1. n°161 — mensuel, mars 2011
Conjoncture et prévisions pour l’entreprise
Sommaire
1. Environnement économique et financier 04
1.1. Matières premières 04
1.2. Monnaies et taux 05
1.3. Commerce international 07
1.4. Economies avancées (moral des industriels) 08
1.5. Economies avancées (moral des ménages) 09
1.6. BRIC 10
2. Situation des entreprises françaises 11
2.1. Industrie manufacturière 11
2.2. Construction (bâtiment et travaux publics) 12
2.3. Services 13
2.4. Commerce 14
2.5. Salaires et coût du travail 15
2.6. Coûts des locaux 16
2.7. Situation financière des entreprises 17
2.8. Risque de défaillance 18
3. Ménages 19
3.1. Environnement économique et financier des Français 19
3.2. Consommation des ménages 20
4. Sigles abréviations et acronymes 21
Cahier spécial prévisions internationales 2011 - 2012
5. Croissance mondiale 22
5.1. Etats-Unis 24
5.2. Chine 25
5.3. Japon 26
5.4. Allemagne 27
5.5. Royaume-Uni 28
5.6. Italie 29
5.7. Espagne 30
5.8. Brésil 31
5.9. Inde 32
5.10. Russie 33
L’analyse du mois
Pour les entreprises la confiance est de retour. Symptôme le plus significatif, les trésoreries sont redevenues
très confortables. D’abord, celle des grands groupes. Jamais, ou presque, les gestionnaires des grandes
entreprises ont jugé leur trésorerie aussi aisée qu’en février dernier. Mais, ce mouvement ne se limite pas
aux grands groupes du CAC 40. Il est en fait beaucoup plus vaste. De la construction, ou de la distribution
en passant par les services, c’est une vraie lame de fond. A la question : « votre entreprise éprouve-t-elle
des difficultés de trésorerie », 89% des industriels répondent « non ». Les stigmates de la crise semblent
donc déjà effacés. Notre indicateur de défaillance, Xerfi-Risk, ne montre d’ailleurs pas autre chose : le risque
de défaillance s’est réduit depuis 9 mois et il est en passe de retrouver sa moyenne de long terme.
La mise en place des stratégies défensives est une réussite.
Ce qui est le plus surprenant, c’est la vitesse à laquelle l’état de santé des entreprises s’est amélioré. La
mise en action de stratégies défensives a de fait parfaitement fonctionné. La flexibilisation obtenue à grands
renforts de CDD, de variabilisation des rémunérations, de sous-traitance depuis 15 ans a donné aux chefs
d’entreprise les outils indispensables pour ajuster très rapidement leurs structure de coûts, beaucoup plus
rapidement qu’en 1993. L’illustration la plus évidente de cette plus grande flexibilisation se lit dans l’évolution
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2. du poids de l’intérim dans l’emploi total. Parti d’un niveau très bas au début des années 90, l’emploi
intérimaire concernait alors moins de 2% des salariés, l’intérim n’a cessé de se renforcer pour représenter
près de 5% de l’emploi total. Ce sont sur ces nouvelles marges de manœuvre que se sont réalisés les
principaux ajustements durant la récession. De même, en déstockant massivement et en n’engageant
aucune dépense lourde, les sociétés ont mécaniquement limité leurs décaissements. Baisse du BFR, gel
des investissements, il n’est pas étonnant que les finances des entreprises se soient rapidement restaurées.
L’amélioration du côté des finances, se double d’une perception de l’activité future beaucoup plus positive.
Là aussi, le mouvement est très ample. Dans les services, la confiance des chefs d’entreprise se renforce
mois après mois. Le mouvement est identique dans l’industrie. Mieux ! L’optimisme affiché concerne
l’ensemble de l’économie française puisque les perspectives générales de production accélèrent fortement.
Elles sont à 19 points, c’est 27 de plus que la moyenne de long terme. A y regarder de plus près cela
ressemble presque à une vague d’euphorie, puisqu’un tel niveau n’avait quasiment jamais été constaté
depuis la fin 2000, année au cours de laquelle la croissance du PIB avait atteint 4,1%.
Décalage grandissant entre la confiance et l’état de santé de la France
La confiance est revenue, certes, mais cela ne signifie pas de façon mécanique l’entrée de notre économie
dans une nouvelle ère de croissance forte. L’analyse de l’activité réelle donne à cet égard un nouvel
éclairage. En fin d’année, la production industrielle demeurait encore inférieure de 11,5% à son pic de février
2008 et le niveau de production fin 2010 était équivalent à celui du début de 1997. Dans le bâtiment, la
construction neuve demeure à bas niveau et aucune amélioration sensible n’est perceptible dans les
services aux ménages. Pourquoi alors un tel écart entre d’un côté indicateurs de confiance et de l’autre
indices d’activité ? Il y a d’abord un effet rebond, rattrapage oblige. La stabilisation puis le regain de l’activité
ont ainsi été vécus comme un « ouf de soulagement », après une récession sans précédent depuis la
Seconde Guerre Mondiale. La crise a fait des dégâts considérables dans notre tissu d’entreprises : 52 500
sociétés environ ont été jugées défaillantes en moyenne en 2009 et en 2010. C’est près de 20% de plus par
rapport aux niveaux enregistrés entre 2005 et 2008. Pas étonnant que les survivants soient euphoriques et
profitent de la défaillance des autres.
Notre modèle de croissance est en bout de course
Gel des salaires, report des projets d’investissement et blocage des embauches sont des réponses
ponctuelles face à un choc. Leur inscription dans la durée conduit irrémédiablement à sacrifier l’avenir.
Macro-économiquement, cela conduit le pays vers une impasse, c’est-à-dire un équilibre de sous-emploi,
donc un chômage de masse. Pas facile non plus de négocier des hausses de salaires quand la menace est
forte de perdre son emploi. Les salaires ne bougent pas ou peu alors même que l’inflation a redémarré. Fin
2010, la progression des salaires mesurée par le salaire mensuel de base était de 1,7% contre 1,8% pour
les prix. La différence est certes marginale mais elle traduit un phénomène majeur : le pouvoir d’achat des
salariés diminue désormais en France. De surcroît, la crainte du chômage a un effet paralysant et modifie
les arbitrages des ménages qui se constituent une épargne de précaution. Au moment où l’Etat débranche
les perfusions les unes après les autres il n’y a plus de doutes : la consommation va lâcher. On ne peut alors
être que très inquiet. Notre modèle de croissance repose en effet sur la force des dépenses des ménages.
Vers un régime de croissance léthargique
Or, faute de modèle économique alternatif, notre croissance repose encore essentiellement sur cette
demande des ménages. A court terme, compte tenu de l’environnement économique et financier des
Français, cela ne peut conduire que vers une croissance faible. Depuis 25 ans, la politique fiscale a favorisé
les ménages au détriment des entreprises. Le débat actuel autour de la fiscalité révèle que les questions se
multiplient autour de notre modèle économique. En tout état de cause, les choix stratégiques de la France
sont illisibles.
