1. BgBg.v8.200810
Big Bang
Présentation du projet de création
De la ronde éternelle, arrivée et départ,
Le début et la fin échappent au regard.
D’où venons-nous, où allons nous ? Jamais personne
N’a dit la vérité là-dessus quelque part.
Omar Khayyâm (« Rubaiyyat »)
www.plasticiensvolants.com - plasticiensvolants@plasticiensvolants.com
Usine de l’Emancipation - 81300 Graulhet - France - Tel: +33 (0) 563 342 098
2. Big Bang
Raconter l’histoire de l’univers,
du Big Bang jusqu’à l’homme.
3. SOMMAIRE
Le projet ..................................................................................................................................................... page 5
1. Le sujet
2. L’écriture : en images et en musique
3. L’interrogation de la recherche fondamentale : un enjeu autant philosophique que scientifique
4. Le théâtre de rue et le savoir-faire de Plasticiens Volants
Le spectacle................................................................................................................................................ page 7
5. La mise en scène page 7
6. L’histoire page 11
7. Le scénario page 13
8. La scénographie, et le dispositif scénique, les techniques sollicitées page 26
9. Ateliers (workshops) avec comédiens locaux page 31
La création .................................................................................................................................................page 33
10. Défis et enjeux page 33
11. Calendrier et Lieux page 35
12. Partenaires page 37
13. Budget (voir en annexe)
En tournée ................................................................................................................................................ page 39
14. Intervenants, technique, logistique
15. Représentations
La compagnie Plasticiens Volants.............................................................................................................page 41
16. Marc Mirales, directeur
17. Marc Bureau, metteur en scène
18. Marc Mirales, directeur
19. L’histoire n’est pas terminée : d’autres émotions attendent !
5. Le projet
1. Le sujet : raconter l’évolution de l’univers à partir du Big Bang jusqu’à
l’apparition de l’homme, sans didactisme, poétiquement. Il ne s’agit pas
de reproduire, et encore moins d’expliquer.
2. L’écriture, visuelle et sonore : pas de texte, une bande-son enregistrée, peut-
être des poèmes qui serviraient de repères comme des étoiles dans un ciel nocturne,
des personnages minéraux, végétaux, animaux, humains, volants, courants, tour-
noyants.
3. Pourquoi ? L’homme s’interroge, il a besoin de connaître le monde
pour se connaître lui-même. L’époque, comme dit Jean-Pierre Luminet, semble
« Dire que les images de la science nourrissent l’imagi- favorable aux cousinages heureux entre la science et l’art. Le L.H.C. (Large Hadron
naire des artistes est un lieu commun. Il en a toujours
Collider), le grand collisionneur de particules, qui démarre ces jours-ci, est sensé ap-
été ainsi au cours des siècles, mais à des degrés divers.
porter des réponses aux questions irrésolues de la physique. Comprendre le monde,
Certaines époques sont plus propices que d’autres aux
entre l’infiniment petit et l’infiniment grand, en passant par le temps…Un enjeu
cousinages heureux entre la science et les diverses
formes d’expression artistiques. »
autant philosophique que scientifique : une folie à l’image des question-
nements actuels et des folles réponses envisagées.
Jean-Pierre Luminet, astrophysicien, « Les poètes et l’univers »
4. Le théâtre de rue et le savoir-faire de Plasticiens Volants
Cela peut sembler une gageure que faire de ce sujet plutôt rébarbatif un spectacle
vivant. Mais, la rue s’y prête par son espace, le grand visuel s’impose pour baigner le
public dans cet univers, le gonflable aérien est une clef technique merveilleuse pour
l’évoquer. Cette histoire est donc dans les « hyper cordes » de Plasticiens
Volants.
5
6. Galaxie du Tourbillon Robert Smithon, Spiral Jetty, 1970
6 Courrier Inte
rnational - d
u 3 au 9 juillet
7. Le spectacle
5. La mise en scène
Pas de didactisme mais pas de contresens scientifique non plus, pour que le
spectacle puisse être un tremplin à d’autres réflexions. Pas de réalisme mais des
repères identifiables facilement pour que tous les spectateurs puissent suivre
le cheminement. Ce sera un spectacle sans texte ou, en tout cas, avec peu de texte,
ce qui ne veut pas dire sans écriture : celle-ci découlera des propositions visuelles et
musicales, comme un poème. Le challenge est d’insuffler un peu d’humour et sur-
tout beaucoup d’émotion sur ce sujet ni chaud ni froid.
