2. Sommaire
• Un point nodal d’émergence p3
« On dirait que le spectateur est là • Médialités et territoires p5
depuis le début que l’oeuvre est faite • Culture, une arche p6
à son intention qu’on a tenu compte • Interfaces, publics p9
d’un point fixe ou il est placé». • Circulations symboliques, nomadismes p 11
• Editorial d’un capital relationnel p 13
Hegel • La globalisation des espaces d’expositions p 14
• Une prise en charge en réseau p 17
Sféeric : un «DISTIC» onirique
G.W.F.Hegel, Esthétique, TVII, Paris, Aubier, 1965, p. 29.
• p 18
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3. • Un point nodal d’émergence
Les industries de l’immatériel, ensemble aux contours mouvants résultant de
la fusion des activités et biens culturels avec les nouvelles techniques numé-
riques, ont conquis dans les pays industrialisés un espace politique, écono-
mique et social considérable.
L’intérêt porté aux médias ainsi que la place, le temps et l’argent consacrés
aux divertissements, coïncident avec un mouvement d’industrialisation de
l’ensemble des marchés concernés par cette convergence des techniques, des
contenus intellectuels, artistiques et de l’information.
Argumenter la formalisation d’un lieu symbolique et vivable, support de ces pra-
tiques et ouvert sur d’autres territoires pourrait paraître une entreprise complexe
car perdue depuis le saut épidémiologique d’hyperespace de la post modernité.
Le point nodal d’émergence est un système optique qui permet de faire coïncider
plusieurs points de vue dans la constitution d’une image panoramique. La pupille
d’entrée, physique et mécanique, nous fournit un modèle qui peux se transposer
aux dispositifs de médiation dans d’autres champs ontologiques.
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5. • Médialités et territoires
L’intermédialité des arts et du spectacle interroge le scénographe dans sa dis-
position à faire émerger des dispositifs ou se conjuguent les champs opératoires
de la médiation. La scénologie discipline conceptuelle de la scénographie trouve
également des réponses, des vocabulaires dans les termes et concepts plus larges
de la médiologie, des sciences de l’information et de la communication.
L’information, constitutif essentiel des logiques d’intelligence territoriale,
s’appuie sur la substance du récit local pour s’accorder dans un échange pré-
visible. Comblé de cet outil, les acteurs du local peuvent alors accéder à la
reconnaissance de la dimension symbolique qui compose leur territoire ; cette
spatialité ne s’inscrit pas dans un environnement physique dont elle aurait à
rendre compte mais constitue, selon Régis Debray (2001), « le lieu médiolo-
gique d’un construit relationnel préexistant, apte à gérer l’incertitude d’une
médiation entre ses auteurs ».
Aujourd’hui, les laboratoires de SIC ont construits des champs paradigmatiques
tels que les «DISTIC» (dispositif socio-technique d’information et de commu-
nication.) et dans lesquels, on pourrait également entendre par l’effort d’une
syllabe, distinction, appartenance à un groupe, un ensemble.
L’intelligence territoriale définit par Yann Bertacchini comme « un processus in-
formationnel et anthropologique, régulier et continu, initié par des acteurs lo-
caux physiquement présents et/ou distants qui s’approprient les ressources d’un
espace en mobilisant puis en transformant l’énergie du système territorial en
capacité de projet», pourrait convenir à la définition d’un objet scénographique.
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6. • Culture
Les concepts de micro ou de macro sphérologie de Peter Sloterditch dans les-
quelles le sujet vit des relations participantes, médusées, médiatrices, inter-
actantes, est en effet bien au-delà de la frontière d’un environnement réel
ou virtuel. Elle est à chaque interstice du lien social. Elle suppose, la prise en
charge d’un monde. Cette attitude peut s’expliquer par une actualisation my-
thologique de l’humanisme et qui prend le nom de développement durable.
Cet humanisme, ressort de l’activité humaine, concerne toutes les sphères,
et en particulier celle des «techniciens du sacré», dépositaire d’une ontologie
abstraite, d’une connaissance de qui peut être représenter, une culture qui
réuni les rites, les symboles, les valeurs, les mythes et les héros.
• Une arche
«La vocation de l’homme est de laisser croître en lui l’arbre de la connaissance.
