SlideShare una empresa de Scribd logo
1 de 12
Descargar para leer sin conexión
Tuberculose abdominale 
R Dafiri 
F Imani 
Résumé. – La tuberculose abdominale a connu une recrudescence liée en grande partie à l’avènement du 
syndrome de l’immunodéficience acquise. Le diagnostic de cette affection est souvent difficile à établir : les 
signes échographiques, scanographiques (TDM) et magnétiques nucléaires (IRM) ne sont pas spécifiques, 
mais certaines associations lésionnelles sont évocatrices de la tuberculose. 
La TDM constitue l’examen de choix pour l’évaluation précise de la maladie. Les opacifications digestives 
conventionnelles gardent encore leurs indications dans le diagnostic des atteintes intestinales. Elles restent 
supérieures aux autres techniques pour l’étude des anomalies de la muqueuse. L’apport de l’IRM reste encore 
limité, mais ses progrès incessants en font une technique d’avenir pour le diagnostic, l’évaluation de l’étendue 
lésionnelle et pour la détectabilité des complications. 
© 2001 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. 
Mots-clés : tuberculose, abdomen, imagerie, péritoine, ganglions, intestin, foie, rate, pancréas. 
Introduction 
La tuberculose abdominale reste un problème d’actualité en raison, 
d’une part, de sa fréquence encore élevée dans les pays en voie de 
développement et d’autre part, de sa recrudescence dans les pays 
industrialisés, en partie liée à l’avènement et à l’extension du 
syndrome de l’immunodéficience acquise (sida) [32]. Cette 
réémergence de la tuberculose a entraîné un regain d’intérêt pour 
cette pathologie qui se caractérise par son polymorphisme clinique 
et radiologique et par les difficultés diagnostiques, notamment chez 
les sujets atteints de sida. 
La reconnaissance des lésions tuberculeuses est primordiale pour 
éviter le recours à la chirurgie, car la plupart des atteintes peuvent 
régresser sous traitement médical. 
Les examens d’imagerie en coupe permettent parfois d’évoquer le 
diagnostic, parfois de le confirmer grâce à la ponction guidée à 
l’aiguille fine des lésions les plus accessibles. Ils permettent 
également d’établir un bilan lésionnel précis et d’apprécier 
l’évolution de la maladie sous thérapie antituberculeuse. 
La tomodensitométrie (TDM) constitue l’examen de choix pour 
l’étude de la cavité abdominopelvienne : organes pleins, mésentère, 
cavité péritonéale. Ses progrès technologiques ont également modifié 
l’approche radiologique du tube digestif mais n’ont pas supplanté 
les examens conventionnels avec opacification digestive qui gardent 
encore leurs indications pour l’établissement du diagnostic. 
Au stade actuel, les avantages de l’imagerie par résonance 
magnétique (IRM) nucléaire semblent encore limités par rapport à 
la TDM. 
Rachida Dafiri : Professeur de radiologie. 
Farida Imani : Professeur des Universités, chef du service de radiologie. 
Centre hospitalier universitaire IBN SINA, Rabat, Maroc. 
Généralités. Physiopathologie 
La tuberculose abdominale occupe la troisième place parmi les 
localisations extrapulmonaires. Elle peut être primitive, 
correspondant à une forme de primo-infection, ou secondaire à une 
autre localisation, notamment pulmonaire. 
La coexistence d’une tuberculose pulmonaire et abdominale varie 
de 5 à 38%[57]. Ce pourcentage dépend en fait du siège de l’atteinte 
tuberculeuse abdominale. Ainsi, il est de 5 à 8% pour l’atteinte 
intestinale, de 25 à 30 % pour l’atteinte hépatique, et de 13 à 24 % 
pour l’atteinte péritonéale. 
Au cours des miliaires pulmonaires, l’atteinte hépatosplénique est 
presque toujours associée. 
Le maximum de fréquence de la tuberculose abdominale est 
rapporté dans les pays d’Amérique latine, du Moyen-Orient, 
d’Extrême-Orient et d’Afrique. Certains facteurs favorisent le 
développement de cette affection tels que l’alcoolisme, la 
toxicomanie, le diabète, la corticothérapie et le sida. Ce dernier est 
révélé par une tuberculose dans environ 15 % des cas. Il s’agit le 
plus souvent d’une tuberculose extrapulmonaire touchant plusieurs 
organes avec des localisations souvent inhabituelles. Elle est d’autant 
plus sévère qu’elle répond moins aux antibiothérapies spécifiques. 
La tuberculose abdominale s’observe chez l’homme comme chez la 
femme, chez le vieillard comme chez l’adulte jeune, mais avec 
cependant une prédominance entre la troisième et la quatrième 
décade. 
Les voies de cheminement des bacilles sont : 
– hématogène : c’est le mode de contamination le plus fréquent ; cette 
voie explique la dissémination des foyers tuberculeux au niveau 
péritonéal, ganglionnaire, digestif, hépatique et splénique ; 
– lymphatique : l’atteinte s’effectue à partir de ganglions 
mésentériques ou trachéobronchiques ; 
– endogène : l’atteinte abdominale est secondaire à la déglutition de 
bacilles de Koch (BK) provenant de lésions tuberculeuses des voies 
aériennes supérieures ; 
Encyclopédie Médico-Chirurgicale 33-010-A-30 
33-010-A-30 
Toute référence à cet article doit porter la mention : Dafiri R et Imani F. Tuberculose abdominale. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Radiodiagnostic - Appareil digestif, 
33-010-A-30, 2001, 12 p.
33-010-A-30 Tuberculose abdominale Radiodiagnostic 
– exogène : la contamination abdominale s’effectue par l’absorption 
de produits laitiers souillés ; ceci est fréquent dans les régions où le 
lait n’est pas pasteurisé ; 
– atteinte par contiguïté : elle est surtout prédominante dans 
l’atteinte péritonéale à partir des ganglions ou à partir des organes 
génitaux féminins. 
Anatomopathologie 
L’inflammation tuberculeuse correspond à l’ensemble des 
modifications tissulaires en rapport avec la présence de Myco-bacterium 
tuberculosis dans l’organisme. Bien que les lésions de la 
tuberculose puissent être imitées par d’autres agents pathogènes 
vivants ou chimiques, elles présentent des caractères 
morphologiques qui permettent le plus souvent leur identification. 
MACROSCOPIE 
¦ Tuberculose péritonéale [1, 25, 32, 60] 
On décrit plusieurs formes. 
– Les formes granuliques sont caractérisées par un semis de 
granulations jaunâtres ou blanchâtres de 0,5 à 2 mm de diamètre, de 
taille à peu près égale, uniformément réparties sur le péritoine ; ces 
granulations peuvent siéger sur le foie, la rate, l’intestin grêle, le 
diaphragme et les annexes ; elles s’accompagnent de phénomènes 
inflammatoires péritonéaux, elles évoluent vers la sclérose et 
peuvent se calcifier ; ces lésions peuvent devenir volumineuses, 
réalisant parfois de véritables tuberculomes, voire un aspect 
pseudotumoral. 
– Les formes ascitiques : l’épanchement liquidien s’associe à une 
éruption discrète de granulations miliaires. 
– Les formes ulcérocaséeuses : elles sont caractérisées par la présence 
de tubercules de taille variable pouvant confluer et former des 
masses caséeuses ; celles-ci sont entourées de bandes fibreuses qui 
limitent des logettes remplies d’un liquide séropurulent. L’intestin 
grêle est au centre de ces lésions caséeuses. L’épiploon est toujours 
atteint, de même que les ganglions mésentériques généralement 
caséeux. 