Coeur d’ammonite Alexandre Calder, Soleil, lune, mer et spirales dialoguent, 1974 Crosse de fougère scolopendre
7
8. Gaston Bachelard, dans L’Air et les Songes - essai sur
l’imagination du mouvement :
« On veut toujours que l’imagination soit la faculté
de former des images. Or elle est plutôt la faculté
de déformer les images fournies par la perception,
elle est surtout la faculté de nous libérer des images
premières, de changer les images. »
« La fascination pour un nouveau sujet de recherche est
une forme particulière de rencontre amoureuse. Tout y
est : le premier contact, la tentation, l’attirance. Comme
dans une soirée, je suis d’abord attiré par un regard puis,
intrigué, je jette à nouveau un œil, sachant qu’il est déjà
trop tard : je me sens défaillir. Je flirte ensuite un moment
avec le sujet et – ce qui est pire – le sujet flirte avec moi.
Le tout me turlupine, me poursuit sans relâche. »
David van Reybrouck, archéologue, philosophe, historien,
dans « Le Fléau », Actes Sud, mai 2008
Recherche sur le personnage gonflable à transformation
8
9. Le spectacle
Le parti pris du metteur en scène
En plongeant dans le sujet, j’ai été étonné de la fascination qu’il pouvait appor-
ter. Le côté un peu rébarbatif pour le « candide » que je suis ne provoquait pas de
lassitude mais plutôt une envie de connaître la suite, comme dans une bonne fic-
tion. J’ai été également interpellé par le besoin d’images qu’ont les scientifiques
pour nommer ou rendre accessibles théories ou découvertes. On parle ainsi de
«quark étrange», de «quark charmé» ou de «quark beauté», on nomme de façon
imagée constellations et nébuleuses… Des noms qui donnent envie d’en savoir
plus…
J’ai été aussi très surpris du nombre de citations poétiques ou philosophiques
dans les ouvrages de vulgarisation, qu’Hawking mette en avant l’idée du temps
pour parler physique quantique, qu’il veuille aussi expliquer la complexité dans
un livre pour enfant, que Luminet établisse un lien aussi fort entre la poésie et
l’astrophysique…
A travers tout cela, on ressent une réelle volonté des scientifiques d’être compris par
un maximum de gens, de ne pas rester enfermé dans leur chapelle. Du coup il m’a paru
intéressant qu’en tant qu’artistes nous fassions le chemin inverse, que la
poésie nous mène aussi au rationnel : croiser des chemins, disons grossière-
ment du scientifique vers le poétique pour les uns, du poétique vers le scientifique pour
les autres.
La réflexion de Gaston Bachelard confirme le point commun entre artistes et
scientifiques : l’imagination. Si celle-ci n’a pas le même but dans les deux professions
(l’un déforme le réel pour en créer une vision poétique, l’autre déforme une apparence
qui paraît être le réel pour découvrir un réel plus « vrai » ou plus « juste »), on peut
imaginer que ces deux buts répondent à la même quête : connaître et comprendre
le monde.
9
10. Varech primordial lourd des poissons futurs
Le pêcheur d’étoiles enivré de nuées
Passage de femmes dans un ciel froid
Immersion du moi dans la cosmique immensité
Univers je remonte en toi, et longue est ta légende.
Michel Cassé « Varech primordial »
Nébuleuse Oeil de Chat
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11. Le spectacle
6. L’histoire. Raconter l’univers, du big bang jusqu’à l’homme, voire après…
En évoquant poétiquement : il ne s’agit pas de reproduire, et encore moins d’expliquer. Dans l’histoire que
l’on raconte, on distingue quatre grandes périodes : l’avant, la matière, la vie, l’après.
Le fil conducteur sera le temps. Pendant la durée réelle du spectacle (environ une heure), la grande
aiguille d’une horloge effectuera 12 tours de cadran : ce parcours correspond aux quelques 14 milliards
d’années, et figure l’écoulement du temps, le mouvement réel des aiguilles accélérant ou ralentissant au fil
des tableaux, la focalisation sur sa présence ponctuant la narration.
