1. Le Progressiste
1 euro Mercredi 30 Septembre 2009 - N° 2100
La chance de la Martinique
c’est le travail des Martiniquais Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire
MÉMOIRE :
A Rivière-Salée, L’insurrection
Daniel ROBIN :
« Alé di yo » du Sud
(voir pp. 3-4 et 9-10) (voir pp. 11 et 12)
LYCÉE SCHŒLCHER :
Sérieuse polémique
SNES/Région
(pp. 5 à 8)
La section locale du SNES Martinique au lycée Schœlcher, en tant que syn-
dicat, s’est interdit d’intervenir dans le débat de la construction du lycée
concernant la conservation de tout ou partie du bâti tout comme le choix
entre une reconstruction à l’identique ou une reconstruction moderne…
à suivre en pages 5 à 8.
Les meilleurs spécialistes des affaires martiniquaises sont les Martiniquais eux-mêmes »
(Dr ALIKER)
2. EDITO
LES DONNEURS
DE LECONS !
Notre Secrétaire I Citer Aimé CESAIRE après avoir postes et fonctions pour faire avancer au quotidien et dans le
Général
quitté son parti, c’est bien. concret le concept de l’autonomie s’associent aujourd’hui à ses
I Se référer à Aimé CESAIRE en per- pires détracteurs pour faire au peuple une proposition qui n’en a
manence pour justifier ses choix, ni l’aspect, ni le parfum, même de loin. Il est curieux que ces
c’est bien. gens acceptent sans combattre, abdiquent sur l’autonomie en
I Proposer aux militants du PPM de acceptant de rentrer dans un cadre écrit par l’Autre pour « ver-
leur faire de la formation, c’est bien. rouiller l’évolution » (dixit Brigitte GIRARDIN en 2003).
I Comprendre l’essence du dis- La question que l’on peut se poser est de savoir s’il s’agit d’une
cours, c’est mieux ! erreur grossière (à ce niveau de responsabilité et après tant
I Comprendre la nécessité d’être avec le peuple, c’est d’années de militantisme !) ou du chant du coq de gens qui
mieux ! n’auront finalement pas compris l’essence du message. En tout
I Comprendre le sens de son combat pour l’égalité mise en état de cause, le PPM restera le PPM et restera fidèle à sa
danger dans le « 74 », c’est mieux ! ligne, l’autonomie, la vraie autonomie et rien que
I Comprendre la nécessité d’une mise en œuvre sécurisée, l’autonomie ! Nous resterons le meilleur outil du peuple martini-
c’est mieux ! quais, son rempart contre ceux qui en prétendant vouloir lui faire
S
I Dévoyer le discours, c’est pire. du bien, ne pensent qu’à eux, qu’à travers eux et finalement
I S’allier aux pires ennemis d’Aimé CESAIRE, c’est le pire ! prennent le risque de le mener à sa perte.
Notre proposition permet d’aborder les choses sérieusement,
e poser en donneur de leçons est facile quand on se révè- avec méthode, en négociant avec l’Etat, AVANT, les conditions
le incapable de mettre en œuvre quoi que ce soit qui puis- nécessaires d’une autonomie de progrès et de responsabilité,
se apporter des réponses concrètes aux problèmes des conciliant droit à lé différence et égalité. Notre démarche permet
Martiniquais. La manipulation est habile lorsqu’on prétend récla- à ceux qui se sont précipités dans le piège tendu par l’Etat d’en
mer du pouvoir, les pouvoirs demandés par Aimé CESAIRE pour sortir et de cheminer vers la responsabilité. Il est vrai que cer-
une vraie autonomie, à travers un projet qui en réalité ramène la tains n’en ont que faire et préfèrent, dans la précipitation,
collectivité martiniquaise à une négociation permanente avec s’accrocher à un ‘sentiment de responsabilité’ qui en réalité ne
l’Etat français. Un projet où l’on ne prend pas les contre-pouvoirs permettra nullement d’apporter des réponses aux problèmes
cités mais où l’on se contente comme aujourd’hui de partager martiniquais, ni de mettre en œuvre le moindre projet de déve-
avec l’Etat. Un projet où l’on remet à l’autre le soin d’écrire com- loppement, totalement absent du SMDE brandi comme réponse !
ment et quand les pouvoirs seront exercés et qui ramène à un Il y a ceux qui affirment leur désir de statu quo politique, concé-
conventionnement permanent. dant la mise en place d’une collectivité unique refusée par eux
La question est suffisamment sérieuse et importante pour sortir en 2003 ; il y a ceux qui sans préparation, sans projet collectif,
des revendications de posture et passer à l’aspect opérationnel s’enivrent d’un parfum de pouvoir, laissant aux futures généra-
et pragmatique. Une autonomie tronquée, sans réel pouvoir, tions le soin de se débrouiller avec cette obligation de négocia-
est un leurre, pire : une trahison fondamentale de la pensée tion et de conventionnement permanents avec l’Etat dont ils
de CESAIRE, une tentative d’en tuer l’essence même, pour la disent vouloir s’affranchir. Et il y a ceux qui, comme toujours,
satisfaction personnelle d’avoir le sentiment de faire aboutir le choisissant la voie de la responsabilité, du courage et de la véri-
combat de SA vie ! té, ne se fiant pas aux apparences, préfèrent cheminer avec le
L’autonomie de la Martinique ne se marchande pas, elle ne peut peuple, pas à pas et assurer chaque pas pour être sûr de tou-
souffrir des problématiques personnelles, encore moins jours progresser.
