2. LA PHILOSOPHIE EST NÉE AU SEIN DE LA GRÈCE ANTIQUE
Milet
Les plus anciens philosophes firent leur apparition
au VIe siècle avant notre ère
dans la cité grecque de Milet, en Asie Mineure.
13. Plus on étudie l’Ancienne Grèce,
plus on est ébloui
par la vitalité de cette civilisation,
par son audace, sa capacité d’inventer
des solutions absolument innovatrices
pour tous les problèmes,
soit architectoniques,
soit artistiques, soit intellectuels,
soit politiques.
Cette civilisation du logos dépassa
toutes les autres cultures et changea
pour toujours
l’histoire du monde.
14. KITTO:
« In a part of the world
that had for centuries been
civilized, and quite highly civilized,
there gradually emerged a people,
not very numerous,
not very powerful,
not very well organized,
who had a totally new conception
of what human life was for,
and showed for the first time
what the human mind was for.
C’est-à-dire, une civilisation surgit
qui montra à quoi bon pouvait
servir l’esprit humain.
16. VIe siècle av. J.-C.
Une révolution culturelle
MYTHOS → LOGOS
17. Cette révolution culturelle a lieu à la suite de
l’invention de
l’écriture phonétique
ÉCRITURE IDÉOGRAPHIQUE ÉCRITURE SYLLABIQUE ÉCRITURE PHONÉTIQUE
18. LA STRUCTURE POLITIQUE
Polis = cité, ville - État
Les cités grecques indépendantes
partagent:
la langue grecque
la religion
un idéal de liberté: eleutheria
“La” Grèce n’existe pas.
C’est un mosaïque de
minuscules États indépendants
19. RÉGIMES POLITIQUES
DES CITÉS GRECQUES
DES MONARCHIES
DES OLIGARCHIES
DES DÉMOCRATIES
DES TYRANNIES
ET MULTIPLES SOUS-VARIÉTÉS DE CES RÉGIMES
20. ARISTOTE
“Il est évident que la cité est une réalité naturelle
et que l'homme est par nature
un être destiné à vivre en cité
(zoon politikon, un animal politique) …
L ’État est naturellement au-dessus
de la famille et de chaque individu…
La nature pousse instinctivement tous les
hommes à l’association politique.
Le premier qui l’institua
rendit un immense service ;
car, si l’homme, parvenu à toute sa perfection, est
le premier des animaux, il en est bien aussi le
dernier quand il vit sans lois et sans justice. …
La justice est une nécessité sociale.
Les grecs inventèrent
la citoyenneté
21. Une vie civique intense
Dans la cité, les citoyens mènent une vie civique intense; ils
ont un désir de participation, un grand intérêt pour les
affaires politiques. Les grecs inventent le citoyen. Ils
consacrent tout leur loisir à la vie sociale, aux assemblées
politiques, aux fêtes religieuses, aux processions, aux
concours de théâtre et aux compétitions sportives.
Ils passent leur temps à l’agora (place publique)
et aux gymnases.
La conversation est pour l’homme grec le souffle de la vie.
30. L’ECONOMIE DE LA GRÈCE ANCIENNE
Grèce préclassique : une société agricole
dominée par une
aristocratie terrienne
VIIe siècle : Introduction de la monnaie
Invention de la dette
Pression démographique
Fortes tensions sociales
Vaste mouvement de colonisation
(jusqu’à Mainake, Malaga)
Empire maritime
Essor d’une bourgeoisie commerçante
Sistème esclaviste
Répugnance pour le travail rétribué
et en particulier le travail manuel
(La politique est la seule activité réellement
digne du citoyen.)
31. LA RELIGION GRECQUE
religion polythéiste
dieux antropomorphes
religion sans dogmes ni Église
religion sans une classe sacerdotal
Homère et Hésiode: mythologies
les hommes proches des dieux
la prière
La religion grecque eut un rôle déterminant
dans la formation de la concience occidentale
32. PINDARE
«Il y a la race des hommes, il y a la
race des dieux. Certes, la même mère
(la Terre) a donné souffle à eux comme
à nous; mais ce qui nous sépare, c'est
que la toute puissance leur a été
attribuée, l'homme n'étant que
néant. »
Se escribieron y se representaron las obras de teatro que aún nos hacen reír y llorar…
Se inventó la vida política tal como lo entendemos actualmente, es decir, se inventó la democracia, un sistema donde los asuntos públicos se hablan, se discuten y donde los ciudadanos deciden en común.
KITTO: “Dans un coin du monde, surgit un peuple, pas très nombreux, ni trop puissant, même pas bien organisé, qui forgea une conception absolument nouvelle de la vie humaine et qui montra pour la première fois, quelle pouvait être la fonction de l’esprit.” C’est-à-dire, surgit une civilisation qui enseigna ce qu’on pouvait faire de la pensée.
Avant l’avènement de la pensée rationnelle, l’humanité employait une pensée mythique. Cette pensée expliquait la réalité à travers des mythes qui personnifiaient et divinisaient la nature, les phénomènes physiques, sociaux et psychiques. La mythologie était une véritable pensée, capable d’interpréter le monde ; mais elle se fondait sur le merveilleux. L’ensemble du savoir mythologique était stocké dans des chants poétiques, transmis, avec leur accompagnement musical, de génération en génération. C’est dans ces chants que se trouvait consigné tout ce qu’un Grec devait savoir sur l’homme et son passé, les exploits des héros d’antan, les dieux, leurs familles, le monde et ses origines.