Directeur de la rédaction : Laurent Faibis, Président de Xerfi
Responsable de Xerfi-Previsis: Alexandre Mirlicourtois, Directeur des Etudes
Responsable de la diffusion : Solène Etienne / Contact : setienne@xerfi.fr
Comité de rédaction : Jean-Baptiste Bellon, Conseiller de Xerfi, Damien Festor, Directeur de Xerfi
France, Alexander Law, Directeur de Xerfi-Global, Laurent Marty, Directeur général de Xerfi, Thomas
La passion de la Roux, Directeur délégué de Precepta
connaissance économique
Société éditrice : Xerfi.com, 13 rue de Calais, 75009 Paris. 01 53 21 81 51, ISSN xxxxxxxx
Achevé de rédiger le 8 mars 2011
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3. Les multinationales françaises sont la principale force de frappe dont dispose le pays pour
faire face aux défis économiques de l’après-crise. Mais si la France ne retrouve pas les moyens de se
doter d’une politique industrielle volontariste, elle risque de se priver de ses meilleures capacités de
rebond. Une stratégie offensive passe indubitablement par la mise en œuvre d’une action concertée
avec les grandes entreprises de nationalité française qui forment l’essentiel de notre potentiel pour
conquérir les marchés internationaux.
Partout dans les zones du monde en effervescence, les Etats interviennent ouvertement – et
parfois outrageusement – pour soutenir leurs champions nationaux. Nous avons, à l’inverse, et à
rebours, décidé de vouer aux gémonies les politiques volontaristes.
Mais l’effort de l’Etat – et donc de la nation – ne peut pas être sans contrepartie. L’Etat doit
épauler les grands groupes dans leur conquête de parts de marché à l’étranger et leur permettre
d’entraîner dans leur sillage les entreprises de taille moyenne. Ce renouveau du lien entre le pays et
ses multinationales doit se faire sous le sceau de la réciprocité : la croissance des entreprises à
l’étranger, et notamment dans les pays émergents, doit avoir des retombées positives pour
l’économie et l’emploi dans l’Hexagone.
Pour plus d’informations : www.xerfi.com
Et sur le blog du livre : www.lafranceetsesmultinationales.com
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4. 1. Environnement économique et financier
1.1. Matières premières
Les prix vont continuer d’augmenter
Les cours atteignent des records en février. Le mouvement haussier est général, mais le pétrole se détache. Les
craintes d’une rupture des approvisionnements libyens (1,7 million de barils/jour) ont fait flamber les cours. Le Brent et le
WTI ont atteint 114$ de 99$ le baril au cours du mois. L’engagement de l’Arabie Saoudite de compenser les pertes de
production n’ont que temporairement calmé des marchés qui spéculent à la hausse. Malgré une fin févier moins virulente
ème
(notamment pour les matières agricoles), l’indice GSCI a poursuivi son ascension pour le 6 mois consécutif.
+
Points de repère
GSCI : après janvier 2009, où il descend à un plus bas depuis septembre 2004, l’indice GSCI est sur une tendance haussière.
Pétrole : le pétrole a repris sa progression depuis décembre 2008 (il cotait alors 40,3$). Le pic a été atteint en juillet 2008 à 133,4$
Mat. prem. agricoles : en dessous de 200 en juillet 2004, le GSCI Agriculture a franchi pour la 1 fois la barre des 500 début 2011.
er
Cuivre : les cours sont à leur plus haut niveau après être revenus à 5 149$ en 2009. En 1993, la moyenne était inférieure à
2 000$.
Ensemble Pétrole
la hausse va se poursuivre tensions extrêmes en février
Indice GSCI, fin de mois, (panier de matières premières 100 = 1970) Cours du baril (Brent Mer du Nord) en dollars
700 110
100
600 90
80
500
70
400 60
50
300 40
févr-09 févr-10 févr-11 févr-09 févr-10 févr-11
Sources : estimation février 2011 Xerfi (données INSEE via Feri) Sources : estimation février 2011 Xerfi (données INSEE via Feri)
Matières agricoles Cuivre
encore plus chères en février vers le sommet des 10 000 $ la tonne
Indice GSCI Agriculture (panier de matières premières agricoles), Dollar la tonne
fin de mois 100 = 1970
600 10 000
550
8 500
500
450 7 000
400 5 500
350
4 000
300
250 2 500
févr-09 févr-10 févr-11 févr-09 févr-10 févr-11
Sources : estimation février 2011 Xerfi (données INSEE via Feri) Sources : estimation février 2011 Xerfi (données INSEE via Feri)
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5. 1. Environnement économique et financier
1.2. Monnaie et taux
La remontée de l’euro est bien enclenchée
L’euro s’est renforcé face au dollar en février. Les investisseurs se concentrent plus sur les écarts de taux existant
(1% pour la BCE contre une fourchette de 0%-0,25% pour la Fed) et encore plus à venir que sur les risques
géopolitiques du sud de la Méditerranée. Or, l’institution de Frankfort semble beaucoup plus sensible aux risques
inflationnistes que son homologue américaine dont la priorité reste centrée sur la croissance. Les anticipations sont donc
à une hausse plus rapide dès le mois d’avril) des taux en Europe ce qui renforcera mécaniquement l’euro.
Points de repère
Euro / dollar : introduit à 1,17$, l’euro descend à son plus bas niveau en octobre 2000 (0,85$). Son plus haut est atteint en juillet
2008 à 1,58$. En 2010, le cours moyen a été de 1,33$, en baisse de 4,8% sur 2009.
Euro / yuan : l’euro a glissé de 5,6% en 2010 et est revenu à 9 yuans en moyenne sur l’année.
Euro / livre sterling : l’euro a cédé du terrain en 2010 face à la livre (-3,7%) pour une moyenne de 0,858.
Euro / franc suisse : l’euro a dévissé de 8,4% face au franc suisse en 2010 après déjà une chute de 4,9% en 2009.
Euro / dollar – yuan Euro / livre sterling
la hausse se confirme stable
Évolution de l’euro par rapport au dollar (éch. gauche) Évolution de l’euro par rapport à la livre sterling
et au yuan (éch. droite)
1,6 €/$ (G) €/yuan (D) 10,8 0,95
1,5 10,1
0,90
1,4 9,4
0,85
1,3 8,7
1,2 8,0 0,80
févr-09 févr-10 févr-11 févr-09 févr-10 févr-11
Sources : estimations février 2011 Xerfi (données Feri) Sources : estimation février 2011 Xerfi (données Feri)
Euro / franc suisse Taux de change réel effectif de la France
fin de la glissade moins favorable pour les exports
Évolution de l’euro par rapport au franc suisse Taux de change réel effectif de la France (c’est-à-dire pondéré par le
poids des pays dans la structure des échanges). Indice 100 = 2005
1,55 103
101
1,45
99
1,35
97
1,25 95
févr-09 févr-10 févr-11 févr-09 févr-10 févr-11
Sources : estimation février 2011 Xerfi (données Feri) Sources : estimation février 2011 Xerfi (données Feri)
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6. 1. Environnement économique et financier
1.2. Monnaie et taux
Les taux remontent mais le crédit reste bon marché
La remontée des taux courts n’est pas encore handicapante. Après être descendu à un point bas en mars 2010
(0,63%), l’Euribor 3 mois est reparti à la hausse et atteint en février 1,15%. A ce niveau (encore très modeste), ce n’est
pas un frein aux projets d’investissement ou d’acquisitions des entreprises. En revanche, le retour de l’inflation, ainsi que
les tensions sur les marchés obligataires, liés notamment aux risques sur la dette des Etats, poussent les OAT 10 ans à
la hausse et font pression sur les taux des crédits immobiliers qui devraient rapidement passer au-dessus de 4%.
Points de repère
Taux directeur : à 1%, le taux directeur est à son niveau plancher depuis mai 2009. Son plus haut est atteint entre octobre 2000 et
avril 2001 à 4,75%.
Eonia : de juillet 2009 à septembre 2010, l’Eonia est resté bloqué sous la barre des 0,5%. En moyenne en 2008 il était de 3,9%.
Euribor : de juillet 2009 à sept. 2010, l’Euribor est passé sous le seuil de 1%. La moyenne 2010 est la plus faible enregistrée.