d’ambition personnelle ; elle ne peut se concevoir qu’avec la pré-
sence permanente à l’esprit de l’intérêt du peuple martiniquais et Présenter le « 74 » de la Constitution française comme une
des générations à venir. avancée vers la responsabilité est une réalité que Saint-Martin,
St Barth, la Polynésie…vivent au quotidien. Le présenter comme
C’est finalement bien normal que ceux qui vous font cette pro- l’autonomie d’Aimé CESAIRE est une imposture, d’autant plus
position soient ceux qui l’ont combattue leur vie politique durant, honteuse quand elle vient de ceux qui ont partagé ses combats
ne la concevant au mieux que comme une étape dans leur pro- et qui prétendent aujourd’hui en revendiquer l’inspiration. Ceux-
jet d’indépendance. Il est normal que ceux-là proposent un pro- là même qui à Rivière-Salée font campagne avec les indépen-
jet qui lie encore plus les mains, dans le secret espoir de pouvoir dantistes et qui s’apprêtent à faire une rentrée politique commu-
dire plus tard « vous voyez, on a essayé la départementalisa- ne. Cherchez l’erreur ! Cherchez l’imposture !!
tion : échec ! On est allé jusqu’à l’autonomie d’Aimé CESAIRE :
échec ! Alors il e reste qu’une voie, celle de l’indépendance ». Didier LAGUERRE
La manœuvre est habile, mais la ficelle est un peu grosse ! Il est Secrétaire Général du PPM
dommage que des gens qui ont côtoyé CESAIRE, qui ont vécu 28 septembre 2009
dans son parti, où ils ont été missionnés par lui pour occuper
Le Progressiste - Page 2 - Mercredi 30 septembre 2009
3. POLITIQUE
DANIEL ROBIN, A RIVIERE-SALEE :
« ALE DI YO ! »
dans un clientélisme éhonté et
un populisme consternant !
Son candidat à Rivière-Salée
glosait l’an dernier en disant
« Lè ya rivé », mais malheu-
reusement,’ LEYA pasé en
LEY’ et l’a laissé comme
Godot ; à attendre. Il est indis-
pensable que notre pays
retrouve le sens des vraies
valeurs. Il nous faut com-
prendre pour expliquer.
Rivière-Salée est la porte du
développement du Sud. A cet
égard, nous devons concevoir
le développement des 20 pro-
chaines années.
Q
PLUS DE JUSTICE SOCIA-
LE, PLUS DE DIGNITE, PLUS
Daniel Robin et ses collistiers D’HUMANISME !
uartier “LÀ-HAUT”: un RDS (Rassemblement
nom qui ne s’invente Démocratique Saléen) entre en Il n’existe pas de pays dépen-
pas! En hauteur, en alti- scène : « J’ai la chance dants, mais des pays interdépen-
tude. Symbolisme saisissant. d’appartenir à une équipe dyna- dants. Nous devons créer des
C’est de son quartier que Daniel mique et talentueuse ; elle incarne liens, nous insérer, nous intégrer
ROBIN et son équipe ont décidé et véhicule les valeurs qui fondent dans le Tout-Monde si nous vou-
de prendre leur envol pour un notre mouvement : Respect, lons nous inscrire dans le concert
atterrissage fracassant à la Dignité, Sérénité. J’ai aussi la du vaste monde. Nous devons
Mairie de Rivière-Salée. chance d’être d’une famille poli- être solidaires et cultiver l’altérité.
tique dans laquelle je me sens Nous ne devons jamais laisser le
Lundi 21 septembre, 19h30, pré- bien. Pour toutes ces raisons, terrain des responsabilités à ceux
sentation de la liste municipale ; nous nous battrons pour faire qui ne nous rassemblent pas, à
une pluie bienvenue bénit les émerger une haute conscience de ceux dont les intérêts mercantiles
impétrants. La salle de la pratique politique dans notre et le pouvoir personnel ne sont
l’ « Alamanda » se révèle trop exi- commune. Nous avons une vision que les seules religions. Nous
guë pour contenir le nombreux et un projet à faire partager à la devons inventer l’avenir et non
public. Détermination, conviction, population saléenne. Notre éner- point reproduire le passé. Nous
dynamisme, envie, telles sont les gie et notre volonté, nous les met- devons mobiliser chaque once de
caractéristiques de ceux et celles trons au service du peuple dans l’énergie créatrice de ce peuple
qui composent cette liste. c’exercice d’une gouvernance où pour l’amener à lui-même dans sa
« Devancer leurs adversaires à la le clientélisme n’aura pas droit de quête de plus de justice sociale,
manière d’Usain Bolt », « être du cité ! Il faut être clair dans cette plus de dignité et plus
peuple, avec le peuple, pour le élection et dire toute la vérité aux d’humanisme. C’est pour cela que
peuple », « laissez le monsieur Saléens et aux Martiniquais. Qu’a les électeurs qui ont voté pour
aller faire ses affaires tout seul », fait le MIM depuis deux ans ?Son moi, hommes et femmes, libres et
« alé di yo »…Un avant-goût des SMDE, une pantomime ! Quel plan responsables, jamais ne porteront
slogans qui fleuriront tout au long de relance économique a-t-il ini- leurs suffrages sur le nom de
de cette campagne. tié ? Quel projet concret a-t-il mis Louis DUVILLE ! Nous devons
Et puis le candidat tête de liste du en œuvre ? Sinon se décrédibiliser croire en notre capacité à redon-
Le Progressiste - Page 3 - Mercredi 30 septembre 2009
4. n e r
le goût
de l’effort à
notre jeunes-
se. Nous
d e v o n s
l’aider à croi-
re en elle, à
croire en
n o u s .
