L’homophone grammatical a/à
II a (avait) une solide formation à l'informatique.
La préposition « à »
« À », écrit avec accent grave, est une préposition, utilisée pour introduire un mot ou un
groupe de mots : un infinitif (« à voir »), un nom sans déterminant (« à gauche ») un nom
avec déterminant (« à mon avis »), plus rarement un adverbe ou un nombre (« à combien ? »,
« à deux ou trois »). « À » peut aussi introduire une proposition (« contrairement à ce que
tu penses »). Ce groupe prépositionnel assure les fonctions suivantes :
• complément d'objet indirect d'un verbe :
« il demande à voir » ; « travailler à loisir » ; « elle pense à son examen » ; « il donne un livre
à l'enfant » ;
« je pense à ce que tu m'as dit »
• complément de certains noms (avec des nuances de sens fort diverses) :
« une condamnation à mort » (but) ; « le recours à la force » (objet) ;
« une glace à la fraise » (caractérisation) ;
« un pull à trois cents euros » (prix) ; et dans un emploi très familier, populaire : « un cousin
à moi » (appartenance : un de mes cousins)
• complément d'un adjectif :
« c'est agréable à entendre », « difficile à réaliser » ; « il est fou à lier »
• complément d'un adverbe :
« conformément à la loi » ; « contrairement à ce que tu penses »
• complément circonstanciel de temps :
« je viendrai à quatre heures » ; « à demain ! »
• complément circonstanciel de lieu (indiquant la direction ou la position) :
« je vais à Toulouse » ; « le train va de Bordeaux à Lyon » ; « il vit à Paris » »
• complément de but, de conséquence :
« voici une lettre à poster » ; « il court à perdre haleine »
• complément de manière ou de moyen :
« il est venu à pied » ; « il se déplace à moto » ; « il vit à l'aise » ; « il parle à la légère ».
En outre, ces mots introduits par la préposition « à » peuvent marquer :
• la progression (entre deux chiffres ou données) :
« il avait de douze à treize ans » ; « cela coûte de cent à deux cents euros » ; « passer de
vie à trépas »
• l'appartenance :
« ce livre est à moi » ; « c'est à vous de jouer » ; « à nous la liberté »
La préposition « à » se retrouve dans un certain nombre d'expressions imagées.
« Au lieu de te mettre au travail, tu préfères te lancer dans des conversations à bâtons
rompus avec tes collègues. Tu passes pour un bon à rien ! Tu as d'ailleurs eu plusieurs fois
maille à partir avec ton chef de service. Mais on m'a dit que tes parents étaient riches à
millions et que tu passais chez eux des vacances à l'œil en buvant à tire-larigot. Dans ces
conditions, je comprends que tu en prennes à ton aise et que tu t'en donnes à cœur joie.
Mais le patron va bien finir par te tomber dessus à bras raccourcis... Alors, à tout prendre,
je préfère ma situation à la tienne. »
Le verbe « avoir »
À la troisième personne du singulier du présent de l'indicatif - il a -, le verbe avoir ne se
distingue de la préposition « à » que par l'absence d'accent grave. On peut aisément le
reconnaître en modifiant la personne : il a / nous avons, ou le temps : il a / il avait.
ATTENTION !
Avoir + groupe nominal attribut du sujet :
« II a l'air souriant, le teint frais et les yeux grand ouverts. »
Ce groupe - le teint frais, les yeux grand ouverts - s'analyse comme attribut du sujet quand
il est introduit par le verbe avoir, mais il peut aussi se construire comme une apposition,
entre virgules :
Cet homme a (avait) l'air souriant / Cet homme, à (avait ?) l'air souriant,...
C'est donc la construction de la phrase qui permet de choisir entre « a » et « à », entre le
verbe avoir et la préposition, et non la substitution par un autre temps du verbe avoir,
possible dans les deux cas apparemment.
La locution « il y a » et ses variantes (il n'y a qu'à, y a qu'à), peuvent introduire un
complément circonstanciel de temps (« il y a trois jours, il faisait encore froid ») ou un
sujet réel (« il y a trois enfants dans la cour »).
Si la formule est suivie de la préposition « à », il faut être attentif à la repérer : « il y
a à boire et à manger. » De même dans la formule courante : « il n'y a qu'à
recommencer » et dans sa version plus familière : « y a qu'à bien se relire ! »
Les locutions avoir mal à, avoir à, en avoir à peuvent, elles aussi, prêter à confusion :
« il a mal à la tête » (il souffre de) ; « il a fort à faire » (il est très occupé) ; « qu'a-t-il à
pleurer ainsi ? » (pourquoi pleure-t-il ainsi ?). La dernière locution : « à qui en a-t-il ? »
(contre qui est-il en colère ?) se présente toujours à la forme interrogative.
NE PAS CONFONDRE AVEC
les deux interjections suivantes, qui ne s’utilisent pas dans les mêmes circonstances.
Ha marque la surprise, l’étonnement : « Ha, c’est toi ? »
Ah est réservé aux autres emplois : « Ah, vivement les vacances ! » ou « Ah, vous m’en direz
tant ! »
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