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Approche diagnostique des masses 
médiastinales 
N Sans 
J Giron 
P Fajadet 
D Galy-Fourcade 
C Baunin 
G Durand 
JP Senac 
JJ Railhac 
Résumé. – Les masses médiastinales représentent un vaste ensemble de tumeurs et de pseudotumeurs 
pouvant intéresser les divers compartiments du médiastin. Les auteurs proposent une approche diagnostique 
radiologique partant du cliché thoracique simple avec l’étude des lignes médiastinales et du transit 
oesophagien pour aboutir aux classifications que permet l’imagerie moderne avec la tomodensitométrie et 
l’imagerie par résonance magnétique. La démarche proposée se compose des neuf lignes médiastinales et des 
deux « fils d’Ariane » que sont les compartiments où siègent les masses et les comportements qu’elles affichent 
en tomodensitométrie (densitométrie avant et après bolus iodé) et en imagerie par résonance magnétique 
(T1, T2, T1 gadolinium). Le diagnostic étiologique final peut être apporté par la chirurgie mais aussi, dans 
certains cas, par ponction-biopsie percutanée. 
© 2000 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. 
Introduction 
Les masses médiastinales sont, depuis longtemps, un problème 
« central » en imagerie thoracique. La littérature est abondante à leur 
sujet. La tomodensitométrie (TDM) et l’imagerie par résonance 
magnétique (IRM) ont fait faire des progrès certains quant à leur 
approche ainsi que le développement de la ponction-biopsie 
thoracique (PBT) guidée. Nous nous proposons de faire une 
synthèse de ces acquis récents et de mettre en avant une démarche 
qui s’appuie sur la connaissance de l’anatomie du médiastin, de ses 
lignes et bords et sur les deux « fils d’Ariane » que sont le 
compartiment où elles siègent et le comportement qu’elles affichent 
en TDM et IRM. 
Définition 
On appelle médiastin l’espace central du thorax compris entre les 
deux ensembles pleuropulmonaires à droite et à gauche et l’orifice 
d’entrée cervicothoracique en haut, et l’orifice de sortie 
thoracoabdominal interphrénique ou espace inframédiastinal 
postérieur en bas. 
C’est un espace vaste, de forme ovoïde, qu’il faut comprendre dans 
les plans frontal-sagittal (radiographie thoracique face et profil, IRM, 
TDM spiralée en reconstruction), mais aussi axial transverse (TDM, 
IRM). C’est donc bien un volume qu’il faut saisir en trois dimensions 
(3D). On le divise en divers sous-compartiments (fig 1). 
Nicolas Sans : Praticien hospitalier. 
Jacques Giron : Praticien hospitalier. 
Pierre Fajadet : Praticien hospitalier. 
Denise Galy-Fourcade : Praticien hospitalier. 
Christiane Baunin : Praticien hospitalier. 
Jean-Jacques Railhac : Praticien hospitalier. 
Unité d’imagerie thoracique, pavillon J Baudot, centre hospitalier universitaire Purpan, 31059 Toulouse 
cedex, France. 
Gérard Durand : Praticien hospitalier. 
Jean-Paul Senac : Praticien hospitalier. 
Centre hospitalier universitaire Arnaud de Villeneuve, 555, route de Ganges, 34295 Montpellier cedex 5, 
France. 
Ses bords latéraux sont limités par les replis pleuropulmonaires à 
droite et à gauche. L’affrontement de densité entre l’air pulmonaire 
d’un côté et les organes et la graisse du médiastin de l’autre 
détermine, par le « signe de la silhouette », ses contours : ceux du 
coeur avec deux arcs à droite et trois arcs à gauche et ceux du 
médiastin supérieur au-dessus. Ces affrontements de densité 
constituent les fameuses lignes du médiastin (cf infra). Ces lignes 
peuvent être déplacées, déformées ou effacées par une tumeur 
médiastinale. 
On appelle masses médiastinales tous les processus médiastinaux 
créant un effet de masse, qu’il s’agisse de tumeurs développées à 
partir d’organes médiastinaux (ou de ganglions) ou de 
pseudotumeurs liées essentiellement aux ectasies vasculaires, 
notamment aortiques. 
Les pseudotumeurs du médiastin constituent un ensemble 
hétérogène d’affections développées dans le médiastin ou à son 
contact, responsables d’une déformation permanente, d’étendue 
variable, de ses contours. La définition exclut les tumeurs primitives, 
développées à partir du tissu médiastinal, des vestiges thymiques, 
des reliquats embryonnaires, ou les tumeurs issues des organes qui 
siègent dans le médiastin. 
Le rôle du radiologiste est fondamental car les pseudotumeurs 
médiastinales et les tumeurs bénignes peuvent avoir une expression 
clinique latente et sont fréquemment découvertes sur des 
radiographies thoraciques systématiques. 
Affirmer le diagnostic de masse 
médiastinale avant la TDM 
(sémiologie médiastinale 
en radiographie thoracique) 
Avant la TDM, l’« imagier » dispose d’« instruments » simples qui 
vont de la radiographie thoracique simple au transit oesophagien 
(TO) et à l’échographie. Mais il doit disposer aussi d’« instruments 
conceptuels » venant des bases anatomiques lui donnant une 
Encyclopédie Médico-Chirurgicale 32-535-D-10 
32-535-D-10 
Toute référence à cet article doit porter la mention : Sans S, Giron J, Fajadet P, Galy-Fourcade D, Baunin C, Durand G, Senac JP et Railhac JJ. Approche diagnostique des masses médiastinales. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques 
et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Radiodiagnostic — Coeur-Poumon, 32-535-D-10, 2000, 18 p.
32-535-D-10 Approche diagnostique des masses médiastinales Radiodiagnostic 
7 4 
4 - région para-trachéo-oesophagienne 
41 - crosse azygos 
42 - région sous-carinaire 
43 - fenêtre aortopulmonaire 
44 - région azygo-oesophagienne 
5 - gouttière costovertébrale 
représentation en volume 3D de l’espace étudié : les compartiments, 
le « fil à plomb » oesophagien et les lignes médiastinales. 
CLICHÉ STANDARD 
Le plus souvent, une tumeur médiastinale est mise en évidence sur 
les clichés standards du médiastin de face et de profil. Il arrive 
qu’elle ne soit visible que de profil, notamment si elle est strictement 
rétrosternale. Ceci est alors une exclusivité du profil. Il arrive enfin 
que ni la face, ni le profil ne permettent de la soupçonner mais ceci 
est rare et reste une exclusivité de la TDM. De face, il s’agit d’une 
opacité de densité hydrique le plus souvent homogène, à limite 
externe nette et continue, convexe vers le poumon, se raccordant en 
pente douce avec le médiastin, à limite interne invisible car noyée 
dans le médiastin. Ce syndrome de masse pousse, refoule, efface 
une ou plusieurs des lignes du médiastin, permettant ainsi de la 
localiser, ce qui représente déjà une approche du diagnostic 
étiologique. Le cliché de profil permet la localisation dans l’un des 
trois compartiments du médiastin (fig 2). 
D’autres signes sémiologiques permettent également de localiser ces 
opacités [10] : 
– signe de la silhouette ; 
– signe du défilé cervicothoracique ; 
– signe de la convergence du hile ; 
– signe du recouvrement du hile. 
Par ailleurs, les clichés standards peuvent montrer des signes 
associés, tels un épanchement pleural, une lyse osseuse de voisinage, 
une atteinte parenchymateuse pulmonaire. 
Les clichés numérisés (plaques phosphorescentes, sélénium etc) 
possèdent une résolution en contraste optimale pour l’étude du 
médiastin et de ses lignes. Certaines incidences complémentaires 
peuvent enrichir la sensibilité diagnostique de la radiographie : les 
manoeuvres de Valsalva et de Müller, ainsi que les clichés 
comparatifs pratiqués en positions debout et couché, modifient la 
taille des structures veineuses médiastinales ; la moyenne tension 
étudie les structures osseuses ou recherche des calcifications. 
On ne tient pas compte d’un élargissement médiastinal sur un cliché 
couché puisque, dans cette position, l’élargissement est 
physiologique et lié à la technique. Une inclinaison à 45°, pour le 
moins, chez le traumatisé est nécessaire, avant d’affirmer un 
élargissement qui pourrait orienter vers un hémomédiastin et un 
éventuel traumatisme avec rupture partielle aortique [30] (fig 3). 
Une déviation de la trachée est un signe d’intérêt. On la recherche 
aussi sur le profil. Mais un simple déroulement de la crosse aortique 
chez le sujet âgé peut provoquer une déviation vers la droite de la 
trachée basse, paraphysiologique. 
De même, parmi les divers débords latéraux du médiastin, on se 
souvient que l’élargissement du médiastin supérieur droit peut être 
simplement lié, chez le sujet âgé, à une ectasie du tronc artériel 
brachiocéphalique droit déroulé et déformé en « chandelier ». 
L’incidence latérale peut confirmer la topographie rétrosternale mais 
au niveau trachéal de ce processus vasculaire artériel, alors qu’une 
ectasie veineuse serait plus antérieure. 
Les débords médiastinaux antérieurs au niveau des hiles sont à 
distinguer par le signe du recouvrement hilaire d’une véritable 
tumeur hilaire ou d’un gros hile vasculaire. Cette sémiologie est 
parfois délicate et le cliché de profil peut permettre de progresser en 
2 
4 
5 
1 
2 
3 
4 
5 4 
6 
6 
4 
8 4 
2 
4 
4 
3 
1 
8 
7 
1 
2-3 Compartiment médiastinal antérieur 4 - Compartiment médiastinal moyen 
5 - Compartiment médiastinal postérieur 
2 - espace rétrosternal 
3 - angles cardiophréniques 
1-6-7-8 Limite du médiastin 
1 - dérivé cervicothoracique 
6 - espace intramédiastinal postérieur 
7 - hiles 
8 - ligaments triangulaires 
limites des étages : supérieur 
moyen, inférieur 
En médaillon 
Limites des compartiments médiastinaux 
en TDM 
2 - antérieur, prévasculaire 
4 - moyen, para-trachéo-oesophagien 
5 - postérieur, paravertébral 
1 Compartiments du médiastin. 
2
Radiodiagnostic Approche diagnostique des masses médiastinales 32-535-D-10 
*A *B 
*C *D 
situant l’opacité en territoire antérieur et non pas au hile. Il vaut 
mieux parler d’opacité en « projection hilaire » quand les signes de 
convergence ou de recouvrement ne sont pas évidents (fig 2). 
C’est seulement sur le cliché de profil qu’une masse rétrosternale, 
thymique par exemple, peut se révéler alors que le cliché de face 
paraissait normal. Il peut en aller de même pour des opacités situées 
dans les gouttières costovertébrales postérieures. C’est ainsi qu’il 
faut savoir qu’il existe des « exclusivités » du profil. Il faut restaurer 
cette incidence latérale quelque peu délaissée aujourd’hui [8]. 
Aux deux extrémités du médiastin (défilé cervicothoracique et 
espace inframédiastinal postérieur), le silhouettage par l’air 
pulmonaire peut orienter en créant le « signe du défilé 
cervicothoracique » et le « signe de l’iceberg » de Felson. À la base, 
une opacité totalement entourée d’air est intrathoracique 
(intrapulmonaire ou dans le ligament triangulaire pulmonaire), alors 
qu’une masse thoracoabdominale n’a que son dôme entouré d’air et 
se perd en sous-phrénique. Au sommet, les masses médiastinales 
supérieures antérieures ne sont pas entourées d’air alors que les 
masses totalement entourées d’air sont nécessairement supérieures 
et postérieures puisque l’apex pulmonaire est très postérieur. C’est 
le cas des neurinomes du défilé cervicothoracique, à l’opposé des 
goitres plongeants (fig 4). 
L’apport des clichés conventionnels est important pour le diagnostic 
positif ainsi que dans la localisation de la tumeur. 
Toutefois, certaines localisations médiastinales, telles la loge de 
Baréty, la région sous-carinaire, la fenêtre aortopulmonaire, sont peu 
parlantes en radiologie classique. De plus, le caractère tumoral de la 
2 Tératome mature du médiastin antérosupérieur gauche. 
A. Radiographie thoracique de face : signe du recouvre-ment 
hilaire (flèches). 
B. Radiographie thoracique de profil : opacité dans l’es-pace 
clair rétrosternal avec ponctuation calcique (flèche). 
C, D. Tomodensitométrie : tératome bien limité compre-nant 
des zones graisseuses (grosse flèche) et des zones 
« calciques », en l’occurrence : une dent (petites flèches). 
lésion est difficile à affirmer, l’extension lésionnelle souvent sous-estimée 
et l’étiologie exceptionnellement approchée (dent visible au 
sein d’une opacité médiastinale antérieure en rapport avec un 
tératome bénin). 
« FIL À PLOMB » OESOPHAGIEN 
L’espace médiastinal est le siège du coeur et des gros vaisseaux dans 
ses compartiments moyens et inféroantérieurs. Il est aussi une voie 
de passage pour l’axe aérodigestif dans son compartiment moyen 
de haut en bas. On retient que trachée et oesophage sont le « fil à 
plomb » du médiastin. Ce « fil à plomb » peut être déplacé par une 
tumeur du médiastin, d’où l’intérêt des clichés avec opacification de 
l’oesophage ou TO. 
Le TO était un examen autrefois indispensable dans les bilans des 
lésions médiastinales moyennes et postérieures. Ses indications ont 
nettement diminué au profit de la TDM (fig 5). Un niveau 
hydroaérique médiastinal visible en radiographie thoracique de 
profil en territoire moyen et inférieur est confirmé comme étant dû 
à une hernie hiatale par un TO simple. 
Le TO reste toutefois un examen de base en cas de néoplasie 
oesophagienne pour préciser en particulier l’extension en hauteur, 
l’existence d’une double localisation, dans le cadre du bilan 
d’opérabilité. 
Il renseigne en cas de doute entre une lésion extraoesophagienne et 
une lésion de la paroi oesophagienne : quand une masse 
médiastinale nettement latéralisée attire l’oesophage vers elle ou ne 
le refoule pas, l’origine du processus est pariétale (léiomyome, 
3
32-535-D-10 Approche diagnostique des masses médiastinales Radiodiagnostic 
duplication digestive, kyste antérogénique intramural). Un 
processus extraoesophagien refoule l’oesophage. Cette sémiologie a 
été précisée par Felson. 
En cas de processus volumineux, il apparaît parfois difficile, même 
en TDM, de situer l’oesophage ; le TO, dans ces conditions, renseigne 
rapidement sur l’état de ce dernier. 
Enfin, le transit aux hydrosolubles (l’Hytrast ayant disparu…) peut 
être réalisé pendant les coupes TDM (TO-TDM). Ceci permet, en cas 
de suspicion de complications, de rechercher une fistule 
oesotrachéale, oesobronchique, oesopleurale, voire de préciser un 
trouble de la déglutition. 
COMPARTIMENTS 
En dehors du « fil à plomb » oesophagien, il existe un autre axe 
vertical du médiastin qui est un double axe vasculaire : l’aorte 
descendante en arrière jouxtant la gouttière costovertébrale gauche 
et la veine cave supérieure en avant, à droite et en avant de la 
trachée. 
Les vaisseaux dessinent aussi un axe horizontal, antéropostérieur : 
la crosse de l’aorte à gauche et la crosse de l’azygos à droite. 
Ces deux crosses déterminent l’étage des crosses (T4-T5) qui 
cloisonne le médiastin droit et gauche en étages sus- et sous- par 
rapport à cet étage des crosses. 
Enfin, à l’étage moyen horizontal, de chaque côté le médiastin se 
prolonge en pédicule pour chaque poumon avec l’artère pulmonaire 
et la bronche souche qui pénètrent et les veines pulmonaires qui 
sortent des hiles. L’artère pulmonaire droite reste prébronchique et 
donne sa branche lobaire supérieure dans le médiastin (artère 
médiastinale supérieure droite) alors que l’artère pulmonaire gauche 
enjambe la bronche souche gauche et ne se divise qu’au-delà du 
hile. 
Au total, on peut diviser l’espace médiastinal en plusieurs 
compartiments. 
Felson le fait en traçant deux horizontales par la crosse aortique et 
les veines pulmonaires inférieures et deux verticales par le bord 
antérieur de la trachée et le bord antérieur du rachis [4]. 
Il délimite ainsi neuf compartiments dont trois sont occupés par le 
coeur (fig 1). Heitzman [12] le fait en préférant délimiter des 
compartiments plus spécifiques quant à leur abord chirurgical ou 
leurs particularités pathologiques (type de tumeur rencontré). 
Les deux façons de procéder se recoupent. Dans chaque 
compartiment, les tumeurs rencontrées peuvent être liées au 
« contenu » du territoire ou au « contenant ». Par exemple, le thymus 
ou des adénomégalies (qui sont ubiquitaires dans divers territoires) 
dans le médiastin antérosupérieur, appelé aussi l’espace rétrosternal 
et prévasculaire, et à l’opposé des tumeurs issues des parois mêmes 
du territoire comme un kyste bronchogénique dans l’espace sous- et 
rétrocarinaire, appelé aussi médiastin moyen-moyen. 