– Les formes fibroadhésives : la fibrose envahit les granulations ; ainsi 
se forment des brides et des lames de fibrose qui étranglent 
l’intestin. 
¦ Tuberculose intestinale 
Quatre formes macroscopiques sont décrites. 
– La forme ulcéreuse : il s’agit de pertes de substances uniques ou 
multiples, perpendiculaires à l’axe de l’intestin et séparées par des 
zones de muqueuse saine ; ce sont de petites ulcérations peu 
profondes, pénétrant peu la musculeuse, à contours irréguliers et 
déchiquetés en « carte géographique », à bords décollés, et dont le 
fond présente un aspect purulent avec des grumeaux caséeux. Ces 
ulcérations correspondent à des lésions assez récentes et évolutives. 
La confluence des petites ulcérations réalise un ulcère annulaire 
typique de la tuberculose. 
– La forme hypertrophique : elle traduit une inflammation chronique 
observée électivement au niveau de la région cæcale et iléocæcale 
où elle réalise un aspect pseudotumoral ; elle est secondaire à 
l’hyperplasie scléreuse ou sclérolipomateuse. 
– La forme ulcérohypertrophique : elle associe les deux formes décrites 
précédemment et s’observe surtout dans la région iléocaecale. 
– La forme sténosante : rencontrée surtout sur le grêle, les sténoses 
sont en général annulaires et peu étendues. Elles sont la conséquence 
de la sclérose réactionnelle tuberculeuse. 
¦ Tuberculose gastroduodénale 
On distingue trois formes : 
– la forme ulcéreuse : l’ulcération tuberculeuse unique ou multiple 
siège le plus souvent sur la petite courbure ; 
– la forme hypertrophique : il s’agit d’une réaction hyperplasique 
de la paroi gastroduodénale qui siège au niveau de la région 
pylorique et qui s’accompagne d’une importante réaction 
péritonéale et de volumineuses adénopathies ; 
– la forme sténosante : caractérisée par une fibrose qui s’étend de 
l’antre au duodénum, elle est responsable de la constitution de 
fistules. 
¦ Tuberculose hépatique [11, 37, 42, 55] 
Trois formes lésionnelles macroscopiques sont décrites au niveau du 
foie. 
– La forme macronodulaire : très rare, rencontrée le plus souvent chez 
les patients immunodéprimés. Elle est caractérisée par la présence 
de tuberculomes qui résultent probablement de la coalescence de 
multiples granulomes tuberculeux [2]. Ils sont réguliers, de taille 
variable, généralement supérieure à 2 cm, entourés d’une épaisse 
coque scléreuse parfois calcifiée, et truffant le parenchyme 
hépatique. 
– La forme micronodulaire ou miliaire : réunit la quasi-totalité des 
cas de tuberculose hépatique. Elle est soit primitive, soit secondaire 
à une miliaire tuberculeuse avec insémination hématogène. Elle est 
caractérisée par la présence de multiples nodules gris-blanc 
dispersés à la surface et dans la profondeur du foie. Leur taille est 
celle d’une tête d’épingle, les plus gros atteignant la taille d’un grain 
de millet, soit environ 2 mm de diamètre. Le foie garde le plus 
souvent une taille et une morphologie normales. 
– La tuberculose canaliculaire est exceptionnelle : il s’agit d’une 
angiocholite suppurée où les lésions tuberculeuses se limitent aux 
canalicules biliaires. 
¦ Tuberculose splénique [31] 
Macroscopiquement, la tuberculose splénique revêt plusieurs 
formes : 
– miliaire, réalisant un semis de granulations ; 
– macronodulaire, qui correspond à une poche remplie de caséum 
et entourée d’une coque ; 
– fibrocaséeuse, où les tuberculomes confluent et forment des foyers 
caséeux ; 
– fibreuse, caractérisée par une rate fibreuse sans foyer caséeux ; 
– nécroticohémorragique, qui constitue un véritable infarctus par 
atteinte spécifique des artérioles. 
MICROSCOPIE [11, 19, 53] 
Les lésions microscopiques sont de plusieurs types. Au stade initial 
de l’inflammation apparaissent des lésions exsudatives non 
spécifiques, riches en lymphocytes et en cellules histiocytaires 
macrophagiques. Cette phase est très fugace et ne s’observe que 
dans certaines tuberculoses très graves à évolution rapide. 
À un stade plus avancé se surajoute une nécrose caséeuse 
particulière à la tuberculose, qui résulte d’une part du caractère 
avasculaire du nodule inflammatoire, et d’autre part des réactions 
complexes entre le germe et les tissus. Cette nécrose peut être 
minime et passer inaperçue lors de l’étude histologique. 
La réaction de défense tissulaire contre ces atteintes destructives se 
manifeste par l’apparition de lésions folliculaires autour du caséum, 
formées par des cellules épithélioïdes, géantes et lymphocytaires. 
Quand tous les éléments d’une telle lésion caséofolliculaire sont 
réunis, leur nature tuberculeuse est pratiquement certaine. Mais 
selon l’incidence des coupes, un tel follicule peut avoir un aspect 
moins spécifique, gigantoépithélioïde, épithélioïde ou 
lymphocytaire, prêtant dans ce cas à confusion avec d’autres 
affections, telles que la sarcoïdose et la brucellose [11]. 
La résorption d’une inflammation tuberculeuse est possible 
spontanément, mais elle est surtout le fait de l’antibiothérapie. 
2
Radiodiagnostic Tuberculose abdominale 33-010-A-30 
Les lésions non caséifiées évoluent vers la fibrose, et les lésions 
caséifiées s’entourent d’une coque fibreuse. Le caséum dans ce cas 
ne peut se résorber, mais il se modifie avec assèchement, calcification 
ou ramollissement. 
Les conséquences du ramollissement sont liées à la possibilité 
d’évacuation de cette nécrose : des ulcérations se forment au niveau 
des revêtements entre autres digestifs, des abcès froids au sein des 
tissus pleins (rate, foie), et des cavernes au sein des parenchymes 
pourvus de voies de drainage. 
Comme tous les foyers inflammatoires, les lésions tuberculeuses ne 
sont pas disposées au hasard au sein des viscères. Leur 
configuration, leur taille et leur volume sont conditionnés par l’entité 
anatomique où elles se développent et à partir de laquelle elles 
s’accroissent avec une certaine systématisation. L’importance et 
l’étendue des lésions ne dépendent pas de la quantité et de la 
virulence des bacilles, mais du terrain, de la réactivité de l’individu 
et des organes, et de la présence de conditions générales ou 
locorégionales favorisantes. 
Clinique 
Les manifestations cliniques de la tuberculose abdominale sont 
protéiformes réalisant souvent des tableaux trompeurs, 
particulièrement parmi les sidéens chez qui la possibilité d’infection 
par plusieurs germes rend la clinique encore déroutante. 
Le début est généralement lent et progressif fait d’un syndrome 
fébrile quasi constant. La fièvre est habituellement modérée et 
prolongée, revêtant divers aspects, notamment pseudopalustres et 
pseudotyphiques. 
L’altération de l’état général est plus ou moins importante, marquée 
par l’amaigrissement, l’anorexie et l’asthénie. 
Ces manifestations générales s’accompagnent de signes inhérents à 
chaque localisation. 