Somme tout,
notre projet
c’est celui
des Saléens
que nous
avons ren-
contrés,
écoutés, qui
nous ont
conseillés et
qui en fin de compte nous ont préconise le MIM pour la mode de scrutin intégrant la
mandatés ». Martinique dans le cadre de représentation territoriale, et
l’article 74 relève de la plus infa- une seconde consultation au
A la différence des autres candi- mante escroquerie intellectuelle, bout de cette période, destinée
dats, le RDS n’est pas dans la pos- car il ne répondra en rien à au changement de statut sur la
ture, dans les discours creux, dans l’attente légitime du peuple marti- base de propositions concrètes
la rhétorique verbeuse. C’est niquais. Nos droits ne seront pas que notre expérimentation nous
avant tout une force de proposi- garantis, notre égalité ne sera pas aura permis d’élaborer.
tions contenues dans son pro- assurée, notre ancrage dans la
gramme, portée par un projet. République française et dans Alors, ALE DI YO ! A Rivière-
C’est le désir, la volonté, le devoir l’Europe deviendra aléatoire. Salée, il est venu le temps de
d’émanciper un peuple en lui don- Comme nous le disons et répétons remettre le Saléen au cœur de sa
nant le goût de l’effort et du travail, à l’envi, nous ne sommes pas cité, au centre de ses décisions.
la fierté et la dignité de lui per- dans le statu quo et l’immobilisme, L’heure de nous-mêmes a sonné !
mettre d’accéder à un logement ni dans le choix binaire d’un article, Que les Saléens et Saléennes
décent, à une éducation fondatrice tant il est vrai qu’on ne peut rédui- prennent leur destin en main et
pour les jeunes, à une formation re le destin d’un peuple à un écrivent les plus belles pages
performante et valorisante, à une numéro d’article. Une consulta- d’une histoire qui sera la leur.
haute conscience morale et poli- tion immédiate du peuple pour
tique. De ce fait, dans cette cam- la mise en place d’une collectivi- Serge SOUFFLEUR
pagne, le RDS n’occulte pas le té unique disposant de compé-
débat institutionnel et en conscien- tences élargies au titre d’une
ce dessillera les yeux des Saléens expérimentation par habilita-
et des Martiniquais. Le statut que tions pour 6 ans, à partir d’un
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5. DOSSIER
LETTRE OUVERTE A LA POPULATION SUR LES PROPOS POLEMIQUES
DE M . MARIE-SAINTE CONCERNANT LE LYCEE SCHŒLCHER.
L
a section locale du SNES
Martinique au lycée Le Lycée Schœlcher actuel
Schœlcher, en tant que
syndicat, s’est interdit
d’intervenir dans le débat de la
construction du lycée concer-
nant la conservation de tout ou
partie du bâti tout comme le
choix entre une reconstruction
à l’identique ou une reconstruc-
tion moderne. Notre position a
été la suivante : nous deman-
dions des conditions décentes
de travail pour les élèves et les
personnels du lycée. La situa-
tion créée par le rejet du permis
de construire et de démolir est
l’occasion d’une polémique
dont nous tenons à dénoncer le
caractère outrancier et scanda-
leux. Responsables syndicaux
et professeurs, nous ne pou-
vons que nous indigner des
atteintes portées au climat obli-
gatoirement serein qui doit
accompagner les études de nos
élèves. Se répandre sur les
medias comme le fait monsieur
Marie-Sainte porte un grave pré-
judice à notre communauté sco-
laire qu’il nous faut fustiger de
la part d’un élu qui ne peut igno-
rer ce qu’il fait.
Concernant l’historique de cette
reconstruction il faut rappeler que tion et de construction des lycées Lorsque nous avons commencé à
le Président Marie-Jeanne a tou- de la Martinique. Dire que le lycée discuter avec la Région, le dis-
jours été favorable à l’idée de a fait l’objet de travaux intensif de cours de monsieur Soumbo envi-
raser le lycée Schœlcher. C’est ce rénovation jusqu’en 2006 nous sageait 5 ans de délais de
qu’il nous a exprimé dès 2000 paraît une présentation fallacieuse construction. Cette durée parais-
lorsque nous avons commencé à qui ne correspond pas à notre sait dès le début trop courte au
batailler pour sa reconstruction. vécu. On passe sous silence les regard des délais nécessités pour
Pour information, la Région réali- dysfonctionnements répétés le lycée Centre Sud (Ducos) et
sait des travaux qui n’ont d’ailleurs comme le traitement des éclats de celui du Nord Caraïbe
pas été terminés, sur le budget de béton et de mise à nu des fers qui (Bellefontaine). Par ailleurs, nous
1998. C’est dire l’intérêt que la col- ont commencé à rouiller. Les tra- étions partis dans un premier
lectivité avait à l’égard du lycée. vaux réalisés nécessitaient une temps sur la construction d’un
Par la suite, on a vu apparaître – étanchéisation des parties lycée de transit, solution rapide-
puis disparaître dans les limbes – traitées : à notre connaissance ment abandonnée par la Région.
un document qui se voulait une rien de tel n’a été réalisé. Pourquoi, sinon pour un problème
prospective d’entretien, de rénova- de coût, alors qu’un lycée de tran-
Le Progressiste - Page 5 - Mercredi 30 septembre 2009
6. DOSSIER
recouvertes et la « rue » le long du encore peu confortable pour un éta-
bâtiment, couverte elles aussi blissement dernier cri.
sont autant de facteurs de bruit.