Beaucoup de ces territoires ou compartiments médiastinaux 
constituent des loges ganglionnaires médiastinales et la tumeur qui 
y est développée peut alors être une adénopathie lymphomateuse, 
cancéreuse, infectieuse... Les groupes ou loges ganglionnaires ont 
été décrites par les anatomistes comme Rouvière ou des cliniciens 
comme Bariéty [1] et ont reçu récemment une numérotation par 
localisation par l’American Thoracic Society (ATS) [15] (fig 6). Une 
loge particulière est constituée par la fenêtre aortopulmonaire entre 
crosse aortique au-dessus et artère pulmonaire gauche enjambant la 
bronche souche gauche au-dessous. 
Dans cette fenêtre se situe le reliquat qu’est le ligament artériel qui 
sépare l’espace ganglionnaire médial nommé 4 L de l’espace 
ganglionnaire latéral nommé 5, lequel se prolonge en haut vers le 
médiastin antérosupérieur gauche où se situe le groupe 
ganglionnaire 6. Dans cette fenêtre, sous l’arche aortique, passe le 
nerf récurrent gauche. Celui-ci n’est pas visible, ni en TDM, ni en 
IRM, mais le radiologue doit connaître son existence car un 
*A 
*B 
3 Rupture partielle aortique calcifiée 
20 ans après le traumatisme thoracique. 
A. Radiographie thoracique de face : 
liseré calcique plus large que le bou-ton 
aortique normal. 
B. Tomodensitométrie : anneau calci-que 
isthmique. 
C. Imagerie par résonance magnéti-que 
: déformation séquellaire isthmi-que 
et sus-isthmique. 
*C 
neurinome peut se développer à ses dépens. Le ligament artériel est 
en revanche visible en TDM s’il est calcifié et toujours en IRM en 
séquence bien pondérée en T1. La visualisation de ce ligament 
artériel par IRM peut être de grand intérêt lors des bilans 
préopératoires des cancers bronchopulmonaires gauches. 
4
Radiodiagnostic Approche diagnostique des masses médiastinales 32-535-D-10 
*A *B 
*C *D 
La loge de Baréty est un autre exemple de loge ganglionnaire du 
médiastin. Elle occupe le bord antérodroit de la trachée et se situe 
dans le médiastin antérosupérieur droit. Les ganglions de cette loge 
sont nommés 4 R et 2 R par l’ATS. 
À côté des possibilités tumorales venant du « contenu » et du 
« contenant », il faut se rappeler qu’une tumeur peut venir d’ailleurs 
et « glisser » d’un territoire à l’autre. C’est le cas notamment des 
thymomes qui sont souvent plexiformes et peuvent venir 
s’« accoucher » en bas en latérocardiaque droit et sus-phrénique. 
La compréhension du médiastin par compartiments et loges ne 
relève pas d’un « caprice anatomiste » mais permet d’asseoir une 
démarche diagnostique devant une masse médiastinale [22]. 
LIGNES DU MÉDIASTIN 
On distingue classiquement les lignes vraies (air/air) et les bords 
(organe/air). Elles ont été particulièrement étudiées par Heitzman 
et Rémy [12, 19]. Elles sont au nombre de neuf (fig 7). 
Leur démonstration en TDM (la même démonstration en IRM est 
possible) est éducative et permet de comprendre leurs mécanismes 
de formation, les raisons de leurs inconstances et leurs altérations 
par les masses du médiastin. Ces lignes sont un reflet remarquable 
de l’anatomie interne du compartiment médiastinal concerné. À ce 
titre, leur identification sur le cliché simple doit être systématique. Il 
faut bien sûr pour cela que le cliché simple soit de qualité 
(radiographie thoracique en haute tension ou numérisée). Une 
anomalie au niveau des lignes médiastinales sur le cliché 
simpleconstitue une excellente indication pour un examen TDM ou 
IRM. L’absence d’une ligne médiastinale n’est pas nécessairement 
pathologique car elles ne sont pas toutes constantes et leur fréquence 
est variable chez le sujet normal. Les plus constantes sont les lignes 
aortique, aortopulmonaire et azygo-oesophagienne. 
Bien que ces lignes médiastinales soient aujourd’hui bien connues, 
il ne nous paraît pas inutile de les resituer dans ce texte de démarche 
diagnostique. 
¦ Ligne médiastinale postérieure 
Elle est créée par la jonction des languettes postérieures pulmonaires 
en avant du rachis, en arrière de l’oesophage, en inspiration forcée 
(fig 8). 
Elle se dessine en V ouvert en haut, au-dessus du manubrium 
sternal. Elle est très inconstante (15 %) ; entre autres, une lipomatose 
4 Neurofibrome du défilé cervicothoracique. 
A. Radiographie thoracique de face : signe du défilé cervicothoracique. 
B. Radiographie thoracique de profil : topographie supéropostérieure de type neu-rologique 
de la masse. 
C. Tomodensitométrie : densité tissulaire, bords nets. 
D. Échographie : échogénicité faible sans renforcement postérieur. 
5
32-535-D-10 Approche diagnostique des masses médiastinales Radiodiagnostic 
5 Duplication oesophagienne. 
A. Radiographie thoracique de face : opacité sous-carinaire (flèche). 
B. Radiographie thoracique de profil : opacité située dans le médiastin moyen 
(flèches). 
C. Transit oesophagien : opacité au contact de l’oesophage et ne le déplaçant pas 
(flèche). 
D. Tomodensitométrie : contact intime avec l’oesophage, densité intermédiaire 
(entre liquide et tissu). 
E, F. Imagerie par résonance magnétique : topographie médiastinale latéro-oesophagienne 
droite repoussant la veine azygos, hypersignal en pondération écho 
de spin (SE)-T2 témoignant d’un contingent liquide, faible captation de gadoli-nium 
en SE-T1. 
*A *B 
*C 
*D 
*E 
*F 
6
Radiodiagnostic Approche diagnostique des masses médiastinales 32-535-D-10 
Trachée OEsophage 
Artère 
brachiocéphalique sous-clavière 
Ligne 2 
modérée empêche sa constitution (non-accolement des languettes). 
Son effacement est produit par les masses du médiastin postérieur 
« haut ». 
¦ Ligne médiastinale antérieure 
Elle est créée par le contact des languettes antérieures en arrière du 
sternum. Dessinée en V ouvert en haut, elle affleure au manubrium 
mais ne le dépasse pas vers le haut à la différence de la ligne 
postérieure. La lipomatose peut empêcher sa constitution et son 
effacement est produit par les masses du médiastin antérieur (fig 9). 
¦ Ligne paratrachéale droite 
Le récessus rétrotrachéal est dû à l’insinuation d’une languette 
pulmonaire en arrière de la trachée au niveau du défilé 
cervicothoracique (fig 10). 
Ligne 3 
Ligne 6 
Ligne 1 
Ligne 8 
11R 
8R 8L 
Ligne 4 
Ligne 5 
Ligne 7 
5 
11L 
2 L 
2 R 
4R 
10R 
10L 
4L 
14 
Artère 
Veine azygos 
6 Ganglions médiastinaux : carte American Thoracic Society. 
Côté droit : 
ligne 1 : sommet de l’arche thoracique. Les ganglions latérotrachéaux supérieurs à cette 
ligne sont classés 2R. 
ligne 2 : niveau de l’arche azygos. Les ganglions latérotrachéaux entre ligne 1-ligne 2 sont 
classés 4R. 
ligne 3 : niveau de la bronche souche à l’origine de la bronche lobaire supérieure. Les gan-glions 
latérobronchiques droits sous la ligne 2 et au-dessus de la ligne 3 sont classés 10R (ou 
trachéobronchiques droits). Ceux situés le long des bronches lobaires en position latérale 
ou distale par rapport à la ligne 3 sont classés 11R (intrapulmonaires). Les ganglions à 3 cm 
sous la carène et adjacents à l’oesophage ou dans le ligament pulmonaire droit sont appelés 
8R (paraoesophagiens droits). 
Côté gauche : 
ligne 4 : sommet de l’arche aortique. Les ganglions paratrachéaux au-dessus de cette ligne 
sont nommés 2L (paratrachéaux supérieurs gauches). 
ligne 5 : niveau carinaire. 
ligne 6 : sommet de la crosse de l’artère pulmonaire gauche. Les ganglions latérotrachéaux 
gauches entre la ligne 4 et 5 sont nommés 4L (paratrachéaux inférieurs gauches). Les gan-glions 
situés dans la fenêtre aorticopulmonaire en latéral par rapport au ligament artériel 
sont classés 5 et ceux qui sont médiaux sont 4L. Entre la ligne 7, analogue à la ligne 3 du côté 
droit, situés à la division de la bronche principale gauche, on trouve des ganglions entre ca-rène 
et origine de la bronche lobaire supérieure qui sont classés 10L (péribronchiques gau-ches). 
De façon symétrique par rapport au côté droit, les ganglions latéro-oesophagiens 
et intraligamentaires à partir de 3 cmsous la carène sont nommés 8L (paraoesophagiens gau-ches). 
Au centre : les ganglions dans la région sous-carinale entre les « jambes bronchiques » sont 
classés 7 (sous-carinaires). La limite inférieure en est la ligne 8 placée à 2 cm sous la carène. 
Non représentés : les ganglions antérieurs médiastinaux numérotés 6 sont pré- et latéro-aortiques 
puis latéraux par rapport aux vaisseaux de la gerbe. 
1 
2 
3 
4 
5 
6 
7 
8 
9 
8 
7 
7 Schéma global des li-gnes 
médiastinales. 
1. Ligne médiastinale posté-rieure 
; 2. ligne médiasti-nale 
antérieure ; 3. ligne pa-ratrachéale 
droite ; 4. ligne 
paraoesophagienne supé-rieure 
; 5. ligne para-azygos 
; 6. ligne para-oesophagienne 
antérieure ; 
7. ligne para-aortique (et 
para-sous-clavière gau-che) 
; 8. ligne paraverté-brale 
droite et gauche ; 9. li-gne 
aortopulmonaire. 
8 Ligne médiastinale postérieure (tumeurs de l’oesophage, tumeurs de la thyroïde, 
médiastin postérieur : neurinome, anévrisme de l’aorte, tumeurs vertébrales, média-stinites, 
adénopathies). 
7
32-535-D-10 Approche diagnostique des masses médiastinales Radiodiagnostic 
C’est lui qui crée cette ligne à différencier de la bande trachéale 
postérieure du cliché de profil. Il n’y a pas de ligne homologue à 
gauche du fait des vaisseaux de la gerbe. 
Présente dans 50 % des cas, son effacement évoque une tumeur de 
l’oesophage, son déplacement évoque une tumeur trachéale ou 
pulmonaire. 
¦ Ligne paraoesophagienne supérieure 
Elle est rare (10 %) car sa formation nécessite un « moulage » du 
bord droit de l’oesophage par le poumon droit. Elle s’inscrit dans la 
trachée selon un trajet concave à droite, rejoignant en bas la ligne 
para-azygos au niveau de T4-T5. 
Cette ligne est effacée par les tumeurs oesophagiennes, les 
adénopathies, les goitres (fig 11). 
¦ Ligne para-azygos 
C’est la crosse azygos qui, moulée par le poumon, en est 
responsable. La TDM montre la crosse de façon spectaculaire et ceci 
repère le plancher de la loge de Baréty. Le déplacement de cette 
ligne assez fréquente (35 %) est bien sûr lié essentiellement aux 
adénomégalies 4 R, 7 (fig 12). 
¦ Ligne paraoesophagienne inférieure 
De la carène jusqu’au diaphragme existe un récessus azygo-oesophagien 
du poumon droit qui peut aller même jusqu’au contact 
de son homologue gauche (ligne médiastinale postérieure). 
Cette ligne est quasi constante (85 %) et explique la différence de 
transparence des moitiés droite et gauche des somma vertébraux 
dorsaux (fig 13). 
Elle est oblique en bas et à gauche, plus ou moins en S. Ses 
déplacements sont liés aux tumeurs oesophagiennes, aux hernies 
hiatales en bas, aux adénopathies sous-carinaires en haut. 
9 Ligne médiastinale antérieure (goitre endothoracique, tumeur thymique, tératome, 
adénome parathyroïdien, kyste pleuropéricardique, médiastinites, hématome, 
adénopathies). 
10 Ligne paratrachéale droite (tumeurs de l’oesophage, trachéale, pulmonaire). 
11 Ligne paraoesophagienne supérieure (tumeur de l’oesophage, goitres, médiastini-tes, 
hématomes, adénopathies). 
12 Ligne para-azygos (adénopathies de la loge de Baréty, adénopathies précarinai-res 
hautes, ectasie azygos, lobe azygos). 
13 Ligne paraoesophagienne inférieure (tumeur de l’oesophage, hernie hiatale [en 
bas], adénopathies sous-carinaires [en haut], épanchement pleural droit, dilatation 
de l’oreillette gauche). 
14 Ligne para-aortique et para-sous-clavière gauche (anévrisme de l’aorte [segment 
III] b). 
8
Radiodiagnostic Approche diagnostique des masses médiastinales 32-535-D-10 
Le plus souvent, on décrit une seule et même ligne 
para-azygo-oesophagienne. 
¦ Ligne para-aortique 
Elle est toujours visible en haute tension et borde l’aorte de la crosse 
jusqu’à T11. Son déplacement évoque un anévrisme. Elle est 
prolongée en haut par la ligne para-sous-clavière gauche (fig 14). 
¦ Ligne paravertébrale 
À droite et à gauche, la réflexion de la plèvre sur les tissus mous 
paravertébraux crée cette ligne dans 35 % des cas, surtout du côté 
droit (fig 15). 
Un effacement et/ou déplacement latéral externe de cette ligne est 
produit par la pathologie costovertébrale ou par les épanchements 
médiastinaux. En décubitus dorsal, un épanchement pleural 
abondant peut faire se déplacer le poumon et donc cette ligne vers 
l’extérieur, si l’épanchement concerne la plèvre médiastinale. 
¦ Ligne aortopulmonaire 
Elle relie le bouton aortique à l’artère pulmonaire gauche par 
réflexion du poumon gauche sur la graisse de la fenêtre 
aortopulmonaire. Felson l’appelle « ligne péricardique gauche ». 
Cette ligne est déplacée par les tumeurs de la fenêtre 
aortopulmonaire et parmi elles les adénopathies sont les plus 
fréquentes. Elle ne doit pas bomber en dehors sur le cliché simple. 
ÉCHOGRAPHIE 
Le médiastin de l’adulte se prête mal à l’exploration ultrasonore par 
voie externe, en raison de l’étroitesse des fenêtres acoustiques. 
Cependant, dans certaines situations cliniques, le recours à un 
examen ultrasonore avec des sondes de 3,5 ou 5 MHz est utile [7]. Le 
médiastin est abordé par trois grandes voies : la voie sus-sternale 
permet l’exploration en coupes frontales et sagittales du médiastin 
supérieur ; les voies parasternales droite et gauche associées au 
décubitus latéral permettent d’explorer la loge médiastinale 
antérieure et le coeur ; la voie abdominale récurrente sous-costale 
permet une exploration transdiaphragmatique utile pour 
l’exploration des masses des angles cardiophréniques. 
Chez le petit enfant, l’étude des masses médiastinales est faite par 
échographie, notamment pour les hypertrophies thymiques (fig 16). 
Chez le jeune enfant, le couple d’examens utiles est la radiographie 
thoracique et l’échographie alors que chez l’adulte, le couple est fait 
de la radiographie thoracique et de la TDM [28]. 
Chez l’adulte, la pratique de l’échographie transoesophagienne est 
utile pour les pseudotumeurs aortiques (anévrismes ou 
traumatismes ou encore dissections). Elle peut être couplée au 
doppler-couleur. On peut l’utiliser aussi pour l’étude des masses 
oesophagiennes avec fibroscopie oesophagienne et pour l’étude de 
l’envahissement oesophagien d’une tumeur de voisinage ou d’un 
cancer bronchique étendu au médiastin [20] dans un bilan préalable à 
une éventuelle intervention. 
DIVERS 
De façon plus anecdotique, d’autres moyens d’imagerie peuvent être 
utiles : scintigraphie pour identifier un goitre, surtout si ectopique, 
mais en sachant que plus de 30 % de ces goitres plongeants et/ou 
ectopiques sont peu fonctionnels et ne « fixent » pas ; scintigraphie 
15 Ligne paravertébrale droite et gauche (pathologie costovertébrale, adénopathie 
postérieure b). 
16 Hypertrophie thymique. 
*A *B 
A. Radiographie thoracique de face : débord médiastinal supérieur avec le signe de la « voile latine ». 
B. Échographie : le tissu thymique « normal » est homogène échographiquement et ne repousse ni ne dévie les vaisseaux de la gerbe. 
17 Scintigraphie au mé-thoxy 
- isobutyl - isonitrile 
(MIBI) : localisation d’un 
adénome parathyroïdien 
ectopique médiastinal. 
9
32-535-D-10 Approche diagnostique des masses médiastinales Radiodiagnostic 
au méthoxy-isobutyl-isonitrile (MIBI) pour localiser un adénome 
hyperparathyroïdien (fig 17) ; angiographies pour les 
pseudotumeurs vasculaires ou pour une cartographie 
préchirurgicale des masses et de leurs rapports anatomiques. 
