Madagascar vu de l’intérieur est un livre en deux volumes : l’eau et la terre représentant les deux éléments principaux de la cinquième plus grande île du monde de près de 600 000 km2 et 5 000 kilomètres de côtes. Réalisé par Pierre-Yves Babelon, il a nécessité 7 ans de prises de vues et 3 ans de préparation.
Ce livre n’est pas un récit de voyages mais réalisé en immersion totale avec la nature, la population et ses cultures, d’où le titre de ce livre « vu de l’intérieur ».
Madagascar vu de l’intérieur est fait de contrastes. Pas seulement dans les images mais contraste entre la terre et l’eau, contraste entre les populations, contraste entre les cultures, contraste entre le noir et blanc et la couleur.
Une partie des bénéfices de ce livre est versée à l’association Aïna, enfance et avenir, une ONG française qui œuvre pour les enfants démunis à Madagascar.
Voir ce livre sur Blurb : http://bit.ly/mvi-2
Voir sur Amazon.com : http://bit.ly/mvi2-amazon
2. MADAGASCAR
VU DE L’INTÉRIEUR
Pierre-Yves Babelon
Volume 2 : l’Eau
Remerciements à :
Guillaume Pousse, Geneviève et Rudy, Christophe de Comarmond, Marcello Spadoni, Daniel Lozes,
Fifou Mayer, Damien Salles, Françoise Fortin Chan, Alain Rasoamiaramanana, Laurent Bettex,
Alain Magnani, Nicolas Martin, François Gely, Peter Gregor, Michèle Cotsoyannis
et Jean de Heaulme qui m’ont fourni la logistique indispensable à la réalisation de ces photos.
3. SOMMAIRE
Île étrange, presque magique
Subtil mélange entre Asie et Afrique, Madagascar représente une
grande diversité humaine dont les véritables origines attendent
encore d’être percées à jour. Pays du « mora mora », où le temps
semble s’être arrêté et où la vie quotidienne ne montre aucun
sentiment d’urgence. Ici, le temps possède encore une autre
dimension, loin des exigences et des contraintes de la civilisation
moderne. Sur la grande île, il faut apprendre à prendre son temps
et à développer la patience…
Une nature unique au monde
Madagascar « l’île rouge » par sa terre de couleur latérite ;
Madagascar « l’île verte » par ses forêts tropicales luxuriantes ;
Madagascar « la belle » par ses petites îles aux plages de sable blanc
immaculé et aux eaux cristallines ; Madagascar « l’île nature » par sa
faune et sa flore qui présentent de grandes variétés, mais surtout
comptent des animaux et des plantes endémiques et uniques au
monde. Les paysages sont splendides et partout différents.
Un peuple hospitalier
Madagascar ne se résume pas à sa nature unique, c’est aussi sa
population. L’aspect humain et culturel est riche de diversité : des
groupes ethniques d’horizons si différents avec leurs croyances
et leurs cérémonies traditionnelles encore très ancrées, dont
une grande partie étroitement liées à la nature. Les habitants,
de tradition séculière, ont appris à tirer leur subsistance de leur
environnement. Dans les villages de brousse, l’habitat reste de
type traditionnel : cabane en bois sur pilotis ou maison avec murs
de pisé et toitures en fibres végétales. La vie s’harmonise entre
simplicité et rusticité, loin de tout modernisme.
