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                           UNIVERSITE DE DSCHANG
                             The University of Dschang
                                      …………
          FACULTE D’AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES
                   Faculty of Agronomy and Agricultural Sciences
                                      …………
                    DEPARTEMENT D’ECONOMIE RURALE
                        Department of Agricultural Economics




       ANALYSE DU FONCTIONNEMENT DE LA FILIERE NJANSANG
    (RICINODENDRON HEUDELOTII) : ESTIMATION DES COUTS ET DES
                      MARGES DES ACTEURS
               (Cas de la Région du Centre, Cameroun)


Mémoire de fin d’études présenté en vue de l’obtention du Diplôme d’Ingénieur Agronome


                      Option : Economie et Sociologie Rurales




                                        Par :
                         NAKUNA TSALA Arlette Marlyse
                                 Matricule : 04A061




                                   Décembre 2009
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                           UNIVERSITE DE DSCHANG
                             The University of Dschang
                                      …………
          FACULTE D’AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES
                   Faculty of Agronomy and Agricultural Sciences
                                      …………
                    DEPARTEMENT D’ECONOMIE RURALE
                        Department of Agricultural Economics




       ANALYSE DU FONCTIONNEMENT DE LA FILIERE NJANSANG
    (RICINODENDRON HEUDELOTII) : ESTIMATION DES COUTS ET DES
                       MARGES DES ACTEURS
                (Cas de la région du centre, Cameroun)



Mémoire de fin d’études présenté en vue de l’obtention du Diplôme d’Ingénieur Agronome


                      Par : NAKUNA TSALA Arlette Marlyse
                       Option : Economie et Sociologie Rurales
                                 Matricule : 04A061
                                    12e promotion




           Encadreur :                                           Superviseur :
     M. Charly FACHEUX                                François KAMAJOU, Professeur
    Spécialiste en Marketing et                        Faculté de Sciences Economiques
  Développement des Entreprises                       et de Gestion/Faculté d’Agronomie
 World Agroforestry Center-ICRAF                             et Sciences Agricoles
                                                       Chef du département d’économie
                                                                     rurale


                                  Décembre 2009
i




           FICHE DE CERTIFICATION DE L’ORIGINALITE DU TRAVAIL



Je soussignée NAKUNA TSALA Arlette Marlyse, atteste que le présent mémoire est le fruit
de mes travaux effectués dans les localités d’Ekpwassong, Nkoloboudou, Sa’a ainsi que dans
les principaux marchés des villes de Yaoundé et Douala sous l’encadrement de M. Charly
FACHEUX, spécialiste en marketing et développement des entreprises à l’ICRAF-AHT et
sous la supervision de François KAMAJOU, Professeur et chef du département d’Economie
Rurale à la FASA. Ce mémoire est authentique et n’a pas été antérieurement présenté pour
l’acquisition de quelque grade universitaire que ce soit.




   Nom et signature de l’auteur                              Visa de l’encadreur




   Date                                                     Date




   Visa du superviseur                                      Visa du chef de département




   Date                                                     Date
ii




     FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS APRES SOUTENANCE




Le présent mémoire a été revu et corrigé conformément aux observations du Jury.




VISA DU SUPERVISEUR                                          VISA DU PRESIDENT




VISA DU CHEF DE DEPARTEMENT
iii




                               DEDICACE




    Je dédie ce travail qui est le couronnement de cinq longues et

 laborieuses années d’études à celui qui a toujours guidé mes pas : le

                     Seigneur Dieu Tout Puissant,

                                   et

A Mes adorables parents TSALA Roger et MBOE Monique Marie pour

                            pour
 tous les efforts consentis pour mon éducation. Qu’ils retrouvent ici le

                sentiment d’une tâche bien accomplie.
iv




                                     REMERCIEMENTS

Toute ma formation, ainsi que la réalisation de ce mémoire n’auraient pu être possibles sans le
concours de plusieurs personnes à qui je tiens à exprimer ma profonde gratitude. Je pense
spécialement à :

        mon superviseur Pr. Kamajou François, dont les conseils et les orientations ont été
essentiels pour la production de ce mémoire. A travers lui, je remercie tout le personnel
enseignant et le personnel d’appui de la FASA ;
        mon encadreur M. Charly Facheux qui a initié cette étude et dont les remarques ont
contribué à finaliser ce travail ;
        Dr Zac Tchoundjeu qui a accepté de nous accueillir dans son institution.
        Dr Ann Degrande et à Charlie Mbosso pour les documents mis à ma disposition et pour
la précieuse aide apportée dans l’élaboration des questionnaires d’enquête;
        Guillaume Lescuyer, Abdon Awono du CIFOR, dont les entretiens ont été déterminants
pour la réalisation de cette étude ;
        tout le personnel de l’ICRAF pour leur soutien et pour l’ambiance qui a régné tout au
long de notre stage ;
        habitants d’Ekpwassong, Nkoloboudou et Sa’a ; de même qu’à tous les commerçants
qui ont été enquêtés ;
        M. Ondoua Materne (ADEAC), M. Okono Douma et M. Touna (DAADER Sa’a) qui
m’ont aidée à entrer en contact avec les paysans et les commerçants ;
        La famille Ndjeba à Akonolinga ;
        Mireille Zoa Ngoyene, qui m’a permis d’obtenir ce stage ;
        mes amis: Yannick Zoa, Foé Frédéric, Yves Eone, Raoul Mbratana, Daniel Akono,
Nina Ndemba, Nestor Ngouambé, Divine Foundjem, Alain Ekollo, Serge Yakeu, Carolle
Bikoué, Rosine Tchatchoua, Ninon Edima, Aïcha Manjeli pour les nombreuses relectures et
commentaires ;
        tous mes camarades stagiaires à ICRAF : Léa Eboutou, Marcel Moukend, Mary Nyobe,
Nicole Mvogo, Blandine Nguenaye, Linda Ketchiamen, Serge Emou, Serge Babe et
Christianne Tsobeng, ainsi qu’à tous mes camarades de la FASA.
v




Ma famille qui m’a apporté un soutien moral et financier. Je pense précisément à :

          Djeukam Blaise dont la contribution financière et les encouragements ont permis que
ma formation soit moins contraignante ;
          Joel Ekoudi Raskin qui m’a gracieusement offert un ordinateur pour faciliter mon
stage ;
          mes oncles et tantes, Francis Tsala, Christian A. Tsala, Tsimi Tsala Henri et son épouse,
          Ekoudi Francois Xavier, Mebenga Nicodème, Mboudou Augustin, Atangana
          Bonaventure et leurs épouses, Elono Michel, Mr et Mme Ndoumba, M. et Mme Bela,
          Mballa, Virginie Ngono, Mme Abanda Honorine, Mengue Marie, M. Nomo parfait et
          son épouse, Mengue Madeleine., Fabien Mballa, Nga Toulou Rosalie, Sr Jacques
          Françoise et Sr Antoinette Ndzié dont le soutien n’a pas été des moindres ;
          la grande Famille Messi, la Famille Etoga, maman Martine et maman Clémentine à
Dschang qui m’ont apporté un soutien moral tout au long de ma formation ;
          mes frères, sœurs, cousins et cousines: Fleury Tsala, Léonce Tsala Otou, Larissa Ngono
Tsala, Josiane Tsala Mengue, David Emery Tsala, Lucas, Paule, Julio, Thérèse, Estelle,
Michou, Stéphane, Lionel, Armel, Anicet, Cédric, Mireille, Dorine et Alice ;
          enfin, à tous ceux que je n’ai pas nommés ici, mais qui m’ont certainement apporté une
contribution à mon épanouissement durant ma formation.
vi




                                                TABLE DES MATIERES

FICHE DE CERTIFICATION DE L’ORIGINALITE DU TRAVAIL ------------------------------------------------- I
FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS APRES SOUTENANCE -----------------------------------II
DEDICACE ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- III
REMERCIEMENTS ------------------------------------------------------------------------------------------------------------IV
TABLE DES MATIERES ------------------------------------------------------------------------------------------------------VI
LISTE DES TABLEAUX, FIGURES ET PHOTOS ----------------------------------------------------------------------IX
LISTE DES ABBREVIATIONS ----------------------------------------------------------------------------------------------XI
RESUME ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ XII
ABSTRACT -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- XIII
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE--------------------------------------------------------------------------- 1
   1.1.        CONTEXTE ............................................................................................................................................. 1
   1.2.        PROBLEMATIQUE ................................................................................................................................ 2
   1.3.        OBJECTIFS DE L’ETUDE ..................................................................................................................... 4
   1.4.        IMPORTANCE DE L’ETUDE ............................................................................................................... 5
   1.5.        ORGANISATION DU MEMOIRE......................................................................................................... 5

CHAPITRE 2 : CLARIFICATION CONCEPTUELLE, CADRE THEORIQUE ET REVUE DE LA
LITTERATURE------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 7
   2.1.        CLARIFICATION CONCEPTUELLE ................................................................................................. 7
      2.1.1.       Fonctionnement -------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 7
      2.1.2.       Rentabilité ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 7
      2.1.3.       Filière ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 8
      2.1.4.       Acteurs --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 9
      2.1.5.       Marché -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 9
   2.2.        CADRE THEORIQUE .......................................................................................................................... 10
      2.2.1.       L’Approche Filière --------------------------------------------------------------------------------------------------------- 10
      2.2.2.       L’approche Structure-Conduite-Performance--------------------------------------------------------------------- 13
          2.2.2.1.          La structure du marché -------------------------------------------------------------------------------------------------------13
          2.2.2.2.          La conduite du marché --------------------------------------------------------------------------------------------------------14
          2.2.2.3.          La performance du marché --------------------------------------------------------------------------------------------------15
          2.2.2.4.          Critique du paradigme Structure-Conduite-Performance -----------------------------------------------------------15
   2.3.        REVUE DE LA LITTERATURE.......................................................................................................... 16
      2.3.1.       Les produits forestiers non ligneux et leur importance ----------------------------------------------------------- 16
      2.3.2.       La commercialisation des produits forestiers non ligneux ------------------------------------------------------- 16
          2.3.2.1.          Les acteurs du système de commercialisation des PFNL --------------------------------------------------------------17
          2.3.2.2.          Le commerce du Njansang ----------------------------------------------------------------------------------------------------17
vii




      2.3.3.       Utilisation de Ricinodendron heudelotii (Baill.) Pierre ex Pax. ------------------------------------------------ 18
      2.3.4.       Technique de récolte des fruits et procédé d’obtention des amandes ----------------------------------------- 19

CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE ----------------------------------------------------------------------------------------- 21
   3.1.        PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ....................................................................................... 21
      3.1.1.       Sa’a dans le département de la Lékié--------------------------------------------------------------------------------- 22
          3.1.1.1.         Situation géographique--------------------------------------------------------------------------------------------------------22
          3.1.1.2.         Climat et végétation ------------------------------------------------------------------------------------------------------------22
          3.1.1.3.         Sols et Relief ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------22
      3.1.2.       Ekpwassong et Nkoloboudou dans le département du Nyong et Mfoumou ------------------------------- 22
          3.1.2.1.         Situation géographique--------------------------------------------------------------------------------------------------------22
          3.1.2.2.         Relief et hydrographie ---------------------------------------------------------------------------------------------------------23
          3.1.2.3.         Climat et végétation ------------------------------------------------------------------------------------------------------------23
   3.2.        POPULATION DE L’ETUDE ET ECHANTILLONAGE ................................................................. 24
      3.2.1.       Population de l’étude ------------------------------------------------------------------------------------------------------ 24
      3.2.2.       Choix des zones de production et des producteurs --------------------------------------------------------------- 24
      3.2.3.       Choix des marchés et des commerçants ----------------------------------------------------------------------------- 25
   3.3.        LES DONNEES ET LEURS SOURCES............................................................................................... 27
      3.3.1.       Les sources secondaires -------------------------------------------------------------------------------------------------- 27
      3.3.2.       Les sources primaires ----------------------------------------------------------------------------------------------------- 27
   3.4.        TRAITEMENT ET TECHNIQUE D’ANALYSE DES DONNEES ................................................... 28
   3.5.        LIMITES DE L’ETUDE ........................................................................................................................ 29

CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSION ------------------------------------------------------------------------- 30
   4.1. IDENTIFICATION ET CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES ACTEURS ...................... 30
      4.1.1. Identification des acteurs ----------------------------------------------------------------------------------------------------- 30
      4.1.2. Caractéristiques socioéconomiques des acteurs ----------------------------------------------------------------------- 30
          4.1.2.1. Le sexe ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------31
          4.1.2.2. L’âge --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------32
          4.1.2.3. Le niveau d’éducation -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------33
   4.2. LE FONCTIONNEMENT DE LA FILIERE NJANSANG.............................................................................. 34
      4.2.1. Les différentes étapes de la récolte et du conditionnement ---------------------------------------------------------- 34
      4.2.2. L’organisation de la cueillette / ‘‘production’’ ------------------------------------------------------------------------- 37
      4.2.3. Les acteurs et leurs fonctions ------------------------------------------------------------------------------------------------ 39
      4.2.4. Les circuits de commercialisation du Njansang ------------------------------------------------------------------------ 40
          4.2.4.1. La structure globale de la filière----------------------------------------------------------------------------------------------------40
          4.2.4.2. Les différents types de circuits ------------------------------------------------------------------------------------------------------41
          4.2.4.3. Les relations entre les acteurs. ------------------------------------------------------------------------------------------------------43
          .4.2.4.4. Les flux du Njansang -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------44
      4.2.5. La commercialisation du Njansang ---------------------------------------------------------------------------------------- 45
viii




   4.3. LES CHARGES SUPPORTEES PAR LES ACTEURS .................................................................................. 48
       4.3.1. Les charges des récolteurs --------------------------------------------------------------------------------------------------- 48
       4.3.2. Les charges des commerçants ----------------------------------------------------------------------------------------------- 51
           4.3.2.1. Les charges des collecteurs ----------------------------------------------------------------------------------------------------------52
           4.3.2.2. Les charges des super-grossistes ---------------------------------------------------------------------------------------------------53
           4.3.2.3. Les charges des grossistes de type1 ------------------------------------------------------------------------------------------------55
           4.3.2.4. Les charges des grossistes de type 2 -----------------------------------------------------------------------------------------------56
           4.3.2.5. Les charges des détaillants -----------------------------------------------------------------------------------------------------------56
   4.4. LES PRIX PRATIQUES ET LES UNITES DE MESURE .............................................................................. 57
       4.4.1. Les prix moyens de vente pratiqués par les récolteurs---------------------------------------------------------------- 58
       4.4.2. Les prix moyens d’achat et de vente des collecteurs ------------------------------------------------------------------ 59
       4.4.3. Les prix moyens d’achat et de vente des super-grossistes ----------------------------------------------------------- 60
       4.4.4. Les prix moyens d’achat et de vente des grossistes de type 1 ------------------------------------------------------- 61
       4.4.5. Les prix moyens d’achat et de vente des grossistes de type 2 ------------------------------------------------------- 61
       4.4.6. Les prix moyens d’achat et de vente des détaillants ------------------------------------------------------------------- 62
   4.5. LES MARGES BRUTES ET LES MARGES NETTES DES ACTEURS ....................................................... 63
       4.5.1. Les marges des récolteurs ---------------------------------------------------------------------------------------------------- 63
       4.5.2. Les marges des collecteurs --------------------------------------------------------------------------------------------------- 64
       4.5.3. Les marges des super-grossistes. ------------------------------------------------------------------------------------------- 65
       4.5.4. Les marges des grossistes de type 1 --------------------------------------------------------------------------------------- 65
       4.5.5. Les marges des grossistes de type 2 --------------------------------------------------------------------------------------- 66
       4.5.6. Les marges des détaillants --------------------------------------------------------------------------------------------------- 66
   4.6. COMPARAISON DES COUTS ET DES MARGES DE COMMERCIALISATION DES ACTEURS .......... 67
   4.7. LES CONTRAINTES DES ACTEURS DANS LA FILIERE ......................................................................... 69

CHAPITRE 5 : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS --------------------------------------------------------- 71
   5.1 CONCLUSION ................................................................................................................................................. 71
   5.2.        RECOMMANDATIONS ....................................................................................................................... 74

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ------------------------------------------------------------------------------------ 75
ANNEXES ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 79
ix




                           LISTE DES TABLEAUX, FIGURES ET PHOTOS


Liste des tableaux

Tableau 1: Les méthodes d'analyse des filières .............................................................................11
Tableau 2 : Les structures du marché et leurs caractéristiques......................................................14
Tableau 3: Répartition des paysans/récolteurs par localité ...........................................................25
Tableau 4: Répartition des commerçants par fonction et par marché ...........................................26
Tableau 5: Répartition des acteurs par sexe ..................................................................................31
Tableau 6: Répartition des acteurs par classe d'âge.......................................................................32
Tableau 7: Répartition des acteurs en fonction du niveau d'éducation .........................................34
Tableau 8: Les facteurs pris en compte pour la fixation du prix de revente..................................47
Tableau 9: Distribution des coûts moyens de production d’un kg de Njansang (FCFA/kg).........50
Tableau 10: Charges supportées par les collecteurs par localité (FCFA/kg) ................................52
Tableau 11: Charges supportées par les super-grossistes (FCFA/kg) ...........................................54
Tableau 12: Charges des grossistes de type 1 par marché (FCFA/kg) ..........................................55
Tableau 13: Charges des grossistes de type 2 par marché (FCFA/kg) ..........................................56
Tableau 14 : Charges des détaillants par marché (FCFA/kg)........................................................57
Tableau 15: Prix moyen de vente du Njansang dans les localités d'étude (FCFA/kg) ..................58
Tableau 16: Prix moyen d’achat et de vente des collecteurs par période (FCFA/kg) ...................59
Tableau 17: Prix moyen d’achat et de vente des super-grossistes par période (FCFA/kg) ...........60
Tableau 18 : Prix moyen d’achat et de vente des grossistes de type 1 par période (FCFA/kg) ....61
Tableau 19: Prix d’achat et de vente des grossistes de type 2 par période (FCFA/kg) .................62
Tableau 20: Prix d’achat et de vente des détaillants par période (FCFA/kg) ................................62
Tableau 21: Les marges des récolteurs par localité (FCFA/kg) ....................................................63
Tableau 22: Les marges des collecteurs (FCFA/kg) .....................................................................64
Tableau 23: Les marges des super-grossistes (FCFA/kg) .............................................................65
Tableau 24: Les marges des grossistes de type 1 (FCFA/kg)........................................................65
Tableau 25: Les marges des grossistes de type 2 (FCFA/kg)........................................................66
Tableau 26: Les marges des Détaillants (FCFA/kg) .....................................................................66
Tableau 27: Récapitulatif des coûts et des marges de commercialisation (FCFA/kg) ..................68
x




Liste des figures
Figure 1     Carte de localisation de la zone d’étude-------------------------------------------                                21
Figure 2          Les lieux où s’effectue le lavage----------------------------------------------------                         36
Figure 3          Les différentes étapes de la récolte-------------------------------------------------                         37
Figure 4          La répartition des périodes de la récolte et de la commercialisation au cours
                  de l’année -----------------------------------------------------------------------------                      38
Figure 5          Graphe de la filière Njansang dans la région du Centre                                                        41
Figure 6          Diagramme des flux de Njansang--------------------------------------------------- 44
Figure 7          Estimation du temps par opération pour un kilogramme de Njansang--------                                      49
Figure 8          Les coûts et le temps mis pour chacune des étapes du processus de
                  production d’un kilogramme de Njansang----------------------------------------- 51


Liste des photos

Photo 1: Le dépulpage du Njansang ..............................................................................................35
Photo 2 : Le Njansang lavé ............................................................................................................35
Photo 3 : Concassage du Njansang à l’aide d’un clou ..................................................................36
Photo 4 : Concassage du Njansang à l’aide de deux pierres ........................................................36
Photo 5 : Séchage des amandes de Njansang ................................................................................37
Photo 6 : Une commerçante mesurant le Njansang avec un verre en inox ...................................58
xi




                          LISTE DES ABBREVIATIONS




ADEAC       Association Pour Le Développement Intégral Des Exploitants Agricoles Du Centre
AFTP4A      Agroforestry Tree Products For Africa »
CIFOR       « Center For International Forestry Research »
CIRAD       Centre de Coopération International en Recherche Agronomique pour Le
            Développement
COMIFAC     Commission des Forêts d’Afrique Centrale
DAADER      Délégation d’Arrondissement d’Agriculture et du Développement Rural
DGDC        « Directorate General for Development Cooporation »
FASA        Faculté d’Agronomie et des Sciences Agricoles
FAO         « Food and Agriculture Organisation »
FMI         Fonds Monétaire International
ICRAF       « International Center for Research in Agroforestry »
ICRAF-AHT   « International Center for Research in Agroforestry- African Humid Tropics »
INTERNET    « International Network »
IRAD        Institut de Recherche Agricole pour le Développement
PAFs        Produits Agroforestiers
PAS         Programme d’Ajustement Structurel
PFNL        Produits Forestiers Non Ligneux
SCP         Structure Conduite Performance
SMIG        Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti
SPSS        Statistical Package For Social Science »
xii




                                              RESUME


La présente étude s’est déroulée d’Avril à Septembre 2009. Son objectif était d’analyser le
fonctionnement et d’estimer la rentabilité de la filière Njansang dans la région du Centre. Deux
types de questionnaires; l’un adressé à 60 paysans des localités d’Ekpwassong, Nkoloboudou et
Sa’a, l’autre à 38 commerçants dans les marchés ruraux (Akonolinga, Ayos et de Sa’a), dans 2
marchés de Yaoundé (Mokolo et Mfoundi) et dans deux marchés de Douala (le marché Central
et celui de New-bell) ont été utilisées. Les informations recueillies à l’aide de ces
questionnaires ont été analysées avec le logiciel SPSS et le tableur EXCEL.

