Revealicious (2005) est un projet de visualisation graphique qui veut offrir aux utilisateurs du
site del.icio.us différentes alternatives innovatrices de naviguer à partir de leur compte respectif. Je propose une analyse critique de ce projet de webmapping.
Réalisée dans le cadre du cours Création, culture et art donné par Christian Perret, eikonEMF, 2010.
1. REVEALICIOUS
ANALYSE DE MAPPING WEB
Création, culture et art
eikon - février 2010
Claudine Boulanger
cm33
2. RÉSEAU http://www.visualcomplexity.com/vc/project_details.cfm?id=148&index=148&domain=
Dernière consultation: 2010-02-18
RELATION http://www.ivy.fr/revealicious/index.html
Dernière consultation: 2010-02-18
Interface de départ du projet Revealicious
3. QUOI POUR UNE EXPÉRIENCE RÉVÉLATRICE
REVEALICIOUS (2005) est un projet de visualisation graphique qui veut offrir aux utilisateurs du
site DEL.ICIO.US différentes alternatives innovatrices de naviguer à partir de leur compte respec-
POURQUOI tif. Pour ce faire, Sébastien Pierre, qui est à la base du projet, a fait le choix d’utiliser 3 niveaux
d’information relatifs à chaque compte: les BOOKMARKS (signets), les ENTRÉES (sites internet) et
les TAGS (mots-clé).
Toutes ces informations laissent une grande LIBERTÉ à chaque utilisateur du site qui peut choisir
lui-même les noms attribués à chaque item afin de créer sa propre HIÉRARCHIE d’information,
selon ses propres termes et critères. Cela a comme résultat que, une fois la totalité des utilisa-
teurs pris en compte, il existe une grande QUANTITÉ d’informations et une COMPLEXITÉ de la hié-
rarchie générale qui est en constante ÉVOLUTION. C’est aussi ce qui fait la richesse du système
del.icio.us et ce qui a constitué le DÉFI du projet: trouver des solutions graphiques intéressantes
pour les utilisateurs, les aidant à TROUVER ce qu’ils veulent et leur faisant DÉCOUVRIR des liens soit
sous-jacents, soit auxquels ils n’auraient pas pensés. En bref, le but est de faire ressortir, en
rendant visible, ce qui est caché, c’est-à-dire les diverses possibilités de connections entre les
items et les choix des nombreux adeptes du site.
Pour ce faire, c’est la technologie Macromedia Flash (relativement nouvelle en 2005) qui a été
choisie pour concrétiser le projet Revealicious. Celui-ci fait, en effet, recours à 3 appliquettes
du langage ActionScript 2.0 qui permettent de regrouper les informations de différentes
façons. Ainsi, l’utilisateur peut choisir le système qui lui convient le mieux pour un style de
recherche en particulier, selon ses besoins, pour une raison et à un moment précis.
4. SPACENAV
Chaque tag est un point. L’auréole qui l’entoure
représente le nombre de sites tagués. L’espace
entre les points montre de le degré de connexité
des tags entre eux, selon fréquence à laquelle ils
sont utilisés ensemble). Les traits blancs illustrent le
chemin parcouru par l’utilisateur.
C’est la solution la plus LUDIQUE des trois, parfaite
pour les utilisateurs EXPLORATEURS.
TAGSCLOUD
Les tags sont représentés de façon textuelle. La
taille et le niveau de gris servent à montrer la fré-
quence d’utilisation des tags et le nombre de fois où
il a été utilisé, en tant qu’informations confondues.
Quand un ou des tags sont choisis, on peut choisir
de rendre invisible ceux qui ne leur sont pas liés.
Cette solution permet de FILTRER, DIVISER ET REGROU-
PER l’information. Elle est donc surtout utile pour
des recherches plus AFFINÉES.
GROUPER
En continuité avec les Tagsclouds, ils permettent
de concrétiser une RESTRUCTURATION personnelle et
EXPLICITE des tags dans des blocs. Il y a 3 catégo-
ries de base: très utilisés, occasionnellement utilisés
et peu utilisés. L’utilisateur peut créer de nouveaux
groupes en glissant les tags en dehors des blocs. Il
peut aussi ajouter ou supprimer des relatifs, visuali-
ser les tags communs et lancer des recherches.
INTERACTIVITÉ
Dans les trois cas, on retrouve les mêmes codes. La couleur de base (inactif) est le gris. Les
autres COULEURS apparaissent en SURBRILLANCE selon les cas: le vert (sur quoi la souris pointe), le
cyan (ce qui est connecté avec l’item en vert) et le magenta (ce qui a été cliqué). Dans les trois
cas, c’est aussi possible de DÉPLACER les items en cliquant-glissant pour les réorganiser.