Écarter les faux diagnostics de masse 
médiastinale 
Le rôle du radiologiste consiste tout d’abord à affirmer la nature à la 
fois médiastinale et tumorale du processus observé. Ce n’est pas 
toujours facile, du moins à l’étape du cliché simple. Les faux 
diagnostics relèvent des tumeurs pulmonaires, des épanchements et 
des médiastinites. 
TUMEUR D’ORIGINE PULMONAIRE 
Une tumeur d’origine pulmonaire présentant une extension 
médiastinale peut donner le change. On retient, pour l’origine 
pulmonaire, la présence de zones de troubles ventilatoires avec 
bronchogrammes et le sens de la déformation et du déplacement 
(médial vers le médiastin) de la plèvre médiastinale. Ce genre de 
problème se pose parfois devant de volumineux cancers bronchiques 
anaplasiques à petites cellules dont la part médiastinale (aspect 
tissulaire en « nappe ») peut être prédominante, voire entraîner un 
syndrome cave (fig 18). 
ÉPANCHEMENTS MÉDIASTINAUX 
Il faut savoir les reconnaître et les différencier des masses 
médiastinales. 
Les épanchements liquidiens sont le plus souvent localisés et 
cloisonnés au voisinage de leur « cause » d’origine. 
Il peut s’agir de collection rétrosternale après chirurgie par 
sternotomie, paranormale les premières semaines, elle peut être 
significative ultérieurement, ou encore de collection latéro-oesophagienne 
après perforation iatrogène de l’oesophage 
(dilatations) ou non (diverticule de Zunker, néoplasie oesophagienne, 
ganglion tuberculeux chez l’enfant...). 
L’oesophage peut servir d’axe de propagation d’une infection 
descendante dans les médiastinites nécrosantes descendantes 
propagées depuis une angine de Ludwig ou des complications 
d’extraction dentaire. 
Les caractères sémiologiques sont ceux d’une opacité « hydrique » 
sur le cliché simple, souvent difficile à percevoir car de faible 
volume. Le profil peut aider à identifier l’opacité par la création de 
lignes de tangences avec les commissures pulmonaires postérieures 
(droite surtout). 
En TDM, le diagnostic est plus aisé. L’opacité est de densité 
hydrique et seule sa périphérie se rehausse après injection de 
produit iodé quand il y a collection. Un drainage percutané peut 
être réalisé sous guidage TDM. Après drainage, un niveau 
hydroaérique peut exister. Sans drainage préalable, la présence d’un 
niveau liquide ou de bulles gazeuses au sein de la collection a une 
valeur péjorative en faisant évoquer des germes anaérobies, une 
gangrène gazeuse ou encore une perforation oesophagienne. Dans le 
syndrome de Boerhaave, la rupture oesophagienne lors des 
vomissements se fait au voisinage de l’orifice diaphragmatique, le 
plus souvent sur le bord gauche, et entraîne la constitution d’une 
collection médiastinale et d’un épanchement sous- et extrapleural 
basal gauche. La fuite aérique peut remonter le long de la gaine 
oesophagienne (signe de Mingerota) ou être plus diffuse (fig 19). 
MÉDIASTINITES CHRONIQUES 
On rapproche des épanchements les médiastinites chroniques 
devenues plus ou moins fibreuses, voire calcifiées, de la tuberculose, 
de l’amyloïdose ou postradiques (fig 20). Sur le cliché simple, on 
19 Syndrome de Boerhaave (rupture oesophagienne). 
A. Radiographie thoracique de face : collection médiastinale et épanchement sous-et 
extrapleural basal gauche. Pneumomédiastin le long de la paroi oesophagienne (tê-tes 
de flèche). 
B. Tomodensitométrie avec transit oesophagien : fuite aérique en « chapelet », épanche-ment 
pleural, collapsus pulmonaire (flèches). 
*A 
*B 
18 Cancer bronchique à 
petites cellules (anaplasi-que) 
à développement mé-diastinal 
simulant une tu-meur 
du médiastin (dia-gnostic 
par ponction percu-tanée 
sous tomodensi-tométrie). 
10
Radiodiagnostic Approche diagnostique des masses médiastinales 32-535-D-10 
*A *B *C 
note un élargissement du médiastin, notamment supérieur et 
latérotrachéal droit. En TDM, on recherche la compression par 
fibrose de l’arbre trachéobronchique, de l’oesophage, de la veine cave 
supérieure, voire des artères et veines pulmonaires. La présence de 
calcifications au sein d’un processus de densité tissulaire, se 
rehaussant de façon variable, peut orienter le diagnostic. 
Parfois, aucune étiologie n’est retrouvée. Une origine auto-immune 
est invoquée lorsqu’un autre processus fibrosant existe ailleurs 
(fibrose rétropéritonéale, thyroïdite de Riedel, cholangite 
sclérosante...). En pratique clinique, il faut savoir qu’un syndrome 
cave supérieur à cliché thoracique « normal » peut correspondre à 
une médiastinite chronique (tuberculose, amylose radique ou 
idiopathique...). 
Démarche étiologique 
Une fois affirmée la nature médiastinale et tumorale du processus, 
se pose le problème de son étiologie. 
BIOLOGIE ET CLINIQUE 
Elles peuvent être occasionnellement contributives. Cependant, 
devant une masse du médiastin antérosupérieur chez le sujet jeune, 
il faut interroger son éventuelle origine embryologique à partir du 
sac vitellin par le dosage des alpha-foetoprotéines et des bêta-human 
chorionic gonadotropin (hCG). Une éosinophilie et un prurit ou 
encore un syndrome cave brutal chez le sujet jeune peuvent orienter 
vers un lymphome hodgkinien (ou non). 
À l’inverse, dans le cadre d’une myasthénie avérée, l’« imagier » doit 
trouver (« recruter ») une masse tissulaire, même de petite taille, et 
ceci dans l’espace rétrosternal et prévasculaire correspondant à la 
loge thymique, mais aussi tout au long des lames 
péricardophréniques jusqu’au diaphragme car on sait que la loge 
thymique « vraie » s’étend de haut en bas du médiastin antérieur et 
que les tumeurs thymiques sont très plexiformes et peuvent 
« glisser » loin de leur loge « principale ». La cure chirurgicale 
systématique, même en l’absence de tumeur en TDM, concerne 
d’ailleurs l’ensemble du territoire rétrosternal, pour les auteurs 
japonais notamment. 
APPROCHE ÉTIOLOGIQUE PAR L’IMAGERIE 
ET L’« IMAGIER » 
Notre démarche diagnostique radiologique devant une masse 
médiastinale est basée sur neuf lignes et deux « fils d’Ariane » : 
compartiment et comportement [22]. 
¦ Compartiment où siège la masse 
Cela donne une première gamme d’étiologies possibles. Ainsi, le 
médiastin moyen est dominé par l’axe trachéo-oesophagien ; le 
médiastin antérosupérieur rétrosternal est dominé par la loge 
thymique ; le médiastin postérieur au niveau des gouttières 
costovertébrales est avant tout le siège de tumeurs neurogènes 
(fig 21) ; l’espace sous- et rétrocarinaire a des tumeurs propres 
(kystes bronchogéniques, adénopathies, etc) comme le défilé 
cervicothoracique (goitres, neurinomes, etc) ou encore comme 
l’espace inframédiastinal postérieur (adénopathies, lymphomes, 
neurinomes, etc). 
¦ Orientation tissulaire 
Le comportement qu’affiche la masse va donner une orientation 
tissulaire. Le comportement chronodensitométrique après bolus iodé 
en TDM donne, non pas une caractérisation tissulaire, mais une 
approche des composants tumoraux. Le comportement en IRM 
après gadolinium est voisin mais les composants graisseux (T1) et 
les composants liquidiens ou nécrotiques (T2) sont mieux approchés 
encore par cette méthode. De là, naît une autre gamme de 
possibilités étiologiques qui va restreindre la première, venue du 
siège tumoral (compartiment). Idéalement, la superposition des deux 
gammes aboutit à une seule solution. Ainsi, un kyste « vrai » est de 
densité hydrique (-10 à + 10 UH), ne se rehausse pas et présente une 
paroi fine sans cloison de refend. Il obéit à la formule IRM : « T1 
noir - T2 blanc ». Il se différencie en tous points d’une tumeur 
kystisée à parois épaisses, irrégulières, à cloison de refend et dont le 
contenu se rehausse plus ou moins par zones. 
De plus, le kyste « vrai » siège dans une zone habituelle ou 
« compatible » comme les angles cardiophréniques antérieurs ou le 
médiastin moyen périoesophagien ou (rarement) la loge thymique. 
La superposition de ces deux « fils d’Ariane » et l’intersection de ces 
deux ensembles d’hypothèses, topographiques et comportementales 
(TDM-IRM), peuvent faire naître la (ou les) solution(s). 
20 Médiastinite tuberculeuse et adénomégalies tuberculeuses. 
A. Radiographie thoracique de face : débord médiastinal latéral trachéal droit. 
B. Tomodensitométrie avec injection : tissu médiastinal dense et adénomégalies avec centre hypodense. 
C. Ponction sous tomodensitométrie (avec voie extrapleurale créée par injections préalables de sérum physiologique) : présence de bacilles de Koch en culture. 
11
32-535-D-10 Approche diagnostique des masses médiastinales Radiodiagnostic 
*A *B 
*C *D 
Mais il faut bien reconnaître cependant que cette démarche avec un 
« fil d’Ariane » à chaque main n’est pas toujours triomphante. Elle 
peut connaître des exceptions... nombreuses : 
– une masse peut ne pas être dans sa topographie habituelle : par 
exemple, un kyste pleuropéricardique loin de l’angle 
cardiophrénique ; 
– une masse peut subir des modifications trompeuses de densité : 
par exemple, hémorragie intrakystique ou dépôts de cristaux de 
cholestérol dans un kyste bronchogénique normalement liquidien 
pur ; 
– et si cette masse n’est ni à sa topographie, ni à sa densité, elle va 
pouvoir égarer le radiologue et causer des surprises : par exemple, 
un kyste pleuropéricardique de densité haute en latérotrachéal droit 
(loge de Baréty) ou pire encore, une masse fibromateuse pleurale 
faisant « hernie » dans cette loge en provenant de la paroi pleurale 
médiastinale. 
Néanmoins, c’est cette démarche avec deux « fils d’Ariane » que 
nous adoptons en pratique quotidienne. Pour bien suivre nos deux 
« fils d’Ariane », nous nous référons aux compartiments de Felson 
ou encore aux compartiments plus précis au plan pathologique et 
chirurgical décrits par Heitzman [12] et Rémy [19]. Ainsi, nous 
séparons : 
– les masses du compartiment médiastinal antérieur : pathologie de 
l’espace rétrosternal et prévasculaire en y incluant le défilé 
cervicothoracique et à l’étage inférieur, la pathologie des angles 
cardiophréniques antérieurs avec ses franges graisseuses, ses kystes 
pleuropéricardiques ou les thymomes « éloignés » de leur site 
d’origine ; 
– les masses du compartiment médiastinal moyen : pathologie para-trachéo- 
oesophagienne faite des kystes (fig 22) et des tumeurs du 
« fil à plomb », ainsi que des adénomégalies disposées autour de 
lui ; 
– les masses du compartiment médiastinal postérieur : pathologie 
dominée par les tumeurs neurogènes. 
De nos deux « fils d’Ariane », le second est, pour partie, la densité. 
C’est pourquoi nous proposons une classification des masses 
21 Neurinome. 
A. Radiographie thoracique de face : tumeur à bords nets, postérieure à l’aorte. 
B. Radiographie thoracique de profil : confirmation de la topographie postérieure. 
C, D. Imagerie par résonance magnétique : prise de contraste variée et liberté des 
foramens. 
E, F. Angiographie intercostale et médullaire en préopératoire. 
*E *F 
12
Radiodiagnostic Approche diagnostique des masses médiastinales 32-535-D-10 
*A *B 
*C *D 
médiastinales selon leur comportement densitométrique. Celui-ci est 
à bien connaître du radiologue qui classe les masses médiastinales 
selon leur dominante densitométrique en masses graisseuses, 
liquidiennes, tissulaires, vasculaires ou inclassables. 
Remarquons que, paradoxalement, les auteurs américains Moss- 
Gamsu, Naidich et Zerhouni n’emploient pas le guide des 
compartiments et ne se basent que sur les densités pour classifier les 
masses médiastinales [2, 16]. 
22 Kyste bronchogénique sous-carinaire gauche. 
A. Radiographie thoracique de face : cliché mal pénétré, apparemment normal. 
B. Radiographie thoracique de profil : masse arrondie en territoire médiastinal moyen (flèche). 
C, D, E. Imagerie par résonance magnétique : topographie précisée et hypersignal franc en pondération T2-écho de spin (SE). 
*E 
Tableau I. – Démarche diagnostique à double entrée : « compartiment-comportement ». 
Densité 
Topographie 
Graisseuse Liquidienne Vasculaire Tissulaire Inclassable ou 
trompeuse 
Médiastin antérieur Thymolipome - Kyste thymique 
- Kyste pleuropéricardique 
- Goitre 
- Adénome parathyroïdien 
- Thymome 
Médiastin moyen - Kyste broncho-neuro-entérique 
Ectasies veineuses et seg-ment 
II aortique 
Adénopathies Kyste bronchogénique à 
densité élevée 
Médiastin postérieur Neurofibrome Méningocèle Anévrisme aorte descen-dante 
Neurinome 
Neurofibrome 
Anévrisme thrombosé 
Variable ou diffuse Lipomatose 
Tératome 
Kyste hydatique - Paragangliome 
- Tumeur de Castleman 
- Adénopathies 
- Mélanome 
- Carcinose-fibrose 
13
32-535-D-10 Approche diagnostique des masses médiastinales Radiodiagnostic 
*A *B 
Au terme de cette démarche, la gamme diagnostique s’est resserrée 
et le type de tumeur est approché. Le tableau I représente cette 
démarche à double « entrée ». On peut y adjoindre une autre entrée : 
le comportement en IRM (en T1, T2, et T1 gadolinium). 
¦ Confrontation TDM-IRM [6, 11, 22, 26] 
L’IRM distingue mieux les rapports vasculaires et ses plans 
verticaux lui permettent de mieux examiner la fenêtre 
aortopulmonaire, la région sous-carinaire, les régions 
péridiaphragmatiques... 
L’IRM peut compenser les limites de la TDM en matière de kystes 
médiastinaux « troubles » dont la densité élevée et ne se rehaussant 
guère lors du bolus est déroutante (tumeur dite « solide » et non 
tissulaire). L’IRM peut identifier la fibrose (avec des limites) et les 
collections hématiques. 
On peut distinguer, avec Coulomb, quatre types sémiologiques 
de tumeurs médiastinales selon l’intensité du signal par rapport 
à celui de la graisse. Cette classification n’a qu’une valeur 
indicative en raison du caractère très hétérogène de la plupart 
des lésions [5]. 
– Type A : ces masses présentent un signal élevé sur les séquences 
courtes et longues. Il s’agit de masses graisseuses bénignes ou de 
collections hématiques de plus de 4 jours. Les masses graisseuses 
malignes (liposarcomes plus ou moins myxoïdes) sont plus hétérogènes 
et fort rares (fig 23). 
– Type B : ces masses présentent en séquences pondérées en T1 un 
signal inférieur à celui de la graisse et sur les séquences pondérées en 
T2 un signal qui s’élève fortement. Il s’agit de kystes ou de collections 
liquidiennes. Toutefois, il apparaît difficile de différencier une collection 
hématique aiguë d’un kyste infecté ou d’une collection suppurée. 
– Type C : le signal sur les séquences pondérées en T1 est inférieur 
à celui de la graisse, il se rehausse sur les séquences pondérées en 
T2, mais moins que dans le type B. Il s’agit de la plupart des 
tumeurs tissulaires, qu’il est difficile de différencier entre elles. La 
nécrose hémorragique donne un hypersignal en séquence courte ; 
les foyers de suppuration, les kystes non pathologiques, les goitres 
donnent un hypersignal en T2. Parfois, on retrouve une association 
de tissus pathologiques différents comme dans les tératomes malins 
matures à contenu graisseux et tissulaire. La détection des 
calcifications est difficile. 
– Type D : ces masses ont un bas signal en T1 en raison de la 
présence de tissu fibreux. Ceci se retrouve dans les tumeurs à fort 
contingent fibroblastique. La spécificité de ce type de signal est 
élevée et évoque les fibromes pleuraux bénins ou les mésothéliomes 
localisés. Il correspond en TDM à l’aspect dit « solide », ne prenant 
pas le contraste iodé mais de densité de repos élevée. Les lésions 
fibreuses non évolutives présentent un signal de type D assez 
spécifique, mais selon le degré d’évolution de la fibrose, le 
diagnostic peut être malaisé puisque la fibrose jeune est immature, 
c’est-à-dire vascularisée (signal rehaussé sous gadolinium), voire 
oedémateuse (signal élevé en T2). Le problème de la fibrose jeune se 
retrouve pour apprécier dans le suivi sous traitement une récidive 
ou reprise évolutive d’un lymphome. 
Dans les lymphomes, l’intérêt de l’IRM réside dans la recherche 
perthérapeutique de récurrence d’activité dans une zone traitée. 