Il ressort de notre travail que la filière Njansang est constituée de six catégories d’acteurs : les
récolteurs, les collecteurs, les super-grossistes, les grossistes de type 1 et 2 et les détaillants.
Ces acteurs, en majorité des femmes, ont une éducation formelle et réalisent une seule fonction
commerciale : la fonction d’échange. Trois types de circuits ont été identifiés : les circuits à
cinq, quatre et trois intermédiaires. Le flux le plus important de ce commerce est dirigé vers les
marchés de Douala. En fonction des origines et des destinations du produit, quatre circuits ont
été identifiés. D’une manière générale, les récolteurs sont les acteurs qui supportent les charges
les plus élevées. Les récolteurs d’Ekpwassong ont les plus grandes marges en période de
pénurie et d’abondance. Parmi les intermédiaires, les grossistes de type 1 et les grossistes de
type 2 sont les acteurs qui supportent les charges de commercialisation les plus faibles dans les
circuits 1,2 et 3 ; et 4 respectivement. Dans tous les circuits, ce sont les détaillants qui ont les
plus fortes charges à l’unité. En période de pénurie, les grossistes de type 2 ont les marges les
plus faibles. Ce sont les détaillants, dans les circuits 1,2 et 4 ; et les grossistes de type 1, dans le
circuit 3 qui ont les plus fortes marges pendant cette période. En période d’abondance, les
grossistes de type 2 ont les plus faibles marges dans les circuits 1, 2 et 4, et les détaillants dans
le circuit 3. Par contre, les détaillants ont les marges les plus élevées dans les circuits 1, 2 et 4
et les collecteurs dans le circuit 3.
L’étude recommande aux paysans, de créer des groupes d’entraide afin de réduire les coûts
unitaires de récolte et d’augmenter les quantités collectées. Nous suggérons à l’ICRAF de
mettre encore plus d’accent sur la communication et le marketing en mettant en place les
systèmes d’information des marchés. L’étude suggère aux commerçants de s’organiser en
associations afin de réduire considérablement les coûts de commercialisation. A l’état, nous
recommandons de créer et d’améliorer les infrastructures routières en zone rurale.
xiii




                                          ABSTRACT


The present study was conducted from April to September 2009. Its main objective was to
analyze the functioning and estimate the profitability of “Njansang” value chain in the central
region of Cameroon. To achieve this objective, data were collected using two types of
questionnaires on 60 farmers in localities Ekpwassong, Nkoloboudou and Sa’a, and 38 traders
in rural markets (Akonolinga, Ayos, Sa’a), in 2 markets of Yaounde (Mokolo and Mfoundi)
and the 2 markets of Douala (Central Market and New-Bell).

The data gathered through these questionnaires were analyzed with SPSS and Excel softwares.
The study reveals that, Njansang value chain consists of six categories of actors: harvesters,
collectors, super-wholesalers, wholesalers of type 1 and 2 and retailers. These actors, mostly
women have a formal education and perform a single marketing function, that is, the exchange
function. Three types of channels have been identified with five, four and three intermediaries.
The largest flow of trade is directed to markets in Douala. Depending on the origins and
destinations, four channels have been identified. In general, the harvesters are the actors who
bear the highest costs. The harvesters of Ekpwassong have the largest margins both in times of
scarcity and abundance. Among the intermediaries, wholesalers of type 1 and 2 bear the lowest
marketing costs in the channels 1, 2 and 3, and 4 respectively. In all the channels, retailers bear
the highest marketing costs. In time of scarcity, wholesalers of type 2 have the highest margins.
Retailers, in channels 1, 2 and 4 and wholesalers of type 1 in channel 3 have the highest
margins in that period. In times of abundance, wholesalers of type 2 have the lowest margins in
channels 1, 2 and 4 and retailers in channel 3. In channels 1, 2 and 4, retailers are the actors
with the highest margins and collectors in channel 3.

The study recommends that farmers do create self aid groups to reduce harvesting costs per unit
and increase the quantities collected. It is suggested that ICRAF put more emphasis on
communication and marketing by setting up market information systems. The traders are
advised to organize themselves into associations in order to reduce marketing costs. The
reduction of these marketing costs requires the creation and improvement of rural
infrastructures, which is the responsibility of government.
1




           CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE

1.1.    CONTEXTE

Le bassin du Congo, avec environ 20% des forêts tropicales, est le deuxième plus grand
massif forestier tropical du monde, après celui de l’Amazonie (Ze Meka, 2004). Situées
au cœur du bassin du Congo, les forêts du Cameroun regorgent d’énormes richesses
végétales, animales, ligneuses et non ligneuses. D’après Ruiz Pérez et al. (1999), ces
forêts offrent une grande diversité de produits autres que le bois. Ces produits sont
utilisés pour la subsistance et à des fins médicinales. Ils sont vendus sur les marchés
locaux et à l'étranger.

L’exploitation du bois a longtemps été considérée comme la principale activité forestière
génératrice de revenus dans les pays situés à l’intérieur du bassin du Congo; faisant ainsi
du bois d’œuvre, l’un des plus importants produits à haute valeur économique de la forêt.
En 1986, le Cameroun plonge dans le marasme économique dont les causes sont à la fois
externes telles que la dépréciation du dollar US et la chute brutale des cours du cacao, du
café et du pétrole sur le marché international (Bikié et al., 2000) ; et internes telles que la
mauvaise gestion du secteur public et les politiques économiques inadaptées (Kamajou,
1992). Face à cette crise, le Cameroun adopte en 1989 le programme d’ajustement
structurel (PAS) sous l’incitation de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire
International (FMI) pour résorber les causes de la crise économique. Ce programme
remodèle le secteur productif en zone rurale (Bikié et al. 2000). Ce qui entraîne alors une
pression accrue sur les ressources naturelles des pays de la sous-région d’Afrique
Centrale. Cette pression est aggravée par la dévaluation du franc CFA qui a rendu les
coûts de production beaucoup plus élevés et les importations beaucoup plus chères. Ce
qui a conduit les populations des zones forestières à rechercher d’autres sources de
revenus ; rendant le secteur des Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) encore plus
attrayant (Guedje, 2000). L’exploitation forestière et la culture des produits vivriers pour
la subsistance s’accompagnent alors de l’exploitation et de la commercialisation des
PFNL.
2




Aujourd’hui, de nombreux PFNL font l’objet d’une exploitation accrue du fait de
l’importance économique qu’ils ont au sein des ménages. Dans la plupart des pays en
Afrique, les PFNL jouent un rôle prépondérant dans la vie de la population car ils sont à
la fois utilisés pour la subsistance et comme source de revenu. Dans le même sens,
Ndoye et al. (2000) signalent que ces PFNL et particulièrement les produits d’arbres
fruitiers locaux contribuent de manière significative au bien-être des populations rurales
au Cameroun. De ce fait, ils constituent l’une des priorités des structures de recherche et
organismes de développement parmi lesquels l’ICRAF (International Center for
Research in Agroforestry).

L’ICRAF, à travers ses divers axes de recherche, porte une attention particulière sur le
marketing des arbres « qui travaillent », c'est-à-dire qui permettent d’assurer aux paysans
des revenus considérables pour garantir leur bien-être et celui de leur famille. En 1997,
une étude sous régionale réalisée au Cameroun, au Nigéria, au Gabon et au Ghana a
conduit le centre de recherche à orienter ses travaux vers certains PFNL. C’est ainsi que,
cinq espèces dites « prioritaires » ont été retenues, à savoir : Irvingia gabonensis
(Andok), Dacryodes edulis (Safou), Chrysophyllum albidum, Garcinia kola (Cola) et
Ricinodendron heudelotii (Njansang). Depuis lors, la recherche se poursuit sur ces
spéculations dans le cadre régional (Tchoundjeu et al., 2006).




1.2.   PROBLEMATIQUE

L’économie du Cameroun repose essentiellement sur le secteur primaire (agriculture et
exploitation forestière). Pendant plusieurs années, l’exploitation du bois et les cultures de
rente à l’instar du cacaoyer et caféier ont eu une place prépondérante au sein des ménages
tant en milieu rural qu’en milieu urbain. Ces ménages bénéficiaient des avantages liés à
l’encadrement (subventions) que l’Etat apportait aux filières de rente, alors plus
rémunératrices à cette époque. Ces filières (cacao et café) bien organisées et bien
structurées parvenaient à faire vivre les producteurs. Avec la libéralisation du prix du
cacao, l’augmentation du prix des intrants et le retrait de l’Etat (Alary, 1996), les
populations se tournent vers l’exploitation des ressources disponibles dans leur
environnement et auxquelles elles n’attachaient pas jusque là un grand intérêt. Ces
3




produits plus connus sous la dénomination de produits forestiers non ligneux (PFNL),
revêtent une importance énorme sur les plans nutritionnel, médicinal et socio
économique. La FAO (1999) définit les PFNL comme « des biens d'origine biologique
autres que le bois, dérivés des forêts, des autres terres boisées, et des arbres hors forêts ».
Les PFNL permettent aux populations en zones rurale et urbaine de diversifier leurs
sources de revenus ; contribuant ainsi à assurer la sécurité alimentaire et à réduire leur
niveau de pauvreté (Ndoye, 2005). Selon le même auteur, cette activité génère des
emplois surtout pour les femmes et les minorités.
Les PFNL, essentiellement collectés dans leur état naturel font l’objet d’un commerce
aux niveaux local, régional et international. Sur le plan international, la valeur
économique des PFNL issus du Cameroun est bien importante. Comme illustration, pour
les PFNL, la France à elle seule importe environ 19,2 millions $ US (8,6 milliard de
FCFA) ; avec une contribution de 83 333 $ US (37,5 millions de FCFA) pour le Njansang
(Tabuna, 2000). Les marchés des PFNL dans la zone de forêts humides du Cameroun
sont très dynamiques ; c'est-à-dire que leur rôle dans l’assemblage et la distribution des
PFNL peut changer au cours d’une année, et même d’une année à l’autre. De plus, au
cours d’une année il peut avoir plusieurs pics de l’offre d’un même produit ; situation qui
affecte le comportement du marché et les stratégies des participants (Ndoye et al.1998).

Une autre étude menée par Ndoye et al. (1995) sur les PFNL de la zone de forêt humide
du Cameroun (Dacryodes edulis, Irvingia spp., Cola acuminata et Ricinodendron
heudelotii) a révélé que la quantité de PFNL commercialisée représentait au moins 1,75
millions $ US dans la moitié des années 1990. Une étude similaire réalisée sur le marché
de New-Bell à Douala a estimé le chiffre d’affaires des quantités échangées dans ce
marché à 248 700 $ US (environ 108 millions de FCFA) en 1998 et 464 235 $US (203
millions de FCFA en 1999 pour le Ricinodendron heudelotii (Ngono et Ndoye, 2004).
Ricinodendron heudelotii (Njansang) fait donc partie avec les amandes de Irvingia
gabonensis (Andok) et les feuilles de Gnetum africanum (okok), des principaux PFNL
les plus exploités et commercialisés voire, les plus exportés par les populations dans la
région forestière du grand Sud Cameroun (Facheux et Tsafack, 2007). De nombreuses
études s’attèlent à démontrer le potentiel des PFNL et certains organismes et projets
comme l’ICRAF et la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC)
s’intéressent au développement des produits forestiers non ligneux. En 2003, le projet
4




« Farmer Enterprise Development » a identifié les zones d’Akonolinga et d’Ayos dans la
région du Centre comme des zones potentielles d’exploitation des graines de Njansang.
L’un des résultats importants de ce projet est l’organisation des producteurs et le
regroupement des commerçants dans le but de favoriser des actions collectives. Ainsi, les
ventes groupées ont été organisées et un fonds de garantie a été mis en place, dans le but
de créer une situation où les commerçants sont amenés vers le produit et font face à des
paysans organisés au sein d’un groupe.

Néanmoins, malgré cette importance et l’intérêt prononcé des organismes de
développement du milieu rural pour développer les filières des PFNL, les questions
relatives à la rentabilité de cette activité se posent. Plusieurs auteurs (Bikoué, 2004;
Touna, 2005; Mbosso, 2007) ont relevé l’importance socio-économique de la filière.
Njansang. Leurs études, notamment celle de Touna (2005), ont permis de connaître les
circuits de commercialisation du Njansang. Mais jusqu’à présent, aucune étude n’a porté
sur la rentabilité de cette filière pour les différents acteurs, afin de savoir quel est son
potentiel réel.

Dans une perspective de développement des PFNL, il importe donc de savoir ce qu’un
acteur gagnerait à s’intégrer dans l’activité et ce qu’il y apporte concrètement en termes
de temps et d’investissement. Cette étude est une contribution à la détermination de la
rentabilité de la filière Njansang. Il s’agit pour nous d’avoir une meilleure
compréhension du fonctionnement de la filière et d’évaluer les coûts supportés par
chacun des acteurs de la filière et les bénéfices que chacun d’eux perçoit. En d’autres
termes, La filière Njansang est-elle rentable et quelles sont les contraintes de son
développement ? Pour répondre à cette question principale de recherche, l’étude tentera
de répondre aux questionnements suivants:

       1. comment fonctionne la filière Njansang?
       2. quels sont les coûts engagés par chacun des acteurs de cette filière?
       3. quels sont les revenus obtenus par chacun des acteurs de la filière?
    4. quelles sont les difficultés rencontrées par ces acteurs ?



1.3.      OBJECTIFS DE L’ETUDE
5




1.3.1. Objectif Principal
L’objectif principal de cette étude est d’analyser le fonctionnement et d’estimer la
rentabilité de la filière Njansang.


1.3.2. Objectifs spécifiques
De manière spécifique, l’étude envisage la réalisation des objectifs suivants:
    1. faire la caractérisation socio-économique des acteurs ;
       2. analyser le fonctionnement de la filière ;
       3. évaluer les coûts supportés par chacun des acteurs au sein de la filière ;
       4. estimer les marges bénéficiaires de chaque acteur ;
       5. déterminer les contraintes des acteurs de la filière.


1.4.       IMPORTANCE DE L’ETUDE
L’ICRAF depuis près de 6 ans a entrepris des activités au sein de la filière Njansang en
vue d’améliorer les capacités des producteurs et de leur permettre d’augmenter
significativement leurs revenus. Une démarche diagnostic basée sur l’approche filière
pourrait apporter un appui à l’émergence de la filière des PFNL en général et du
Njansang en particulier. Le but recherché ici est double : accéder à une meilleure
visibilité de la filière et améliorer l’accès au marché pour les petits exploitants.
Cette étude va permettre de maîtriser le marché afin de faciliter aux paysans l’obtention
des meilleurs revenus de la vente des produits issus des arbres fruitiers locaux. Elle
permettra également de savoir quelles sont les opportunités de marché qui peuvent être
exploitées. L’étude permettra enfin de renseigner les acteurs sur la répartition des marges
au sein de la filière.



1.5.       ORGANISATION DU MEMOIRE
Le présent document est structuré en cinq chapitres à savoir :
       •   le chapitre introductif présente le contexte de l’étude, sa problématique, ses
           objectifs et son importance;
6




•   le chapitre 2 est consacré à la revue de la littérature relative, au sujet traité, à la
    clarification des concepts et la présentation du cadre théorique dans lequel
    s’insère l’étude ;
•   le chapitre 3 présente la méthodologie utilisée pour la collecte et l’analyse des
    données nécessaires à la réalisation des objectifs fixés et les limites
    méthodologiques de cette étude;
•   le chapitre 4 quant à lui présente les résultats obtenus, ainsi que les différentes
    interprétations et discussions suscitées par ces résultats ;
•   le chapitre 5 présente les conclusions relatives à l’étude et propose quelques
    recommandations.
7




   CHAPITRE 2 : CLARIFICATION CONCEPTUELLE,
 CADRE THEORIQUE ET REVUE DE LA LITTERATURE

Ce chapitre traite de la clarification conceptuelle, du cadre théorique et de la revue de la
littérature.

2.1. CLARIFICATION CONCEPTUELLE

Il apparaît important dans ce chapitre de procéder à la définition de quelques concepts
clés qui aideront à la compréhension du sujet traité.

2.1.1. Fonctionnement
Selon Faivre-Dupaigre et al. (2002), l’analyse du fonctionnement de la filière cherche à
répondre aux questions suivantes:
    •   comment se réalise la production?
    •   comment sont organisés les échanges : flux de produits, de monnaie,
        d’informations, organisation des marchés?
    •   comment se fixent les prix?
    •   quelles sont les relations entre les acteurs, les rapports de force, les stratégies des
        différents groupes?
Cette analyse est particulièrement importante. En effet, Tiekwa (2006), en parlant de la
filière bovine au nord Cameroun, souligne que l’analyse du fonctionnement de la filière
est nécessaire pour comprendre la formation de l’offre, identifier les éventuels goulots
d’étranglement et les voies d’accompagnement. Cela permettrait de faciliter
l’accessibilité et la disponibilité des produits aux populations.
Dans cette étude le fonctionnement sera perçu à travers les questions suivantes : quels
sont les acteurs de la filière? Que font-ils à chaque niveau de la filière ? Quelles sont les
interrelations entre ces acteurs ?

2.1.2. Rentabilité
La rentabilité est le rapport entre un revenu obtenu ou prévu et les ressources employées
pour l'obtenir. La notion de rentabilité s'applique notamment aux entreprises mais aussi à
8




tout autre investissement1. C’est la capacité d’un capital à procurer des revenus, soit par
placement (dans une logique strictement financière), soit par un investissement (en
participant à un système productif dont on attend un bénéfice2. La rentabilité peut être
analysée dans une logique financière (mesurable par le ratio résultat net/capitaux
propres), économique (mesurable par le ratio excédent brut d´exploitation/actif
économique), commerciale (mesurable par le ratio résultat d´exploitation/chiffre
d´affaires hors taxe), etc.
Dans le cas de cette étude, la rentabilité sera perçue à travers les coûts et les marges des
acteurs


2.1.3. Filière
De nombreux auteurs ont apporté des définitions au concept de filière qui apparaît sous
plusieurs dénominations. Ces appellations sont le fruit des langues francophones et
anglosaxones. C’est ainsi qu’on parle par exemple de « value chain », « market chain »
pour faire référence à la notion de filière.
La chaîne de valeur, de l’anglais « value chain », selon Kaplinsky et Morris (2001) :
« décrit une large gamme d’activités qui sont nécessaires pour amener un produit ou un
service de sa conception, en passant par les différentes phases de production, jusqu’au
consommateur final ». Pour Dugue et al. (2006), « la filière est un moyen abstrait de se
représenter les différentes étapes suivies par un produit donné du stade de la production
au stade de la consommation, en passant par la transformation, le transport, la
commercialisation ». Ces mêmes auteurs la définissent comme l’ensemble des agents
économiques qui contribuent directement à la production puis à la transformation et à
l’acheminement jusqu’au marché de réalisation d’un même produit. La filière est donc
caractérisée premièrement par un produit, deuxièmement par une suite d’opérations
techniques (production, décorticage, transport, stockage, manutentions diverses,
transformation        pour     l’alimentation     ou    l’industrie),   d’opérateurs   (producteurs,
fournisseurs d’intrants et de crédit, collecteurs, commerçants grossistes, transporteurs,
détaillants, industriels, restaurateurs, cuisinières, ménagères) et d’échanges du produit

1
    fr.wikipedia.org/wiki/Rentabilité

2
    http://www.jobintree.com/dictionnaire/definition-rentabilite-223.html
9




(passation de marchés, arrangements, accords, contrats entre ces différents opérateurs
permettant d’échanger le produit avec une contrepartie monétaire ou en nature (travail,
avance d’aliment pour la soudure, engrais, etc.). La filière est enfin caractérisée par un
territoire national, parfois régional, correspondant généralement aux zones de production
et de commercialisation du produit au sein d’un pays. (Dugue et al., 2006).
Dans cette étude, nous allons considérer la filière comme une suite d’opérations par
laquelle passe le Njansang, de sa zone de production (avec toutes les étapes de la récolte)
jusqu’aux différents marchés de consommation.