OAT 10 ans : à 3,12% de moyenne, l’année 2010 marque un record de faiblesse. Mais le mouvement s’est inversé depuis.
Taux directeur de la BCE Taux de l’argent au jour le jour
toujours bloqué à 1% la hausse reste raisonnable
Taux directeur de la BCE Eonia
2,0 1,5
1,8
1,6 1,0
1,4
1,2 0,5
1,0
0,8 0,0
févr-09 févr-10 févr-11 févr-09 févr-10 févr-11
Sources : estimation février Xerfi (données BCE via Feri) Sources : estimation février Xerfi (données BdF via Feri)
Taux à 3 mois Taux à 10 ans
ème
la remontée est désormais perceptible 6 mois de hausse
Euribor 3 mois OAT à 10 ans
2,0 4,0
1,5 3,5
1,0 3,0
0,5 2,5
févr-09 févr-10 févr-11 févr-09 févr-10 févr-11
Sources : estimation février Xerfi (données BCE via Feri) Sources : estimation février Xerfi (données BdF via Feri)
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7. 1. Environnement économique et financier
1.3. Commerce international
Vers une décélération en 2011
La fin 2010 a été tonique. Les deux derniers mois de 2010 ont permis de clôturer l’année 2010 sur une note positive. Le
commerce mondial a ainsi progressé d’un peu plus de 16%, effaçant la chute historique de 2009. Une remontée à vive
allure principalement sous la conduite des émergents. Or les dernières informations, notamment en provenance de
Chine, montrent un premier essoufflement des exportations (en valeur). Renversement de tendance ou simple accroc ?
Il semble bien que le ralentissement des pays avancés, sous la coupe de cures d’austérité, commence à se diffuser.
Points de repère
Commerce international : après une chute historique de 12,6% (en volume) en 2009 (la dernière datait de 2001 avec -0,8%), le
commerce mondial a rebondi en 2010 (+16,1%). Entre 2000 et 2010, les exports mondiales ont progressé de 4,7% l’an.
Pays développés : la chute de 2009 a été plus brutale que chez les émergents (-16% contre -9%) et la remontée de 2010 moins
vive (+13,2% contre 19,2%). Les exportations des pays développés se sont élevées de 2% en moyenne par an depuis 2000.
Emergents : entre 2000 et 2010, les exports des émergents ont augmenté au rythme annuel moyen de 8,4%.
Commerce international Commerce international
la fin 2010 a été dynamique décembre 2010 a accéléré
Indice en volume (100 = 2000) des exports, moyenne mobile 3 mois Variation en volume (3 derniers mois / 3 mois précédents) des exports
165 10%
5%
155
0%
145
-5%
135
-10%
125 -15%
déc-08 déc-09 déc-10 déc-08 déc-09 déc-10
Sources : calculs Xerfi (données CPB) Sources : calculs Xerfi (données CPB)
Zone
Pays développés / émergents Pays développés
l’écart se creuse à nouveau le Japon remonte, l’Europe glisse
Indice en volume (100 = 2000), moyenne mobile 3 mois des exports Variation en volume (3 derniers mois / 3 mois précédents) des exports
130 Pays avancés (G) Emergents (D) 235 USA Japon Zone euro
8%
120 210
4%
110 185 0%
100 160 -4%
déc-08 déc-09 déc-10 déc-09 déc-10
Sources : calculs Xerfi (données CPB) Sources : calculs Xerfi (données CPB)
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8. 1. Environnement économique et financier
1.4. Economies avancées : moral des industriels
Les industriels sont de plus en plus confiants
Le moral reste globalement bon dans l’industrie. Le manque d’enthousiasme des industriels japonais détonne. En
Europe ou aux Etats-Unis, la confiance règne et se situe à son plus haut niveau depuis deux ans. En Europe, deux pays
se distinguent. L’un pour l’exceptionnelle confiance de ses chefs d’entreprise, l’Allemagne. L’autre par un niveau de
confiance qui ne parvient pas à se relever, la Grèce. C’est d’ailleurs le seul pays dont le niveau de confiance demeure
en dessous de 100, frontière indiquant la neutralité de l’indicateur.
Points de repère
Etats-Unis-Japon-Zone euro : après être descendu à un plus bas en déc. 2008, l’indicateur de confiance des industriels
américains atteint un pic en avril 2010. Au Japon, la confiance des industriels touche un point bas (91,6) en mai 2009. Le point le
plus bas survient en février 2009 pour les industriels eurolandais.
Allemagne-France-Royaume-Uni : la confiance des industriels allemands et français est à son plus haut niveau depuis 2005, en
janvier 2011.
Les grandes zones Big three européens
les européens les plus optimistes l’Allemagne loin devant
Indicateur de confiance (100 = normal) Indicateur de confiance (100 = normal)
105 USA Japon Zone euro 110 Allemagne France Roy-Uni
105
100
100
95
95
90
90 85
janv-09 janv-10 janv-11 janv-09 janv-10 janv-11
Sources : OCDE (via Feri) Sources : OCDE (via Feri)
Zone
L’Europe du Sud Pays-Bas / Belgique
Les Grecs ne s’en sortent pas la confiance est revenue
Indicateur de confiance (100 = normal) Indicateur de confiance (100 = normal)
105 Italie Espagne Grèce 105 Belgique Pays-Bas
100
100
95
95
90
85 90
janv-09 janv-10 janv-11 janv-09 janv-10 janv-11
Sources : OCDE (via Feri) Sources : OCDE (via Feri)
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9. 1. Environnement économique et financier
1.5. Economies avancées : moral des ménages
Les consommateurs sont méfiants
La fracture perdure entre les ménages et les chefs d’entreprise. Excepté l’Allemagne et une partie de l’Europe du
Nord qui effectuent un tir groupé (le moral est au beau fixe pour tout le monde), le fossé se creuse entre le haut niveau
de confiance des dirigeants et l’anxiété croissante des particuliers. Les inquiétudes liées à la persistance d’un taux de
chômage élevé auquel s’ajoutent désormais celles liées au retour de l’inflation (notamment sur des postes aussi
emblématiques que l’alimentaire et l’énergie) pèsent actuellement sur le moral des ménages.
Points de repère
Etats-Unis : la confiance touche un point bas en février 2009 et remonte depuis en restant toutefois inférieure à 100.
Allemagne-France-Royaume-Uni : parti du même niveau en janvier 2009 (environ 95), seul l’indicateur de confiance allemand est
repassé au-dessus de 100 et atteint son plus haut niveau depuis 2005 en décembre 2010.
Italie-Espagne-Grèce : l’ensemble des indicateurs est en recul depuis le second semestre 2010. Il descend à son plus bas niveau
pour depuis 2005l a Grèce en février.
Les grandes zones Big three européens
les doutes ne sont pas levés seuls les Allemands ont le moral
Indicateur de confiance (100 = normal) Indicateur de confiance (100 = 2010)
105 USA Japon Zone euro 110 Allemagne France Royaume-Uni
100 105
95 100
90 95
85 90
janv-09 janv-10 janv-11 janv-09 janv-10 janv-11
Sources : OCDE (via Feri) Sources : OCDE (via Feri)
Zone
L’Europe du Sud Pays-Bas / Belgique
inquiétude générale Légèrement optimiste
Indicateur de confiance (100 = normal) Indicateur de confiance (100 = normal)
105 Italie Espagne Grèce 104 Belgique Pays-Bas
100
101
95
98
90
85 95
janv-09 janv-10 janv-11 janv-09 janv-10 janv-11
Sources : OCDE (via Feri) Sources : OCDE (via Feri)
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10. 1. Environnement économique et financier
1.6. BRIC
Des signaux annociateurs de décélération
Le moral reste bon. Si les premières informations en provenance d’Inde sur le climat des affaires est un signe
précurseur de l’état d’esprit de l’ensemble des BRIC, alors le début d’année a été dynamique du côté des émergents. En
revanche, s’il faut regarder du côté du Brésil, un bémol doit être apporté. Toutefois, si la tendance est moins bonne du
côté du Brésil, le niveau (62) reste nettement au-dessus de la barre des 50 qui marque la frontière entre climat positif et
négatif. A noter également le début de quelques hésitations aux niveaux des consommateurs.