Or un établissement scolaire est Plusieurs faits sont venus attirer
un lieu bruyant de par les démons- notre attention :
trations des élèves qu’il faut D’abord, depuis que la construction
rendre silencieux pour que la com- du lycée est annoncée, jamais la
munauté scolaire puisse travailler Région n’a communiqué, malgré
en toute quiétude. Dans le même nos demandes répétées, pour expli-
temps nous avons pu découvrir, quer à la population que les élèves
derrière des espaces intéressants ne seront aucunement éparpillés
(parking, hall d’entrée, théâtre) ailleurs. On aurait ainsi évité
des espaces bien plus étriqués. d’affoler de nombreux parents qui
Ainsi, alors que les bâtiments ont préféré mettre leur enfant
actuellement en place sont large- ailleurs de peur qu’il ne puisse finir
ment séparés les uns des autres sa scolarité au lycée. Ainsi a-t-on
par des cours que l’on aurait très diminué la population scolaire du
bien pu paysager et arborer, les lycée.
arbres dans le projet sont relé- Le lycée devait continuer à fonc-
gués à l’arrière, le long de la piste tionner sur site pendant les travaux,
sit apparaît comme nécessaire pour de course…Les salles de classes maintenant son âme avec son per-
permettre la rénovation des lycées sont tellement étroites qu’elles ne sonnel et ses élèves. C’est
de Fort-de-France et du Lamentin. comportent qu’une porte sur la d’ailleurs ce qui ressort du docu-
Sans compter les rénovations de coursive, la Région se retranchant ment officiel présenté nous semble-
collèges… derrière les normes respectées t-il à plusieurs reprises et notam-
avec des portes faisant communi- ment pour le permis de construire.
Lorsque la Région nous a proposé, quer les salles entre elles. Or un tel Ensuite, le président Soumbo a
pour remplacer le lycée de transit, schéma – quand bien même il res- appris du recteur que la baisse
une opération de construction à pecterait les normes officielles ne d’effectifs sur la Martinique s’élevait
tiroirs qui permettait de maintenir nous paraît absolument pas adapté à 600. En réalité le chiffre vrai est
ensemble toute l’équipe pédago- aux risques de panique liés à un 800. Mais le président de la com-
gique et les élèves –condition séisme. La réponse du président mission éducation, en charge du
posée dès le début et qui avait donc Soumbo est que les bâtiments dossier a commencé à penser tout
justifié le projet d’un lycée de transit construits par la Région, sur appui haut, et à nous dire, qu’après tout,
- , nous avons dit oui car nous antisismique, ne créent pas de en pratiquement 2 ans, 3 sûrement,
sommes loin d’être hostiles aux panique en cas de séisme (sic ! c’était l’équivalent du lycée
économies : le portefeuille du contri- Quid de la valeur scientifique de Schœlcher (1500 élèves prévus à
buable nous importe car nous cette affirmation péremptoire ?). terme) qui disparaissait.
sommes aussi contribuables. D’ailleurs si une deuxième porte Evidemment il ne tenait nullement
Plusieurs projets ont été présentés s’avérait impossible à installer tant compte d’un certain nombre de fac-
aux personnels mais celui que la les dimensions des salles étaient teurs : ce sont les établissements
Région a retenu n’était pas celui qui étriquées, il ne pouvait pas plus être de Fort-de-France qui sont les plus
avait les faveurs de la communauté question d’ouvrir cette porte sur la attractifs et donc les moins tou-
scolaire. De plus, la notion de barre, coursive extérieure, car cette der- chés !
même sous forme de modules nière n’aurait plus respecté les Est-ce dans l’optique de diminuer
appelés bâtiments évoquant des normes de flux. Nous nous interro- plus rapidement la population sco-
structures séparée, nous est appa- geons donc sur cette exiguïté des laire du lycée Schœlcher ? Est-ce
rue à bannir. salles et des coursives qui interdi- parce que la Région s’est rendu
A mesure que l’étude du projet sent toute modification… Idem compte du surcoût que nécessi-
avançait il nous est apparu qu’il aussi sur le trajet des élèves pour taient les mesures de sécurité pour
comportait de graves risques pour entrer dans le lycée. Trajet prévu démolir et reconstruire en présence
nous, notamment en termes de par les parkings dans un premier d’élèves ? Dès le mois de mai, mon-
bruit, de ventilation. On nous l’a pré- temps, rejeté par la vie scolaire car sieur Soumbo propose aux chefs
senté comme le lycée de demain, ne permettant pas de contrôler les d’établissements du lgt V.
mais il faut dire que nous sommes entrées et sorties des élèves, il se Schœlcher, du lpo Joseph Gaillard,
plus que sceptiques. Le hall fera par la rue, en exposant les au lp Pointe des Nègres et au lycée
d’entrée, recouvert, les coursives élèves aux intempéries. Ce ne sera Bellevue, de transférer les élèves
pas mortel mais cela nous paraît là du lycée Schœlcher sur les 3 autres
Le Progressiste - Page 6 - Mercredi 30 septembre 2009
7. établissements, la direction restant lycée Schœlcher dépend de la dangereux. Il lui a été
au lycée (pour y faire quoi?!). Les susceptibilité du premier homme répliqué que là n’était pas la
pressions sont tellement fortes que de la Région, qui crache même sur question.
