ETUDE RETROSPECTIVE DE GOITRE MULTIHETERONODULAIRE TOXIQUE CHEZ L’ADULTE, A P...
Indicateurs de santé, cours pour pharmaciens cinquième année 2017
1. Les indicateurs de
santé
DrAli AIT-MOHAND, Maître-assistant
Faculté de médecine, Département de pharmacie
Université Mouloud MAMMERI de Tizi-Ouzou
ali.aitmohand@ummto.dz
2. Objectifs
1. Définir les différents indicateurs
démographiques et calculer leurs taux
correspondants
2. Définir les différents indicateurs
épidémiologiques (morbidité et
mortalité) et calculer leurs taux
correspondants
2
3. I. Introduction
Les indicateurs de santé sont à l’acteur de santé publique ce que
les signes et les symptômes sont au clinicien
Ils définissent l’état de santé d’une population
Ils sont généralement exprimés sous forme de taux
Ce sont des instruments de mesure qui permettent de quantifier et
de rendre comparables les informations
Idéalement, l’indicateur doit être :
simple
facile à obtenir
fidèle et reproductible
sensible et spécifique
3
4. I. Introduction
On distingue les indicateurs directs et indirects:
Les indicateurs directs mesurent directement l’état
de santé de la population (indicateurs
démographiques, indicateurs de mortalité et de
morbidité).
Indicateurs positifs : qualité de vie, fécondité …
Indicateurs négatifs : mortalité, morbidité …
Les indicateurs de santé indirects évaluent des
facteurs dont l’amélioration a des effets bénéfiques
sur l’état de santé sans traduire directement l’état
de santé.
Exemple: conditions de vie, taux d’urbanisation, taux de
raccordement au réseau hydraulique, etc.
4
5. II. Proportion, ratio, taux, indice…
Proportion : rapport dans lequel le numérateur est
inclus dans le dénominateur
Ratio : rapport où numérateur et dénominateur
appartiennent au même ensemble mais l’un n’est
pas inclus dans l’autre
Taux : mesure la probabilité de survenue d’un
événement
Indice : paramètre servant à estimer un taux dans
le cas où le dénominateur ne peut être
correctement mesuré
5
6. 2.1. Proportion
Rapport exprimant la fréquence relative, dans l'échantillon, des
sujets présentant une caractéristique donnée
Le numérateur est inclus dans le dénominateur
C’est une mesure statique
Une proportion est toujours comprise entre 0 et 1
Il s'agit d'un nombre sans dimension
Un pourcentage est une proportion multipliée par 100
Exemple : dans un échantillon de 180 décès, 1 est lié à une cause
accidentelle : la proportion de décès de cause accidentelle dans
l'échantillon est de 1 pour 180. Le pourcentage est de 0,55 %
6
7. 2.2. Ratio
Il s'agit du rapport des effectifs de deux modalités d'une même
variable
Numérateur et dénominateur sont disjoints
C’est une mesure statistique, définie à un instant ou pour une
période donnée, dans laquelle le temps n’intervient pas
Le numérateur n’est pas inclus dans le dénominateur
Le sex-ratio est le rapport numérique des sexes à la naissance
Exemple : soient 1000 sujets atteints d'une maladie M dont
200 hommes et 800 femmes, on calcule le sex-ratio :
Sex-ratio = nombre d’hommes atteints / nombre de femmes atteintes
= 200/800 = 0,25= 25%
7
8. 2.3. Taux
Un taux exprime le risque de survenue ou de présence d’un évènement ou
d’une maladie, avec ou sans unité de temps
Si le taux exprime un risque de survenue d’une maladie par unité de temps
(semaine, mois, année,…), il prend le nom de densité d’incidence
Le résultat d’un taux, quel que soit ce taux, peut être exprimé sous la forme
du nombre de cas pour 10n personnes:
le numérateur est le nombre d’événements recensés
le dénominateur est le nombre total de personnes susceptibles de contracter la
maladie ou de présenter l’événement
Ainsi, si dans les 24 heures qui suivent un repas à une cantine fréquentée
par 300 personnes, 30 présentent des signes d’intoxication alimentaire, le
taux de la maladie est:
30/300 = 0,10 = 10,0 % = 100,0 pour mille
Si parmi les 30 malades, 10 sont de sexe masculin, la quantité:
10/30 = 0,33 = 33,33 %
N’est pas évidemment pas un taux mais une simple fréquence relative
8
9. 2.4. Indice
Un indice est une pseudo-fréquence relative; c’est un substitut
d’une fréquence relative difficile à calculer
C'est le rapport de 2 événements différents
La fréquence relative des décès maternels par cause puerpérale
devrait se calculer ainsi:
nombre de décès maternels dus à une cause puerpérale
-------------------------------------------------------------------------
nombre total de femmes ayant accouché
Cependant, le dénominateur de cette fréquence peut être difficile
à déterminer. Car si on connait généralement bien le nombre de
femmes ayant accouché d’un bébé vivant, on maîtrise plus mal
l’effectif des femmes ayant accouché d’un enfant mort-né. La
déclaration d’un accouchement d’un enfant mort-né est liée à la
qualité des services.