A la fin de sa vie, il en devient le fruit. Le drame actuel c’est d’essayer de
saisir la connaissance par l’extérieur et non par l’intérieur (...) Un champs de
conscience se construit et l’on acquiert la possibilité de faire monter de l’inté-
rieur de nous-mêmes des énergies nouvelles. C’est le sens caché du mythe de
l’arche de Noé traversant la destruction du Monde.» Petit manuel d’humanité
Jacques Henry Prevost
«Ce que Noé fait monter dans l’arche de lui-même, ce ne sont pas des animaux.
Ce sont ces énergies nouvelles qu’il est allé chercher dans les profondeurs de
son être, dans cette immense réserve qu’est la vie. Finalement, c’est dans
un monde nouveau qu’il aborde, enrichi de cette connaissance nouvelle. La
colombe et le corbeau en apportent les signes extérieurs qui témoignent que
l’arche vient d’émerger dans un nouvel état du monde.» Annick de Souzenelle
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9. • Interfaces, publics
Le déplacement, simulé ou mental qu’offre les dispositifs hypermédia, en ré-
seau et immersifs est un moyen de formaliser, de faire venir à soi ces mondes
polysémiques. Il permet la création collective, l’identité, comme un héritage
de participation, par l’innovation.
Imaginaire, art planétaire, ethnographie en ligne, nomadisme hétérotopique,
flânerie cybermuséale, l’esthétique des nouveaux medias tiennent du monde
de l’internet par lequel la distribution se pratique.
En quelque sorte, cette machine scénographie le phénomène informationnel ter-
ritoiriale car elle se constitue, de matières physiques (bois, métal, matière com-
posite), d’information, (contenus divers), et de sujets inter-actants (publics).
Le kiosque lieu de réception et de convivialité ancestral est inscrit dans nos mé-
moires. Pourtant, il ne fait plus qu’habiller l’urbain. Il constitut pour ce projet
la division support.
Combiner à l’interface domocopique de projection d’image, le son multicanal,
les serveurs de média, il devient une agora, un théâtre immersif, un cinéma à
dimension variable, un cirque universel, une scène d’ici.
Les nouveaux habitus de consommation culturelle que permettent les «DISTICS»
favorisent l’émergence de nouvelles interfaces en prise avec une nouvelle réa-
lité des espaces publiques, de l’espace des publics.
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10. • Circulations symboliques, et
nomadismes
Les circulations, les mobilités change l’équilibre entre localisme et universalité,
les facteurs de concentration et de redistribution. La monté du tourisme, la mas-
sification des voyageurs de toutes origines diminuent sans doute l’aptitude à l’ap-
propriation du territoire et repose pourtant sur une ouverture sociale plus large.
L’intégration par la fréquence des représentations du monde et des artistes
dans la société des loisirs devient une référence dans les organes de communi-
cation traditionnels et des nouvelles technologies d’informations comme une
prise en charge symbolique du monde. Exemple : Google Earth
Par la pluralité des activités susceptible de conférer un magnétisme symbolique
Sféeric permet de cristalliser citoyenneté, équipements institutions et entre-
prises dans l’évènement qu’il suppose : C’est l’entrée solennelle ou le dépla-
cement de la réalité sociale régule les tensions et favorise la transmutabilité.
Le maillage des sociabilités intellectuelles, artistiques, les politiques cultu-
relles, les ingénieries collaboratives du tissu industriel dessinent les circulations
symboliques qui sont parmi les forces du développement d’une intelligence ter-
ritorial et que pourrait devenir Sféeric.
Lorsque s’opère la prise en compte de la mobilité par les pouvoirs locaux cela
les conduit à réfléchir à la définition d’un espace de médiation pour intégrer
cette dimension dans l’aménagement du territoire et permettre l’expression
d’une citoyenneté, nécessaire ancrage d’une politique de développement lo-
cal. Ces éléments consacrent un citoyen nomade et anticipent de la fragmen-
tation des territoires en l’état.
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13. • Editorial d’un capital relationnel
Ainsi Sféeric permet de mettre en scène les enjeux multiples et complexes
d’une histoire sociale de la vie culturelle qui relie les acteurs, les artistes
et médiateurs, celle des oeuvres, de leurs apports et échos publiques, celle
du marché producteur et consommateur, celle des circulations locales na-
tionales et internationales.