Aline Rakotoson Babelon
MADAGASCAR
Voyage au pays des Vezo 4
Au fil du fleuve Tsiribihina 30
La baie de Diego Suarez 50
Le canal des Pangalanes 64
Les goélettes de Belo sur Mer 96
Poussières d’îles de Nosy Be 104
La baie d’Antongil 140
4. VOYAGE AU PAYS
DES VEZO
Faire glisser la pirogue sur
le sable le soleil à peine
levé, hisser le mât et la vergue,
trouver le bon passage parmi
les vagues, ce sont là des gestes
ancestraux refaits chaque
jour. Aujourd’hui comme jadis,
les techniques de pêche sont
restées les mêmes à savoir la
traîne, le filet, et le trident. Un
hameçon suffisamment costaud
fixé à un fil de nylon lesté d’un
bout de fer rond, un morceau de
papier aluminium découpé dans
un paquet de cigarettes en guise
de leurre en attendant d’avoir
d’autres appâts, les muscles né-
cessaires pour remonter le thon
ou l’espadon. Le pêcheur Vezo
connaît le moment précis et le
geste sûr pour l’estocade finale
où il plantera son trident.
54
7. Les Vezo croient en une sorte de
divinité régnant sur la mer. Tout
autant que sur la terre, il existe
sur ces immensités des endroits
sacrés, ou «fady», et des rites à
observer sous peine d’encourir
les pires malheurs.
Les Vezo sont un peuple de
pêcheurs-nés. La chasse-collecte
«mihake» se pratique dans la
zone des récifs. On y cherche
surtout les poulpes «orita» et
quelques poissons de récifs, les
gonades d’oursin «soke», les
coquillages «tsakody» ou encore
les holothuries «zanga».
1110
8. 1312
A gauche : enfants
grimpant la dune
de Salary.
En haut à droite :
Jeune Vezo jouant avec
une réplique de la
pirogue à balancier de
son père pêcheur.
En bas à droite : enfants
se baignant dans le lagon
à Ankasy
10. La pirogue à balancier « laka » est deve-
nue l’image emblématique des pêcheurs
Vezo qui les emmène au large et parfois
même très loin de leurs villages d’origine
pendant la saison sèche.
La coque est creusée dans du farafatse,
un bois très léger qui rappelle le balsa.
Les voiles, souvent confectionnées de
sacs de riz, deviennent alors des tentes
le temps d’un arrêt.
1716
12. 2120
A gauche : Pêcheurs près
du rivage dans le lagon
d’Ambatomilo.
En haut au centre : Pêche
au filet près d’Ankasy.
En bas au centre :
Pêcheur Vezo dans sa
petite pirogue à
balancier.
Ci-contre : Silhouette
de pêcheur montant sa
voile à Ifaty.
13. En haut à gauche :
pêcheurs Vezo en
repérage dans le lagon
En haut au centre et à
droite : pirogue à balancier
traditionnelle
En bas à gauche : enfant
Vezo et sa pirogue
En bas au centre : filet
artisanal
2322
14. Les pêcheurs Vezo connaissent
maintes techniques de pêche : le filet
comme la senne de mer, l’hameçon,
mais aussi la plongée en apnée pour
débusquer au harpon les poissons
cachés dans les crevasses. Les enfants
sautent à l’eau équipé uniquement
d’un masque et font signe au pêcheur
dans la pirogue lorsqu’ils repèrent du
poisson ; le pêcheur jette alors son
filet. Souvent, la récolte est maigre.
2524
16. A gauche : contre
jour à Anakao
En haut au centre:
coucher de soleil à
Ankasy
En bas au centre :
coucher de soleil à
Anakao
A droite : coucher
de soleil à Itampolo
2928
17. AU FIL DU FLEUVE
TSIRIBIHINA
La Tsiribihina est un fleuve
qui traverse les régions de
Bongolava, Bemaraha et
Menabe, pour se déverser par
un grand delta dans le Canal
du Mozambique à quelques
50 kilomètres au Nord de
Morondava, à l’Ouest de
Madagascar.
Autrefois la Tsiribihina et ses
affluents s’animaient surtout
du va et vient des chalands
désenclavant les plantations
de tabac. Suite à l’arrêt de
l’activité, ces mêmes embar-
cations ont été conservées et
aménagées pour le transport
de passagers. C’est une des
principales attractions
touristiques du pays.
