Qu'est-ce que les biens et services écologiques?, par Judith Kirby, Ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs. Présentation réalisée dans le cadre du 4e Forum des partenaires de la Commission régionale sur les ressources naturelles et le territoire (CRRNT)
1. Que sont les biens et services écologiques ?
Judith Kirby, MDDEP (M.ATDR)
2. Définitions
Biens et services écologiques
Attribuer une valeur à la nature
Milieux humides et biens et services écologiques
Perte et conséquences
Rôle du monde municipal
Références
3. Qu’est ce qu’un écosystème ?
« Un écosystème c’est une portion de territoire, considérée dans ses trois
dimensions et quoi qu'en interaction avec son voisinage, elle s'en distingue. À
l’intérieur, interagissent, dans l’espace et le temps, un environnement physique
particulier (climat, géologie, relief, eau, sol) et des communautés vivantes
(végétation, faune, société humaine). La dimension spatiale de l’écosystème est
très variable; elle va de la planète prise dans son ensemble jusqu’à la plus petite
fraction de la surface terrestre ».
Source : Cadre écologique de référence, MDDEP 2002
Source : http://www.mddep.gouv.qc.ca/jeunesse/chronique/index.htm
4. Fonctions écologiques
Les fonctions écologiques sont les processus naturels de
fonctionnement et de maintien des écosystèmes. Elles peuvent
être des flux d’énergie, de matières ou d’autres processus qui se
passent dans l’écosystème. (Constanza et al, 1997)
5. Services écologiques
Les services écologiques
sont les bénéfices que les
humains retirent des fonctions
écologiques sans pour autant
agir pour les obtenir.
Il existe une multitude
d’interrelations entre les
animaux, les végétaux, les
autres organismes vivants,
l’eau, la terre et les minéraux,
par exemple, et qui sont
bénéfiques pour les humains.
Source : Ecosystem Services : A Guide for Decision
Makers (2008) World Resources Institute. Page 3
6. Quatre catégories
1.Services de régulation
La pollinisation, le stockage et le piégeage du carbone, la
régulation climatique, la régulation des ravageurs, la
purification de l’eau et la régulation des déchets.
2. Services d'approvisionnement
La rétention et le stockage de l’eau douce, la production
alimentaire et des matières premières,
l’approvisionnement en médicaments et en
substances utilisés dans les produits
pharmaceutiques.
3. Services de support
La formation et la rétention du sol, la production
d’oxygène, le recyclage des éléments nutritifs et de l’eau
et la production de la biomasse.
4. Services culturels
Millennium Ecosystem Assessment. (2005)
La spiritualité et la religion, la récréation et le tourisme, la
valeur du paysage, l’éducation, le patrimoine.
8. Lien avec les écosystèmes
Source : Fiche documentaire sur les valeurs de la nature. www.canards.ca
9. Pourquoi donner une valeur économique
à la nature?
Objectif : présenter des arguments du même ordre que ceux
des promoteurs.
L’évaluation monétaire des services écologiques permet
d’intégrer les externalités.
Toutefois, certains éléments de la biodiversité n’ont pas de
valeur économique directe, mais une valeur intrinsèque.
Source : The Economist 21st April 2005
« Rescuing Environmentalism »
10. Comment mesurer la valeur économique ?
VALEUR ÉCONOMIQUE TOTALE
Valeur d’usage Valeur de non usage
Valeur Valeur Valeur Valeur de Valeur
d’usage d’usage d’option legs d’existence
direct indirect
Valeur des Valeur des Valeur Valeur exprimant Valeur attachée
biens ou biens ou d’usage ou de la volonté de au fait de
services services non usage transmission des savoir qu’un
ayant une ayant une future valeurs d’usage bien existe
utilité utilité ou de non usage
directe indirecte
Tiré de Revéret 2007
11. Exemples…
Ours blanc
Sa valeur économique est
estimée à environ 508 $ par
ménage et il génère quelque
6 milliards de dollars par an
pour le Canada
Source : Constanza, R et al 1997.
12. Exemples…
« Les municipalités qui prônent la
conservation de la végétation sur les terrains
bénéficient d’avantages semblables. En
filtrant les sédiments et le phosphore, les
terres recouvertes de végétation permanente
permettraient en fait de réduire les coûts
annuels du traitement des eaux de 5,60 $
l’hectare, dans le cas des sédiments, et de
23,50 $ l’hectare, dans le cas du phosphore. »
Source : Institut Urbain du Canada, 2006
Valeurs économiques de la foret boréale du Canada
Milieux humides
77 milliards $ pour la maîtrise des crues et la filtration de l’eau - tourbières
3,4 milliards $ pour la maîtrise des crues et la filtration de l’eau – autres MH
383 millions $ coût de remplacement annuel estimé des tourbières piégeant
le carbone
Source : Anielski et Wilson, 2009
17. Atténuation des changements climatiques
Rôle dans séquestration du carbone (tourbières).
Barrière naturelle contre l’érosion pour défendre les
zones littorales contre les tempêtes.
19. Biodiversité
2ieme écosystème au niveau de productivité.
600 espèces animales et végétales, dont plus de 30 % sont
des espèces en péril.
Réservoir génétique avec un potentiel économique.