Un personnage omniprésent se balade, observe : un œil ? Des yeux ? En tous cas un personnage volant très
mobile (conçu de façon à ce qu’il ne puisse y avoir d’ambiguïté : il n’évoque pas une quelconque divinité,
ni Dieu) ; il représente le regard que l’homme a porté jusque là, il n’agit pas, c’est juste un témoin. Il peut
marquer de l’intérêt, sa pupille se dilate, il cligne, frôlant par moment l’épilepsie, au fil des scènes :
•l’avant
a. Le rien ? En préambule
•la matière
b. La matière. Explosion initiale
c. Supernova : un amas informe grossit
d. Soleil, étoiles, planètes, comètes, astéroïdes
•la vie
e. La terre, la vie primordiale. L’eau, le foisonnement
f. Diversification du vivant.
g. L’homme
•l’après
h. L’après. L’avant ?
L’homme est important, non pas en tant qu’être suprême au sommet d’une pyramide de perfection,
mais en tant qu’observateur fragile de la beauté du monde. Il ne s’agit pas, bien sûr, de reconstituer
les 14 milliards d’années d’évolution dans le détail des connaissances scientifiques actuelles, mais seulement
d’évoquer cette évolution dans sa dimension poétique, de montrer la beauté de ce voyage dans le temps
et dans l’espace ; et d’entrouvrir des portes vers les fantastiques questions que cela pose à
toute pensée.
11
13. Le spectacle
7. Le scénario
a. Le rien ? En préambule, on joue quelques secondes avec le temps : visuellement,
musicalement ?
b. La matière. Explosion initiale, naissance de la lumière, le plasma des origines, la
naissance de la matière dans l’infiniment petit, les premiers atomes… Des formes quel-
conques puis des sphères de tailles différentes (de la balle de ping-pong au gonflable
volant de trois mètres en passant par le ballon de foot). Imbrication si affinité…
b. L’assemblage des premiers éléments
13
15. Le spectacle
7. Le scénario (suite)
c. Supernova : un amas informe grossit (une sphère est gonflée à vue), enfle ;
autour, un dialogue s’établit entre les étoiles (clin d’œil à la théorie des
cordes qui suppose que les particules élémentaires sont liées entre elles par des
vibrations) : dialogue lumineux qui s’étend aux comédiens et à la musique pour en-
vahir tout l’espace. Autour du cœur, les mouvements s’accélèrent pour ne laisser
que quelques sphères très blanches et lumineuses circulant autour du centre. Le
cœur rougit jusqu’à la déflagration.
d. Le soleil occupe majestueusement le centre, autour, les étoiles sont devenues
planètes. Comètes, astéroïdes, et autres météorites permettent à l’édifice de
la vie de se construire en transportant dans le cosmos les éléments primordiaux :
jeu théâtral, escadrilles de comètes, les comédiens s’inspirant autant du Baron
Rouge, de Tanguy et Laverdure, du kamikaze aux commandes de son Zéro, ou de
d. Soleil, étoiles, comètes, astéroïdes
Papy Bodington.
c. Supernova
16. e. La vie - croquis de recherche autour de la forme de l’ammonite
16
17. Le spectacle
7. Le scénario (suite)
e. La terre, la vie. L’eau (évoquée par la bande son sans être figurée). Une pre-
mière forme surgit, petite, par exemple l’ammonite avec sa structure en spirale,
puis une autre et d’autres encore, l’espace se remplit de ces formes, qui se
diffusent dans le public. Sur la fin, peut-être le jeu des attirances sexuelles.
Projet de manche à air - Diversification du vivant
17
19. Le spectacle
7. Le scénario (suite)
f. Diversification du vivant. La variété devient reine. Ils sont tous extrêmement
différents. Ils interagissent les uns avec les autres, se dévorent, copulent, s’igno-
rent. Nous assistons petit à petit à un grouillement grandissant. C’est une
jungle en évolution où l’horreur produit du mieux. Représenter une spirale
d’ADN se construisant petit à petit en projection. Finalement, un oiseau,
peut-être un autre animal évolué réel ou imaginaire, prend forme ou surgit.
19
20. Finalement, un oiseau, peut-être un autre
animal évolué réel ou imaginaire, prend
forme ou surgit.
g. Totem en construction
20
21. Le spectacle
7. Le scénario (suite)
g. L’homme arrive. La pendule signale 11 h 59, les dernières secondes vont
s’écouler (quelques millions d’années dans la réalité, plusieurs minutes dans la
durée du spectacle), dominées par la fulgurance de l’homme, sa frénésie et, peut-
être, la brièveté de son existence.
