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Arthropathies à microcristaux 
(à l’exception des cristaux uratiques 
et d’hydroxyapatite de calcium) 
B Deries 
E Delfaut 
B Cortet 
N Boutry 
C Paul 
A Cotten 
Résumé. – La maladie à cristaux de pyrophosphate de calcium dihydraté (PPCD) se traduit 
radiographiquement par des calcifications articulaires et para-articulaires et/ou par une arthropathie 
dégénérative qui présente volontiers une sémiologie très évocatrice. 
L’hémochromatose, caractérisée par une surcharge ferrique, peut entraîner une raréfaction osseuse, une 
chondrocalcinose et une arthropathie proche de l’arthropathie à cristaux de PPCD. 
L’ochronose, secondaire à un déficit congénital en acide homogentisique oxydase, se traduit par des 
calcifications discales massives et des discopathies multiétagées, ainsi que par des arthropathies 
appendiculaires proximales destructrices. 
La maladie de Wilson, les cristaux de cholestérol et les corticostéroïdes peuvent enfin également 
s’accompagner de manifestations ostéoarticulaires. 
© 2002 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. 
Mots-clés : alcaptonurie, arthropathie, chondrocalcinose, hémochromatose, ochronose. 
Maladie à cristaux de pyrophosphate 
de calcium dihydraté (PPCD) 
La maladie à cristaux de PPCD regroupe deux entités différentes 
plus ou moins associées : 
– les calcifications articulaires et para-articulaires qui témoignent du 
dépôt de microcristaux de PPCD au sein de diverses structures 
anatomiques ; 
– l’arthropathie à microcristaux de PPCD qui témoigne de la 
dégradation articulaire associée à ces dépôts microcristallins. 
La chondrocalcinose se définit, en revanche, comme la présence de 
calcifications au sein du cartilage hyalin et/ou des fibrocartilages 
articulaires, et ceci quelle que soit la nature du cristal. 
TERRAIN 
On distingue classiquement : 
– la forme sporadique, de loin la plus fréquente ; cette affection 
s’observe plus souvent chez les femmes ; elle est rare avant 50 ans, 
mais sa fréquence augmente ensuite rapidement puisqu’elle devient 
banale après 70 ans ; des fréquences de 20 à 44 % ont d’ailleurs été 
rapportées chez les sujets de plus de 80 ans [12, 43, 73] ; 
– les formes familiales, avec une transmission et une sévérité 
variables selon les pays [49] ; une atteinte polyarticulaire avec 
d’importants dépôts calciques se développe volontiers précocement 
(entre 20 et 40 ans) ; l’évolution se fait alors plus ou moins 
rapidement vers la détérioration articulaire ; en France, ce sont 
essentiellement des familles alsaciennes qui sont affectées ; 
– les formes secondaires [16, 37, 48, 69, 72], rares mais qui doivent être 
systématiquement recherchées chez des sujets jeunes car une 
maladie à dépôts de cristaux de PPCD peut être révélatrice de ces 
affections ; il s’agit de l’hyperparathyroïdie primaire, de 
l’hémochromatose, de l’hypophosphatasie, d’une hypomagnésémie 
chronique (notamment dans le cadre d’un syndrome de Bartter ou 
de Gitelman), voire d’une goutte ; une association avec 
l’hémosidérose, l’hypercalcémie-hypocalciurie familiale, 
l’hypothyroïdie, la maladie de Wilson, l’ochronose et l’amylose a 
également été rapportée. 
TABLEAU CLINIQUE 
Cette affection peut être découverte à l’occasion : 
– d’un tableau pseudoarthrosique (50 à 60 % des cas) mimant 
cliniquement une atteinte dégénérative habituellement bilatérale et 
symétrique des genoux, hanches, coudes, articulations 
métacarpophalangiennes, poignets, chevilles et épaules ; la moitié 
des patients présente des exacerbations aiguës ; 
– d’une pseudogoutte (10 à 25 % des cas) ; il s’agit de la présentation 
la plus typique de la maladie ; les patients développent une arthrite 
aiguë parfois fébrile associée à d’importants signes inflammatoires 
locaux ; le genou est l’articulation le plus souvent affectée, mais la 
hanche, l’épaule, le coude, le poignet, la cheville et les articulations 
acromioclaviculaire, talocalcanéenne et métatarsophalangienne 
peuvent être intéressées ; l’atteinte du rachis est plus rare et peut se 
traduire par un tableau de rachialgie inflammatoire ; une sacro-iliite 
peut exceptionnellement également révéler l’affection [28] ; cette 
arthrite pseudogoutteuse survient en général sans cause, mais elle 
Bérangère Deries : Chef de clinique, service de radiologie, centre hospitalier de Lens, 62300 Lens, France. 
Bernard Cortet : Praticien hospitalier, département de rhumatologie. 
Emmanuelle Delfaut : Praticien hospitalier. 
Nathalie Boutry : Praticien hospitalier. 
Christelle Paul : Chef de clinique. 
Anne Cotten : Professeur de radiologie, chef de service. 
Service de radiologie ostéoarticulaire, hôpital Roger Salengro, 2, avenue Oscar-Lambret, 59037 Lille cedex, 
France. 
Encyclopédie Médico-Chirurgicale 31-316-A-10 
31-316-A-10 
Toute référence à cet article doit porter la mention : Deries B, Delfaut E, Cortet B, Boutry N, Paul C et Cotten A. Arthropathies à microcristaux (à l’exception des cristaux uratiques et d’hydroxyapatite de calcium). Encycl Méd Chir 
(Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Radiodiagnostic - Neuroradiologie-Appareil locomoteur, 31-316-A-10, 2002, 13 p.
peut être provoquée par un traumatisme, une affection aiguë 
quelconque, une intervention chirurgicale ou une injection intra-articulaire, 
notamment de Synvisct (hylan G-F 20) [30] ; elle guérit 
en 1 à 3 semaines ; la goutte uratique devenant rare, les cristaux de 
PPCD constituent en fait désormais les premiers cristaux incriminés 
face à une arthrite aiguë du sujet âgé ; 
– d’une arthropathie rapidement destructrice mimant une 
ostéoarthropathie nerveuse (2 à 36 % des cas) [41, 70] ; 
– d’une arthrite pseudorhumatoïde (2 à 6 % des cas) [70] ; les patients 
présentent des arthrites sur plusieurs semaines ou mois, avec 
dérouillage matinal, tuméfaction synoviale, diminution de la 
mobilité articulaire et accélération de la vitesse de sédimentation ; 
– de présentations diverses (0,1 % des cas) : ténosynovite aiguë ou 
chronique [40], rupture tendineuse, syndrome du canal carpien [21], 
syndrome du tunnel cubital [67], cervicalgie aiguë [10]. 
La maladie à cristaux de PPCD peut également être complètement 
asymptomatique. Bien qu’une fréquence de 10 à 20 % des cas ait été 
rapportée, cette présentation est probablement bien plus fréquente, 
et sans doute la présentation clinique la plus fréquente. 
ASPECTS RADIOGRAPHIQUES 
¦ Calcifications articulaires et para-articulaires 
Ces calcifications présentent habituellement un certain degré de 
symétrie. Elles sont susceptibles d’intéresser des structures 
anatomiques très diverses. 
Cartilage hyalin 
Les dépôts de cristaux de PPCD apparaissent le plus souvent sous 
la forme d’un fin liseré calcique linéaire, continu ou non, parallèle à 
l’os sous-chondral dont il reste séparé de 1 à 2mm (fig 1), plus 
rarement sous la forme d’amas granuleux de petite taille (fig 2) [32]. 
Ces calcifications peuvent être très étendues ou visibles sur 
seulement quelques millimètres. Elles peuvent s’observer un peu 
partout, mais elles sont particulièrement fréquentes au genou, au 
poignet, au coude et à la hanche. 
Fibrocartilage 
Les calcifications sont plus épaisses, granuleuses ou stratifiées. Elles 
sont fréquentes au ménisque (fig 3), au ligament triangulaire (fig 4), 
à la symphyse pubienne, au labrum acétabulaire ou glénoïdien, à 
l’annulus fibrosus, et plus rares aux articulations acromioclaviculaire 
et sternoclaviculaire. 
Membrane synoviale 
Ces calcifications ont un aspect nuageux, flou, et des contours mal 
limités, particulièrement à la périphérie de l’articulation (fig 5) [52]. 
Elles peuvent parfois simuler une ostéochondromatose synoviale. 
Elles sont surtout observées au poignet, notamment aux articulations 
radiocarpienne et radio-ulnaire inférieure, aux articulations 
métacarpophalangiennes et métatarsophalangiennes, aux genoux, 
mais elles peuvent être notées ailleurs. Elles sont habituellement 
associées à une chondrocalcinose, mais pas toujours. Les bourses 
1 Incrustation calcique linéaire des car-tilages 
hyalins. 
2 Calcifications granuleuses des car-tilages 
fémoropatellaires. 
3 Calcifications granu-leuses 
des ménisques (flèche 
noire) et à un moindre degré 
du cartilage hyalin (flèche 
blanche). 
4 Calcifications du liga-ment 
triangulaire du carpe 
(flèche noire), du cartilage 
hyalin (flèches blanches) et 
des ligaments scapholu-naire 
et lunotriquétral (flè-ches 
grises). 
5 Calcification synoviale 
de la deuxième articulation 
métacarpophalangienne et 
capsulosynoviale de la troi-sième 
articulation métacar-pophalangienne. 
31-316-A-10 Arthropathies à microcristaux 
(à l’exception des cristaux uratiques et d’hydroxyapatite de calcium) Radiodiagnostic 
2
peuvent également être calcifiées, notamment les bourses sous-acromiale 
et rétro-olécranienne. 
Capsule 
Il s’agit de calcifications fines, régulières, à la périphérie des 
articulations (fig 5). Elles sont surtout observées aux coudes et aux 
articulations métatarsophalangiennes, mais également aux 
articulations métacarpophalangiennes et aux épaules. 
Tendons 
Les calcifications tendineuses sont typiquement linéaires ou stratifiées, 
orientées dans l’axe du tendon, à la différence des calcifications 
amorphes des cristaux d’hydroxyapatite (fig 6). Elles peuvent 
s’étendre considérablement à distance de l’os. Elles intéressent le 
tendon d’Achille et les tendons tricipital, quadricipital, gastrocnémien 
(fig 7) et supraépineux [47]. D’autres tendons peuvent être affectés, 
notamment en regard du grand trochanter et de l’ischion (fig 8). 
Ligaments 
Ces calcifications sont également linéaires et intéressent 
fréquemment les ligaments scapholunaire, lunotriquétral (fig 9), 
croisés, mais également les ligaments rachidiens, notamment les 
ligaments longitudinaux antérieur et postérieur, et les ligaments 
jaune, interépineux et supraépineux. 
Autres tissus mous 
Des calcifications mal limitées siègent rarement au sein de zones de 
métaplasie chondroïde et peuvent alors mimer des tophus goutteux, 
notamment aux doigts et aux pieds [35, 53, 64]. Les vaisseaux peuvent 
également être calcifiés. 
¦ Arthropathie à microcristaux de pyrophosphate 
de calcium dihydraté 
L’arthropathie à microcristaux de PPCD peut être associée ou non à 
une chondrocalcinose. Lorsque l’articulation affectée ne présente pas 
de chondrocalcinose, un bilan radiographique (bassin, poignets, 
genoux) permet d’en retrouver une à distance dans 95 % des cas. 
Cette arthropathie est surtout fréquente aux genoux, aux poignets et 
aux articulations métacarpophalangiennes, mais elle peut être 
observée ailleurs. Sa distribution est habituellement bilatérale, mais 
pas toujours symétrique [65]. Radiographiquement, elle ressemble à 
de l’arthrose, avec un pincement articulaire, une ostéocondensation 
et des géodes sous-chondrales, mais elle en diffère par : 
– l’atteinte d’articulations habituellement épargnées par l’arthrose, 
comme le poignet ou le coude ; 
– une distribution intra-articulaire inhabituelle pour de l’arthrose, 
comme l’articulation radiocarpienne, scaphotrapézienne, 
talo-calcanéo-naviculaire ; 
– un aspect volontiers crénelé et engrené des surfaces articulaires 
(fig 10) ; 
– une ostéocondensation sous-chondrale intense, à limite nette, 
comme dessinée à la plume (fig 11, 12) ; 
– des géodes sous-chondrales qui, lorsqu’elles sont présentes, sont 
volontiers nombreuses, parfois de grande taille, entourées d’un liseré 
de condensation ; 
– des ostéophytes souvent absents ou peu marqués, ce qui contraste 
avec la sévérité de l’arthropathie ; 
6 Calcifications capsulo-synoviales 
et tendineuses. 
Noter la disposition linéaire 
des calcifications suivant 
l’axe du tendon supraépi-neux. 
7 Calcifications des ten-dons 
gastrocnémiens (flè-che). 
8 Calcifications des ten-dons 
biceps fémoral et semi-tendineux 
en regard des is-chions 
(flèches). 
9 Calcification linéaire 
des ligaments scapholu-naire 
et lunotriquétral. À 
noter la calcification plus 
granuleuse du ligament 
triangulaire du carpe (flè-che). 
Radiodiagnostic Arthropathies à microcristaux 
(à l’exception des cristaux uratiques et d’hydroxyapatite de calcium) 31-316-A-10 
3
– une évolution fréquente vers la destruction sévère et parfois 
rapide de l’articulation, avec collapsus osseux sous-chondral, 
fragmentation et corps étrangers intra-articulaires uniques ou 
multiples pouvant mimer une ostéoarthropathie nerveuse. 
¦ Distribution topographique 
Genou 
Il s’agit de l’articulation la plus fréquemment affectée sur le plan 
clinique mais également radiographique. La chondrocalcinose 
(fig 13) peut être associée à des calcifications synoviales, tendineuses 
et ligamentaires (gastrocnémien, quadriceps, ligaments croisés) [74]. 
Foldes et al [20] ont rapporté une fréquence des calcifications de 97 % 
pour le ménisque latéral, de 84 % pour le ménisque médial, de 62 % 
pour le cartilage hyalin postérieur et de 38 % pour le cartilage hyalin 
antérieur. 
L’arthropathie affecte le plus souvent le compartiment fémorotibial 
médial, avec effondrement marqué du condyle et angulation 
fréquente en varus, puis l’articulation fémoropatellaire. Une 
arthropathie fémoropatellaire isolée et sévère peut cependant 
s’observer et est d’ailleurs évocatrice de cette affection (fig 10). On 
note alors un aspect crénelé et engrené des surfaces articulaires avec 
parfois, sur le cliché de profil, une érosion fémorale sus-trochléaire 
témoignant du contact anormal entre la patella et le fémur (fig 14). 
L’arthropathie peut enfin affecter les deux compartiments 
fémorotibiaux, ce qui est rare dans la gonarthrose. 