Au VIe siècle, surgit un nouveau mode de pensée qui représenta une innovation radicale. Les nouveaux penseurs n’étaient ni chanteurs, ni poètes, ni conteurs. Ils s’exprimaient en prose, dans des textes écrits, qui ne déroulaient pas le fil d’un récit, mais exposaient une théorie explicative, concernant certains phénomènes naturels et l’organisation du cosmos. Ils avaient recours à la raison et à l’argumentation. Rien ne subsistait de l’imagerie dramatique des mythes dans cette démarche rationnelle. Ce mode d’enquête dégagea un nouveau concept de nature (phusis) et postula l’existence d’un ordre régulier. La philosophie et la science restent liées à ce nouvel esprit.
L’alphabet phonétique est inventé en Grèce au VIIe siècle ; il s’agit d’une révolution technologique de la communication, mais aussi une révolution intellectuelle. Un changement fondamental a lieu car l’écriture instaure un nouveau mode de discours. Le système oral reposait sur une sorte de mouvement de sympathie, qui faisait que l’auditeur était pris, et comme ensorcelé par l’émotion que les vers communiquaient. Or la lecture introduit un lecteur plus distant et critique. Un texte écrit est un texte sur lequel on peut revenir et qui, en quelque sorte, déclenche une réflexion critique. La culture orale sécrète une pensée mythique; la culture écrite produit une pensée logique.
L’écriture phonétique est facile à apprendre ; donc pas seulement des scribes, mais tous les citoyens ont accès à cet outil de haute technologie. Les théories peuvent être enregistrées, gardées et transmises sans la présence des savants ; voilà que la mémoire devient externe. Une enquête peut être menée par plusieurs. L’alphabet phonétique a aussi des répercussions sociales. La loi, fixée par l’écriture, peut être exposée devant tous. Les citoyens peuvent faire des contrats, établir des compromis politiques et économiques complexes. D’ailleurs l’apparition de la monnaie vient s’ajouter à celle de l’alphabet, favorisant la pensée abstraite.
Le monde grec est composé par quelques centaines de cités indépendantes, appelées poleis (au singulier polis). La cité antique est un type d’organisation originale, la société politique par excellence. Elle fut considérée par les Grecs comme un don des dieux. La cité-état a souvent peu d’habitants. Chaque polis a sa propre constitution.
Il n’y a pas d’Empire Grec, comme il y a, à la même époque, un Empire Égyptien ou un Empire Perse. Les cités partagent la même langue et la même religion, mais la Grèce reste toujours morcelée. « La » Grèce, Hellas, n’est donc qu’une idée, une aspiration dans l’esprit de quelques individus. C’est un idéal qui entre en compétition avec celle de la polis. Or, celle-ci est nettement dominante jusqu’au IIIe siècle avant J.-C. Le problème posé par la cité grecque est universel : comment devons-nous nous définir? Pour les Grecs, le problème se pose ainsi : sont-ils des Athéniens? Ou sont-ils d’abord des Grecs? Et pourquoi ne seront-ils tout simplement des citoyens de l’univers (cosmopolitisme).
Puisque les cités sont des pays indépendants les uns des autres, elles ont toutes leurs propres formes de gouvernement. Aristote classe les gouvernements grecs en quatre catégories : monarchie, oligarchie, tyrannie et démocratie. Mais il en existe de multiples sous-variétés. Chaque polis a aussi ses lois et ses propres tribunaux. Il est vrai qu’elles se copient mutuellement, mais le principe fondamental reste inchangé : chacune décide pour elle-même. Dans bien des cas, les poleis ont aussi leur propre monnaie (bien que la multiplicité des échanges commerciaux amène inévitablement la circulation d’autres monnaies dans la polis). Le monde grec est un énorme laboratoire politique, une espèce d’énorme think tank bouillonnant d’idées.
Los griegos rezaban de pie, con los brazos extendidos hacia arriba, con las palmas de las manos hacia el cielo. Es una postura orgullosa. “Una es la raza de los hombres y los dioses”, dice Píndaro. En cambio, los monoteísmos humillan al hombre; le hacen rezar agachado; aumentan la figura del dios único y empequeñecen al hombre. Los dioses griegos, Zeus, Afrodita, Hera, Apolo, Dionisos, son inmortales, fuertes, poderosos, pero a la vez, son astutos, a veces canallas: roban, engañan, mienten. La religión griega unas veces ridiculiza a los dioses. Otras veces admira su fuerza. Los dioses griegos son muy humanos; entonces los seres humanos son muy divinos para los griegos. La propia vida y la humanidad son celebradas en la religión griega. La mitología es una ficción increíblemente exuberante, muy plástica, pero, a la vez, en el siglo VI a. C., ya está muy intelectualizada. Surgen mitos que son auténticas alegorías. De modo que algunos helenistas han sugerido que la religión griega no solamente no opuso resistencia a la formación del pensamiento racional, sino que además la filosofía no es más que pensamiento mítico laicizado.