Le feu, le travail collectif, ça frappe, ça cogne, ça grimpe sur des échelles branlan-
tes, ça scie, ça coupe, un monde industriel est en marche.
Au milieu, s’élève une forme qui se révèle finalement humaine.
Autour, l’agitation des hommes se transforme en conflit qui les sépare en deux
camps : ceux qui veulent abattre l’icône contre ceux qui veulent l’embellir.
g. Hommes et Totem
21
22. e Huet
26 Août 2008 - Futurs - Sylvestr
Libération - Mardi
22
23. Le spectacle
Temps ! Espace ! 7. Le scénario (suite)
Seules divinités qui maîtrisez le monde !...
Je me révolte contre vous ! h. L’après. L’avant ? L’abolition du temps et de nos repères évoquent les interro-
Filippo Tommaso Marinetti « Les licous du temps et de l’espace » gations de la recherche et de la compréhension du monde. Entre la recherche,
rationalisme qui certainement trouvera de nouveaux chemins à explorer grâce
aux outils récemment mis en œuvre, et l’anthropie (à ne pas confondre avec
l’entropie), belle idée poétique qui ramènerait à une lecture magique du monde,
et qui s’exprimerait ainsi :
« le monde est comme il est pour permettre l’existence de l’homme qui s’interroge
sur le monde…» (cf article page de gauche). La boussole du philosophe se contor-
sionne !
23
25. Le spectacle
7. Le scénario (suite)
Quoi qu’il en soit, nous aboutissons à une vision surréaliste du monde, au sens d’au-
delà du réel. Mélangeant l’infiniment grand et l’infiniment petit, le vivant et la matière,
la folie et la raison, tous les éléments réapparaissent, jouent ensemble. Des
miroirs renvoient des images inversées du réel. Les horloges sont multiples, folles, elles
dansent à des rythmes variables, en sens inverse… Le temps n’existe plus !
Une folie féérique, un bouquet sans feu d’artifice.
25
27. Le spectacle
8. La scénographie, et le dispositif scénique, les techniques sollicitées.
e. Lumières : en symbiose avec les projections, elle sera par moments elle-
a. L’espace scénique l’évolution du monde, modifiantun centre qui des choses,
même acteur de doit représenter l’univers. Avec l’apparence expulse
et attire. Ce centre n’est jamais le même, c’est le point originel d’où tout nombre d’in-
les transformant pour le regard. L’impossibilité matérielle (budget, est parti,
c’est le noyau de l’atome, c’est l’étoile, c’est le trougonflables nécessite de réaliser
tervenants, quantité d’hélium) de tout réaliser en noir au cœur des galaxies,
c’est l’homme du association avec le jeu théâtral de comédiens.
des scènes en point de vue de l’homme… Mais un lieu central avec un déga-
gement sur l’arrière : une presqu’île, l’isthme servant de coulisses. Raconter cette
histoire en déambulatoire semble difficile, un spectacle en fixe s’impose afin que
Costumes : façon garçons de piste, des personnages au service d’une
le filf.ne se perde pas.
histoire mais pas dans l’histoire. Des servants. Excepté pour la période
évoquant l’homme : chaque intervenant pourrait alors endosser un costume
b. Gonflables : portés, volants, fixes, organiques (à transformation),
particulier.
roulants, rebondissants, supports de projections. Ce seront les personna-
ges principaux de l’histoire. De l’informe aux structures élaborées du vivant, en
g. Musique : un seul morceau tout en évolution. La composition se compli-
passant par le sphérique : on s’inspirera des extrèmophiles, formes de vies exis-
tantes dans des lieux improbables, par exemples animaux des abysses, survivants
que en même temps que se complexifie le monde. Avec des plages que l’on peut
des mettre en boucle afin manque d’oxygène, ou venant des liés au spectaclesecs.
grandes chaleurs, du de se prémunir des aléas de tempo déserts les plus en exté-
Et l’on neIl ne s’agit pas d’avoir une ligne mélodique tout du long : bruitages, musique
rieur. s’interdira pas d’en inventer.
« improvisée » limite free jazz, permettront de souligner les évolutions du monde.