Poignet et main 
Les calcifications intéressent le ligament triangulaire, le cartilage 
hyalin des articulations radiocarpiennes, médiocarpiennes et 
carpométacarpiennes, la synoviale et les structures ligamentaires, 
notamment les ligaments scapholunaire et lunotriquétral. La rupture 
du ligament scapholunaire peut d’ailleurs être responsable d’un 
désalignement du carpe avec diastasis scapholunaire, puis 
pincement entre le lunatum et les os de la deuxième rangée, réalisant 
le slap-wrist des Anglo-Saxons (fig 15) [1, 32]. Il peut s’y associer une 
synovite et une ténosynovite responsables d’une tuméfaction des 
parties molles, de même que la formation de kystes synoviaux. Un 
syndrome du canal carpien peut en être la traduction clinique. 
L’arthropathie à microcristaux de PPCD affectionne particulièrement 
le compartiment radiocarpien, articulation rarement lésée dans 
l’arthrose. Elle se traduit par un pincement de l’interligne souvent 
10 Arthropathie fémoro-patellaire 
sévère avec engrè-nement 
des surfaces articu-laires. 
Ostéochondrome 
latérocondylien (flèche). 
11 Arthropathie scapho-trapézienne 
avec ostéo-condensation 
intense sous-chondrale 
en bande 
témoignant de la sévérité de 
l’arthropathie, même si le 
pincement articulaire n’ap-paraît 
pas dans cette posi-tion 
de la main. 
12 Arthropathie de la première articu-lation 
métatarsophalangienne. Noter 
l’ostéocondensation intense, à limite 
nette, de l’os sous-chondral ainsi que les 
reconstructions osseuses peu marquées 
malgré la sévérité de l’arthropathie. 
13 Calcifications du cartilage hyalin et 
des ménisques. 
14 Arthropathie fémoropatellaire avec 
érosion fémorale sus-trochléaire (flèche). 
31-316-A-10 Arthropathies à microcristaux 
(à l’exception des cristaux uratiques et d’hydroxyapatite de calcium) Radiodiagnostic 
4
électif entre le radius et le scaphoïde, alors que l’interligne 
radiolunaire est relativement respecté (fig 15). L’ostéophytose est 
modérée ou absente. À un stade avancé, le scaphoïde vient 
s’encastrer dans le radius [11]. Une atteinte de l’articulation radio-ulnaire 
distale avec fragmentation ulnaire, diastasis radio-ulnaire, 
déplacement postérieur de l’ulna et rupture d’un ou de plusieurs 
tendons extenseurs des doigts s’observe plus rarement [52]. Au carpe, 
l’atteinte isolée de l’articulation scaphotrapézienne sans atteinte de 
l’articulation trapézométacarpienne est très évocatrice du diagnostic 
(fig 16) [14]. Le pincement habituellement complet est associé à une 
ostéocondensation sous-chondrale très dense, bien limitée, avec 
ostéophytose absente ou peu marquée. 
Aux articulations métacarpophalangiennes, l’affection intéresse 
particulièrement les deuxième et troisième rayons (fig 17). Il peut 
s’agir d’une chondrocalcinose, de calcifications capsulosynoviales, 
ou plus souvent d’une arthropathie. Celle-ci peut être modérée avec 
simple pincement ou plus marquée avec ostéocondensation, géodes, 
ostéophytes et collapsus osseux. Les articulations interphalangiennes 
proximales sont, en revanche, peu ou non affectées, à la différence 
de l’arthrose. 
Hanche 
Cette affection se traduit essentiellement par des calcifications du 
labrum acétabulaire (fig 18) et du cartilage hyalin. Une arthropathie 
s’observe plus rarement. Au stade initial, des ostéophytes 
acétabulaires de petite taille et une raréfaction osseuse sous-chondrale 
peuvent s’observer. Le pincement de l’interligne peut être 
global ou supérolatéral, pouvant donc mimer une arthrose ou une 
arthrite rhumatoïde (fig 19). De multiples petites géodes sous-chondrales 
sont cependant évocatrices. L’évolution peut se faire vers 
une destruction rapide de l’articulation avec fragmentation osseuse 
et protrusion acétabulaire. 
Coude 
Une chondrocalcinose, des calcifications capsulosynoviales ou 
tendineuses (au triceps notamment) et une arthropathie ont été 
rapportées (fig 20). 
15 Arthropathie radio-scaphoïdienne 
avec engrè-nement 
des surfaces articu-laires 
et diastasis scapholu-naire. 
16 Arthropathie scapho-trapézienne 
avec pincement 
complet, ostéocondensation 
sous-chondrale marquée, 
sans atteinte de l’articula-tion 
trapézométacarpienne. 
17 Noter l’association 
d’une arthropathie scapho-trapézienne, 
d’une arthro-pathie 
des deuxième et troi-sième 
articulations méta-carpophalangiennes 
et 
d’une calcification du liga-ment 
triangulaire du carpe. 
18 Calcifications du labrum acétabu-laire. 
19 Arthropathie coxofémorale avec pin-cement 
diffus et complet de l’interligne, 
pseudoérosions et ostéocondensation sous-chondrale. 
Noter le faible développement 
de l’ostéophytose. 
Radiodiagnostic Arthropathies à microcristaux 
(à l’exception des cristaux uratiques et d’hydroxyapatite de calcium) 31-316-A-10 
5
Épaule 
Des calcifications cartilagineuses (fig 21), capsulosynoviales, 
tendineuses (fig 6), un pincement glénohuméral, une 
ostéocondensation et des géodes sous-chondrales, une rupture de la 
coiffe des rotateurs, plus rarement une destruction de l’articulation 
glénohumérale, sont des éléments parfois observés [52]. Dans ce 
dernier cas, une érosion corticale supéromédiale de la diaphyse 
humérale secondaire à l’impaction contre la glène peut s’observer. 
L’atteinte de l’articulation acromioclaviculaire est également 
possible. 
Cheville et pied 
L’arthropathie affecte essentiellement les articulations talo-calcanéo-naviculaires 
(fig 22) et peut parfois avoir l’aspect d’une 
ostéoarthropathie nerveuse. L’atteinte de la première articulation 
métatarsophalangienne peut mimer cliniquement et 
radiographiquement une goutte, mais la présence de calcifications 
et l’absence d’érosions osseuses permettent habituellement le 
diagnostic (fig 12). 
Rachis 
Les calcifications discales sont fréquentes et typiquement situées à 
la périphérie de l’annulus fibrosus (fig 23). Les calcifications de 
l’ensemble du disque sont plus rares et volontiers observées dans 
les formes familiales ; elles peuvent alors simuler une ochronose. 
Les calcifications ligamentaires sont également fréquentes et parfois 
responsables d’une compression médullaire ou nerveuse [18]. Elles 
peuvent intéresser les ligaments jaunes, longitudinal postérieur et 
antérieur, périodontoïdiens (donnant la classique « dent 
couronnée ») (fig 24, 25) [54], interépineux et supraépineux. Le 
cartilage et les éléments capsulosynoviaux des articulations 
zygapophysaires peuvent également être calcifiés. 
Des discopathies d’aspect dégénératif sont présentes chez 40 % des 
patients. Elles se caractérisent par leur distribution pluriétagée (plus 
de trois étages), la fréquence du vide intradiscal, plus rarement la 
présence d’une ostéophytose exubérante ou d’une 
ostéocondensation très marquée des plateaux vertébraux (fig 26). 
Dans 7 à 17 % des cas, elles évoluent vers la destruction 
intersomatique, notamment au rachis lombaire et cervical, et 
peuvent faire craindre une spondylodiscite infectieuse. L’atteinte des 
articulations zygapophysaires est également fréquente, à l’origine de 
spondylolisthésis. Une scoliose peut enfin s’observer. 
20 Arthropathie du coude 
avec calcifications capsulo-synoviales. 
21 Chondrocalcinose linéaire de la tête 
humérale. 
22 Arthropathie talocalcanéenne sévère. 
23 Calcifications de la partie périphéri-que 
de l’annulus fibrosus (flèche). 
24 Pseudopannus rétro-odontoïdien 
calcifié. 
25 Coupe sagittale pondérée en T2 : 
épaississement des ligaments périodontoï-diens 
donnant un aspect de pannus rhu-matoïde 
hypo-intense. 
31-316-A-10 Arthropathies à microcristaux 
(à l’exception des cristaux uratiques et d’hydroxyapatite de calcium) Radiodiagnostic 
6
Radiodiagnostic Arthropathies à microcristaux 
(à l’exception des cristaux uratiques et d’hydroxyapatite de calcium) 31-316-A-10 
Autres régions anatomiques 
Les calcifications de la symphyse pubienne sont très fréquentes 
(fig 27). Celles du cartilage et du ligament sacro-iliaque ont 
également été rapportées, associées à une ostéocondensation et des 
érosions sous-chondrales. L’articulation temporomandibulaire peut 
enfin être affectée. 
IMAGERIE COMPLÉMENTAIRE 
Elle présente peu d’intérêt dans cette pathologie, si ce n’est de 
documenter l’importance de la destruction articulaire et des 
compressions neurologiques. Les calcifications sont hypo-intenses en 
imagerie par résonance magnétique (IRM) et sont par conséquent 
difficiles à individualiser au sein d’un ligament. Les calcifications 
périodontoïdiennes sont responsables d’un aspect de pseudopannus 
rhumatoïde très hypo-intense en T2. Les calcifications 
cartilagineuses peuvent se traduire par des hyposignaux, 
notamment sur les séquences en écho de gradient (fig 28) [5]. On 
notera que les calcifications méniscales peuvent mimer des fissures 
en IRM [7]. Le scanner permet, quant à lui, une étude précise de la 
topographie des calcifications rachidiennes. Enfin, l’apport de 
l’échographie dans la détection d’une chondrocalcinose non détectée 
sur les radiographies a été rapporté [44]. 
DIAGNOSTIC POSITIF 
Le diagnostic de certitude de l’affection ne peut être affirmé que par 
la mise en évidence des microcristaux de PPCD dans le liquide 
synovial ou dans un fragment de synoviale ou de cartilage. En 
poussée, le liquide synovial est volontiers opalescent ou trouble. Il 
est de type inflammatoire avec habituellement entre 5 000 et 30 000 
cellules par mm3. L’étude microscopique détecte des cristaux 
intracellulaires mais surtout extracellulaires de petite taille (5 à 
10 μm), à bout rectangulaire, faiblement biréfringents en lumière 
polarisée. Il faut cependant noter que les faux négatifs dans 
l’identification des cristaux de PPCD sont particulièrement élevés, 
notamment en cas d’analyse tardive du prélèvement [59]. De plus, 
d’autres microcristaux (oxalate de calcium, cristaux de corticoïdes, 
acide éthylènediamine-tétra-acétique [EDTA], cholestérol, urate de 
sodium) peuvent parfois poser des problèmes diagnostiques. La 
solubilité des cristaux de PPCD par l’EDTA calcique est rarement 
réalisée en pratique. La recherche des cristaux de PPCD au sein de 
la synoviale ou du cartilage est également rarement demandée. En 
effet, la biopsie synoviale n’authentifie des cristaux de PPCD que 
dans la moitié des cas. On retiendra la disparition complète de ces 
cristaux lors de la coloration tissulaire à l’hématoxyline pendant une 
longue durée (15 minutes) [46]. 
Le diagnostic de maladie à cristaux de PPCD est probable lorsque 
l’imagerie démontre la présence d’une chondrocalcinose dans au 
moins deux articulations ou une polyarthropathie caractéristique. 
On notera cependant que les calcifications radiographiques peuvent 
être absentes pendant des crises de pseudogoutte authentifiées en 
arthroscopie [9]. 
Enfin, le diagnostic est considéré comme possible s’il n’existe qu’un 
tableau clinique de pseudogoutte ou de polyarthrite. 
On notera, par ailleurs, que les examens biologiques sanguins sont 
le plus souvent normaux en dehors des poussées inflammatoires. 
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL 
¦ Calcifications articulaires et para-articulaires 
– Méniscocalcose post-traumatique : elle survient à la suite d’un 
traumatisme ou d’un geste chirurgical et intéresse habituellement 
un seul ménisque. Il s’agit de calcifications punctiformes grossières 
constituées le plus souvent de cristaux d’hydroxyapatite, plus 
rarement de cristaux de phosphate dicalcique dihydraté. Des 
calcifications méniscales à microcristaux de PPCD peuvent 
cependant survenir dans les mêmes conditions [42]. 
– Ossicule méniscal, os surnuméraires et ostéochondromatose : leur 
forme arrondie ou ovalaire et la visibilité d’une corticale 
périphérique permettent de les différencier de calcifications. 
– Calcifications d’hydroxyapatite : ces calcifications sont denses, 
amorphes, arrondies ou ovalaires et non stratifiées, à la différence 
des dépôts de cristaux de PPCD. Il n’y a typiquement pas de 
chondrocalcinose associée. 
¦ Arthropathies à cristaux de PPCD 
Arthrose 
La distribution topographique des arthropathies est différente 
puisque l’arthrose affecte essentiellement les genoux et les 
articulations trapézométacarpiennes et interphalangiennes, alors 
qu’elle épargne le plus souvent les articulations radiocarpienne, 
métacarpophalangiennes, les coudes, les épaules et les chevilles. Les 
ostéophytes sont typiquement très développés et le pincement est 
26 Discopathies dégénératives pluriéta-gées. 
Noter la sévérité du pincement 
contrastant avec la faible reconstruction 
osseuse. 
27 Calcification de la 
symphyse pubienne. 
28 Coupe sagittale T2 en écho de gra-dient 
: calcifications granuleuses hypo-intenses. 
7
31-316-A-10 Arthropathies à microcristaux 
(à l’exception des cristaux uratiques et d’hydroxyapatite de calcium) Radiodiagnostic 
focal. L’évolution se fait habituellement lentement vers la 
chondrolyse. En cas de doute, un bilan radiographique permet de 
retrouver une chondrocalcinose dans une autre articulation dans 
95 % des cas. Ces deux affections peuvent cependant être 
associées [57]. 
Hémochromatose 
L’arthropathie prédomine également aux deuxième et troisième 
articulations métacarpophalangiennes, mais des ostéophytes en 
crochets et des géodes sous-chondrales sont en général évocateurs 
de l’affection. Une atteinte sévère des quatre dernières articulations 
métacarpophalangiennes est également évocatrice de 
l’hémochromatose. Enfin, une raréfaction osseuse peut être associée. 
Polyarthrite rhumatoïde 
L’absence d’érosions marginales et le caractère dégénératif des 
anomalies observées permettent habituellement le diagnostic. 
Ostéoarthropathie nerveuse 
Si l’importance de la destruction osseuse peut faire évoquer ce 
diagnostic, le contexte clinique est très différent. 
Arthrite septique 
Les surfaces osseuses sont mal définies dans l’infection et il existe 
une raréfaction osseuse. 
Goutte 
Dans la maladie à cristaux de PPCD, typiquement, il n’y a pas de 
tuméfaction asymétrique des tissus mous (tophus), ni d’érosions 
osseuses para-articulaires. Une association de ces deux affections est 
cependant possible [26]. 
Traumatisme 
L’atteinte dégénérative secondaire peut alors mimer une 
arthropathie à cristaux de PPCD. C’est notamment le cas au carpe, 
avec atteinte de l’interligne radiocarpien et parfois diastasis 
scapholunaire. L’atteinte est cependant unilatérale. 