2.1.4. Acteurs
En économie, les individus ou les groupes d’individus qui interviennent dans la
production, l’échange, la transformation ou la consommation de produits sont appelés
agents. Certains auteurs parlent aussi d’acteurs économiques (Duteurtre et al. 2000).
Plusieurs catégories d’acteurs peuvent intervenir dans une filière et y apporter des
contributions aussi différentes les unes des autres. Il peut y avoir des acteurs directs qui
sont propriétaires du produit à un moment donné dans la chaîne, ce sont les producteurs
et les commerçants ; les acteurs indirects qui interviennent dans le processus de
production en tant que prestataires de service ou sources de financement ; les acteurs
d’appui qui fournissent les accompagnements techniques aux opérateurs des filières en
matière de formation, de conseil, d’information... et l’Etat. (Dugue et al., 2006).
Dans le cadre de cette étude, la notion d’acteurs va se limiter aux acteurs directs. Ces
derniers sont constitués des paysans qui s’occupent directement de la récolte et des
commerçants qui disposent du Njansang à chaque étape de la chaîne de
commercialisation.



2.1.5. Marché
Duteurtre et al. (2000) définissent le marché comme un emplacement où se tient à
intervalles plus ou moins réguliers une réunion d’acheteurs et de vendeurs échangeant
des marchandises. Ces auteurs soulignent également qu’en économie, le marché désigne
le lieu de rencontre (éventuellement abstrait) où l’offre rencontre la demande des
acheteurs qui s’ajustent à un certain prix. Ces auteurs révèlent également que le marché
est le lieu de confrontation des offreurs et des demandeurs d’un bien, service ou facteur
10




de production parfaitement identifié, aboutissant à la formation d’un prix, et à la
détermination du volume échangé.

Dans ce travail, le marché sera considéré comme le lieu où les acheteurs et les vendeurs
se rencontrent pour échanger le Njansang moyennant une contre partie qui est l’argent.




2.2. CADRE THEORIQUE

Cette étude sur l’analyse de la filière Njansang repose essentiellement sur deux
approches théoriques : l’approche filière et la théorie de l’organisation des marchés (le
modèle Structure-Conduite-Performance). L’approche filière utilisée dans cette étude est
basée sur les travaux de Duteurtre et al. (2000). C’est une approche relativement récente
dans l’étude économique. Elle est apparue dans la deuxième moitié des années 70s dans
les milieux d’économie agricole. Initialement, elle était utilisée en France pour traiter des
problèmes d’économie industrielle. Ce concept d’analyse de filière a été transposé dans
le domaine agricole, puis aux projets d’aide aux pays en développement. (Terpend,
1997).

2.2.1. L’Approche Filière
L’approche filière est une méthode d’analyse technique et économique des circuits
commerciaux. Elle permet de mieux comprendre les stratégies des acteurs, les
mécanismes de structuration des prix, d’identifier et de caractériser les contraintes liées
au commerce d’un produit, afin de concevoir des actions pour lever ces contraintes
(Duteurtre et al., 2000). Malassis et Ghersi (1992) notent que la filière se rapporte non
seulement aux mécanismes d’ajustement des flux des facteurs et des produits, mais
également à l’ensemble des agents qui concourent à la formation et au transfert des
produits jusqu’au consommateur final.
L’approche globale de l’analyse des filières proposée par Duteurtre et al. (2000)
s’articule autour des points suivants:
    •    la délimitation de la filière qui consiste à définir l’objet d’étude et à en tracer les
         principaux contours ;
11




    •    la typologie des acteurs qui a pour objectif de comprendre les stratégies des
         différents types d’acteurs de la filière ;
    •    l’analyse comptable qui étudie les différents niveaux de prix dans la filière, ainsi
         que les marges et les profits des acteurs commerciaux aux différents échelons des
         circuits. L’analyse comptable de la filière comprend l’étude des prix des produits,
         des coûts dans la filière, des comptes des agents et des comptes de la filière.
    •    l’analyse de l’organisation de la filière qui essaie de comprendre les relations
         entre acteurs et les règles qui régissent ces relations.
Le tableau 1 ci-après illustre les méthodes d’analyse des filières.

Tableau 1: Les méthodes d'analyse des filières

Phases                              Objectifs                         Méthode de collecte de
                                                                      l’information
1. Délimitation de la filière      • Identification des acteurs • Bibliographie
                                     et des fonctions           • Enquêtes préliminaires
                                   • Estimation des prix et des (entretiens ouverts)
                                     quantités
                                   • Construction du graphe de
                                     la filière
                                   • Construction d’une carte
                                     des flux

2. Typologie des acteurs           • Analyse des stratégies           • Enquêtes systématiques
                                                                        auprès d’un échantillon
                                                                        d’acteurs

3. Analyse comptable                • Analyse des revenus et      • Relevés des prix sur les
                                      des marges ; répartition de   marchés
                                      la valeur ajouté et de      • Etudes des comptabilités
                                      l’accumulation de capital     d’acteurs
4. Analyse de l’organisation        • Compréhension           des • Histoire de vie
                                      relations entre acteurs et • Entretiens ouverts auprès
                                      des règles qui régissent      des personnes ressources
                                      ces relations
Source : Duteurtre et al. (2000)
La présente étude se propose de mettre principalement l’accent sur la délimitation de la
filière et l’analyse comptable.
12




2.2.1.1. La délimitation de la filière
Gassu (2002) relève que délimiter la filière que l’on souhaite étudier revient à définir
le(s) produit(s) retenu(s), à déterminer sur le plan vertical (de la production à la
consommation) et horizontal (système de production, de commercialisation et de
consommation) l’étendue de la filière et préciser les espaces géographiques et temporels
sur lesquels la filière doit être étudiée.
La délimitation de la filière va donc nécessiter l’identification des zones de production et
des lieux où se réalise la commercialisation. Dans cette étude, la délimitation de la filière
permet d’identifier les acteurs et leurs fonctions, de construire le graphe de la filière pour
la zone d’étude concernée.


2.2.1.2. L’analyse comptable
L’analyse comptable de la filière comprend l’étude des prix des produits, des coûts dans
la filière, des comptes des agents et des comptes de la filière (Duteurtre et al., 2000).
Selon ces mêmes auteurs, l’étude des comptes des acteurs permet d’aborder les niveaux
de rentabilité des diverses activités liés au savoir-faire, aux techniques utilisées et aux
niveaux de prix, mais aussi aux revenus complémentaires obtenus dans d’autres activités
que celle qui concerne la filière étudiée. En effet, les comptes de la filière permettent de
suggérer des voies de diminution du prix final au consommateur, d’évaluer la distribution
des revenus dans la filière et l’importance de la valeur ajoutée au plan national. Pour cela,
on étudie la formation des prix, des coûts et des marges aux différents niveaux de la
filière. Ils concluent finalement qu’à travers cette analyse, l’étude de la répartition des
excédents aux différents échelons de la filière permet de connaitre les principaux lieux
d’accumulation de capital et de création de richesse.
Dans le cadre de cette étude, l’analyse comptable s’attarde sur la détermination des coûts
et des marges de commercialisation des acteurs de la filière Njansang. Ces marges se
calculent à partir des prix pratiqués par chacun des acteurs et des différentes charges
implicites et explicites supportées par ceux-ci.

MBC = PV-PA
MNC = MBC-CTC

PA = Prix d’achat                      PV = Prix de vente
13




MBC = Marge brute de commercialisation
MNC = Marge nette de commercialisation
CTC = Coûts totaux de commercialisation


2.2.2. L’approche Structure-Conduite-Performance
Plusieurs auteurs (Bain, 1959; Faure, 1991; Montigaud, 1992 ; Aube, 1994) ont proposé
l’approche structure-conduite-performance comme modèle d’analyse du marché pour un
produit ou un service donné. D’après Vincent (1995), l’approche structure-conduite-
performance part du principe que la finalisation de tout système industriel est basée sur
sa performance à fournir des produits et des services. Cette performance dépend du
comportement des opérateurs du secteur (en terme de prix, de stratégie produits, de
recherche, d’investissements etc.). La conduite du marché est à son tour liée à sa
structure (c'est-à-dire le nombre d’opérateurs, la différenciation, les barrières à l’entrée,
la structure des coûts…). Enfin, elle est déterminée par les conditions de base de l’offre
et de la demande.


2.2.2.1. La structure du marché
Bain (1959) repris par Pomeroy et Trinidad (1998) définit la structure du marché comme
les caractéristiques organisationnelles susceptibles d’influencer la nature de la
compétition et le mode de fixation des prix. Pour Ongla et Davis (1979), elle se rapporte
à la dimension physique du système de commercialisation. Elle fait spécifiquement
référence au degré de concentration du marché (c'est-à-dire le nombre de firmes et/ou de
plantes dans le marché et leur taille ou d’autres mesures de concentration), le degré de
différentiation et les conditions d’entrée dans le marché. Pomeroy et Trinidad (1998)
affirment que la structure du marché (l’environnement) conditionne le déroulement du
marché (le comportement des agents économiques dans cet environnement), ce qui en
fixe aussi le niveau de performance (satisfaire les normes ou standards de référence du
bien-être social). Pour Pomeroy et Trinidad (1998), la structure du marché est constituée
des éléments suivants : la concentration des acheteurs ou vendeurs, la différentiation des
produits ou services et les barrières à l’entrée. Toutes ces définitions de la structure de
marché conduisent à la différentiation des marchés. Ce qui conduit Duteurtre et al.
(2000) à penser que les marchés des différents produits ne se ressemblent pas. Sur
14




certains marchés, le nombre d’acheteurs et de vendeurs est très important, sur d’autres, il
n’y a que quelques vendeurs. On définit différents types de marchés suivant le nombre de
vendeurs et d’acheteurs. Le tableau 2 donne un aperçu des différents types de marché.
Ces différences dans la structure du marché induisent des comportements économiques
extrêmement différents.

Tableau 2 : Les structures du marché et leurs caractéristiques

Demande         Offre     Un vendeur         Quelques vendeurs     Nombreux vendeurs

Un acheteur                      /                      /                Monopsone
Quelques acheteurs               /                      /                Oligopsone

Nombreux acheteurs          Monopole              Oligopole              Concurrence
Source : Adapté de Duteurtre et al. (2000)
Les normes à travers lesquels la structure du marché peut être analysée sont :
   •   le nombre de commerçant doit être assez grand pour favoriser la compétition ;
   •   la taille de l’entreprise est assez petite telle qu’un seul vendeur ne peut pas
       influencer le rendement ;
   •   l’homogénéité du produit ;
   •   l’absence de barrières à l’entrée et à la sortie ;
   •   une connaissance parfaite de l’information ;
   •   la sensibilité des prix par rapport à la qualité.


2.2.2.2. La conduite du marché
D’après Ongla et Davis (1979), la conduite du marché, se rapporte au mode de
comportement des acteurs dans l’ajustement et l’adaptation au marché. Elle est identifiée
par les principes, les méthodes et les actions employées par une entreprise pour établir les
prix d’un produit (individuellement ou de manière collective), et par les mécanismes
d’interaction ou de coordination des politiques compétitives des vendeurs. Selon ces
mêmes auteurs, la conduite du marché peut être approchée sous plusieurs angles : les
pratiques de l’offre, la communication et l’association entre les différents agents du
système de commercialisation.
La conduite du marché est analysée à travers les normes suivantes :
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   •   les firmes ou les entreprises doivent agir de manière indépendante (absence de
       collusion).
   •   il ne doit pas exister de tactiques déloyales.
   •   il ne doit pas exister de protection pour des fournisseurs ou des clients inefficaces.


2.2.2.3.La performance du marché
Mendoza (1998) souligne qu’il n’y a pas de terme lié à la commercialisation agricole
plus mal compris que le concept de marges de commercialisation. Une marge importante
de commercialisation peut déboucher sur un profit limité ou nul, voire même une perte
pour le vendeur concerné. Tout dépend des coûts de commercialisation ainsi que du prix
d’achat et du prix de vente. Il relève que les notions de marges de commercialisation et
de marge bénéficiaire du commerçant font très souvent l’objet de confusion. La marge de
commercialisation mesure la part du prix de vente final qui est captée par un agent
particulier de la chaîne commercialisation.
La performance peut être analysée à travers les mesures suivantes :
   •   l’inexistence de dépenses excessives pour la publicité
   •   les profits doivent être suffisants pour rémunérer les investissements, l’efficacité
       et l’innovation
   •   les niveaux de revenu et la qualité doivent correspondre à la demande des
       consommateurs
   •   les vendeurs qui servent le mieux les clients veulent être récompensés
   •   les prix ne doivent pas induire une instabilité cyclique
   •   CM=RM (CM=coût marginal, RM=revenu marginal)


2.2.2.4. Critique du paradigme Structure-Conduite-Performance
L’une des principales critiques de ce modèle est qu’il est statique et tend à ignorer les
effets dynamiques des coûts de transaction des produits échangés. Ce dynamisme
suppose qu’il y a une interaction entre les trois concepts, en déviation du modèle de
concurrence pure et parfaite. Or les conditions de concurrence pure et parfaite sont
rarement réunies et les acteurs ont la liberté de changer leurs comportements. Malgré
cette critique, ce modèle sera utilisé dans cette étude.
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2.3. REVUE DE LA LITTERATURE

Cette partie passe en revue les contours de la littérature qui se rapproche à cette étude.
Elle présente traite des PFNL et de leur importance. Elle aborde également la
commercialisation des PFNL, les utilisations du Ricinodendron heudelotii et les
techniques de récolte.

2.3.1. Les produits forestiers non ligneux et leur importance
Dans la plupart des pays africains, les produits forestiers non ligneux jouent un rôle
prépondérant dans la vie de la population car ils fournissent des produits-clés de
subsistance et de revenu (Sven Walter, 2001). Ils sont considérés comme une source
alimentaire directe et facilitent la consommation des autres aliments. Les revenus tirés de
leurs ventes permettent l’acquisition d’autres produits alimentaires et non alimentaires
nécessaires pour la « survie » du ménage à l’exemple du pétrole, du savon et du sel
(Manirakiza, 2007). La vente des fruits/condiments d'Irvingia spp.(Andock), R.
heudelotti (Njansang) et Afrostyrax lepidophyllus (oignon de campagne) représente entre
25 et 50% des revenus totaux pour les femmes, dans tous les villages à l'intérieur et aux
alentours du Parc National de Korup (Amadi, 1993). Au Cameroun, ils sont utilisés pour
satisfaire les besoins de subsistance pour l'alimentation, la pharmacopée traditionnelle,
l'artisanat, l'ornement et les pratiques religieuses ou socioculturelles (FAO, 2006). Les
PFNL peuvent être consommés après cuisson ou à l'état brut comme certains fruits. Les
parties des plantes consommées sont les fruits, racines, feuilles, écorces, rhizomes,
méristèmes apicaux, exsudats les bourgeons et les sèves (Noubissié et al., 2008).


2.3.2. La commercialisation des produits forestiers non ligneux
D’après Ruiz Pérez et al. (1999), les PFNL dans la zone de forêt humide du Cameroun
tendent à être commercialisés par des vendeurs spécialisés qui opèrent sur une base
journalière ou hebdomadaire dans des marchés organisés autour des « Bayam-sellam »
(en majorité des femmes) ; ces marchés étant sujets à un certain nombre de règlements et
de taxes municipales. Ces marchés sont généralement périodiques. Ruiz Pérez et al.
(2002) attribuent cette périodicité du marché des PFNL à leur taille et à leur
emplacement. Guy (1998) nous fait observer qu’au Cameroun, les femmes sont engagées
17




dans la vente au détail tandis que les hommes tendent à dominer les marchés de gros et
particulièrement le secteur des exportations des produits forestiers.
Ruiz Pérez et al. (2002) ont évalué en 1999, le marché Camerounais de quatre PFNL
importants (Irvingia. spp., Cola acuminata, Garcinia lucida, Garcinia kola) et ont pu
révéler que ces marchés sont très instables. Cette instabilité des quantités vendues ainsi
que des prix serait causée, selon Sven Walter (2001), par la fluctuation de la production
et l'incertitude de l'approvisionnement qui sont soumis à la pression due aux récoltes, aux
sécheresses et aux autres changements climatiques qui influencent la période de floraison
et fructification. Cependant Nnah (1999) fait observer que la fixation des prix dans les
marchés n’obéit à aucune réglementation ; il est fonction de la situation générale du
marché, elle-même tributaire du libre jeu entre l’offre et la demande. Il mentionne
également que d’autres facteurs tels que le coût du transport, la qualité du produit, les
divers coûts induits (taxes, manutention, stockage etc.) et la contenance des mesurettes
(boîtes, verres, seaux, sacs) influencent le prix pratiqué sur le marché.

2.3.2.1. Les acteurs du système de commercialisation des PFNL
En dehors du paysan à la base du système de commercialisation, il a été identifié quatre
catégories d’intermédiaires plus connus sous le vocable de « Bayam sellam » qui
achètent et revendent les PFNL (Facheux et Tsafack, 2007). Il s’agit :
    •   des collecteurs qui sillonnent les villages à pied ou en moto suivant l’approche du
        porte à porte pour acheter les PFNL et les transférer dans les marchés urbains ;
    •   des grossistes, établis dans les marchés urbains et dont les transactions s’opèrent
        en sacs ;
    •   les exportateurs ou importateurs qui vendent ou achètent dans les marchés
        frontaliers ou ceux des pays voisins ;
    •   des détaillants qui vendent aux consommateurs suivant des mesures très petites
        (verre, boîtes, tas, etc.) dans les marchés urbains de consommation.

2.3.2.2. Le commerce du Njansang
Dans une étude menée par Mapongmetsem et Tchiegang (1996), il ressort que la valeur
commerciale de R. heudelotii ne varie pas seulement avec la saison, mais aussi la
disponibilité et la demande du produit. Au Cameroun, les marchés de R. heudelotii sont
concentrés aux environs des grands centres urbains. Les grossistes achètent dans les
18




marchés locaux et dans les villages et revendent dans les grands centres urbains et à
l’export (Laird et al., 1997). Mezogue et al. (2006) rapportent que les graines de
Njansang sont vendues dans tous les marchés et tout au long de l’année dans les grands
marchés situés dans le littoral (New-bell) et dans le centre (Mokolo et Mfoundi). Selon la
même source, les prix varient en fonction des marchés, des saisons de l’année et de la
demande. Le Njansang se vend en tas, dans les verres ou dans les boites de Nestlé de 397
grammes. Les amandes sèches de R. heudelotii peuvent se conserver pendant deux ans,
ce qui permet de les stocker et de les vendre durant toute l’année dans les marchés
urbains (Vivien et Faure, 1996 ; Laird, 1997). Cette caractéristique constitue un atout
majeur pour les acteurs. Selon Plenderleith (2004), l’extraction et le séchage des amandes
de Njansang sont consommatrices en temps pour les femmes et le prix qu’elles reçoivent
en contre partie, lorsqu’elles vendent leur produit aux commerçants ou dans les marchés
locaux, ne reflètent même pas la valeur du travail entrepris. En 2006, les quantités
offertes par les ménages dans la zone d’Akonolinga ont été estimées : 127 ménages ont
fournit 11 570 boîtes (3.403 kg) à la suite de ventes groupées organisées dans le cadre du
projet FED, soit une moyenne de 91 boîtes (26,8 kg) par paysan (Facheux et Tsafack,
2007).