3130
18. Durant les 3 à 4 jours de
descente du fleuve, le
temps s’arrête. Seul le
bruit des moteurs des
barges pourra affecter la
sérénité de l’endroit,
où dans une nature
tropicale luxuriante,
cascades aux eaux
cristallines et paysages
somptueux, évoluent
lémuriens, tortues,
caméléons, hérons,
canards sauvages et
autres oiseaux exotiques,
et bien sûr l’embléma-
tique crocodile du Nil qui
est à l’origine du nom de
ce fleuve « tsy robohina,
où l’on ne plonge pas ».
3332
19. En haut à droite et au
centre : hérons blancs
En vas à gauche : envol de
canards sauvages.
A droite : Envol de hérons
sur les rives de calcaire.
3534
20. La cascade de Nosy
Ampela et sa piscine
naturelle et ses eaux
cristallines.
3736
21. Dans les villages
hors du monde et
dépourvus de tout
modernisme contem-
porain qui bordent
la Tsiribihina, la vie
des Sakalava s’écoule
paisiblement à l’ombre
des kapokiers, baobabs
et manguiers.
Ici une famille tribale
dans son village de
maisons en falafy
prépare le manioc.
3938
22. 4140
Le peuple Sakalava
«ceux de la longue
plaine» fait partie des 18
ethnies présentes sur le
sol malgache.
Originaires de la province
d’Isaka (d’où le nom
saka) dans le Sud-Est
de la Grande Île, ils ont
progressivement migré
pour se concentrer sur
la côte Ouest et donner
naissance au Royaume du
Menabe, actuelle région
du même nom, traversée
par le fleuve Tsiribihina.
23. Le passage de voyageurs
est pour les locaux
l’attraction de la journée
et il est de tradition qu’ils
viennent après la tombée
de la nuit près des
campements, chanter
et danser au rythme des
kabôsy et autres
instruments de fortune.
4342
24. Le débarcadère de Belo sur Tsiribihina
est la dernière étape avant que le fleuve
n’entre dans un immense estuaire qui se
jettera dans le Canal du Mozambique. On
y croise des goélettes, des bateaux-taxi,
des piroguiers et des bacs plus ou moins
artisanaux qui permettent aux voitures
de traverser le fleuve et ainsi rejoindre la
piste qui mène à Morondava.
4544
25. Belo sur Tsiribihina,
ancien berceau de la
dynastie Sakalava du
Menabe.
En haut à gauche et en
bas au centre : la char-
rette à zébu et le moyen
de locomotion principal.
En haut au centre et en
bas à gauche : devantures
traditionnelles.
A droite : deux locaux
passentent le temps
devant une fresque
originale.
4746
26. A gauche : les marins
amarrent le chaland.
A droite : coucher du
soleil sur le fleuve
Tsiribihina.
4948
27. Située au niveau du Cap
d’Ambre à l’extrême Nord de
la Grande Île entre Océan Indien
et canal du Mozambique, la baie
de Diego Suarez est la deuxième
plus grande et plus belle baie
du monde après celle de Rio de
Janeiro, à tel point qu’on pourrait
y loger l’île de La Réunion voisine
et ses 2500 km2.
C’est dans l’immensité de la Baie
que deux navigateurs portugais,
Diogo Dias et l’Amiral Suarez,
auraient jeté l’ancre au début du
XVIe siècle à six ans d’écart. Deux
îlots à l’entrée du lagon de la Mer
d’Emeraude portent toujours
leurs noms.
Le pirate français Olivier Misson
et son compère le moine italien
Caraccioli y fondèrent à la fin
du XVIIè siècle Libertalia, une
république utopiste où bons et
repentis pourraient vivre libres
et égaux. Leur ville tout en bois
et protégée par deux batteries
de 40 canons avait été bâtie avec
l’aide de 300 hommes prêtés par
la reine d’Anjouan. Le non moins
célèbre pirate Tomas Tew finit par
se joindre à eux.