PHYSIOPATHOGÉNIE 
Le déclenchement des arthrites pseudogoutteuses est secondaire à 
l’irruption des cristaux de PPCD du cartilage dans le liquide 
synovial, puis à leur phagocytose par la membrane synoviale, 
provoquant ainsi une inflammation et notamment la sécrétion 
d’interleukine [36]. La population des cristaux de PPCD est 
hétérogène et il semblerait que le nombre, la taille et le type même 
des cristaux de PPCD interviennent dans le déclenchement de ces 
accès aigus [66]. 
La cause de la chondrocalcinose est encore incertaine. L’altération 
du cartilage secondaire à l’âge, un traumatisme ou une arthropathie 
semblent favoriser le dépôt des cristaux de PPCD [23]. Il a été 
rapporté que la précipitation du sel calcique dans la synoviale et le 
cartilage était due à l’augmentation du pyrophosphate inorganique 
(PPi) dans ces deux structures, alors que son taux reste normal dans 
le plasma [3, 40, 56, 62]. Ce PPi est produit par les chondrocytes [55]. Le 
développement de ces calcifications pourrait alors être secondaire : 
– à une production accrue de PPi (forme sporadique et familiale de 
la maladie à cristaux de PPCD) ; 
– à un déficit en pyrophosphatase (hypophosphatasie) ; 
– à une inhibition de la pyrophosphatase (hémochromatose, 
hyperparathyroïdie, hypomagnésémie). 
Le mécanisme de l’arthropathie à microcristaux de PPCD reste 
également incertain. Les microcristaux siègent dans la substance 
fondamentale au voisinage des chondrocytes. Ces derniers 
présentent des altérations morphologiques et biochimiques, de 
même que la matrice extracellulaire où apparaissent des fissures et 
des érosions. Il est probable que les dépôts de PPCD dans un 
cartilage déjà détérioré peuvent être libérés plus facilement dans 
l’articulation, ce qui explique que certaines arthropathies 
surviennent sans calcification ou que ces dernières puissent 
s’observer après le développement de l’arthropathie. Ces dépôts 
calciques pourraient alors majorer la dégénérescence du cartilage, à 
l’origine d’un cercle vicieux aboutissant à une arthropathie très 
destructrice. 
TRAITEMENT 
Il s’agit d’un traitement symptomatique. Lors des poussées aiguës, 
le traitement consiste en la prescription d’anti-inflammatoires non 
stéroïdiens et éventuellement d’une infiltration intra-articulaire de 
corticoïdes. Un traitement préventif des poussées par de la 
colchicine (1 mg/j) est également parfois proposé. Le traitement des 
arthropathies chroniques est identique à celui de l’arthrose. 
Hémochromatose 
L’hémochromatose est une affection rare caractérisée par des 
altérations tissulaires secondaires à des dépôts ferriques [50, 63]. Elle 
peut être primitive et représente alors la conséquence d’une 
altération génétique du métabolisme du fer se traduisant par une 
augmentation de son absorption gastro-intestinale. Le gène 
responsable n’est pas identifié actuellement mais cette affection, de 
transmission autosomique récessive, serait due à une anomalie du 
locus human leukocyte antigen A du chromosome 6 (essentiellement 
la mutation C 282Y, à un moindre degré H 63D) [33]. Une prévalence 
de 0,3 % d’homozygotes et de 10 % d’hétérozygotes dans la 
population caucasienne a été rapportée [33]. L’hémochromatose est 
dix à 20 fois plus fréquente chez l’homme, possiblement en raison 
des saignements menstruels de la femme [22]. 
L’hémochromatose peut également être secondaire et résulte alors 
le plus souvent d’une accumulation du fer en raison d’une cirrhose 
alcoolique, de transfusions sanguines répétées ou d’une anémie 
réfractaire, exceptionnellement d’une ingestion chronique et 
excessive de fer. 
TABLEAU CLINIQUE 
Les manifestations cliniques apparaissent habituellement entre 40 et 
60 ans. Elles dépendent des organes affectés par la surcharge 
ferrique. Il s’agit essentiellement d’une cirrhose, d’un diabète 
(surcharge pancréatique), d’une pigmentation bronze de la peau, 
d’un hypogonadisme hypogonadotrophique et/ou d’une 
insuffisance cardiaque [4, 24, 63]. 
L’arthropathie hémochromatosique a été rapportée pour la première 
fois par Schumacher en 1964. Elle peut être révélatrice de la maladie 
alors que la ferritinémie est encore normale [22, 31, 33], mais le plus 
souvent elle est contemporaine des autres signes cliniques [31] ou 
tardive dans la maladie. Elle concerne de 20 à 50 % des patients 
souffrant d’hémochromatose [22, 31] et serait plus fréquente quand 
l’hémochromatose débute après 50 ans [22, 24]. En réalité, il existe des 
variations de la prévalence allant de 13 à 80 % selon les séries, car il 
n’existe pas de définition consensuelle de l’atteinte 
ostéoarticulaire [63]. 
Cette arthropathie dégénérative est caractérisée par des douleurs 
modérées, une tuméfaction et une raideur articulaire. Elle se 
manifeste parfois par une arthrite aiguë pseudogoutteuse liée aux 
dépôts de PPCD souvent associés [22, 31, 50]. L’atteinte est le plus 
souvent symétrique, même si des formes unilatérales ont été 
rapportées, notamment controlatérales à une hémiplégie 
préexistante, soulevant le rôle éventuel de neurotransmetteurs du 
système nerveux périphérique dans la propagation de l’arthrite [33]. 
Elle touche initialement les petites articulations de la main, avec une 
prédilection pour les articulations métacarpophalangiennes des 
deuxième et troisième rayons. Les articulations interphalangiennes 
8
Radiodiagnostic Arthropathies à microcristaux 
(à l’exception des cristaux uratiques et d’hydroxyapatite de calcium) 31-316-A-10 
sont moins souvent affectées. Avec l’évolution, des articulations plus 
grosses comme les genoux, les hanches ou les épaules peuvent être 
affectées [4, 22]. L’atteinte rachidienne est identique à celle de la 
maladie des dépôts de PPCD [24, 63]. 
ASPECTS RADIOGRAPHIQUES 
Les aspects radiographiques de l’atteinte ostéoarticulaire au cours 
de l’hémochromatose sont de quatre types. 
– Raréfaction osseuse axiale et/ou appendiculaire : elle témoigne 
d’une ostéopénie dont la fréquence a diversement été rapportée 
dans la littérature (de 15 à 66 %) [15], mais elle est plus fréquente dans 
l’hémochromatose primitive. Elle est asymptomatique et rarement 
responsable de tassements vertébraux biconcaves. La raréfaction 
appendiculaire est diffuse sans prédilection périarticulaire [24, 50]. 
– Chondrocalcinose : elle est secondaire à des dépôts de cristaux de 
PPCD. Elle est observée dans 30 à 60 % des cas [24, 31], avec une 
fréquence croissante avec l’âge. Les calcifications articulaires 
intéressent les fibrocartilages et les cartilages hyalins (fig 29, 30). 
L’atteinte de la symphyse pubienne et des cartilages hyalins serait 
plus fréquente dans l’hémochromatose que dans la maladie à 
cristaux de PPCD [22, 50]. De plus, il y aurait une bonne corrélation 
entre l’importance de la chondrocalcinose et la sévérité de la 
destruction articulaire [50]. En revanche, les calcifications 
périarticulaires et para-articulaires sont rares. Cette chondrocalcinose 
peut être la seule manifestation radiographique décelable [4, 24]. 
– Arthropathie de type dégénératif similaire à l’arthropathie à PPCD : 
elle est observée radiographiquement dans 50 % des cas [24]. Comme 
pour l’arthropathie à PPCD, les sites affectés sont inhabituels pour 
l’arthrose ; les géodes sous-chondrales sont volontiers larges et 
multiples, le pincement articulaire souvent global et l’ostéophytose 
discrète [22, 50]. Des aspects évocateurs de l’hémochromatose par 
rapport à l’arthropathie à PPCD ont été cependant avancés : 
– une ostéophytose de taille et de forme inhabituelles, 
typiquement en bec ou en crochet, du bord radial des têtes 
métacarpiennes ; 
– une prédilection pour les articulations métacarpophalangiennes, 
avec des géodes sous-chondrales de 1 à 3mm, bien limitées, à 
bords condensés, observées dans les têtes métacarpiennes et 
précédant le pincement articulaire parfois asymétrique ; plus 
rarement, le pincement articulaire s’associe à une sclérose mal 
limitée d’une tête métacarpienne et peu de géodes [24, 71] ; l’atteinte 
des deuxième et troisième rayons est fréquente et caractéristique, 
comme pour l’arthropathie à PPCD ; les ostéophytes en crochet 
sont alors évocateurs du diagnostic d’hémochromatose (fig 29) ; 
en revanche, l’atteinte sévère des quatre derniers rayons de la 
main, bien que moins fréquemment observée que dans la forme 
limitée aux deuxième et troisième rayons, est très évocatrice de 
l’affection (fig 30) [50] ; 
– une atteinte des articulations interphalangiennes, notamment 
proximales, mais ceci est controversé [22, 24, 31] ; 
– une atteinte du carpe avec de grosses géodes sous-chondrales 
(de 5 à 6 mm), parfois multiples dans un même os (fig 29) [24, 71] ; 
même si l’articulation radiocarpienne peut être affectée comme 
dans la maladie des dépôts de PPCD, son respect contrastant avec 
une arthropathie sévère et étendue du carpe, des articulations 
carpométacarpiennes et/ou des articulations méta-carpophalangiennes, 
est évocatrice de l’hémochromatose [1, 50] ; 
– une évolution lentement progressive ; les poussées rapides avec 
fragmentation osseuse sont plus spécifiques de la maladie à 
cristaux de PPCD. 
– Anomalies diverses. D’autres pathologies ont été rapportées : 
ostéonécrose des têtes fémorales et humérales, périostite, 
ostéoporose focale du poignet [71], nodules osseux de la crête iliaque, 
calcifications tendineuses. 
DIAGNOSTIC 
Le diagnostic d’hémochromatose repose sur l’augmentation de la 
saturation de la transferrine (protéine vectrice du fer) et de la 
ferritinémie, ainsi que sur la biopsie hépatique. Cette dernière 
objective une surcharge cellulaire en hémosidérine et des lésions de 
fibrose, voire une cirrhose [24]. La recherche de la mutation C 282Y (à 
un moindre degré H 63D) doit également être réalisée. La mesure 
de l’excrétion urinaire du fer après injection de déféroxamine (test 
au Desféralt) n’est, en revanche, plus guère effectuée. En IRM, 
l’étude du signal hépatique permet de quantifier la surcharge en fer. 
L’étude articulaire n’est pas nécessaire au diagnostic 
d’hémochromatose. On retient cependant que l’arthropathie se 
caractérise par un liquide articulaire de type mécanique, sauf en cas 
d’accès pseudogoutteux [31]. L’étude histologique de la membrane 
synoviale retrouve de nombreux grains d’hémosidérine au sein des 
cellules synoviales de type B, à la différence des dépôts 
d’hémosidérine de l’hémophilie, de l’hémarthrose, de la polyarthrite 
rhumatoïde et de la synovite villonodulaire qui intéressent les 
macrophages, les cellules phagocytaires de type A des couches sous-intimales 
[24, 31, 50]. L’hyperplasie villeuse est modérée, parfois associée 
à une infiltration cellulaire inflammatoire chronique. Nous avons vu 
qu’une chondrocalcinose était souvent associée à l’hémochromatose. 
Les dépôts de PPCD intéressent alors les couches superficielles de la 
membrane synoviale mais surtout le cartilage articulaire. La 
présence de dépôts d’hémosidérine dans les chondrocytes des 
cartilages articulaires est en revanche controversée. On signalera par 
ailleurs que des cristaux d’hydroxyapatite ont également été 
rapportés [24, 31]. 
29 Arthropathie des arti-culations 
métacarpophalan-giennes 
prédominant aux 
deuxième et troisième 
rayons. Noter les géodes 
sous-chondrales et les ostéo-phytes 
en crochet. Présence 
d’une chondrocalcinose et 
de multiples géodes du 
carpe par ailleurs. 
30 Arthropathie des qua-tre 
dernières articulations 
métacarpophalangiennes. 
Noter la chondrocalcinose 
du carpe associée. 
9
31-316-A-10 Arthropathies à microcristaux 
(à l’exception des cristaux uratiques et d’hydroxyapatite de calcium) Radiodiagnostic 
PHYSIOPATHOGÉNIE 
L’ostéoporose est plurifactorielle dans l’hémochromatose. Elle peut 
résulter d’une résorption osseuse excessive et d’une formation 
osseuse inappropriée. Ont été mis en cause l’hypogonadisme, le 
diabète, la carence en vitamine D, en vitamine C, 
l’hyperparathyroïdie et la surcharge ferrique [15, 31, 63]. Il semble 
toutefois que le statut gonadique soit le facteur déterminant de la 
baisse de la densité osseuse et du volume osseux trabéculaire chez 
ces patients de par l’atteinte gonadique, hypophysaire et le déficit 
androgénique secondaire à la cirrhose [15, 63, 71]. Chez les patients 
ayant un statut gonadique normal, l’excès en fer sérique pourrait 
diminuer l’activité ostéoblastique [15, 63]. Ainsi, les saignées et le 
maintien d’un statut gonadique satisfaisant pourraient être efficaces 
sur l’ostéopénie. 
La pathogénie de l’arthropathie hémochromatosique est inconnue. 
Le rôle des dépôts d’hémosidérine a été avancé dans la genèse des 
lésions cartilagineuses mais ces dépôts sont inconstants [24, 31] et la 
déplétion ferrique par les saignées ne semble pas avoir d’efficacité 
sur l’arthropathie [22, 63]. La cirrhose ne semble pas non plus être 
corrélée avec l’existence d’une arthropathie [63]. 
Il a également été suggéré que le fer ionisé pouvait inhiber l’activité 
de la pyrophosphatase et, par conséquent, entraîner une 
augmentation de la concentration en cristaux de PPCD dans 
l’articulation, expliquant l’association fréquente à la 
chondrocalcinose. Néanmoins, ces cristaux, cause ou conséquence 
des lésions cartilagineuses, aggravent l’arthropathie dans les deux 
cas [22, 24, 31]. 
TRAITEMENT 
Le traitement repose avant tout sur les saignées thérapeutiques dont 
l’efficacité peut être jugée sur l’évolution du signal hépatique en 
IRM. La chélation du fer par la déféroxamine n’est nécessaire que 
chez les patients pouvant bénéficier des saignées. Un traitement 
précoce de l’hémochromatose pourrait éviter le développement des 
complications classiques de cette affection (cirrhose, insuffisance 
cardiaque…) ; c’est dire l’intérêt du dépistage génétique de 
l’hémochromatose. 
Le traitement des manifestations ostéoarticulaires est 
symptomatique. Celles-ci ne sont pas influencées par les saignées. 