2.3.3. Utilisation de Ricinodendron heudelotii (Baill.) Pierre ex Pax.
Ricinodendron heudelotii est un arbre de la famille des Euphorbiaceae qui possède
diverses utilisations. Mezogue et Julve (2006) ont donné quelques utilisations du
Njansang. Les fruits sont très importants car ils fournissent des graines oléagineuses
riches en valeurs énergétiques, lipides, glucides, protéines et calcium. Fondoun et al.
(1999) révèlent que les amandes possèdent entre 49,25% et 63,18% d’huile. La poudre
des graines est utilisée pour épaissir et améliorer le goût des sauces. Les graines peuvent
être consommées directement après l’extraction et produisent une huile consommée
directement et utilisée en pharmacie. Les noyaux non concassés sont utilisés pour jouer
au songho ou awalé et comme sonnette lorsqu’elles sont dans un bocal à percussions. Le
bois est utilisé en petite menuiserie pour fabriquer les ustensiles de cuisine ou des
instruments de musique traditionnelle. L’écorce des racines, du fût et des branches est
utilisée en médecine traditionnelle. L’écorce est utilisée au Sud Cameroun pour traiter les
maladies telles que la fièvre jaune, l’anémie, les maladies de la peau, le paludisme, le mal
19




d’estomac, les maux de tête, les maux de dents, les vers. Elle facilite l’accouchement et
est également utilisée comme aphrodisiaque (Mollet et al., 1998 ; Fondoun et al., 1999).


2.3.4. Technique de récolte des fruits et procédé d’obtention des amandes
Plenderleith (2004) mentionne que l’obtention des amandes, qui est réalisée par les
femmes, est un travail extrêmement intensif en main d’œuvre. Plusieurs étapes (du
ramassage des fruits jusqu’au concassage) sont nécessaires à l’obtention des amandes. Ce
procédé est quelque peu différent d’une zone à l’autre ; surtout en ce qui concerne
l’extraction de la pulpe et le lavage. Les étapes de récolte ont été décrites par Mbosso
(2007) à partir des travaux réalisés dans les villages Bondi et Ekpwassong. La première
étape qui est l’assemblage des fruits, consiste à les réunir en tas. Ces tas se font dans un
endroit bien choisi sous l’arbre, ou généralement non loin de l’arbre. Après l’assemblage,
les tas sont immédiatement couverts avec les feuilles de bananier plantain. Ceci permet
de faciliter la décomposition de la pulpe des fruits. Après une bonne décomposition, suit
le nettoyage et le lavage des graines. Le nettoyage des graines consiste à séparer la pulpe
décomposée de la graine. Le lavage des graines quand à lui consiste à éliminer tous les
déchets de la pulpe décomposée afin d’obtenir des graines bien propres. Après avoir
nettoyé les graines, on peut les mettre dans un sac, qu’on attache et place dans une
rivière. Après 7 ou 14 jours, les graines deviennent bien propres. L’étape suivante est la
cuisson des graines qui requiert du bois et de l’eau. La cuisson consiste à faire bouillir les
graines afin de faciliter leur fissuration. La fissure permet de faciliter l’extraction des
amandes. La dernière étape consiste à sécher les amandes.
Deux procédés de cuisson ont été décrits par Mbosso (2007). Le premier procédé se fait
en deux fois et le même jour. Ici, lorsque les graines sont bien propres, elles sont
introduites dans une marmite et on les fait cuire jusqu'à ébullition (premier tour). On
laisse refroidir entièrement. Ensuite, on fait bouillir l’eau dans une marmite. Lorsque
l’eau bout à 100°C, on y verse les graines bien refroidies (deuxième tour). On laisse un
grand feu, et les graines se fissurent en faisant un bruit dans la marmite. Le deuxième
procédé quant à lui se fait en deux fois et en deux journées. Dans ce cas, lorsque les
graines sont bien propres, on les met dans une marmite et les fait cuire jusqu'à ébullition
(premier tour). On laisse la marmite sur un feu très doux pendant toute la nuit. Le
20




lendemain, on fait bouillir l’eau dans une autre marmite. On y verse les graines sous un
grand feu (deuxième tour), et elles se fissurent en faisant un bruit dans la marmite.
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                    CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE

3.1.PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE


Les données sur lesquelles la présente étude est basée ont été collectées dans deux
villages pilotes de l’ICRAF (Ekpwassong et Nkoloboudou) située dans la province du
Centre, plus précisément dans le département du Nyong et Mfoumou et dans la localité
de Sa’a dans le département de la Lékié ; où l’ICRAF n’intervient pas. Etant donné que
nous avons mené une étude de filière, cette étude s’est étendue sur les marchés
d’Akonolinga, d’Ayos, de Sa’a, dans deux marchés de Yaoundé (Mokolo et Mfoundi) et
dans les deux principaux marchés de Douala (le marché central et celui de New-bell). La
figure 1 ci-dessous présente les sites de l’étude.




                       Marchés                       Zones de production


Figure 1: Carte de localisation de la zone d’étude
Source : http://www.hl-turquais.info/resources/_wsb_745x1073_Carte_admin_Cameroun.JPG
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3.1.1. Sa’a dans le département de la Lékié
La consultation de quelques rapports d’activités de la Délégation d’Arrondissement et du
Développement Rural de Sa’a (Eyebe, 2001 ; Mvondo, 2004 ; Okono, 2008) nous a
permis de faire une brève description de cet arrondissement.


3.1.1.1. Situation géographique
L’arrondissement Sa’a est situé à 80 km au Nord-Est de Yaoundé. Il est limité au Nord
par le fleuve Sanaga, à l’Est par l’arrondissement d’Obala, à l’Ouest par Batchenga et au
Sud par l’arrondissement d’Ebebda.


3.1.1.2. Climat et végétation
La zone de Sa’a présente une végétation de savane et de forêt secondaire ; le climat est de
type équatorial. La végétation fait partie du domaine Congo-guinéen de la forêt semi
caducifoliée à Sterculiaceae et Ulmaceae, dégradée par les cultures vivrières et
industrielles colonisatrices. La température varie entre 24°C et 35°C, avec des
précipitations d’une hauteur allant de 1800 à 2000 mm par an.

3.1.1.3. Sols et Relief
Les sols sont ferralitiques et rocailleux sur les collines avec une texture variant de sablo-
argileux à argilo-sableux et une texture lourde dans les bas-fonds. Le relief est accidenté
et pluriforme.


3.1.2. Ekpwassong et Nkoloboudou dans le département du Nyong et Mfoumou
3.1.2.1. Situation géographique
L’arrondissement d’Akonolinga est situé à environ 120 km au sud-ouest de Yaoundé et
se trouve à 3°45’ de latitude Nord et 12°15’ de longitude Est (Tchatchoua, 2007). Les
villages Ekpwassong et Nkoloboudou sont situés respectivement à 102 km et 75 km
d’Akonolinga.
23




3.1.2.2. Relief et hydrographie
Cette partie est développée à partir des travaux de Tchatchoua. (2007). Akonolinga est
situé sur le plateau qui occupe la majeure partie du Cameroun méridional. L’altitude
moyenne varie entre 600 m et 700 m, avec des sommets pouvant parfois atteindre 800 m.
Le soubassement de la surface inférieure est d’âge précambrien et se compose
essentiellement de roches cristallines (granites, gneiss, micaschistes), qui ont subit un
aplanissement très poussé, responsable d’un relief peu marqué. Au sud du fleuve Nyong,
le modelé de collines fait place à des plateaux bas qui dominent les fonds des vallées de
40 à 50 m. Les interfluves ont des sommets allongés et légèrement ondulés, parfois
surmontés de collines basses. Cette zone correspond à la partie centrale du plateau
méridional. Le Nyong y déploie ses méandres au milieu d’une vaste vallée marécageuse.
Le fleuve Nyong a un bassin versant beaucoup moins étendu que celui de la Sanaga. Ce
bassin s’étend sur environ 70 km, mais il peut atteindre 120 km au sud de Mbalmayo. Au
niveau d’Akonolinga, le cours d’eau est sinueux et dépasse parfois une centaine de
mètres de largeur. En aval d’Akonolinga, le couloir marécageux tend à se rétrécir pour
disparaître peu avant le confluent du Mfoumou. Entre Ayos et Akonolinga, la pente est
faible. Elle est de l’ordre de 3 m pour 61 km.


3.1.2.3. Climat et végétation
Situé dans la zone forestière à pluviométrie bimodale, le climat d’Akonolinga est de type
guinéen, avec des températures de 25°C et une pluviométrie moyenne de 1500-2000 mm
par an (Ambassa Kiki, 2000). Akonolinga appartient au domaine de la forêt dense
humide semi-caducifoliée Guinéo-Congolaise. La durée de la saison sèche de Juillet-
Août diminue très vite quand on remonte vers le Nord : l’étiage correspondant est donc
moins important. La saison sèche dure beaucoup plus longtemps au détriment de la
grande saison des pluies. Les périodes de crue sont irrégulières. Sur les grands bassins,
elles commencent en mars-avril et sont moins fortes en novembre. Il est peuplé par trois
domaines de végétation à savoir : le domaine à faciès de dégradation prononcée de divers
types de forêts mixtes, semi-caducifoliées et toujours verte, les recrus forestiers et les
raphiales à Raphia mombuttorum (Letouzey, 1985 cité par Bidzanga et Ava, 2006). La
végétation est composée de forêts denses semi-décidues et sempervirentes dominées par
des Sterculiaceae et des Ulmaceae, et des forêts secondaires.
24




3.2.       POPULATION DE L’ETUDE ET ECHANTILLONAGE


3.2.1. Population de l’étude
La population de cette étude est constituée de tous les acteurs directs (paysans et
commerçants) qui s’occupent de la récolte et de l’acheminement du Njansang jusqu’au
consommateur final. Pour conduire la présente étude, nous avons pu cibler des récolteurs
dans les zones de production mentionnées dans la présentation de la zone d’étude. De
l’amont vers l’aval, les commerçants engagés dans l’approvisionnement et la distribution
ont également constitué l’une des cibles de cette étude. Ainsi nous avons interrogé :

       •   les paysans récolteurs des localités rurales d’Ekpwassong et de Nkoloboudou
           (département du Nyong et Mfoumou), et de Sa’a (département de la Lékié);
       •   les collecteurs des villages qui assurent la collecte des produits dans les villages
           situés aux alentours et qui sont en relation directe ou non avec les super-grossistes
           et les grossistes des marchés urbains ;
       •   des Bayam-sellam qui sont spécialisés dans la vente en gros ou en détail.


3.2.2. Choix des zones de production et des producteurs
Les zones de Kumba, Manfé, Sa’a, Bafia, Ngoro et Akonolinga figurent parmi les plus
grandes zones de production du Njansang au Cameroun (Facheux et Tsafack, 2007). Le
choix s’est porté sur la zone de production d’Akonolinga, car elle est l’une des zones
d’intervention du projet Farmer Enterprise Development (FED) piloté par l’ICRAF. Par
contre, la zone de Sa’a a été choisie parce qu’elle constitue une zone de production dans
laquelle il n’y a pas eu d’intervention du projet. En plus du fait qu’elle est plus accessible
que la zone d’Akonolinga, elle contribue également à l’approvisionnement des marchés
choisis dans le cadre de cette étude. Dans la zone d’Akonolinga, les villages Ekpwassong
et Nkoloboudou ont été choisis parce qu’ils constituent deux des quatre sites pilotes dans
lesquels les travaux de développement de la filière Njansang ont été initiés par l’ICRAF.
Le choix des villages à Sa’a s’est fait grâce à la collaboration des agents de la Délégation
d’Arrondissement d’Agriculture et du Développement Rural de Sa’a. Ainsi quatre
villages (Mbassila, Nkol Ebassimbi, Nlozock, Nkol Ayos) ont été choisis pour un total
de 20 paysans-récolteurs ; soit 5 par village. Dans la suite du travail, ces 4 derniers
25




villages seront regroupés sous un seul. Nous parlerons alors de la localité de Sa’a plutôt
que de les citer.


Le choix des paysans récolteurs à Ekpwassong, Nkoloboudou et Sa’a s’est fait de
manière aléatoire à partir d’une liste des membres des associations « fac si obe » et « Tee
bidzeng Njansang » avec un taux d’échantillonnage de 33,8%, 39,6% et 30,3%
respectivement. A Sa’a la liste des récolteurs a été obtenue par effet boule de neige. Le
tableau 3 donne la répartition du nombre d’enquêtés dans les trois localités choisies.

Tableau 3: Répartition des paysans/récolteurs par localité

       Localités        Nombre d’acteurs           Nombres de                 Taux
                            dénombrés          personnes enquêtés      d’échantillonnage


Ekpwassong                      62                      21                    33,8
Nkoloboudou                     48                      19                    39,6
Sa'a                            66                      20                    30,3
Total                           176                     60                      /



3.2.3. Choix des marchés et des commerçants
Touna (2005), Mbosso (2007) et Manirakiza (2007) nous ont permis d’observer que les
principaux marchés du Njansang sont les marchés de Mfoundi, Mvog Mbi et Mokolo à
Yaoundé et le marché de New-bell à Douala. Le choix des marchés s’est fait de proche
en proche à partir des informations obtenues dans les zones de production choisies.
L’exploration des marchés dans le but d’avoir une idée du nombre d’acteurs à interroger
nous a permis de constater que le marché central de Douala faisait également partie des
marchés dans lesquels nous devions mener notre investigation. Ceci en raison du fait que
les détaillants s’y retrouvent en grande majorité et que les super-grossistes et grossistes
se retrouvent en grande majorité dans le marché de New-bell.
Dans les marchés d’Akonolinga et d’Ayos, le choix des commerçants s’est fait après un
comptage préalable des étalages dans lesquels se trouvaient le Njansang. L’utilisation des
informateurs clés dans ces marchés nous a également permis de nous rapprocher des
26




   vendeuses qui assurent le transit du produit des villages vers le marché. Au marché de
   Sa’ a, l’enquête s’est effectuée un jour de marché. Nous avons donc pu y répertorier 4
   postes de vente dans lequel nous avons choisi les commerçants présents ce jour pour
   notre enquête. On pouvait y reconnaître les commerçants venus des villages alentour et
   des commerçants venus de Douala et Yaoundé.
   La méthode d’échantillonnage choisie est l’échantillonnage par segment. Elle consiste à
   augmenter ou à diminuer la taille de l’échantillon en fonction de l’amplitude de la
   variabilité des réponses aux questions (Mendoza, 1998). En raison de la forte mobilité
   des commerçants dans les différents marchés et l’absence d’une liste, l’échantillonnage
   n’a pas pu se faire de façon rigoureuse. Nous avons fait face à une forte réticence des
   commerçants qui ont radicalement refusé de se prêter à nos entretiens. Ainsi, nous avons
   travaillé avec l’échantillon consentant et avons observé que les informations n’étaient pas
   très différentes d’un acteur à l’autre dans le même marché. La variabilité des réponses
   n’étant pas trop grande, nous avons enquêté les différentes catégories d’acteurs ainsi qu’il
   est indiqué dans le tableau 4.

   Tableau 4: Répartition des commerçants par fonction et par marché

        Acteurs Collecteurs          Super-      Grossistes 1 Grossistes 2   Détaillants    Total
Marchés                             grossistes
Ayos                  0                 0             1            2               1          4
Akonolinga            3                 0             0            0               4          7
Sa’a                  6                 1             4            0               0          11
New-bell              0                 1             3            2               0          6
Central               0                 1             0            0               2          3
Mfoundi               0                 0             0            3               0          3
Mvog-mbi              0                 0             0            0               4          4
Total                 9                 3             8            7              11          38
27




3.3.LES DONNEES ET LEURS SOURCES


Les données de cette étude ont été générées à partir de deux sources. Il s’agit des sources
primaires et secondaires.


3.3.1.    Les sources secondaires
Les sources secondaires qui ont été consultées pour la réalisation de cette étude sont
constituées des bibliothèques physiques de l’Université de Dschang, de l’IRAD, du
CIRAD, des bibliothèques des encadreurs et superviseurs et de la bibliothèque virtuelle
de la FAO. L’obtention des données a également été faite à partir des ressources
disponibles en ligne sur INTERNET. Ces sources secondaires nous ont permis d’avoir
des données portant sur :
    •    la crise économique et ses conséquences dans les exploitations agricoles, les
         orientations de la recherche sur les PFNL, les études sur la commercialisation des
         PFNL et du Njansang, leur importance, les principaux acteurs qui y sont engagés,
         le procédé d’obtention des amandes et la description de la zone d’étude. Ces
         données ont aidé à la rédaction du cadre spatio-temporel dans lequel cette étude
         s’insère, la problématique qui la sous-tend et la revue de la littérature;
    •    l’approche filière et l’approche Structure-Conduite-Performance, qui ont aidé à la
         rédaction du cadre théorique.

    Ces données, qui ont permis de poser les jalons pour cette étude de la filière
    Njansang, ont été complétées par des données issues des sources primaires.



3.3.2.    Les sources primaires
Les sources primaires qui ont aidé à réaliser la présente étude sont les enquêtes. Ces
enquêtes ont été effectuées à l’aide de deux types de questionnaires. L’un adressé aux
paysans qui récoltent le Njansang et l’autre aux différents intermédiaires de la chaîne de
commercialisation. Les informations issues de ces questionnaires ont été complétées par
des relevés de poids à l’aide d’une balance. Le questionnaire destiné aux commerçants a
été testé au marché Mokolo avant d’être administré. Ce test nous a permis de reformuler
les questions mal comprises par les répondants et de compléter les questions manquantes.
28




Le questionnaire destiné aux paysans a été testé à Ekpwassong et complété une fois sur le
terrain. Les pesées ont été faites chez les paysans et les commerçants qui acceptaient que
cette opération soit réalisée et qui disposaient encore du produit. Dans le cas échéant,
nous nous contentions d’acheter et de procéder aux pesages et au décompte des amandes
pour les détaillants qui faisaient pareil, une fois qu’ils achètent le produit.
Les langues utilisées pour l’administration des questionnaires étaient l’«Ewondo»,
l’« Eton » et le français. L’utilisation de la langue vernaculaire, dans les marchés et
surtout dans les villages a permis de faciliter les échanges, car la majorité des enquêtés ne
comprenaient pas le français ou avaient du mal à s’exprimer en cette langue. Cette
manière de procéder à contribué à mettre les enquêtés en confiance. Les données
obtenues à partir de ces sources, portent sur l’historique et l’organisation de
l’exploitation du Njansang par les paysans, la commercialisation et les difficultés
rencontrées. Dans le cas des commerçants, les données portent sur l’historique et
l’organisation de leur activité ; l’approvisionnement et la vente : avec un accent sur les
quantités, les prix et les unités de mesure et les difficultés rencontrées.