Celon Yann Bertacchini «C’est par de multiples systèmes de relations aux
choses - des territorialités en quelque sorte que les hommes peuvent satis-
faire leurs besoins. Ce que nous appelons communément la nature, la re-
présentation sociale de l’inorganique et de l’organique et la culture, les
ensembles symboliques et matériels produits - constituent les fondements
et les conditions des interactions multiples qui prennent naissance dans les
écosystèmes naturels et humains.»
«Du rapport avec les objets territoriaux émerge ainsi la territorialité. On
peut affirmer que, dans le contexte du territoire, les objets jouent un rôle
central et sont à la base de la construction de la territorialité».
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14. • La globalisation des espaces
d’expositions
L’enjeu du projet se situe donc à la lisière des activités scientifiques, techno-
logiques, industrielles et culturelles tant du point de vue de la division support
que de celle du contenu.
Du local au global : le kiosque multimedia
Il s’agit du point de vue technique du kiosque comme des dispositifs multimedia
de favoriser le transfert de technologie, de mettre en application les concepts
et avancées pragmatiques de l’ingénierie collaborative et notemment la par-
faite intéropérabilité de l’enviromment support qui permettrait une simulation
multicritère et multidomaine pour la finalisation d’un prototype opérationnel.
Il convient d’intéresser des industriels et invertisseurs à une prise en charge du
projet afin de constituer un groupement qui par les compétences mutualisées
permetra l’existance du projet.
Il faut mobiliser les usagers potentiels, collectivités locales, territoriales, so-
ciété d’économies mixtes, lieux culturels et de divertissements afin d’impulser
le projet sur leurs aires d’interactions.
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17. • Une prise en charge en réseau
Pour les collectivités qui s’engagent dans des investissements multimédia, de
nombreuses questions sont à envisager concernant l’utilisation des réseaux,
leurs maintenances, la production de contenu, la distribution de l’information
et l’interactivité avec les utilisateurs potentiels.
L’observation de la mise en œuvre d’un ensemble d’actions expérimentales
dans le traitement de l’information, révèle au sein d’un même territoire, un
souci de parangonnage des pratiques en la matière. Les actions progressive-
ment mises en œuvre et issues de besoins identifiés par le groupe, s’établissent
sur une coagulation des ressources autour des questionnements individuels.
Elles tendent vers une mutualisation des démarches et des moyens sur un lien
historique existant, pour évoluer vers la recherche entre ses acteurs d’une
communication « non confondante » Sfez (1999). Elles constituent ainsi le point
d’appui préliminaire expérimental d’un schéma d’intelligence territoriale.
La thématique de la prise en charge du monde comme «commun mutiple» pour-
rait convenir à un projet de contenu à diffussion internationale.
La proposition de Tito DUPRET chercheur et réalisateur de
www.patrimonium-mundi.org et auteur d’ «Une sphère du patrimoine Mondial»
(laboratoire de muséologie de Laval Quebec, Direction Phillippe Dubé) en fourni
un exemple avancé.
Les contenus disponibles sur les réseau sociaux le sont également pour une par-
faite intégration à une dimension sociale et une identification du dispositif de
médiation. Exemples : www.360cities.net et www.myplanet360.com.
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18. • Sféeric : un «DISTIC» onirique
Communautés, groupements, acteurs, projet commun, sont la trame d’un leit-
motiv favorisant l’échange et la mutualisation autour d’un pôle social, éco-
nomique et culturel. Il s’agit bien de la promotion des logiques offensives et
stratégiques de management et d’exposition du territoire.
Sféeric devient dans cette circonstance, facteur d’une attractivité dans ses
aires conceptuelles et matérielles de rayonnement, car il peut être en mesure
de rassembler une pluralité d’activités susceptible de conférer un magnétisme
symbolique qui permet de cristaliser équipements et institution.
Il peut comprendre des variations de valeurs emblématiques et ainsi justifier
les effets de capitalisation pour les producteurs et les consommateurs.
Il constitue un nouveau territoire de l’information et de la communcation avec
l’affirmation de nouvelles fonctions et de nouveaux métiers d’interactions et d’in-
génieries techniques, culturelles, documentaires ou de divertissement.
On pourrait donc augurer que ce DISTIC (dispositif socio-technique d’informa-
tion et de communication) puisse devenir par l’addition de son potentiel édito-
rial multimédia, un phare onirique transmettant le chemin balisé des espaces,
des paysages et des territoires.
Frédéric LAGARDE - Mars 2010
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