Alcaptonurie, ochronose 
DÉFINITION 
L’alcaptonurie, l’ochronose et l’arthropathie ou rhumatisme 
ochronotique constituent trois stades évolutifs d’une même affection 
métabolique caractérisée par un déficit congénital en acide 
homogentisique oxydase, ou homogentisicase. Cette enzyme est 
nécessaire au catabolisme de la phénylalanine et de la tyrosine. Son 
absence se traduit par une accumulation d’acide homogentisique qui 
est éliminé en grande quantité par les urines. Son oxydation à l’air 
donne une coloration brunâtre caractéristique aux urines ; c’est 
l’alcaptonurie. Avec l’âge, l’alcaptonurie évolue presque 
inévitablement vers l’ochronose, c’est-à-dire une pigmentation brun 
noirâtre du tissu conjonctif [45]. Au microscope, ce tissu conjonctif 
présente spontanément une couleur ocre, d’où le terme d’ochronose. 
L’arthropathie ochronotique témoigne de la dégradation articulaire 
secondaire aux dépôts pigmentés dans les articulations du squelette 
axial et appendiculaire. 
CLINIQUE 
Il s’agit d’une affection métabolique rare (un cas sur 1 à 10 millions 
d’individus), transmise suivant un mode autosomique récessif dans 
la grande majorité des cas, beaucoup plus rarement suivant un mode 
autosomique dominant [29]. Le gène de l’alcaptonurie est situé sur le 
chromosome 3q [27]. 
31 Calcifications multiétagées intéressant les disques 
dans leur ensemble. 
L’évolution et l’importance des manifestations cliniques dépendent 
du degré de déficit enzymatique. L’alcaptonurie est habituellement 
asymptomatique jusqu’à l’âge adulte, mais une anomalie de la 
coloration des urines peut être détectée chez l’enfant. La 
pigmentation ochronotique est rarement observée avant l’âge de 20 
ou 30 ans. Initialement modérée, elle peut devenir plus marquée 
avec l’évolution. Elle apparaît d’abord aux yeux (sclérotique 
essentiellement, mais également cornée et paupières), puis affecte 
les oreilles (conques, anthélix, tragus, antitragus et tympan) et la 
peau (ailes du nez, aisselles, éminences thénar et hypothénar, 
régions génitales). Ces dépôts ochronotiques peuvent affecter 
d’autres organes, notamment des systèmes cardiovasculaire 
(athérosclérose, infarctus, sténose aortique) [23], génito-urinaire 
(calculs rénaux, diminution de la fonction rénale, hypertrophie 
prostatique) et respiratoire supérieur. 
L’arthropathie ochronotique se développe habituellement dans la 
troisième ou la quatrième décennie et serait plus sévère chez les 
hommes. Elle se traduit d’abord au rachis par une douleur et un 
enraidissement progressif de l’étage lombaire, puis thoracique et 
enfin cervical. Des troubles de la statique avec perte de la lordose 
lombaire et hypercyphose thoracique émaillent l’évolution. Des 
rachialgies aiguës, des radiculalgies et des compressions médullaires 
sont plus rarement rapportées. Les articulations appendiculaires 
proximales sont également le siège d’un enraidissement progressif 
parfois douloureux et d’une impotence fonctionnelle. 
ASPECTS RADIOGRAPHIQUES 
¦ Anomalies rachidiennes 
Calcifications discales multiétagées 
Elles sont visibles essentiellement en début d’évolution car elles 
disparaissent avec la destruction intersomatique. Elles intéressent 
essentiellement les disques lombaires (fig 31). Il s’agit de cristaux 
d’hydroxyapatite d’origine dystrophique [51]. Ces calcifications 
siègent initialement dans la partie centrale de l’annulus fibrosus, 
mais l’ensemble du disque devient rapidement massivement calcifié. 
La visibilité de ces calcifications est accentuée par la présence de la 
raréfaction habituelle des corps vertébraux adjacents. 
Discopathies sévères multiétagées 
Un pincement marqué des disques intervertébraux avec phénomène 
du vide intradiscal est évocateur du diagnostic lorsqu’il est 
multiétagé. Il s’y associe une ostéocondensation et une ostéophytose 
marginale peu marquée des plateaux vertébraux adjacents. Une 
ossification progressive des disques avec formation de ponts osseux 
10
Radiodiagnostic Arthropathies à microcristaux 
(à l’exception des cristaux uratiques et d’hydroxyapatite de calcium) 31-316-A-10 
et oblitération des espaces intervertébraux peut s’observer et mime 
parfois une spondylarthrite ankylosante, d’autant qu’une atteinte 
similaire des articulations sacro-iliaques et de la symphyse pubienne 
peut être associée [51]. L’ankylose rachidienne s’accompagne 
habituellement d’une raréfaction osseuse. Des troubles de la statique 
(perte de la lordose lombaire et hypercyphose thoracique) sont 
présents. 
¦ Arthropathies extrarachidiennes bilatérales 
et symétriques 
L’atteinte des genoux (70 % des cas), des épaules (40 % des cas) et 
des hanches (30 % des cas) se traduit par des remaniements 
dégénératifs avec pincement articulaire et ostéocondensation sous-chondrale. 
L’atteinte est cependant sévère, le pincement volontiers 
global, l’ostéophytose modérée, et le collapsus des surfaces 
articulaires fréquent, avec fragmentation osseuse à l’origine de corps 
étrangers intra-articulaires. Des calcifications tendineuses et des 
bourses peuvent également s’observer. Il s’y associe une raréfaction 
osseuse, probablement par défaut d’utilisation. 
DIAGNOSTIC POSITIF 
Il repose sur la mise en évidence du brunissement des urines que 
l’on accélère en rajoutant de la soude ou de la liqueur de Fehling. Le 
dosage de l’excrétion urinaire de l’acide homogentisique, 
considérablement augmentée dans cette affection (1 à 20 g/j) alors 
qu’elle est nulle à l’état normal, est en fait rarement réalisé en raison 
de ses résultats inconstants. 
Il n’y a habituellement pas de syndrome inflammatoire biologique 
dans cette affection. 
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL 
¦ Calcifications discales 
Les calcifications témoignant de dépôts de microcristaux 
d’hydroxyapatite sont habituellement centrales, globuleuses, et 
rarement multiétagées. Lorsqu’elles sont secondaires aux ankyloses 
spinales (spondylarthropathie ankylosante, hyperostose vertébrale, 
ostéosynthèse chirurgicale...), le contexte est habituellement bien 
différent. Elles sont alors habituellement moins opaques que dans 
l’ochronose. Quant aux calcifications de PPCD, celles-ci prédominent 
à la périphérie des disques ; elles sont moins denses et rarement 
multiétagées. 
¦ Discopathies et arthropathies périphériques 
ochronotiques 
Le principal diagnostic différentiel est l’arthrose. L’alcaptonurie s’en 
différencie par un développement beaucoup plus précoce des 
lésions, l’atteinte de sites inhabituels (épaule, symphyse pubienne), 
une distribution rachidienne multiétagée, un aspect inhabituel du 
pincement articulaire (pincement fémorotibial latéral isolé ou 
atteinte symétrique des deux compartiments, pincement global de 
la hanche et de l’épaule), des anomalies extrêmement sévères avec 
une importante ostéocondensation, une fragmentation et des corps 
étrangers intra-articulaires [51]. Cette sévérité est habituellement 
beaucoup plus grande que dans l’arthrose. La production de 
multiples corps étrangers intra-articulaires est particulièrement 
caractéristique, contrastant avec une ostéophytose peu ou non 
développée. Enfin, il n’y a pas d’anomalie tendineuse dans 
l’arthrose, à la différence de l’ochronose. 
L’aspect radiologique des ostéoarthropathies nerveuses peut être 
similaire aux arthropathies ochronotiques, mais le contexte clinique 
et les articulations affectées diffèrent. 
L’ankylose rachidienne de la spondylarthrite ankylosante peut 
mimer l’ochronose mais les syndesmophytes sont cependant 
différents des ponts osseux de l’ochronose. 
PHYSIOPATHOGÉNIE 
Les pigments ochronotiques s’accumulent dans les chondrocytes, qui 
présentent des signes de dégénérescence, et dans la matrice 
intercellulaire avec une affinité particulière pour les fibres de 
collagène, altérant ainsi les propriétés biomécaniques du cartilage [13]. 
La surface cartilagineuse présente un aspect fibrillaire et des 
érosions. Il s’ensuit une fragmentation et une dénudation 
progressive du cartilage avec exposition de l’os sous-chondral qui 
est condensé. Les modifications de l’os sous-chondral sont 
cependant moins sévères que celles du cartilage. Le pigment 
ochronotique est présent mais ne semble pas perturber l’organisation 
du tissu osseux, bien qu’il soit ostéoporotique, probablement à cause 
du défaut d’utilisation [13]. Au rachis, le pigment se dépose dans le 
cartilage hyalin des plateaux vertébraux. 
Le pigment ochronotique peut également se déposer dans les 
fibrocartilages, synoviales, tendons et ligaments, ainsi que dans le 
tissu conjonctif de diverses structures anatomiques (cornée, 
cartilages costaux, bronchiques, trachéaux et laryngés, tympans, 
aorte, valves cardiaques, reins et prostate). 
TRAITEMENT 
Il n’existe pas, à l’heure actuelle, de traitement permettant de 
compenser le déficit enzymatique. Les régimes pauvres en 
phénylalanine et en tyrosine n’empêchent pas la synthèse endogène 
et n’ont pas d’effet sur l’arthropathie ochronotique lorsqu’elle s’est 
développée. Le traitement est donc symptomatique (antalgiques, 
anti-inflammatoires non stéroïdiens, remplacement prothétique). 
Maladie de Wilson 
La maladie de Wilson (ou dégénérescence hépatolenticulaire) est une 
affection autosomique récessive du métabolisme du cuivre 
caractérisée par une absence ou un dysfonctionnement de 
l’adénosine triphosphatase de type P [60]. Il en résulte une absence 
ou une diminution de la céruléoplasmine, protéine vectrice du 
cuivre, et par conséquent une accumulation du cuivre dans divers 
organes, notamment le foie et le cerveau. 
CLINIQUE 
La maladie de Wilson est rare, un peu plus fréquente chez les 
hommes. Les symptômes cliniques résultent de l’accumulation du 
cuivre dans le corps. L’âge de découverte de l’affection est variable, 
habituellement compris entre 5 et 40 ans. La manifestation clinique 
initiale est hépatique dans 42 % des cas, neurologique dans 34 %, 
psychiatrique dans 10 % des cas et hématologique, endocrinienne 
ou rénale dans moins de 10 % des cas. Plusieurs organes peuvent 
être affectés au moment de la présentation clinique. 
Chez les enfants, l’atteinte hépatique prédomine. Il peut s’agir d’une 
hépatite chronique, aiguë, fulminante, ou d’une cirrhose 
asymptomatique. Chez les jeunes adultes, ce sont plutôt les 
symptômes neuropsychiatriques (dystonie, dysarthrie, 
tremblements, troubles de la personnalité, anomalies cognitives) qui 
dominent le tableau clinique. Ils résultent notamment de l’atteinte 
des noyaux gris centraux. 
Les modifications oculaires sont caractéristiques de l’affection. Il 
s’agit des anneaux de Kayser-Fleischer, pigmentation jaune-brun de 
la partie supérieure et inférieure de la cornée. Ils sont 
particulièrement évidents à la lampe à fente. Ces anneaux sont 
habituellement présents chez les adultes mais peuvent être absents 
chez les enfants. 
Une anémie hémolytique réactionnelle à la présence augmentée du 
cuivre dans le plasma peut également s’observer. La maladie rénale 
tubulaire se traduit essentiellement par des anomalies biologiques 
(aminoacidurie, protéinurie, phosphaturie, glycosurie, uricosurie). 
L’atteinte articulaire est fréquemment asymptomatique et détectée 
par les radiographies. Une douleur et une tuméfaction peuvent 
cependant occasionnellement s’observer. 
11
31-316-A-10 Arthropathies à microcristaux 
(à l’exception des cristaux uratiques et d’hydroxyapatite de calcium) Radiodiagnostic 
ASPECTS RADIOGRAPHIQUES 
Les signes radiographiques sont tardifs (20 à 40 ans) et associent 
typiquement : 
– une raréfaction osseuse (25 à 50 % des cas). Elle est surtout 
apparente aux mains, pieds et rachis et peut être responsable de 
fractures ; elle est probablement secondaire à la perte de calcium et 
de phosphore dans les urines ; une ostéomalacie, un rachitisme et 
un syndrome de Fanconi ont parfois été rapportés en association 
chez ces patients [8, 19, 38] ; 
– une chondrocalcinose. Particulièrement décrite au genou, elle est 
en fait rare et discutable ; si l’inhibition de la pyrophosphatase par 
l’accumulation de cuivre pourrait expliquer sa présence, il peut 
également s’agir d’une chondrocalcinose idiopathique, voire d’une 
mauvaise interprétation des fragments osseux particulièrement 
fréquents dans cette affection ; 
– des arthropathies. Elles ont été rapportées aux genoux, mains, 
poignets, pieds, hanches, épaules, coudes et genoux et seraient 
présentes chez la moitié des patients [39] ; elles peuvent se traduire 
par un aspect irrégulier ou une fragmentation de l’os sous-chondral 
susceptible de mimer une ostéochondrite, des irrégularités corticales 
et proliférations osseuses des enthèses, notamment aux trochanters, 
et parfois des géodes sous-chondrales ; au rachis, l’aspect peut être 
celui d’une maladie de Scheuermann. 
Par ailleurs, on signale en IRM la possibilité d’un hypersignal des 
ganglions de la base du crâne en T1 (signal paramagnétique du 
cuivre) et d’un hypersignal en T2. Une atrophie et une myélinolyse 
pontine ont également été rapportées [2]. 
DIAGNOSTIC POSITIF 
Le diagnostic est habituellement porté sur l’association des données 
cliniques (anneau de Kayser-Fleischer, symptômes neurologiques 
typiques) et biologiques (céruléoplasmine sérique diminuée, contenu 
en cuivre hépatique et urinaire augmenté) [17]. Des tests génétiques 
moléculaires sont maintenant standardisés pour tester les sujets 
apparentés, mais cette analyse génétique reste cependant complexe 
puisque plus de 100 mutations ont été identifiées et la plupart des 
individus sont hétérozygotes [34]. 
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL 
Il s’agit essentiellement de l’arthrose. Cependant, la répartition 
topographique des arthropathies (petites articulations de la main, 
notamment les articulations métacarpophalangiennes, le poignet), la 
fragmentation osseuse et les irrégularités des surfaces osseuses sont 
inhabituelles dans l’arthrose. Les autres diagnostics différentiels sont 
l’ostéochondrite disséquante, la maladie de Scheuermann et la 
chondrocalcinose à cristaux de pyrophosphate de calcium. 