9
10. 2.4. Indice
Ainsi, faute de pouvoir calculer une véritable fréquence relative des
décès maternels par cause puerpérale, on propose l’indice suivant:
nombre de décès maternels dus à une cause puerpérale
---------------------------------------------------------------------
nombre de naissances vivantes
Le dénominateur de ce rapport réfère aux naissances vivantes qui
sont généralement bien déclarées
Cet indice n’est pas une fréquence relative (le numérateur n’est pas
compris dans le dénominateur) ni un ratio (les composantes du
rapport sont deux évènements distincts)
Exemple :
Indice lit-population = nombre de lits dans les structures hospitalières /
taille de la population
10
11. III. Indicateurs démographiques
Contribuent à évaluer la santé d’une collectivité
Ne doivent jamais être interprètes isolement :
Ex : Un taux de natalité élevé dans une population ne
constitue pas un indicateur de bonne santé si en
même temps l'espérance de vie est faible et la
morbidité élevée parmi la population
11
12. 3.1. Pyramide des âges
Double histogramme représentant, à
un moment donné, pour chaque sexe,
la distribution par âge (en ordonnée)
d’une population, les effectifs étant en
abscisses
Toutes les personnes sont classées
selon le nombre d’années complètes
de vie
L’effectif d’un groupe d'âge, ou la
proportion correspondante, doit être
représenté par la surface (et non la
longueur) d’un rectangle;
Les axes verticaux de la pyramide
sont de ce fait séparés en segments
de longueur proportionnelle à
l’étendue des intervalles d'âge
12
13. 3.1. Pyramide des âges
Résumé des principales caractéristiques démographiques d’une
population:
Sa natalité récente: largeur de la base de la pyramide
Son vieillissement: rétrécissement du sommet de la pyramide par
rapport à la base
Les principaux faits historiques ayant eu un retentissement
démographique (guerres mondiales, migrations)
Permet une estimation indirecte des problèmes de santé selon l'âge et le
sexe:
Sommet rétréci : importance de la mortalité et des maladies chroniques
invalidantes
Place des femmes de 15-49 ans : importance des problèmes liés à la
grossesse et la naissance
Base rétrécie : importance des problèmes de la petite enfance (maladies
infectieuses)
Forme générale traduit les caractéristiques évolutives de la
population:
Pyramide : population jeune à forte natalité et forte mortalité (pays en
voie de développent)
Losange : population à croissance lente après un accroissement rapide
(Suède, France)
13
20. - Pyramide des âges de la population
algérienne en 2018
20
21. 3.2. Rapport de dépendance, Indice de
vieillissement
La structure par âge de la population fait distinguer trois grands groupes:
0 -14 ans = enfants
15 – 64 ans = adultes d'âge actif
65 ans et plus : personnes âgées
Le rapport de dépendance est le ratio de la somme du nombre d’enfants de
moins de 15 ans et du nombre de personnes âgées de 65 ans et plus, au
nombre de 15 à 64 ans
Indice de vieillissement est égal au nombre de personnes de 65 ans et
plus pour 100 enfants de moins de 15 ans. Il s’agit en fait d’un ratio
Intérêt:
Ces ratios suggèrent l’effort nécessaire en terme de protection sociale pour
répondre aux besoins des plus jeunes et des plus âgés, et les difficultés pour
financer cet effort lorsqu’il repose sur les « actifs » (système de répartition)
21
22. 3.3. Espérance de vie à la naissance
C’est la durée de vie moyenne d’une génération
Elle n’est connue qu’après le décès de la totalité
de personnes de cette génération:
L’enquête réalisée par l’Office National des
Statistiques (ONS), en 2008, a montré que
l’espérance de vie à la naissance était de 75,7 ans
74.9 ans pour les hommes
76.6 ans pour les femmes
22
23. 3.4. Années potentielles de vie perdues
Concerne population de 01 à 65 ans
Représente le nombre d’années de vie qu’un sujet,
décédé prématurément avant l'âge de 65 ans, n’a pas
vécu.