Points de repère
Brésil : après être descendu à un plus bas au 1 trimestre 2009 (depuis 2005), le climat des affaires s’est restauré pour atteindre
er
un plus haut début 2010. Pour les ménages, la fin 2005 marque un plancher et le plus haut est réalisé en T3 2010.
Russie : depuis 2005, le creux survient au 1 trimestre 2009 pour les ménages comme pour les entreprises.
er
Inde : sur les 5 dernières années, le sommet est atteint en T2 2007 (201,2) et le plancher en T2 2009 (93,8).
Chine : les pics pour les entreprises et les ménages (146 et 113) sont atteints à la mi-2007, le plus bas en T1 2009.
Brésil Russie
les entreprises un peu plus hésitantes confiance générale
Climat des affaires (50 = neutre), échelle de gauche Climat de l’activité dans l’ind. manuf. (100 = neutre), échelle de gauche
Confiance des consommateurs (100 = neutre), échelle de droite Confiance des consommateurs (0 = neutre), échelle de droite
70 Entreprises (G) 165 110 Entreprises (G) Consommateurs (D) 15
Consommateurs (D)
105 0
60 150
100 -15
50 135
95 -30
40 120 90 -45
mars-08 mars-09 mars-10 mars-11 mars-08 mars-09 mars-10 mars-11
Sources : CNI, FecomSP (données trimestrielle via Feri) Sources : OCDE et FSS (données trimestrielle via Feri)
Zone
Inde Chine
euphorique les ménages doutent pas les sociétés
Climat anticipé des affaires (100 = T2 1999) Climats des affaires et confiances des ménages (100 = neutre)
180 140 Entreprises
Consommateurs
160
130
140
120
120
100 110
80 100
mars-08 mars-09 mars-10 mars-11 mars-08 mars-09 mars-10 mars-11
Sources : DuBrl (données trimestrielles via feri) Sources : NBSC et CEMAC (données trimestrielles via Feri)
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11. 2. La situation des entreprises françaises
2.1. France : industrie manufacturière
L’industrie commence à coincer
Premier coup d’arrêt en février. L’indicateur synthétique de conjoncture s’est replié de 2 points. Un recul à relativiser
puisque l’indicateur demeure 6 points au-dessus de sa moyenne. La situation semble plutôt saine. Mais en apparence
seulement. Car la violence inouïe de la crise modifie l’interprétation que l’on donne à ce type de chiffres. Le fait d’être
repassés au-dessus de la moyenne ne signifie pas que nous sommes revenus à la normalité. La production reste
inférieure de plus de 10% à son sommet de début 2008 et l’industrie française demeure particulièrement fragile.
Points de repère
Climat des affaires : depuis 1980, le minimum de la série survient en mars 2009 (70). L’optimum est de 126 (juin 2000)
Perspectives perso. de prod. : la moyenne de long terme est de 5 avec un minium de -31 début 2010 et un pic à 26 (mai 1976).
Production industrielle : le point haut est atteint en février 2008 (104,7). Avril 2009 marque le point le plus bas de la série (83,6).
Carnet de commandes globaux : depuis 1976, la moyenne s’établit à -17. Le creux de la série est en mars 2009 (-67).
Taux d’utilisation des capacités de production : la moyenne de long terme est de 85,45%. Juin 2009 est un plus bas historique.
Climat des affaires Activité réelle et perspectives
coup d’arrêt à l’amélioration la production va caler
Indice synthétique du climat des affaires (moyenne = 100) Perspectives d’activité (soldes d’opinion des industriels) en %, gauche
Niveau de la production (100 = 2005), droite
120 Climat des affaires Moyenne de long terme 35 Perspectives - G Production - D 108
110
15 101
100
90 -5 94
80
-25 87
70
60 -45 80
févr-08 févr-09 févr-10 févr-11 févr-08 févr-09 févr-10 févr-11
Sources : INSEE (données via Feri) Sources: INSEE (données via Feri)
Zone
Carnets de commandes globaux Taux d’utilisation des capacités de prod.
ère
1 alerte sur les commandes toujours trop bas
Niveaux des carnets de commandes globaux (soldes d’opinions, en %) Taux d’utilisation des capacités de production
10 Carnets globaux Moyenne de long terme 90 TUC Moyenne de long terme
-10
80
-30
70
-50
-70 60
févr-08 févr-09 févr-10 févr-11 2007 2008 2009 2010 2011
Sources : calculs Xerfi (données INSEE via Feri) Sources : calculs Xerfi (données INSEE via Feri)
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12. 2. La situation des entreprises françaises
2.2. Construction (bâtiment et travaux publics)
Début d’année encore difficile
Le plus dur est passé mais la reprise sera lente. Sur les 12 derniers mois, le nombre de logements construits est
repassé au-dessus des 350 0000. Le mouvement est toutefois moins marqué pour les locaux professionnels, signe que
le retour à la normal n’est pas total. D’ailleurs, selon les entrepreneurs interrogés en février, le climat conjoncturel reste
mitigé. À 99, l’indicateur synthétique du climat des affaires se maintient à un niveau proche de sa moyenne de longue
période. La conjoncture dans les TP reste morose malgré un signe encourageant du côté des carnets de commandes.
Points de repère
Climat des affaires (bâtiment) : la crise de 2009 n’a pas été la pire. Le creux du climat des affaires survient en janvier 1993 (80).
Mises en chantier (MC) : la moyenne des MC de logements sur les 10 dernières années est de 385 453 avec un pic à plus de
465 000 en 2007. Les MC de locaux atteignent leur apogée en 2007 (42 millions de m²) et descendent à moins de 23 en 2010.
TP (carnets de commandes) : la moyenne de long terme est de -28 avec un sommet en juillet 2000 (40) et un creux en oct. 83.
TP (activité) : depuis 1974, la moyenne de l’activité passée est de -6, celle de l’activité prévue de -15.
Climat des affaires dans le bâtiment Bâtiment : mises en chantier
légèrement en dessous de la moyenne fin de la glissade
Indice synthétique du climat des affaires (100 = moyenne) Locaux professionnels (cumul 12 mois) en millions de m², gauche
Logements (cumul 12 mois), en milliers, droite
115 Climat des affaires Moyenne de long terme 45 Locaux professionnels - G Logements - D 500
450
105 35
400
95 25
350
85 15 300
févr-08 févr-09 févr-10 févr-11 janv-08 janv-09 janv-10 janv-11
Sources : INSEE (données via Feri) Sources: calculs Xerfi (données SOeS vie Feri)
Zone
Carnets de commandes dans les TP Activité dans les travaux publics
encore un peu dégarnis l’année commence mal
Jugements sur les carnets de commandes (soldes d’opinions, en %) Activité passée et prévue (soldes d’opinions, en %)
30 Carnets de commandes Moyenne de long terme 20 Activité prévue Activité passée
10
0
-10
-20
-30
-40
-50
-70 -60
mars-08 mars-09 mars-10 mars-11 mars-2008 mars-2009 mars-2010 mars-2011
Sources : INSEE (données via Feri) Sources : INSEE (données via Feri)
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13. 2. La situation des entreprises françaises
2.3. Services
L’activité est maussade
L’écart se creuse entre les soldes d’opinions et l’activité réelle. D’après les chefs d’entreprise, la conjoncture
s’améliore encore en février. En hausse sur les 6 derniers mois, le climat des affaires s’établit à 104. De surcroit, les
dirigeants revoient légèrement à la hausse leurs anticipations d’activité donnant l’impression d’un nouvel élan dans les
services. Toutefois, les indicateurs réels de l’activité (chiffre d’affaires) suivent partiellement le mouvement, notamment
dans les services aux ménages dont le volume d’activité ne parvient pas à décoller depuis novembre 2008.