Percussions pour signifier l’aspect tribal (période humaine), une trompette ou
c. Peinture : une évolutionsouffle deet blanc (gris) au début, au foison-
autre instrument à vent, le du noir l’homme…
nement surréaliste. De l’absence de couleurs, mais aussi de regard pour les
admirer, de l’absence de vie des espaces intersidéraux et quantiques (infiniment
grands et infiniment thème d’improvisation : attraction, répulsion. L’amour im-
h. Théâtre : un petits), à la façon folle, inimaginable, apparemment irration-
nelle, en tout cas au-delà pour son petit noyau, lesvie libertine des éléments en cas de
modéré de l’électron du réel, avec laquelle la chercheurs essayent de décrire
le monde. chaleurs, les attirances suicidaires de la matière et de l’antimatière, la fa-
grosses
çon qu’a une planète de tourner autour de l’objet de son désir qu’est l’étoile avec
d. Projections pas y toucher, la à l’extérieur, le monde du vivant… Le jeu peut
cet air de ne : à l’intérieur, sexualité dans ponctuelle, sur les person-
nages, sur l’environnement, voire surhumaine », être ledoivent préciser la
aussi apporter une émotion plus « les fumées. Elles médium entre
le propos si image et le public. les images pour d’autres scènes, telles des
grande besoin, ou démultiplier
miroirs actifs.
27
28. L’évolution procède comme le boléro de Ravel.
Elle commence doucement et lentement avec les
organismes unicellulaires, suivant une longue série
de variations quasi imperceptibles sur un même
thème qui ne cesse de revenir nous hanter. Le
tempo s’accélère au fur et à mesure que le temps
passe, et l’explosion des formes du vivant à la
période du cambrien est semblable à la variété des
instruments qui font progressivement leur entrée
dans le morceau de Ravel. Mais l’unité de la vie est
toujours présente, comme le thème sous-jacent
du Boléro qui se fait constamment entendre.
Jusqu’au crescendo et à l’apothéose, où tous les
instruments jouent de concert dans un maelström
de notes, comme le miracle de l’émergence de la
pensée et de la conscience.
Trinh Xuan Thuan, Origines, la nostalgie des commencements
28
29. Le spectacle
e. Lumières : en symbiose avec les projections, elle sera par moments elle-
même acteur de l’évolution du monde, modifiant l’apparence des choses,
les transformant pour le regard. L’impossibilité matérielle (budget, nombre d’in-
tervenants, quantité d’hélium) de tout réaliser en gonflables nécessite de réaliser
des scènes en association avec le jeu théâtral de comédiens.
f. Costumes : façon garçons de piste, des personnages au service d’une
histoire mais pas dans l’histoire. Des servants. Excepté pour la période
évoquant l’homme : chaque intervenant pourrait alors endosser un costume
particulier.
g. Musique : un seul morceau tout en évolution. La composition se compli-
que en même temps que se complexifie le monde. Avec des plages que l’on peut
mettre en boucle afin de se prémunir des aléas de tempo liés au spectacle en exté-
rieur. Il ne s’agit pas d’avoir une ligne mélodique tout du long : bruitages, musique
« improvisée » free jazz, permettront de souligner les évolutions du monde. Per-
cussions pour signifier l’aspect tribal (période humaine), une trompette ou autre
instrument à vent, le souffle de l’homme…
h. Théâtre : un thème d’improvisation : attraction, répulsion. L’amour im-
modéré de l’électron pour son petit noyau, la vie libertine des éléments en cas de
grosses chaleurs, les attirances suicidaires de la matière et de l’antimatière, la fa-
çon qu’a une planète de tourner autour de l’objet de son désir qu’est l’étoile avec
cet air de ne pas y toucher, la sexualité dans le monde du vivant… Le jeu peut
aussi apporter une émotion plus « humaine », être le médium entre la
grande image et le public.
29
31. Le spectacle
8. La scénographie, et le dispositif scénique, les techniques sollicitées.
(suite)
i. Effets spéciaux : éviter la pyrotechnie pour des raisons de scénographie (un
espace central nous obligerait à des distances de sécurité exigeant des sites
énormes et très rares). La minuscule pyrotechnie reste toutefois possible, mais
restreignons-la au minimum si elle s’avère indispensable. Des fumées, lourdes ou
volatiles…
j. Collaborations artistiques et techniques : projections, musique et bande son
(peut-être un musicien contemporain aimant les aventures originales, par exem-
ple François Rosset, ancien élève d’Olivier Messian, avec qui nous avons travaillé
pour le spectacle « La Belle et la Bête » pour le Grand Angle à Voiron), un chercheur
enclin à la poésie (plutôt astronome ?), un spécialiste en projections, …
9. Ateliers (workshops) avec comédiens locaux.
Pour réaliser théâtralement certaines scènes sans augmenter le nombre de comé-
diens en tournées, nous travaillerons avec des comédiens du cru, encadrés par des
acteurs de la compagnie, pour parvenir à douze ou dix-huit personnages au sol.