tout le monde se raidit. Et nous l’argent qui accompagne le classe-
déposons un préavis de grève ment d’un site…D’autres - syndi- A l’heure actuelle, les personnels
pour toute la fin de l’année en qué CSTM de Bellevue – déclarent et les élèves se retrouvent dans un
appelant la presse. qu’on va « détruire ce lycée de établissement qui n’a jamais été
Nous comprenons peu après la mulâtres », rumeur qui court repeint depuis plus de 10 ans, dont
précipitation de la Région à sortir depuis trop longtemps comme les les ouvertures – quand il y en a ! –
le personnel du lycée : lors d’un propos d’un administratif de la ne fonctionnent pas correctement
Conseil d’Administration au lycée Région qui dénonçait les lycées sur la quasi-totalité des bâtiments,
Schœlcher, nous apprenons d’un « élitistes » comme si l’élitisme et avec un matériel obsolète quand
bref échange entre la représentan- était une tare : on voit bien dans ce il n’est pas délabré et quand il exis-
te de la ville, madame Elisabeth dossier le résultat du manque te. Les quelques ordinateurs dis-
Landi, et monsieur Soumbo, que la d’élites à la Région ! paraissent à une allure curieuse
Région n’a jamais présenté son parfois sans la moindre effraction
projet à la ville de Fort-de-France, Enfin, monsieur Marie-Sainte mais avec une quantité telle qu’on
dont on sait pourtant – c’est assez déclenche la polémique en atta- se demande si l’enlèvement du
visible – qu’elle est en pleine réno- quant monsieur Lechtimy, et en matériel n’a pas duré plusieurs
vation et réaménagement. Plus menaçant de répartir les élèves sur jours ou s’il ne s’agissait pas d’un
embêtant, ce même monsieur les autres fleurons de la commando en mission….
Soumbo déclare qu’il sera toujours Martinique, car ce lycée est un
temps à la Ville de découvrir le pro- danger et que la responsabilité Nous réclamons maintenant du
jet lors de l’examen du permis de d’un mort pèsera sur la conscience matériel dans les salles
construire, preuve du mépris imbé- du Député-maire de Fort-de- d’enseignement général (minimum
cile de la Région à l’égard du pre- France. Certes…mais monsieur un poste de télévision, un magné-
mier édile de Fort-de-France. Nous Marie-Sainte a la mémoire courte. toscope + un ordinateur, une web-
considérons que c’est imbécile, Il oublie qu’en 2003, alors que les cam le tout sur réseau administra-
puisque le permis dépend de la personnels du lycée avaient fait tif et pédagogique dans
ville…A moins en réalité que cela grève pour préserver la sécurité l’établissement permettant de faire
ne soit volontaire. Car, alors que la des élèves, il avait visité le lycée l’appel, de gérer les notes en ins-
Région nous assure chaque fois avec la presse, déclarant éhonté- tantané et de projeter à tout
que nous nous rendons à l’Hôtel ment : « je ne vois aucun bâtiment moment images ou films sur
de Région pour l’examen des délabré, je ne vois que des bâti- l’écran du téléviseur. )
plans et des réalisations que le ments en bon état ». Il oublie qu’il Nous réclamons des salles de tra-
permis ne posera pas de problè- y a peu, une polémique a surgi vail – nos cabinets disciplinaires
me, tout étant prêt et que même le entre le recteur – Madame Le font l’affaire – pour les professeurs
PLU (plan local d’urbanisme, établi Morzelec – et la Région et que des dûment équipées, dotées d’un
semble-t-il dès 2005 par la ville de cars avaient été affrêtés pour per- matériel entretenu et non laissé à
Fort-de-France ) est respecté. La mettre à l’UPEM, aux parents l’abandon quand il n’est pas pillé
suite nous montrera qu’il n’en était d’élèves et aux élèves de (cabinet des lettres par exemple).
rien. Est-ce pourquoi les porteurs Bellefontaine – mais aussi à Nous réclamons enfin des
du projet étaient si nerveux lors quelques élèves venus d’ailleurs tableaux blancs pour les collègues
d’une des dernières séances ? faire la claque – de venir séques- qui le réclament, des salles de tra-
Lors de ce même CA nous appre- trer le recteur pour réclamer vail informatisées en nombre pour
nons qu’une commission devait se l’ouverture de Bellefontaine. Et les élèves et pour les professeurs,
réunir pour le classement de tout messieurs Marajo et Arneton de Un serveur de secours pour les
ou partie du lycée. La réunion l’UPEM de crier que tous les points névralgiques comme le CDI.
n’avait pu se faire comme prévu à autres établissements de la Une gestion des licences, des
l’origine à cause du mouvement du Martinique, étaient plus dangereux achats de logiciels ainsi que impri-
5 février, elle doit se tenir en juin. que le lycée Bellefontaine. Le mantes afin de rationaliser les
Commentaire de monsieur secrétaire académique du SNES, matériels….