3.4.TRAITEMENT ET TECHNIQUE D’ANALYSE DES DONNEES

Les données collectées ont été dépouillées manuellement. Elles ont ensuite été classées
en données quantitatives et en données qualitatives. Les données qualitatives ont ensuite
été codifiées et introduites dans le logiciel SPSS à l’aide d’un masque de saisie. Les
données quantitatives ont été introduites dans le tableur EXCEL. Les marges brutes et les
marges nettes sont utilisées dans la présente étude comme des indicateurs de rentabilité.
Pour donner un sens économique à ces marges nous avons calculé ce qu’elles
représentent par rapport au prix d’achat et au prix de vente. Les marges des récolteurs ont
été calculées de la manière suivante :
MBr = PV- (Cmo+Cb)                  MN= MB- Amn
où MBr=Marge brute des récolteurs
   Cmo= Coût de la main d’œuvre
   Cb= Coût du bois de chauffe
Les formules suivantes ont été utilisées pour le calcul des marges des commerçants.
MBC= PV-PA                          MNC= MBC-CTC
29




PA= Prix d’achat
PV= Prix de vente
MBC=Marge brute de commercialisation
MNC=Marge nette de commercialisation
CTC=Coûts totaux de commercialisation




3.5. LIMITES DE L’ETUDE


   1. La principale limite de l’étude est que les données obtenues font appel à la
       mémoire des enquêtés. Cette étude se base sur les déclarations des enquêtés
       pourtant ces derniers ne tiennent pas une comptabilité stricte. Ce qui expliquerait
       la trop grande variabilité observée dans les réponses, car les informations
       obtenues peuvent avoir été surestimées ou sous-estimées.
   2. Le calcul des coûts d’obtention d’une unité de Njansang ne va pas tenir compte
       de l’évaluation de la quantité d’eau utilisée dans le processus.
   3. Les données ont été collectées à une période qui correspond à la période de
       pénurie, moment où le Njansang est particulièrement rare dans les villages.
   4. Une autre insuffisance de cette étude est imputable au caractère particulièrement
       hostile des commerçants ils nous tenaient pour responsables du paiement de
       l’impôt libératoire.
   5. Le temps imparti à cette étude et la période à laquelle elle s’est déroulé ne nous a
       pas permis de suivre pendant un temps précis, un échantillon d’acteurs ; de
       manière à suivre spécialement leurs activités et leur déplacement.