Zerhouni a montré que le signal en T2 s’élève avant même 
l’augmentation de taille dans une zone de récurrence [16]. Le 
lymphome a un bas signal comparé à la graisse en T1 et devient 
proche d’elle en T2. Après traitement, le T2 devient moins marqué, 
inférieur à celui de la graisse. Si le lymphome ne répond pas au 
traitement, le signal reste élevé. Les corrélations 
anatomopathologiques sont bonnes entre les zones de bas signal 
(fibrose) et les zones de signal maintenu ou réapparu (divisions 
cellulaires maintenues ou réapparues) quand on se situe à distance 
du traitement (au-delà de 3 mois). 
Si le traitement est aussi radiothérapique, il faut savoir que, dans les 
3 mois suivant l’irradiation, la fibrose est immature et 
oedématovasculaire, donc susceptible de confusions. On peut s’aider, 
grâce aux séquences ultrarapides modernes, de la captation de 
gadolinium avant la 20e seconde qui serait le fait des tumeurs 
récidivantes par leurs capillaires néoplasiques à très basse résistance 
et grand débit. La ponction-biopsie (guidée par TDM) reste souvent 
indispensable dans les cas douteux. Elle peut être réalisée à l’aiguille 
fine en plusieurs territoires signalés comme douteux [9]. 
Les lésions thymiques ont un signal iso-intense comparativement au 
muscle et inférieur à la graisse en T1 et proche de celle-ci en T2. 
Chez l’adulte, dont le thymus subit une involution graisseuse, une 
petite masse thymique peut être distinguée de la graisse par un T1 
ultracourt ou encore une séquence STIR. Un kyste thymique se 
comporte en kyste en T2 et un thymolipome se comporte en tumeur 
graisseuse (T1, T2 élevés). L’hyperplasie thymique reste un 
diagnostic histologique. 
L’IRM s’est imposée pour les tumeurs neurogènes. Il semble que les 
tumeurs neurogènes aient un comportement analogue quelle que 
soit leur localisation : hypersignal net sur les séquences pondérées 
en T2 avec des zones de signal élevé en T1 quand il y a de la graisse 
liée aux gaines myéliniques. Une zone centrale de bas signal 
pourrait suggérer une dégénérescence neurofibromato-sarcomateuse. 
Ceci reste à étayer. 
L’utilisation d’antennes de surface permet une bonne exploration 
d’une lésion de la gouttière costovertébrale et de ses rapports avec 
le foramen et le canal rachidien. L’imagerie T2 permet une meilleure 
étude de l’extension au plan musculaire, où la tumeur présente un 
signal plus élevé que celui du muscle. L’IRM peut donc éviter une 
myélographie ou une angiographie complémentaires. 
Pour les masses médiastinales, l’IRM apporte des éléments décisifs 
dans certaines étiologies et dans le suivi post-thérapeutique. Pour le 
bilan d’extension, l’IRM est supérieure à la TDM, notamment dans 
les tumeurs envahissant le canal rachidien, celles qui sont au contact 
du coeur, à la jonction cervicothoracique ou thoracoabdominale, 
23 Lipomatose intrapéri-cardique 
bénigne (avec 
compression et adiastolie). 
A, B, C. Imagerie par 
résonance magnétique 
en T1-séquence rapi-de. 
*C 
14
Radiodiagnostic Approche diagnostique des masses médiastinales 32-535-D-10 
celles aussi qui siègent dans la bifurcation trachéale, l’apex 
(syndrome de Pancoast-Tobias) ou près des coupoles. 
L’IRM devrait s’imposer pour les pseudotumeurs vasculaires 
(anévrismes, dissections, anomalies des arcs aortiques, etc) même si 
la TDM à balayage spiralé volumique donne un regain d’intérêt à 
l’angioscanner par ses reconstructions multiplanaires [14, 17, 21, 23, 25] 
(fig 24). 
Certitude étiologique 
Le problème clé reste celui de la nature maligne ou non des masses 
médiastinales. 
24 Athérome aortique avec ulcérations. 
A. Tomodensitométrie injectée montrant l’athérome ulcéré. 
B. Reconstructions multiplanaires. 
*A 
*B 
25 Lymphangiome kystique médiastinal. 
A. Radiographie thoracique de face : débord cervicomédiastinal droit mais aussi 
gauche en interaorticopulmonaire. 
B. Tomodensitométrie injectée : densité liquidienne sans prise de contraste. On 
note la diffusion des éléments kystiques le long des bronches hilaires gauches. 
C. Ponction sous tomodensitométrie : la ponction est réalisée pour décompres-sion, 
le diagnostic étant acquis. Elle retire un liquide « eau de roche ». 
*A 
*B 
*C 
15
32-535-D-10 Approche diagnostique des masses médiastinales Radiodiagnostic 
PAR L’IMAGERIE 
L’affirmation du caractère bénin ou malin est difficile car la 
spécificité TDM ou IRM reste basse. Mis à part les cas évidents 
comme un lymphome très invasif, il n’est souvent pas possible 
d’affirmer la nature maligne ou (surtout) bénigne sur les seuls 
critères d’imagerie. Même un aspect kystique pur peut correspondre 
à une dégénérescence histologique enclose. Cette possibilité nous a 
donné une autre surprise, parmi les nombreuses surprises que le 
médiastin procure régulièrement. Il s’agissait d’une masse kystisée, 
posée sur la coupole droite, ne se rehaussant quasiment pas et qui 
s’est avérée être à l’intervention un thymome kystique à malignité 
enclose. 
Faut-il regretter d’avoir réalisé un bilan TDM (voire IRM) et de ne 
pas pouvoir conclure ? Certainement pas car le rôle de l’imagerie 
reste, tout autant que l’approche de la nature des masses 
médiastinales, celui de réaliser un bilan d’extension préopératoire 
complet : volume, contours, contacts, adhérences, rapports 
vasculaires etc. En effet, devant une masse médiastinale 
diagnostiquée et documentée, l’intervention reste de règle. 
PAR PRÉLÈVEMENT : PLACE DE LA PONCTION 
PERCUTANÉE (fig 25) 
Il convient cependant de savoir reconnaître, par l’imagerie et la 
ponction percutanée guidée, les masses médiastinales dont le 
traitement n’est pas chirurgical, comme par exemple un lymphome 
ou encore un thymome invasif dont la résécabilité semble impossible 
(au vu de l’imagerie) au chirurgien lui-même. Dans ces cas-là, le 
diagnostic par ponction percutanée prend une place stratégique. 
C’est ce que nous défendons [9] en collaboration avec des 
anatomopathologistes s’aidant de la cyto-immunologie, et c’est ce 
que défendent les radiologistes interventionnels [3, 13, 18, 24, 27, 29]. Il est 
certain que le diagnostic par ponction (PBT) a plus de chances d’être 
fiable devant des masses carcinomateuses (anaplasique,adénopathies 
médiastinales de cancers du sein, des bronches, du rein) ou des 
lymphomes non hodgkiniens de haut grade. Devant une suspicion 
de maladie de Hodgkin, limitée à la loge thymique, la PBT doit 
laisser la place à un prélèvement plus satisfaisant pour le typage 
complet. Un tel prélèvement peut être apporté par la 
médiastinoscopie axiale. Celle-ci explore de façon satisfaisante 
seulement les territoires 4 et 2, R et L ainsi qu’une partie du territoire 
7 (supéroantérieur). 
La vidéothoracoscopie (qui nécessite une anesthésie générale) a 
accès à presque tous les territoires du médiastin : 6, 7, 8, 9. Après 
traitement, et notamment après radiothérapie ou après une première 
médiastinoscopie, le chirurgien préfère laisser la place au 
radiologiste interventionnel et à la PBT. Les limites de la PBT sont 
certaines pour ce qui est du typage complet des tumeurs thymiques 
du fait de prélèvements insuffisants en volume. Mais les progrès 
récents de l’anatomocytologie avec immunomarquage sont certains 
et la PBT peut dorénavant être discutée au coup par coup. Et c’est 
sur le bilan d’imagerie qu’une prédiction de l’efficacité d’une PBT 
est basée car ce bilan peut faire prédire la nature carcinomateuse ou 
du moins « typable » sur un petit fragment de l’affection 
médiastinale. Une autre limite de la PBT pourrait être le fait de 
topographies dangereuses. L’intérêt du guidage TDM par rapport à 
la fluoroscopie est de pouvoir donner accès à de telles cibles. Dans 
ces cas, les aiguilles inframillimétriques doivent être préférées. Ainsi 
en est-il des ponctions de la région sous- et rétrocarinaire par voie 
postérieure droite et des ponctions médiastinales antérieures 
*A *B 
26 Goitre plongeant en « écharpe ». 
A. Radiographie thoracique de face : débord médiastinal supérieur droit et gauche. 
B. Radiographie thoracique de profil : opacité rétrotrachéale. 
C. Imagerie par résonance magnétique : goitre plongeant cervicomédiastinal en « écharpe ». 
*C 
16
Radiodiagnostic Approche diagnostique des masses médiastinales 32-535-D-10 
gauches ainsi que de la fenêtre aortopulmonaire par voie 
antérolatérale gauche. Ces procédures restent controversées mais 
nous ont paru légitimes dans le bilan d’un cancer bronchique du 
lobe supérieur gauche, car la médiastinoscopie axiale n’a pas accès 
à ces régions (la pratique thoracoscopique peut réduire ces 
indications). 
Les ponctions-biopsies du médiastin ont le même taux de 
complications que les ponctions-biopsies des nodules centraux. Pour 
éviter un pneumothorax, la manoeuvre de décollement pleural à la 
Xylocaïnet ou au sérum peut être parfois réalisée et permet de 
conserver un trajet extrapleural. La voie transsternale est aussi 
possible. En mettant le cou en hyperextension, une voie 
suprasternale avec trajet latérotrachéal (4 et 2, R et L) est aussi 
réalisable. Ces voies sont encore peu pratiquées mais sont faisables 
avec un peu d’habitude et évitent de traverser le parenchyme 
pulmonaire. 
Le résultat en termes de matériel suffisant ou non est un résultat qui 
dépend pour une part de l’opérateur et de la balistique, mais pour 
une autre part de la lecture anatomopathologique et cytologique. 
L’opérateur doit étudier soigneusement l’image après rehaussement 
pour éviter de prélever hors de la tumeur ou dans une zone trop 
nécrotique. Il faut choisir une aiguille permettant une lecture 
histologique et architecturale. En étudiant les lésions malignes où 
les prélèvements cytologiques et histologiques ont pu être réalisés 
dans notre série, on constate que l’examen cytologique seul avait 
apporté le diagnostic de malignité dans plus de 80 % des cas avec 
un typage dans 65 % des cas. 
Une collaboration personnalisée entre le radiologiste et le 
pathologiste est nécessaire. Il faut savoir que même avec de bons 
prélèvements et de bons cytologistes, il peut y avoir [1, 12, 15] 20 % de 
variation entre différents lecteurs ainsi qu’entre la ponction-biopsie 
réalisée in vivo et les résultats constatés sur autopsie ou pièce 
chirurgicale. 
Les bons résultats anatomopathologiques se situent à deux niveaux 
d’intérêts croissants : 
– confirmation ou non de la malignité ; 
– malignité avec reconnaissance histologique du site anatomique 
prélevé et type cellulaire. 
Il faut souvent obtenir le deuxième niveau pour éviter des 
explorations supplémentaires. L’obtention du typage complet serait 
idéale mais est souvent impossible pour des raisons 
anatomopathologiques, même avec une bonne biopsie (thymomes 
complexes, maladie de Hodgkin etc). 
Le volume du matériel prélevé est un élément favorable pour 
obtenir le deuxième niveau. Mais avec l’aide des marqueurs et 
l’étude cyto-immunologique détaillée, il peut y avoir « compensation 
partielle ». 
Ainsi, la collaboration étroite avec l’anatomopathologiste est-elle un 
élément déterminant. Une lecture extemporanée du matériel ramené 
(suffisant ou non) est utile. 
PAR LA CHIRURGIE PREMIÈRE 
Quand la suspicion à partir de l’imagerie va vers une masse 
médiastinale de type bénin ou en tous cas bien encapsulée et 
vraisemblablement non lymphomateuse, le choix pour le diagnostic 
étiologique définitif doit aller à la chirurgie première. C’est le cas 
bien évidemment des goitres endothoraciques. 
Dans certains de ces cas d’aspect bénin, la décision peut être de 
surseoir à la chirurgie comme devant un vraisemblable kyste 
bronchogénique non compliqué ou encore plus devant un kyste 
pleuropéricardique dans sa topographie latérocardiaque et dans sa 
structure kystique pure. Néanmoins, le plus souvent, le doute 
persiste et la règle reste, devant toute masse tissulaire du médiastin 
« non classée », d’envisager son diagnostic définitif et son traitement 
par la chirurgie. 
Conclusion 
Les masses médiastinales restent un problème « central » en imagerie 
thoracique. Les progrès apportés par la TDM et l’IRM commencent à 
être intégrés par la communauté médicale. Néanmoins, le point de 
départ de l’imagerie est, et restera, le cliché thoracique simple sans 
oublier son complément : le profil gauche (fig 26). Il faut avoir des 
instruments conceptuels basés sur une connaissance intime de 
l’anatomie médiastinale et sur la fréquence et les « gamuts » des 
différents types tumoraux selon les compartiments. L’imagerie permet 
une démarche diagnostique basée sur les lignes du médiastin et sur les 
deux « fils d’Ariane » que sont le « compartiment » où siège la tumeur 
et le « comportement » tissulaire qu’elle affiche en TDM et en IRM 
(fig 27). Il convient de garder une grande modestie pour ce qui est de 
leur diagnostic définitif et leur abord chirurgical reste le plus souvent 
de mise. Mais pour l’« imagier » thoracique, c’est une grande 
satisfaction d’en réaliser le bilan d’extension exhaustif et parfois d’en 
percer le mystère anatomopathologique quand il est aussi un 
radiologiste interventionnel, et sa ponction-biopsie percutanée évite un 
geste chirurgical diagnostique inutile. 
Figure 27 et Références ä 
17
32-535-D-10 Approche diagnostique des masses médiastinales Radiodiagnostic 
Références 
[1] Bariéty M, Coury C. Le médiastin et sa pathologie. Paris : 
Masson, 1958 
[2] Baron RL, Levitt RG, Sagel SS, Stanley RJ. Computed tomo-graphy 
in the evaluation of mediastinal widening. Radio-logy 
1981 ; 138 : 107-113 
[3] Bressler EL, Kirkham JA. Mediastinal masses: alternative 
approaches to CT-guided needle biopsy. Radiology 1994 ; 
191 : 391-396 
[4] Felson B. Chest roentgenology. Philadelphia : WB Saun-ders, 
1973 
[5] Ferreti G, Ranchoup Y, Coulomb M. Pseudo-tumeurs du 
médiastin. In : Rémy-Jardin M éd. Imagerie nouvelle de la 
pathologie thoracique quotidienne. Paris : Masson, 1996 
[6] Gamsu G, Sostman D. Magnetic resonance imaging of the 
thorax. Am Rev Respir Dis 1989 ; 139 : 254-274 
[7] Giron J, Baunin CH, Fajadet P, Sénac JP. L’échographie tho-racique. 
JEMU 1993 ; 14 : 2-18 
[8] Giron J, Coussement A, Sans N, Fajadet P, Sénac JP, Durand 
Get al. L’incidence latéraleduthorax. EncyclMédChir (Elve-sier, 
Paris), Radiodiagnostic — Coeur-Poumon, 32-330 
A-15, 1997 : 1-28 
[9] Giron J, Fajadet P, Sans N, Paul JL, Vernhet H, Sénac JP. 
Interventional chest radiology.Eur J Radiol1996;23:58-78 
[10] Giron J, Sans N, Sénac JP. La radiographie thoracique et les 
grands syndromes. In : Manuel d’imagerie thoracique. 
Montpellier : Sauramps Médical, 1998 : 93-108 
27 Varices oesophagiennes pseudotumorales. 
A. Radiographie thoracique de face : gros hile droit (ou mauvais cliché) pour ce qui est 
du médiastin. 
B. Tomodensitométrie injectée : « masses » périoesophagiennes prenant le contraste 
modérément et tardivement. 
C, D, E. Imagerie par résonance magnétique (IRM) : la nature vasculaire est évidente 
en IRM et on suit les « méandres » des varices périoesophagiennes du diaphragme à la 
trachée avec le débord hilaire droit. 
[11] Hamon-Kerautret M, Wattinne L, Deffontaines C, Rémy- 
Jardin M, Rémy J. Sémiologie tomodensitométrique des 
masses médiastinales. Feuillets Radiol 1992 ; 32 : 1-32 
[12] Heitzman ER. The mediastinum. Berlin : Springer-Verlag, 
1988 
[13] Klein JS, Salomon G, Stewart EA. Transthoracic needle 
biopsy withacoaxially placed20gaugeautomatedcutting 
needle: results in 122 patients. Radiology 1996 ; 198 : 
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[14] Link KR, Lesko NM. The role of MR imaging in the evalua-tion 
of acquired diseases of the thoracic aorta. AJR Am J 
Roentgenol 1992 158 : 1115-1125 
[15] Mountain CF. A new international staging system for lung 
cancer. Chest 1986 ; 89 : 225-233 
[16] Naidich D, Siegelman S, Zehrouni E. CT and MRI of the 
thorax. New York : Raven Press, 1995 
[17] ProtoAV,GuthbertNW,Raider L. Aberrant right subclavian 
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148 : 253-257 
[18] Protopapas Z. Transthoracic needle biopsy of mediastinal 
lymph nodes for staging lung and other cancers. Radiology 
1996 ; 199 : 489-496 
[19] Rémy J. Masses et pseudomasses médiastinales. In : Tomo-densitométrie 
du thorax. Paris : Vigot, 1992 : 47-87 
[20] Roelandt JR. Trans esophageal imaging: state of the art. 