TRAITEMENT 
Un traitement précoce de chélation du cuivre est nécessaire pour 
prévenir les lésions hépatiques et cérébrales. Le choix du 
médicament utilisé dépend du stade de la maladie et du type de 
présentation [6]. Il s’agit du zinc, de trientine (en association ou non 
au zinc), de tétrathiomolybdate [6, 58]. La D-pénicillamine est moins 
prescrite à l’heure actuelle en raison de ses effets indésirables (lupus, 
syndrome néphrotique dans 20 à 25 % des cas) [61]. Une 
transplantation hépatique doit en revanche s’envisager en cas de 
défaillance hépatique fulminante ou de réponse thérapeutique 
insuffisante [68]. 
Cristaux de cholestérol 
Au cours de la polyarthrite rhumatoïde, des cristaux de cholestérol 
sont fréquemment identifiés dans la membrane synoviale et le 
liquide articulaire. Ils sont plus rarement rapportés dans l’arthrose, 
la goutte, la spondylarthrite ankylosante ou le lupus, et 
exceptionnellement dans les hyperlipoprotéinémies. Il a été 
démontré que l’injection intra-articulaire de ces cristaux ne 
s’accompagnait que d’une inflammation synoviale relativement 
modérée, à la différence des autres affections à microcristaux. Ces 
cristaux de cholestérol sont donc susceptibles d’entraîner une 
inflammation synoviale de bas grade, et peut-être des dommages 
cartilagineux. 
Corticostéroïdes 
Les préparations de corticoïdes pour injection intra-articulaire sont 
parfois des suspensions de microcristaux. Leur injection peut dès 
lors s’accompagner d’une exacerbation des symptômes avec 
rougeur, chaleur et tuméfaction de l’articulation. Ces manifestations 
débutent habituellement 1 à 3 jours après l’injection intra-articulaire 
et peuvent persister quelques jours. Elles sont rarement observées, 
mais l’injection de doses importantes de corticostéroïdes et le 
caractère traumatique des injections peuvent en augmenter la 
fréquence. 
12
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Radiodiagnostic Arthropathies à microcristaux 
(à l’exception des cristaux uratiques et d’hydroxyapatite de calcium) 31-316-A-10 
13

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  • 1. Arthropathies à microcristaux (à l’exception des cristaux uratiques et d’hydroxyapatite de calcium) B Deries E Delfaut B Cortet N Boutry C Paul A Cotten Résumé. – La maladie à cristaux de pyrophosphate de calcium dihydraté (PPCD) se traduit radiographiquement par des calcifications articulaires et para-articulaires et/ou par une arthropathie dégénérative qui présente volontiers une sémiologie très évocatrice. L’hémochromatose, caractérisée par une surcharge ferrique, peut entraîner une raréfaction osseuse, une chondrocalcinose et une arthropathie proche de l’arthropathie à cristaux de PPCD. L’ochronose, secondaire à un déficit congénital en acide homogentisique oxydase, se traduit par des calcifications discales massives et des discopathies multiétagées, ainsi que par des arthropathies appendiculaires proximales destructrices. La maladie de Wilson, les cristaux de cholestérol et les corticostéroïdes peuvent enfin également s’accompagner de manifestations ostéoarticulaires. © 2002 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. Mots-clés : alcaptonurie, arthropathie, chondrocalcinose, hémochromatose, ochronose. Maladie à cristaux de pyrophosphate de calcium dihydraté (PPCD) La maladie à cristaux de PPCD regroupe deux entités différentes plus ou moins associées : – les calcifications articulaires et para-articulaires qui témoignent du dépôt de microcristaux de PPCD au sein de diverses structures anatomiques ; – l’arthropathie à microcristaux de PPCD qui témoigne de la dégradation articulaire associée à ces dépôts microcristallins. La chondrocalcinose se définit, en revanche, comme la présence de calcifications au sein du cartilage hyalin et/ou des fibrocartilages articulaires, et ceci quelle que soit la nature du cristal. TERRAIN On distingue classiquement : – la forme sporadique, de loin la plus fréquente ; cette affection s’observe plus souvent chez les femmes ; elle est rare avant 50 ans, mais sa fréquence augmente ensuite rapidement puisqu’elle devient banale après 70 ans ; des fréquences de 20 à 44 % ont d’ailleurs été rapportées chez les sujets de plus de 80 ans [12, 43, 73] ; – les formes familiales, avec une transmission et une sévérité variables selon les pays [49] ; une atteinte polyarticulaire avec d’importants dépôts calciques se développe volontiers précocement (entre 20 et 40 ans) ; l’évolution se fait alors plus ou moins rapidement vers la détérioration articulaire ; en France, ce sont essentiellement des familles alsaciennes qui sont affectées ; – les formes secondaires [16, 37, 48, 69, 72], rares mais qui doivent être systématiquement recherchées chez des sujets jeunes car une maladie à dépôts de cristaux de PPCD peut être révélatrice de ces affections ; il s’agit de l’hyperparathyroïdie primaire, de l’hémochromatose, de l’hypophosphatasie, d’une hypomagnésémie chronique (notamment dans le cadre d’un syndrome de Bartter ou de Gitelman), voire d’une goutte ; une association avec l’hémosidérose, l’hypercalcémie-hypocalciurie familiale, l’hypothyroïdie, la maladie de Wilson, l’ochronose et l’amylose a également été rapportée. TABLEAU CLINIQUE Cette affection peut être découverte à l’occasion : – d’un tableau pseudoarthrosique (50 à 60 % des cas) mimant cliniquement une atteinte dégénérative habituellement bilatérale et symétrique des genoux, hanches, coudes, articulations métacarpophalangiennes, poignets, chevilles et épaules ; la moitié des patients présente des exacerbations aiguës ; – d’une pseudogoutte (10 à 25 % des cas) ; il s’agit de la présentation la plus typique de la maladie ; les patients développent une arthrite aiguë parfois fébrile associée à d’importants signes inflammatoires locaux ; le genou est l’articulation le plus souvent affectée, mais la hanche, l’épaule, le coude, le poignet, la cheville et les articulations acromioclaviculaire, talocalcanéenne et métatarsophalangienne peuvent être intéressées ; l’atteinte du rachis est plus rare et peut se traduire par un tableau de rachialgie inflammatoire ; une sacro-iliite peut exceptionnellement également révéler l’affection [28] ; cette arthrite pseudogoutteuse survient en général sans cause, mais elle Bérangère Deries : Chef de clinique, service de radiologie, centre hospitalier de Lens, 62300 Lens, France. Bernard Cortet : Praticien hospitalier, département de rhumatologie. Emmanuelle Delfaut : Praticien hospitalier. Nathalie Boutry : Praticien hospitalier. Christelle Paul : Chef de clinique. Anne Cotten : Professeur de radiologie, chef de service. Service de radiologie ostéoarticulaire, hôpital Roger Salengro, 2, avenue Oscar-Lambret, 59037 Lille cedex, France. Encyclopédie Médico-Chirurgicale 31-316-A-10 31-316-A-10 Toute référence à cet article doit porter la mention : Deries B, Delfaut E, Cortet B, Boutry N, Paul C et Cotten A. Arthropathies à microcristaux (à l’exception des cristaux uratiques et d’hydroxyapatite de calcium). Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Radiodiagnostic - Neuroradiologie-Appareil locomoteur, 31-316-A-10, 2002, 13 p.
  • 2. peut être provoquée par un traumatisme, une affection aiguë quelconque, une intervention chirurgicale ou une injection intra-articulaire, notamment de Synvisct (hylan G-F 20) [30] ; elle guérit en 1 à 3 semaines ; la goutte uratique devenant rare, les cristaux de PPCD constituent en fait désormais les premiers cristaux incriminés face à une arthrite aiguë du sujet âgé ; – d’une arthropathie rapidement destructrice mimant une ostéoarthropathie nerveuse (2 à 36 % des cas) [41, 70] ; – d’une arthrite pseudorhumatoïde (2 à 6 % des cas) [70] ; les patients présentent des arthrites sur plusieurs semaines ou mois, avec dérouillage matinal, tuméfaction synoviale, diminution de la mobilité articulaire et accélération de la vitesse de sédimentation ; – de présentations diverses (0,1 % des cas) : ténosynovite aiguë ou chronique [40], rupture tendineuse, syndrome du canal carpien [21], syndrome du tunnel cubital [67], cervicalgie aiguë [10]. La maladie à cristaux de PPCD peut également être complètement asymptomatique. Bien qu’une fréquence de 10 à 20 % des cas ait été rapportée, cette présentation est probablement bien plus fréquente, et sans doute la présentation clinique la plus fréquente. ASPECTS RADIOGRAPHIQUES ¦ Calcifications articulaires et para-articulaires Ces calcifications présentent habituellement un certain degré de symétrie. Elles sont susceptibles d’intéresser des structures anatomiques très diverses. Cartilage hyalin Les dépôts de cristaux de PPCD apparaissent le plus souvent sous la forme d’un fin liseré calcique linéaire, continu ou non, parallèle à l’os sous-chondral dont il reste séparé de 1 à 2mm (fig 1), plus rarement sous la forme d’amas granuleux de petite taille (fig 2) [32]. Ces calcifications peuvent être très étendues ou visibles sur seulement quelques millimètres. Elles peuvent s’observer un peu partout, mais elles sont particulièrement fréquentes au genou, au poignet, au coude et à la hanche. Fibrocartilage Les calcifications sont plus épaisses, granuleuses ou stratifiées. Elles sont fréquentes au ménisque (fig 3), au ligament triangulaire (fig 4), à la symphyse pubienne, au labrum acétabulaire ou glénoïdien, à l’annulus fibrosus, et plus rares aux articulations acromioclaviculaire et sternoclaviculaire. Membrane synoviale Ces calcifications ont un aspect nuageux, flou, et des contours mal limités, particulièrement à la périphérie de l’articulation (fig 5) [52]. Elles peuvent parfois simuler une ostéochondromatose synoviale. Elles sont surtout observées au poignet, notamment aux articulations radiocarpienne et radio-ulnaire inférieure, aux articulations métacarpophalangiennes et métatarsophalangiennes, aux genoux, mais elles peuvent être notées ailleurs. Elles sont habituellement associées à une chondrocalcinose, mais pas toujours. Les bourses 1 Incrustation calcique linéaire des car-tilages hyalins. 2 Calcifications granuleuses des car-tilages fémoropatellaires. 3 Calcifications granu-leuses des ménisques (flèche noire) et à un moindre degré du cartilage hyalin (flèche blanche). 4 Calcifications du liga-ment triangulaire du carpe (flèche noire), du cartilage hyalin (flèches blanches) et des ligaments scapholu-naire et lunotriquétral (flè-ches grises). 5 Calcification synoviale de la deuxième articulation métacarpophalangienne et capsulosynoviale de la troi-sième articulation métacar-pophalangienne. 31-316-A-10 Arthropathies à microcristaux (à l’exception des cristaux uratiques et d’hydroxyapatite de calcium) Radiodiagnostic 2
  • 3. peuvent également être calcifiées, notamment les bourses sous-acromiale et rétro-olécranienne. Capsule Il s’agit de calcifications fines, régulières, à la périphérie des articulations (fig 5). Elles sont surtout observées aux coudes et aux articulations métatarsophalangiennes, mais également aux articulations métacarpophalangiennes et aux épaules. Tendons Les calcifications tendineuses sont typiquement linéaires ou stratifiées, orientées dans l’axe du tendon, à la différence des calcifications amorphes des cristaux d’hydroxyapatite (fig 6). Elles peuvent s’étendre considérablement à distance de l’os. Elles intéressent le tendon d’Achille et les tendons tricipital, quadricipital, gastrocnémien (fig 7) et supraépineux [47]. D’autres tendons peuvent être affectés, notamment en regard du grand trochanter et de l’ischion (fig 8). Ligaments Ces calcifications sont également linéaires et intéressent fréquemment les ligaments scapholunaire, lunotriquétral (fig 9), croisés, mais également les ligaments rachidiens, notamment les ligaments longitudinaux antérieur et postérieur, et les ligaments jaune, interépineux et supraépineux. Autres tissus mous Des calcifications mal limitées siègent rarement au sein de zones de métaplasie chondroïde et peuvent alors mimer des tophus goutteux, notamment aux doigts et aux pieds [35, 53, 64]. Les vaisseaux peuvent également être calcifiés. ¦ Arthropathie à microcristaux de pyrophosphate de calcium dihydraté L’arthropathie à microcristaux de PPCD peut être associée ou non à une chondrocalcinose. Lorsque l’articulation affectée ne présente pas de chondrocalcinose, un bilan radiographique (bassin, poignets, genoux) permet d’en retrouver une à distance dans 95 % des cas. Cette arthropathie est surtout fréquente aux genoux, aux poignets et aux articulations métacarpophalangiennes, mais elle peut être observée ailleurs. Sa distribution est habituellement bilatérale, mais pas toujours symétrique [65]. Radiographiquement, elle ressemble à de l’arthrose, avec un pincement articulaire, une ostéocondensation et des géodes sous-chondrales, mais elle en diffère par : – l’atteinte d’articulations habituellement épargnées par l’arthrose, comme le poignet ou le coude ; – une distribution intra-articulaire inhabituelle pour de l’arthrose, comme l’articulation radiocarpienne, scaphotrapézienne, talo-calcanéo-naviculaire ; – un aspect volontiers crénelé et engrené des surfaces articulaires (fig 10) ; – une ostéocondensation sous-chondrale intense, à limite nette, comme dessinée à la plume (fig 11, 12) ; – des géodes sous-chondrales qui, lorsqu’elles sont présentes, sont volontiers nombreuses, parfois de grande taille, entourées d’un liseré de condensation ; – des ostéophytes souvent absents ou peu marqués, ce qui contraste avec la sévérité de l’arthropathie ; 6 Calcifications capsulo-synoviales et tendineuses. Noter la disposition linéaire des calcifications suivant l’axe du tendon supraépi-neux. 7 Calcifications des ten-dons gastrocnémiens (flè-che). 8 Calcifications des ten-dons biceps fémoral et semi-tendineux en regard des is-chions (flèches). 9 Calcification linéaire des ligaments scapholu-naire et lunotriquétral. À noter la calcification plus granuleuse du ligament triangulaire du carpe (flè-che). Radiodiagnostic Arthropathies à microcristaux (à l’exception des cristaux uratiques et d’hydroxyapatite de calcium) 31-316-A-10 3