Ainsi, l’atteinte intestinale est marquée par des douleurs 
abdominales d’intensité variable allant de la simple pesanteur 
jusqu’à la douleur vive diffuse à l’ensemble de l’abdomen ou 
localisée, siégeant le plus souvent au niveau des fosses iliaques, dans 
les régions périombilicales ou épigastrique. 
Les troubles du transit sont fréquemment rencontrés. Il s’agit le plus 
souvent de diarrhée qui peut prendre un caractère dysentériforme 
parfois mortel en cas de déficit immunitaire, notamment lorsque le 
taux des lymphocytes CD4 est très bas. Dans d’autres cas, la diarrhée 
alterne avec des périodes de constipation plus ou moins prolongées. 
L’examen peut révéler une sensibilité, un empâtement, voire une 
masse abdominale. 
La tuberculose intestinale peut se manifester d’emblée par une 
complication telle qu’une occlusion, une perforation ou une 
hémorragie. Ces complications sont d’autant plus fréquentes que 
l’état immunitaire est déficient. 
L’atteinte péritonéale peut réaliser la triade fortement évocatrice : 
douleurs abdominales, ascite et fièvre. Dans environ 10 % des cas, 
elle peut se révéler par un tableau aigu pseudochirurgical avec 
début brutal, douleur vive et défense abdominale. 
L’atteinte hépatosplénique peut être responsable d’une 
hépatosplénomégalie généralement indolore et d’importance 
variable. 
La tuberculose ganglionnaire, quant à elle, est souvent latente. Dans 
certains cas, elle peut se manifester par un syndrome de 
compression des structures de voisinage tel que l’ictère obstructif 
par compression du pédicule hépatique. 
Biologie 
À l’instar des signes cliniques, la biologie n’est pas spécifique. Les 
examens biologiques montrent souvent un syndrome inflammatoire 
d’intensité variable. Ce signe présente peu d’intérêt pour le 
diagnostic mais garde une certaine importance pour la surveillance 
des patients sous chimiothérapie antibacillaire. 
La vitesse de sédimentation constitue un excellent test d’activité. Elle 
est constamment élevée et baisse rapidement dès le début du 
traitement. 
L’hémogramme révèle une anémie généralement modérée, une 
hyperleucocytose avec lymphocytose, parfois une leucopénie. En cas 
d’atteinte hépatique, on peut noter un degré variable de cholestase. 
L’activité sérique des phosphatases alcalines est souvent élevée, 
entre 1,5 et 5 fois la normale, alors que celle des aminotransférases 
est normale ou peu élevée. Un syndrome de malabsorption, bien 
que rare, peut être noté. Il peut être dû soit à une atteinte diffuse de 
la paroi intestinale, soit à une atteinte lymphatique obstructive à 
l’origine d’une entéropathie exsudative, soit à une pullulation 
microbienne en amont de sténoses du grêle ou, dans les séquelles 
de fistules, entre les différents segments intestinaux. 
L’intradermoréaction à la tuberculine n’apporte pas d’arguments 
formels au diagnostic. Sa négativité ne permet pas d’exclure le 
diagnostic, car dans les formes évoluées ou lorsque l’état général est 
très altéré, il peut exister une anergie tuberculinique. Quand elle est 
positive, elle ne constitue pas forcément une preuve de la nature 
tuberculeuse de l’affection abdominale. 
L’étude du liquide d’ascite montre un exsudat Rivalta positif riche 
en lymphocytes. 
Certains soulignent l’intérêt de l’abaissement du glucose dans le 
liquide d’ascite ainsi que l’élévation de l’adénosine désaminase pour 
le diagnostic de tuberculose [1]. 
Bactériologie 
Le diagnostic de tuberculose repose dans tous les cas sur la mise en 
évidence du Mycobacterium tuberculosis. Cette recherche est très 
rarement positive à l’examen direct, car à la différence de la 
tuberculose pulmonaire riche en bacilles, les lésions 
extrapulmonaires sont plutôt paucibacillaires. L’isolement du BK est 
d’autant plus difficile que les patients sont exempts d’immuno-dépression 
[17]. 
Le BK peut être recherché dans les selles, les crachats et le liquide 
de tubage gastrique. La culture sur milieu de Löwenstein a une 
meilleure sensibilité pour apporter la preuve bactériologique de la 
tuberculose mais le résultat est tardif (3 à 4 semaines) en raison du 
temps de division prolongé du M. tuberculosis. 
Actuellement, les espoirs reposent sur l’emploi de nouvelles 
méthodes de culture en milieu liquide radiomarqué selon le système 
BACTEC [10, 17] qui permettent une obtention nettement plus rapide 
des résultats (48 heures). 
Imagerie 
La tuberculose abdominale est caractérisée par la diversité de ses 
atteintes. Ainsi, elle peut être péritonéale, ganglionnaire, intestinale, 
hépatosplénique et pancréatique. 
L’imagerie médicale peut aller de la simple radiographie 
pulmonaire, qui peut montrer une tuberculose pulmonaire évolutive 
ou séquellaire, à l’abdomen sans préparation qui peut mettre en 
évidence des calcifications ganglionnaires, hépatiques ou spléniques 
(fig 1), jusqu’à l’échographie, le scanner et l’IRM. 
L’apport de ces trois examens est détaillé en fonction de chaque 
localisation. 
TUBERCULOSE PÉRITONÉALE [1, 22, 25, 26, 27, 32, 33, 39, 42, 47, 51] 
Elle compte parmi les localisations les plus fréquentes de la 
tuberculose abdominale et inclut l’atteinte de la cavité péritonéale, 
du mésentère et de l’épiploon. 
¦ Échographie 
Les signes échographiques de la tuberculose péritonéale ne sont pas 
spécifiques mais l’association de l’ascite, des adhérences, des 
3
33-010-A-30 Tuberculose abdominale Radiodiagnostic 
granulations et de l’épaississement péritonéal est fortement 
évocatrice de l’origine tuberculeuse. 
Ascite 
C’est le signe le plus habituel au cours de l’atteinte péritonéale. Elle 
est retrouvée dans 38 % des cas. Elle est aisément détectée en 
échographie, même quand elle est minime. Elle peut présenter un 
aspect échogène lorsque sa teneur protéique est augmentée et peut 
comporter des cloisons qui réalisent des bandes linéaires 
hyperéchogènes et entrelacées [22, 31, 47] (fig 2). 
Ces cloisons sont le témoin de la présence de fibrine et d’adhérences. 
Elles ne sont pas spécifiques de la tuberculose et peuvent s’observer 
au cours de la carcinose péritonéale, du pseudomyxome et du 
mésothéliome péritonéal. 
Nodules péritonéaux 
Ils sont l’équivalent des granulations observées à la laparoscopie. 
Les granulations ne sont visibles à l’échographie que si elles sont 
superficielles, de grande taille (supérieure à 1 cm) (fig 3) ou quand 
elles sont entourées d’ascite. L’utilisation de sondes de haute 
fréquence et la présence d’une ascite abondante peuvent permettre 
la visualisation de nodules infracentimétriques au contact du 
péritoine pariétal. 
Les granulations se présentent sous forme de nodules échogènes, 
réguliers, à limites nettes, isolés ou groupés au contact du péritoine 
viscéral et surtout péritonéal. 
Épaississement péritonéal 
L’épaississement du péritoine se traduit par une bande transsonore 
antérieure étendue ou localisée mesurant 10 à 20 mm d’épaisseur. 
Cet aspect pourrait correspondre au péritoine inflammatoire décrit 
au cours de la laparoscopie. 
