1. La start-up Cem’In’Eu défie les géants du ciment
Sur ce marché très concentré, cette start-up de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) envisage une
nouvelle approche industrielle et commerciale. Elle prévoit d’installer un réseau de sept
broyeurs, au plus près des utilisateurs de ciment.
mercredi 31 janvier 2018
524 mots
USINENOUVELLE.COM-INFO-WEB—FRANCE—BTP - CONSTRUCTION
Cem’In’Eu ouvrira en mai 2018 sa
première cimenterie, Alienor Ci-
ments, à Tonneins (Lot-et-Garonne).
Le groupe réalisera là un investisse-
ment de 18 millions d’euros pour une
capacité annuelle de 240 000 tonnes
de ciment sur un marché estimé à 3
millions de tonnes. D’autres projets,
d’un montant comparable, suivent
puisque l’entreprise entend implan-
ter, à raison d’un par an, cinq
broyeurs dont deux à l’étranger, au
sud-est de Londres et en Pologne.
Montreuil-Bellay pour l’Ouest
En France, les sites définis avec Re-
gional Partner, sont Chalon-sur-
Saône (Saône-et-Loire), Portes-lès-
Valence (Drôme) et Montreuil-Bellay
(Maine-et-Loire), dont l’unité bapti-
sée Val de Loire Ciments couvrira
pour le Grand Ouest et éventuelle-
ment la région parisienne, Mul-
house-Ottmarsheim, pour l’est, l’Al-
lemagne et la Suisse. Sur chaque uni-
té, 30 emplois verront le jour. Les
sites étrangers feront l’objet d’al-
liances avec des acteurs locaux. Fon-
dée à Saint-Nazaire en 2014,
Cem’In’Eu entend exister sur un
marché du ciment concentré aux
mains de multinationales. "L’idée est
d’apporter une alternative à ces
grands fournisseurs", mentionne
Vincent Lefebvre, co-fondateur de
Cem’In’Eu après avoir été lui-même
dirigeant d’Holcim, en France puis en
Espagne.
Innovation industrielle
D’un point de vue industriel,
Cem’In’Eu se distingue par de petites
unités compactes et standardisées si-
tuées à l’intérieur des terres au plus
près de bassins économiques régio-
naux. A la différence des grandes ci-
menteries portuaires, l’entreprise ne
fabriquera pas le clinker, matière
première du ciment fait de calcaire
et d’argile, en surproduction au plan
mondial. Elle l’importera sous forme
conteneurisée pour ne réaliser que la
partie suivante du process : le mé-
lange du clinker et du gypse puis le
broyage et le conditionnement : 2/3
en vrac et 1/3 en sac.
"Chaque unité desservira un marché
à 250 kilomètres à la ronde", men-
tionne Vincent Lefebvre, décrivant
un outil modulaire, compact, sur 2,5
hectares, ce qui doit faciliter son ac-
ceptabilité. L’installation est de sur-
croît démontable au besoin. Le
gypse, sera importé via une base lo-
gistique située à Sète, puis acheminé
par voie fluviale ou par le rail, chaque
site étant embranché.
Innovation commerciale
Sur le plan commercial, Cem’In’Eu
ne vise pas les grands opérateurs du
BTP mais une clientèle d’indépen-
dants parmi les fabricants de béton
prêt à l’emploi, les producteurs d’élé-
ments préfabriqués et les utilisateurs
finaux, dont le maçon sur son chan-
tier. Sur chaque bassin économique,
la société vise une part de marché de
l’ordre de 6 à 7 %, chaque broyeur
installé devant générer un chiffre
d’affaires de l’ordre de 30 millions
d’euros. Le financement du projet est
organisé par Pergam. Ce spécialiste
de la gestion de portefeuille et du pri-
vate equity, dirigé par Olivier Com-
bastet, a déjà levé 33 millions d’euros
auprès de family office et d’entrepre-
neurs indépendants, ce tour de table
devant atteindre 40 millions d’eu-
ros.■
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