;
Les informer des règles et objectifs du processus;
Expliquer en quoi ce processus leur permet d’échanger et
éventuellement de convenir de mesures réparatrices (accord);
Instaurer un climat de confiance;
Identifier les attentes;
Évaluer les sources de déséquilibre et, le cas échéant, préparer
les parties en conséquence;
Organiser la rencontre de médiation.
28. Yan identifie d’abord les aspects les plus importants
de son client et de son environnement :
Les deux parties acceptent-elles librement de participer au
processus de médiation et le font-elles de bonne foi?
L’adolescent comprend-il que le non respect des termes de
l’accord peut avoir des répercussions légales pour lui?
Est-ce que les parents de l’adolescent supportent leur enfant
dans sa démarche de médiation?
29. Quelles interventions Yan propose-t-il?
Il s’assure que les parties sont toujours volontaires à participer au
processus de médiation;
il anime la séance de médiation (échange, recherche de
solutions, prise de décision, conclusion, etc.);
Il s’assure que les parties sont satisfaites de la rencontre et fait le
suivi sur le respect de l’entente prise par les parties;
Il rédige un rapport à l’intention du délégué à la jeunesse faisant
état de la réalisation ou non de la mesure par l’adolescent.
30. ON EST
12 000
TRAVAILLEURS SOCIAUX
ET
ON T’ATTEND!
31. Judith, travailleuse sociale
Centre d’aide aux victimes d’actes criminels
Judith rencontre Roger, victime de vol et de
séquestration. Roger a une assignation à
comparaître comme témoin lors du procès. Les
faits ont eu lieu il y a déjà 2 ans.
Comment aborde-t-elle la situation?
32. Judith identifie d’abord les aspects les plus
importants de son client et de son environnement :
Qu’est-ce que la personne ressent en étant dans l’obligation de
jouer son rôle de citoyen témoin?
Retour sur les contacts reçus par les services INFO VAV et
CAVAC INFO;
Répondre aux questions d’informations que la personne
victime désire afin de faciliter son témoignage;
Expliquer le rôle de chaque acteur dans le système
judiciaire.
33. Judith identifie d’abord les aspects les plus
importants de son client et de son environnement :
Quel est le degré de stress post-traumatique de la personne
victime suite à cet acte criminel?
Dans quel état mental est-elle?
Est-ce que ses proches vivent des conséquences à la suite
de ce traumatisme?
Est-ce que son réseau social est soutenant?
Favoriser les échanges entre le policier, le procureur aux
poursuites criminelles et pénales et la victime;
Agir comme facilitateur dans la démarche;
Encourager la personne victime à reprendre son pouvoir d’agir.
34. Quelles interventions Judith propose-t-elle?
Accueillir la victime et vérifier ses besoins ici et maintenant;
Normaliser l’état de nervosité que la victime ressent face au
témoignage à rendre;
Inviter le policier au dossier à faire relire la dénonciation faite par
la victime deux ans plus tôt;
Favoriser la rencontre du PPCP avec la victime et l’inviter à lui
partager ses besoins;
Accompagner la victime dans la salle de cour durant le procès;
Faire un retour sur le témoignage rendu en dégageant les forces
mises en place par la victime.
35. ON EST
12 000
TRAVAILLEURS SOCIAUX
ET
ON T’ATTEND!
36. Sylvain, travailleur social
Centre d’intervention de crise en santé mentale
Sylvain rencontre Joanie et sa fille Amélie. Amélie
a des idées suicidaires depuis la séparation des
ses parents.
Comment aborde-t-il la situation?
37. Sylvain identifie d’abord les aspects les plus
importants de sa cliente et de son environnement :
Il accueille la mère et explore des éléments liés à sa situation
de crise:
il établie un lien de confiance et une relation de
collaboration;
valide les émotions pour baisser le niveau d’anxiété;
Évalue rapidement la présence d’un danger qui
remettrait en cause la sécurité de la mère ou celle de
son enfant.
38. Sylvain identifie d’abord les aspects les plus
importants de sa cliente et de son environnement :
Quel est le niveau de désorganisation de la mère ainsi que la
gravité de la situation?