En dépit de ces limites, les données ainsi collectées dans cette étude ont fourni une base
d’analyse. Les résultats obtenus seront présentés et discutés dans le chapitre 4.
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  • 1. 1 UNIVERSITE DE DSCHANG The University of Dschang ………… FACULTE D’AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES Faculty of Agronomy and Agricultural Sciences ………… DEPARTEMENT D’ECONOMIE RURALE Department of Agricultural Economics ANALYSE DU FONCTIONNEMENT DE LA FILIERE NJANSANG (RICINODENDRON HEUDELOTII) : ESTIMATION DES COUTS ET DES MARGES DES ACTEURS (Cas de la Région du Centre, Cameroun) Mémoire de fin d’études présenté en vue de l’obtention du Diplôme d’Ingénieur Agronome Option : Economie et Sociologie Rurales Par : NAKUNA TSALA Arlette Marlyse Matricule : 04A061 Décembre 2009
  • 2. 2 UNIVERSITE DE DSCHANG The University of Dschang ………… FACULTE D’AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES Faculty of Agronomy and Agricultural Sciences ………… DEPARTEMENT D’ECONOMIE RURALE Department of Agricultural Economics ANALYSE DU FONCTIONNEMENT DE LA FILIERE NJANSANG (RICINODENDRON HEUDELOTII) : ESTIMATION DES COUTS ET DES MARGES DES ACTEURS (Cas de la région du centre, Cameroun) Mémoire de fin d’études présenté en vue de l’obtention du Diplôme d’Ingénieur Agronome Par : NAKUNA TSALA Arlette Marlyse Option : Economie et Sociologie Rurales Matricule : 04A061 12e promotion Encadreur : Superviseur : M. Charly FACHEUX François KAMAJOU, Professeur Spécialiste en Marketing et Faculté de Sciences Economiques Développement des Entreprises et de Gestion/Faculté d’Agronomie World Agroforestry Center-ICRAF et Sciences Agricoles Chef du département d’économie rurale Décembre 2009
  • 3. i FICHE DE CERTIFICATION DE L’ORIGINALITE DU TRAVAIL Je soussignée NAKUNA TSALA Arlette Marlyse, atteste que le présent mémoire est le fruit de mes travaux effectués dans les localités d’Ekpwassong, Nkoloboudou, Sa’a ainsi que dans les principaux marchés des villes de Yaoundé et Douala sous l’encadrement de M. Charly FACHEUX, spécialiste en marketing et développement des entreprises à l’ICRAF-AHT et sous la supervision de François KAMAJOU, Professeur et chef du département d’Economie Rurale à la FASA. Ce mémoire est authentique et n’a pas été antérieurement présenté pour l’acquisition de quelque grade universitaire que ce soit. Nom et signature de l’auteur Visa de l’encadreur Date Date Visa du superviseur Visa du chef de département Date Date
  • 4. ii FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS APRES SOUTENANCE Le présent mémoire a été revu et corrigé conformément aux observations du Jury. VISA DU SUPERVISEUR VISA DU PRESIDENT VISA DU CHEF DE DEPARTEMENT
  • 5. iii DEDICACE Je dédie ce travail qui est le couronnement de cinq longues et laborieuses années d’études à celui qui a toujours guidé mes pas : le Seigneur Dieu Tout Puissant, et A Mes adorables parents TSALA Roger et MBOE Monique Marie pour pour tous les efforts consentis pour mon éducation. Qu’ils retrouvent ici le sentiment d’une tâche bien accomplie.
  • 6. iv REMERCIEMENTS Toute ma formation, ainsi que la réalisation de ce mémoire n’auraient pu être possibles sans le concours de plusieurs personnes à qui je tiens à exprimer ma profonde gratitude. Je pense spécialement à : mon superviseur Pr. Kamajou François, dont les conseils et les orientations ont été essentiels pour la production de ce mémoire. A travers lui, je remercie tout le personnel enseignant et le personnel d’appui de la FASA ; mon encadreur M. Charly Facheux qui a initié cette étude et dont les remarques ont contribué à finaliser ce travail ; Dr Zac Tchoundjeu qui a accepté de nous accueillir dans son institution. Dr Ann Degrande et à Charlie Mbosso pour les documents mis à ma disposition et pour la précieuse aide apportée dans l’élaboration des questionnaires d’enquête; Guillaume Lescuyer, Abdon Awono du CIFOR, dont les entretiens ont été déterminants pour la réalisation de cette étude ; tout le personnel de l’ICRAF pour leur soutien et pour l’ambiance qui a régné tout au long de notre stage ; habitants d’Ekpwassong, Nkoloboudou et Sa’a ; de même qu’à tous les commerçants qui ont été enquêtés ; M. Ondoua Materne (ADEAC), M. Okono Douma et M. Touna (DAADER Sa’a) qui m’ont aidée à entrer en contact avec les paysans et les commerçants ; La famille Ndjeba à Akonolinga ; Mireille Zoa Ngoyene, qui m’a permis d’obtenir ce stage ; mes amis: Yannick Zoa, Foé Frédéric, Yves Eone, Raoul Mbratana, Daniel Akono, Nina Ndemba, Nestor Ngouambé, Divine Foundjem, Alain Ekollo, Serge Yakeu, Carolle Bikoué, Rosine Tchatchoua, Ninon Edima, Aïcha Manjeli pour les nombreuses relectures et commentaires ; tous mes camarades stagiaires à ICRAF : Léa Eboutou, Marcel Moukend, Mary Nyobe, Nicole Mvogo, Blandine Nguenaye, Linda Ketchiamen, Serge Emou, Serge Babe et Christianne Tsobeng, ainsi qu’à tous mes camarades de la FASA.
  • 7. v Ma famille qui m’a apporté un soutien moral et financier. Je pense précisément à : Djeukam Blaise dont la contribution financière et les encouragements ont permis que ma formation soit moins contraignante ; Joel Ekoudi Raskin qui m’a gracieusement offert un ordinateur pour faciliter mon stage ; mes oncles et tantes, Francis Tsala, Christian A. Tsala, Tsimi Tsala Henri et son épouse, Ekoudi Francois Xavier, Mebenga Nicodème, Mboudou Augustin, Atangana Bonaventure et leurs épouses, Elono Michel, Mr et Mme Ndoumba, M. et Mme Bela, Mballa, Virginie Ngono, Mme Abanda Honorine, Mengue Marie, M. Nomo parfait et son épouse, Mengue Madeleine., Fabien Mballa, Nga Toulou Rosalie, Sr Jacques Françoise et Sr Antoinette Ndzié dont le soutien n’a pas été des moindres ; la grande Famille Messi, la Famille Etoga, maman Martine et maman Clémentine à Dschang qui m’ont apporté un soutien moral tout au long de ma formation ; mes frères, sœurs, cousins et cousines: Fleury Tsala, Léonce Tsala Otou, Larissa Ngono Tsala, Josiane Tsala Mengue, David Emery Tsala, Lucas, Paule, Julio, Thérèse, Estelle, Michou, Stéphane, Lionel, Armel, Anicet, Cédric, Mireille, Dorine et Alice ; enfin, à tous ceux que je n’ai pas nommés ici, mais qui m’ont certainement apporté une contribution à mon épanouissement durant ma formation.
  • 8. vi TABLE DES MATIERES FICHE DE CERTIFICATION DE L’ORIGINALITE DU TRAVAIL ------------------------------------------------- I FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS APRES SOUTENANCE -----------------------------------II DEDICACE ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- III REMERCIEMENTS ------------------------------------------------------------------------------------------------------------IV TABLE DES MATIERES ------------------------------------------------------------------------------------------------------VI LISTE DES TABLEAUX, FIGURES ET PHOTOS ----------------------------------------------------------------------IX LISTE DES ABBREVIATIONS ----------------------------------------------------------------------------------------------XI RESUME ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ XII ABSTRACT -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- XIII CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE--------------------------------------------------------------------------- 1 1.1. CONTEXTE ............................................................................................................................................. 1 1.2. PROBLEMATIQUE ................................................................................................................................ 2 1.3. OBJECTIFS DE L’ETUDE ..................................................................................................................... 4 1.4. IMPORTANCE DE L’ETUDE ............................................................................................................... 5 1.5. ORGANISATION DU MEMOIRE......................................................................................................... 5 CHAPITRE 2 : CLARIFICATION CONCEPTUELLE, CADRE THEORIQUE ET REVUE DE LA LITTERATURE------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 7 2.1. CLARIFICATION CONCEPTUELLE ................................................................................................. 7 2.1.1. Fonctionnement -------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 7 2.1.2. Rentabilité ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 7 2.1.3. Filière ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 8 2.1.4. Acteurs --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 9 2.1.5. Marché -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 9 2.2. CADRE THEORIQUE .......................................................................................................................... 10 2.2.1. L’Approche Filière --------------------------------------------------------------------------------------------------------- 10 2.2.2. L’approche Structure-Conduite-Performance--------------------------------------------------------------------- 13 2.2.2.1. La structure du marché -------------------------------------------------------------------------------------------------------13 2.2.2.2. La conduite du marché --------------------------------------------------------------------------------------------------------14 2.2.2.3. La performance du marché --------------------------------------------------------------------------------------------------15 2.2.2.4. Critique du paradigme Structure-Conduite-Performance -----------------------------------------------------------15 2.3. REVUE DE LA LITTERATURE.......................................................................................................... 16 2.3.1. Les produits forestiers non ligneux et leur importance ----------------------------------------------------------- 16 2.3.2. La commercialisation des produits forestiers non ligneux ------------------------------------------------------- 16 2.3.2.1. Les acteurs du système de commercialisation des PFNL --------------------------------------------------------------17 2.3.2.2. Le commerce du Njansang ----------------------------------------------------------------------------------------------------17
  • 9. vii 2.3.3. Utilisation de Ricinodendron heudelotii (Baill.) Pierre ex Pax. ------------------------------------------------ 18 2.3.4. Technique de récolte des fruits et procédé d’obtention des amandes ----------------------------------------- 19 CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE ----------------------------------------------------------------------------------------- 21 3.1. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ....................................................................................... 21 3.1.1. Sa’a dans le département de la Lékié--------------------------------------------------------------------------------- 22 3.1.1.1. Situation géographique--------------------------------------------------------------------------------------------------------22 3.1.1.2. Climat et végétation ------------------------------------------------------------------------------------------------------------22 3.1.1.3. Sols et Relief ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------22 3.1.2. Ekpwassong et Nkoloboudou dans le département du Nyong et Mfoumou ------------------------------- 22 3.1.2.1. Situation géographique--------------------------------------------------------------------------------------------------------22 3.1.2.2. Relief et hydrographie ---------------------------------------------------------------------------------------------------------23 3.1.2.3. Climat et végétation ------------------------------------------------------------------------------------------------------------23 3.2. POPULATION DE L’ETUDE ET ECHANTILLONAGE ................................................................. 24 3.2.1. Population de l’étude ------------------------------------------------------------------------------------------------------ 24 3.2.2. Choix des zones de production et des producteurs --------------------------------------------------------------- 24 3.2.3. Choix des marchés et des commerçants ----------------------------------------------------------------------------- 25 3.3. LES DONNEES ET LEURS SOURCES............................................................................................... 27 3.3.1. Les sources secondaires -------------------------------------------------------------------------------------------------- 27 3.3.2. Les sources primaires ----------------------------------------------------------------------------------------------------- 27 3.4. TRAITEMENT ET TECHNIQUE D’ANALYSE DES DONNEES ................................................... 28 3.5. LIMITES DE L’ETUDE ........................................................................................................................ 29 CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSION ------------------------------------------------------------------------- 30 4.1. IDENTIFICATION ET CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES ACTEURS ...................... 30 4.1.1. Identification des acteurs ----------------------------------------------------------------------------------------------------- 30 4.1.2. Caractéristiques socioéconomiques des acteurs ----------------------------------------------------------------------- 30 4.1.2.1. Le sexe ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------31 4.1.2.2. L’âge --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------32 4.1.2.3. Le niveau d’éducation -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------33 4.2. LE FONCTIONNEMENT DE LA FILIERE NJANSANG.............................................................................. 34 4.2.1. Les différentes étapes de la récolte et du conditionnement ---------------------------------------------------------- 34 4.2.2. L’organisation de la cueillette / ‘‘production’’ ------------------------------------------------------------------------- 37 4.2.3. Les acteurs et leurs fonctions ------------------------------------------------------------------------------------------------ 39 4.2.4. Les circuits de commercialisation du Njansang ------------------------------------------------------------------------ 40 4.2.4.1. La structure globale de la filière----------------------------------------------------------------------------------------------------40 4.2.4.2. Les différents types de circuits ------------------------------------------------------------------------------------------------------41 4.2.4.3. Les relations entre les acteurs. ------------------------------------------------------------------------------------------------------43 .4.2.4.4. Les flux du Njansang -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------44 4.2.5. La commercialisation du Njansang ---------------------------------------------------------------------------------------- 45
  • 10. viii 4.3. LES CHARGES SUPPORTEES PAR LES ACTEURS .................................................................................. 48 4.3.1. Les charges des récolteurs --------------------------------------------------------------------------------------------------- 48 4.3.2. Les charges des commerçants ----------------------------------------------------------------------------------------------- 51 4.3.2.1. Les charges des collecteurs ----------------------------------------------------------------------------------------------------------52 4.3.2.2. Les charges des super-grossistes ---------------------------------------------------------------------------------------------------53 4.3.2.3. Les charges des grossistes de type1 ------------------------------------------------------------------------------------------------55 4.3.2.4. Les charges des grossistes de type 2 -----------------------------------------------------------------------------------------------56 4.3.2.5. Les charges des détaillants -----------------------------------------------------------------------------------------------------------56 4.4. LES PRIX PRATIQUES ET LES UNITES DE MESURE .............................................................................. 57 4.4.1. Les prix moyens de vente pratiqués par les récolteurs---------------------------------------------------------------- 58 4.4.2. Les prix moyens d’achat et de vente des collecteurs ------------------------------------------------------------------ 59 4.4.3. Les prix moyens d’achat et de vente des super-grossistes ----------------------------------------------------------- 60 4.4.4. Les prix moyens d’achat et de vente des grossistes de type 1 ------------------------------------------------------- 61 4.4.5. Les prix moyens d’achat et de vente des grossistes de type 2 ------------------------------------------------------- 61 4.4.6. Les prix moyens d’achat et de vente des détaillants ------------------------------------------------------------------- 62 4.5. LES MARGES BRUTES ET LES MARGES NETTES DES ACTEURS ....................................................... 63 4.5.1. Les marges des récolteurs ---------------------------------------------------------------------------------------------------- 63 4.5.2. Les marges des collecteurs --------------------------------------------------------------------------------------------------- 64 4.5.3. Les marges des super-grossistes. ------------------------------------------------------------------------------------------- 65 4.5.4. Les marges des grossistes de type 1 --------------------------------------------------------------------------------------- 65 4.5.5. Les marges des grossistes de type 2 --------------------------------------------------------------------------------------- 66 4.5.6. Les marges des détaillants --------------------------------------------------------------------------------------------------- 66 4.6. COMPARAISON DES COUTS ET DES MARGES DE COMMERCIALISATION DES ACTEURS .......... 67 4.7. LES CONTRAINTES DES ACTEURS DANS LA FILIERE ......................................................................... 69 CHAPITRE 5 : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS --------------------------------------------------------- 71 5.1 CONCLUSION ................................................................................................................................................. 71 5.2. RECOMMANDATIONS ....................................................................................................................... 74 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ------------------------------------------------------------------------------------ 75 ANNEXES ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 79
  • 11. ix LISTE DES TABLEAUX, FIGURES ET PHOTOS Liste des tableaux Tableau 1: Les méthodes d'analyse des filières .............................................................................11 Tableau 2 : Les structures du marché et leurs caractéristiques......................................................14 Tableau 3: Répartition des paysans/récolteurs par localité ...........................................................25 Tableau 4: Répartition des commerçants par fonction et par marché ...........................................26 Tableau 5: Répartition des acteurs par sexe ..................................................................................31 Tableau 6: Répartition des acteurs par classe d'âge.......................................................................32 Tableau 7: Répartition des acteurs en fonction du niveau d'éducation .........................................34 Tableau 8: Les facteurs pris en compte pour la fixation du prix de revente..................................47 Tableau 9: Distribution des coûts moyens de production d’un kg de Njansang (FCFA/kg).........50 Tableau 10: Charges supportées par les collecteurs par localité (FCFA/kg) ................................52 Tableau 11: Charges supportées par les super-grossistes (FCFA/kg) ...........................................54 Tableau 12: Charges des grossistes de type 1 par marché (FCFA/kg) ..........................................55 Tableau 13: Charges des grossistes de type 2 par marché (FCFA/kg) ..........................................56 Tableau 14 : Charges des détaillants par marché (FCFA/kg)........................................................57 Tableau 15: Prix moyen de vente du Njansang dans les localités d'étude (FCFA/kg) ..................58 Tableau 16: Prix moyen d’achat et de vente des collecteurs par période (FCFA/kg) ...................59 Tableau 17: Prix moyen d’achat et de vente des super-grossistes par période (FCFA/kg) ...........60 Tableau 18 : Prix moyen d’achat et de vente des grossistes de type 1 par période (FCFA/kg) ....61 Tableau 19: Prix d’achat et de vente des grossistes de type 2 par période (FCFA/kg) .................62 Tableau 20: Prix d’achat et de vente des détaillants par période (FCFA/kg) ................................62 Tableau 21: Les marges des récolteurs par localité (FCFA/kg) ....................................................63 Tableau 22: Les marges des collecteurs (FCFA/kg) .....................................................................64 Tableau 23: Les marges des super-grossistes (FCFA/kg) .............................................................65 Tableau 24: Les marges des grossistes de type 1 (FCFA/kg)........................................................65 Tableau 25: Les marges des grossistes de type 2 (FCFA/kg)........................................................66 Tableau 26: Les marges des Détaillants (FCFA/kg) .....................................................................66 Tableau 27: Récapitulatif des coûts et des marges de commercialisation (FCFA/kg) ..................68
  • 12. x Liste des figures Figure 1 Carte de localisation de la zone d’étude------------------------------------------- 21 Figure 2 Les lieux où s’effectue le lavage---------------------------------------------------- 36 Figure 3 Les différentes étapes de la récolte------------------------------------------------- 37 Figure 4 La répartition des périodes de la récolte et de la commercialisation au cours de l’année ----------------------------------------------------------------------------- 38 Figure 5 Graphe de la filière Njansang dans la région du Centre 41 Figure 6 Diagramme des flux de Njansang--------------------------------------------------- 44 Figure 7 Estimation du temps par opération pour un kilogramme de Njansang-------- 49 Figure 8 Les coûts et le temps mis pour chacune des étapes du processus de production d’un kilogramme de Njansang----------------------------------------- 51 Liste des photos Photo 1: Le dépulpage du Njansang ..............................................................................................35 Photo 2 : Le Njansang lavé ............................................................................................................35 Photo 3 : Concassage du Njansang à l’aide d’un clou ..................................................................36 Photo 4 : Concassage du Njansang à l’aide de deux pierres ........................................................36 Photo 5 : Séchage des amandes de Njansang ................................................................................37 Photo 6 : Une commerçante mesurant le Njansang avec un verre en inox ...................................58
  • 13. xi LISTE DES ABBREVIATIONS ADEAC Association Pour Le Développement Intégral Des Exploitants Agricoles Du Centre AFTP4A Agroforestry Tree Products For Africa » CIFOR « Center For International Forestry Research » CIRAD Centre de Coopération International en Recherche Agronomique pour Le Développement COMIFAC Commission des Forêts d’Afrique Centrale DAADER Délégation d’Arrondissement d’Agriculture et du Développement Rural DGDC « Directorate General for Development Cooporation » FASA Faculté d’Agronomie et des Sciences Agricoles FAO « Food and Agriculture Organisation » FMI Fonds Monétaire International ICRAF « International Center for Research in Agroforestry » ICRAF-AHT « International Center for Research in Agroforestry- African Humid Tropics » INTERNET « International Network » IRAD Institut de Recherche Agricole pour le Développement PAFs Produits Agroforestiers PAS Programme d’Ajustement Structurel PFNL Produits Forestiers Non Ligneux SCP Structure Conduite Performance SMIG Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti SPSS Statistical Package For Social Science »
  • 14. xii RESUME La présente étude s’est déroulée d’Avril à Septembre 2009. Son objectif était d’analyser le fonctionnement et d’estimer la rentabilité de la filière Njansang dans la région du Centre. Deux types de questionnaires; l’un adressé à 60 paysans des localités d’Ekpwassong, Nkoloboudou et Sa’a, l’autre à 38 commerçants dans les marchés ruraux (Akonolinga, Ayos et de Sa’a), dans 2 marchés de Yaoundé (Mokolo et Mfoundi) et dans deux marchés de Douala (le marché Central et celui de New-bell) ont été utilisées. Les informations recueillies à l’aide de ces questionnaires ont été analysées avec le logiciel SPSS et le tableur EXCEL. Il ressort de notre travail que la filière Njansang est constituée de six catégories d’acteurs : les récolteurs, les collecteurs, les super-grossistes, les grossistes de type 1 et 2 et les détaillants. Ces acteurs, en majorité des femmes, ont une éducation formelle et réalisent une seule fonction commerciale : la fonction d’échange. Trois types de circuits ont été identifiés : les circuits à cinq, quatre et trois intermédiaires. Le flux le plus important de ce commerce est dirigé vers les marchés de Douala. En fonction des origines et des destinations du produit, quatre circuits ont été identifiés. D’une manière générale, les récolteurs sont les acteurs qui supportent les charges les plus élevées. Les récolteurs d’Ekpwassong ont les plus grandes marges en période de pénurie et d’abondance. Parmi les intermédiaires, les grossistes de type 1 et les grossistes de type 2 sont les acteurs qui supportent les charges de commercialisation les plus faibles dans les circuits 1,2 et 3 ; et 4 respectivement. Dans tous les circuits, ce sont les détaillants qui ont les plus fortes charges à l’unité. En période de pénurie, les grossistes de type 2 ont les marges les plus faibles. Ce sont les détaillants, dans les circuits 1,2 et 4 ; et les grossistes de type 1, dans le circuit 3 qui ont les plus fortes marges pendant cette période. En période d’abondance, les grossistes de type 2 ont les plus faibles marges dans les circuits 1, 2 et 4, et les détaillants dans le circuit 3. Par contre, les détaillants ont les marges les plus élevées dans les circuits 1, 2 et 4 et les collecteurs dans le circuit 3. L’étude recommande aux paysans, de créer des groupes d’entraide afin de réduire les coûts unitaires de récolte et d’augmenter les quantités collectées. Nous suggérons à l’ICRAF de mettre encore plus d’accent sur la communication et le marketing en mettant en place les systèmes d’information des marchés. L’étude suggère aux commerçants de s’organiser en associations afin de réduire considérablement les coûts de commercialisation. A l’état, nous recommandons de créer et d’améliorer les infrastructures routières en zone rurale.
  • 15. xiii ABSTRACT The present study was conducted from April to September 2009. Its main objective was to analyze the functioning and estimate the profitability of “Njansang” value chain in the central region of Cameroon. To achieve this objective, data were collected using two types of questionnaires on 60 farmers in localities Ekpwassong, Nkoloboudou and Sa’a, and 38 traders in rural markets (Akonolinga, Ayos, Sa’a), in 2 markets of Yaounde (Mokolo and Mfoundi) and the 2 markets of Douala (Central Market and New-Bell). The data gathered through these questionnaires were analyzed with SPSS and Excel softwares. The study reveals that, Njansang value chain consists of six categories of actors: harvesters, collectors, super-wholesalers, wholesalers of type 1 and 2 and retailers. These actors, mostly women have a formal education and perform a single marketing function, that is, the exchange function. Three types of channels have been identified with five, four and three intermediaries. The largest flow of trade is directed to markets in Douala. Depending on the origins and destinations, four channels have been identified. In general, the harvesters are the actors who bear the highest costs. The harvesters of Ekpwassong have the largest margins both in times of scarcity and abundance. Among the intermediaries, wholesalers of type 1 and 2 bear the lowest marketing costs in the channels 1, 2 and 3, and 4 respectively. In all the channels, retailers bear the highest marketing costs. In time of scarcity, wholesalers of type 2 have the highest margins. Retailers, in channels 1, 2 and 4 and wholesalers of type 1 in channel 3 have the highest margins in that period. In times of abundance, wholesalers of type 2 have the lowest margins in channels 1, 2 and 4 and retailers in channel 3. In channels 1, 2 and 4, retailers are the actors with the highest margins and collectors in channel 3. The study recommends that farmers do create self aid groups to reduce harvesting costs per unit and increase the quantities collected. It is suggested that ICRAF put more emphasis on communication and marketing by setting up market information systems. The traders are advised to organize themselves into associations in order to reduce marketing costs. The reduction of these marketing costs requires the creation and improvement of rural infrastructures, which is the responsibility of government.