Diagn Imaging Int 1990 ; 13 : 41-65 
[21] Salomonowitz E, Edwards JE, Hunter DW, Castaneda- 
Zuniga WR, Lund G, Cragg AH et al. The three types of 
aortic diverticula. AJRAmJ Roentgenol1984;142: 673-679 
[22] Sénac JP, Giron J. Masses médiastinales. In : Tomodensito-métrie 
thoracique. Paris : Masson-Simep, 1994 : 122-157 
[23] Stewart JR, Kincaid OW, Edwards JE. An atlas of vascular 
rings and related malformations of the thoracic arch 
system. Springfield : Thomas, 1964 
[24] VanSonnenbergE, Lin AS,DeutchAL.Percutaneousbiopsy 
of difficult mediastinal, hilar and pulmonary lesions. Radio-logy 
1983 ; 148 : 300-304 
[25] Webb WR, Gamsu G, Speckman JM, Kaiser JA, Federle MP, 
Lipton MJ. CT demonstration of mediastinal aortic arch 
anomalies. J Comput Assist Tomogr 1982 ; 6 : 445-451 
[26] Webb WR, Sostman HD. MR imaging of thoracic disease: 
clinical uses. AJR Am J Roentgenol 1992 182 : 621-630 
[27] Weisbrod GL. Percutaneous fine needle aspiration biopsy 
of the mediastinum. Clin Chest Med 1987 8 : 27-41 
[28] Wernecke K, Vassello P, Potter R, Luckener H, Peters P. 
Mediastinal tumors: sensitivity of detection with sonogra-phy 
compared with CT and radiography. Radiology 1990 ; 
175 : 137-143 
[29] Westcott JL. Percutaneous trans-thoracic needle biopsy 
(state of the art). Radiology 1988 ;169 : 593-601 
[30] Woodring JH, Daniel T. Mediastinal analysis emphasing 
plain radiographsandcomputedtomograms.MedRadiogr 
Photogr 1986 ;62 : 1-49 
*A 
*C 
*D 
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*E 
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Approche diagnostique des masses médiastinales

  • 1. Approche diagnostique des masses médiastinales N Sans J Giron P Fajadet D Galy-Fourcade C Baunin G Durand JP Senac JJ Railhac Résumé. – Les masses médiastinales représentent un vaste ensemble de tumeurs et de pseudotumeurs pouvant intéresser les divers compartiments du médiastin. Les auteurs proposent une approche diagnostique radiologique partant du cliché thoracique simple avec l’étude des lignes médiastinales et du transit oesophagien pour aboutir aux classifications que permet l’imagerie moderne avec la tomodensitométrie et l’imagerie par résonance magnétique. La démarche proposée se compose des neuf lignes médiastinales et des deux « fils d’Ariane » que sont les compartiments où siègent les masses et les comportements qu’elles affichent en tomodensitométrie (densitométrie avant et après bolus iodé) et en imagerie par résonance magnétique (T1, T2, T1 gadolinium). Le diagnostic étiologique final peut être apporté par la chirurgie mais aussi, dans certains cas, par ponction-biopsie percutanée. © 2000 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. Introduction Les masses médiastinales sont, depuis longtemps, un problème « central » en imagerie thoracique. La littérature est abondante à leur sujet. La tomodensitométrie (TDM) et l’imagerie par résonance magnétique (IRM) ont fait faire des progrès certains quant à leur approche ainsi que le développement de la ponction-biopsie thoracique (PBT) guidée. Nous nous proposons de faire une synthèse de ces acquis récents et de mettre en avant une démarche qui s’appuie sur la connaissance de l’anatomie du médiastin, de ses lignes et bords et sur les deux « fils d’Ariane » que sont le compartiment où elles siègent et le comportement qu’elles affichent en TDM et IRM. Définition On appelle médiastin l’espace central du thorax compris entre les deux ensembles pleuropulmonaires à droite et à gauche et l’orifice d’entrée cervicothoracique en haut, et l’orifice de sortie thoracoabdominal interphrénique ou espace inframédiastinal postérieur en bas. C’est un espace vaste, de forme ovoïde, qu’il faut comprendre dans les plans frontal-sagittal (radiographie thoracique face et profil, IRM, TDM spiralée en reconstruction), mais aussi axial transverse (TDM, IRM). C’est donc bien un volume qu’il faut saisir en trois dimensions (3D). On le divise en divers sous-compartiments (fig 1). Nicolas Sans : Praticien hospitalier. Jacques Giron : Praticien hospitalier. Pierre Fajadet : Praticien hospitalier. Denise Galy-Fourcade : Praticien hospitalier. Christiane Baunin : Praticien hospitalier. Jean-Jacques Railhac : Praticien hospitalier. Unité d’imagerie thoracique, pavillon J Baudot, centre hospitalier universitaire Purpan, 31059 Toulouse cedex, France. Gérard Durand : Praticien hospitalier. Jean-Paul Senac : Praticien hospitalier. Centre hospitalier universitaire Arnaud de Villeneuve, 555, route de Ganges, 34295 Montpellier cedex 5, France. Ses bords latéraux sont limités par les replis pleuropulmonaires à droite et à gauche. L’affrontement de densité entre l’air pulmonaire d’un côté et les organes et la graisse du médiastin de l’autre détermine, par le « signe de la silhouette », ses contours : ceux du coeur avec deux arcs à droite et trois arcs à gauche et ceux du médiastin supérieur au-dessus. Ces affrontements de densité constituent les fameuses lignes du médiastin (cf infra). Ces lignes peuvent être déplacées, déformées ou effacées par une tumeur médiastinale. On appelle masses médiastinales tous les processus médiastinaux créant un effet de masse, qu’il s’agisse de tumeurs développées à partir d’organes médiastinaux (ou de ganglions) ou de pseudotumeurs liées essentiellement aux ectasies vasculaires, notamment aortiques. Les pseudotumeurs du médiastin constituent un ensemble hétérogène d’affections développées dans le médiastin ou à son contact, responsables d’une déformation permanente, d’étendue variable, de ses contours. La définition exclut les tumeurs primitives, développées à partir du tissu médiastinal, des vestiges thymiques, des reliquats embryonnaires, ou les tumeurs issues des organes qui siègent dans le médiastin. Le rôle du radiologiste est fondamental car les pseudotumeurs médiastinales et les tumeurs bénignes peuvent avoir une expression clinique latente et sont fréquemment découvertes sur des radiographies thoraciques systématiques. Affirmer le diagnostic de masse médiastinale avant la TDM (sémiologie médiastinale en radiographie thoracique) Avant la TDM, l’« imagier » dispose d’« instruments » simples qui vont de la radiographie thoracique simple au transit oesophagien (TO) et à l’échographie. Mais il doit disposer aussi d’« instruments conceptuels » venant des bases anatomiques lui donnant une Encyclopédie Médico-Chirurgicale 32-535-D-10 32-535-D-10 Toute référence à cet article doit porter la mention : Sans S, Giron J, Fajadet P, Galy-Fourcade D, Baunin C, Durand G, Senac JP et Railhac JJ. Approche diagnostique des masses médiastinales. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Radiodiagnostic — Coeur-Poumon, 32-535-D-10, 2000, 18 p.
  • 2. 32-535-D-10 Approche diagnostique des masses médiastinales Radiodiagnostic 7 4 4 - région para-trachéo-oesophagienne 41 - crosse azygos 42 - région sous-carinaire 43 - fenêtre aortopulmonaire 44 - région azygo-oesophagienne 5 - gouttière costovertébrale représentation en volume 3D de l’espace étudié : les compartiments, le « fil à plomb » oesophagien et les lignes médiastinales. CLICHÉ STANDARD Le plus souvent, une tumeur médiastinale est mise en évidence sur les clichés standards du médiastin de face et de profil. Il arrive qu’elle ne soit visible que de profil, notamment si elle est strictement rétrosternale. Ceci est alors une exclusivité du profil. Il arrive enfin que ni la face, ni le profil ne permettent de la soupçonner mais ceci est rare et reste une exclusivité de la TDM. De face, il s’agit d’une opacité de densité hydrique le plus souvent homogène, à limite externe nette et continue, convexe vers le poumon, se raccordant en pente douce avec le médiastin, à limite interne invisible car noyée dans le médiastin. Ce syndrome de masse pousse, refoule, efface une ou plusieurs des lignes du médiastin, permettant ainsi de la localiser, ce qui représente déjà une approche du diagnostic étiologique. Le cliché de profil permet la localisation dans l’un des trois compartiments du médiastin (fig 2). D’autres signes sémiologiques permettent également de localiser ces opacités [10] : – signe de la silhouette ; – signe du défilé cervicothoracique ; – signe de la convergence du hile ; – signe du recouvrement du hile. Par ailleurs, les clichés standards peuvent montrer des signes associés, tels un épanchement pleural, une lyse osseuse de voisinage, une atteinte parenchymateuse pulmonaire. Les clichés numérisés (plaques phosphorescentes, sélénium etc) possèdent une résolution en contraste optimale pour l’étude du médiastin et de ses lignes. Certaines incidences complémentaires peuvent enrichir la sensibilité diagnostique de la radiographie : les manoeuvres de Valsalva et de Müller, ainsi que les clichés comparatifs pratiqués en positions debout et couché, modifient la taille des structures veineuses médiastinales ; la moyenne tension étudie les structures osseuses ou recherche des calcifications. On ne tient pas compte d’un élargissement médiastinal sur un cliché couché puisque, dans cette position, l’élargissement est physiologique et lié à la technique. Une inclinaison à 45°, pour le moins, chez le traumatisé est nécessaire, avant d’affirmer un élargissement qui pourrait orienter vers un hémomédiastin et un éventuel traumatisme avec rupture partielle aortique [30] (fig 3). Une déviation de la trachée est un signe d’intérêt. On la recherche aussi sur le profil. Mais un simple déroulement de la crosse aortique chez le sujet âgé peut provoquer une déviation vers la droite de la trachée basse, paraphysiologique. De même, parmi les divers débords latéraux du médiastin, on se souvient que l’élargissement du médiastin supérieur droit peut être simplement lié, chez le sujet âgé, à une ectasie du tronc artériel brachiocéphalique droit déroulé et déformé en « chandelier ». L’incidence latérale peut confirmer la topographie rétrosternale mais au niveau trachéal de ce processus vasculaire artériel, alors qu’une ectasie veineuse serait plus antérieure. Les débords médiastinaux antérieurs au niveau des hiles sont à distinguer par le signe du recouvrement hilaire d’une véritable tumeur hilaire ou d’un gros hile vasculaire. Cette sémiologie est parfois délicate et le cliché de profil peut permettre de progresser en 2 4 5 1 2 3 4 5 4 6 6 4 8 4 2 4 4 3 1 8 7 1 2-3 Compartiment médiastinal antérieur 4 - Compartiment médiastinal moyen 5 - Compartiment médiastinal postérieur 2 - espace rétrosternal 3 - angles cardiophréniques 1-6-7-8 Limite du médiastin 1 - dérivé cervicothoracique 6 - espace intramédiastinal postérieur 7 - hiles 8 - ligaments triangulaires limites des étages : supérieur moyen, inférieur En médaillon Limites des compartiments médiastinaux en TDM 2 - antérieur, prévasculaire 4 - moyen, para-trachéo-oesophagien 5 - postérieur, paravertébral 1 Compartiments du médiastin. 2
  • 3. Radiodiagnostic Approche diagnostique des masses médiastinales 32-535-D-10 *A *B *C *D situant l’opacité en territoire antérieur et non pas au hile. Il vaut mieux parler d’opacité en « projection hilaire » quand les signes de convergence ou de recouvrement ne sont pas évidents (fig 2). C’est seulement sur le cliché de profil qu’une masse rétrosternale, thymique par exemple, peut se révéler alors que le cliché de face paraissait normal. Il peut en aller de même pour des opacités situées dans les gouttières costovertébrales postérieures. C’est ainsi qu’il faut savoir qu’il existe des « exclusivités » du profil. Il faut restaurer cette incidence latérale quelque peu délaissée aujourd’hui [8]. Aux deux extrémités du médiastin (défilé cervicothoracique et espace inframédiastinal postérieur), le silhouettage par l’air pulmonaire peut orienter en créant le « signe du défilé cervicothoracique » et le « signe de l’iceberg » de Felson. À la base, une opacité totalement entourée d’air est intrathoracique (intrapulmonaire ou dans le ligament triangulaire pulmonaire), alors qu’une masse thoracoabdominale n’a que son dôme entouré d’air et se perd en sous-phrénique. Au sommet, les masses médiastinales supérieures antérieures ne sont pas entourées d’air alors que les masses totalement entourées d’air sont nécessairement supérieures et postérieures puisque l’apex pulmonaire est très postérieur. C’est le cas des neurinomes du défilé cervicothoracique, à l’opposé des goitres plongeants (fig 4). L’apport des clichés conventionnels est important pour le diagnostic positif ainsi que dans la localisation de la tumeur. Toutefois, certaines localisations médiastinales, telles la loge de Baréty, la région sous-carinaire, la fenêtre aortopulmonaire, sont peu parlantes en radiologie classique. De plus, le caractère tumoral de la 2 Tératome mature du médiastin antérosupérieur gauche. A. Radiographie thoracique de face : signe du recouvre-ment hilaire (flèches). B. Radiographie thoracique de profil : opacité dans l’es-pace clair rétrosternal avec ponctuation calcique (flèche). C, D. Tomodensitométrie : tératome bien limité compre-nant des zones graisseuses (grosse flèche) et des zones « calciques », en l’occurrence : une dent (petites flèches). lésion est difficile à affirmer, l’extension lésionnelle souvent sous-estimée et l’étiologie exceptionnellement approchée (dent visible au sein d’une opacité médiastinale antérieure en rapport avec un tératome bénin). « FIL À PLOMB » OESOPHAGIEN L’espace médiastinal est le siège du coeur et des gros vaisseaux dans ses compartiments moyens et inféroantérieurs. Il est aussi une voie de passage pour l’axe aérodigestif dans son compartiment moyen de haut en bas. On retient que trachée et oesophage sont le « fil à plomb » du médiastin. Ce « fil à plomb » peut être déplacé par une tumeur du médiastin, d’où l’intérêt des clichés avec opacification de l’oesophage ou TO. Le TO était un examen autrefois indispensable dans les bilans des lésions médiastinales moyennes et postérieures. Ses indications ont nettement diminué au profit de la TDM (fig 5). Un niveau hydroaérique médiastinal visible en radiographie thoracique de profil en territoire moyen et inférieur est confirmé comme étant dû à une hernie hiatale par un TO simple. Le TO reste toutefois un examen de base en cas de néoplasie oesophagienne pour préciser en particulier l’extension en hauteur, l’existence d’une double localisation, dans le cadre du bilan d’opérabilité. Il renseigne en cas de doute entre une lésion extraoesophagienne et une lésion de la paroi oesophagienne : quand une masse médiastinale nettement latéralisée attire l’oesophage vers elle ou ne le refoule pas, l’origine du processus est pariétale (léiomyome, 3