(65 – âge de la personne décédée = * années potentielles
de vie perdues)
Exemple : un individu décédé à l’âge de 30 ans a perdu
35 années potentielles de vie: 65 – 30 = 35 années
potentielles de vie
23
24. 3.5. Natalité et Fécondité
Natalité : c’est le nombre de naissances vivantes sur une
année.
Le Taux Brut de Natalité (TBN) est le nombre de naissances
vivantes rapporté à la population moyenne d’une zone géographique
pour une période donnée, ramenée à 1000 habitants.
Enquête ONS, 2008, Algérie :
Le nombre de naissances vivantes : 817 000
La population moyenne : 34 745 000 habitants
Taux brut de natalité (TBN) = (817 000/34 745 000) * 1000
Taux brut de natalité (TBN) = 23,5 ‰
Ne tient pas compte de la composition de la population
Ne permet pas donc des comparaisons de population
Doit être complété par le taux de fécondité
24
25. 3.5. Natalité et Fécondité
Fécondité : phénomène important conditionnant l’avenir
de la population, et évidemment de la reproduction
Le taux de fécondité par âge est le nombre annuels d’enfants nés
vivants de femmes d’un âge donné, rapporté à l’effectif moyen de
ces femmes, pour une année donnée
Taux global de fécondité (TGF) = Nombre de naissances vivantes
pendant l’année rapporté à la population moyenne des femmes de
15-49 ans pendant l’année
Les femmes âgées de 15-49 ans sont les femmes en âge de
procréer
Enquête ONS, 2008, Algérie :
Le nombre de naissances vivantes : 817 000
Le nombre de femmes en âge de procréer (15-49 ans) est de 9 895 376.
Taux global de fécondité (TGF) = (817 000/9 895 376) * 1000
Taux global de fécondité (TGF) = 82,56 ‰
C’est-à-dire 83 naissances pour 1000 femmes en âge de procréer
25
26. Tableau 1 : Population algérienne moyenne de
femmes, année 2008
Age Population de femmes /(10 000 habitants)
0-4 ans 488
5-9ans 415
10-14ans 470
15-19ans 526
20-24ans 551
25-29ans 498
30-34ans 398
35-39ans 343
40-44ans 294
45-49ans 238
50-54ans 196
55-59ans 152
60-64ans 103
65-69ans 93
70-74ans 75
75-79ans 53
≥ 80ans 48Source: ONS 2008
26
27. 3.5. Natalité et Fécondité
Nombre de femmes en âge de procréer (entre 15 et 49 ans) :
(526+551+498+398+343+294+238
= ------------------------------------------------------ * 34 745 000
10 000
2 848
= ------------- * 34 745 000
10 000
= 9 895 376 femmes en âge de procréer
27
28. 3.6. Accroissement naturel
C’est la différence entre l’effectif des naissances vivantes et celui de
l’ensemble des décès qui surviennent en une année dans une
population donnée
Taux d’accroissement naturel est défini par le rapport:
Accroissement naturel de la population en une année/population en
milieu de l’année
C’est aussi la différence entre le taux de natalité et le taux
brut de mortalité
TAN = Taux Brut de Natalité – Taux Brut de Mortalité
Enquête ONS, 2008, Algérie a donné un taux d’accroissement naturel =
1.91%
Taux Brut de Natalité = 23.5‰
Taux Brut de Mortalité = 4.41‰
Le Taux d’Accroissement Naturel (TAN) = 23.5 - 4.41= 19,09‰ =
1,91%.
28
29. 3.7. Taux brut de nuptialité
Taux brut de nuptialité = c’est le nombre de
mariages de l’année rapporté à la population du
milieu de l’année
Enquête ONS, 2008, Algérie:
Le nombre de mariages : 331 000
La population moyenne : 34 745 000 habitants
Taux brut de nuptialité = (331 000/34 745 000) *
100
Taux brut de nuptialité = 9,5 %
29
31. 4.1. Indicateurs de morbidité
Indicateurs qui décrivent la fréquence des
maladies
Deux mesures de fréquence importantes en
épidémiologie :
La prévalence
L’incidence
31
32. 4.1.1. Prévalence et Incidence
La prévalence est une mesure statique, figée, comme un cliché
photographique. A un instant donné, dans une population
donnée.