Points de repère
Climat des affaires : le plus bas historique est survenu en mars 2009 (69) et le plus haut (116) en avril 1989. La moyenne de 2010
ressort à 98.
Perspectives d’activité : la moyenne pour l’ensemble des services ressort à 4 et à 3,6 pour l’ensemble hors intérim.
Chiffre d’affaires (serv. ménages) : le CA a progressé d’environ 0,5% (estimation en volume) en 2010 après - 1% en 2009
Chiffre d’affaires (serv. entreprises) : le CA en valeur s’est élevé de 1,1% en 2010 (estimation) après -2% en 2009.
Climat des affaires Perspectives d’activité
l’environnement s’améliore légèrement à peine mieux
Indice synthétique du climat des affaires (100 = moyenne) Perspectives d’activité (soldes d’opinions), en %
110 Climat des affaires Moyenne de long terme 20 Services (hors intérim) Services (ensemble)
100 10
90 0
80 -10
70 -20
60 -30
févr-08 févr-09 févr-10 févr-11 févr-08 févr-09 févr-10 févr-11
Sources : INSEE (données via Feri) Sources : INSEE (données via Feri)
Zone
Chiffre d’affaires : services aux ménages Chiffres d’affaires : serv. aux entreprises
le volume d’activité reste amorphe le jeu de Yo-Yo continue
Chiffre d’affaires (100 = 2005) Chiffre d’affaires en valeur (100 = 2005)
110 Valeur Volume 120
106 118
102 116
98 114
94 112
nov-2007 nov-2008 nov-2009 nov-2010 nov-2007 nov-2008 nov-2009 nov-2010
Sources : INSEE (données via Feri) Sources : INSEE (données via Feri)
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14. 2. La situation des entreprises françaises
2.4. Commerce
Les ventes vont inéluctablement ralentir
L’année 2011 commence mal. Les commerçants ne font pas preuve de beaucoup d’optimisme, après des soldes
décevantes. L’indicateur du climat des affaires (tout en restant au-dessus de sa moyenne) se replie traduisant le
manque d’entrain de l’activité, signe que les consommateurs ont mis le frein sur leurs dépenses. Les perspectives
demeurent hésitantes et tout converge vers la poursuite du ralentissement. D’ailleurs, les professionnels ne s’attendent
pas à autre chose et leurs intentions de commandes sont en baisse.
Points de repère
Climat des affaires : le point de décembre 2008 (-77) constitue le deuxième plus bas de la série. En moyenne en 2010, le climat
ressort à 103, soit au-dessus de la moyenne de long terme (100).
Perspectives d’activité : la moyenne pour l’ensemble est de -1 dont : commerce automobile (-7,7) et commerce de détail (*) (+5,2).
Chiffre d’affaires (commerce auto) : le CA a progressé d’environ 2,9% (estimation en valeur) en 2010 après -4,6% en 2009.
Chiffre d’affaires (commerce de détail) : le CA en valeur a progressé de 3,2% après avoir chuté de 4,6% l’année précédente.
Climat des affaires (ensemble) Perspectives d’activité (ensemble)
baisse du moral embellie passagère
Indice synthétique du climat des affaires (100 = moyenne) Evolution des ventes dans les 3 prochains mois (soldes d’opinions),
en % / (*) hors carburants, hors pharmacie
110 Climat des affaires 20
Moyenne de long terme
0
100
-20
90
-40
80 Com. auto.
-60 Ensemble
Comm. de détail (*)
70 -80
févr-08 févr-09 févr-10 févr-11 févr-08 févr-09 févr-10 févr-11
Source : INSEE (via Feri) Source : INSEE (via Feri)
Zone
Chiffre d’affaires : commerce automobile Chiffres d’affaires : commerce de détail
la prime à la casse a dopé la fin d’année beaucoup d’hésitations
Chiffre d’affaires en valeur (base 100 = 2005) Chiffre d’affaires en valeur (base 100 = 2005)
115 113
111
110
109
105
107
100
105
95 103
nov-2007 nov-2008 nov-2009 nov-2010 nov-2007 nov-2008 nov-2009 nov-2010
Source : INSEE (via Feri) Sources : INSEE (données via Feri)
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15. 2. La situation des entreprises françaises
2.5. Salaires et coût du travail
Les salaires sont sous controle
La pression sur les salaires continue de s’accentuer. La hausse des salaires s’est installée sous la barre des 2% en
2010 et est tombée à 1,8% au troisième trimestre. C’est son plus bas niveau depuis 10 ans. Toutes les catégories de
salariés (des ouvriers aux cadres) et toutes les grandes branches d’activité sont concernées par le même mouvement.
Cette décélération n’empêche pas au coût du travail (salaire + charges) de s’alourdir de nouveau.
Points de repère
Salaire (ensemble) : la hausse moyenne en 2010 n’aura pas dépassé 1,8% après 2,2% en 2009. Sur les 10 dernières années, les
salaires ont progressé sur une base annuelle moyenne de 2,5%.
Salaire (par catégorie) : sur les 10 dernières années, le salaire des ouvriers a progressé de 2,7% l’an contre 2,5% pour les autres.
Salaire (par branche) : c’est dans le BTP que la hausse a été la plus rapide depuis 2000 (+3% l’an) contre 2,5% dans l’industrie et
2,4% dans le tertiaire.
Salaires Salaires par catégorie
sous la barre des 2% de hausse toutes les catégories sont concernées
Salaire mensuel de base – Ensemble des salariés (moyenne annuelle) Salaire mensuel de base (moyenne annuelle par catégories)
3,0% 3,5% Ouvrier Prof. intermédiaires Cadres
3,0%
2,5%
2,5%
2,0%
2,0%
1,5% 1,5%
sept-07 sept-08 sept-09 sept-10 sept-07 sept-08 sept-09 sept-10
Sources : calculs Xerfi (données Dares) Sources : calculs Xerfi (données Dares)
Zone
Salaires par branche Coût du travail (salaire + charges)
ralentissement général poursuite de l’alourdissement
Salaire mensuel de base (moyenne annuelle par grandes branches) Indice du coût du travail (moyenne annuelle)
3,5% 4%
3,0%
3%
2,5%
2%
2,0%
Industrie BTP Tertiaire
1,5% 1%
sept-07 sept-08 sept-09 sept-10 sept-07 sept-08 sept-09 sept-10
Sources : calculs Xerfi (données Dares) Sources : calculs Xerfi (données Dares)
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16. 2. La situation des entreprises françaises
2.6. Coût des locaux
Le coût des locaux remonte légèrement
La hausse du coût de la construction et des loyers reste modeste. L’indice du coût de la construction (ICC) s’établit
à 1 520 en T3 après 1 517 au trimestre précédent. En glissement annuel, il augmente de 1,2%, soit un rythme inférieur à
celui enregistré trois mois plus tôt. Sur la même période, l’indice des loyers commerciaux (ICL) s’établit à 102,4 et la
ème
hausse sur un an devient supérieure à 1% ce qui n’était plus survenu depuis le 2 trimestre 2009. Les prix des travaux
d’entretien s’accroissent de leur côté de 0,3% par rapport au trimestre précédent et le glissement annuel ressort à 1,1%.