  • 4. 32-535-D-10 Approche diagnostique des masses médiastinales Radiodiagnostic duplication digestive, kyste antérogénique intramural). Un processus extraoesophagien refoule l’oesophage. Cette sémiologie a été précisée par Felson. En cas de processus volumineux, il apparaît parfois difficile, même en TDM, de situer l’oesophage ; le TO, dans ces conditions, renseigne rapidement sur l’état de ce dernier. Enfin, le transit aux hydrosolubles (l’Hytrast ayant disparu…) peut être réalisé pendant les coupes TDM (TO-TDM). Ceci permet, en cas de suspicion de complications, de rechercher une fistule oesotrachéale, oesobronchique, oesopleurale, voire de préciser un trouble de la déglutition. COMPARTIMENTS En dehors du « fil à plomb » oesophagien, il existe un autre axe vertical du médiastin qui est un double axe vasculaire : l’aorte descendante en arrière jouxtant la gouttière costovertébrale gauche et la veine cave supérieure en avant, à droite et en avant de la trachée. Les vaisseaux dessinent aussi un axe horizontal, antéropostérieur : la crosse de l’aorte à gauche et la crosse de l’azygos à droite. Ces deux crosses déterminent l’étage des crosses (T4-T5) qui cloisonne le médiastin droit et gauche en étages sus- et sous- par rapport à cet étage des crosses. Enfin, à l’étage moyen horizontal, de chaque côté le médiastin se prolonge en pédicule pour chaque poumon avec l’artère pulmonaire et la bronche souche qui pénètrent et les veines pulmonaires qui sortent des hiles. L’artère pulmonaire droite reste prébronchique et donne sa branche lobaire supérieure dans le médiastin (artère médiastinale supérieure droite) alors que l’artère pulmonaire gauche enjambe la bronche souche gauche et ne se divise qu’au-delà du hile. Au total, on peut diviser l’espace médiastinal en plusieurs compartiments. Felson le fait en traçant deux horizontales par la crosse aortique et les veines pulmonaires inférieures et deux verticales par le bord antérieur de la trachée et le bord antérieur du rachis [4]. Il délimite ainsi neuf compartiments dont trois sont occupés par le coeur (fig 1). Heitzman [12] le fait en préférant délimiter des compartiments plus spécifiques quant à leur abord chirurgical ou leurs particularités pathologiques (type de tumeur rencontré). Les deux façons de procéder se recoupent. Dans chaque compartiment, les tumeurs rencontrées peuvent être liées au « contenu » du territoire ou au « contenant ». Par exemple, le thymus ou des adénomégalies (qui sont ubiquitaires dans divers territoires) dans le médiastin antérosupérieur, appelé aussi l’espace rétrosternal et prévasculaire, et à l’opposé des tumeurs issues des parois mêmes du territoire comme un kyste bronchogénique dans l’espace sous- et rétrocarinaire, appelé aussi médiastin moyen-moyen. Beaucoup de ces territoires ou compartiments médiastinaux constituent des loges ganglionnaires médiastinales et la tumeur qui y est développée peut alors être une adénopathie lymphomateuse, cancéreuse, infectieuse... Les groupes ou loges ganglionnaires ont été décrites par les anatomistes comme Rouvière ou des cliniciens comme Bariéty [1] et ont reçu récemment une numérotation par localisation par l’American Thoracic Society (ATS) [15] (fig 6). Une loge particulière est constituée par la fenêtre aortopulmonaire entre crosse aortique au-dessus et artère pulmonaire gauche enjambant la bronche souche gauche au-dessous. Dans cette fenêtre se situe le reliquat qu’est le ligament artériel qui sépare l’espace ganglionnaire médial nommé 4 L de l’espace ganglionnaire latéral nommé 5, lequel se prolonge en haut vers le médiastin antérosupérieur gauche où se situe le groupe ganglionnaire 6. Dans cette fenêtre, sous l’arche aortique, passe le nerf récurrent gauche. Celui-ci n’est pas visible, ni en TDM, ni en IRM, mais le radiologue doit connaître son existence car un *A *B 3 Rupture partielle aortique calcifiée 20 ans après le traumatisme thoracique. A. Radiographie thoracique de face : liseré calcique plus large que le bou-ton aortique normal. B. Tomodensitométrie : anneau calci-que isthmique. C. Imagerie par résonance magnéti-que : déformation séquellaire isthmi-que et sus-isthmique. *C neurinome peut se développer à ses dépens. Le ligament artériel est en revanche visible en TDM s’il est calcifié et toujours en IRM en séquence bien pondérée en T1. La visualisation de ce ligament artériel par IRM peut être de grand intérêt lors des bilans préopératoires des cancers bronchopulmonaires gauches. 4
  • 5. Radiodiagnostic Approche diagnostique des masses médiastinales 32-535-D-10 *A *B *C *D La loge de Baréty est un autre exemple de loge ganglionnaire du médiastin. Elle occupe le bord antérodroit de la trachée et se situe dans le médiastin antérosupérieur droit. Les ganglions de cette loge sont nommés 4 R et 2 R par l’ATS. À côté des possibilités tumorales venant du « contenu » et du « contenant », il faut se rappeler qu’une tumeur peut venir d’ailleurs et « glisser » d’un territoire à l’autre. C’est le cas notamment des thymomes qui sont souvent plexiformes et peuvent venir s’« accoucher » en bas en latérocardiaque droit et sus-phrénique. La compréhension du médiastin par compartiments et loges ne relève pas d’un « caprice anatomiste » mais permet d’asseoir une démarche diagnostique devant une masse médiastinale [22]. LIGNES DU MÉDIASTIN On distingue classiquement les lignes vraies (air/air) et les bords (organe/air). Elles ont été particulièrement étudiées par Heitzman et Rémy [12, 19]. Elles sont au nombre de neuf (fig 7). Leur démonstration en TDM (la même démonstration en IRM est possible) est éducative et permet de comprendre leurs mécanismes de formation, les raisons de leurs inconstances et leurs altérations par les masses du médiastin. Ces lignes sont un reflet remarquable de l’anatomie interne du compartiment médiastinal concerné. À ce titre, leur identification sur le cliché simple doit être systématique. Il faut bien sûr pour cela que le cliché simple soit de qualité (radiographie thoracique en haute tension ou numérisée). Une anomalie au niveau des lignes médiastinales sur le cliché simpleconstitue une excellente indication pour un examen TDM ou IRM. L’absence d’une ligne médiastinale n’est pas nécessairement pathologique car elles ne sont pas toutes constantes et leur fréquence est variable chez le sujet normal. Les plus constantes sont les lignes aortique, aortopulmonaire et azygo-oesophagienne. Bien que ces lignes médiastinales soient aujourd’hui bien connues, il ne nous paraît pas inutile de les resituer dans ce texte de démarche diagnostique. ¦ Ligne médiastinale postérieure Elle est créée par la jonction des languettes postérieures pulmonaires en avant du rachis, en arrière de l’oesophage, en inspiration forcée (fig 8). Elle se dessine en V ouvert en haut, au-dessus du manubrium sternal. Elle est très inconstante (15 %) ; entre autres, une lipomatose 4 Neurofibrome du défilé cervicothoracique. A. Radiographie thoracique de face : signe du défilé cervicothoracique. B. Radiographie thoracique de profil : topographie supéropostérieure de type neu-rologique de la masse. C. Tomodensitométrie : densité tissulaire, bords nets. D. Échographie : échogénicité faible sans renforcement postérieur. 5
  • 6. 32-535-D-10 Approche diagnostique des masses médiastinales Radiodiagnostic 5 Duplication oesophagienne. A. Radiographie thoracique de face : opacité sous-carinaire (flèche). B. Radiographie thoracique de profil : opacité située dans le médiastin moyen (flèches). C. Transit oesophagien : opacité au contact de l’oesophage et ne le déplaçant pas (flèche). D. Tomodensitométrie : contact intime avec l’oesophage, densité intermédiaire (entre liquide et tissu). E, F. Imagerie par résonance magnétique : topographie médiastinale latéro-oesophagienne droite repoussant la veine azygos, hypersignal en pondération écho de spin (SE)-T2 témoignant d’un contingent liquide, faible captation de gadoli-nium en SE-T1. *A *B *C *D *E *F 6
  • 7. Radiodiagnostic Approche diagnostique des masses médiastinales 32-535-D-10 Trachée OEsophage Artère brachiocéphalique sous-clavière Ligne 2 modérée empêche sa constitution (non-accolement des languettes). Son effacement est produit par les masses du médiastin postérieur « haut ». ¦ Ligne médiastinale antérieure Elle est créée par le contact des languettes antérieures en arrière du sternum. Dessinée en V ouvert en haut, elle affleure au manubrium mais ne le dépasse pas vers le haut à la différence de la ligne postérieure. La lipomatose peut empêcher sa constitution et son effacement est produit par les masses du médiastin antérieur (fig 9). ¦ Ligne paratrachéale droite Le récessus rétrotrachéal est dû à l’insinuation d’une languette pulmonaire en arrière de la trachée au niveau du défilé cervicothoracique (fig 10). Ligne 3 Ligne 6 Ligne 1 Ligne 8 11R 8R 8L Ligne 4 Ligne 5 Ligne 7 5 11L 2 L 2 R 4R 10R 10L 4L 14 Artère Veine azygos 6 Ganglions médiastinaux : carte American Thoracic Society. Côté droit : ligne 1 : sommet de l’arche thoracique. Les ganglions latérotrachéaux supérieurs à cette ligne sont classés 2R. ligne 2 : niveau de l’arche azygos. Les ganglions latérotrachéaux entre ligne 1-ligne 2 sont classés 4R. ligne 3 : niveau de la bronche souche à l’origine de la bronche lobaire supérieure. Les gan-glions latérobronchiques droits sous la ligne 2 et au-dessus de la ligne 3 sont classés 10R (ou trachéobronchiques droits). Ceux situés le long des bronches lobaires en position latérale ou distale par rapport à la ligne 3 sont classés 11R (intrapulmonaires). Les ganglions à 3 cm sous la carène et adjacents à l’oesophage ou dans le ligament pulmonaire droit sont appelés 8R (paraoesophagiens droits). Côté gauche : ligne 4 : sommet de l’arche aortique. Les ganglions paratrachéaux au-dessus de cette ligne sont nommés 2L (paratrachéaux supérieurs gauches). ligne 5 : niveau carinaire. ligne 6 : sommet de la crosse de l’artère pulmonaire gauche. Les ganglions latérotrachéaux gauches entre la ligne 4 et 5 sont nommés 4L (paratrachéaux inférieurs gauches). Les gan-glions situés dans la fenêtre aorticopulmonaire en latéral par rapport au ligament artériel sont classés 5 et ceux qui sont médiaux sont 4L. Entre la ligne 7, analogue à la ligne 3 du côté droit, situés à la division de la bronche principale gauche, on trouve des ganglions entre ca-rène et origine de la bronche lobaire supérieure qui sont classés 10L (péribronchiques gau-ches). De façon symétrique par rapport au côté droit, les ganglions latéro-oesophagiens et intraligamentaires à partir de 3 cmsous la carène sont nommés 8L (paraoesophagiens gau-ches). Au centre : les ganglions dans la région sous-carinale entre les « jambes bronchiques » sont classés 7 (sous-carinaires). La limite inférieure en est la ligne 8 placée à 2 cm sous la carène. Non représentés : les ganglions antérieurs médiastinaux numérotés 6 sont pré- et latéro-aortiques puis latéraux par rapport aux vaisseaux de la gerbe. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 8 7 7 Schéma global des li-gnes médiastinales. 1. Ligne médiastinale posté-rieure ; 2. ligne médiasti-nale antérieure ; 3. ligne pa-ratrachéale droite ; 4. ligne paraoesophagienne supé-rieure ; 5. ligne para-azygos ; 6. ligne para-oesophagienne antérieure ; 7. ligne para-aortique (et para-sous-clavière gau-che) ; 8. ligne paraverté-brale droite et gauche ; 9. li-gne aortopulmonaire. 8 Ligne médiastinale postérieure (tumeurs de l’oesophage, tumeurs de la thyroïde, médiastin postérieur : neurinome, anévrisme de l’aorte, tumeurs vertébrales, média-stinites, adénopathies). 7
  • 8. 32-535-D-10 Approche diagnostique des masses médiastinales Radiodiagnostic C’est lui qui crée cette ligne à différencier de la bande trachéale postérieure du cliché de profil. Il n’y a pas de ligne homologue à gauche du fait des vaisseaux de la gerbe. Présente dans 50 % des cas, son effacement évoque une tumeur de l’oesophage, son déplacement évoque une tumeur trachéale ou pulmonaire. ¦ Ligne paraoesophagienne supérieure Elle est rare (10 %) car sa formation nécessite un « moulage » du bord droit de l’oesophage par le poumon droit. Elle s’inscrit dans la trachée selon un trajet concave à droite, rejoignant en bas la ligne para-azygos au niveau de T4-T5. Cette ligne est effacée par les tumeurs oesophagiennes, les adénopathies, les goitres (fig 11). ¦ Ligne para-azygos C’est la crosse azygos qui, moulée par le poumon, en est responsable. La TDM montre la crosse de façon spectaculaire et ceci repère le plancher de la loge de Baréty. Le déplacement de cette ligne assez fréquente (35 %) est bien sûr lié essentiellement aux adénomégalies 4 R, 7 (fig 12). ¦ Ligne paraoesophagienne inférieure De la carène jusqu’au diaphragme existe un récessus azygo-oesophagien du poumon droit qui peut aller même jusqu’au contact de son homologue gauche (ligne médiastinale postérieure). Cette ligne est quasi constante (85 %) et explique la différence de transparence des moitiés droite et gauche des somma vertébraux dorsaux (fig 13). Elle est oblique en bas et à gauche, plus ou moins en S. Ses déplacements sont liés aux tumeurs oesophagiennes, aux hernies hiatales en bas, aux adénopathies sous-carinaires en haut. 9 Ligne médiastinale antérieure (goitre endothoracique, tumeur thymique, tératome, adénome parathyroïdien, kyste pleuropéricardique, médiastinites, hématome, adénopathies). 10 Ligne paratrachéale droite (tumeurs de l’oesophage, trachéale, pulmonaire). 11 Ligne paraoesophagienne supérieure (tumeur de l’oesophage, goitres, médiastini-tes, hématomes, adénopathies). 12 Ligne para-azygos (adénopathies de la loge de Baréty, adénopathies précarinai-res hautes, ectasie azygos, lobe azygos). 13 Ligne paraoesophagienne inférieure (tumeur de l’oesophage, hernie hiatale [en bas], adénopathies sous-carinaires [en haut], épanchement pleural droit, dilatation de l’oreillette gauche). 14 Ligne para-aortique et para-sous-clavière gauche (anévrisme de l’aorte [segment III] b). 8
  • 9. Radiodiagnostic Approche diagnostique des masses médiastinales 32-535-D-10 Le plus souvent, on décrit une seule et même ligne para-azygo-oesophagienne. ¦ Ligne para-aortique Elle est toujours visible en haute tension et borde l’aorte de la crosse jusqu’à T11. Son déplacement évoque un anévrisme. Elle est prolongée en haut par la ligne para-sous-clavière gauche (fig 14). ¦ Ligne paravertébrale À droite et à gauche, la réflexion de la plèvre sur les tissus mous paravertébraux crée cette ligne dans 35 % des cas, surtout du côté droit (fig 15). Un effacement et/ou déplacement latéral externe de cette ligne est produit par la pathologie costovertébrale ou par les épanchements médiastinaux. En décubitus dorsal, un épanchement pleural abondant peut faire se déplacer le poumon et donc cette ligne vers l’extérieur, si l’épanchement concerne la plèvre médiastinale. ¦ Ligne aortopulmonaire Elle relie le bouton aortique à l’artère pulmonaire gauche par réflexion du poumon gauche sur la graisse de la fenêtre aortopulmonaire. Felson l’appelle « ligne péricardique gauche ». Cette ligne est déplacée par les tumeurs de la fenêtre aortopulmonaire et parmi elles les adénopathies sont les plus fréquentes. Elle ne doit pas bomber en dehors sur le cliché simple. ÉCHOGRAPHIE Le médiastin de l’adulte se prête mal à l’exploration ultrasonore par voie externe, en raison de l’étroitesse des fenêtres acoustiques. Cependant, dans certaines situations cliniques, le recours à un examen ultrasonore avec des sondes de 3,5 ou 5 MHz est utile [7]. Le médiastin est abordé par trois grandes voies : la voie sus-sternale permet l’exploration en coupes frontales et sagittales du médiastin supérieur ; les voies parasternales droite et gauche associées au décubitus latéral permettent d’explorer la loge médiastinale antérieure et le coeur ; la voie abdominale récurrente sous-costale permet une exploration transdiaphragmatique utile pour l’exploration des masses des angles cardiophréniques. Chez le petit enfant, l’étude des masses médiastinales est faite par échographie, notamment pour les hypertrophies thymiques (fig 16). Chez le jeune enfant, le couple d’examens utiles est la radiographie thoracique et l’échographie alors que chez l’adulte, le couple est fait de la radiographie thoracique et de la TDM [28]. Chez l’adulte, la pratique de l’échographie transoesophagienne est utile pour les pseudotumeurs aortiques (anévrismes ou traumatismes ou encore dissections). Elle peut être couplée au doppler-couleur. On peut l’utiliser aussi pour l’étude des masses oesophagiennes avec fibroscopie oesophagienne et pour l’étude de l’envahissement oesophagien d’une tumeur de voisinage ou d’un cancer bronchique étendu au médiastin [20] dans un bilan préalable à une éventuelle intervention. DIVERS De façon plus anecdotique, d’autres moyens d’imagerie peuvent être utiles : scintigraphie pour identifier un goitre, surtout si ectopique, mais en sachant que plus de 30 % de ces goitres plongeants et/ou ectopiques sont peu fonctionnels et ne « fixent » pas ; scintigraphie 15 Ligne paravertébrale droite et gauche (pathologie costovertébrale, adénopathie postérieure b). 16 Hypertrophie thymique. *A *B A. Radiographie thoracique de face : débord médiastinal supérieur avec le signe de la « voile latine ». B. Échographie : le tissu thymique « normal » est homogène échographiquement et ne repousse ni ne dévie les vaisseaux de la gerbe. 17 Scintigraphie au mé-thoxy - isobutyl - isonitrile (MIBI) : localisation d’un adénome parathyroïdien ectopique médiastinal. 9