L'incidence est dynamique. Elle mesure la vitesse d'apparition de la
maladie au cours du temps. C’est comme un film de cinéma
32
La prévalence correspond au nombre de
cas existant dans une population à un
moment donné
L’incidence est le nombre de nouveaux cas
qui apparaissent dans une population au
cours d’une période d’observation
33. 4.1.1. Prévalence et Incidence
Les deux sont nécessaires :
La prévalence intéresse la "Santé publique" car elle permet
d'évaluer les besoins de prise en charge médicale
Outil utile pour la planification des services de santé (infrastructures,
personnel, …)
Permet d'évaluer les besoins de prise en charge médicale
L'incidence intéresse la recherche étiologique en permettant des
comparaisons:
En terme de vitesse d'apparition de la maladie
Entre des groupes diversement exposés aux facteurs étiologiques
supposés (recherche des associations causales)
33
34. - Prévalence
Indicateur statique
Proportion d’individus dans une population qui présente les
caractéristiques recherchées (cas de maladie, p.ex.) à un moment
ou période donnée
Estime la probabilité d’être atteint d’un problème donné à un
certain moment ou période donnée
Mesure la charge que représente la maladie donnée pour la
collectivité considérée
34
35. - Prévalence instantanée
Nombre de cas (anciens et nouveaux cas) d’une maladie
observée dans une population recensée à un instant donnée
Pour faire des comparaisons entre les populations, il faut ramener
les effectifs des cas observés à ces populations pour obtenir des
taux de prévalence instantanée
Le taux de prévalence instantanée (TPI) est le rapport qui a pour
numérateur l’effectif des cas de l’affection en question et pour
dénominateur l’effectif de la population de l’étude
Nombre de cas au temps T
TPI = * 10 n
Population de l’étude
35
36. - Prévalence de période
Recense tous les cas de maladie existant ou ayant existé pendant
une période donnée
Pour faire des comparaisons entre les populations, il faut ramener
les effectifs des cas observés à ces populations pour obtenir des
taux de prévalence de période
Le taux de prévalence de période (TPP) est le rapport qui a pour
numérateur le nombre total des cas de l’affection en question
pendant la période d’étude et pour dénominateur l’effectif de la
population de l’étude
Nombre de cas au temps pendant la période donnée
TPP= * 10 n
Population de l’étude
36
37. - Incidence
Indicateur dynamique
Les mesures d’incidence quantifient la «production» de nouveaux
cas de maladie dans la population.
Pour que l’incidence ait un sens, il faut tout d’abord savoir sur
quelle période de temps la production de nouveaux cas est
enregistrée.
En second lieu, il ne faut pas oublier que seuls les non malades
sont susceptibles de « produire des nouveaux cas ».
37
38. - Incidence
Nombre de nouveaux cas d’une affection au cours d’une période de temps
ou nombre d’événements apparus au cours de cette même période de temps
Distinct de la prévalence: ne considère que les nouveaux cas qui
apparaissent au cours d’une période de temps
Pour procéder à des comparaisons entre des populations, l’incidence comme
la prévalence, doit comporter un dénominateur qui est cette fois-ci la
population à risque appelée aussi population candidate (non pas une
population recensée comme dans la prévalence)
Nombre de nouveaux cas au cours d’une période de temps
TI= * 10 n
Population à risque au cours de la même période
Exprimé de trois façons:
Taux d’incidence cumulative
Densité d’incidence
Taux d’incidence ordinaire
38
39. - Taux d’incidence cumulative
Mesuré lorsque tous les membres d’une cohorte sont soumis à un
suivi pendant une même période de temps
Cohorte = groupe de personnes ayant en commun au moins une
caractéristique (femmes enceintes, nouveau-nés allaités au sein,
etc.)
Le taux d’incidence cumulative est le nombre d’événements
rapportés au nombre de personnes formant la cohorte au début du
suivi
Cette cohorte = population à risque qui exclut les anciens cas
de la maladie.
39
40. - Taux d’incidence cumulative
Les cas prévalents ne sont pas pris en compte pour le calcul de
l’incidence cumulative ni au numérateur ni au dénominateur
Ces cas représentent des individus qui ne sont plus à risque
La durée de la période d’observation doit être toujours spécifiée
Ex: incidence cumulative à six mois, à un an, etc.