Soumbo : le Président Marie- présent dans la salle 301 du recto- Une salle de restauration digne de
Jeanne, ayant connaissance de la rat avait alors proposé aux deux ce nom pour les élèves avec la
tenue de cette commission a représentants de l’UPEM de blo- mise en place d’un self moderne
déclaré que si la France voulait quer le recteur pour réclamer la en aménagement, permettant de
garder son lycée, qu’elle pouvait le reconstruction de tous les établis- donner envie aux élèves de man-
garder ! Autrement dit, le sort du sements de type lycée qui étaient ger avec un système moins lourd
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8. DOSSIER
que celui de réserva- grandeur mais le présent et le futur Membre du bureau du SNES du
tion la veille pour le repas. ne sauraient se décalquer sur le lycée Schœlcher R é g i s
passé. Et après tout, que la ville de AUBRY
Qu’un élu comme monsieur Fort-de-France décide de réserver, Secrétaire académique adjoint du
Marie-Sainte reprenne l’idée que dans certaines zones les vestiges SNES Martinique
la Région aurait des fonds – qu’elle de son passé et de celui de toute la Membre du CA du lycée Schœlcher
serait riche, en sorte ! – alors Martinique, semble bien légitime, Secrétaire de la section locale du
qu’elle abandonne le lycée voire sain ! Nous voyons mal com- SNES Martinique
Schœlcher dans cet état de déla- ment on peut dire vouloir rassem-
brement du bâti et des outils bler lorsqu’on cherche à éliminer et
d’enseignement a de quoi étonner : à détruire. Epilogue
l’argent est fait pour être dépensé
utilement. Remplacer les contrats Maintenant, que la Région déclare Devant l’incapacité de la Région
aidés par des entreprises ne fait vouloir éparpiller les élèves du à gérer le dossier du lycée
pas notre affaire, construire ailleurs lycée Schœlcher, qu’elle déclare Schœlcher, devant sa précipita-
des écoles pour parader, non plus. vouloir fermer le lycée pour dange- tion à jeter aux quatre vents les
rosité est de l’ordre du Grand élèves et le personnel du lycée,
A l’heure actuelle, le fonctionne- Guignol. Ainsi crier au danger nous nous interrogeons à voix
ment des attributions de matériel quand rien n’a été fait pendant haute pour savoir si la Ville ne
dans le lycée semble occulte. On toutes ces années pour consolider pourrait « offrir » un lycée à des
oscille entre réseau d’amis, de par- réellement le lycée…c’est se orphelins quasi SDF1. Il semble
tis ou incompétence. Ce lycée moquer de ses électeurs ! Lors du que la Ville de Fort-de-France se
semble volontairement à l’abandon dernier séisme, ce sont de nom- soient révélée bien plus concer-
malgré la volonté d’un nombre plus breux autres établissements qui se née par l’avenir des enfants de la
nombreux de personnels dévoués à sont fendus voire écroulés, bien Martinique en matière
le faire exister, à l’animer pour per- plus récents, et non le lycée d’éducation et de formation que
mettre aux élèves d’y trouver intérêt Schœlcher ; et on ne les a pas plus la Région….si nos informations
et attachement. réparés que le lycée. Enfin, la notamment sur les internats à
Région – dans son poker menteur Bellevue sont exactes. D’une
Pour toutes ces raisons, nous avec la Ville de Fort-de-France – manière encore plus générale,
considérons que la Région s’est prend en otage nos enfants, nos qui a dépouillé les lycées des
révélée incompétente à gérer le élèves, en jouant de la peur ; et ce contrats aidés chargés de
dossier d’un lycée dont au fond elle faisant, elle espère secrètement l’entretien – et donc présents
n’a pas envie qu’il voit le jour. Elle vider le lycée Schœlcher avant environ 32 heures par semaine –
profite pour transformer ce dossier même de le reconstruire. Nous la par des entreprises qui ne font
non en collaboration avec la Ville de rassurons : la communauté scolaire que passer, tuant un peu plus les
Fort-de-France, mais en machine du lycée Schœlcher refusera de lycées exsangues de personnels
de guerre contre son maire, en plei- quitter son lycée et nous entendons adultes ?
ne bataille pour l’article 74 et dans poursuivre tranquillement l’année
la perspective des Régionales. scolaire pour obtenir, comme D’ici peu, gageons que d’autres
Cela permet à monsieur Marie- l’année dernière des résultats bombes que le lycée Schœlcher,
Sainte – qui n’a aucune chance époustouflants. du côté du Nord Atlantique, ris-
d’accéder à la tête de la Région si quent d’exploser et compro-
le Président Marie-Jeanne disparaît C’est cela, œuvrer véritablement mettre l’image angélique des diri-
– de tenter d’acquérir une stature pour l’avenir du pays et de ses geants d’une Région qui n’ont
d’homme politique fiable. En même enfants, c’est notre force tranquille. guère fait pour l’Education des
temps, on comprend que si l’on Petits Martiniquais dont pourtant
réussissait à faire disparaître mon- Tout le reste ne peut que servir de ils se complaisent à utiliser
sieur Letchimy, le paysage politique repoussoir à un référendum qui l’expression comme un bonbon
devenant fade et insipide, chacun – donnerait plus de pouvoir à des qu’on fait tourner dans sa
même monsieur Marie-Sainte – individus dont le masque, en tom- bouche.
aurait une chance d’émerger. Et bant ne découvre que ruines et que
pourtant, ne serait-il pas temps, mensonges. 1
…pour reprendre la formule du
devant tant d’échecs et de gâchis, Président Marie-Jeanne en 2003
de tourner les pages de ces Yvon JOSEPH-HENRI lorsqu’il avait été interpellé sur le
hommes politiques d’une autre Secrétaire académique adjoint du sort des Toss basculant à la
époque ? Cette époque a sa raison SNES Martinique Région
d’être, elle a sa légitimité et sa Membre du CA du lycée Schœlcher
Le Progressiste - Page 8 - Mercredi 30 septembre 2009
9. PROFESSION DE FOI
DE DANIEL ROBIN
velle élection très ouverte :
cette fois tout est possible.
Ce nouveau scrutin est
l’occasion de permettre à
Rivière-Salée de mettre en
place une nouvelle équipe
motivée et prête à s’engager
au service de toutes les
Saléennes et tous les
Saléens.
Une équipe qui inspire suffi-
samment confiance pour
dessiner et construire avec
vous le futur de notre com-
mune pour les 25 ans qui
viennent.
Il existe désormais une troi-
U
sième voie à Rivière-Salée,
celle que le
R a s s e m b l e m e n t
ne fois de plus les L’opposant historique, a servi Démocratique Saléen
élections dans notre de réceptacle à ce méconten- (RDS) vous offre.
commune ont été tement, mais n’a pas su profi- Elle se caractérise par une
annulées. ter de ces conditions favo- volonté de faire avec vous,
rables pour personnifier celui de la politique autrement.