LA BAIE DE
DIEGO SUAREZ
5150
29. « La Mer d’Emeraude »,
ce lieu paradisiaque
d’une pureté cristalline,
surprenant par sa couleur
vert émeraude due aux
fonds sablonneux et à sa
faible profondeur, dans
laquelle évoluent tranquil-
lement tortues marines,
poulpes et raies manta.
Un charme sauvage,
troublé par un vol de
sternes, où le bleu pur du
ciel tranche avec le vert
turquoise du lagon.
5554
32. En 1827, sous le règne
de Georges IV, les anglais
pénétraient dans la baie
de Diego Suarez, sous le
commandement du
Capitaine Owen.
A quelques encablures
de là, le Windsor Castle
fut construit sur un petit
massif calcaire séparant le
Canal du Mozambique de
la baie, allait devenir un des
seuls souvenirs historiques
de leur passage.
Le but de cette construc-
tion était de prévenir le
commandement de Diego
Suarez de toute intrusion
depuis la côte Ouest. Une
garnison et une série de
batteries de canons étaient
installées en contre-bas, sur
la baie du Courrier.
6160
34. Les 665 kilomètres de
littoral rectiligne de l’Est entre
Tamatave et Farafangana où se
succèdent lacs, lagunes et rivières
navigables en font le plus long
canal du monde.
Le mot « pangalanes »,
francisation du mot malgache
ampangalana « où l’on prend en
charge », désignait les étroits
bancs de sable qui séparaient le
chapelet de lagons entre eux. Il
fallait débarquer les marchandises
sur les bancs de sable, les trans-
porter vers les rives du lac suivant
pour les embarquer de nouveau
vers les rives à venir, et ainsi de
suite… L’idée de les relier entre
eux pour obtenir une voie d’eau
pratique et sécurisée, à l’abri des
humeurs de l’océan, fut menée
par le Général Gallieni au début du
XXe siècle pendant la colonisation,
afin d’acheminer plus facilement
les épices produites dans le Sud-
Est vers le port de Tamatave.
Ici les reflets de la végétation luxu-
riante dans le canal à Akanin’ny
Nofy « le nid de rêve ».
LE CANAL DES
PANGALANES
6564
35. Les pirogues faisant aussi
office de taxi-brousse
ne semblent s’accorder
aucune pause dans leurs
courses silencieuses.
Le Canal est l’artère qui
désenclave les hameaux,
et permet d’écouler
les produits jusqu’aux
grandes agglomérations.
6766
36. 6968
Les Betsimisaraka
constituent la deuxième
plus grande tribu de
Madagascar et la plus
importante de la côte Est
entre Vohemar et
Mananjary.
C’est aux environs de
1720 que Ratsimilaho,
fils naturel (et supposé)
du pirate Thomas White
(aussi appelé Malato-
Tom) réussit à soulever
les Antavaratra (ceux
du Nord) et s’empara de
Fénérive. Ratsimilaho
se donna alors le nom
de Ramaromanompo et
selon la tradition orale fit
prêter un pacte de sang
aux principaux chefs de
tribus dans la presqu’île
d’Ambitsika près de la
ville de Mananara-Nord.
Ils étaient nombreux (be)
et jurèrent de rester à
jamais unis (tsy misaraka).
37. A gauche : danse traditionnelle
dans un village Betsimisaraka
A droite : les enfants attendent
la pirogue taxi pour l’école.
7170
38. A gauche : fin de journée
sur le lac Ampitabe
A droite : jeune pêcheur
et femme à la vaisselle
dans le canal.
7372
39. Tout au long du canal
et de ses berges, des
mangroves et une riche
flore aquatique :
Typhonodorum, Carex,
Cyperus, Fimbbristylis,
Mellaleuca et Scirpus,
ainsi que Nympheas,
Najas Nénuphars, Casua-
rinas, Cocos, Eucalyptus,
Raphia et l’arbre phare de
Madagascar, le ravinala,
« l’arbre à voyageur »,
symbole du pays, facile-
ment reconnaissable à
ses feuilles en éventail.