Points de repère
Indice du coût de la construction : le pic de l’ICC survient au 3
ème
trimestre 2008 où il atteint la valeur de 1 594. La progression
cette année là est de 7,65%. Après une baisse de 2,9% en 2009, il devrait avoir progressé d’un peu moins de 1% en 2010.
IPEA : inférieures ou proches de 1%, les variations (en glissement annuel) actuelles de l’IPEA sont les plus basses enregistrées
depuis 2007.
ICL : après un bref passage en territoire négatif, les variations de l’ICL ont retrouvé leur tendance moyenne.
Indice du coût de la construction (ICC) Indice du coût de la construction (ICC)
encore loin de son sommet hausses contenues
ICC en niveau (00 = T4 1953) Glissement annuel de l’ICC
1 650 12%
1 575 9%
6%
1 500
3%
1 425
0%
1 350 -3%
1 275 -6%
sept-07 sept-08 sept-09 sept-10 sept-07 sept-08 sept-09 sept-10
Sources : calculs Xerfi (données INSEE via Feri) Sources : calculs Xerfi (données INSEE via Feri)
Zone
Prix des travaux d’entretien (IPEA) Indice des loyers commerciaux (ILC)
faibles revalorisations retour en territoire positif
Glissement annuel de l’IPEA Glissement annuel de l’ILC
5% 6%
4%
4%
3%
2%
2%
0%
1%
0% -2%
sept-07 sept-08 sept-09 sept-10 sept-07 sept-08 sept-09 sept-10
Sources : calculs Xerfi (données SOeS) Sources : calculs Xerfi (données SOeS via Feri)
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17. 2. La situation des entreprises françaises
2.7. Situation financière des entreprises
Trésoreries toujours très confortables
Les grandes entreprises ont des réserves. Selon la dernière enquête menée auprès des trésoriers des grandes
entreprises, la situation de la trésorerie d’exploitation des grandes entreprises est à un sommet : près de 16% la
considère comme très aisée. Ce sentiment est partagé par une grande majorité d’industriels : seulement 11% d’entre
eux éprouvent des difficultés de trésorerie. Dans le bâtiment, le mouvement est semblable et le jugement s’améliore en
début d’année.
Points de repère
Trésorerie d’exploitation des grandes entreprises : la moyenne depuis janvier 2009 est de -1,9%. Le maximum de la série est
atteint en février 2011 (+15,9%).
Trésorerie (industrie) : en moyenne dans l’industrie manufacturière, 12,1% des entreprises éprouvent des difficultés de trésorerie.
Trésorerie (par grande branche) : dans le bâtiment la moyenne de long terme de jugement sur la situation de la trésorerie ressort
à -7, celui des services à -10 et ceux du commerce (-14).
Trésorerie des grandes entreprises Trésorerie (industrie)
nouveau record en février peu d’industriels sont en difficulté
Solde d’opinions, cvs, en %, données mensuelles Solde d’opinions, cvs, en %, données trimestrielles,
Comment jugez-vous la situation de votre trésorerie d'exploitation, aisée,
Proportion d'entreprises qui éprouvent des difficultés de trésorerie (%)
normale ou difficile? Ecart de % entre les réponses
30
15 25
5 20
-5 15
-15 10
-25 5
févr-09 févr-10 févr-11 mars-09 mars-10 mars-11
Source : AFTE-Coe-Rexecode Sources : INSEE (via Feri)
Zone
Trésorerie (BTP, services et commerce) Prix à la production (industrie)
nouvelle amélioration dans le BTP les hausses sont proches de 5%
Jugement sur les trésoreries (soldes d’opinions, en %) Prix à la production (glissement annuel)
0 BTP Services Commerce 8%
5%
-10
2%
-20 -1%
-4%
-30
-7%
-40 -10%
mars-09 mars-10 mars-11 janv-09 janv-10 janv-11
Sources : INSEE (via Feri) Sources : calculs Xerfi (données INSEE via Feri)
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18. 2. La situation des entreprises françaises
2.8. Risque de défaillance
Nouvelle baisse du risque début 2011
Le risque d’ensemble diminue en début d’année. L’amélioration perceptible depuis la mi 2010 s’est poursuivie début
2011 et le risque est désormais proche de sa moyenne. La fin 2010 a été marquée par certaines disparités entre les
différentes grandes branches de l’économie. Le risque de défaillance continue de sensiblement diminuer dans l’industrie
et le commerce alors qu’il recommence à s’accroitre dans la construction et les services aux entreprises. La situation se
détériore à nouveau pour les agences immobilières après une nette amélioration durant 16 mois.
Points de repère
Risque de défaillance (ensemble) : de février 2008 à février 2009, le risque moyen a été de 60 avec un pic à 66 en mai 2010.
Risque de défaillance (grandes branches) : le risque moyen entre novembre 2007 et novembre 2009 a été de plus de 52 pour le
commerce, 68 pour l’industrie et les services aux entreprises et de 72 pour le BTP. Au-delà de 60, le risque de défaillance est
considéré comme élevé, au-delà de 80 comme très élevé.
Ensemble des entreprises Industrie et construction
le risque diminue moins vite fin d’année difficile pour le BTP
Note de risque de 1 à 100 Note de risque de 1 à 100
(50 = moyenne de long terme du risque des entreprises) (50 = moyenne de long terme du risque des entreprises)
90 Industrie BTP
70
80
65
60 70
55 Moyenne de long terme
60
50
45 50
févr-08 févr-09 févr-10 févr-11 nov-07 nov-08 nov-09 nov-10
Source : Xerfi Risk Source : Xerfi Risk
Zone
Commerce et services aux entreprises Focus : agences immobilières
le commerce passe sous les 50 Légère remontée en fin d’année
Note de risque de 1 à 100 Note de risque de 1 à 100
(50 = moyenne de long terme du risque des entreprises) (50 = moyenne de long terme du risque des entreprises)
80 Commerce Serv. entreprises 80
70
70 60
50
60
40
50 30
20
40 10
nov-07 nov-08 nov-09 nov-10 nov-07 nov-08 nov-09 nov-10
Source : Xerfi Risk Source : Xerfi Risk
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19. 3. Ménages
3.1. Environnement économique et financier des ménages
Les menaces se précisent sur le pouvoir d’achat
L’inflation est proche de 2% depuis le début d’année. Les prix à la consommation se sont accrus de 1,8% en
glissement annuel en janvier, un niveau proche mais en dessous de la cible visée par la Banque Centrale Européenne
(2%). Toutefois certains prix augmentent rapidement, voire dérapent, à l’instar des produits pétroliers. Et la situation ne
devrait pas s’améliorer à court terme. Outre l’impact direct sur le pouvoir d’achat, la remontée des prix sur plusieurs
postes symboliques alimentent, avec le maintien d’un chômage élevé (9,7%), le sentiment de défiance des Français.
Points de repère
Pouvoir d’achat : la hausse du pouvoir d’achat a été de 2% en moyenne sur les dix dernières années. Avec 1% prévu cette année
2010 sera la plus mauvaise année après 2008.
Inflation : l’inflation moyenne depuis 2000 a été de 1,7%. En 2010, la hausse des prix a été de 1,7% après 0,3% en 2009.