Ce type d’évènement à qui les saléens avaient Vous souhaitez engager avec
n’intervient que lorsque des envie de faire confiance pour vos élus un dialogue perma-
éléments de nature à motiver les représenter. nent, respectueux de la diver-
la décision du Conseil d’Etat Notre entrée dans le concert sité de vos opinions mais sur-
sont réunis. Le maire sortant, politique local a permis tout marqué du sceau de la
qui avait la charge du bon d’amener un souffle nou- sincérité, de l’efficacité de
déroulement du scrutin, en veau, une énergie saluée par l’action publique et de la
porte donc la responsabilité. tous. transparence.
Les municipales de 2008 ont Notre score, pour une pre- Vous désirez une équipe
été marquées en Martinique mière élection, a marqué les municipale au service de tous
par la chute de près d’un esprits. et de chacun, sans autre but
maire sur trois. Dans notre Notre maintien au second que celui de satisfaire l’intérêt
commune, ce profond désir tour nous a permis d’accéder général.
de changement a conduit au Conseil Municipal ce qui Vous vous défiez des pra-
plus d’un électeur sur deux à était le but recherché. tiques clientélistes car vous
exprimer son opposition au Le contexte né de cette annu- avez conscience qu’elles
maire en place. lation, rend donc cette nou- dénaturent la démocratie.
Le Progressiste - Page 9 - Mercredi 30 septembre 2009
10. Vous souhaitez que Pour ne pas gonfler les rangs L’amélioration du cadre de
l’on vous respecte en tant des exclus il nous faut déve- vie de la famille,
que citoyen et non pas que lopper de nouvelles solidari- Le renforcement de l’offre
l’on vous considère comme tés et décréter la priorité culturelle et de loisirs de la
des sujets à maintenir en absolue à l’emploi et au déve- commune,
situation de dépendance. loppement. L’innovation dans la ges-
Vous attendez de votre maire Dans ce contexte, il nous faut tion de la sécurité des per-
qu’il puisse être un exemple plus que jamais, nous ras- sonnes et des biens.
pour notre jeunesse en mal sembler sur des valeurs et La réorganisation des
de repères et d’espoirs. une éthique. Rompre avec transports, terrestre et
Il est donc urgent que le cette confiscation organisée maritime.
changement intervienne enfin de votre avenir par des diri- En somme, un développe-
pour vous offrir après 20 ans geants politiques qui préten- ment durable, solidaire et
de la même gestion munici- dent savoir ce que vous vou- intégré pour que Rivière-
pale, un nouvel élan, une lez et sont prêts à tout pour Salée devienne la porte du
nouvelle perspective. vous embarquer dans un développement du Sud.
C’est ce que le RDS, navire sans vous en préciser Je suis prêt, avec vous, à
conduit par Daniel ROBIN, la destination. relever le défi de vous
vous propose dès à pré- Nous, nous affichons claire- rendre cette fierté, ce senti-
sent. ment le cap et les axes de ment d’appartenance, pour
La période écoulée depuis notre projet : faire de notre commune, un
mars 2008 a été marquée par Les nouvelles solidarités espace de bien être pour
cette crise mondiale qui nous communales intergénéra- ses résidents.
touche tous mais surtout les tionnelles,
plus faibles et les plus dému- Le développement social Daniel ROBIN
nis. urbain,
Pour atteindre ce but, ensemble mobilisons nos énergies !
Le 4 octobre
Votez et faites voter
Le RDS
avec Daniel ROBIN
A SAINT-MARTIN, LE DESENCHANTEMENT
L’ex-commune de la Guadeloupe devenue C.O.M. (Communauté d’Outre-Mer) par la grâce
de l’article 74 de la Constitution française, est en proie à de graves difficultés financières :
il lui manque 20 millions d’euros pour boucler son budget. Les engagements de l’Etat ne
sont guère tenus. Savez-vous par ailleurs que les administrations étatiques se font payer
pour recouvrer l’impôt, compétence nouvelle attribuée à la COM ?
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11. MÉMOIRE
L’INSURRECTION DU SUD :
LE COURAGE DE NOS ANCETRES.
E
n ce jour de février 1870, Léopold LUBIN, un
Noir, se trouva au Marin sur la passage de
deux cavaliers de race blanche : Augier de
MAINTENON, commissaire de marine et Félet de
LAUTREC, ancien militaire. LUBIN refusa de se
ranger sur l’accotement et fut pris à partie et frap-
pé. Il eut beau porter plainte au procureur général
de la ROUGERY, eut beau dénoncer le silence du
procureur au gouverneur, aucune suite ne fut don-
née à sa requête. Il décida de régler cette affaire
lui-même. Le 25 avril 1870, Lubin, rencontrant De
Maintenon encore à cheval, le désarçonne, lui infli-
ge une correction qui se solde par 20 jours
d’incapacité de travail. Sue plainte de Monsieur de
Maintenon, Lubin est incarcéré et déféré en cour
d’assises. Le 19 août, la cour le condamne à cinq
années de réclusion, peine normalement subie au
bagne de Cayenne. Voilà pour les faits.