Sans précision sur la durée de suivi, l’incidence cumulative n’est
pas interprétable
40
41. - Densité d ’incidence
Appelée aussi taux d’incidence personnes-temps ou taux
d’incidence moyenne
Mesurée lorsque au cours d’étude de suivi, les personnes sont à
risque pendant différentes périodes
Prend en compte l’exposition des individus que celle-ci ait trait à
son intensité, sa nature, ou sa durée
La durée d’exposition est la plus étudiée
41
42. - Densité d ’incidence
Le dénominateur s’exprime en personnes-temps à risque (ex :
personnes – années à risque)
Le dénominateur contient non seulement le nombre de personnes
à risque mais aussi pour chacune d’elle la durée du risque pendant
toute la période d’observation
Une personne exposée pendant 04 ans à un facteur étudié
représente 04 personnes-années à risque = 04 personnes
exposées une année seulement ou 08 personnes exposées
pendant 06 mois
Si la période d’observation dure 03 mois (1er juillet au 30
septembre):
Une personne à risque pendant toute cette durée représente 03
personnes-mois à risque ou 92 personnes-jours à risque
42
43. - Densité d ’incidence
Mille (1000) personnes exposées pendant une (01) année à un facteur étudié
correspondent à 500 personnes suivies pendant deux (02) ans, ou deux mille (2000)
personnes exposées pendant six (06)mois
43
44. - Personne-temps
Seule une personne non-malade peut produire un nouveau cas de maladie
pendant tout ou partie de l’intervalle de temps [t, t + Δt[
Une (01) personne temps = 1 personne x temps de suivi (jusqu’à
l’apparition de la maladie, la fin de l’étude, le décès, ou perdu de vue)
L’unité de mesure des personnes temps fréquemment utilisée en
épidémiologie est la personne année
Une (01) personne année correspond à la durée de suivi de :
Une (01) personne non-malade pendant 1 an:
Si cette personne n’est pas malade pendant l’année de suivi, elle aura été susceptible de
produire un nouveau cas de maladie pendant 1 an
Deux (02) personnes non-malades pendant 6 mois:
Il pourrait s’agir de personnes décédées au bout de 6 mois de suivi. Elle ne peuvent plus
produire de nouveaux cas de maladie après leur décès.
Il pourrait s’agir aussi de personnes présentant la maladie au bout de 6 mois de suivi.
Elles ne peuvent plus produire de nouveaux cas de maladie après la survenue de la
maladie.
44
45. - Personne-temps
Inclusion Dernières
nouvelles
Statut Suivi Cas Personnes-
Année : PA
01/01/2015 31/12/2015 Sain 01 an 0 01
01/01/2015 30/06/2015 Sain 0,5 an 0 0,5
01/01/2015 30/09/2015 Malade 0,75 an 1 0,75
01/07/2015 31/12/2015 Sain 0,5 an 0 0,5
01/01/2015 31/06/2015 DCD 0,5 an 0 0,5
01/10/2015 31/12/2015 Sain 0,25 an 0 0,25
45
46. - Taux d’incidence ordinaire
Appelé aussi taux d’incidence
Utilisé communément pour un pays, une région ou la population
change du fait des naissances, des décès et des mouvements
migratoires
Dans ce cas, le taux d’incidence est obtenu en rapportant le
nombre d’événements à la population moyenne de référence qui
est cette présente au milieu de la période de temps considérée
Cette population à risque est estimée, s’il s’agit d’une année civile,
par la moyenne arithmétique de la population présente au 1er
janvier
et au 31 décembre de la même année
46
47. - Taux d’incidence ordinaire
Le taux d’incidence ordinaire est une estimation du taux de densité
d’incidence : la population moyenne à risque pendant une année
est une estimation du nombre de personnes-années à risque durant
cette année
Exemple: Durant l’année 1985, 42 070 victimes par accidents de la route ont été
recensées. Au 1er
janvier 1985, la population algérienne était estimée à 21 734
500 habitants. Au 31 décembre, elle était estimée à 22 432 200 habitants
La population moyenne de référence : (21 734 500 + 22 432 000)/2 = 22 083
350 habitants
Le taux d’incidence annuel correspondant: 42070/22083350 = 190,5 pour 100
000 habitants/an = 190,5 pour 100 000 personnes-années
Les anciens cas de maladie, qui représentent des individus qui ne
sont plus à risque, sont rarement éliminés du dénominateur car les
données sont rarement disponibles et la correction, si elle est
effectuée, n’engendre généralement que peu de différence sauf si
la prévalence de la maladie est élevée. Ce qui peut modifier
l’incidence dans une proportion appréciable
47
48. 48
Nouveaux cas de maladie
(Taux d’incidence)
Cas totaux présents
(Prévalence)
Changement d’état
(Décès ou guérison)
Fig.2. Relation entre l’incidence
et la prévalence
49. - Taux d’attaque
Utilisé dans certaines situations particulières où la population n’est exposée
que pendant une période limitée (surtout lors des épidémies)
Constitue une manifestation spéciale de d’incidence
C’est un bilan global d’un évènement qui s’est déroulé
Proportion de sujets atteints au cours d’une période définie et terminée
C’est une incidence cumulative particulièrement utilisée en infectiologie
Exemple: Si au cours d’un repas partagé par 130 convives, 92 personnes ont présenté
des douleurs abdominales, de la diarrhée et des nausées ou vomissements avec
absence d’autres cas:
• Le taux d’attaque (TA) de l’intoxication alimentaire est donc:
• TA = 92/130 = 70,8 %
• 70,8 % des convives ont donc eu des symptômes d’intoxication alimentaire
49
52. 4.2. Les indicateurs de mortalité
La mortalité est définie comme le nombre de décès par suite d’une affection
donnée au cours d’une période de temps.