  • 10. 32-535-D-10 Approche diagnostique des masses médiastinales Radiodiagnostic au méthoxy-isobutyl-isonitrile (MIBI) pour localiser un adénome hyperparathyroïdien (fig 17) ; angiographies pour les pseudotumeurs vasculaires ou pour une cartographie préchirurgicale des masses et de leurs rapports anatomiques. Écarter les faux diagnostics de masse médiastinale Le rôle du radiologiste consiste tout d’abord à affirmer la nature à la fois médiastinale et tumorale du processus observé. Ce n’est pas toujours facile, du moins à l’étape du cliché simple. Les faux diagnostics relèvent des tumeurs pulmonaires, des épanchements et des médiastinites. TUMEUR D’ORIGINE PULMONAIRE Une tumeur d’origine pulmonaire présentant une extension médiastinale peut donner le change. On retient, pour l’origine pulmonaire, la présence de zones de troubles ventilatoires avec bronchogrammes et le sens de la déformation et du déplacement (médial vers le médiastin) de la plèvre médiastinale. Ce genre de problème se pose parfois devant de volumineux cancers bronchiques anaplasiques à petites cellules dont la part médiastinale (aspect tissulaire en « nappe ») peut être prédominante, voire entraîner un syndrome cave (fig 18). ÉPANCHEMENTS MÉDIASTINAUX Il faut savoir les reconnaître et les différencier des masses médiastinales. Les épanchements liquidiens sont le plus souvent localisés et cloisonnés au voisinage de leur « cause » d’origine. Il peut s’agir de collection rétrosternale après chirurgie par sternotomie, paranormale les premières semaines, elle peut être significative ultérieurement, ou encore de collection latéro-oesophagienne après perforation iatrogène de l’oesophage (dilatations) ou non (diverticule de Zunker, néoplasie oesophagienne, ganglion tuberculeux chez l’enfant...). L’oesophage peut servir d’axe de propagation d’une infection descendante dans les médiastinites nécrosantes descendantes propagées depuis une angine de Ludwig ou des complications d’extraction dentaire. Les caractères sémiologiques sont ceux d’une opacité « hydrique » sur le cliché simple, souvent difficile à percevoir car de faible volume. Le profil peut aider à identifier l’opacité par la création de lignes de tangences avec les commissures pulmonaires postérieures (droite surtout). En TDM, le diagnostic est plus aisé. L’opacité est de densité hydrique et seule sa périphérie se rehausse après injection de produit iodé quand il y a collection. Un drainage percutané peut être réalisé sous guidage TDM. Après drainage, un niveau hydroaérique peut exister. Sans drainage préalable, la présence d’un niveau liquide ou de bulles gazeuses au sein de la collection a une valeur péjorative en faisant évoquer des germes anaérobies, une gangrène gazeuse ou encore une perforation oesophagienne. Dans le syndrome de Boerhaave, la rupture oesophagienne lors des vomissements se fait au voisinage de l’orifice diaphragmatique, le plus souvent sur le bord gauche, et entraîne la constitution d’une collection médiastinale et d’un épanchement sous- et extrapleural basal gauche. La fuite aérique peut remonter le long de la gaine oesophagienne (signe de Mingerota) ou être plus diffuse (fig 19). MÉDIASTINITES CHRONIQUES On rapproche des épanchements les médiastinites chroniques devenues plus ou moins fibreuses, voire calcifiées, de la tuberculose, de l’amyloïdose ou postradiques (fig 20). Sur le cliché simple, on 19 Syndrome de Boerhaave (rupture oesophagienne). A. Radiographie thoracique de face : collection médiastinale et épanchement sous-et extrapleural basal gauche. Pneumomédiastin le long de la paroi oesophagienne (tê-tes de flèche). B. Tomodensitométrie avec transit oesophagien : fuite aérique en « chapelet », épanche-ment pleural, collapsus pulmonaire (flèches). *A *B 18 Cancer bronchique à petites cellules (anaplasi-que) à développement mé-diastinal simulant une tu-meur du médiastin (dia-gnostic par ponction percu-tanée sous tomodensi-tométrie). 10
  • 11. Radiodiagnostic Approche diagnostique des masses médiastinales 32-535-D-10 *A *B *C note un élargissement du médiastin, notamment supérieur et latérotrachéal droit. En TDM, on recherche la compression par fibrose de l’arbre trachéobronchique, de l’oesophage, de la veine cave supérieure, voire des artères et veines pulmonaires. La présence de calcifications au sein d’un processus de densité tissulaire, se rehaussant de façon variable, peut orienter le diagnostic. Parfois, aucune étiologie n’est retrouvée. Une origine auto-immune est invoquée lorsqu’un autre processus fibrosant existe ailleurs (fibrose rétropéritonéale, thyroïdite de Riedel, cholangite sclérosante...). En pratique clinique, il faut savoir qu’un syndrome cave supérieur à cliché thoracique « normal » peut correspondre à une médiastinite chronique (tuberculose, amylose radique ou idiopathique...). Démarche étiologique Une fois affirmée la nature médiastinale et tumorale du processus, se pose le problème de son étiologie. BIOLOGIE ET CLINIQUE Elles peuvent être occasionnellement contributives. Cependant, devant une masse du médiastin antérosupérieur chez le sujet jeune, il faut interroger son éventuelle origine embryologique à partir du sac vitellin par le dosage des alpha-foetoprotéines et des bêta-human chorionic gonadotropin (hCG). Une éosinophilie et un prurit ou encore un syndrome cave brutal chez le sujet jeune peuvent orienter vers un lymphome hodgkinien (ou non). À l’inverse, dans le cadre d’une myasthénie avérée, l’« imagier » doit trouver (« recruter ») une masse tissulaire, même de petite taille, et ceci dans l’espace rétrosternal et prévasculaire correspondant à la loge thymique, mais aussi tout au long des lames péricardophréniques jusqu’au diaphragme car on sait que la loge thymique « vraie » s’étend de haut en bas du médiastin antérieur et que les tumeurs thymiques sont très plexiformes et peuvent « glisser » loin de leur loge « principale ». La cure chirurgicale systématique, même en l’absence de tumeur en TDM, concerne d’ailleurs l’ensemble du territoire rétrosternal, pour les auteurs japonais notamment. APPROCHE ÉTIOLOGIQUE PAR L’IMAGERIE ET L’« IMAGIER » Notre démarche diagnostique radiologique devant une masse médiastinale est basée sur neuf lignes et deux « fils d’Ariane » : compartiment et comportement [22]. ¦ Compartiment où siège la masse Cela donne une première gamme d’étiologies possibles. Ainsi, le médiastin moyen est dominé par l’axe trachéo-oesophagien ; le médiastin antérosupérieur rétrosternal est dominé par la loge thymique ; le médiastin postérieur au niveau des gouttières costovertébrales est avant tout le siège de tumeurs neurogènes (fig 21) ; l’espace sous- et rétrocarinaire a des tumeurs propres (kystes bronchogéniques, adénopathies, etc) comme le défilé cervicothoracique (goitres, neurinomes, etc) ou encore comme l’espace inframédiastinal postérieur (adénopathies, lymphomes, neurinomes, etc). ¦ Orientation tissulaire Le comportement qu’affiche la masse va donner une orientation tissulaire. Le comportement chronodensitométrique après bolus iodé en TDM donne, non pas une caractérisation tissulaire, mais une approche des composants tumoraux. Le comportement en IRM après gadolinium est voisin mais les composants graisseux (T1) et les composants liquidiens ou nécrotiques (T2) sont mieux approchés encore par cette méthode. De là, naît une autre gamme de possibilités étiologiques qui va restreindre la première, venue du siège tumoral (compartiment). Idéalement, la superposition des deux gammes aboutit à une seule solution. Ainsi, un kyste « vrai » est de densité hydrique (-10 à + 10 UH), ne se rehausse pas et présente une paroi fine sans cloison de refend. Il obéit à la formule IRM : « T1 noir - T2 blanc ». Il se différencie en tous points d’une tumeur kystisée à parois épaisses, irrégulières, à cloison de refend et dont le contenu se rehausse plus ou moins par zones. De plus, le kyste « vrai » siège dans une zone habituelle ou « compatible » comme les angles cardiophréniques antérieurs ou le médiastin moyen périoesophagien ou (rarement) la loge thymique. La superposition de ces deux « fils d’Ariane » et l’intersection de ces deux ensembles d’hypothèses, topographiques et comportementales (TDM-IRM), peuvent faire naître la (ou les) solution(s). 20 Médiastinite tuberculeuse et adénomégalies tuberculeuses. A. Radiographie thoracique de face : débord médiastinal latéral trachéal droit. B. Tomodensitométrie avec injection : tissu médiastinal dense et adénomégalies avec centre hypodense. C. Ponction sous tomodensitométrie (avec voie extrapleurale créée par injections préalables de sérum physiologique) : présence de bacilles de Koch en culture. 11
  • 12. 32-535-D-10 Approche diagnostique des masses médiastinales Radiodiagnostic *A *B *C *D Mais il faut bien reconnaître cependant que cette démarche avec un « fil d’Ariane » à chaque main n’est pas toujours triomphante. Elle peut connaître des exceptions... nombreuses : – une masse peut ne pas être dans sa topographie habituelle : par exemple, un kyste pleuropéricardique loin de l’angle cardiophrénique ; – une masse peut subir des modifications trompeuses de densité : par exemple, hémorragie intrakystique ou dépôts de cristaux de cholestérol dans un kyste bronchogénique normalement liquidien pur ; – et si cette masse n’est ni à sa topographie, ni à sa densité, elle va pouvoir égarer le radiologue et causer des surprises : par exemple, un kyste pleuropéricardique de densité haute en latérotrachéal droit (loge de Baréty) ou pire encore, une masse fibromateuse pleurale faisant « hernie » dans cette loge en provenant de la paroi pleurale médiastinale. Néanmoins, c’est cette démarche avec deux « fils d’Ariane » que nous adoptons en pratique quotidienne. Pour bien suivre nos deux « fils d’Ariane », nous nous référons aux compartiments de Felson ou encore aux compartiments plus précis au plan pathologique et chirurgical décrits par Heitzman [12] et Rémy [19]. Ainsi, nous séparons : – les masses du compartiment médiastinal antérieur : pathologie de l’espace rétrosternal et prévasculaire en y incluant le défilé cervicothoracique et à l’étage inférieur, la pathologie des angles cardiophréniques antérieurs avec ses franges graisseuses, ses kystes pleuropéricardiques ou les thymomes « éloignés » de leur site d’origine ; – les masses du compartiment médiastinal moyen : pathologie para-trachéo- oesophagienne faite des kystes (fig 22) et des tumeurs du « fil à plomb », ainsi que des adénomégalies disposées autour de lui ; – les masses du compartiment médiastinal postérieur : pathologie dominée par les tumeurs neurogènes. De nos deux « fils d’Ariane », le second est, pour partie, la densité. C’est pourquoi nous proposons une classification des masses 21 Neurinome. A. Radiographie thoracique de face : tumeur à bords nets, postérieure à l’aorte. B. Radiographie thoracique de profil : confirmation de la topographie postérieure. C, D. Imagerie par résonance magnétique : prise de contraste variée et liberté des foramens. E, F. Angiographie intercostale et médullaire en préopératoire. *E *F 12
  • 13. Radiodiagnostic Approche diagnostique des masses médiastinales 32-535-D-10 *A *B *C *D médiastinales selon leur comportement densitométrique. Celui-ci est à bien connaître du radiologue qui classe les masses médiastinales selon leur dominante densitométrique en masses graisseuses, liquidiennes, tissulaires, vasculaires ou inclassables. Remarquons que, paradoxalement, les auteurs américains Moss- Gamsu, Naidich et Zerhouni n’emploient pas le guide des compartiments et ne se basent que sur les densités pour classifier les masses médiastinales [2, 16]. 22 Kyste bronchogénique sous-carinaire gauche. A. Radiographie thoracique de face : cliché mal pénétré, apparemment normal. B. Radiographie thoracique de profil : masse arrondie en territoire médiastinal moyen (flèche). C, D, E. Imagerie par résonance magnétique : topographie précisée et hypersignal franc en pondération T2-écho de spin (SE). *E Tableau I. – Démarche diagnostique à double entrée : « compartiment-comportement ». Densité Topographie Graisseuse Liquidienne Vasculaire Tissulaire Inclassable ou trompeuse Médiastin antérieur Thymolipome - Kyste thymique - Kyste pleuropéricardique - Goitre - Adénome parathyroïdien - Thymome Médiastin moyen - Kyste broncho-neuro-entérique Ectasies veineuses et seg-ment II aortique Adénopathies Kyste bronchogénique à densité élevée Médiastin postérieur Neurofibrome Méningocèle Anévrisme aorte descen-dante Neurinome Neurofibrome Anévrisme thrombosé Variable ou diffuse Lipomatose Tératome Kyste hydatique - Paragangliome - Tumeur de Castleman - Adénopathies - Mélanome - Carcinose-fibrose 13
  • 14. 32-535-D-10 Approche diagnostique des masses médiastinales Radiodiagnostic *A *B Au terme de cette démarche, la gamme diagnostique s’est resserrée et le type de tumeur est approché. Le tableau I représente cette démarche à double « entrée ». On peut y adjoindre une autre entrée : le comportement en IRM (en T1, T2, et T1 gadolinium). ¦ Confrontation TDM-IRM [6, 11, 22, 26] L’IRM distingue mieux les rapports vasculaires et ses plans verticaux lui permettent de mieux examiner la fenêtre aortopulmonaire, la région sous-carinaire, les régions péridiaphragmatiques... L’IRM peut compenser les limites de la TDM en matière de kystes médiastinaux « troubles » dont la densité élevée et ne se rehaussant guère lors du bolus est déroutante (tumeur dite « solide » et non tissulaire). L’IRM peut identifier la fibrose (avec des limites) et les collections hématiques. On peut distinguer, avec Coulomb, quatre types sémiologiques de tumeurs médiastinales selon l’intensité du signal par rapport à celui de la graisse. Cette classification n’a qu’une valeur indicative en raison du caractère très hétérogène de la plupart des lésions [5]. – Type A : ces masses présentent un signal élevé sur les séquences courtes et longues. Il s’agit de masses graisseuses bénignes ou de collections hématiques de plus de 4 jours. Les masses graisseuses malignes (liposarcomes plus ou moins myxoïdes) sont plus hétérogènes et fort rares (fig 23). – Type B : ces masses présentent en séquences pondérées en T1 un signal inférieur à celui de la graisse et sur les séquences pondérées en T2 un signal qui s’élève fortement. Il s’agit de kystes ou de collections liquidiennes. Toutefois, il apparaît difficile de différencier une collection hématique aiguë d’un kyste infecté ou d’une collection suppurée. – Type C : le signal sur les séquences pondérées en T1 est inférieur à celui de la graisse, il se rehausse sur les séquences pondérées en T2, mais moins que dans le type B. Il s’agit de la plupart des tumeurs tissulaires, qu’il est difficile de différencier entre elles. La nécrose hémorragique donne un hypersignal en séquence courte ; les foyers de suppuration, les kystes non pathologiques, les goitres donnent un hypersignal en T2. Parfois, on retrouve une association de tissus pathologiques différents comme dans les tératomes malins matures à contenu graisseux et tissulaire. La détection des calcifications est difficile. – Type D : ces masses ont un bas signal en T1 en raison de la présence de tissu fibreux. Ceci se retrouve dans les tumeurs à fort contingent fibroblastique. La spécificité de ce type de signal est élevée et évoque les fibromes pleuraux bénins ou les mésothéliomes localisés. Il correspond en TDM à l’aspect dit « solide », ne prenant pas le contraste iodé mais de densité de repos élevée. Les lésions fibreuses non évolutives présentent un signal de type D assez spécifique, mais selon le degré d’évolution de la fibrose, le diagnostic peut être malaisé puisque la fibrose jeune est immature, c’est-à-dire vascularisée (signal rehaussé sous gadolinium), voire oedémateuse (signal élevé en T2). Le problème de la fibrose jeune se retrouve pour apprécier dans le suivi sous traitement une récidive ou reprise évolutive d’un lymphome. Dans les lymphomes, l’intérêt de l’IRM réside dans la recherche perthérapeutique de récurrence d’activité dans une zone traitée. Zerhouni a montré que le signal en T2 s’élève avant même l’augmentation de taille dans une zone de récurrence [16]. Le lymphome a un bas signal comparé à la graisse en T1 et devient proche d’elle en T2. Après traitement, le T2 devient moins marqué, inférieur à celui de la graisse. Si le lymphome ne répond pas au traitement, le signal reste élevé. Les corrélations anatomopathologiques sont bonnes entre les zones de bas signal (fibrose) et les zones de signal maintenu ou réapparu (divisions cellulaires maintenues ou réapparues) quand on se situe à distance du traitement (au-delà de 3 mois). Si le traitement est aussi radiothérapique, il faut savoir que, dans les 3 mois suivant l’irradiation, la fibrose est immature et oedématovasculaire, donc susceptible de confusions. On peut s’aider, grâce aux séquences ultrarapides modernes, de la captation de gadolinium avant la 20e seconde qui serait le fait des tumeurs récidivantes par leurs capillaires néoplasiques à très basse résistance et grand débit. La ponction-biopsie (guidée par TDM) reste souvent indispensable dans les cas douteux. Elle peut être réalisée à l’aiguille fine en plusieurs territoires signalés comme douteux [9]. Les lésions thymiques ont un signal iso-intense comparativement au muscle et inférieur à la graisse en T1 et proche de celle-ci en T2. Chez l’adulte, dont le thymus subit une involution graisseuse, une petite masse thymique peut être distinguée de la graisse par un T1 ultracourt ou encore une séquence STIR. Un kyste thymique se comporte en kyste en T2 et un thymolipome se comporte en tumeur graisseuse (T1, T2 élevés). L’hyperplasie thymique reste un diagnostic histologique. L’IRM s’est imposée pour les tumeurs neurogènes. Il semble que les tumeurs neurogènes aient un comportement analogue quelle que soit leur localisation : hypersignal net sur les séquences pondérées en T2 avec des zones de signal élevé en T1 quand il y a de la graisse liée aux gaines myéliniques. Une zone centrale de bas signal pourrait suggérer une dégénérescence neurofibromato-sarcomateuse. Ceci reste à étayer. L’utilisation d’antennes de surface permet une bonne exploration d’une lésion de la gouttière costovertébrale et de ses rapports avec le foramen et le canal rachidien. L’imagerie T2 permet une meilleure étude de l’extension au plan musculaire, où la tumeur présente un signal plus élevé que celui du muscle. L’IRM peut donc éviter une myélographie ou une angiographie complémentaires. Pour les masses médiastinales, l’IRM apporte des éléments décisifs dans certaines étiologies et dans le suivi post-thérapeutique. Pour le bilan d’extension, l’IRM est supérieure à la TDM, notamment dans les tumeurs envahissant le canal rachidien, celles qui sont au contact du coeur, à la jonction cervicothoracique ou thoracoabdominale, 23 Lipomatose intrapéri-cardique bénigne (avec compression et adiastolie). A, B, C. Imagerie par résonance magnétique en T1-séquence rapi-de. *C 14