7574
40. A gauche : ouvrier sur son
radeau de bambous près
de Tamatave.
A droite : jeune fille sur un
radeau de transport de
bananes à Brickaville.
7776
41. Les balades sur le Canal
sont un voyage dans le
temps. Ici, rien a changé
depuis un siècle.
Le Canal se fraie un
chemin à travers la forêt
dans la plus grande
tranquillité.
Le ballet de piroguiers
est permanent.
7978
42. La vie s’écoule paisible-
ment dans les villages le
long du Canal.
Les maisons sont faites
de « falafy » et de vois, et
montées sur pilotis pour
prévenir des éventuelles
crues durant la saison
des pluies.
8180
44. L’activité de la pêche est
intense. Des forêts de
pièges à poisson, essen-
tiellement le tilapia, et de
herses servant à la cap-
ture des crevettes sont
disséminés, laissant à
peine le passage pour les
diverses embarcations.
8584
46. Anilavinany.
C’est ici que fit naufrage
en 1831 Jean Laborde,
futur grand industriel de
la Reine Ranavalona I.
Deux ancres y furent
découvertes en 1997, en
parfait état après avoir
séjourné un siècle et
demi sous terre.
8988
47. La vie sur la Baie
d’Andragnazavaka
et le Lac Mahela près
d’Anilavinany.
9190
48. Manambato et le mythique Lac
Rasoabe peu après Brickaville.
Un superbe plan d’eau composé
en fait de deux parties qui se
rejoignent : le lac Rasoabe au Sud,
et le lac Rasoamasay au Nord.
Endroit paradisiaque dans un
environnement où tout est pure-
té, Rasoabe est un réservoir de
vivres pour les villageois tout en
se prêtant aux activités nautiques
pour peu que l’on respecte ses
“fady” (tabous). De là partent
les navettes pour un autre lac,
Ampitabe, et un autre paradis,
Akanin’ny Nofy.
9392
49. A gauche et en bas à
droite :
Au centre en haut et en
bas :
9594
50. LES GOÉLETTES DE
BELO SUR MER
En 1861 le roi Radama II,
soucieux d’ouvrir son pays
sur l’extérieur, sollicite
Napoléon III pour l’envoi de
charpentiers de marine. C’est à
Ludovic Joachim et son frère,
deux marins bretons, que cette
mission de coopération tech-
nique est confiée. Ils s’installent
à Belo sur Mer, village de
pêcheurs à 80 km au Sud de
Morondava. Ainsi commence
l’histoire des goélettes de la
Côte Ouest.
Ces «vazaha» (étrangers)
proposant de fabriquer des
bateaux plus grands et plus
rapides enseignèrent leurs
connaissances aux Vezo, fameux
marins et habiles constructeurs
de pirogues à voile. Après leur
retour en France, les apprentis
devinrent à leur tour de
véritables maîtres-charpentiers
transmettant à leur savoir à
leur descendance.
9796
51. En haut à gauche et à
droite : une partie du
village de Belo sur Mer
sur une langue de sable.
En bas à gauche : le chan-
tier naval de Belo sur Mer 9998
54. POUSSIÈRES D’ÎLES
DE NOSY BE
ANosy Be tous les chemins
mènent à la mer, ou en
viennent. Même du haut des
300 m du Mont Passot, elle ne
manque pas de rappeler son
omniprésence et sa proximité
en offrant un panorama attei-
gnant l’Archipel des Mitsio au
Nord et les Îles Radama au Sud.
Vus de ce belvédère, les
couchers de soleil sur les eaux
du Canal de Mozambique
sont légendaires, il est même
conseillé d’encore rester après
la disparition de «l’œil du jour»
pour suivre les ultimes change-
ments de luminosité.