La mortalité évitable est représentée par les décès attribuables à une cause
qui aurait pu être prévenue. Elle est classiquement ventilée en deux types
d’indicateurs:
La mortalité « évitable liée aux comportements à risque » : causes de décès dont la
fréquence pourrait être diminuée essentiellement par une action sur les comportements
individuels (risques liés à la consommation de tabac, d'alcool, à une conduite
dangereuse...)
Cette sélection comprend les pathologies suivantes : les cancers du poumon, les
cancers des VADS, les cirrhoses, les accidents de la circulation, les chutes
accidentelles, le suicide et le sida
La mortalité « évitable liée au système de soins »: causes de décès dont la fréquence
pourrait être diminuée grâce à une meilleure prise en charge par le système de soins (y
compris dans le cadre d'actions de dépistage), éventuellement renforcée par une évolution
de certains comportements individuels
Cette sélection comprend les pathologies suivantes : cardiopathies ischémiques,
maladies cérébro-vasculaires et hypertensives, cancers du sein, de l'utérus, des
testicules, maladie de Hodgkin, leucémies, asthme, ulcères digestifs, appendicites,
hernies abdominales, grippes, mortalité maternelle…
La mortalité prématurée est, par convention, l’ensemble des décès
survenus avant l’âge de 65 ans.
52
53. 4.2.1. Le taux brut de mortalité
Le taux brut de mortalité (TBM) mesure le rythme des décès
intervenant au sein d’une population donnée et au cours d’une
période déterminée, qu’elle qu’en soit la cause
Le qualificatif « brut » signifie qu’il s’agit d’un taux de mortalité
global, compte non tenu de l’influence de facteurs associés, tels
que l'âge, le sexe, la race, etc.
Par définition, le taux brut de mortalité se calcule au moyen de la
formule suivante :
Nombre total de décès de toutes causes survenues
dans une région déterminée au cours d’une période donnée
TBM = x 10 n
Population exposée totale estimative de la même région
pendant la même période
53
54. 4.2.2. Le taux brut de mortalité
Le taux brut de mortalité est souvent employé pour comparer la
mortalité relative dans une région donnée à 02 époques qui ne sont
pas trop éloignées
En Algérie, la mortalité a connu un infléchissement remarquable au
cours des trois dernières décennies
Le taux brut de mortalité, estimé à 16,45 pour mille en 1970, se
situe à 5.6 pour mille en 1999. Il est de l’ordre de 4,55 pour mille en
2003
Le nombre absolu de décès, tous âges confondus, a sensiblement diminué.
De 218.900 décès en 1970, il passe à 168.000 en 1999 et à 145.000 en
2003 malgré l'accroissement de la population observé dans l'intervalle.
54
55. 4.2.3. Le taux brut de mortalité
Dans le cadre d’un taux annuel, on utilise généralement au
dénominateur la population estimative en milieu d’année
Ce taux a pour principal inconvénient de ne pas tenir compte du fait
que le risque de décès dépend de nombreux facteurs, dont l'âge, le
sexe, la race et la clase socio-économique
En général, il est inadapté aux comparaisons entre périodes ou
zones géographiques différentes:
Par exemple, le profil de mortalité dans une nouvelle zone d’urbanisation où
l’on compte de nombreuses familles jeunes a des chances d’être différent de
celui qu’on observe dans des villes en bord de mer de villégiature où de
nombreux retraités viennent finir leurs jours
La comparaison des taux de mortalité pour des groupes à structure
d'âge différente se fait normalement avec des taux standardisés
sur l'âge, calculés de façon, précisément, à éliminer l’influence de
la structure d'âge.