  • 4. – une évolution fréquente vers la destruction sévère et parfois rapide de l’articulation, avec collapsus osseux sous-chondral, fragmentation et corps étrangers intra-articulaires uniques ou multiples pouvant mimer une ostéoarthropathie nerveuse. ¦ Distribution topographique Genou Il s’agit de l’articulation la plus fréquemment affectée sur le plan clinique mais également radiographique. La chondrocalcinose (fig 13) peut être associée à des calcifications synoviales, tendineuses et ligamentaires (gastrocnémien, quadriceps, ligaments croisés) [74]. Foldes et al [20] ont rapporté une fréquence des calcifications de 97 % pour le ménisque latéral, de 84 % pour le ménisque médial, de 62 % pour le cartilage hyalin postérieur et de 38 % pour le cartilage hyalin antérieur. L’arthropathie affecte le plus souvent le compartiment fémorotibial médial, avec effondrement marqué du condyle et angulation fréquente en varus, puis l’articulation fémoropatellaire. Une arthropathie fémoropatellaire isolée et sévère peut cependant s’observer et est d’ailleurs évocatrice de cette affection (fig 10). On note alors un aspect crénelé et engrené des surfaces articulaires avec parfois, sur le cliché de profil, une érosion fémorale sus-trochléaire témoignant du contact anormal entre la patella et le fémur (fig 14). L’arthropathie peut enfin affecter les deux compartiments fémorotibiaux, ce qui est rare dans la gonarthrose. Poignet et main Les calcifications intéressent le ligament triangulaire, le cartilage hyalin des articulations radiocarpiennes, médiocarpiennes et carpométacarpiennes, la synoviale et les structures ligamentaires, notamment les ligaments scapholunaire et lunotriquétral. La rupture du ligament scapholunaire peut d’ailleurs être responsable d’un désalignement du carpe avec diastasis scapholunaire, puis pincement entre le lunatum et les os de la deuxième rangée, réalisant le slap-wrist des Anglo-Saxons (fig 15) [1, 32]. Il peut s’y associer une synovite et une ténosynovite responsables d’une tuméfaction des parties molles, de même que la formation de kystes synoviaux. Un syndrome du canal carpien peut en être la traduction clinique. L’arthropathie à microcristaux de PPCD affectionne particulièrement le compartiment radiocarpien, articulation rarement lésée dans l’arthrose. Elle se traduit par un pincement de l’interligne souvent 10 Arthropathie fémoro-patellaire sévère avec engrè-nement des surfaces articu-laires. Ostéochondrome latérocondylien (flèche). 11 Arthropathie scapho-trapézienne avec ostéo-condensation intense sous-chondrale en bande témoignant de la sévérité de l’arthropathie, même si le pincement articulaire n’ap-paraît pas dans cette posi-tion de la main. 12 Arthropathie de la première articu-lation métatarsophalangienne. Noter l’ostéocondensation intense, à limite nette, de l’os sous-chondral ainsi que les reconstructions osseuses peu marquées malgré la sévérité de l’arthropathie. 13 Calcifications du cartilage hyalin et des ménisques. 14 Arthropathie fémoropatellaire avec érosion fémorale sus-trochléaire (flèche). 31-316-A-10 Arthropathies à microcristaux (à l’exception des cristaux uratiques et d’hydroxyapatite de calcium) Radiodiagnostic 4
  • 5. électif entre le radius et le scaphoïde, alors que l’interligne radiolunaire est relativement respecté (fig 15). L’ostéophytose est modérée ou absente. À un stade avancé, le scaphoïde vient s’encastrer dans le radius [11]. Une atteinte de l’articulation radio-ulnaire distale avec fragmentation ulnaire, diastasis radio-ulnaire, déplacement postérieur de l’ulna et rupture d’un ou de plusieurs tendons extenseurs des doigts s’observe plus rarement [52]. Au carpe, l’atteinte isolée de l’articulation scaphotrapézienne sans atteinte de l’articulation trapézométacarpienne est très évocatrice du diagnostic (fig 16) [14]. Le pincement habituellement complet est associé à une ostéocondensation sous-chondrale très dense, bien limitée, avec ostéophytose absente ou peu marquée. Aux articulations métacarpophalangiennes, l’affection intéresse particulièrement les deuxième et troisième rayons (fig 17). Il peut s’agir d’une chondrocalcinose, de calcifications capsulosynoviales, ou plus souvent d’une arthropathie. Celle-ci peut être modérée avec simple pincement ou plus marquée avec ostéocondensation, géodes, ostéophytes et collapsus osseux. Les articulations interphalangiennes proximales sont, en revanche, peu ou non affectées, à la différence de l’arthrose. Hanche Cette affection se traduit essentiellement par des calcifications du labrum acétabulaire (fig 18) et du cartilage hyalin. Une arthropathie s’observe plus rarement. Au stade initial, des ostéophytes acétabulaires de petite taille et une raréfaction osseuse sous-chondrale peuvent s’observer. Le pincement de l’interligne peut être global ou supérolatéral, pouvant donc mimer une arthrose ou une arthrite rhumatoïde (fig 19). De multiples petites géodes sous-chondrales sont cependant évocatrices. L’évolution peut se faire vers une destruction rapide de l’articulation avec fragmentation osseuse et protrusion acétabulaire. Coude Une chondrocalcinose, des calcifications capsulosynoviales ou tendineuses (au triceps notamment) et une arthropathie ont été rapportées (fig 20). 15 Arthropathie radio-scaphoïdienne avec engrè-nement des surfaces articu-laires et diastasis scapholu-naire. 16 Arthropathie scapho-trapézienne avec pincement complet, ostéocondensation sous-chondrale marquée, sans atteinte de l’articula-tion trapézométacarpienne. 17 Noter l’association d’une arthropathie scapho-trapézienne, d’une arthro-pathie des deuxième et troi-sième articulations méta-carpophalangiennes et d’une calcification du liga-ment triangulaire du carpe. 18 Calcifications du labrum acétabu-laire. 19 Arthropathie coxofémorale avec pin-cement diffus et complet de l’interligne, pseudoérosions et ostéocondensation sous-chondrale. Noter le faible développement de l’ostéophytose. Radiodiagnostic Arthropathies à microcristaux (à l’exception des cristaux uratiques et d’hydroxyapatite de calcium) 31-316-A-10 5
  • 6. Épaule Des calcifications cartilagineuses (fig 21), capsulosynoviales, tendineuses (fig 6), un pincement glénohuméral, une ostéocondensation et des géodes sous-chondrales, une rupture de la coiffe des rotateurs, plus rarement une destruction de l’articulation glénohumérale, sont des éléments parfois observés [52]. Dans ce dernier cas, une érosion corticale supéromédiale de la diaphyse humérale secondaire à l’impaction contre la glène peut s’observer. L’atteinte de l’articulation acromioclaviculaire est également possible. Cheville et pied L’arthropathie affecte essentiellement les articulations talo-calcanéo-naviculaires (fig 22) et peut parfois avoir l’aspect d’une ostéoarthropathie nerveuse. L’atteinte de la première articulation métatarsophalangienne peut mimer cliniquement et radiographiquement une goutte, mais la présence de calcifications et l’absence d’érosions osseuses permettent habituellement le diagnostic (fig 12). Rachis Les calcifications discales sont fréquentes et typiquement situées à la périphérie de l’annulus fibrosus (fig 23). Les calcifications de l’ensemble du disque sont plus rares et volontiers observées dans les formes familiales ; elles peuvent alors simuler une ochronose. Les calcifications ligamentaires sont également fréquentes et parfois responsables d’une compression médullaire ou nerveuse [18]. Elles peuvent intéresser les ligaments jaunes, longitudinal postérieur et antérieur, périodontoïdiens (donnant la classique « dent couronnée ») (fig 24, 25) [54], interépineux et supraépineux. Le cartilage et les éléments capsulosynoviaux des articulations zygapophysaires peuvent également être calcifiés. Des discopathies d’aspect dégénératif sont présentes chez 40 % des patients. Elles se caractérisent par leur distribution pluriétagée (plus de trois étages), la fréquence du vide intradiscal, plus rarement la présence d’une ostéophytose exubérante ou d’une ostéocondensation très marquée des plateaux vertébraux (fig 26). Dans 7 à 17 % des cas, elles évoluent vers la destruction intersomatique, notamment au rachis lombaire et cervical, et peuvent faire craindre une spondylodiscite infectieuse. L’atteinte des articulations zygapophysaires est également fréquente, à l’origine de spondylolisthésis. Une scoliose peut enfin s’observer. 20 Arthropathie du coude avec calcifications capsulo-synoviales. 21 Chondrocalcinose linéaire de la tête humérale. 22 Arthropathie talocalcanéenne sévère. 23 Calcifications de la partie périphéri-que de l’annulus fibrosus (flèche). 24 Pseudopannus rétro-odontoïdien calcifié. 25 Coupe sagittale pondérée en T2 : épaississement des ligaments périodontoï-diens donnant un aspect de pannus rhu-matoïde hypo-intense. 31-316-A-10 Arthropathies à microcristaux (à l’exception des cristaux uratiques et d’hydroxyapatite de calcium) Radiodiagnostic 6
  • 7. Radiodiagnostic Arthropathies à microcristaux (à l’exception des cristaux uratiques et d’hydroxyapatite de calcium) 31-316-A-10 Autres régions anatomiques Les calcifications de la symphyse pubienne sont très fréquentes (fig 27). Celles du cartilage et du ligament sacro-iliaque ont également été rapportées, associées à une ostéocondensation et des érosions sous-chondrales. L’articulation temporomandibulaire peut enfin être affectée. IMAGERIE COMPLÉMENTAIRE Elle présente peu d’intérêt dans cette pathologie, si ce n’est de documenter l’importance de la destruction articulaire et des compressions neurologiques. Les calcifications sont hypo-intenses en imagerie par résonance magnétique (IRM) et sont par conséquent difficiles à individualiser au sein d’un ligament. Les calcifications périodontoïdiennes sont responsables d’un aspect de pseudopannus rhumatoïde très hypo-intense en T2. Les calcifications cartilagineuses peuvent se traduire par des hyposignaux, notamment sur les séquences en écho de gradient (fig 28) [5]. On notera que les calcifications méniscales peuvent mimer des fissures en IRM [7]. Le scanner permet, quant à lui, une étude précise de la topographie des calcifications rachidiennes. Enfin, l’apport de l’échographie dans la détection d’une chondrocalcinose non détectée sur les radiographies a été rapporté [44]. DIAGNOSTIC POSITIF Le diagnostic de certitude de l’affection ne peut être affirmé que par la mise en évidence des microcristaux de PPCD dans le liquide synovial ou dans un fragment de synoviale ou de cartilage. En poussée, le liquide synovial est volontiers opalescent ou trouble. Il est de type inflammatoire avec habituellement entre 5 000 et 30 000 cellules par mm3. L’étude microscopique détecte des cristaux intracellulaires mais surtout extracellulaires de petite taille (5 à 10 μm), à bout rectangulaire, faiblement biréfringents en lumière polarisée. Il faut cependant noter que les faux négatifs dans l’identification des cristaux de PPCD sont particulièrement élevés, notamment en cas d’analyse tardive du prélèvement [59]. De plus, d’autres microcristaux (oxalate de calcium, cristaux de corticoïdes, acide éthylènediamine-tétra-acétique [EDTA], cholestérol, urate de sodium) peuvent parfois poser des problèmes diagnostiques. La solubilité des cristaux de PPCD par l’EDTA calcique est rarement réalisée en pratique. La recherche des cristaux de PPCD au sein de la synoviale ou du cartilage est également rarement demandée. En effet, la biopsie synoviale n’authentifie des cristaux de PPCD que dans la moitié des cas. On retiendra la disparition complète de ces cristaux lors de la coloration tissulaire à l’hématoxyline pendant une longue durée (15 minutes) [46]. Le diagnostic de maladie à cristaux de PPCD est probable lorsque l’imagerie démontre la présence d’une chondrocalcinose dans au moins deux articulations ou une polyarthropathie caractéristique. On notera cependant que les calcifications radiographiques peuvent être absentes pendant des crises de pseudogoutte authentifiées en arthroscopie [9]. Enfin, le diagnostic est considéré comme possible s’il n’existe qu’un tableau clinique de pseudogoutte ou de polyarthrite. On notera, par ailleurs, que les examens biologiques sanguins sont le plus souvent normaux en dehors des poussées inflammatoires. DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL ¦ Calcifications articulaires et para-articulaires – Méniscocalcose post-traumatique : elle survient à la suite d’un traumatisme ou d’un geste chirurgical et intéresse habituellement un seul ménisque. Il s’agit de calcifications punctiformes grossières constituées le plus souvent de cristaux d’hydroxyapatite, plus rarement de cristaux de phosphate dicalcique dihydraté. Des calcifications méniscales à microcristaux de PPCD peuvent cependant survenir dans les mêmes conditions [42]. – Ossicule méniscal, os surnuméraires et ostéochondromatose : leur forme arrondie ou ovalaire et la visibilité d’une corticale périphérique permettent de les différencier de calcifications. – Calcifications d’hydroxyapatite : ces calcifications sont denses, amorphes, arrondies ou ovalaires et non stratifiées, à la différence des dépôts de cristaux de PPCD. Il n’y a typiquement pas de chondrocalcinose associée. ¦ Arthropathies à cristaux de PPCD Arthrose La distribution topographique des arthropathies est différente puisque l’arthrose affecte essentiellement les genoux et les articulations trapézométacarpiennes et interphalangiennes, alors qu’elle épargne le plus souvent les articulations radiocarpienne, métacarpophalangiennes, les coudes, les épaules et les chevilles. Les ostéophytes sont typiquement très développés et le pincement est 26 Discopathies dégénératives pluriéta-gées. Noter la sévérité du pincement contrastant avec la faible reconstruction osseuse. 27 Calcification de la symphyse pubienne. 28 Coupe sagittale T2 en écho de gra-dient : calcifications granuleuses hypo-intenses. 7