5. LISIBILITÉ LA SIMPLICITÉ AU SERVICE DE LA COMPLEXITÉ
La mise en forme «mapping» du projet REVEALICIOUS a comme but avoué (documentation
VISIBILITÉ
disponible sur le site internet du projet) de SCHÉMATISER l’information de manière SIMPLE, bien
qu’ABSTRAITE. Abstraite au sens où ce n’est pas une représentation inspirée de la vie réelle (par
exemple: des fichiers dans des dossiers), bien qu’elle reste formellement compréhensible et
accessible pour ses utilisateurs.
Les FORMES (surtout dans la partie Spacenav) sont simples et géométriques. Déjà, cela sert
la clarification de l’information, car on peut repérer les différences (de taille, de couleur, de
distance) en un seul coup d’oeil. Si les formes étaient complexes, l’oeil devrait faire un travail
d’analyse visuel plus important, et donc plus long, avant de pouvoir s’attarder aux informations
elles-mêmes, s’il ne se décourage pas avant.
De la même façon, les COULEURS sont assez contrastées et/ou opposées pour pouvoir être
identifiées rapidement. En effet, tout ce qui est inactif et/ou par défaut reste dans des teintes
de gris, donc sobres, contrairement aux éléments actifs qui sont de couleurs vives et flam-
boyantes, c’est-à-dire en vert, cyan et magenta, dont les utilisations ont déjà été explicitées
plus haut.
En ce qui concerne la TYPOGRAPHIE, il est évident qu’il y a un souci de lisibilité qui a été pris
en compte. Tous les éléments textuels sont en lettres majuscules et sont facilement lisibles,
même lorsqu’ils sont de petite taille.
De manière générale, on constate que, malgré que ce système encourage son utilisateur à «se
perdre» dans la complexité (au sens qu’il n’y a pas de hiérarchie structurée de façon explicite,
pas de début ou de fin évidents), le sentiment d’être noyé dans la masse d’information est
(quasi) inexistant. En effet, le peu de repères visuels utilisé suffit à SITUER l’utilisateur dans son
environnement, l’encourageant ainsi à rester LIBRE dans la gestion des informations.
6. APPORT UNE SIMPLE RÉVÉLATION, EN ÉVOLUTION
En 2005, quand le projet s’est concrétisé, ce genre de mapping web était encore relative-
RAPPORT
ment nouveau, en tout cas pour une majorité d’utilisateurs internet. De nos jours, en 2010,
une bonne partie de ces mêmes utilisateurs ont déjà été confrontés à ce genre de navigation
et, dans bien des cas, l’ont aussi expérimenté, sachant ou non comment l’utiliser à son plein
potentiel. De ce point de vue (actuel), on ne peut pas vraiment parler d’une méthode innova-
trice, ce qui ne la rend pas inintéressante pour autant.
En effet, ici, la nature de la base du projet (c’est-à-dire l’aspect libre du système de del.icio.
us) contribue grandement au fait que le projet lui-même soit toujours pertinent aujourd’hui.
Comme les utilisateurs sont toujours libres d’ajouter les tags qu’ils veulent, ceux-ci vont donc
inévitablement toujours AUGMENTER en nombre, alors les relations possibles aussi. Des tags
nouveaux, par exemple avec l’apparition de NOUVEAUX TERMES dans le domaine technologique,
vont aussi créer de NOUVELLES RELATIONS.
Revealicious n’est donc pas un moteur de construction de nouvelles relations, mais son ÉVOLU-
TIVITÉ semble adéquate pour son sujet. Il est vrai qu’en prenant plutôt la voie Spacenav, l’utili-
sateur peut explorer avec aisance et ainsi découvrir des liaisons qu’il ne connaissait pas, mais
ces relations étaient déjà existantes, bien que non-visibles.
Il serait maintenant intéressant de voir jusqu’à quel point il serait possible d’améliorer, voire
d’étendre le système avec les moyens techniques dont on dispose AUJOURD’HUI. Car, bien
que le projet ait réalisé son objectif de faire prendre conscience aux utilisateurs d’une certaine
RICHESSE que peut apporter la complexité, il y aurait sûrement moyen de rendre le tout plus
DYNAMIQUE, plus animé, et encore plus modulable.
7. CLÔTURE IN & OUT
Comme il a déjà été dit, en 2005, ce genre d’interface n’était pas vraiment commun, ce qui fait
CONCLUSION
qu’il est possible de dire, qu’à ce moment-là, c’était probablement une méthode «nouvelle»,
bien que ce ne le soit plus vraiment aujourd’hui. De plus, on ne peut pas dire que ce n’était
seulement qu’une «mode» puisque ce genre de système est devenu relativement commun,
donc qu’il perdure dans la pratique de visualisation de données sur le web. En ce sens, c’est
devenu une «mode» qui n’en a jamais vraiment été une. Reste à voir si elle va évoluer et pous-
ser ses limites ou être oubliée au profit des futures tendances ergonomiques.