Regards n°27, Le Forem - Trouver un emploi via les réseaux sociaux
1. 2
(R) WEB 2.0
TROUVER UN EMPLOI
VIA LES RÉSEAUX SOCIAUX
Facebook, LinkedIn, Viadeo, ... À l’heure du Web 2.0, les réseaux sociaux sont devenus
de nouveaux outils à exploiter pour trouver un emploi ou pour booster sa carrière.
Comment s’y prendre ? Y a-t-il des risques ? Comment se différencier des autres ?
Autant de questions que Regards² a posé à un spécialiste de ces réseaux, Damien
Colmant.
Durant l’été 2009, une enquête menée par Har- entre eux. Le Web 2.0 a donné naissance à des ressants lorsque l’on recherche un emploi ?
ris Interactive aux Etats-Unis révélait que 45% médias dits sociaux. Les réseaux sociaux sont « D’abord pour être trouvé. Cela ne va pas
des professionnels des ressources humaines un sous-ensemble de ces médias. Il existe rapporter du boulot, mais c’est comme être
utilisent, au moins occasionnellement, les ré- différentes sortes de réseaux sociaux : ceux dans l’annuaire téléphonique. Cela dit, mettre
seaux sociaux pour rechercher des candidats. qui visent la publication (Youtube, Flikr, Radio. son profil sur le réseau LinkedIn, par exemple,
De quoi susciter l’intérêt des personnes en blog, …), la connaissance (Wikipedia, Google, n’est pas suffisant : il faut constamment infor-
recherche d’un emploi pour ces nouveaux mo- Yahoo, …), les relations professionnelles (Lin- mer les autres et élargir son réseau pour se
des de communication. Que sont ces fameux kedIn, Viadeo, …), le partage de ce que l’on est construire une réputation nécessaire et utile.
réseaux sociaux ? Ils sont nés dans le sillage (Facebook, Myspace, …), etc. Les réseaux permettent, en outre, de se faire
du Web 2.0 qui intègre un ensemble de tech- Une petite partie seulement des offres d’emploi recommander », diagnostique Damien Col-
niques simplifiant le partage de l’information est visible et publiée. Entre 60 % et 70 % des mant. Cet ingénieur de formation, doté d’une
pour l’utilisateur. De sites Internet statiques, offres sont satisfaites via des recommanda- expérience de quinze années en entreprise,
mis à jour de temps en temps par des spécia- tions ou le bouche-à-oreille. Dans ce contexte, est coach certifié chez Coach Académie et for-
listes, on est passé à des sites dont le contenu le networking est incontournable. Il est facilité mateur pour Extend-Coaching.
est géré en continu par les internautes eux- par les réseaux sociaux dont l’accès est aisé Quels réseaux ?
mêmes et autorisant une interaction des in- et gratuit. Ils recèlent une mine de contacts. Les quatre réseaux les plus utilisés en Wallo-
dividus à la fois avec le contenu des pages et Pourquoi les réseaux sociaux sont-ils inté- nie sont LinkedIn, Viadeo, Facebook et Twitter.
10 REGARDS (2)
2. Facebook : ce réseau comporte beaucoup sera alors d’aucune utilité pour lui et le can- disponibles sur Internet. Il suffit qu’un recru-
d’adhérents (400 millions, dont 25 % de la didat risque de manquer des opportunités. teur tape votre nom sur Google pour obtenir
population belge, 700 000 utilisateurs quoti- Il faut qu’il y ait une cohérence entre le CV et une série d’informations sur vous qui consti-
diens) dont la moyenne d’âge est de 45 ans. le profil. Il ne sert à rien d’embellir un CV, un tueront pour lui la base de votre identité.
De plus en plus de sociétés utilisent Facebook recruteur peut recouper des informations à Il se forge ainsi une première impression sur
pour diffuser des offres d’emploi. C’est le cas l’aide du profil ou via un intermédiaire. Il est votre personne. Il est donc important de sen-
du Forem, de Jobat, Référence, Monster, du important de se mettre en avant (pas de se sibiliser les gens à aller voir ce que l’on dit
VDAB ou du Selor. Des outils à disposition des glorifier !). Ce travail demande du temps. Au d’eux sur le net. Il est essentiel de se différen-
internautes permettent de connecter son CV fil des semaines, il faut adapter son profil en cier et de faire bonne impression dès le dé-
au réseau. fonction des expériences vécues positives ou part », insiste le coach. Comment procéder ?
