l’ouvrage, fruit d’une journée d’étude organisée par le comité d’histoire du ministère de la Culture et de la Communication en 2013, se compose de treize contributions et affi rme à la fois son pluralisme méthodique et son unité thématique. En se plaçant dans le contexte de l’après-guerre, les auteurs mettent en exergue le processus de structuration et de procéduralisation des actions publiques dans le domaine de l’image animée en France. Ils interrogent la notion de la démocratisation culturelle prônée par le ministère des Affaires culturelles d’André Malraux. Dimitri Vezyroglou met en évidence le passage du Centre national de la cinématographie (CNC) du ministère de l’Industrie et du Commerce à celui des Affaires culturelles en 1959. Il présente cette trame chronologique comme « un palier durant lequel se concentrent et se précipitent des évolutions qui courent en réalité sur un plus long terme » (p. 28). En revenant sur le CNC des « premiers temps », P. Legrand souligne une similarité bureaucratique et politique avec les activités du Comité d’organisation de l’industrie cinématographique (COIC) de 1940. Le passage du CNC sous l’égide du ministère des Affaires culturelles, perçu comme une évolution institutionnelle majeure, annonce par ailleurs des conduites agonistiques entre les instances de l’État et la cinéphilie française. Dans une perspective historique, les auteurs rassemblent un ensemble de sources archivistiques – décrets, notes administratives, correspondances professionnelles – divulguant les rapports clivants qu’entretiennent les professionnels et les acteurs publics.