  • 8. 31-316-A-10 Arthropathies à microcristaux (à l’exception des cristaux uratiques et d’hydroxyapatite de calcium) Radiodiagnostic focal. L’évolution se fait habituellement lentement vers la chondrolyse. En cas de doute, un bilan radiographique permet de retrouver une chondrocalcinose dans une autre articulation dans 95 % des cas. Ces deux affections peuvent cependant être associées [57]. Hémochromatose L’arthropathie prédomine également aux deuxième et troisième articulations métacarpophalangiennes, mais des ostéophytes en crochets et des géodes sous-chondrales sont en général évocateurs de l’affection. Une atteinte sévère des quatre dernières articulations métacarpophalangiennes est également évocatrice de l’hémochromatose. Enfin, une raréfaction osseuse peut être associée. Polyarthrite rhumatoïde L’absence d’érosions marginales et le caractère dégénératif des anomalies observées permettent habituellement le diagnostic. Ostéoarthropathie nerveuse Si l’importance de la destruction osseuse peut faire évoquer ce diagnostic, le contexte clinique est très différent. Arthrite septique Les surfaces osseuses sont mal définies dans l’infection et il existe une raréfaction osseuse. Goutte Dans la maladie à cristaux de PPCD, typiquement, il n’y a pas de tuméfaction asymétrique des tissus mous (tophus), ni d’érosions osseuses para-articulaires. Une association de ces deux affections est cependant possible [26]. Traumatisme L’atteinte dégénérative secondaire peut alors mimer une arthropathie à cristaux de PPCD. C’est notamment le cas au carpe, avec atteinte de l’interligne radiocarpien et parfois diastasis scapholunaire. L’atteinte est cependant unilatérale. PHYSIOPATHOGÉNIE Le déclenchement des arthrites pseudogoutteuses est secondaire à l’irruption des cristaux de PPCD du cartilage dans le liquide synovial, puis à leur phagocytose par la membrane synoviale, provoquant ainsi une inflammation et notamment la sécrétion d’interleukine [36]. La population des cristaux de PPCD est hétérogène et il semblerait que le nombre, la taille et le type même des cristaux de PPCD interviennent dans le déclenchement de ces accès aigus [66]. La cause de la chondrocalcinose est encore incertaine. L’altération du cartilage secondaire à l’âge, un traumatisme ou une arthropathie semblent favoriser le dépôt des cristaux de PPCD [23]. Il a été rapporté que la précipitation du sel calcique dans la synoviale et le cartilage était due à l’augmentation du pyrophosphate inorganique (PPi) dans ces deux structures, alors que son taux reste normal dans le plasma [3, 40, 56, 62]. Ce PPi est produit par les chondrocytes [55]. Le développement de ces calcifications pourrait alors être secondaire : – à une production accrue de PPi (forme sporadique et familiale de la maladie à cristaux de PPCD) ; – à un déficit en pyrophosphatase (hypophosphatasie) ; – à une inhibition de la pyrophosphatase (hémochromatose, hyperparathyroïdie, hypomagnésémie). Le mécanisme de l’arthropathie à microcristaux de PPCD reste également incertain. Les microcristaux siègent dans la substance fondamentale au voisinage des chondrocytes. Ces derniers présentent des altérations morphologiques et biochimiques, de même que la matrice extracellulaire où apparaissent des fissures et des érosions. Il est probable que les dépôts de PPCD dans un cartilage déjà détérioré peuvent être libérés plus facilement dans l’articulation, ce qui explique que certaines arthropathies surviennent sans calcification ou que ces dernières puissent s’observer après le développement de l’arthropathie. Ces dépôts calciques pourraient alors majorer la dégénérescence du cartilage, à l’origine d’un cercle vicieux aboutissant à une arthropathie très destructrice. TRAITEMENT Il s’agit d’un traitement symptomatique. Lors des poussées aiguës, le traitement consiste en la prescription d’anti-inflammatoires non stéroïdiens et éventuellement d’une infiltration intra-articulaire de corticoïdes. Un traitement préventif des poussées par de la colchicine (1 mg/j) est également parfois proposé. Le traitement des arthropathies chroniques est identique à celui de l’arthrose. Hémochromatose L’hémochromatose est une affection rare caractérisée par des altérations tissulaires secondaires à des dépôts ferriques [50, 63]. Elle peut être primitive et représente alors la conséquence d’une altération génétique du métabolisme du fer se traduisant par une augmentation de son absorption gastro-intestinale. Le gène responsable n’est pas identifié actuellement mais cette affection, de transmission autosomique récessive, serait due à une anomalie du locus human leukocyte antigen A du chromosome 6 (essentiellement la mutation C 282Y, à un moindre degré H 63D) [33]. Une prévalence de 0,3 % d’homozygotes et de 10 % d’hétérozygotes dans la population caucasienne a été rapportée [33]. L’hémochromatose est dix à 20 fois plus fréquente chez l’homme, possiblement en raison des saignements menstruels de la femme [22]. L’hémochromatose peut également être secondaire et résulte alors le plus souvent d’une accumulation du fer en raison d’une cirrhose alcoolique, de transfusions sanguines répétées ou d’une anémie réfractaire, exceptionnellement d’une ingestion chronique et excessive de fer. TABLEAU CLINIQUE Les manifestations cliniques apparaissent habituellement entre 40 et 60 ans. Elles dépendent des organes affectés par la surcharge ferrique. Il s’agit essentiellement d’une cirrhose, d’un diabète (surcharge pancréatique), d’une pigmentation bronze de la peau, d’un hypogonadisme hypogonadotrophique et/ou d’une insuffisance cardiaque [4, 24, 63]. L’arthropathie hémochromatosique a été rapportée pour la première fois par Schumacher en 1964. Elle peut être révélatrice de la maladie alors que la ferritinémie est encore normale [22, 31, 33], mais le plus souvent elle est contemporaine des autres signes cliniques [31] ou tardive dans la maladie. Elle concerne de 20 à 50 % des patients souffrant d’hémochromatose [22, 31] et serait plus fréquente quand l’hémochromatose débute après 50 ans [22, 24]. En réalité, il existe des variations de la prévalence allant de 13 à 80 % selon les séries, car il n’existe pas de définition consensuelle de l’atteinte ostéoarticulaire [63]. Cette arthropathie dégénérative est caractérisée par des douleurs modérées, une tuméfaction et une raideur articulaire. Elle se manifeste parfois par une arthrite aiguë pseudogoutteuse liée aux dépôts de PPCD souvent associés [22, 31, 50]. L’atteinte est le plus souvent symétrique, même si des formes unilatérales ont été rapportées, notamment controlatérales à une hémiplégie préexistante, soulevant le rôle éventuel de neurotransmetteurs du système nerveux périphérique dans la propagation de l’arthrite [33]. Elle touche initialement les petites articulations de la main, avec une prédilection pour les articulations métacarpophalangiennes des deuxième et troisième rayons. Les articulations interphalangiennes 8
  • 9. Radiodiagnostic Arthropathies à microcristaux (à l’exception des cristaux uratiques et d’hydroxyapatite de calcium) 31-316-A-10 sont moins souvent affectées. Avec l’évolution, des articulations plus grosses comme les genoux, les hanches ou les épaules peuvent être affectées [4, 22]. L’atteinte rachidienne est identique à celle de la maladie des dépôts de PPCD [24, 63]. ASPECTS RADIOGRAPHIQUES Les aspects radiographiques de l’atteinte ostéoarticulaire au cours de l’hémochromatose sont de quatre types. – Raréfaction osseuse axiale et/ou appendiculaire : elle témoigne d’une ostéopénie dont la fréquence a diversement été rapportée dans la littérature (de 15 à 66 %) [15], mais elle est plus fréquente dans l’hémochromatose primitive. Elle est asymptomatique et rarement responsable de tassements vertébraux biconcaves. La raréfaction appendiculaire est diffuse sans prédilection périarticulaire [24, 50]. – Chondrocalcinose : elle est secondaire à des dépôts de cristaux de PPCD. Elle est observée dans 30 à 60 % des cas [24, 31], avec une fréquence croissante avec l’âge. Les calcifications articulaires intéressent les fibrocartilages et les cartilages hyalins (fig 29, 30). L’atteinte de la symphyse pubienne et des cartilages hyalins serait plus fréquente dans l’hémochromatose que dans la maladie à cristaux de PPCD [22, 50]. De plus, il y aurait une bonne corrélation entre l’importance de la chondrocalcinose et la sévérité de la destruction articulaire [50]. En revanche, les calcifications périarticulaires et para-articulaires sont rares. Cette chondrocalcinose peut être la seule manifestation radiographique décelable [4, 24]. – Arthropathie de type dégénératif similaire à l’arthropathie à PPCD : elle est observée radiographiquement dans 50 % des cas [24]. Comme pour l’arthropathie à PPCD, les sites affectés sont inhabituels pour l’arthrose ; les géodes sous-chondrales sont volontiers larges et multiples, le pincement articulaire souvent global et l’ostéophytose discrète [22, 50]. Des aspects évocateurs de l’hémochromatose par rapport à l’arthropathie à PPCD ont été cependant avancés : – une ostéophytose de taille et de forme inhabituelles, typiquement en bec ou en crochet, du bord radial des têtes métacarpiennes ; – une prédilection pour les articulations métacarpophalangiennes, avec des géodes sous-chondrales de 1 à 3mm, bien limitées, à bords condensés, observées dans les têtes métacarpiennes et précédant le pincement articulaire parfois asymétrique ; plus rarement, le pincement articulaire s’associe à une sclérose mal limitée d’une tête métacarpienne et peu de géodes [24, 71] ; l’atteinte des deuxième et troisième rayons est fréquente et caractéristique, comme pour l’arthropathie à PPCD ; les ostéophytes en crochet sont alors évocateurs du diagnostic d’hémochromatose (fig 29) ; en revanche, l’atteinte sévère des quatre derniers rayons de la main, bien que moins fréquemment observée que dans la forme limitée aux deuxième et troisième rayons, est très évocatrice de l’affection (fig 30) [50] ; – une atteinte des articulations interphalangiennes, notamment proximales, mais ceci est controversé [22, 24, 31] ; – une atteinte du carpe avec de grosses géodes sous-chondrales (de 5 à 6 mm), parfois multiples dans un même os (fig 29) [24, 71] ; même si l’articulation radiocarpienne peut être affectée comme dans la maladie des dépôts de PPCD, son respect contrastant avec une arthropathie sévère et étendue du carpe, des articulations carpométacarpiennes et/ou des articulations méta-carpophalangiennes, est évocatrice de l’hémochromatose [1, 50] ; – une évolution lentement progressive ; les poussées rapides avec fragmentation osseuse sont plus spécifiques de la maladie à cristaux de PPCD. – Anomalies diverses. D’autres pathologies ont été rapportées : ostéonécrose des têtes fémorales et humérales, périostite, ostéoporose focale du poignet [71], nodules osseux de la crête iliaque, calcifications tendineuses. DIAGNOSTIC Le diagnostic d’hémochromatose repose sur l’augmentation de la saturation de la transferrine (protéine vectrice du fer) et de la ferritinémie, ainsi que sur la biopsie hépatique. Cette dernière objective une surcharge cellulaire en hémosidérine et des lésions de fibrose, voire une cirrhose [24]. La recherche de la mutation C 282Y (à un moindre degré H 63D) doit également être réalisée. La mesure de l’excrétion urinaire du fer après injection de déféroxamine (test au Desféralt) n’est, en revanche, plus guère effectuée. En IRM, l’étude du signal hépatique permet de quantifier la surcharge en fer. L’étude articulaire n’est pas nécessaire au diagnostic d’hémochromatose. On retient cependant que l’arthropathie se caractérise par un liquide articulaire de type mécanique, sauf en cas d’accès pseudogoutteux [31]. L’étude histologique de la membrane synoviale retrouve de nombreux grains d’hémosidérine au sein des cellules synoviales de type B, à la différence des dépôts d’hémosidérine de l’hémophilie, de l’hémarthrose, de la polyarthrite rhumatoïde et de la synovite villonodulaire qui intéressent les macrophages, les cellules phagocytaires de type A des couches sous-intimales [24, 31, 50]. L’hyperplasie villeuse est modérée, parfois associée à une infiltration cellulaire inflammatoire chronique. Nous avons vu qu’une chondrocalcinose était souvent associée à l’hémochromatose. Les dépôts de PPCD intéressent alors les couches superficielles de la membrane synoviale mais surtout le cartilage articulaire. La présence de dépôts d’hémosidérine dans les chondrocytes des cartilages articulaires est en revanche controversée. On signalera par ailleurs que des cristaux d’hydroxyapatite ont également été rapportés [24, 31]. 29 Arthropathie des arti-culations métacarpophalan-giennes prédominant aux deuxième et troisième rayons. Noter les géodes sous-chondrales et les ostéo-phytes en crochet. Présence d’une chondrocalcinose et de multiples géodes du carpe par ailleurs. 30 Arthropathie des qua-tre dernières articulations métacarpophalangiennes. Noter la chondrocalcinose du carpe associée. 9
  • 10. 31-316-A-10 Arthropathies à microcristaux (à l’exception des cristaux uratiques et d’hydroxyapatite de calcium) Radiodiagnostic PHYSIOPATHOGÉNIE L’ostéoporose est plurifactorielle dans l’hémochromatose. Elle peut résulter d’une résorption osseuse excessive et d’une formation osseuse inappropriée. Ont été mis en cause l’hypogonadisme, le diabète, la carence en vitamine D, en vitamine C, l’hyperparathyroïdie et la surcharge ferrique [15, 31, 63]. Il semble toutefois que le statut gonadique soit le facteur déterminant de la baisse de la densité osseuse et du volume osseux trabéculaire chez ces patients de par l’atteinte gonadique, hypophysaire et le déficit androgénique secondaire à la cirrhose [15, 63, 71]. Chez les patients ayant un statut gonadique normal, l’excès en fer sérique pourrait diminuer l’activité ostéoblastique [15, 63]. Ainsi, les saignées et le maintien d’un statut gonadique satisfaisant pourraient être efficaces sur l’ostéopénie. La pathogénie de l’arthropathie hémochromatosique est inconnue. Le rôle des dépôts d’hémosidérine a été avancé dans la genèse des lésions cartilagineuses mais ces dépôts sont inconstants [24, 31] et la déplétion ferrique par les saignées ne semble pas avoir d’efficacité sur l’arthropathie [22, 63]. La cirrhose ne semble pas non plus être corrélée avec l’existence d’une arthropathie [63]. Il a également été suggéré que le fer ionisé pouvait inhiber l’activité de la pyrophosphatase et, par conséquent, entraîner une augmentation de la concentration en cristaux de PPCD dans l’articulation, expliquant l’association fréquente à la chondrocalcinose. Néanmoins, ces cristaux, cause ou conséquence des lésions cartilagineuses, aggravent l’arthropathie dans les deux cas [22, 24, 31]. TRAITEMENT Le traitement repose avant tout sur les saignées thérapeutiques dont l’efficacité peut être jugée sur l’évolution du signal hépatique en IRM. La chélation du fer par la déféroxamine n’est nécessaire que chez les patients pouvant bénéficier des saignées. Un traitement précoce de l’hémochromatose pourrait éviter le développement des complications classiques de cette affection (cirrhose, insuffisance cardiaque…) ; c’est dire l’intérêt du dépistage génétique de l’hémochromatose. Le traitement des manifestations ostéoarticulaires est symptomatique. Celles-ci ne sont pas influencées par les saignées. Alcaptonurie, ochronose DÉFINITION L’alcaptonurie, l’ochronose et l’arthropathie ou rhumatisme ochronotique constituent trois stades évolutifs d’une même affection métabolique caractérisée par un déficit congénital en acide homogentisique oxydase, ou homogentisicase. Cette enzyme est nécessaire au catabolisme de la phénylalanine et de la tyrosine. Son absence se traduit par une accumulation d’acide homogentisique qui est éliminé en grande quantité par les urines. Son oxydation à l’air donne une coloration brunâtre caractéristique aux urines ; c’est l’alcaptonurie. Avec l’âge, l’alcaptonurie évolue presque inévitablement vers l’ochronose, c’est-à-dire une pigmentation brun noirâtre du tissu conjonctif [45]. Au microscope, ce tissu conjonctif présente spontanément une couleur ocre, d’où le terme d’ochronose. L’arthropathie ochronotique témoigne de la dégradation articulaire secondaire aux dépôts pigmentés dans les articulations du squelette axial et appendiculaire. CLINIQUE Il s’agit d’une affection métabolique rare (un cas sur 1 à 10 millions d’individus), transmise suivant un mode autosomique récessif dans la grande majorité des cas, beaucoup plus rarement suivant un mode autosomique dominant [29]. Le gène de l’alcaptonurie est situé sur le chromosome 3q [27]. 31 Calcifications multiétagées intéressant les disques dans leur ensemble. L’évolution et l’importance des manifestations cliniques dépendent du degré de déficit enzymatique. L’alcaptonurie est habituellement asymptomatique jusqu’à l’âge adulte, mais une anomalie de la coloration des urines peut être détectée chez l’enfant. La pigmentation ochronotique est rarement observée avant l’âge de 20 ou 30 ans. Initialement modérée, elle peut devenir plus marquée avec l’évolution. Elle apparaît d’abord aux yeux (sclérotique essentiellement, mais également cornée et paupières), puis affecte les oreilles (conques, anthélix, tragus, antitragus et tympan) et la peau (ailes du nez, aisselles, éminences thénar et hypothénar, régions génitales). Ces dépôts ochronotiques peuvent affecter d’autres organes, notamment des systèmes cardiovasculaire (athérosclérose, infarctus, sténose aortique) [23], génito-urinaire (calculs rénaux, diminution de la fonction rénale, hypertrophie prostatique) et respiratoire supérieur. L’arthropathie ochronotique se développe habituellement dans la troisième ou la quatrième décennie et serait plus sévère chez les hommes. Elle se traduit d’abord au rachis par une douleur et un enraidissement progressif de l’étage lombaire, puis thoracique et enfin cervical. Des troubles de la statique avec perte de la lordose lombaire et hypercyphose thoracique émaillent l’évolution. Des rachialgies aiguës, des radiculalgies et des compressions médullaires sont plus rarement rapportées. Les articulations appendiculaires proximales sont également le siège d’un enraidissement progressif parfois douloureux et d’une impotence fonctionnelle. ASPECTS RADIOGRAPHIQUES ¦ Anomalies rachidiennes Calcifications discales multiétagées Elles sont visibles essentiellement en début d’évolution car elles disparaissent avec la destruction intersomatique. Elles intéressent essentiellement les disques lombaires (fig 31). Il s’agit de cristaux d’hydroxyapatite d’origine dystrophique [51]. Ces calcifications siègent initialement dans la partie centrale de l’annulus fibrosus, mais l’ensemble du disque devient rapidement massivement calcifié. La visibilité de ces calcifications est accentuée par la présence de la raréfaction habituelle des corps vertébraux adjacents. Discopathies sévères multiétagées Un pincement marqué des disques intervertébraux avec phénomène du vide intradiscal est évocateur du diagnostic lorsqu’il est multiétagé. Il s’y associe une ostéocondensation et une ostéophytose marginale peu marquée des plateaux vertébraux adjacents. Une ossification progressive des disques avec formation de ponts osseux 10