  • 16. 1 CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE 1.1. CONTEXTE Le bassin du Congo, avec environ 20% des forêts tropicales, est le deuxième plus grand massif forestier tropical du monde, après celui de l’Amazonie (Ze Meka, 2004). Situées au cœur du bassin du Congo, les forêts du Cameroun regorgent d’énormes richesses végétales, animales, ligneuses et non ligneuses. D’après Ruiz Pérez et al. (1999), ces forêts offrent une grande diversité de produits autres que le bois. Ces produits sont utilisés pour la subsistance et à des fins médicinales. Ils sont vendus sur les marchés locaux et à l'étranger. L’exploitation du bois a longtemps été considérée comme la principale activité forestière génératrice de revenus dans les pays situés à l’intérieur du bassin du Congo; faisant ainsi du bois d’œuvre, l’un des plus importants produits à haute valeur économique de la forêt. En 1986, le Cameroun plonge dans le marasme économique dont les causes sont à la fois externes telles que la dépréciation du dollar US et la chute brutale des cours du cacao, du café et du pétrole sur le marché international (Bikié et al., 2000) ; et internes telles que la mauvaise gestion du secteur public et les politiques économiques inadaptées (Kamajou, 1992). Face à cette crise, le Cameroun adopte en 1989 le programme d’ajustement structurel (PAS) sous l’incitation de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI) pour résorber les causes de la crise économique. Ce programme remodèle le secteur productif en zone rurale (Bikié et al. 2000). Ce qui entraîne alors une pression accrue sur les ressources naturelles des pays de la sous-région d’Afrique Centrale. Cette pression est aggravée par la dévaluation du franc CFA qui a rendu les coûts de production beaucoup plus élevés et les importations beaucoup plus chères. Ce qui a conduit les populations des zones forestières à rechercher d’autres sources de revenus ; rendant le secteur des Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) encore plus attrayant (Guedje, 2000). L’exploitation forestière et la culture des produits vivriers pour la subsistance s’accompagnent alors de l’exploitation et de la commercialisation des PFNL.
  • 17. 2 Aujourd’hui, de nombreux PFNL font l’objet d’une exploitation accrue du fait de l’importance économique qu’ils ont au sein des ménages. Dans la plupart des pays en Afrique, les PFNL jouent un rôle prépondérant dans la vie de la population car ils sont à la fois utilisés pour la subsistance et comme source de revenu. Dans le même sens, Ndoye et al. (2000) signalent que ces PFNL et particulièrement les produits d’arbres fruitiers locaux contribuent de manière significative au bien-être des populations rurales au Cameroun. De ce fait, ils constituent l’une des priorités des structures de recherche et organismes de développement parmi lesquels l’ICRAF (International Center for Research in Agroforestry). L’ICRAF, à travers ses divers axes de recherche, porte une attention particulière sur le marketing des arbres « qui travaillent », c'est-à-dire qui permettent d’assurer aux paysans des revenus considérables pour garantir leur bien-être et celui de leur famille. En 1997, une étude sous régionale réalisée au Cameroun, au Nigéria, au Gabon et au Ghana a conduit le centre de recherche à orienter ses travaux vers certains PFNL. C’est ainsi que, cinq espèces dites « prioritaires » ont été retenues, à savoir : Irvingia gabonensis (Andok), Dacryodes edulis (Safou), Chrysophyllum albidum, Garcinia kola (Cola) et Ricinodendron heudelotii (Njansang). Depuis lors, la recherche se poursuit sur ces spéculations dans le cadre régional (Tchoundjeu et al., 2006). 1.2. PROBLEMATIQUE L’économie du Cameroun repose essentiellement sur le secteur primaire (agriculture et exploitation forestière). Pendant plusieurs années, l’exploitation du bois et les cultures de rente à l’instar du cacaoyer et caféier ont eu une place prépondérante au sein des ménages tant en milieu rural qu’en milieu urbain. Ces ménages bénéficiaient des avantages liés à l’encadrement (subventions) que l’Etat apportait aux filières de rente, alors plus rémunératrices à cette époque. Ces filières (cacao et café) bien organisées et bien structurées parvenaient à faire vivre les producteurs. Avec la libéralisation du prix du cacao, l’augmentation du prix des intrants et le retrait de l’Etat (Alary, 1996), les populations se tournent vers l’exploitation des ressources disponibles dans leur environnement et auxquelles elles n’attachaient pas jusque là un grand intérêt. Ces
  • 18. 3 produits plus connus sous la dénomination de produits forestiers non ligneux (PFNL), revêtent une importance énorme sur les plans nutritionnel, médicinal et socio économique. La FAO (1999) définit les PFNL comme « des biens d'origine biologique autres que le bois, dérivés des forêts, des autres terres boisées, et des arbres hors forêts ». Les PFNL permettent aux populations en zones rurale et urbaine de diversifier leurs sources de revenus ; contribuant ainsi à assurer la sécurité alimentaire et à réduire leur niveau de pauvreté (Ndoye, 2005). Selon le même auteur, cette activité génère des emplois surtout pour les femmes et les minorités. Les PFNL, essentiellement collectés dans leur état naturel font l’objet d’un commerce aux niveaux local, régional et international. Sur le plan international, la valeur économique des PFNL issus du Cameroun est bien importante. Comme illustration, pour les PFNL, la France à elle seule importe environ 19,2 millions $ US (8,6 milliard de FCFA) ; avec une contribution de 83 333 $ US (37,5 millions de FCFA) pour le Njansang (Tabuna, 2000). Les marchés des PFNL dans la zone de forêts humides du Cameroun sont très dynamiques ; c'est-à-dire que leur rôle dans l’assemblage et la distribution des PFNL peut changer au cours d’une année, et même d’une année à l’autre. De plus, au cours d’une année il peut avoir plusieurs pics de l’offre d’un même produit ; situation qui affecte le comportement du marché et les stratégies des participants (Ndoye et al.1998). Une autre étude menée par Ndoye et al. (1995) sur les PFNL de la zone de forêt humide du Cameroun (Dacryodes edulis, Irvingia spp., Cola acuminata et Ricinodendron heudelotii) a révélé que la quantité de PFNL commercialisée représentait au moins 1,75 millions $ US dans la moitié des années 1990. Une étude similaire réalisée sur le marché de New-Bell à Douala a estimé le chiffre d’affaires des quantités échangées dans ce marché à 248 700 $ US (environ 108 millions de FCFA) en 1998 et 464 235 $US (203 millions de FCFA en 1999 pour le Ricinodendron heudelotii (Ngono et Ndoye, 2004). Ricinodendron heudelotii (Njansang) fait donc partie avec les amandes de Irvingia gabonensis (Andok) et les feuilles de Gnetum africanum (okok), des principaux PFNL les plus exploités et commercialisés voire, les plus exportés par les populations dans la région forestière du grand Sud Cameroun (Facheux et Tsafack, 2007). De nombreuses études s’attèlent à démontrer le potentiel des PFNL et certains organismes et projets comme l’ICRAF et la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC) s’intéressent au développement des produits forestiers non ligneux. En 2003, le projet
  • 19. 4 « Farmer Enterprise Development » a identifié les zones d’Akonolinga et d’Ayos dans la région du Centre comme des zones potentielles d’exploitation des graines de Njansang. L’un des résultats importants de ce projet est l’organisation des producteurs et le regroupement des commerçants dans le but de favoriser des actions collectives. Ainsi, les ventes groupées ont été organisées et un fonds de garantie a été mis en place, dans le but de créer une situation où les commerçants sont amenés vers le produit et font face à des paysans organisés au sein d’un groupe. Néanmoins, malgré cette importance et l’intérêt prononcé des organismes de développement du milieu rural pour développer les filières des PFNL, les questions relatives à la rentabilité de cette activité se posent. Plusieurs auteurs (Bikoué, 2004; Touna, 2005; Mbosso, 2007) ont relevé l’importance socio-économique de la filière. Njansang. Leurs études, notamment celle de Touna (2005), ont permis de connaître les circuits de commercialisation du Njansang. Mais jusqu’à présent, aucune étude n’a porté sur la rentabilité de cette filière pour les différents acteurs, afin de savoir quel est son potentiel réel. Dans une perspective de développement des PFNL, il importe donc de savoir ce qu’un acteur gagnerait à s’intégrer dans l’activité et ce qu’il y apporte concrètement en termes de temps et d’investissement. Cette étude est une contribution à la détermination de la rentabilité de la filière Njansang. Il s’agit pour nous d’avoir une meilleure compréhension du fonctionnement de la filière et d’évaluer les coûts supportés par chacun des acteurs de la filière et les bénéfices que chacun d’eux perçoit. En d’autres termes, La filière Njansang est-elle rentable et quelles sont les contraintes de son développement ? Pour répondre à cette question principale de recherche, l’étude tentera de répondre aux questionnements suivants: 1. comment fonctionne la filière Njansang? 2. quels sont les coûts engagés par chacun des acteurs de cette filière? 3. quels sont les revenus obtenus par chacun des acteurs de la filière? 4. quelles sont les difficultés rencontrées par ces acteurs ? 1.3. OBJECTIFS DE L’ETUDE
  • 20. 5 1.3.1. Objectif Principal L’objectif principal de cette étude est d’analyser le fonctionnement et d’estimer la rentabilité de la filière Njansang. 1.3.2. Objectifs spécifiques De manière spécifique, l’étude envisage la réalisation des objectifs suivants: 1. faire la caractérisation socio-économique des acteurs ; 2. analyser le fonctionnement de la filière ; 3. évaluer les coûts supportés par chacun des acteurs au sein de la filière ; 4. estimer les marges bénéficiaires de chaque acteur ; 5. déterminer les contraintes des acteurs de la filière. 1.4. IMPORTANCE DE L’ETUDE L’ICRAF depuis près de 6 ans a entrepris des activités au sein de la filière Njansang en vue d’améliorer les capacités des producteurs et de leur permettre d’augmenter significativement leurs revenus. Une démarche diagnostic basée sur l’approche filière pourrait apporter un appui à l’émergence de la filière des PFNL en général et du Njansang en particulier. Le but recherché ici est double : accéder à une meilleure visibilité de la filière et améliorer l’accès au marché pour les petits exploitants. Cette étude va permettre de maîtriser le marché afin de faciliter aux paysans l’obtention des meilleurs revenus de la vente des produits issus des arbres fruitiers locaux. Elle permettra également de savoir quelles sont les opportunités de marché qui peuvent être exploitées. L’étude permettra enfin de renseigner les acteurs sur la répartition des marges au sein de la filière. 1.5. ORGANISATION DU MEMOIRE Le présent document est structuré en cinq chapitres à savoir : • le chapitre introductif présente le contexte de l’étude, sa problématique, ses objectifs et son importance;
  • 21. 6 • le chapitre 2 est consacré à la revue de la littérature relative, au sujet traité, à la clarification des concepts et la présentation du cadre théorique dans lequel s’insère l’étude ; • le chapitre 3 présente la méthodologie utilisée pour la collecte et l’analyse des données nécessaires à la réalisation des objectifs fixés et les limites méthodologiques de cette étude; • le chapitre 4 quant à lui présente les résultats obtenus, ainsi que les différentes interprétations et discussions suscitées par ces résultats ; • le chapitre 5 présente les conclusions relatives à l’étude et propose quelques recommandations.
  • 22. 7 CHAPITRE 2 : CLARIFICATION CONCEPTUELLE, CADRE THEORIQUE ET REVUE DE LA LITTERATURE Ce chapitre traite de la clarification conceptuelle, du cadre théorique et de la revue de la littérature. 2.1. CLARIFICATION CONCEPTUELLE Il apparaît important dans ce chapitre de procéder à la définition de quelques concepts clés qui aideront à la compréhension du sujet traité. 2.1.1. Fonctionnement Selon Faivre-Dupaigre et al. (2002), l’analyse du fonctionnement de la filière cherche à répondre aux questions suivantes: • comment se réalise la production? • comment sont organisés les échanges : flux de produits, de monnaie, d’informations, organisation des marchés? • comment se fixent les prix? • quelles sont les relations entre les acteurs, les rapports de force, les stratégies des différents groupes? Cette analyse est particulièrement importante. En effet, Tiekwa (2006), en parlant de la filière bovine au nord Cameroun, souligne que l’analyse du fonctionnement de la filière est nécessaire pour comprendre la formation de l’offre, identifier les éventuels goulots d’étranglement et les voies d’accompagnement. Cela permettrait de faciliter l’accessibilité et la disponibilité des produits aux populations. Dans cette étude le fonctionnement sera perçu à travers les questions suivantes : quels sont les acteurs de la filière? Que font-ils à chaque niveau de la filière ? Quelles sont les interrelations entre ces acteurs ? 2.1.2. Rentabilité La rentabilité est le rapport entre un revenu obtenu ou prévu et les ressources employées pour l'obtenir. La notion de rentabilité s'applique notamment aux entreprises mais aussi à
  • 23. 8 tout autre investissement1. C’est la capacité d’un capital à procurer des revenus, soit par placement (dans une logique strictement financière), soit par un investissement (en participant à un système productif dont on attend un bénéfice2. La rentabilité peut être analysée dans une logique financière (mesurable par le ratio résultat net/capitaux propres), économique (mesurable par le ratio excédent brut d´exploitation/actif économique), commerciale (mesurable par le ratio résultat d´exploitation/chiffre d´affaires hors taxe), etc. Dans le cas de cette étude, la rentabilité sera perçue à travers les coûts et les marges des acteurs 2.1.3. Filière De nombreux auteurs ont apporté des définitions au concept de filière qui apparaît sous plusieurs dénominations. Ces appellations sont le fruit des langues francophones et anglosaxones. C’est ainsi qu’on parle par exemple de « value chain », « market chain » pour faire référence à la notion de filière. La chaîne de valeur, de l’anglais « value chain », selon Kaplinsky et Morris (2001) : « décrit une large gamme d’activités qui sont nécessaires pour amener un produit ou un service de sa conception, en passant par les différentes phases de production, jusqu’au consommateur final ». Pour Dugue et al. (2006), « la filière est un moyen abstrait de se représenter les différentes étapes suivies par un produit donné du stade de la production au stade de la consommation, en passant par la transformation, le transport, la commercialisation ». Ces mêmes auteurs la définissent comme l’ensemble des agents économiques qui contribuent directement à la production puis à la transformation et à l’acheminement jusqu’au marché de réalisation d’un même produit. La filière est donc caractérisée premièrement par un produit, deuxièmement par une suite d’opérations techniques (production, décorticage, transport, stockage, manutentions diverses, transformation pour l’alimentation ou l’industrie), d’opérateurs (producteurs, fournisseurs d’intrants et de crédit, collecteurs, commerçants grossistes, transporteurs, détaillants, industriels, restaurateurs, cuisinières, ménagères) et d’échanges du produit 1 fr.wikipedia.org/wiki/Rentabilité 2 http://www.jobintree.com/dictionnaire/definition-rentabilite-223.html
  • 24. 9 (passation de marchés, arrangements, accords, contrats entre ces différents opérateurs permettant d’échanger le produit avec une contrepartie monétaire ou en nature (travail, avance d’aliment pour la soudure, engrais, etc.). La filière est enfin caractérisée par un territoire national, parfois régional, correspondant généralement aux zones de production et de commercialisation du produit au sein d’un pays. (Dugue et al., 2006). Dans cette étude, nous allons considérer la filière comme une suite d’opérations par laquelle passe le Njansang, de sa zone de production (avec toutes les étapes de la récolte) jusqu’aux différents marchés de consommation. 2.1.4. Acteurs En économie, les individus ou les groupes d’individus qui interviennent dans la production, l’échange, la transformation ou la consommation de produits sont appelés agents. Certains auteurs parlent aussi d’acteurs économiques (Duteurtre et al. 2000). Plusieurs catégories d’acteurs peuvent intervenir dans une filière et y apporter des contributions aussi différentes les unes des autres. Il peut y avoir des acteurs directs qui sont propriétaires du produit à un moment donné dans la chaîne, ce sont les producteurs et les commerçants ; les acteurs indirects qui interviennent dans le processus de production en tant que prestataires de service ou sources de financement ; les acteurs d’appui qui fournissent les accompagnements techniques aux opérateurs des filières en matière de formation, de conseil, d’information... et l’Etat. (Dugue et al., 2006). Dans le cadre de cette étude, la notion d’acteurs va se limiter aux acteurs directs. Ces derniers sont constitués des paysans qui s’occupent directement de la récolte et des commerçants qui disposent du Njansang à chaque étape de la chaîne de commercialisation. 2.1.5. Marché Duteurtre et al. (2000) définissent le marché comme un emplacement où se tient à intervalles plus ou moins réguliers une réunion d’acheteurs et de vendeurs échangeant des marchandises. Ces auteurs soulignent également qu’en économie, le marché désigne le lieu de rencontre (éventuellement abstrait) où l’offre rencontre la demande des acheteurs qui s’ajustent à un certain prix. Ces auteurs révèlent également que le marché est le lieu de confrontation des offreurs et des demandeurs d’un bien, service ou facteur
  • 25. 10 de production parfaitement identifié, aboutissant à la formation d’un prix, et à la détermination du volume échangé. Dans ce travail, le marché sera considéré comme le lieu où les acheteurs et les vendeurs se rencontrent pour échanger le Njansang moyennant une contre partie qui est l’argent. 2.2. CADRE THEORIQUE Cette étude sur l’analyse de la filière Njansang repose essentiellement sur deux approches théoriques : l’approche filière et la théorie de l’organisation des marchés (le modèle Structure-Conduite-Performance). L’approche filière utilisée dans cette étude est basée sur les travaux de Duteurtre et al. (2000). C’est une approche relativement récente dans l’étude économique. Elle est apparue dans la deuxième moitié des années 70s dans les milieux d’économie agricole. Initialement, elle était utilisée en France pour traiter des problèmes d’économie industrielle. Ce concept d’analyse de filière a été transposé dans le domaine agricole, puis aux projets d’aide aux pays en développement. (Terpend, 1997). 2.2.1. L’Approche Filière L’approche filière est une méthode d’analyse technique et économique des circuits commerciaux. Elle permet de mieux comprendre les stratégies des acteurs, les mécanismes de structuration des prix, d’identifier et de caractériser les contraintes liées au commerce d’un produit, afin de concevoir des actions pour lever ces contraintes (Duteurtre et al., 2000). Malassis et Ghersi (1992) notent que la filière se rapporte non seulement aux mécanismes d’ajustement des flux des facteurs et des produits, mais également à l’ensemble des agents qui concourent à la formation et au transfert des produits jusqu’au consommateur final. L’approche globale de l’analyse des filières proposée par Duteurtre et al. (2000) s’articule autour des points suivants: • la délimitation de la filière qui consiste à définir l’objet d’étude et à en tracer les principaux contours ;
  • 26. 11 • la typologie des acteurs qui a pour objectif de comprendre les stratégies des différents types d’acteurs de la filière ; • l’analyse comptable qui étudie les différents niveaux de prix dans la filière, ainsi que les marges et les profits des acteurs commerciaux aux différents échelons des circuits. L’analyse comptable de la filière comprend l’étude des prix des produits, des coûts dans la filière, des comptes des agents et des comptes de la filière. • l’analyse de l’organisation de la filière qui essaie de comprendre les relations entre acteurs et les règles qui régissent ces relations. Le tableau 1 ci-après illustre les méthodes d’analyse des filières. Tableau 1: Les méthodes d'analyse des filières Phases Objectifs Méthode de collecte de l’information 1. Délimitation de la filière • Identification des acteurs • Bibliographie et des fonctions • Enquêtes préliminaires • Estimation des prix et des (entretiens ouverts) quantités • Construction du graphe de la filière • Construction d’une carte des flux 2. Typologie des acteurs • Analyse des stratégies • Enquêtes systématiques auprès d’un échantillon d’acteurs 3. Analyse comptable • Analyse des revenus et • Relevés des prix sur les des marges ; répartition de marchés la valeur ajouté et de • Etudes des comptabilités l’accumulation de capital d’acteurs 4. Analyse de l’organisation • Compréhension des • Histoire de vie relations entre acteurs et • Entretiens ouverts auprès des règles qui régissent des personnes ressources ces relations Source : Duteurtre et al. (2000) La présente étude se propose de mettre principalement l’accent sur la délimitation de la filière et l’analyse comptable.
  • 27. 12 2.2.1.1. La délimitation de la filière Gassu (2002) relève que délimiter la filière que l’on souhaite étudier revient à définir le(s) produit(s) retenu(s), à déterminer sur le plan vertical (de la production à la consommation) et horizontal (système de production, de commercialisation et de consommation) l’étendue de la filière et préciser les espaces géographiques et temporels sur lesquels la filière doit être étudiée. La délimitation de la filière va donc nécessiter l’identification des zones de production et des lieux où se réalise la commercialisation. Dans cette étude, la délimitation de la filière permet d’identifier les acteurs et leurs fonctions, de construire le graphe de la filière pour la zone d’étude concernée. 2.2.1.2. L’analyse comptable L’analyse comptable de la filière comprend l’étude des prix des produits, des coûts dans la filière, des comptes des agents et des comptes de la filière (Duteurtre et al., 2000). Selon ces mêmes auteurs, l’étude des comptes des acteurs permet d’aborder les niveaux de rentabilité des diverses activités liés au savoir-faire, aux techniques utilisées et aux niveaux de prix, mais aussi aux revenus complémentaires obtenus dans d’autres activités que celle qui concerne la filière étudiée. En effet, les comptes de la filière permettent de suggérer des voies de diminution du prix final au consommateur, d’évaluer la distribution des revenus dans la filière et l’importance de la valeur ajoutée au plan national. Pour cela, on étudie la formation des prix, des coûts et des marges aux différents niveaux de la filière. Ils concluent finalement qu’à travers cette analyse, l’étude de la répartition des excédents aux différents échelons de la filière permet de connaitre les principaux lieux d’accumulation de capital et de création de richesse. Dans le cadre de cette étude, l’analyse comptable s’attarde sur la détermination des coûts et des marges de commercialisation des acteurs de la filière Njansang. Ces marges se calculent à partir des prix pratiqués par chacun des acteurs et des différentes charges implicites et explicites supportées par ceux-ci. MBC = PV-PA MNC = MBC-CTC PA = Prix d’achat PV = Prix de vente
  • 28. 13 MBC = Marge brute de commercialisation MNC = Marge nette de commercialisation CTC = Coûts totaux de commercialisation 2.2.2. L’approche Structure-Conduite-Performance Plusieurs auteurs (Bain, 1959; Faure, 1991; Montigaud, 1992 ; Aube, 1994) ont proposé l’approche structure-conduite-performance comme modèle d’analyse du marché pour un produit ou un service donné. D’après Vincent (1995), l’approche structure-conduite- performance part du principe que la finalisation de tout système industriel est basée sur sa performance à fournir des produits et des services. Cette performance dépend du comportement des opérateurs du secteur (en terme de prix, de stratégie produits, de recherche, d’investissements etc.). La conduite du marché est à son tour liée à sa structure (c'est-à-dire le nombre d’opérateurs, la différenciation, les barrières à l’entrée, la structure des coûts…). Enfin, elle est déterminée par les conditions de base de l’offre et de la demande. 2.2.2.1. La structure du marché Bain (1959) repris par Pomeroy et Trinidad (1998) définit la structure du marché comme les caractéristiques organisationnelles susceptibles d’influencer la nature de la compétition et le mode de fixation des prix. Pour Ongla et Davis (1979), elle se rapporte à la dimension physique du système de commercialisation. Elle fait spécifiquement référence au degré de concentration du marché (c'est-à-dire le nombre de firmes et/ou de plantes dans le marché et leur taille ou d’autres mesures de concentration), le degré de différentiation et les conditions d’entrée dans le marché. Pomeroy et Trinidad (1998) affirment que la structure du marché (l’environnement) conditionne le déroulement du marché (le comportement des agents économiques dans cet environnement), ce qui en fixe aussi le niveau de performance (satisfaire les normes ou standards de référence du bien-être social). Pour Pomeroy et Trinidad (1998), la structure du marché est constituée des éléments suivants : la concentration des acheteurs ou vendeurs, la différentiation des produits ou services et les barrières à l’entrée. Toutes ces définitions de la structure de marché conduisent à la différentiation des marchés. Ce qui conduit Duteurtre et al. (2000) à penser que les marchés des différents produits ne se ressemblent pas. Sur
  • 29. 14 certains marchés, le nombre d’acheteurs et de vendeurs est très important, sur d’autres, il n’y a que quelques vendeurs. On définit différents types de marchés suivant le nombre de vendeurs et d’acheteurs. Le tableau 2 donne un aperçu des différents types de marché. Ces différences dans la structure du marché induisent des comportements économiques extrêmement différents. Tableau 2 : Les structures du marché et leurs caractéristiques Demande Offre Un vendeur Quelques vendeurs Nombreux vendeurs Un acheteur / / Monopsone Quelques acheteurs / / Oligopsone Nombreux acheteurs Monopole Oligopole Concurrence Source : Adapté de Duteurtre et al. (2000) Les normes à travers lesquels la structure du marché peut être analysée sont : • le nombre de commerçant doit être assez grand pour favoriser la compétition ; • la taille de l’entreprise est assez petite telle qu’un seul vendeur ne peut pas influencer le rendement ; • l’homogénéité du produit ; • l’absence de barrières à l’entrée et à la sortie ; • une connaissance parfaite de l’information ; • la sensibilité des prix par rapport à la qualité. 2.2.2.2. La conduite du marché D’après Ongla et Davis (1979), la conduite du marché, se rapporte au mode de comportement des acteurs dans l’ajustement et l’adaptation au marché. Elle est identifiée par les principes, les méthodes et les actions employées par une entreprise pour établir les prix d’un produit (individuellement ou de manière collective), et par les mécanismes d’interaction ou de coordination des politiques compétitives des vendeurs. Selon ces mêmes auteurs, la conduite du marché peut être approchée sous plusieurs angles : les pratiques de l’offre, la communication et l’association entre les différents agents du système de commercialisation. La conduite du marché est analysée à travers les normes suivantes :