  • 15. Radiodiagnostic Approche diagnostique des masses médiastinales 32-535-D-10 celles aussi qui siègent dans la bifurcation trachéale, l’apex (syndrome de Pancoast-Tobias) ou près des coupoles. L’IRM devrait s’imposer pour les pseudotumeurs vasculaires (anévrismes, dissections, anomalies des arcs aortiques, etc) même si la TDM à balayage spiralé volumique donne un regain d’intérêt à l’angioscanner par ses reconstructions multiplanaires [14, 17, 21, 23, 25] (fig 24). Certitude étiologique Le problème clé reste celui de la nature maligne ou non des masses médiastinales. 24 Athérome aortique avec ulcérations. A. Tomodensitométrie injectée montrant l’athérome ulcéré. B. Reconstructions multiplanaires. *A *B 25 Lymphangiome kystique médiastinal. A. Radiographie thoracique de face : débord cervicomédiastinal droit mais aussi gauche en interaorticopulmonaire. B. Tomodensitométrie injectée : densité liquidienne sans prise de contraste. On note la diffusion des éléments kystiques le long des bronches hilaires gauches. C. Ponction sous tomodensitométrie : la ponction est réalisée pour décompres-sion, le diagnostic étant acquis. Elle retire un liquide « eau de roche ». *A *B *C 15
  • 16. 32-535-D-10 Approche diagnostique des masses médiastinales Radiodiagnostic PAR L’IMAGERIE L’affirmation du caractère bénin ou malin est difficile car la spécificité TDM ou IRM reste basse. Mis à part les cas évidents comme un lymphome très invasif, il n’est souvent pas possible d’affirmer la nature maligne ou (surtout) bénigne sur les seuls critères d’imagerie. Même un aspect kystique pur peut correspondre à une dégénérescence histologique enclose. Cette possibilité nous a donné une autre surprise, parmi les nombreuses surprises que le médiastin procure régulièrement. Il s’agissait d’une masse kystisée, posée sur la coupole droite, ne se rehaussant quasiment pas et qui s’est avérée être à l’intervention un thymome kystique à malignité enclose. Faut-il regretter d’avoir réalisé un bilan TDM (voire IRM) et de ne pas pouvoir conclure ? Certainement pas car le rôle de l’imagerie reste, tout autant que l’approche de la nature des masses médiastinales, celui de réaliser un bilan d’extension préopératoire complet : volume, contours, contacts, adhérences, rapports vasculaires etc. En effet, devant une masse médiastinale diagnostiquée et documentée, l’intervention reste de règle. PAR PRÉLÈVEMENT : PLACE DE LA PONCTION PERCUTANÉE (fig 25) Il convient cependant de savoir reconnaître, par l’imagerie et la ponction percutanée guidée, les masses médiastinales dont le traitement n’est pas chirurgical, comme par exemple un lymphome ou encore un thymome invasif dont la résécabilité semble impossible (au vu de l’imagerie) au chirurgien lui-même. Dans ces cas-là, le diagnostic par ponction percutanée prend une place stratégique. C’est ce que nous défendons [9] en collaboration avec des anatomopathologistes s’aidant de la cyto-immunologie, et c’est ce que défendent les radiologistes interventionnels [3, 13, 18, 24, 27, 29]. Il est certain que le diagnostic par ponction (PBT) a plus de chances d’être fiable devant des masses carcinomateuses (anaplasique,adénopathies médiastinales de cancers du sein, des bronches, du rein) ou des lymphomes non hodgkiniens de haut grade. Devant une suspicion de maladie de Hodgkin, limitée à la loge thymique, la PBT doit laisser la place à un prélèvement plus satisfaisant pour le typage complet. Un tel prélèvement peut être apporté par la médiastinoscopie axiale. Celle-ci explore de façon satisfaisante seulement les territoires 4 et 2, R et L ainsi qu’une partie du territoire 7 (supéroantérieur). La vidéothoracoscopie (qui nécessite une anesthésie générale) a accès à presque tous les territoires du médiastin : 6, 7, 8, 9. Après traitement, et notamment après radiothérapie ou après une première médiastinoscopie, le chirurgien préfère laisser la place au radiologiste interventionnel et à la PBT. Les limites de la PBT sont certaines pour ce qui est du typage complet des tumeurs thymiques du fait de prélèvements insuffisants en volume. Mais les progrès récents de l’anatomocytologie avec immunomarquage sont certains et la PBT peut dorénavant être discutée au coup par coup. Et c’est sur le bilan d’imagerie qu’une prédiction de l’efficacité d’une PBT est basée car ce bilan peut faire prédire la nature carcinomateuse ou du moins « typable » sur un petit fragment de l’affection médiastinale. Une autre limite de la PBT pourrait être le fait de topographies dangereuses. L’intérêt du guidage TDM par rapport à la fluoroscopie est de pouvoir donner accès à de telles cibles. Dans ces cas, les aiguilles inframillimétriques doivent être préférées. Ainsi en est-il des ponctions de la région sous- et rétrocarinaire par voie postérieure droite et des ponctions médiastinales antérieures *A *B 26 Goitre plongeant en « écharpe ». A. Radiographie thoracique de face : débord médiastinal supérieur droit et gauche. B. Radiographie thoracique de profil : opacité rétrotrachéale. C. Imagerie par résonance magnétique : goitre plongeant cervicomédiastinal en « écharpe ». *C 16
  • 17. Radiodiagnostic Approche diagnostique des masses médiastinales 32-535-D-10 gauches ainsi que de la fenêtre aortopulmonaire par voie antérolatérale gauche. Ces procédures restent controversées mais nous ont paru légitimes dans le bilan d’un cancer bronchique du lobe supérieur gauche, car la médiastinoscopie axiale n’a pas accès à ces régions (la pratique thoracoscopique peut réduire ces indications). Les ponctions-biopsies du médiastin ont le même taux de complications que les ponctions-biopsies des nodules centraux. Pour éviter un pneumothorax, la manoeuvre de décollement pleural à la Xylocaïnet ou au sérum peut être parfois réalisée et permet de conserver un trajet extrapleural. La voie transsternale est aussi possible. En mettant le cou en hyperextension, une voie suprasternale avec trajet latérotrachéal (4 et 2, R et L) est aussi réalisable. Ces voies sont encore peu pratiquées mais sont faisables avec un peu d’habitude et évitent de traverser le parenchyme pulmonaire. Le résultat en termes de matériel suffisant ou non est un résultat qui dépend pour une part de l’opérateur et de la balistique, mais pour une autre part de la lecture anatomopathologique et cytologique. L’opérateur doit étudier soigneusement l’image après rehaussement pour éviter de prélever hors de la tumeur ou dans une zone trop nécrotique. Il faut choisir une aiguille permettant une lecture histologique et architecturale. En étudiant les lésions malignes où les prélèvements cytologiques et histologiques ont pu être réalisés dans notre série, on constate que l’examen cytologique seul avait apporté le diagnostic de malignité dans plus de 80 % des cas avec un typage dans 65 % des cas. Une collaboration personnalisée entre le radiologiste et le pathologiste est nécessaire. Il faut savoir que même avec de bons prélèvements et de bons cytologistes, il peut y avoir [1, 12, 15] 20 % de variation entre différents lecteurs ainsi qu’entre la ponction-biopsie réalisée in vivo et les résultats constatés sur autopsie ou pièce chirurgicale. Les bons résultats anatomopathologiques se situent à deux niveaux d’intérêts croissants : – confirmation ou non de la malignité ; – malignité avec reconnaissance histologique du site anatomique prélevé et type cellulaire. Il faut souvent obtenir le deuxième niveau pour éviter des explorations supplémentaires. L’obtention du typage complet serait idéale mais est souvent impossible pour des raisons anatomopathologiques, même avec une bonne biopsie (thymomes complexes, maladie de Hodgkin etc). Le volume du matériel prélevé est un élément favorable pour obtenir le deuxième niveau. Mais avec l’aide des marqueurs et l’étude cyto-immunologique détaillée, il peut y avoir « compensation partielle ». Ainsi, la collaboration étroite avec l’anatomopathologiste est-elle un élément déterminant. Une lecture extemporanée du matériel ramené (suffisant ou non) est utile. PAR LA CHIRURGIE PREMIÈRE Quand la suspicion à partir de l’imagerie va vers une masse médiastinale de type bénin ou en tous cas bien encapsulée et vraisemblablement non lymphomateuse, le choix pour le diagnostic étiologique définitif doit aller à la chirurgie première. C’est le cas bien évidemment des goitres endothoraciques. Dans certains de ces cas d’aspect bénin, la décision peut être de surseoir à la chirurgie comme devant un vraisemblable kyste bronchogénique non compliqué ou encore plus devant un kyste pleuropéricardique dans sa topographie latérocardiaque et dans sa structure kystique pure. Néanmoins, le plus souvent, le doute persiste et la règle reste, devant toute masse tissulaire du médiastin « non classée », d’envisager son diagnostic définitif et son traitement par la chirurgie. Conclusion Les masses médiastinales restent un problème « central » en imagerie thoracique. Les progrès apportés par la TDM et l’IRM commencent à être intégrés par la communauté médicale. Néanmoins, le point de départ de l’imagerie est, et restera, le cliché thoracique simple sans oublier son complément : le profil gauche (fig 26). Il faut avoir des instruments conceptuels basés sur une connaissance intime de l’anatomie médiastinale et sur la fréquence et les « gamuts » des différents types tumoraux selon les compartiments. L’imagerie permet une démarche diagnostique basée sur les lignes du médiastin et sur les deux « fils d’Ariane » que sont le « compartiment » où siège la tumeur et le « comportement » tissulaire qu’elle affiche en TDM et en IRM (fig 27). Il convient de garder une grande modestie pour ce qui est de leur diagnostic définitif et leur abord chirurgical reste le plus souvent de mise. Mais pour l’« imagier » thoracique, c’est une grande satisfaction d’en réaliser le bilan d’extension exhaustif et parfois d’en percer le mystère anatomopathologique quand il est aussi un radiologiste interventionnel, et sa ponction-biopsie percutanée évite un geste chirurgical diagnostique inutile. Figure 27 et Références ä 17
  • 18. 32-535-D-10 Approche diagnostique des masses médiastinales Radiodiagnostic Références [1] Bariéty M, Coury C. Le médiastin et sa pathologie. Paris : Masson, 1958 [2] Baron RL, Levitt RG, Sagel SS, Stanley RJ. Computed tomo-graphy in the evaluation of mediastinal widening. Radio-logy 1981 ; 138 : 107-113 [3] Bressler EL, Kirkham JA. Mediastinal masses: alternative approaches to CT-guided needle biopsy. Radiology 1994 ; 191 : 391-396 [4] Felson B. Chest roentgenology. Philadelphia : WB Saun-ders, 1973 [5] Ferreti G, Ranchoup Y, Coulomb M. Pseudo-tumeurs du médiastin. In : Rémy-Jardin M éd. Imagerie nouvelle de la pathologie thoracique quotidienne. Paris : Masson, 1996 [6] Gamsu G, Sostman D. Magnetic resonance imaging of the thorax. Am Rev Respir Dis 1989 ; 139 : 254-274 [7] Giron J, Baunin CH, Fajadet P, Sénac JP. L’échographie tho-racique. JEMU 1993 ; 14 : 2-18 [8] Giron J, Coussement A, Sans N, Fajadet P, Sénac JP, Durand Get al. L’incidence latéraleduthorax. EncyclMédChir (Elve-sier, Paris), Radiodiagnostic — Coeur-Poumon, 32-330 A-15, 1997 : 1-28 [9] Giron J, Fajadet P, Sans N, Paul JL, Vernhet H, Sénac JP. Interventional chest radiology.Eur J Radiol1996;23:58-78 [10] Giron J, Sans N, Sénac JP. La radiographie thoracique et les grands syndromes. In : Manuel d’imagerie thoracique. Montpellier : Sauramps Médical, 1998 : 93-108 27 Varices oesophagiennes pseudotumorales. A. Radiographie thoracique de face : gros hile droit (ou mauvais cliché) pour ce qui est du médiastin. B. Tomodensitométrie injectée : « masses » périoesophagiennes prenant le contraste modérément et tardivement. C, D, E. Imagerie par résonance magnétique (IRM) : la nature vasculaire est évidente en IRM et on suit les « méandres » des varices périoesophagiennes du diaphragme à la trachée avec le débord hilaire droit. [11] Hamon-Kerautret M, Wattinne L, Deffontaines C, Rémy- Jardin M, Rémy J. Sémiologie tomodensitométrique des masses médiastinales. Feuillets Radiol 1992 ; 32 : 1-32 [12] Heitzman ER. The mediastinum. Berlin : Springer-Verlag, 1988 [13] Klein JS, Salomon G, Stewart EA. Transthoracic needle biopsy withacoaxially placed20gaugeautomatedcutting needle: results in 122 patients. Radiology 1996 ; 198 : 715-720 [14] Link KR, Lesko NM. The role of MR imaging in the evalua-tion of acquired diseases of the thoracic aorta. AJR Am J Roentgenol 1992 158 : 1115-1125 [15] Mountain CF. A new international staging system for lung cancer. Chest 1986 ; 89 : 225-233 [16] Naidich D, Siegelman S, Zehrouni E. CT and MRI of the thorax. New York : Raven Press, 1995 [17] ProtoAV,GuthbertNW,Raider L. Aberrant right subclavian artery: further observations. AJR Am J Roentgenol 1987 ; 148 : 253-257 [18] Protopapas Z. Transthoracic needle biopsy of mediastinal lymph nodes for staging lung and other cancers. Radiology 1996 ; 199 : 489-496 [19] Rémy J. Masses et pseudomasses médiastinales. In : Tomo-densitométrie du thorax. Paris : Vigot, 1992 : 47-87 [20] Roelandt JR. Trans esophageal imaging: state of the art. Diagn Imaging Int 1990 ; 13 : 41-65 [21] Salomonowitz E, Edwards JE, Hunter DW, Castaneda- Zuniga WR, Lund G, Cragg AH et al. The three types of aortic diverticula. AJRAmJ Roentgenol1984;142: 673-679 [22] Sénac JP, Giron J. Masses médiastinales. In : Tomodensito-métrie thoracique. Paris : Masson-Simep, 1994 : 122-157 [23] Stewart JR, Kincaid OW, Edwards JE. An atlas of vascular rings and related malformations of the thoracic arch system. Springfield : Thomas, 1964 [24] VanSonnenbergE, Lin AS,DeutchAL.Percutaneousbiopsy of difficult mediastinal, hilar and pulmonary lesions. Radio-logy 1983 ; 148 : 300-304 [25] Webb WR, Gamsu G, Speckman JM, Kaiser JA, Federle MP, Lipton MJ. CT demonstration of mediastinal aortic arch anomalies. J Comput Assist Tomogr 1982 ; 6 : 445-451 [26] Webb WR, Sostman HD. MR imaging of thoracic disease: clinical uses. AJR Am J Roentgenol 1992 182 : 621-630 [27] Weisbrod GL. Percutaneous fine needle aspiration biopsy of the mediastinum. Clin Chest Med 1987 8 : 27-41 [28] Wernecke K, Vassello P, Potter R, Luckener H, Peters P. Mediastinal tumors: sensitivity of detection with sonogra-phy compared with CT and radiography. Radiology 1990 ; 175 : 137-143 [29] Westcott JL. Percutaneous trans-thoracic needle biopsy (state of the art). Radiology 1988 ;169 : 593-601 [30] Woodring JH, Daniel T. Mediastinal analysis emphasing plain radiographsandcomputedtomograms.MedRadiogr Photogr 1986 ;62 : 1-49 *A *C *D *B *E 18