Viadeo : on dénombre 25 millions d’utilisa- négatives. Le profil doit être géré de manière « Chacun doit se responsabiliser et garder la
teurs exclusivement professionnels, dont un proactive : se faire remarquer, échanger des maîtrise des informations laissées sur le Web.
peu moins de 100 000 Belges quasi unique-
ment wallons. Les profils sont francophones
(les néerlandophones utilisent plutôt Ecade-
my). L’accès de base est gratuit et devient oné- Chacun doit se responsabiliser et
reux pour des applications complémentaires
(comme voir qui a consulté votre profil). garder la maîtrise des informations laissées
LinkedIn : ce réseau professionnel compte
60 millions d’utilisateurs dans le monde, dont
plus d’un demi-million en Belgique (néerlan-
sur le Web.
dophones et francophones). Les profils sont
d’un niveau généralement élevé et majoritai- informations, animer un groupe, répondre Ces informations ne sont pas nécessairement
rement publiés en anglais. Comme pour Via- à des questions, ... Explorer les groupes de cohérentes par rapport à l’identité que l’on
deo, l’accès de base à ce réseau est gratuit, discussion, agglomérats de spécialistes dans veut construire, elles ne sont peut-être pas
mais devient payant pour des applications un domaine, en fonction de l’objectif pour- valorisantes. On n’a pas l’habitude que tout ce
complémentaires suivi permet d’élargir son réseau. Ces lieux que l’on dévoile sur Internet soit visible par
Twitter : ce réseau interconnecte 100 millions d’échange permettent de trouver des infor- tout le monde. Dans la vie réelle, on apprend
de personnes, majoritairement aux Etats-Unis. mations pertinentes dans son métier, de se comment se comporter en public. Sur le net,
Très facile d’accès et gratuit, il n’autorise tou- positionner comme expert, de démarrer des tout est chamboulé. Il faut apprendre à utiliser
tefois que des communications de 140 carac- discussions et également de se construire correctement le média. Des jeunes font tout et
tères. Il est donc réservé à des utilisations son propre réseau professionnel. Mieux vaut n’importe quoi sur les sites aujourd’hui, mais
instantanées. Plus de 150 comptes y diffusent ne pas rester généraliste : plus on est spécifi- leurs photos, leurs commentaires, etc. seront
des offres d’emploi en Belgique (Monster, ING, que, plus on a des chances d’être remarqué. peut-être encore visibles dans quelques an-
Deloitte, etc.). Il est essentiel de se différencier. nées pour un futur employeur. Avant de cli-
quer sur « envoyer », tournez donc sept fois
Comment se créer une présence sur les ré- Le revers de la médaille : la réputation la souris dans votre main ... Comment gérer
seaux ? Les réseaux sont utiles mais si l’on ne gère son identité ? « Quand on fait des recherches
La première étape consiste à s’inscrire, sans pas son propre flux d’information, ils peu- sur Google, il est rare que l’on s’aventure au-
se montrer : cela permet de voir ce qui s’y vent devenir dangereux. « L’utilisation des delà de la deuxième ou de la troisième page.
passe, de tester. La deuxième étape est essen- réseaux sociaux pose rapidement la question Il faut donc s’assurer que l’information per-
tielle : il s’agit de compléter son profil de fa- de la réputation. Comme dans la vie de tous tinente sera visible en première page. D’où
çon résumée, mais détaillée : un descriptif de les jours, on se crée une réputation à travers l’importance d’être présent sur les réseaux
ses compétences, une liste de ses expériences les échanges que nous avons avec les autres. sociaux et les blogs, mais il faut apprendre à
professionnelles et de ses études, une photo. Notre image est générée par celle que nous se comporter dans ces réseaux d’une maniè-
Si un recruteur s’intéresse à une personne et projetons vers les autres et donc via l’ensem- re professionnelle tout en restant soi-même »,
se trouve face à un CV incomplet, le profil ne ble des informations sur nous-même qui sont conclut Damien Colmant.
PAGE FACEBOOK DU FOREM : 1 600 PERSONNES « AIMENT ÇA »
Le 19 avril, le Forem lançait sa page Facebook. Objectif : exploiter au maximum ce canal de communication si populaire auprès de la « génération Y ».
C’était aussi l’occasion d’initier un nouveau type de relation avec les clients. Et les résultats sont plus que positifs ! Deux mois après le lancement,
1 600 personnes suivent la page et reçoivent quotidiennement sur leur « mur » des informations en lien avec la recherche d’emploi. Annonces
d’événements, infos sur les formations, astuces pour la recherche d’emploi : les publications sont variées et collent à l’actualité. Nous avons par
exemple utilisé la page Facebook pour la campagne de communication « monavenirenquestion.be » à destination des jeunes, et nous les avons
invités à s’inscrire comme demandeur d’emploi après leurs études… en ligne évidemment !
Ce succès témoigne d’un réel intérêt pour ce nouveau canal de communication. Notre public (notamment les jeunes) est en attente de proactivité
et de proximité de la part du service public de l’emploi. Il est également sensible à l’interactivité proposée sur la page.
Les échanges sont très riches : demandes d’infos sur des sujets précis, témoignages personnels, « coups de gueule » ou tuyaux entre utilisateurs
(ce qui est vraiment positif !). Une utilisatrice nous a même signalé qu’elle venait de signer un CDI !
Pour animer la page, on peut compter sur Virginie et Sébastien, les « community managers » du Forem. Ils veillent à ce que les échanges se
passent bien et répondent aux questions des internautes en les orientant vers les bons contacts et les bonnes ressources (notamment le site
leforem.be). Certains agents du Forem ne sont pas en reste puisqu’ils interviennent dans les échanges et donnent des conseils en matière de
recherche d’emploi. Une belle preuve de l’implication du personnel !
REGARDS 11