Les pages des magazines
parleront avec une inspiration
non feinte des plages bordées
de cocotiers et de villages de
pêcheurs, de la solitude des
baies et des criques, autant de
tableaux de Gauguin figés dans
leur beauté que seul anime la
course silencieuse des boutres
et pirogues.
105104
55. Boutres à voile
au large du port
d’Hell-Ville, chef
lieu de Nosy Be.
107106
56. 109108
Aux premières lueurs
du jour les villageois
alentour font glisser sur
le sable leurs pirogues
à balancier typique-
ment Sakalava, appe-
lées «tokam-panarina»,
creusées dans un tronc
et munies d’un flotteur,
toujours à droite.
Certaines servent de taxi
pour relier les différents
îlots, mais la plupart sont
destinées à la pêche
artisanale pour alimenter
les nombreux hôtels de
Nosy Be en poisson frais.
Thazard, dorade
coryphène, bonite,
barracuda, thon jaune,
carpe rouge, mérou...
certains plus chanceux
ramèneront dans leurs
filets un jobfish appelé
«poisson poulet» ou un
magnifique espadon
voilier, revendus le jour
même sur le marché
local.
57. A gauche et en bas à
droite :
Au centre en haut et en
bas :
Lever du jour
et sortie des
piroguiers sur le
bras de mer de
la presqu’île de
Nosy Faly.
111110
58. A gauche : le village de
pêcheurs de Nosy Faly
A droite : départ matinal
pour la pêche à Nosy Faly
113112
59. A gauche : jeune femme
Sakalava de Nosy Be en
habit traditionnel
« lambahoany »
A droite : couple de
paysans et leur charrette à
zébu dans l’intérieur de l’île.
115114
60. 117116
A gauche et au centre :
regards d’enfants
Sakalava.
En haut à droite et au
centre : Jeunes femmes
et leur masque de
beauté traditionnel
«Masonjoany» au bois de
santal.
En bas à droite : enfants
sur la plage d’Amporaha.
61. A gauche :
l’île de Nosy Vorona
En haut à droite :
l’île de Nosy Tanikely
En bas à droite :
l’île de Nosy Fanihy
119118
62. En haut à gauche :
plage de Nosy Fanihy
En bas à gauche :
plage d’Amporaha
A droite : plage d’Ankify
121120
63. A l’Est de la Grande Mitsio, près
de Nosy Toloa et Nosy Kely se
trouve Tsarabanjina « la Belle ».
Terre Sacrée des Sakalava,
elle concentre sur une
vingtaine d’hectares sa
végétation luxuriante et ses
plages immaculées.
Dans les rochers se réfugient
plusieurs espèces d’oiseaux
parmi lesquels des frégates, des
poules d’eau, des cormorans, et
surtout le très rare aigle
pêcheur ou « ankoay »,
un prédateur en voie
de disparition.
123122
65. À30 miles nautiques
au Sud de Nosy Be, au
large de la presqu’île
d’Ampasindava, Nosy
Iranja est en fait consti-
tuée de deux terres
reliées à marée basse
par une langue de sable
baignant dans les eaux
turquoises. 127126
67. Les Mitsio, à 45 miles au Nord-
Est de Nosy Be. Un archipel
volcanique constitué d’une île
principale, la Grande Mitsio
habitée par des pêcheurs et
des éleveurs Sakalava, et une
myriade de petits îlots dont ici
les Quatre Frères.
« A l’aube des temps, les dieux
avaient envoyé cinq «frères» à cet
endroit. L’un d’eux qui n’arrivait
pas à s’entendre avec les autres
décida un jour de partir. Le frère
qui lui était le plus proche se mit
à dépérir de chagrin, au point
que plus aucun oiseau ne vient s’y
nicher et que ses fonds paraissent
sans vie comparés à ceux des
autres. Celui qui est parti s’est
installé dans la Baie des Russes
où, comme à Diego Suarez, on
l’appelle le Pain de Sucre. Il a
oublié les Mitsio et ma foi,
la solitude lui réussit
plutôt bien... »
(légende malgache)
131130
68. Les rochers des Quatres
Frères de l’archipel
des Mitsio
133132
70. A Nosy Komba, les
nappes, napperons,
rideaux et robes ajourées
au point Richelieu sont
cousues localement à la
main par des couturières
de talent, reproduisant
des scènes et motifs
de la vie quotidienne
malgache.