Nous avons l’expérience du travail de stage qui permet en quelques jours d’arriver
à un résultat spectaculaire. En plus, ce genre de travail crée un lien très fort entre
notre équipe et celle du lieu qui nous accueille, et on aime ça !
31
32. Tous ces quasars dans les fins fonds de la cervelle
Prêts à surgir en rugissant
Pour dévorer le peu de ciel qui nous incombe
Nous les avons créés en les nommant
Tout comme Dieu le cancer et la bombe
Alors que nous n’en sommes qu’à nous supposer.
(…)
Nous rêverons jusqu’à la fin
D’un excellent du subjonctif
Qui courberait l’espace-temps
Jusqu’à ce qu’il morde sa queue
Alors les galaxies qui s’engouffrent
Dans le crématoire céleste
Lasses de s’entredéchirer
Refluerait vers nous comme
Des banquises d’aubépine
Et nous entendrions nos mères
Depuis si longtemps mortes
Nous appeler pour la soupe.
Jean Rousselot « Poèmes en espoir de cause »
32
33. La création
10. Défis et enjeux
A travers cette histoire, Plasticiens Volants traite d’une de ses matières
premières essentielles, l’hélium : matière primordiale pour la compagnie qui est
née d’aventures aérostières, et matière primordiale de l’univers. D’une certaine façon,
cette création pourrait être un hommage à ce gaz inoffensif et merveilleux, apparu
dès les premiers instants de l’univers et toujours au cœur de la vie des étoiles.
Mais ce spectacle est dans la lignée des créations de la compagnie : différents
niveaux de lecture doivent être possibles. Si tout le monde peut être séduit et
emporté par la magie des gonflables volants, certains sauront voir au-delà des images
l’invitation à appréhender les questions métaphysiques liées au sujet, à condition que
ces images soient suffisamment lisibles.
Pour y arriver, le savoir-faire de Plasticiens Volants dans le domaine des gonflables est
une base solide, et notre expérience dans le domaine des projections tout-terrain un
bon point d’appui. Mais pour relever le défi du sujet, il va falloir aller au-delà des
acquis, trouver de nouvelles techniques liées aux gonflables pour jouer avec
la matière, ses transparences, travailler les métamorphoses…
Des projections de grandes dimensions avec un système léger ont déjà été mises
en œuvre en spectacle, mettre au point les différentes façons de les utiliser en
déplacement sera aussi un gros travail.
La bande-son devra faire l’objet d’une création originale, dont la logique
devra s’articuler autour de la narration et de la scénographie, comme dans
un opéra. Il est important de concevoir ce continuum de façon assez souple pour qu’il
puisse s’adapter aux aléas de la représentation en plein air, dans l’espace public, sans
perdre de sa force.
Le franchissement de ces frontières sera une nouvelle étape déterminante
dans l’histoire de la compagnie.
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35. La création
11. Calendrier et lieux
Préparation, recherches de partenaires et financements : fin 2008, début 2009.
Création courant 2009, début 2010 : selon possibilités, en fonction des tournées des
autres spectacles, et aussi notamment par rapport au lieu de répétition final.
La conception, les fabrications, les essais, les répétitions partielles, tout cela peut
se faire dans les ateliers de la compagnie, à Graulhet, ou dans des salles que la ville
pourra mettre à notre disposition pour l’occasion.
Cependant la mise au point finale d’un tel spectacle serait grandement facilitée
si l’on pouvait répéter plusieurs jours d’affilée dans un lieu couvert, protégé des
contingences inhérentes au spectacle en plein air : météo, gardiennage, etc… Mais
l’espace requis est rare, de l’ordre de 1500 m2 minimum, avec environ 20 mètres
de hauteur libre, sans piliers (ou suffisamment espacés) : nous avons déjà vu des
espaces adéquats à Duisburg dans une ancienne aciérie de la Ruhr réaménagée
en parc culturel, à Rome dans le Palazzo dei Congressi, nous imaginons qu’il y en a
dans la région toulousaine dans l’industrie aéronautique (ce serait plus commode et
moins coûteux)...