À côté de l’épaississement du péritoine, on peut noter celui du 
mésentère. L’étude échographique du mésentère est paradoxalement 
plus facile chez les obèses. L’épaisseur mésentérique normale varie 
de 7 à 12mm, indépendamment de l’âge ou de la corpulence des 
sujets [33]. Au cours de la tuberculose péritonéale, le mésentère 
s’épaissit et dépasse 15 mm. Cet épaississement est fréquemment 
rencontré. Il est lié à l’oedème, aux dépôts graisseux et aux 
adénopathies. 
Un autre signe est également observé : c’est l’accentuation de 
l’échogénicité mésentérique expliquée probablement par 
l’obstruction lymphatique [33]. 
La présence d’adénopathies confère parfois au mésentère un aspect 
multinodulaire (fig 4). 
L’épaississement mésentérique n’est pas spécifique de la tuberculose. 
Il peut s’observer au cours d’autres affections telles que 
l’hypertension portale et le lymphome. Dans le premier cas, le 
mésentère est épaissi par congestion et par dilatation veineuse. Dans 
le deuxième cas, c’est la présence d’adénopathies qui élargit le 
mésentère dont l’échogénicité n’est pas modifiée [33]. 
L’épaississement mésentérique au cours de la tuberculose doit 
également être différencié de celui dû à une carcinose péritonéale 
ou à un pseudomyxome et à un mésothéliome péritonéal. De même, 
la maladie de Crohn peut être responsable d’un épaississement 
nodulaire du mésentère. Le diagnostic différentiel est difficile à 
établir sur les seules données de l’échographie. 
1 Abdomen sans préparation. Séquelles calcifiées de tuberculose splénique et gan-glionnaire. 
2 Échographie. Ascite 
cloisonnée traversée par des 
bandes linéaires hyperécho-gènes 
entrelacées. 
3 Échographie. Granulation périto-néale 
: nodule échogène de grande taille 
siégeant au niveau du péritoine pariétal, 
bien visualisé au sein de l’ascite. 
4 Échographie. Accen-tuation 
de l’échogénicité du 
mésentère qui est épaissi, 
siège de trois nodules hy-poéchogènes. 
4
Radiodiagnostic Tuberculose abdominale 33-010-A-30 
Anomalies digestives 
L’échographie permet d’apprécier la mobilité des anses 
généralement diminuée, voire absente, réalisant un aspect figé des 
anses qui peuvent être agglutinées, accolées entre elles ou à la paroi 
abdominale antérieure (fig 5). 
Dans certains cas, les anses agglutinées entourent le méso épais et 
sont englobées et entourées par une coque hypoéchogène épaisse 
atteignant le centimètre. 
L’échographie permet également de mettre en évidence un 
épaississement de la paroi digestive généralement modéré et qui 
prédomine au niveau de la jonction iléocæcale. 
L’épaississement pariétal associé à l’épanchement intrapéritonéal de 
faible abondance réalise un aspect caractéristique en « tranches de 
pain » (slice bread des Anglo-Saxons). 
L’ascite, les adhérences, les granulations, l’épaississement péritonéal 
et les anomalies digestives sont diversement associées, permettant 
de décrire plusieurs formes : 
– ascitique : caractérisée par une ascite libre ou cloisonnée, plus ou 
moins abondante, un péritoine modérément épaissi et des 
granulations péritonéales de petite taille ; 
– fibroadhésive : se distinguant par la faible abondance de l’ascite, 
par un épaississement péritonéal plus important, par la grande taille 
des granulations et par l’agglutination et l’accolement des anses 
entre elles et à la paroi abdominale antérieure ; 
– fibrocaséeuse : elle se caractérise par l’importance de 
l’épaississement péritonéal, la confluence des granulations dont la 
taille dépasse celle de la forme fibroadhésive et par une ascite 
minime ; 
– encapsulante : elle se distingue par un mésentère très épaissi, 
entouré d’anses agglutinées et accolées les unes aux autres, 
englobées elles-mêmes par une coque épaisse. L’ascite est 
généralement de faible abondance ; 
– pseudokystique : elle réalise un cloisonnement ascitique refoulant 
les anses à sa périphérie. 
¦ Tomodensitométrie 
Le scanner est considéré comme l’examen de choix pour l’étude de 
la pathologie péritonéale. Il est cependant peu spécifique. Sa 
sensibilité dans le diagnostic de présomption de la tuberculose 
péritonéale voisine 70 % [32]. 
La technique d’examen doit être parfaite. Les coupes doivent être 
réalisées depuis les coupoles diaphragmatiques jusqu’au niveau de 
la symphyse pubienne. L’opacification digestive est de règle. 
L’injection de contraste veineux facilite l’identification des structures 
vasculaires du mésentère et des anomalies péritonéales. 
L’épaisseur des coupes varie de 8 à 10mm, complétées si nécessaire 
par des coupes plus fines (5 mm) sur les zones d’intérêt. 
Le diagnostic TDM de la tuberculose péritonéale repose sur un 
faisceau d’arguments. 
Ascite 
La TDM est très sensible pour mettre en évidence les petits 
épanchements péritonéaux qui se localisent au niveau des zones 
déclives (poche de Morison, cul-de-sac de Douglas). L’ascite peut 
être libre ou cloisonnée par un péritoine épaissi, parfois d’aspect 
nodulaire, rehaussé après injection de produit de contraste [42] (fig 6) ; 
elle peut présenter parfois un aspect hyperdense si sa teneur 
protéique est augmentée ou comporter des cloisons et des débris. 
Cet aspect est caractéristique mais non spécifique. L’ascite n’a aucun 
caractère distinctif : en effet ni sa topographie ni sa densité n’ont de 
valeur prédictive, d’où la recherche des autres signes associés. 
L’atteinte mésentérique est d’importance variable, pouvant prendre 
l’aspect d’une simple densification de la graisse mésentérique ou 
d’une infiltration nodulaire [25, 26] (fig 7). 
Ces nodules sont la traduction des tubercules. Ils peuvent siéger à la 
surface du mésentère ou dans les ganglions. Ils peuvent être micro-ou 
macronodulaires. Leur visualisation scanographique dépend de 
leur taille, de la présence ou non d’ascite et de leur topographie. Ils 
apparaissent sous forme de lésions focales noyées dans la graisse 
mésentérique, de taille variable, de densité tissulaire homogène ou 
hétérogène, pouvant comporter une hypodensité centrale (fig 8) liée 
à la nécrose caséeuse et parfois des calcifications. 
La présence d’une atteinte mésentérique associant des macronodules 
avec hypodensité centrale et des calcifications est très évocatrice de 
tuberculose bien qu’elle puisse s’observer au cours d’autres 
5 Échographie. Accole-ment 
des anses qui sont ad-hérentes 
à la paroi abdomi-nale 
antérieure. 
6 Tomodensitométrie. 
Ascite cloisonnée par un pé-ritoine 
épaissi rehaussé par 
le contraste veineux. 
7 Tomodensitométrie. Densification et infiltration micronodulaire de la graisse mé-sentérique, 
associée à une collection abcédée péridigestive au niveau de la fosse iliaque 
gauche. 
8 Tomodensitométrie. 
Présence au sein du mésen-tère 
densifié de masses 
hypodenses nécrosées au 
centre. 
5
33-010-A-30 Tuberculose abdominale Radiodiagnostic 
pathologies telles que le lymphome de Burkitt, les lymphomes 
traités, les métastases et la maladie de Whipple [26]. 