  • 30. 15 • les firmes ou les entreprises doivent agir de manière indépendante (absence de collusion). • il ne doit pas exister de tactiques déloyales. • il ne doit pas exister de protection pour des fournisseurs ou des clients inefficaces. 2.2.2.3.La performance du marché Mendoza (1998) souligne qu’il n’y a pas de terme lié à la commercialisation agricole plus mal compris que le concept de marges de commercialisation. Une marge importante de commercialisation peut déboucher sur un profit limité ou nul, voire même une perte pour le vendeur concerné. Tout dépend des coûts de commercialisation ainsi que du prix d’achat et du prix de vente. Il relève que les notions de marges de commercialisation et de marge bénéficiaire du commerçant font très souvent l’objet de confusion. La marge de commercialisation mesure la part du prix de vente final qui est captée par un agent particulier de la chaîne commercialisation. La performance peut être analysée à travers les mesures suivantes : • l’inexistence de dépenses excessives pour la publicité • les profits doivent être suffisants pour rémunérer les investissements, l’efficacité et l’innovation • les niveaux de revenu et la qualité doivent correspondre à la demande des consommateurs • les vendeurs qui servent le mieux les clients veulent être récompensés • les prix ne doivent pas induire une instabilité cyclique • CM=RM (CM=coût marginal, RM=revenu marginal) 2.2.2.4. Critique du paradigme Structure-Conduite-Performance L’une des principales critiques de ce modèle est qu’il est statique et tend à ignorer les effets dynamiques des coûts de transaction des produits échangés. Ce dynamisme suppose qu’il y a une interaction entre les trois concepts, en déviation du modèle de concurrence pure et parfaite. Or les conditions de concurrence pure et parfaite sont rarement réunies et les acteurs ont la liberté de changer leurs comportements. Malgré cette critique, ce modèle sera utilisé dans cette étude.
  • 31. 16 2.3. REVUE DE LA LITTERATURE Cette partie passe en revue les contours de la littérature qui se rapproche à cette étude. Elle présente traite des PFNL et de leur importance. Elle aborde également la commercialisation des PFNL, les utilisations du Ricinodendron heudelotii et les techniques de récolte. 2.3.1. Les produits forestiers non ligneux et leur importance Dans la plupart des pays africains, les produits forestiers non ligneux jouent un rôle prépondérant dans la vie de la population car ils fournissent des produits-clés de subsistance et de revenu (Sven Walter, 2001). Ils sont considérés comme une source alimentaire directe et facilitent la consommation des autres aliments. Les revenus tirés de leurs ventes permettent l’acquisition d’autres produits alimentaires et non alimentaires nécessaires pour la « survie » du ménage à l’exemple du pétrole, du savon et du sel (Manirakiza, 2007). La vente des fruits/condiments d'Irvingia spp.(Andock), R. heudelotti (Njansang) et Afrostyrax lepidophyllus (oignon de campagne) représente entre 25 et 50% des revenus totaux pour les femmes, dans tous les villages à l'intérieur et aux alentours du Parc National de Korup (Amadi, 1993). Au Cameroun, ils sont utilisés pour satisfaire les besoins de subsistance pour l'alimentation, la pharmacopée traditionnelle, l'artisanat, l'ornement et les pratiques religieuses ou socioculturelles (FAO, 2006). Les PFNL peuvent être consommés après cuisson ou à l'état brut comme certains fruits. Les parties des plantes consommées sont les fruits, racines, feuilles, écorces, rhizomes, méristèmes apicaux, exsudats les bourgeons et les sèves (Noubissié et al., 2008). 2.3.2. La commercialisation des produits forestiers non ligneux D’après Ruiz Pérez et al. (1999), les PFNL dans la zone de forêt humide du Cameroun tendent à être commercialisés par des vendeurs spécialisés qui opèrent sur une base journalière ou hebdomadaire dans des marchés organisés autour des « Bayam-sellam » (en majorité des femmes) ; ces marchés étant sujets à un certain nombre de règlements et de taxes municipales. Ces marchés sont généralement périodiques. Ruiz Pérez et al. (2002) attribuent cette périodicité du marché des PFNL à leur taille et à leur emplacement. Guy (1998) nous fait observer qu’au Cameroun, les femmes sont engagées
  • 32. 17 dans la vente au détail tandis que les hommes tendent à dominer les marchés de gros et particulièrement le secteur des exportations des produits forestiers. Ruiz Pérez et al. (2002) ont évalué en 1999, le marché Camerounais de quatre PFNL importants (Irvingia. spp., Cola acuminata, Garcinia lucida, Garcinia kola) et ont pu révéler que ces marchés sont très instables. Cette instabilité des quantités vendues ainsi que des prix serait causée, selon Sven Walter (2001), par la fluctuation de la production et l'incertitude de l'approvisionnement qui sont soumis à la pression due aux récoltes, aux sécheresses et aux autres changements climatiques qui influencent la période de floraison et fructification. Cependant Nnah (1999) fait observer que la fixation des prix dans les marchés n’obéit à aucune réglementation ; il est fonction de la situation générale du marché, elle-même tributaire du libre jeu entre l’offre et la demande. Il mentionne également que d’autres facteurs tels que le coût du transport, la qualité du produit, les divers coûts induits (taxes, manutention, stockage etc.) et la contenance des mesurettes (boîtes, verres, seaux, sacs) influencent le prix pratiqué sur le marché. 2.3.2.1. Les acteurs du système de commercialisation des PFNL En dehors du paysan à la base du système de commercialisation, il a été identifié quatre catégories d’intermédiaires plus connus sous le vocable de « Bayam sellam » qui achètent et revendent les PFNL (Facheux et Tsafack, 2007). Il s’agit : • des collecteurs qui sillonnent les villages à pied ou en moto suivant l’approche du porte à porte pour acheter les PFNL et les transférer dans les marchés urbains ; • des grossistes, établis dans les marchés urbains et dont les transactions s’opèrent en sacs ; • les exportateurs ou importateurs qui vendent ou achètent dans les marchés frontaliers ou ceux des pays voisins ; • des détaillants qui vendent aux consommateurs suivant des mesures très petites (verre, boîtes, tas, etc.) dans les marchés urbains de consommation. 2.3.2.2. Le commerce du Njansang Dans une étude menée par Mapongmetsem et Tchiegang (1996), il ressort que la valeur commerciale de R. heudelotii ne varie pas seulement avec la saison, mais aussi la disponibilité et la demande du produit. Au Cameroun, les marchés de R. heudelotii sont concentrés aux environs des grands centres urbains. Les grossistes achètent dans les
  • 33. 18 marchés locaux et dans les villages et revendent dans les grands centres urbains et à l’export (Laird et al., 1997). Mezogue et al. (2006) rapportent que les graines de Njansang sont vendues dans tous les marchés et tout au long de l’année dans les grands marchés situés dans le littoral (New-bell) et dans le centre (Mokolo et Mfoundi). Selon la même source, les prix varient en fonction des marchés, des saisons de l’année et de la demande. Le Njansang se vend en tas, dans les verres ou dans les boites de Nestlé de 397 grammes. Les amandes sèches de R. heudelotii peuvent se conserver pendant deux ans, ce qui permet de les stocker et de les vendre durant toute l’année dans les marchés urbains (Vivien et Faure, 1996 ; Laird, 1997). Cette caractéristique constitue un atout majeur pour les acteurs. Selon Plenderleith (2004), l’extraction et le séchage des amandes de Njansang sont consommatrices en temps pour les femmes et le prix qu’elles reçoivent en contre partie, lorsqu’elles vendent leur produit aux commerçants ou dans les marchés locaux, ne reflètent même pas la valeur du travail entrepris. En 2006, les quantités offertes par les ménages dans la zone d’Akonolinga ont été estimées : 127 ménages ont fournit 11 570 boîtes (3.403 kg) à la suite de ventes groupées organisées dans le cadre du projet FED, soit une moyenne de 91 boîtes (26,8 kg) par paysan (Facheux et Tsafack, 2007). 2.3.3. Utilisation de Ricinodendron heudelotii (Baill.) Pierre ex Pax. Ricinodendron heudelotii est un arbre de la famille des Euphorbiaceae qui possède diverses utilisations. Mezogue et Julve (2006) ont donné quelques utilisations du Njansang. Les fruits sont très importants car ils fournissent des graines oléagineuses riches en valeurs énergétiques, lipides, glucides, protéines et calcium. Fondoun et al. (1999) révèlent que les amandes possèdent entre 49,25% et 63,18% d’huile. La poudre des graines est utilisée pour épaissir et améliorer le goût des sauces. Les graines peuvent être consommées directement après l’extraction et produisent une huile consommée directement et utilisée en pharmacie. Les noyaux non concassés sont utilisés pour jouer au songho ou awalé et comme sonnette lorsqu’elles sont dans un bocal à percussions. Le bois est utilisé en petite menuiserie pour fabriquer les ustensiles de cuisine ou des instruments de musique traditionnelle. L’écorce des racines, du fût et des branches est utilisée en médecine traditionnelle. L’écorce est utilisée au Sud Cameroun pour traiter les maladies telles que la fièvre jaune, l’anémie, les maladies de la peau, le paludisme, le mal
  • 34. 19 d’estomac, les maux de tête, les maux de dents, les vers. Elle facilite l’accouchement et est également utilisée comme aphrodisiaque (Mollet et al., 1998 ; Fondoun et al., 1999). 2.3.4. Technique de récolte des fruits et procédé d’obtention des amandes Plenderleith (2004) mentionne que l’obtention des amandes, qui est réalisée par les femmes, est un travail extrêmement intensif en main d’œuvre. Plusieurs étapes (du ramassage des fruits jusqu’au concassage) sont nécessaires à l’obtention des amandes. Ce procédé est quelque peu différent d’une zone à l’autre ; surtout en ce qui concerne l’extraction de la pulpe et le lavage. Les étapes de récolte ont été décrites par Mbosso (2007) à partir des travaux réalisés dans les villages Bondi et Ekpwassong. La première étape qui est l’assemblage des fruits, consiste à les réunir en tas. Ces tas se font dans un endroit bien choisi sous l’arbre, ou généralement non loin de l’arbre. Après l’assemblage, les tas sont immédiatement couverts avec les feuilles de bananier plantain. Ceci permet de faciliter la décomposition de la pulpe des fruits. Après une bonne décomposition, suit le nettoyage et le lavage des graines. Le nettoyage des graines consiste à séparer la pulpe décomposée de la graine. Le lavage des graines quand à lui consiste à éliminer tous les déchets de la pulpe décomposée afin d’obtenir des graines bien propres. Après avoir nettoyé les graines, on peut les mettre dans un sac, qu’on attache et place dans une rivière. Après 7 ou 14 jours, les graines deviennent bien propres. L’étape suivante est la cuisson des graines qui requiert du bois et de l’eau. La cuisson consiste à faire bouillir les graines afin de faciliter leur fissuration. La fissure permet de faciliter l’extraction des amandes. La dernière étape consiste à sécher les amandes. Deux procédés de cuisson ont été décrits par Mbosso (2007). Le premier procédé se fait en deux fois et le même jour. Ici, lorsque les graines sont bien propres, elles sont introduites dans une marmite et on les fait cuire jusqu'à ébullition (premier tour). On laisse refroidir entièrement. Ensuite, on fait bouillir l’eau dans une marmite. Lorsque l’eau bout à 100°C, on y verse les graines bien refroidies (deuxième tour). On laisse un grand feu, et les graines se fissurent en faisant un bruit dans la marmite. Le deuxième procédé quant à lui se fait en deux fois et en deux journées. Dans ce cas, lorsque les graines sont bien propres, on les met dans une marmite et les fait cuire jusqu'à ébullition (premier tour). On laisse la marmite sur un feu très doux pendant toute la nuit. Le
  • 35. 20 lendemain, on fait bouillir l’eau dans une autre marmite. On y verse les graines sous un grand feu (deuxième tour), et elles se fissurent en faisant un bruit dans la marmite.
  • 36. 21 CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE 3.1.PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE Les données sur lesquelles la présente étude est basée ont été collectées dans deux villages pilotes de l’ICRAF (Ekpwassong et Nkoloboudou) située dans la province du Centre, plus précisément dans le département du Nyong et Mfoumou et dans la localité de Sa’a dans le département de la Lékié ; où l’ICRAF n’intervient pas. Etant donné que nous avons mené une étude de filière, cette étude s’est étendue sur les marchés d’Akonolinga, d’Ayos, de Sa’a, dans deux marchés de Yaoundé (Mokolo et Mfoundi) et dans les deux principaux marchés de Douala (le marché central et celui de New-bell). La figure 1 ci-dessous présente les sites de l’étude. Marchés Zones de production Figure 1: Carte de localisation de la zone d’étude Source : http://www.hl-turquais.info/resources/_wsb_745x1073_Carte_admin_Cameroun.JPG
  • 37. 22 3.1.1. Sa’a dans le département de la Lékié La consultation de quelques rapports d’activités de la Délégation d’Arrondissement et du Développement Rural de Sa’a (Eyebe, 2001 ; Mvondo, 2004 ; Okono, 2008) nous a permis de faire une brève description de cet arrondissement. 3.1.1.1. Situation géographique L’arrondissement Sa’a est situé à 80 km au Nord-Est de Yaoundé. Il est limité au Nord par le fleuve Sanaga, à l’Est par l’arrondissement d’Obala, à l’Ouest par Batchenga et au Sud par l’arrondissement d’Ebebda. 3.1.1.2. Climat et végétation La zone de Sa’a présente une végétation de savane et de forêt secondaire ; le climat est de type équatorial. La végétation fait partie du domaine Congo-guinéen de la forêt semi caducifoliée à Sterculiaceae et Ulmaceae, dégradée par les cultures vivrières et industrielles colonisatrices. La température varie entre 24°C et 35°C, avec des précipitations d’une hauteur allant de 1800 à 2000 mm par an. 3.1.1.3. Sols et Relief Les sols sont ferralitiques et rocailleux sur les collines avec une texture variant de sablo- argileux à argilo-sableux et une texture lourde dans les bas-fonds. Le relief est accidenté et pluriforme. 3.1.2. Ekpwassong et Nkoloboudou dans le département du Nyong et Mfoumou 3.1.2.1. Situation géographique L’arrondissement d’Akonolinga est situé à environ 120 km au sud-ouest de Yaoundé et se trouve à 3°45’ de latitude Nord et 12°15’ de longitude Est (Tchatchoua, 2007). Les villages Ekpwassong et Nkoloboudou sont situés respectivement à 102 km et 75 km d’Akonolinga.
  • 38. 23 3.1.2.2. Relief et hydrographie Cette partie est développée à partir des travaux de Tchatchoua. (2007). Akonolinga est situé sur le plateau qui occupe la majeure partie du Cameroun méridional. L’altitude moyenne varie entre 600 m et 700 m, avec des sommets pouvant parfois atteindre 800 m. Le soubassement de la surface inférieure est d’âge précambrien et se compose essentiellement de roches cristallines (granites, gneiss, micaschistes), qui ont subit un aplanissement très poussé, responsable d’un relief peu marqué. Au sud du fleuve Nyong, le modelé de collines fait place à des plateaux bas qui dominent les fonds des vallées de 40 à 50 m. Les interfluves ont des sommets allongés et légèrement ondulés, parfois surmontés de collines basses. Cette zone correspond à la partie centrale du plateau méridional. Le Nyong y déploie ses méandres au milieu d’une vaste vallée marécageuse. Le fleuve Nyong a un bassin versant beaucoup moins étendu que celui de la Sanaga. Ce bassin s’étend sur environ 70 km, mais il peut atteindre 120 km au sud de Mbalmayo. Au niveau d’Akonolinga, le cours d’eau est sinueux et dépasse parfois une centaine de mètres de largeur. En aval d’Akonolinga, le couloir marécageux tend à se rétrécir pour disparaître peu avant le confluent du Mfoumou. Entre Ayos et Akonolinga, la pente est faible. Elle est de l’ordre de 3 m pour 61 km. 3.1.2.3. Climat et végétation Situé dans la zone forestière à pluviométrie bimodale, le climat d’Akonolinga est de type guinéen, avec des températures de 25°C et une pluviométrie moyenne de 1500-2000 mm par an (Ambassa Kiki, 2000). Akonolinga appartient au domaine de la forêt dense humide semi-caducifoliée Guinéo-Congolaise. La durée de la saison sèche de Juillet- Août diminue très vite quand on remonte vers le Nord : l’étiage correspondant est donc moins important. La saison sèche dure beaucoup plus longtemps au détriment de la grande saison des pluies. Les périodes de crue sont irrégulières. Sur les grands bassins, elles commencent en mars-avril et sont moins fortes en novembre. Il est peuplé par trois domaines de végétation à savoir : le domaine à faciès de dégradation prononcée de divers types de forêts mixtes, semi-caducifoliées et toujours verte, les recrus forestiers et les raphiales à Raphia mombuttorum (Letouzey, 1985 cité par Bidzanga et Ava, 2006). La végétation est composée de forêts denses semi-décidues et sempervirentes dominées par des Sterculiaceae et des Ulmaceae, et des forêts secondaires.
  • 39. 24 3.2. POPULATION DE L’ETUDE ET ECHANTILLONAGE 3.2.1. Population de l’étude La population de cette étude est constituée de tous les acteurs directs (paysans et commerçants) qui s’occupent de la récolte et de l’acheminement du Njansang jusqu’au consommateur final. Pour conduire la présente étude, nous avons pu cibler des récolteurs dans les zones de production mentionnées dans la présentation de la zone d’étude. De l’amont vers l’aval, les commerçants engagés dans l’approvisionnement et la distribution ont également constitué l’une des cibles de cette étude. Ainsi nous avons interrogé : • les paysans récolteurs des localités rurales d’Ekpwassong et de Nkoloboudou (département du Nyong et Mfoumou), et de Sa’a (département de la Lékié); • les collecteurs des villages qui assurent la collecte des produits dans les villages situés aux alentours et qui sont en relation directe ou non avec les super-grossistes et les grossistes des marchés urbains ; • des Bayam-sellam qui sont spécialisés dans la vente en gros ou en détail. 3.2.2. Choix des zones de production et des producteurs Les zones de Kumba, Manfé, Sa’a, Bafia, Ngoro et Akonolinga figurent parmi les plus grandes zones de production du Njansang au Cameroun (Facheux et Tsafack, 2007). Le choix s’est porté sur la zone de production d’Akonolinga, car elle est l’une des zones d’intervention du projet Farmer Enterprise Development (FED) piloté par l’ICRAF. Par contre, la zone de Sa’a a été choisie parce qu’elle constitue une zone de production dans laquelle il n’y a pas eu d’intervention du projet. En plus du fait qu’elle est plus accessible que la zone d’Akonolinga, elle contribue également à l’approvisionnement des marchés choisis dans le cadre de cette étude. Dans la zone d’Akonolinga, les villages Ekpwassong et Nkoloboudou ont été choisis parce qu’ils constituent deux des quatre sites pilotes dans lesquels les travaux de développement de la filière Njansang ont été initiés par l’ICRAF. Le choix des villages à Sa’a s’est fait grâce à la collaboration des agents de la Délégation d’Arrondissement d’Agriculture et du Développement Rural de Sa’a. Ainsi quatre villages (Mbassila, Nkol Ebassimbi, Nlozock, Nkol Ayos) ont été choisis pour un total de 20 paysans-récolteurs ; soit 5 par village. Dans la suite du travail, ces 4 derniers
  • 40. 25 villages seront regroupés sous un seul. Nous parlerons alors de la localité de Sa’a plutôt que de les citer. Le choix des paysans récolteurs à Ekpwassong, Nkoloboudou et Sa’a s’est fait de manière aléatoire à partir d’une liste des membres des associations « fac si obe » et « Tee bidzeng Njansang » avec un taux d’échantillonnage de 33,8%, 39,6% et 30,3% respectivement. A Sa’a la liste des récolteurs a été obtenue par effet boule de neige. Le tableau 3 donne la répartition du nombre d’enquêtés dans les trois localités choisies. Tableau 3: Répartition des paysans/récolteurs par localité Localités Nombre d’acteurs Nombres de Taux dénombrés personnes enquêtés d’échantillonnage Ekpwassong 62 21 33,8 Nkoloboudou 48 19 39,6 Sa'a 66 20 30,3 Total 176 60 / 3.2.3. Choix des marchés et des commerçants Touna (2005), Mbosso (2007) et Manirakiza (2007) nous ont permis d’observer que les principaux marchés du Njansang sont les marchés de Mfoundi, Mvog Mbi et Mokolo à Yaoundé et le marché de New-bell à Douala. Le choix des marchés s’est fait de proche en proche à partir des informations obtenues dans les zones de production choisies. L’exploration des marchés dans le but d’avoir une idée du nombre d’acteurs à interroger nous a permis de constater que le marché central de Douala faisait également partie des marchés dans lesquels nous devions mener notre investigation. Ceci en raison du fait que les détaillants s’y retrouvent en grande majorité et que les super-grossistes et grossistes se retrouvent en grande majorité dans le marché de New-bell. Dans les marchés d’Akonolinga et d’Ayos, le choix des commerçants s’est fait après un comptage préalable des étalages dans lesquels se trouvaient le Njansang. L’utilisation des informateurs clés dans ces marchés nous a également permis de nous rapprocher des
  • 41. 26 vendeuses qui assurent le transit du produit des villages vers le marché. Au marché de Sa’ a, l’enquête s’est effectuée un jour de marché. Nous avons donc pu y répertorier 4 postes de vente dans lequel nous avons choisi les commerçants présents ce jour pour notre enquête. On pouvait y reconnaître les commerçants venus des villages alentour et des commerçants venus de Douala et Yaoundé. La méthode d’échantillonnage choisie est l’échantillonnage par segment. Elle consiste à augmenter ou à diminuer la taille de l’échantillon en fonction de l’amplitude de la variabilité des réponses aux questions (Mendoza, 1998). En raison de la forte mobilité des commerçants dans les différents marchés et l’absence d’une liste, l’échantillonnage n’a pas pu se faire de façon rigoureuse. Nous avons fait face à une forte réticence des commerçants qui ont radicalement refusé de se prêter à nos entretiens. Ainsi, nous avons travaillé avec l’échantillon consentant et avons observé que les informations n’étaient pas très différentes d’un acteur à l’autre dans le même marché. La variabilité des réponses n’étant pas trop grande, nous avons enquêté les différentes catégories d’acteurs ainsi qu’il est indiqué dans le tableau 4. Tableau 4: Répartition des commerçants par fonction et par marché Acteurs Collecteurs Super- Grossistes 1 Grossistes 2 Détaillants Total Marchés grossistes Ayos 0 0 1 2 1 4 Akonolinga 3 0 0 0 4 7 Sa’a 6 1 4 0 0 11 New-bell 0 1 3 2 0 6 Central 0 1 0 0 2 3 Mfoundi 0 0 0 3 0 3 Mvog-mbi 0 0 0 0 4 4 Total 9 3 8 7 11 38
  • 42. 27 3.3.LES DONNEES ET LEURS SOURCES Les données de cette étude ont été générées à partir de deux sources. Il s’agit des sources primaires et secondaires. 3.3.1. Les sources secondaires Les sources secondaires qui ont été consultées pour la réalisation de cette étude sont constituées des bibliothèques physiques de l’Université de Dschang, de l’IRAD, du CIRAD, des bibliothèques des encadreurs et superviseurs et de la bibliothèque virtuelle de la FAO. L’obtention des données a également été faite à partir des ressources disponibles en ligne sur INTERNET. Ces sources secondaires nous ont permis d’avoir des données portant sur : • la crise économique et ses conséquences dans les exploitations agricoles, les orientations de la recherche sur les PFNL, les études sur la commercialisation des PFNL et du Njansang, leur importance, les principaux acteurs qui y sont engagés, le procédé d’obtention des amandes et la description de la zone d’étude. Ces données ont aidé à la rédaction du cadre spatio-temporel dans lequel cette étude s’insère, la problématique qui la sous-tend et la revue de la littérature; • l’approche filière et l’approche Structure-Conduite-Performance, qui ont aidé à la rédaction du cadre théorique. Ces données, qui ont permis de poser les jalons pour cette étude de la filière Njansang, ont été complétées par des données issues des sources primaires. 3.3.2. Les sources primaires Les sources primaires qui ont aidé à réaliser la présente étude sont les enquêtes. Ces enquêtes ont été effectuées à l’aide de deux types de questionnaires. L’un adressé aux paysans qui récoltent le Njansang et l’autre aux différents intermédiaires de la chaîne de commercialisation. Les informations issues de ces questionnaires ont été complétées par des relevés de poids à l’aide d’une balance. Le questionnaire destiné aux commerçants a été testé au marché Mokolo avant d’être administré. Ce test nous a permis de reformuler les questions mal comprises par les répondants et de compléter les questions manquantes.
  • 43. 28 Le questionnaire destiné aux paysans a été testé à Ekpwassong et complété une fois sur le terrain. Les pesées ont été faites chez les paysans et les commerçants qui acceptaient que cette opération soit réalisée et qui disposaient encore du produit. Dans le cas échéant, nous nous contentions d’acheter et de procéder aux pesages et au décompte des amandes pour les détaillants qui faisaient pareil, une fois qu’ils achètent le produit. Les langues utilisées pour l’administration des questionnaires étaient l’«Ewondo», l’« Eton » et le français. L’utilisation de la langue vernaculaire, dans les marchés et surtout dans les villages a permis de faciliter les échanges, car la majorité des enquêtés ne comprenaient pas le français ou avaient du mal à s’exprimer en cette langue. Cette manière de procéder à contribué à mettre les enquêtés en confiance. Les données obtenues à partir de ces sources, portent sur l’historique et l’organisation de l’exploitation du Njansang par les paysans, la commercialisation et les difficultés rencontrées. Dans le cas des commerçants, les données portent sur l’historique et l’organisation de leur activité ; l’approvisionnement et la vente : avec un accent sur les quantités, les prix et les unités de mesure et les difficultés rencontrées. 3.4.TRAITEMENT ET TECHNIQUE D’ANALYSE DES DONNEES Les données collectées ont été dépouillées manuellement. Elles ont ensuite été classées en données quantitatives et en données qualitatives. Les données qualitatives ont ensuite été codifiées et introduites dans le logiciel SPSS à l’aide d’un masque de saisie. Les données quantitatives ont été introduites dans le tableur EXCEL. Les marges brutes et les marges nettes sont utilisées dans la présente étude comme des indicateurs de rentabilité. Pour donner un sens économique à ces marges nous avons calculé ce qu’elles représentent par rapport au prix d’achat et au prix de vente. Les marges des récolteurs ont été calculées de la manière suivante : MBr = PV- (Cmo+Cb) MN= MB- Amn où MBr=Marge brute des récolteurs Cmo= Coût de la main d’œuvre Cb= Coût du bois de chauffe Les formules suivantes ont été utilisées pour le calcul des marges des commerçants. MBC= PV-PA MNC= MBC-CTC
  • 44. 29 PA= Prix d’achat PV= Prix de vente MBC=Marge brute de commercialisation MNC=Marge nette de commercialisation CTC=Coûts totaux de commercialisation 3.5. LIMITES DE L’ETUDE 1. La principale limite de l’étude est que les données obtenues font appel à la mémoire des enquêtés. Cette étude se base sur les déclarations des enquêtés pourtant ces derniers ne tiennent pas une comptabilité stricte. Ce qui expliquerait la trop grande variabilité observée dans les réponses, car les informations obtenues peuvent avoir été surestimées ou sous-estimées. 2. Le calcul des coûts d’obtention d’une unité de Njansang ne va pas tenir compte de l’évaluation de la quantité d’eau utilisée dans le processus. 3. Les données ont été collectées à une période qui correspond à la période de pénurie, moment où le Njansang est particulièrement rare dans les villages. 4. Une autre insuffisance de cette étude est imputable au caractère particulièrement hostile des commerçants ils nous tenaient pour responsables du paiement de l’impôt libératoire. 5. Le temps imparti à cette étude et la période à laquelle elle s’est déroulé ne nous a pas permis de suivre pendant un temps précis, un échantillon d’acteurs ; de manière à suivre spécialement leurs activités et leur déplacement. En dépit de ces limites, les données ainsi collectées dans cette étude ont fourni une base d’analyse. Les résultats obtenus seront présentés et discutés dans le chapitre 4.