137136
71. Nosy Fanihy «l’île des
chauves souris» est un
îlot sacré et inhabité au
large de la pointe Nord
de Nosy Be 139138
72. LA BAIE
D’ANTONGIL
La Baie d’Antongil serait
probablement le tout
premier lieu de peuplement de
Madagascar. Nosy Mangabe, par
exemple, possède des indices
de présence humaine datant au
moins du 5ème siècle, quelques
1000 ans avant les naviga-
teurs hollandais dont certains
gravèrent leurs noms sur les
rochers.
Aujourd’hui les populations
naviguent entre la beauté
immaculée de leur région et un
enclavement dont, avec
la patience nécessaire, on
commence quand même à
entrevoir le bout.
Ses lagons géants, ses îles
paradisiaques comme celle de
Sainte-Marie, et bien sûr la forêt
de Masoala, en font un sanc-
tuaire de la nature.
141140
73. La Buse, Tew, David
Williams, Thomas White,
Capitaine Kidd, tous ces
grands noms de la pira-
terie des XVIIe et XVIIIe
siècles ont, à un moment
ou à un autre établi leurs
quartiers sur l’île Sainte
Marie, certains choisis-
sant même de s’y installer
définitivement. Des ves-
tiges de leurs vaisseaux
gisent encore à quelques
mètres de fond autour de
l’île qui possède même
son cimetière des pirates. 143142
74. La cocoteraie à l’extrême
Nord de l’île Sainte Marie.
A l’horizon les côtes de la
Grande Île. 145144
75. 147146
A gauche : enfants
saint-mariens à
Ambodifototra.
En haut au centre :
piroguier au large de
Nosy Mangabe
En bas au centre :
pêcheur de l’île aux
Nattes
A droite : jeunes garçons
piroguiers dans les
canaux de Maroantsetra.
76. La vie des villages le long
de la RN5 qui longe la
baie d’Antongil de Ma-
roantsetra à Tamatave. 149148
77. En haut à gauche :
pirogue taxi dans les
canaux de Maroantsetra
En bas au centre :
bateau taxi dans la baie
de Mahalevona
En bas à gauche et à
droite : pirogue taxi
croisant le bac de
traversement des
rivières de la RN5 151150
78. Tampolo, réserve marine
en bordure de la forêt
et du Parc National de
Masoala (à droite), une
végétation luxuriante
plongeant dans la mer. 153152
79. Réflexions de la végata-
tion dans les canaux de
Maroantsetra, une des
villes les plus arosées de
Madagascar, tout au fond
de la baie d’Antongil. 155154
80. A gauche et en haut à
droite : traversée du pont
de bois de Maroantsetra
En bas à droite : piroguier
observant le coucher du
soleil sur les canaux de
Maroantsetra 157156
82. Dans la même série :
MADAGASCAR VU DE L’INTÉRIEUR
Volume 1 : la Terre
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83. Ce livre n’est pas un récit de voyages
mais réalisé en immersion totale avec la nature,
la population et ses cultures durant 7 années,
d’où le titre de ce livre « vu de l’intérieur ».
Madagascar vu de l’intérieur est fait de contrastes.
Pas seulement dans les images mais contraste entre
l’Eau et la Terre, thème du premier ouvrage de cette
série, contraste entre les populations, contraste
entre les cultures, contraste entre
le noir et blanc et la couleur.
Bonne consultation.
Pierre-Yves Babelon.
MADAGASCAR VU DE L’INTÉRIEUR - Volume 2 : l’Eau