Atteinte épiploïque 
Leur détection est aisée en scanographie, surtout s’il existe une 
ascite. Elle traduit l’infiltration plus ou moins complète du tablier 
épiploïque situé entre la paroi abdominale antérieure, le côlon 
transverse et les anses grêles. L’aspect réalisé peut aller d’une simple 
densification de la graisse jusqu’à l’épaississement nodulaire 
conduisant dans les atteintes massives à de véritables « gâteaux 
épiploïques » (fig 9) où toute structure graisseuse a disparu, 
entièrement remplacée par des éléments tissulaires. Cet aspect n’est 
pas spécifique de la tuberculose. Le diagnostic différentiel avec la 
carcinomatose péritonéale peut se révéler délicat. Dans ce contexte, 
l’analyse des contours externes de l’infiltration est importante 
[26, 32, 51]. Ainsi, des contours externes épais et irréguliers plaident 
davantage en faveur d’une atteinte carcinomateuse. En revanche, la 
présence d’une ligne fine entourant la région infiltrée et lui conférant 
un aspect bien limité est en faveur d’une atteinte tuberculeuse. Cette 
ligne correspond à une fibrose périlésionnelle témoin d’une 
évolution lente et chronique. 
¦ IRM 
Les anomalies péritonéales observées en IRM sont superposables à 
celles mises en évidence en TDM : épaississement des feuillets 
péritonéaux, du tablier épiploïque et infiltration nodulaire (fig 10) 
ou stellaire du mésentère associé à l’ascite (fig 11). 
Les séquences qui semblent le mieux adaptées à l’étude du péritoine 
sont les séquences rapides car elles diminuent les artefacts liés aux 
mouvements respiratoires, au péristaltisme intestinal et aux 
pulsations cardiaques. 
Les séquences T1 avec saturation de graisse s’avèrent également 
intéressantes car, en supprimant l’hypersignal de la graisse 
mésentérique, elles facilitent la détectabilité des lésions. L’injection 
intraveineuse d’un agent de contraste paramagnétique améliore en 
règle générale la sensibilité de l’IRM. 
TUBERCULOSE GANGLIONNAIRE [4, 16, 17, 25, 26, 32, 39, 44, 55, 59] 
Les localisations ganglionnaires sont parmi les plus fréquentes des 
localisations abdominales, mais elles sont souvent latentes. Elles sont 
fréquemment associées à un autre foyer pleuropulmonaire, 
péritonéal, digestif ou hépatosplénique. Il est à noter que chez les 
patients positifs au virus de l’immunodéficience humaine (VIH), la 
coexistence d’une atteinte ganglionnaire et d’une atteinte splénique 
est observée dans environ 70 % des cas. 
Les formes ganglionnaires pures sont rares et soulèvent des 
problèmes de diagnostic différentiel. 
¦ Échographie 
Les adénopathies intéressent préférentiellement les ganglions 
viscéraux : mésentériques, péripancréatiques, épiploïques et 
pédiculaires hépatiques. Cette distribution est en rapport avec le 
drainage lymphatique à partir du foie ou du grêle. 
Les ganglions rétropéritonéaux sont relativement épargnés au moins 
au début de l’affection. En fait, au cours de la tuberculose avancée, 
toutes les chaînes peuvent être intéressées. 
L’aspect échographique des adénopathies est variable. Il peut être 
hypoéchogène, échogène homogène, mixte ou calcifié. Seuls les deux 
derniers aspects sont évocateurs de la tuberculose (fig 12). 
Les adénopathies sont généralement multiples, de taille variable, 
pouvant être groupées en amas confluants, réalisant parfois une 
masse polycyclique. 
¦ Tomodensitométrie 
Le diagnostic TDM des adénopathies tuberculeuses repose sur 
l’étude topographique et morphologique. 
La TDM confirme la distribution périvasculaire des adénopathies 
qui apparaissent soit sous forme de structures nodulaires de petite 
taille, soit sous forme de gros nodules généralement supérieurs à 
15 mm, disséminés, soit encore sous forme d’un magma 
d’adénopathies conglomérées. 
9 Tomodensitométrie. 
Important épaississement 
du tablier épiploïque : « gâ-teau 
épiploïque ». 
10 Imagerie par résonance 
magnétique en séquence 
pondérée T1 avec gadoli-nium. 
Multiples nodules et 
micronodules en hyposignal 
à rehaussement annulaire 
par endroits, parsemant le 
mésentère. 
11 Imagerie par résonance 
magnétique en séquence 
pondérée T2. Coupe axiale. 
Ascite avec infiltration de la 
graisse mésentérique. 
12 Échographie. Adénopathies d’échostructure mixte au niveau du hile hépatique. 
6
Radiodiagnostic Tuberculose abdominale 33-010-A-30 
La densité des adénopathies est variable. L’aspect typique associe 
une hypodensité centrale signant la présence de caséum ou de 
nécrose, et une paroi inflammatoire se rehaussant après injection de 
contraste endoveineux (fig 13). Cet aspect est hautement évocateur 
de l’origine tuberculeuse. Cependant, il n’est pas pathognomonique. 
L’hypodensité peut être liée à une nécrose tumorale ou à une 
infiltration graisseuse ; ainsi, elle peut se rencontrer au cours des 
adénopathies métastatiques, des lymphomes abdominaux traités par 
chimiothérapie et au cours de la maladie de Whipple [4, 25, 32, 39]. 
Par ailleurs, le rehaussement annulaire peut s’observer au cours des 
infections à M. avium intracellulaire survenant chez les malades 
atteints de sida. 
Certaines localisations peuvent rendre plus délicate l’interprétation 
TDM, c’est le cas des adénopathies confinées à la région 
péripancréatique qui peuvent simuler une tuméfaction pancréatique 
et soulever un problème de carcinome. 
¦ IRM 
En IRM, les adénopathies prennent volontiers un aspect nécrosé et 
apparaissent en hyposignal sur les séquences pondérées T1, en 
hypersignal sur les séquences pondérées T2 avec un rehaussement 
généralement en « couronne » après injection de contraste veineux, 
donnant une image en « cible » (fig 14). Un aspect lésionnel 
particulier est retrouvé dans nos observations ; il réalise sur les 
séquences pondérées T2 une image hyperintense en périphérie et de 
moindre intensité au centre (fig 15). Cet aspect, sans doute en 
relation avec l’évolution du contenu caséeux, n’a pas été signalé à 
notre connaissance dans d’autres atteintes ganglionnaires d’origine 
non tuberculeuse. 
Nous pensons que l’association d’un hyposignal central sur les 
séquences pondérées T2 et d’un rehaussement en « cible » est très 
évocatrice de tuberculose. 
TUBERCULOSE INTESTINALE [13, 14, 25, 31, 32, 43] 
Elle peut intéresser tous les segments du tube digestif, mais elle 
siège préférentiellement au niveau de la région iléocæcale (80 % des 
cas). Cette prédominance est expliquée par la richesse de la région 
en éléments lymphoïdes, le ralentissement du transit, la relative 
stase physiologique au niveau de l’iléon terminal, l’intensité de 
l’absorption intestinale et le pH alcalin favorable au développement 
du BK. 
Le diagnostic de tuberculose intestinale peut être établi par les 
explorations conventionnelles barytées qui restent indispensables 
pour l’étude endoluminale et muqueuse. La TDM, quant à elle, 
constitue l’examen de choix pour l’évaluation de l’atteinte pariétale, 
l’extension péridigestive et pour la mise en évidence des 
complications. 