Nombreux produits (fruits, poissons, bois, tourbe, gibier…).
Produits médicaux.
Parmi les 408
plantes vasculaires
rares au Québec,
110 sont présentes
dans les milieux
humides.
Source : MDDEP
21. Qualité de vie
Accès à la nature bienfaits pour notre santé,
bien-être, santé mentale.
Chercher la tranquillité, la verdure, les vues
panoramiques, etc.
22. Valeur du paysage
Au Québec, les éléments du paysage agricole les plus valorisés par les agriculteurs
et les non agriculteurs : les boisés, les cours d’eau, les espaces ouverts
Source : Ruiz, J, Domon, G et al, 2011
23. Activités récréatives
Observation de la nature, photographie, randonnée
pédestre, chasse, pêche, canot, etc.
Bienfaits pour la santé et l’économie.
Source : CIC
24. Retombées économiques
Retombées économiques de la Grande Oie
des neiges au Québec (EC, 2006)
31 millions $ de retombées
• 19 M$ = observation
• 5 M$ = centres d’interprétation
• + 6M$ = chasse
Source : http://www.planstlaurent.qc.ca/centre_ref/publications/diverses/2006_brochure_Gr_Oie_neiges_f.pdf
26. Patrimoine naturel
Valeur éducative
Valeur culturelle, historique
À préserver pour les générations futures
27. Pressions et pertes
Développement urbain, industriel et commercial
Drainage, creusage, remplissage, remblayage
Réseau routier
Imperméabilisation
Artificialisation des berges
Exploitation des ressources
Les espaces « verts »
La pelouse
Terrains de golf
Activités récréatives
Espèces envahissantes
Développement agricole
Drainage des terres
Canalisation des cours d’eau
Absence de bandes riveraines
Érosion des berges par le bétail
Contamination par les pesticides et les fertilisants
28. Conséquences
Par exemple :
La diminution de la qualité de l’eau
L’augmentation des coûts du traitement des eaux
L’augmentation des maladies et des coûts des soins de santé
L’augmentation des coûts des assurances
La diminution de la valeur foncière en raison de la perte de terres naturelles et
de l’attrait esthétique qui s’y rattache
La pénurie d’eaux d’irrigation
La nécessité de transporter l’eau et de creuser des puits plus profonds
La diminution des populations de poissons
La diminution des revenus associés aux activités écotouristiques
29. BSE et le monde municipal
Les milieux humides font partie de l’infrastructure municipale
Approvisionnement en eau potable
Traitement des eaux
Gestion des eaux pluviales
Contrôle des inondations
Contrôle de l’érosion
Attrait pour la communauté
(paysage, santé, etc.)
$$ Source : Judith Kirby
30. Étapes à faire
Bilan
* Touchés par un
plan/projet/règlement, etc.
1. Identifier les
services écologiques*
2. Choisir les services
écologiques les plus
pertinents
3. Faire un bilan de 4. Évaluer le besoin
l’état de chaque d’une évaluation
service écologique monétaire du service
5. Identifier les
risques et les
possibilités de chaque
service écologique
Source : Ecosystem Services : A Guide for Decision Makers (2008) World Resources Institute. Page 30 et 35
31. Étapes à faire
MRC : affectations, RCI
Municipalité : zonage, réglementation
Protection des écosystèmes sensibles
Gestion des eaux par bassin versant
Plan de conservation des milieux naturels
Sensibilisation
Il est préférable d’agir en amont des problèmes et de protéger les
écosystèmes de façon à bénéficier des services écologiques plutôt que
de payer pour installer des infrastructures coûteuses et pour restaurer des
écosystèmes dégradés.
32. Références bibliographiques
• Ranganathan, J et al. (2008) Ecosystem Services : A Guide for Decision Makers.
World Resource Institute
• Olewiler, N. (2004) La valeur du capital naturel dans les régions peuplées du Canada.
CIC et CNC
http://www.ducks.ca/fr/apropos/nouvelles/archives/2004/pdfs/ntcapfr.pdf
• Série des fiches documentaires sur les BSE, Canards Illimités Canada
http://www.ducks.ca/fr/conservation/milieux_humides/conserv.html
• Constanza, R et al. (1997) The value of the world’s ecosystem services and natural
capital. Nature 387, p. 253 à 260
• Canadian Urban Institute. (2006) La nature ça compte.
http://www.canurb.com/sites/default/files/reports/2008/PUB-2006-NATURECOUNTS-
FRENCH.pdf
• Millennium Ecosystem Assessment. (2005) Ecosystems and human well-being:
wetlands and water. Synthesis. World Resources Institute
• Anielski, M et Wilson S. (2009) Les chiffres qui comptent vraiment. Initiative boréale
canadienne et Institute Pembina.
http://www.borealcanada.ca/documents/BorealWealth_FR_Updated.pdf
• Ruiz, J., Domon, G., et al. (2011) Connaître et comprendre les paysages
d’aujourd,Hui pour penser ceux de demain. Le diagnostic paysager de la MRC des
Maskoutains. Chaire en paysage et environnement de l’Université de Montréal et
UQTR.
33. Merci !....
Questions ?
Source : Ecosystem Services : A Guide for Decision Makers (2008)
World Resources Institute.