  • 11. Radiodiagnostic Arthropathies à microcristaux (à l’exception des cristaux uratiques et d’hydroxyapatite de calcium) 31-316-A-10 et oblitération des espaces intervertébraux peut s’observer et mime parfois une spondylarthrite ankylosante, d’autant qu’une atteinte similaire des articulations sacro-iliaques et de la symphyse pubienne peut être associée [51]. L’ankylose rachidienne s’accompagne habituellement d’une raréfaction osseuse. Des troubles de la statique (perte de la lordose lombaire et hypercyphose thoracique) sont présents. ¦ Arthropathies extrarachidiennes bilatérales et symétriques L’atteinte des genoux (70 % des cas), des épaules (40 % des cas) et des hanches (30 % des cas) se traduit par des remaniements dégénératifs avec pincement articulaire et ostéocondensation sous-chondrale. L’atteinte est cependant sévère, le pincement volontiers global, l’ostéophytose modérée, et le collapsus des surfaces articulaires fréquent, avec fragmentation osseuse à l’origine de corps étrangers intra-articulaires. Des calcifications tendineuses et des bourses peuvent également s’observer. Il s’y associe une raréfaction osseuse, probablement par défaut d’utilisation. DIAGNOSTIC POSITIF Il repose sur la mise en évidence du brunissement des urines que l’on accélère en rajoutant de la soude ou de la liqueur de Fehling. Le dosage de l’excrétion urinaire de l’acide homogentisique, considérablement augmentée dans cette affection (1 à 20 g/j) alors qu’elle est nulle à l’état normal, est en fait rarement réalisé en raison de ses résultats inconstants. Il n’y a habituellement pas de syndrome inflammatoire biologique dans cette affection. DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL ¦ Calcifications discales Les calcifications témoignant de dépôts de microcristaux d’hydroxyapatite sont habituellement centrales, globuleuses, et rarement multiétagées. Lorsqu’elles sont secondaires aux ankyloses spinales (spondylarthropathie ankylosante, hyperostose vertébrale, ostéosynthèse chirurgicale...), le contexte est habituellement bien différent. Elles sont alors habituellement moins opaques que dans l’ochronose. Quant aux calcifications de PPCD, celles-ci prédominent à la périphérie des disques ; elles sont moins denses et rarement multiétagées. ¦ Discopathies et arthropathies périphériques ochronotiques Le principal diagnostic différentiel est l’arthrose. L’alcaptonurie s’en différencie par un développement beaucoup plus précoce des lésions, l’atteinte de sites inhabituels (épaule, symphyse pubienne), une distribution rachidienne multiétagée, un aspect inhabituel du pincement articulaire (pincement fémorotibial latéral isolé ou atteinte symétrique des deux compartiments, pincement global de la hanche et de l’épaule), des anomalies extrêmement sévères avec une importante ostéocondensation, une fragmentation et des corps étrangers intra-articulaires [51]. Cette sévérité est habituellement beaucoup plus grande que dans l’arthrose. La production de multiples corps étrangers intra-articulaires est particulièrement caractéristique, contrastant avec une ostéophytose peu ou non développée. Enfin, il n’y a pas d’anomalie tendineuse dans l’arthrose, à la différence de l’ochronose. L’aspect radiologique des ostéoarthropathies nerveuses peut être similaire aux arthropathies ochronotiques, mais le contexte clinique et les articulations affectées diffèrent. L’ankylose rachidienne de la spondylarthrite ankylosante peut mimer l’ochronose mais les syndesmophytes sont cependant différents des ponts osseux de l’ochronose. PHYSIOPATHOGÉNIE Les pigments ochronotiques s’accumulent dans les chondrocytes, qui présentent des signes de dégénérescence, et dans la matrice intercellulaire avec une affinité particulière pour les fibres de collagène, altérant ainsi les propriétés biomécaniques du cartilage [13]. La surface cartilagineuse présente un aspect fibrillaire et des érosions. Il s’ensuit une fragmentation et une dénudation progressive du cartilage avec exposition de l’os sous-chondral qui est condensé. Les modifications de l’os sous-chondral sont cependant moins sévères que celles du cartilage. Le pigment ochronotique est présent mais ne semble pas perturber l’organisation du tissu osseux, bien qu’il soit ostéoporotique, probablement à cause du défaut d’utilisation [13]. Au rachis, le pigment se dépose dans le cartilage hyalin des plateaux vertébraux. Le pigment ochronotique peut également se déposer dans les fibrocartilages, synoviales, tendons et ligaments, ainsi que dans le tissu conjonctif de diverses structures anatomiques (cornée, cartilages costaux, bronchiques, trachéaux et laryngés, tympans, aorte, valves cardiaques, reins et prostate). TRAITEMENT Il n’existe pas, à l’heure actuelle, de traitement permettant de compenser le déficit enzymatique. Les régimes pauvres en phénylalanine et en tyrosine n’empêchent pas la synthèse endogène et n’ont pas d’effet sur l’arthropathie ochronotique lorsqu’elle s’est développée. Le traitement est donc symptomatique (antalgiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens, remplacement prothétique). Maladie de Wilson La maladie de Wilson (ou dégénérescence hépatolenticulaire) est une affection autosomique récessive du métabolisme du cuivre caractérisée par une absence ou un dysfonctionnement de l’adénosine triphosphatase de type P [60]. Il en résulte une absence ou une diminution de la céruléoplasmine, protéine vectrice du cuivre, et par conséquent une accumulation du cuivre dans divers organes, notamment le foie et le cerveau. CLINIQUE La maladie de Wilson est rare, un peu plus fréquente chez les hommes. Les symptômes cliniques résultent de l’accumulation du cuivre dans le corps. L’âge de découverte de l’affection est variable, habituellement compris entre 5 et 40 ans. La manifestation clinique initiale est hépatique dans 42 % des cas, neurologique dans 34 %, psychiatrique dans 10 % des cas et hématologique, endocrinienne ou rénale dans moins de 10 % des cas. Plusieurs organes peuvent être affectés au moment de la présentation clinique. Chez les enfants, l’atteinte hépatique prédomine. Il peut s’agir d’une hépatite chronique, aiguë, fulminante, ou d’une cirrhose asymptomatique. Chez les jeunes adultes, ce sont plutôt les symptômes neuropsychiatriques (dystonie, dysarthrie, tremblements, troubles de la personnalité, anomalies cognitives) qui dominent le tableau clinique. Ils résultent notamment de l’atteinte des noyaux gris centraux. Les modifications oculaires sont caractéristiques de l’affection. Il s’agit des anneaux de Kayser-Fleischer, pigmentation jaune-brun de la partie supérieure et inférieure de la cornée. Ils sont particulièrement évidents à la lampe à fente. Ces anneaux sont habituellement présents chez les adultes mais peuvent être absents chez les enfants. Une anémie hémolytique réactionnelle à la présence augmentée du cuivre dans le plasma peut également s’observer. La maladie rénale tubulaire se traduit essentiellement par des anomalies biologiques (aminoacidurie, protéinurie, phosphaturie, glycosurie, uricosurie). L’atteinte articulaire est fréquemment asymptomatique et détectée par les radiographies. Une douleur et une tuméfaction peuvent cependant occasionnellement s’observer. 11
  • 12. 31-316-A-10 Arthropathies à microcristaux (à l’exception des cristaux uratiques et d’hydroxyapatite de calcium) Radiodiagnostic ASPECTS RADIOGRAPHIQUES Les signes radiographiques sont tardifs (20 à 40 ans) et associent typiquement : – une raréfaction osseuse (25 à 50 % des cas). Elle est surtout apparente aux mains, pieds et rachis et peut être responsable de fractures ; elle est probablement secondaire à la perte de calcium et de phosphore dans les urines ; une ostéomalacie, un rachitisme et un syndrome de Fanconi ont parfois été rapportés en association chez ces patients [8, 19, 38] ; – une chondrocalcinose. Particulièrement décrite au genou, elle est en fait rare et discutable ; si l’inhibition de la pyrophosphatase par l’accumulation de cuivre pourrait expliquer sa présence, il peut également s’agir d’une chondrocalcinose idiopathique, voire d’une mauvaise interprétation des fragments osseux particulièrement fréquents dans cette affection ; – des arthropathies. Elles ont été rapportées aux genoux, mains, poignets, pieds, hanches, épaules, coudes et genoux et seraient présentes chez la moitié des patients [39] ; elles peuvent se traduire par un aspect irrégulier ou une fragmentation de l’os sous-chondral susceptible de mimer une ostéochondrite, des irrégularités corticales et proliférations osseuses des enthèses, notamment aux trochanters, et parfois des géodes sous-chondrales ; au rachis, l’aspect peut être celui d’une maladie de Scheuermann. Par ailleurs, on signale en IRM la possibilité d’un hypersignal des ganglions de la base du crâne en T1 (signal paramagnétique du cuivre) et d’un hypersignal en T2. Une atrophie et une myélinolyse pontine ont également été rapportées [2]. DIAGNOSTIC POSITIF Le diagnostic est habituellement porté sur l’association des données cliniques (anneau de Kayser-Fleischer, symptômes neurologiques typiques) et biologiques (céruléoplasmine sérique diminuée, contenu en cuivre hépatique et urinaire augmenté) [17]. Des tests génétiques moléculaires sont maintenant standardisés pour tester les sujets apparentés, mais cette analyse génétique reste cependant complexe puisque plus de 100 mutations ont été identifiées et la plupart des individus sont hétérozygotes [34]. DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL Il s’agit essentiellement de l’arthrose. Cependant, la répartition topographique des arthropathies (petites articulations de la main, notamment les articulations métacarpophalangiennes, le poignet), la fragmentation osseuse et les irrégularités des surfaces osseuses sont inhabituelles dans l’arthrose. Les autres diagnostics différentiels sont l’ostéochondrite disséquante, la maladie de Scheuermann et la chondrocalcinose à cristaux de pyrophosphate de calcium. TRAITEMENT Un traitement précoce de chélation du cuivre est nécessaire pour prévenir les lésions hépatiques et cérébrales. Le choix du médicament utilisé dépend du stade de la maladie et du type de présentation [6]. Il s’agit du zinc, de trientine (en association ou non au zinc), de tétrathiomolybdate [6, 58]. La D-pénicillamine est moins prescrite à l’heure actuelle en raison de ses effets indésirables (lupus, syndrome néphrotique dans 20 à 25 % des cas) [61]. Une transplantation hépatique doit en revanche s’envisager en cas de défaillance hépatique fulminante ou de réponse thérapeutique insuffisante [68]. Cristaux de cholestérol Au cours de la polyarthrite rhumatoïde, des cristaux de cholestérol sont fréquemment identifiés dans la membrane synoviale et le liquide articulaire. Ils sont plus rarement rapportés dans l’arthrose, la goutte, la spondylarthrite ankylosante ou le lupus, et exceptionnellement dans les hyperlipoprotéinémies. Il a été démontré que l’injection intra-articulaire de ces cristaux ne s’accompagnait que d’une inflammation synoviale relativement modérée, à la différence des autres affections à microcristaux. Ces cristaux de cholestérol sont donc susceptibles d’entraîner une inflammation synoviale de bas grade, et peut-être des dommages cartilagineux. Corticostéroïdes Les préparations de corticoïdes pour injection intra-articulaire sont parfois des suspensions de microcristaux. Leur injection peut dès lors s’accompagner d’une exacerbation des symptômes avec rougeur, chaleur et tuméfaction de l’articulation. Ces manifestations débutent habituellement 1 à 3 jours après l’injection intra-articulaire et peuvent persister quelques jours. Elles sont rarement observées, mais l’injection de doses importantes de corticostéroïdes et le caractère traumatique des injections peuvent en augmenter la fréquence. 12
  • 13. Références [1] Adamson TC, Resnik CS, Guerra J, Wint VC, Weisman MH, Resnick D. Hand and wrist arthropathies of hemochroma-tosis and calcium pyrophosphate disease: distinct radio-graphic features. Radiology 1983 ; 147 : 377-381 [2] Alanen A, Komu M, Penttinen M, Leino R. Magnetic reso-nance imaging and proton MR spectroscopy in Wilson’s disease. Br J Radiol 1999 ; 72 : 749-756 [3] Altman RD, Muniz OE, Pita JC, Howell DS. Articular chon-drocalcinosis. Microanalysis of pyrophosphate in synovial fluid and plasma. Arthritis Rheum 1973 ; 16 : 171-178 [4] Axford JS, Bomford A, Revell P, Watt I, Williams R, Hamilton EB. Hip arthropathy in genetic hemochromatosis. Radio-graphic and histologic features. Arthritis Rheum1991 ; 34 : 357-361 [5] Beltran J, Marty-Delfaut E, Bencardino J, Rosenberg ZS, Steiner G, Aparisi F et al. Chondrocalcinosis of the hyaline cartilage of the knee : MRI manifestations. Skeletal Radiol 1998 ; 27 : 369-374 [6] Brewer GJ. Wilson’s disease. 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