¦ Opacifications barytées 
Elles apportent des arguments importants d’orientation 
diagnostique. 
Au niveau iléocæcal 
Les aspects radiologiques sont variables et dépendent du stade 
évolutif de la maladie. Ainsi, au début, on peut noter une iléite 
folliculaire qui traduit l’hypertrophie des follicules lymphoïdes et 
qui réalise des images lacunaires uniques ou multiples arrondies ou 
ovalaires donnant un aspect clouté à la muqueuse. Il s’y associe 
souvent des troubles fonctionnels à type d’hypertonie et 
d’hyperkinésie. 
Ces lésions de début sont rarement rencontrées ; en effet, la 
tuberculose intestinale est en règle générale diagnostiquée à un stade 
plus avancé, celui des ulcérations, des sténoses et des rétractions. 
De taille et d’aspect variables, le plus souvent à grand axe 
longitudinal, les lésions ulcéreuses sont plus fréquentes au niveau 
de l’iléon terminal (fig 16). Au niveau du cæcum, elles sont 
volontiers peu profondes, irrégulières et transversales. 
13 Tomodensitométrie. 
Nombreuses images arron-dies 
hypodenses à rehausse-ment 
annulaire, de siège pé-rivasculaire 
: périaortiques, 
pré- et rétrocaves. 
14 Imagerie par résonance 
magnétique en séquence 
pondérée T2 avec gadoli-nium. 
Coupe coronale. Re-haussement 
en « cible » des 
adénopathies abdominales. 
15 Imagerie par résonance 
magnétique en séquence 
pondérée T2. Coupe axiale. 
Plusieurs formations nodu-laires 
mésentériques, laté-roaortiques 
et rétrocaves, de 
signal hétérogène, hypo-intense 
au centre et de si-gnal 
élevé en périphérie. 
16 Transit du grêle : grosse ulcération 
de l’iléon terminal qui est rétréci. Trajets 
fistuleux borgnes sur le bord mésentéri-que. 
Défaut d’expansion cæcale. 
7
33-010-A-30 Tuberculose abdominale Radiodiagnostic 
L’inflammation, la fibrose et l’épaississement pariétal peuvent 
réduire la lumière intestinale de manière étendue ou localisée. Les 
sténoses peuvent être uniques ou multiples et sont le plus souvent 
progressives et centrées. Typiquement, la sténose intéresse le 
segment prévalvulaire de l’iléon terminal. Elle est généralement 
courte et rigide, responsable d’une dilatation d’amont. 
Les rétractions surviennent soit spontanément, soit sous l’effet du 
traitement antituberculeux. Elles prédominent au niveau du cæcum 
et aboutissent à des raccourcissements et des déformations 
caractéristiques (fig 17) en « entonnoir » ou en « bourse » qui 
peuvent, dans les cas extrêmes, disparaître complètement. L’iléon se 
continue directement dans le côlon ascendant. 
La région iléocæcale est le siège électif des fistules qui peuvent être 
borgnes ou communiquer avec un organe de voisinage digestif ou 
extradigestif. Le trajet fistuleux est plus ou moins long, rectiligne, 
tortueux ou ramifié. 
Le principal diagnostic différentiel de la tuberculose iléocæcale se 
fait avec la maladie de Crohn. Il est impossible de séparer les deux 
affections sur les seules données du lavement baryté et/ou du transit 
du grêle. Le scanner semble un bon moyen diagnostique dans ces 
cas [40]. 
Au niveau des autres segments 
L’atteinte colique isolée est rare. Elle ne représente que de 2 à 9% 
des cas. Elle intéresse plus le côlon droit et transverse que le côlon 
gauche. La forme sténosante est la plus fréquente. Devant cet aspect 
et compte tenu de la fréquence élevée de l’atteinte néoplasique 
colique, c’est cette dernière qui est généralement évoquée. Le 
diagnostic de tuberculose reste une surprise anatomopathologique. 
L’atteinte gastrique se fait généralement à partir des ganglions 
périgastriques. Elle prédomine au niveau de la région antro-pylorique 
[25, 32]. Ceci s’explique par la richesse lymphatique à ce 
niveau. 
Les images d’ulcérations sont les plus fréquentes. Elles sont souvent 
interprétées comme malignes en raison de leur grande taille et de 
leur aspect. Certains signes peuvent aider dans l’orientation 
diagnostique : la relative conservation du péristaltisme gastrique, la 
variation des aspects et l’extension au duodénum. 
L’atteinte duodénale prédomine au niveau de D1. L’aspect peut être 
celui d’un ulcère banal ou bien d’une sténose pyloroduodénale avec 
dilatation gastrique. 
¦ Échographie 
Elle peut apprécier : 
– l’épaississement pariétal digestif qui est généralement modéré, 
inférieur à 2 cm, régulier, symétrique, hypoéchogène localisé ou 
multifocal. Il prédomine au niveau de la région iléocæcale. Il réalise, 
selon le plan de coupe, la classique image en « cible » ou en 
« sandwich » ; 
– la mobilité des anses qui est diminuée, voire absente ; 
l’agglutination des anses et leur accolement à la paroi abdominale 
antérieure ; 
– la dilatation des anses en amont d’une sténose : éventualité rare ; 
– la présence d’éventuelles complications telle qu’une collection 
abcédée ou une péritonite. 
¦ Tomodensitométrie 
Cet examen permet d’établir un bilan d’extension de la maladie. Il 
renseigne sur les anomalies pariétales digestives, apprécie l’état de 
l’environnement péridigestif et détecte d’éventuelles complications. 
– L’atteinte de la paroi digestive réalise un épaississement mural et 
circonférentiel symétrique et modéré rétrécissant la lumière en 
regard (fig 18). Il peut être étendu ou localisé, se rehaussant de façon 
hétérogène après injection de contraste endoveineux, réalisant un 
aspect en « cible » (fig 19) ou en « double halo » avec un anneau 
central hypodense entouré d’un anneau périphérique hyperdense. 
– L’atteinte mésentérique : l’extension à la graisse mésentérique est 
facilement reconnue en TDM par la perte de la transparence normale 
de la graisse qui devient dense. Il s’y associe souvent des 
adénopathies locorégionales. 
– Les signes d’engorgement vasculaire : au cours de la tuberculose 
péritonéale, il se produit des modifications vasculaires à type de 
congestion vasculaire bien démontrée par le scanner spiralé, et se 
traduisant par des dilatations vasculaires réalisant des bandes 
parallèles plus ou moins larges et rectilignes (fig 20). 
– Les fistules : celles-ci sont faciles à mettre en évidence si elles 
contiennent du produit de contraste ou de l’air (fig 21). Les fistules 
entérocutanées sont très bien explorées par les coupes TDM réalisées 
après fistulographie. 
– Les collections abcédées : ce sont les fistules qui sont généralement 
à l’origine de ces abcès. Leur localisation est variable : mésentérique, 
rétropéritonéale, pelvienne, musculaire ou pariétale. Elles se 
traduisent par des masses de densité liquidienne se rehaussant en 
« couronne » (fig 22) pouvant comporter parfois des clartés aériques. 
Le scanner permet le drainage percutané des abcès et le contrôle 
précis après traitement. 
17 Lavement baryté. Importante rétrac-tion 
cæcale avec rétrécissement régulier 
de l’iléon terminal prévalvulaire. 
18 Tomodensitométrie. Ré-trécissement 
pariétal modéré 
et régulier de la dernière 
anse iléale. 