IRL : la hausse a été de 1,4% l’an entre 2006 et 2010 avec un plus haut en 2008 (+2,5%) et un plus bas en 2009 à (0,9%).
Chômage : le taux de chômage a été en moyenne de 9,8% en 2010. Il était inférieur à 9% au début des années 2000.
Pouvoir d’achat Inflation générale
une fin d’année difficile de plus en plus proche de 2%
Pouvoir d’achat de l’ensemble des Français (moyenne annuelle) Glissement annuel de l’indice des prix à la consommation
4% Inflation Sous jacente
3%
Objectif BCE
3%
2%
2%
1%
1% 0%
0% -1%
sept-07 sept-08 sept-09 sept-10 janv-09 janv-10 janv-11
Sources : calculs Xerfi (données INSEE via Feri) Sources : calculs Xerfi (données INSEE via Feri)
Zone
Loyer (IRL) Chômage
se loger coûte plus cher aucune décrue en vue
Glissement annuel de l’IRL Taux de chômage en % de la population active
3% 10,5
2%
9,5
1%
8,5
0%
-1% 7,5
déc-06 déc-07 déc-08 déc-09 déc-10 déc-08 déc-09 déc-10
Sources : calculs Xerfi (données INSEE via Feri) Source : Eurostat (via Feri)
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20. 3. Ménages
3.2. La consommation des ménages
La consommation va rapidement décrocher
Triste début d’année pour la consommation des ménages. Les dépenses ont reculé de 0,5% en janvier après 2 mois
de hausse. Le glissement annuel demeure positif à 2,4%. Cette évolution était attendue avec le recul prévisible des
achats d’automobiles avec la fin de la prime à la casse. Mais ce repli reflète aussi la fragilité de la conjoncture française
dans son ensemble. Les ménages ont perdu confiance : l’austérité, la crainte du chômage et le retour de l’inflation sur
des postes symboliques participeront d’un nouveau tassement de la consommation au cours des semaines à venir.
Points de repère
Consommation (ensemble) : les dépenses des ménages ont progressé de 3,1% (en volume) en 2010 après 2% en 2009.
Automobile : après une chute de 7,6% en 2008, la conso. d’auto a progressé de 7,9% en 2009 et est restée stable en 2010.
Textile-habillement : la consommation a progressé de 1,7% en 2010 après une baisse de 3,4% en 2009.
Equipement du logement : la hausse a dépassé une nouvelle fois les 10% en 2010 grâce à l’électronique grand public (+13%)
Conso. de produits manufacturés Consommation automobile
baisse du niveau en janvier l’après prime sera très difficile
Consommation en volume (éch. gauche), 3 derniers mois / 3 mois précédents, consommation en volume
variation sur trois mois (éch. droite)
Conso. (Mds €, cst) Conso. (T/T-1) 20%
26 4%
10%
25 2%
0%
24 0%
-10%
23 -2% -20%
janv-09 janv-10 janv-11 janv-09 janv-10 janv-11
Sources : calculs Xerfi (données INSEE via Feri) Sources : calculs Xerfi (données INSEE via Feri)
Zone
Textile-habillement Équipement du logement
temporairement mieux la croissance restera molle
3 derniers mois / 3 mois précédents, consommation en volume 3 derniers mois / 3 mois précédents, consommation en volume
6% 6%
4%
4%
2%
2%
0%
0%
-2%
-4% -2%
janv-09 janv-10 janv-11 janv-09 janv-10 janv-11
Sources : calculs Xerfi (données INSEE via Feri) Sources : calculs Xerfi (données INSEE via Feri)
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21. 4. Sigles, abréviations et acronymes
Sigles Signification Informations complémentaires
Taux de rémunération des dépôts interbancaires pour la Zone
Eonia Euro OverNight Index Average
Euro avec une échéance de 1 jour.
L’Euribor correspond au taux auquel les dépôts interbancaires
Euribor EURo InterBank Offered Rate en Euro sont offerts entre banques de premier plan, au sein de
la Zone Euro.
Panier de matières premières (pétrole, métaux communs,
GSCI Goldman Sachs Commodity Index
métaux précieux, matières premières agricoles, etc.)
GSCI Panier de matières premières uniquement constitué de
Goldman Sachs Commodity Index Agriculture
Agriculture matières premières agricoles.
L’ICC mesure chaque trimestre l'évolution des prix des
ICC Indice du Coût de la Construction bâtiments neufs à usage principal d'habitation. Il s'agit du prix
TTC.
L’indice trimestriel des loyers commerciaux (ILC) remplace
progressivement l’ICC pour la révision des loyers
commerciaux. Il est composé à partir de l’indice des prix à la
ILC Indice des Loyers Commerciaux
consommation hors tabac et hors loyers (pour 50 %), l’ICC
(pour 25 %) et l’indice du chiffre d’affaires du commerce de
détail en valeur (pour 25 %).
L’IPEA résulte d’une enquête destinée à établir des indices de
Indice des Prix des travaux d’Entretien prix trimestriels couvrant les différentes activités nécessaires à
IPEA
et d’Amélioration l’entretien et l’amélioration des logements. Ces indices sont
utilisés pour le suivi conjoncturel, l’indexation de contrats.
e
A partir du 1 janvier 2006, l’IRL s’est substitué à l’ICC comme
référence pour la révision des loyers en cours de bail dans le
IRL Indice de Référence des Loyers parc locatif privé. Cet indice trimestriel s’établit comme la
moyenne, sur les douze derniers mois, de l’indice des prix à la
consommation hors tabac et hors loyers.
OAT Obligation Assimilable du Trésor Emprunt d’Etat émis pour une durée de 7 à 50 ans maximum.
Le salaire mensuel de base (SMB) correspond au salaire brut
avant déduction des cotisations sociales et avant versement
SMB Salaire Mensuel de Base
des prestations sociales. Il ne comprend ni les primes ni les
heures supplémentaires.
Indicateur de la plus ou moins forte sollicitation de l’appareil
TUC Taux d’utilisation des capacités de production
productif.
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22. 5. Cahier spécial prévisions internationales 2011 -2012
Allemagne : un top modèle à bout de souffle
La croissance mondiale hoquète
L’essoufflement de la croissance mondiale est inéluctable. L’an dernier, le PIB global avait accéléré sous l’effet du rebond
post-récession et de la santé insolente des pays émergents, Chine en tête. Las, la mécanique se grippe aujourd’hui. Les
économies avancées, Etats-Unis à part, ont sacrifié la relance sur l’autel de l’austérité. Les pays émergents souffrent, eux,
d’un mal plus insidieux : l’inflation qui déstabilise les populations et alimente les bulles (an janvier, les prix à la
consommation ont même grimpé de 4,9% en glissement annuel en Chine). Les uns pointeront du doigt l’inconséquence de
la politique monétaire américaine, en partie responsable de la flambée des cours des matières premières agricoles et
industrielles. Les autres souligneront le rôle des troubles géopolitiques, eux mêmes alimentés par la hausse du coût des
denrées alimentaire, dans l’envolée du pétrole. Dans ce cocktail potentiellement explosif, l’inévitable spéculation pourrait
bien servir d’étincelle si l’on n’y prend pas garde. Tout est donc réuni pour une année 2011 décevante. Hors aléa
géopolitique ou encore climatique, nous attendons une hausse du PIB mondial de 3,1% seulement cette année, après 4%
en 2010.