Présence de facteurs de risques (antécédents suicidaires) et de
facteurs de protection (soutien social, aide pour l’éducation de
son enfant) dans le passé récent de la mère;
Comment son enfant est-il affecté par la situation?
Quelles sont les forces et compétences de Joanie?
Comment a-t-elle tenté de gérer la crise actuelle?
Dans quelle mesure se sent-elle capable d’éviter le passage à
l’acte suicidaire?
39. Quelles interventions Sylvain propose-t-il?
Procéder à l’évaluation de la situation de crise et à l’estimation de
la dangerosité;
Aider la mère à gérer la situation dans une perspective de
réappropriation de pouvoir et de contrôle sur sa vie;
Négocier avec l’entourage d’Amélie un plan d’action qui
assurera la mise en place d’un filet de sécurité visant à prévenir le
passage à l’acte;
Assurer un suivi et accompagner la mère vers d’autres ressources
ou services, au besoin.
40. ON EST
12 000
TRAVAILLEURS SOCIAUX
ET
ON T’ATTEND!
41. Josée, travailleuse sociale
Deuil-Jeunesse
Josée rencontre William, 9 ans, dont le père est
décédé il y a deux semaines.
Comment aborde-t-elle la situation?
42. Josée identifie d’abord les aspects les plus
importants de sa cliente et de son environnement :
Elle établit un climat de confiance;
elle se présente, lui explique son travail, son rôle;
elle lui demande de se présenter, elle s’intéresse à ses
activités favorites, de l’école, de ses qualités, de ses
amis;
elle identifie le besoin de William et son désir de recevoir
de l’aide;
elle lui sourit et aborde délicatement le sujet de la mort
de son papa…
43. Quelles interventions Josée propose-t-elle?
Elle procède à l’évaluation complète de la situation de William
en le rencontrant, en rencontrant sa mère et en discutant
avec son enseignant;
Elle identifie les agents de stress, les facteurs de risques et les
facteurs de protection à l’aide de grilles afin de bien situer le
deuil de William à ce moment;
Elle offre des outils et des informations à la mère de William
concernant les particularités du deuil chez les enfants, pour
l’aider à bien l’accompagner et pour la rassurer.
44. Quelles interventions Josée propose-t-elle?
Elle explore la perception de William au sujet de la mort et de la
vie pour comprendre ce qu’il vit;
Elle outille son enseignant pour l’aider à bien l’accompagner;
Elle accompagne William et sa mère au rythme de leurs besoins
en établissant de petits objectifs afin de résoudre les difficultés
du moment;
Elle s’assure de l’évolution du deuil;
Elle inscrit William dans un groupe de thérapie et de soutien
pour enfants endeuillés afin de briser son isolement et de l’aider
dans son cheminement.
45. ON EST
12 000
TRAVAILLEURS SOCIAUX
ET
ON T’ATTEND!
46. Michael, travailleur social
Institut Raymond-Dewar
Michael rencontre Dimitri, adulte sourd. Dimitri
a été victime de discrimination lors d’une
démarche administrative.
Comment aborde-t-il la situation?
47. Michael identifie d’abord les aspects les plus
importants de son client et de son environnement :
Il demande à Dimitri d’élaborer un peu plus concernant les
motifs d’insatisfaction :
Quels en sont les impacts?
Dimitri peut-il expliquer (avec le langage LSQ) l’historique des
événements?
Peut-il expliquer ce que l’organisme a fait pour l’aider?
Est-ce que les démarches ont apporté du soutien?
Dimitri serait-il d’accord à ce que Michael contacte l’organisme
pour compléter les informations et tenter de trouver une
solution?
48. Quelles interventions Michael propose-t-il?
La situation apparaît plus complexe que prévu; Michael
demande une évaluation plus approfondie;
Il procède à une évaluation sociale de type socio-historique
avec génogramme, l’historique de la surdité et les réseaux social
et familial de Dimitri;
Il rencontre ses proches;
Réfère Dimitri pour des évaluations plus poussées au plan
intellectuel et de la santé mentale, avec expertise en surdité;
Réfère Dimitri avec un organisme pour réintégration avec soutien.