55
56. 4.2.4. Le taux de létalité
Pour les maladies chroniques, le taux de létalité est d’un intérêt limité parce
que l’évolution de ces maladies est généralement longue et variable
L’étude de l’évolution d’un taux de létalité est importante à considérer, car
elle permet d’évaluer la qualité de la prise en charge des malades
(prévention secondaire) quelque soit le type de maladie
C’est souvent en milieu hospitalier que l’on calcule les taux de létalité : il
s’agit alors, bien entendu, de taux de létalité hospitalière qui sont beaucoup
plus élevés que les taux de létalité générale, car, bien souvent, seuls les
cas graves sont hospitalisés
Le taux de létalité hospitalière reflète les possibilités techniques de l’hôpital
étudié, mais aussi le drame de l’accessibilité aux soins (malades arrivant à
l’hôpital pour mourir)
56
57. 4.2.5. Autres taux de mortalité
On peut aussi calculer les taux de mortalité pour
des groupes particuliers de population, définis
par:
l'âge
la race
le sexe
la profession ou la situation géographique
ou pour des causes de décès particulières
57
58. - Le taux de mortalité parâge
et parsexe
Ce taux est défini par le rapport ci-dessus:
Ce taux mesure le risque de décès parmi les sujets appartenant à un sexe
et à une tranche d'âge donnés
Il peut être utilisé pour comparer la mortalité des sujets du même sexe
appartenant à deux groupes d’âge identiques lorsque les populations dont
font partie ces groupes ne présentant pas la même pyramide des âges
Il fournit les éléments essentiels à la construction d’une table de survi
Nombre total de décès dans une tranche d’âge pour un sexe
déterminé dans une zone et pendant une période donnée
TM par âge et par sexe = x 10 n
Population totale estimée de la tranche d’âge et du sexe
considéré, dans la même zone et pendant la même période
58
59. - Taux de mortalité proportionnelle
Il arrive que la mortalité dans une population soit exprimée au moyen d’un
taux de mortalité proportionnelle (taux de mortalité par cause) qui est en
réalité un rapport ; à savoir celui du nombre de décès imputables à une
cause particulière sur un total de 100 ou de 1000 décès (toutes causes
confondues) pendant la même période
Il mesure le risque de mortalité associé à une maladie déterminée
C’est un paramètre utile pour faire apparaître les principales causes de
mortalité dans la population considérée.
Ce taux est défini par l’expression suivante :
Nombre total de décès pour une cause
donnée pendant une période donnée
TMP = x 10 n
Nombre de c décès pendant cette même période
59
60. - Taux de mortalité maternelle
Nombre total de décès de femmes par suite de complications
de la grossesse, de l’accouchement et des suites de couche dans une région
déterminée et au cours d’une période donnée
TMM = x 10 n
Nombre de naissances vivantes dans la même région
et au cours de la même période
Mesure le risque de mortalité associé à la grossesse et à l’accouchement
Défini par le rapport suivant:
Malgré son importance, ce taux risque d’être négligé étant donné que
son calcul précis reste délicat
L’idéal serait que le dénominateur englobe la totalité des
accouchements et des avortements, mais il est difficile à déterminer
Les décès sont comptabilisés jusqu'à 42 jours après la fin de la
grossesse sans tenir compte de la durée ou du siégé de la gestation.
60
61. - Taux de mortalité juvénile
Appelé aussi : Taux de mortalité de moins de cinq ans (TMM5)
Prend en compte les décès d’enfants de 1 à 4 ans et tire son importance du fait de
la fréquence des traumatismes accidentels, de la malnutrition et des maladies
infectieuses dans cette tranche d'âge
Il a été mis au point par la division de la population des nations unies avec l’appui
de l’UNICEF
C’est le nombre d’enfants qui meurent avant l'âge de 5 ans, une année donnée,
rapporté pour 1000 naissances vivantes de la même année
Nombre de décès d’enfants âgés de moins de 5 ans intervenant dans
une région déterminée et au cours d’une période donnée
TMM5 = x 10
n
Nombre de naissances vivantes dans la même
région et au cours de la même période
Lorsqu’il n’existe pas de registre suffisamment fiable, ce taux de mortalité infanto
juvénile peut être estimé par voie d’enquêtes auprès des ménages
61
62. - Mortalité avant et après la
naissance
Pour décrire la mortalité par rapport à l ’événement naissance,
plusieurs mesures sont couramment utilisées en épidémiologie
Chacune d’elles distingue la mortalité suivant des périodes d’âge
plus au moins rapprochée de la naissance elle-même
Il y a d’abord la grande période fœto-infantile qui va
approximativement de 28 semaines de gestation à 364 jours d’âge
inclus
Ce critère de 28 semaines est, d’un certain point de vue, discutable
62
63. - Mortalité avant et après la
naissance
L’OMS suggère d’utiliser le poids de préférence au
nombre de semaines de gestation pour la définition de la
mortalité fœtale
Ainsi, le poids d’au moins 1000 grammes est