L’Allemagne : un parangon de vertu érigé en exemple
En Europe, comme ailleurs, l’horizon s’est singulièrement obscurci. Heureusement, nous dit-on, que nous avons encore un
modèle phare sur notre Vieux Continent : l’Allemagne. Cette Allemagne qui avait connu une croissance famélique au cours
des années 2000. Cette Allemagne dont le PIB avait chuté de 4,7% en 2009 tandis que le commerce mondial s’écroulait.
Mais cette Allemagne qui a su se redresser. Profitant du redémarrage des échanges internationaux, profitant de sa
frugalité passée, profitant aussi d’une politique économique efficace (merci le Kurtzarbeit !), l’activité s’est accrue de 3,5%
l’an dernier. Il n’en fallait pas plus pour que l’on décrète que ses voisins doivent suivre le même sillage. Vu de France, il est
vrai, les performances allemandes en matière de croissance peuvent faire pâlir d’envie, nous qui avons été limités à 1,5%
de croissance l’an passé et qui anticipons encore moins pour 2011.
Il est vrai que la puissance allemande à l’exportation est impressionnante. Notre voisin d’outre-Rhin, avec ses 80 millions
d’habitants est aujourd’hui le deuxième exportateur mondial, alors que nous Français pointons au cinquième rang.
Pourquoi une telle force de frappe ? La réussite du positionnement de la production allemande est incontestable. De
l’automobile à la machine outil, les produits made in Germany bénéficient d’une aura liée à leur qualité et à leur solidité. La
spécialisation dans les biens d’équipement explique également que l’Allemagne a mieux su tirer parti que d’autres de la
forte demande des économies émergentes. Ces dernières exportent des biens de consommation, mais pour ce faire elles
n’ont souvent d’autre choix que de se fournir auprès des industriels d’outre-Rhin. La comparaison avec la France est sans
appel : les Allemands exportent cinq fois plus que leurs homologues tricolores vers la Chine, ses 1,3 milliard d’habitants et
ses 9% de croissance annuels. Pour mémoire, à la fin des années 1990, ce rapport n’était que de 1 à 2…
Des avantages comparatifs soigneusement bâtis
Le fait est que toute la stratégie allemande de ces dix dernières années a été bâtie autour de la capture de parts de
marché auprès de ses voisins. Sa principale concurrente n’est pas la Chine, mais bien la France. Et notre principal déficit
n’est pas la Chine, mais l’Allemagne. Les hypothèses abondent pour expliquer le différentiel de compétitivité entre nos
deux économies. On fustige souvent une fiscalité punitive et le coût du travail de ce côté-ci de la frontière. Mais les chiffres
montrent que dans le secteur manufacturier, chaque heure travaillée coûte 33,16 euros en France, soit 20 centimes de
moins qu’en Allemagne. Là où le bât blesse, c’est que l’Hexagone bénéficiait bien d’un avantage en termes de coûts, mais
celui-ci s’est étiolé au cours de la dernière décennie. Il serait toutefois bien réducteur d’assimiler la formidable compétitivité
allemande à une meilleure gestion des coûts salariaux unitaires. Bien au contraire, l’Allemagne a su bâtir patiemment son
avantage comparatif en misant sur ses atouts structurels. Il y a son positionnement produit dans le haut de gamme, nous
l’avons dit, qui permet aux industriels d’outre-Rhin d’imposer leurs prix à leurs clients. Dans ce contexte, un euro fort est
bien plus un atout qu’un handicap. Mais il y a aussi le positionnement géographique de l’Allemagne. La proximité des pays
d’Europe centrale et européenne permet à nos voisins de décomposer finement leur chaîne de valeur en y délocalisant les
processus à forte intensité de main d’œuvre et à faible valeur ajoutée. Mais l’assemblage se fera toujours en Allemagne,
histoire de conserver ce label « Made in Germany » qui vaut son pesant d’or. On comprend dès lors mieux l’empressement
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23. de Mme Merkel de vider de toute sa substance une Union de la Méditerranée souhaitée par la France. Autant éviter, en
effet, que sa stratégie soit copiée de trop près…
La stratégie allemande : faire de ses faiblesses des forces
La stratégie allemande s’est aussi et surtout bâtie sur des faiblesses. Faiblesse du coût de la vie d’abord : les prix de
l’immobilier n’ont rien à voir entre Paris et Berlin… le pouvoir d’achat immobilier (c'est-à-dire le nombre de mètres carrés
qu’il est possible d’acquérir avec le salaire moyen dans la ville) est ainsi quatre fois plus élevé dans la capitale de la
République fédérale que dans la Ville Lumière. Et rien d’étonnant, non plus, à ce que le hard discount allemand ait vu le
jour outre-Rhin. Tout est bon pour éviter que les coûts ne dérapent et entachent la compétitivité. Faiblesse de la
démographie ensuite : depuis 8 ans la population allemande décline. Et 840 000 habitants en moins (comparé à une
hausse de 2,6 millions en France…), ce sont des dépenses d’éducation en moins, des dépenses futures de santé en
moins et des raisons de solliciter le contribuable en moins. Faiblesse de la présence militaire allemande enfin : pour des
raisons historiques et stratégiques, notre voisine consacre un demi point de PIB en moins que la France chaque année à la
défense. De fait, les dépenses par habitant qui y sont consacrées atteignaient 499 euros de ce côté-ci du Rhin en 2009,
contre 356 euros en Allemagne. Là encore, nul besoin d’augmenter la charge de l’imposition et de risquer de nuire à la
force de frappe de la Deutschland AG.
Le modèle se heurte à sa dépendance vis-à-vis de voisins souffreteux
Le problème, c’est que toute stratégie basée sur des faiblesses a des failles. Et, pour 2011, cette faille pourrait justement
venir de la faiblesse de la croissance de ses voisines. Nous avons beau nous émerveiller de la dynamique des ventes
allemandes au grand large, sur période récente 48,5% des exportations allemandes avaient pour débouché la zone euro et
le Royaume-Uni. Or, l’austérité assumée dans ces pays, et encouragée par la classe politique outre-Rhin, va forcément
pénaliser la demande sur le Vieux Continent. Au Royaume-Uni d’abord où les coupes dans les dépenses publiques et la
hausse de la TVA sapent le moral et le portefeuille des consommateurs. En Espagne ensuite, où plus d’un actif sur cinq
est au chômage et où on scrute avec nervosité chaque mouvement des marchés autour de la dette souveraine. En France
enfin où la résistance de la consommation commence à se fissurer avec l’épuisement des mesures de relance. Résultat :
la croissance outre-Rhin n’atteindra « que » 2% cette année.
C’est le prix à payer pour l’Allemagne d’avoir construit un modèle d’une efficacité remarquable lorsque le commerce
international s’envole, mais qui s’épuise dès lors que la demande mondiale s’affaiblit. En particulier lorsque elle provient de
ses partenaires – et de ses concurrents – les plus proches.
Points de repère
PIB mondial (volume) : entre 2000 et 2010, le PIB mondial s’est élevé de près de 32% en volume soit au rythme de 3% l’an.
PIB par zone (volume) : la croissance de l’Asie émergente entre 2000 et 2010 s’est réalisée sur une base annuelle moyenne de
7,6% contre 1,9% pour les Etats-Unis et de 1,4% pour la Zone euro.
Zone
Croissance mondiale Croissance par zone
régime de croisière autour de 3% décrochage même en Asie
Variation du PIB en volume Variation du PIB en volume
6% 12% USA Zone euro Asie (hors Japon)
4,3% 4,0% 9%
3,1% 3,0%
3% 2,0% 6%
3%
0% 0%
-3%
-1,8%
-3% -6%
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Sources : calculs et prévisions Xerfi (données nationales via Feri) Sources : calculs et prévisions Xerfi (données nationales via Feri)
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