S’insérer dans l’activité habituelle de tels lieux pendant quelques jours (une
semaine ?) ne sera pas une mince affaire ! A moins de trouver une friche industrielle
disponible ?
35
36. Ouverture du festival Cultura Nova* - Heerlen (Pays-Bas) - Août
*Le personnage volant a été créé à l’image de la peinture murale réalisée par les artistes brésiliens de Saõ Paulo «Os Gemeos».
36
37. La création
12. Partenaires envisagés :
Cité de l’Espace à Toulouse
Institutions et entreprises impliquées dans la recherche astronomique ou spatiale
Cultura Nova (Heerlen, Hollande)
L’Athanor - Scène Nationale d’Albi
Office de Tourisme de Leucate Port Barcarès
Le Grand Angle - Scène Rhône-Alpes Voiron
Théâtre Jean Lurçat - Scène nationale d’Aubusson
Les festivals de théâtre du rue en France et hors de France
Graulhet et Gaillac - villes du Pays des bastides du Gaillacois et du val Dadou
Le Chaînon Manquant - FNTAV
Le lieu de création
Les partenaires seront impliqués dans le processus de création en tant que conseils et regards
extérieurs ; ils pourront accueillir les premières représentations du spectacle. Des modalités
particulières peuvent être envisagées selon leurs besoins. La participation peut aussi consister
en un apport en nature : lieu ou partenariat de compétence.
13. Budget : Le budget de création inclut les premières représentations. (En annexe)
37
39. En tournée
14. Intervenants, technique, logistique
24 intervenants de Plasticiens Volants participeront aux représentations.
La compagnie devra arriver sur place la veille de la représentation.
L’installation pourra se faire le jour du spectacle, sauf peut-être les éléments nécessitant
le noir de la nuit pour effectuer les réglages et qui seraient montés la veille.
Le transport nécessitera 2 véhicules (un bus et un utilitaire).
Par avion, on prévoit environ 25 m3 à transporter (soit 4 tonnes).
15. Représentations
En fixe sur une grande place (par exemple 40 x 80 mètres)
ou en intérieur dans de très grands bâtiments,
de nuit uniquement,
chaque représentation durera environ une heure,
et pourra accueillir 5000 spectateurs.
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40. Babilonia - Toulouse 2008 (Festa Europa) Perle - Montreal Juillet 2006 (Festival Juste pour Rire)
40
41. La compagnie Plasticiens Volants
Plasticiens Volants est une compagnie de théâtre de rue, basée dans le Tarn.
Pour la compagnie Plasticiens Volants, le théâtre de rue, c’est grand, poétique,
visuel et pour des foules nombreuses.
Marionnettes volantes géantes, comédiens-manipulateurs : la compagnie Plasticiens
Volants est constituée par une équipe rôdée par une longue expérience de créations
de spectacles diffusées pendant plusieurs années, ponctuée par la participation à des
créations éphémères pour des contextes exceptionnels comme les cérémonies des
Jeux Olympiques, par exemple.
Les comédiens-manipulateurs des personnages volants évoluent parmi le public,
dans une très grande proximité. La configuration scénique frontale n’existe plus. Le
spectateur peut chosir son point de vue, il est mobile et dans ce sens, acteur.
Marc Mirales, directeur : dans le théâtre de rue depuis 1976 année de la création du
« groupe Julie », a collaboré avec le groupe « Theatracide ». Installation dans le Tarn
en 1985. Il y dirige depuis la compagnie Plasticiens Volants. Personnalité de la vie
culturelle régionale, il a récemment participé à la direction artistique des événements
programmés dans le cadre de la candidature de Toulouse pour être capitale culturelle
européenne.
Marc Bureau, metteur en scène : avant, il s’est formé avec Théâtre à louer, puis a
travaillé au Théâtre de l’Unité, et avec le Groupe Ephémère (artifices de création,
précurseur de Groupe F). Comédien dans la compagnie depuis 1991, il a dirigé pour
Plasticiens Volants les créations de Don Quichotte (1997) et de Simurgh (2001) avec
Marc Mirales, puis celle de Perle, et des créations éphémères.