L’
arrestation de Lubin Le 22 septembre, la foule, à guerre tous les hommes dont il
face à l’indifférence du Rivière-Pilote, grossit et gronde pouvait disposer, à savoir : 450
procureur quand Lubin et décide de marcher sur les hommes d’infanterie de marine,
avait, lui, été frappé par les plantations de Codé pour lui 150 artilleurs, 110 matelots,
deux Blancs, était déjà une faire un sort. Celui-ci va se sans compter les forces de gen-
criante injustice. Le procès et la cacher dans les cannes. Il va darmerie.
condamnation furent une iniqui- errer pendant 48 heures avant Les gens d’armes n’y allèrent
té qui frappa bien des esprits d’être découvert et tué. Des pas de main morte : razzias, tirs
dans le pays. Comment était bandes vont se former qui se à vue, des centaines de bles-
constituée la Cour d’Assises jetteront sur les plantations des sés, des dizaines de morts. 500
devant laquelle comparut Blancs, brûleront cases à prisonniers enfermés au Fort
Lubin ? De trois magistrats pro- bagasse, moulins, sucreries et, Desaix. A compter d’ avril 1871,
fessionnels- évidemment triés, toujours à la fin, maisons princi- le Conseil de Guerre siégea
à l’époque, parmi les Blancs- et pales des maîtres. Les femmes matin et soir : 71 condamna-
de quatre assesseurs non sont aussi déterminées que les tions, 12 accusés fusillés à « la
magistrats choisis parmi les pro- hommes, telle l’étonnante SUR- Polygone » (l’actuel Jardin
priétaires de l’île, donc parmi les PRISE, qu aurait dit : « Je veux Desclieux), 2 déportations dans
Blancs créoles. Parmi ces tout brûler ! Et si le Bon Dieu une enceinte fortifiée, 8 dépor-
quatre assesseurs, un certain descendait du ciel, je le brûle- tations simples, 28 travaux for-
Codé qui se vantait d’avoir été rais aussi parce qu’il doit être un cés à perpétuité, 11 travaux for-
l’artisan de la peine infligée à vieux béké ! » 44 habitations cés à vingt ans, 7 à quinze ans,
Lubin. Donc, puisqu’un homme sont incendiées et de nom- 5 à douze ans, 10 à dix ans.
vient de manifester son sens de breuses autres mises à sac. Le L’insurrection échoua donc ;
l’injustice, à bas cet hommes-là, Gouverneur de l’époque, de mais ce ne fut pas une révolte
« Mort à Codé ». LOISNE, réagit avec une extrê- inutile ; jamais les révoltes ne
me rigueur : il mit sur pied de furent inutiles ; toujours, la pres-
Le Progressiste - Page 11 - Mercredi 30 septembre 2009
12. dans une loi- sion juridique de
programme ce l’assessorat et la création
principe jusque d’une cour d’assises de juri-
là nullement diction populaire ; en 1882
reconnu, voire enfin, c’est la promulgation à la
appliqué outre- Martinique de la Loi de 1881
mer, celui sur la laïcité et la gratuité de
d’industrialiser l’enseignement primaire, puis
la Martinique, la création d’une Ecole prépa-
de subvention- ratoire de Droit qui devint
ner des loge- l’Institut VIZIOZ.
ments sociaux,
des cantines Sans l’insurrection de 1870,
scolaires et sans les évènements de
l’infrastructure décembre 1959, des avancées
hospitalière. significatives n’auraient pu voir
Après 1870, les le jour. Donc, chapeau bas à
choses ne celles et ceux qui par leur
furent plus héroïsme et au sacrifice de
pareilles. La leur vie permirent à ce pays
p r e m i è r e d’avancer dans la construction
conséquence de sa haute conscience.
fut que LUBIN L’histoire des évènements
vit sa peine récents nous rappelle que tout
commuée en est en devenir et que beau-
prison simple. coup reste à construire. Le
On ne l’envoya PPM invite tous les démo-
pas à Cayenne. crates et tous les hommes (et
sion des masses a fait progres-
Des réformes importantes femmes !) épris de liberté et de
ser une société, l’histoire en
intervinrent ; un décret du 3 progrès social à se rassembler
regorge d’exemples. Tenez :
décembre 1870 rétablit le suf- pour édifier la Martinique de
les évènements de décembre
frage universel (pour les demain. Ensemble, nous
1959 connurent comme
hommes !) et donna à la serons plus forts !
conclusion des arrestations et
Martinique le droit d’élire deux
des condamnations ; la rue
députés et un sénateur ; les N.B. : Lisez l’ouvrage
demeura finalement aux forces
conseillers généraux, au « L’insurrection du Sud » édité
de l’ordre établi, mais les pro-
nombre de 24 d’abord, par le Parti.
blèmes économiques et poli-
seraient désormais élus par le
tiques furent posés. Et c’est à
peuple ; idem pour les Serge SOUFFLEUR
la suite de ces émeutes que,
conseillers municipaux. En
en juillet 1960, l’Assemblée
août 1880, c’est la suppres-
Nationale de France a inclus
Appel du « Progressiste » aux Militants, aux sympathisants, à tous les Démocrates
COMITÉ DE RÉDACTION : qui lui ont toujours fait confiance.
Daniel COMPERE « Le Progressiste », organe du Parti Progressiste Martiniquais, a besoin de l’aide matérielle,
intellectuelle de tous les militants, démocrates et sympathisants.
Jeannie DARSIERES
Didier LAGUERRE Nous les remercions d’envoyer leurs dons (à l’ordre du PPM), leurs articles et leurs suggestions
au siège du PPM : Ancien Réservoir de Trénelle
Laurence LEBEAU Fort-de-France.
Daniel RENAY
Directeur de la Publication : Daniel COMPERE
Serge SOUFFLEUR 18, Allée des Perruches - Rte de l’Union - 97200 Fort-de-France
Victor TISSERAND Téléléphone du siège du PPM : 0596 71 88 01 - Site Internet : www.ppm-martinique.net
Email : d.compere@ool.fr
N° de CPPAP : 0511 P 11495
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