19 Tomodensitométrie. Épaississement 
pariétal du cæcoascendant qui est rehaussé 
en « cible », et associé à des adénopathies 
locales. 
8
Radiodiagnostic Tuberculose abdominale 33-010-A-30 
Ces signes TDM ne sont pas spécifiques de la tuberculose. Ils 
peuvent également se rencontrer au cours de la maladie de Crohn. 
Certains éléments permettent cependant de pencher vers l’une ou 
l’autre affection. En faveur de la tuberculose on retient : 
– l’absence d’ulcérations profondes ; celles-ci témoignent du 
caractère transmural de l’atteinte inflammatoire observée 
généralement au cours du Crohn ; 
– le caractère modéré de l’infiltration de la graisse péricolique et 
mésentérique ; celle-ci est très importante au cours du Crohn, 
prenant parfois un aspect pseudotumoral refoulant les anses 
digestives à son contact ; 
– la fréquence moins élevée des fistules par comparaison avec le 
Crohn ; 
– le caractère nécrosé des adénopathies et leur taille généralement 
plus grande que celle observée au cours du Crohn. 
¦ IRM 
Elle a longtemps été d’un intérêt limité dans l’étude du tractus 
gastro-intestinal en raison notamment des artefacts de mouvement. 
L’apparition de séquences rapides permettant le raccourcissement 
du temps d’examen et l’obtention de coupes en apnée ainsi que 
l’utilisation de contraste ont été évaluées. L’injection d’air rétrograde 
dans le tube digestif apparaît convenable [13, 14]. Elle permet de 
diminuer le péristaltisme intestinal. 
La tuberculose intestinale est bien imagée en IRM, notamment sur 
les séquences pondérées en T2 avec saturation de graisse et injection 
de gadolinium. On peut ainsi évaluer l’étendue des lésions, 
l’épaississement pariétal, et apprécier l’intensité du rehaussement 
digestif qui dépend du degré inflammatoire [36]. 
L’IRM permet également d’analyser l’environnement péridigestif, de 
visualiser les fistules et de détecter les abcès. 
TUBERCULOSE HÉPATIQUE [2, 11, 16, 34, 37, 38, 41, 42, 49, 55] 
La tuberculose hépatique est la plus fréquente des granulomatoses 
hépatiques d’origine infectieuse. Elle peut être primitive, survenant 
de façon isolée en l’absence d’antécédents tuberculeux et sans autre 
atteinte associée décelable. Cette forme est rarissime même en pays 
d’endémie. Elle réalise souvent des aspects trompeurs 
pseudotumoraux. L’imagerie ne permet pas d’établir le diagnostic, 
par ailleurs délicat. Elle permet toutefois de guider les biopsies dont 
l’étude anatomopathologique peut seule fournir un diagnostic de 
certitude. 
La forme secondaire est plus fréquente. Elle accompagne une 
tuberculose généralisée ou localisée à un autre organe. Elle ne 
soulève que peu de problèmes de diagnostic. 
¦ Échographie 
La forme miliaire est généralement sans traduction échographique, 
tout au plus peut-on noter une accentuation de l’échogénicité 
hépatique. Dans certains cas cependant, on peut mettre en évidence 
des micronodules de taille inférieure à 2 mm, hypoéchogènes, 
parsemant le parenchyme hépatique et lui conférant un aspect 
« clouté » (fig 23). 
La forme macronodulaire appelée tuberculome réalise des lésions 
focales uniques ou multiples, d’échogénicité variable, le plus 
souvent hypoéchogène homogène, dont la taille varie généralement 
de 1 à 3 cm, et pouvant comporter parfois des calcifications. 
La forme abcédée ressemble à un abcès à pyogène ou parasitaire. 
Elle réalise une formation liquidienne contenant de faibles échos 
internes, et entourée d’une épaisse coque hyperéchogène [55]. 
¦ Tomodensitométrie 
La miliaire tuberculeuse peut se traduire parfois sous forme 
d’hypodensités punctiformes ne se rehaussant pas après injection 
de contraste endoveineux (fig 24). 
L’aspect TDM du tuberculome hépatique est variable et non 
spécifique. Il apparaît comme une lésion circonscrite isolée ou non, 
généralement hypodense, se rehaussant modérément en périphérie. 
20 Tomodensitométrie. 
Épaississement pariétal de 
l’iléon terminal associé à 
une dilatation vasculaire 
sous forme de bandes paral-lèles 
et rectilignes : conges-tion 
vasculaire. 
21 Tomodensitométrie. 
Collection abcédée au con-tact 
du cæcoascendant avec 
traînée dense au sein de la 
graisse et des muscles 
s’étendant à la peau et com-portant 
des images aéri-ques. 
Noter l’abcès des par-ties 
molles postérieures 
droites. 
22 Tomodensitométrie. 
Épaississement pariétal 
de la jonction iléocæcale re-haussée 
par le contraste vei-neux, 
associé à une collec-tion 
abcédée péridigestive 
se rehaussant en périphérie. 
23 Échographie. Foie hété-rogène 
siège de micronodu-les 
hypoéchogènes et d’une 
petite calcification intrapa-renchymateuse. 
24 Tomodensitométrie. 
Miliaire tuberculeuse : mi-cronodules 
hypodenses du 
foie associés à des adénopa-thies 
en « cible » du hile hé-patique. 
9
33-010-A-30 Tuberculose abdominale Radiodiagnostic 
Il peut être également hyperdense, homogène ou hétérogène, avec 
ou sans rehaussement, pouvant comporter parfois des calcifi-cations 
[11, 55] (fig 25). 
La variabilité des aspects scanographiques reflète les différentes 
étapes de l’évolution du tuberculome, allant du tissu granulomateux 
avec ou sans nécrose caséeuse à la calcification et à la fibrose dans la 
phase tardive [34]. 
¦ IRM 
Cet examen est capable de montrer les différences histologiques 
entre le centre des lésions et leur périphérie [35] ; ainsi, il a l’avantage 
par rapport à la TDM de séparer la nécrose caséeuse centrale des 
tissus granulomateux périphériques sans utilisation de contraste 
veineux. 
L’aspect IRM des lésions hépatiques tuberculeuses est variable et 
change au cours de l’évolution de la maladie [35] ; Ainsi, les lésions 
peuvent être en hyposignal en T1 et T2 par rapport au parenchyme 
hépatique sain, en hyposignal T1 et en isosignal T2 [43], en hyposignal 
T1 et hypersignal T2 [35], et enfin en hypersignal T1 et T2, avec ou 
sans anneau périphérique. Celui-ci apparaît en hyposignal sur toutes 
les séquences, prenant parfois un aspect concentrique, se rehaussant 
ou non après injection de contraste paramagnétique. 
Comme pour les adénopathies, l’atteinte tuberculeuse hépatique la 
plus évocatrice semble celle associant une lésion hyperintense en 
périphérie, de moindre intensité au centre sur les séquences 
pondérées T2 (fig 26), et qui se rehausse en périphérie après injection 
de contraste endoveineux (fig 27). 
Les données de l’échographie, de la TDM et de l’IRM ne sont pas 
spécifiques et peuvent faire évoquer un abcès hépatique à pyogène 
ou amibien, des métastases, un carcinome hépatocellulaire et 
d’autres tumeurs malignes ou bénignes nécrosées. Il existe 
cependant certaines particularités en faveur du tuberculome, telles 
que l’existence d’une nécrose au sein d’une masse de petit volume, 
fait relativement rare au cours des processus tumoraux, et la 
présence d’adénopathies médiastinales ou abdominales avec le 
caractéristique centre nécrosé. 