Pêcheur de Lune - Kiev 2008 (Printemps français)
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42. Les grandes dates Les festivals
1976 Création à Paris du groupe Julie, issu du Théâtracide • France festival d’Avignon (final 1983 avec Ephémère et Els Comediants)
Première intervention avec une montgolfière dans le festival de Chalon dans la rue (final 1991 y 1993 avec Els Comediants)
cadre d’Aix ville ouverte aux saltimbanques festival Viva Cité à Sotteville lès-Rouen (ouverture 2003)
1980 Participation à La Falaise des Fous (Jura), un des premiers festival de la marionette de Charleville-Mezières (2000, 2003, 2006)
festivals de théâtre de rue festival Au Bonheur des Mômes au Grand Bornand (2006)
1985 Installation et structuration du groupe à Lavaur (Tarn) • Espagne Forum 2004
La compagnie prend le nom de Plasticiens Volants Barcelone festival de Tarrega (plusieurs éditions)
1999 Installation de la compagnie à Graulhet (Tarn) dans une festival La Merce à Barcelone (1991)
ancienne mégisserie Mediterrania Fira de Manresa (2005)
• Royaume-Uni Edinburgh’s Hogmanay (1992,1995,2000,2001,2007)
Les créations Wow on the Waterfront Cardiff festival (2007)
The Stockton International Riverside Festival - Stocktonon-Tees (2000)
1984 GIGANTOMACHIE au Festival de Saint Jean de Braye Greenwich + Docklands festival - London (2004, 2007)
1988 KIRKENES
1990 CETTE ANNEE-LA... D’après « Le Combat de Tancrède et • Roumanie festival International de Théâtre de Sibiu (2008)
Clorinde » de Claudio Monteverdi
• Suisse festival La Plage des Six Pompes (2008)
1993 NUIT SAINT GEORGES
1994 L’APPRENTI-SORCIER en co-production avec le F.A.U.S.T. • Pays-Bas festival Cultura Nova (2005, 2008)
de Toulouse
1995 EZILI • Canada festival Juste pour Rire de Montréal et Festival d’été de Québec (2006)
1997 DON QUICHOTTE • Australie festivals de Sydney, Melbourne et Perth (2000)
1998 LES OGRES
1998 NGALYOD - Création en Australie • Venezuela festival international de théâtre de Caracas (2002)
2001 SIMURGH inspiré du conte persan écrit par Attar
• Mexique festival Internacional Cervantino de Guanajuato (2003)
(XIIIème siècle) «Langage des oiseaux».
2002 LA FIANCEE DU DRAGON pour Expo 02 en Suisse. festival cultural de Zacatecas (2003)
2002 PERLE
2002 MOON (PECHEUR DE LUNE) • Brésil festival de Belo Horizonte (1998)
2003 DETOURS D’EXPEDITION festival de Sao Paulo (1995)
2004 LA 8ème MERVEILLE
2006 BABILONIA • Taiwan festival de Taipeh (plusieurs éditions)
• Corée du Sud festival de musique et de théâtre de Uijeongbu (2006).
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43. Créations spéciales, commandes, grandes occasions...
(quand l’imagination et la créativité de la compagnie se mettent au service d’une
réalisation globale)
Clôture des Jeux Olympiques de Barcelone avec la compagnie Els Comediants (1992)
Ouverture des Jeux Méditerranéens avec Jérôme Savary (1993)
Inauguration du tunnel sous la Manche (1994)
Opéra Mundi Um Sonho Bom avec la Fura del Baus et Els Comediants à Rio de Janeiro (1994)
Participation à la parade de Saint-Denis Coupe du monde de Football (1998)
Spectacle d’ouverture du championnat du Monde de Cyclisme à Maastricht (1998)
Ouverture des Jeux Paralympiques de Sydney (2000)
Clôture des Jeux Olympiques - Barcelone 1992
Création pour la Fête de la Lune à Taiwan (2002)
Parade du centenaire du Tour de France à Paris (2003)
Créations pour le Carnaval de Nice (2005– 2006- 2007)
Perle à Chongqing en Chine (jumelage Toulouse–Chongqing) (2005)
Pêcheur de Lune pour le 800ème anniversaire de la ville de Dresden (2006)
Parade pour l’Ouverture de Luxembourg, Capitale culturelle européenne (2006)
Création pour l’inauguration d’une grande avenue de la ville d’Alaquas en Espagne (2006)
Création pour les 50 ans du stade Camp Nou de Barcelone (2007)
Festa Tolosa! Lancement de la candidature de Toulouse 2013,
Capitale culturelle européenne (2007)
Spectacle d’ouverture de l’Expo 08 de Zaragoza avec le Groupe F (2008)
50 ans du Stade Camp Nou - Barcelone 2007
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