recommandé par l’OMS pour les comparaisons
internationales
Les poids de 500 à 1000 grammes correspondraient
respectivement, en moyenne, à des périodes de
gestation de 20 et 28 semaines
63
64. * Le taux de mortalité infantile
Généralement utilisé comme indicateur du niveau de santé dans une
communauté
Mesure le taux de mortalité des enfants de moins d’un an, le dénominateur
étant le nombre de naissances vivantes la même année
Constitue l’un des meilleurs indicateurs de santé
Ce faisant, on accepte une certaine simplification : les décès constatés une
année concernent en effet non seulement les enfants nés cette même année,
mais aussi les enfants nés l’année antérieure. Dans la majorité des cas, cette
approximation est sans effet
Le taux de mortalité infantile (TMI) se calcule au moyen de la formule
suivante :
Nombre de décès d’enfants âgés de moins
d’un an au cours d’une année
TMI = x 10 n
Nombre de naissances vivantes pendant la même année
64
65. * Le taux de mortalité infantile
Il est important de signaler que les morti-naissances (mort-nés) ne
sont pas pris en compte pour le calcul du taux de mortalité infantile
L’utilisation des taux de mortalité infantile comme indicateur d’une
situation globale d’une population repose sur l’hypothèse qu’il est
extrêmement sensible aux changements socio-économiques et aux
interventions en matière de soins de santé
Ce taux varie de manière considérable d’un pays à un autre
Un taux élevé doit constituer un signal d’alarme pour les professions
de santé et les inciter à mener des investigations et des actions
préventives de grande ampleur
65
66. * Le taux de mortinatalité
(ou taux de mortalité fœtale tardive)
Mesure le risque de mortalité intervenant au-delà de 28
semaines de gestation
Défini par le rapport suivant :
La morti-naissance correspond, par définition, à une mort
fœtale intervenue au-delà de 28 semaines de gestation
Nombre de morti-naissances dans une région
déterminée et au cours d’une période de temps donnée
TMN= x 10 n
Nombre de naissances vivantes et de morti-naissances
(naissances totales) dans la même région et pour la même période
66
67. * Taux de mortalité périnatale
Mesure le risque de décès dans les 07 jours suivant la naissance
Défini par le rapport suivant :
Le nombre de décès à la période périnatale s’obtient en faisant la somme du
nombre de morti-naissances et du nombre de décès de nourrissons âgés de
moins de 01semaine
La déclaration des enfants morts nés n’est pas systématique, elle est liée à la
qualité variable des services. Ce qui engendre toutes les difficultés pour
estimer les taux de mortinatalité et le taux de mortalité périnatale
Dans certains pays, la « mortalité périnatale » englobe les décès de nouveau-
nés âgés de moins de 4 semaines (28 jours).
Nombre de décès à la période périnatale dans
une région déterminée et au cours d’une période de temps donnée
TMPN= x 10 n
Nombre de naissances vivantes et de morti-naissances
(naissances totales) dans la même région et pour la même période
67
68. * Taux de mortalité néonatale
Mesure le risque de décès dans les 28 jours suivant la naissance
Défini par le rapport ci-dessous :
Nombre de décès de nouveau-nés de moins de 28 jours dans
une région déterminée et au cours d’une période de temps donnée
TMNN= x 10 n
Nombre de naissances vivantes
dans la même région et pour la même période
Le 1er mois voire la 1ère semaine constitue une période fatidique pour la survie des
enfants en Algérie : la mortalité infantile est en effet de plus en plus dominée par l’impact
de la mortalité néonatale :
C’est la composante principale de la mortalité infantile dans les pays développés et en
Algérie depuis les dernières années. On distingue :
la mortalité néo-natale précoce (décès survenant durant la 1ère semaine)
la mortalité néo-natale tardive survenant au delà du 7ème jour
le taux de mortalité des enfants au cours du 1er mois de vie représenterait la moitié
de mortalité infantile
et le taux de mortalité des enfants au cours de la 1ère semaine de vie, le tiers
environ
La mortalité néonatale apprécie surtout les facteurs prénataux (endogènes, héréditaires,
malformations)
68
69. * Taux de mortalité post-néonatale
Mesure le risque de mortalité au cours de la petite enfance au-delà
des 4 premières semaines d’existence
Défini par le rapport suivant :
Nombre de décès de nourrissons âgés de 4 semaines à 1 an intervenant
dans une région déterminée et au cours d’une période donnée
TMPN= x 10 n
Nombre de naissances vivantes dans la même
région et au cours de la même période
La mortalité post-néonatale mesure surtout l’impact des
facteurs exogènes
69
70. Fig.5. Mortalité avant et après la
naissance jusqu’à l’âge d’une année
La figure présente la segmentation des âges, telle qu’elle est utilisée pour l’analyse de la moralité fœto-
infantile.
Pour les enfants plus grands, on utilise les divisions suivantes : 1 à 4 ans, 5 à 9 ans, 10 à 14 ans.
70