En cas de persistance de doute diagnostique, la ponction-biopsie 
hépatique transpariétale à l’aiguille fine écho- ou scanoguidée 
s’impose, évitant le recours à une laparotomie intempestive. 
TUBERCULOSE VÉSICULAIRE [5, 25] 
Quelques rares cas de tuberculose vésiculaire pseudotumorale ont 
été rapportés dans la littérature, se manifestant par un 
épaississement pariétal, des cloisons épaisses et des adénopathies 
régionales, et dont le diagnostic n’était réalisé qu’à l’étude 
anatomopathologique. 
TUBERCULOSE SPLÉNIQUE [18, 23, 31, 32, 58, 60] 
L’atteinte splénique est fréquente et s’observe souvent au cours des 
miliaires tuberculeuses multiviscérales, mais elle est en général 
cliniquement latente. 
L’atteinte primitive est rare et soulève de grandes difficultés 
diagnostiques, notamment avec les processus tumoraux. En fait, le 
BK ne se localise jamais en premier lieu sur la rate ; la primo-infection 
est généralement ganglionnaire, thoracique ou abdominale, 
et c’est à partir de ces localisations initiales (complexe primaire) que 
le germe va regagner la voie sanguine ou lymphatique pour 
atteindre entre autres la rate. La tuberculose splénique est donc une 
manifestation secondaire de la tuberculose, mais elle apparaît 
primitive en raison du silence clinique qui entoure le complexe 
primaire et la primo-infection. 
L’origine de la tuberculose splénique est hématogène. La voie 
lymphatique reste peu probable, car pour concevoir cette 
propagation lymphatique, il faudrait admettre l’envahissement à 
contre-courant : on sait en fait que le cours de la lymphe va de la 
rate aux ganglions spléniques et pancréatiques. 
¦ Échographie 
La forme miliaire est rarement diagnostiquée au stade précoce. Elle 
n’est découverte parfois qu’au stade séquellaire sous forme de 
micronodules calcifiés, volontiers associés à des calcifications 
hépatiques et ganglionnaires (fig 28). Le plus souvent, le seul signe 
d’atteinte est une splénomégalie homogène. 
La forme macronodulaire réalise un aspect pseudotumoral sous 
forme de lésions focales d’échogénicité variable, le plus souvent 
hypoéchogènes sans renforcement postérieur (fig 29). 
25 Tomodensitométrie. 
Tuberculome hépatique : le 
parenchyme hépatique est 
le siège d’une lésion focale 
hypodense comportant des 
microcalcifications. 
26 Imagerie par résonance 
magnétique en séquence 
pondérée T2. Coupe axiale. 
Présence de plusieurs lé-sions 
nodulaires infracenti-métriques 
hyperintenses en 
périphérie et en hyposignal 
au centre : miliaire. 
27 Imagerie par résonance 
magnétique en séquence 
pondérée T1 après injection 
de gadolinium. Rehausse-ment 
annulaire de plu-sieurs 
lésions hépatiques 
infracentimétriques prédo-minant 
au niveau du foie 
droit. 
28 Échographie. Le paren-chyme 
splénique est le siège 
de plusieurs images hyperé-chogènes 
correspondant à 
des séquelles calcifiées de 
tuberculose splénique. 
10
Radiodiagnostic Tuberculose abdominale 33-010-A-30 
¦ Tomodensitométrie 
Le rôle de la TDM dans l’orientation étiologique est modeste. En 
effet, les aspects lésionnels sont sans spécificité. C’est par la 
confrontation avec les signes cliniques et biologiques et la 
découverte d’autres foyers tuberculeux que le diagnostic peut être 
évoqué. 
La miliaire se traduit rarement par un aspect piqueté hypodense du 
parenchyme splénique (fig 30). 
Les tuberculomes se présentent sous forme de lésions circonscrites 
pouvant atteindre plusieurs centimètres, hypodenses par rapport au 
parenchyme splénique sain (fig 31), faiblement rehaussés, 
comportant parfois une couronne périphérique hypercaptante [18]. 
À un stade avancé ou à l’état cicatriciel, les lésions se calcifient, 
réalisant des granulomes souvent multiples (fig 32). 
En échographie comme en TDM, il faut rechercher systémati-quement 
d’autres sites pathologiques associés, notamment 
hépatiques, car l’atteinte hépatosplénique est quasi constante, même 
si elle n’est pas toujours démontrée en imagerie. 
¦ IRM 
Les anomalies lésionnelles de la tuberculose splénique sont variables 
en IRM ; il nous semble cependant que l’aspect le plus évocateur 
(fig 33) est celui déjà décrit au niveau du foie sur les séquences 
pondérées en T2. 
TUBERCULOSE PANCRÉATIQUE [9, 15, 20, 21, 28, 32, 46, 57] 
La tuberculose pancréatique est rare, avec moins de 5 % de cas 
rapportés dans les séries autopsiques. Elle fait suite soit à une 
inoculation hématogène, soit à une extension par contiguïté à partir 
d’adénopathies avoisinantes. Elle est exceptionnellement primitive, 
de diagnostic dans ce cas purement histologique. Le plus souvent, 
elle est secondaire à une miliaire tuberculeuse, évoquée alors devant 
l’association d’autres anomalies digestives, péritonéales et 
hépatospléniques. 
Le tableau clinique n’est pas spécifique. Le bilan biologique peut 
révéler une augmentation des concentrations sériques de l’insuline 
et du glucagon, une intolérance au glucose, une hyperamylasémie 
et une cholestase [9, 21]. 
Le bilan échoscanographique montre un certain nombre de signes 
non spécifiques plus ou moins associés : 
– une tuméfaction du pancréas homogène ou hétérogène ; 
– des lésions focales hypoatténuantes le plus souvent céphaliques ; 
– une masse tissulaire parfois assez volumineuse pouvant infiltrer 
la graisse péripancréatique ; 
– une masse kystique à contenu finement échogène. 
Ces anomalies pancréatiques peuvent s’associer à une thrombose de 
la veine splénique témoignant de la longue évolutivité et de la 
chronicité de l’affection [57], un engainement et/ou une compression 
du tronc coeliaque et de l’artère mésentérique supérieure, une 
compression du bas cholédoque avec dilatation modérée d’amont, 
et des adénopathies péripancréatiques. 
Devant l’absence de contexte clinicoradiologique évocateur d’une 
tuberculose, les anomalies suscitées évoquent presque toujours une 
tumeur maligne pancréatique, entraînant dans ce cas une 
laparotomie et parfois même une pancréatectomie dont seule l’étude 
histobactériologique révèle le caractère tuberculeux. Ces difficultés 
diagnostiques sont retrouvées dans la quasi-totalité des cas de 
tuberculose pancréatique rapportés dans la littérature, ce qui 
démontre la nécessité d’y penser devant toute lésion pancréatique 
afin d’entreprendre les investigations adéquates qui évitent une 
chirurgie intempestive. 
Enfin, il ne faut pas méconnaître, chez un tuberculeux avéré 
présentant des anomalies pancréatiques, la possibilité d’une 
29 Échographie. Rate hé-térogène 
avec macronodule 
hypoéchogène de 18 mm 
de diamètre : tuberculome. 
30 Tomodensitométrie. 
Miliaire splénique : la rate 
est parsemée de plusieurs 
lésions micronodulaires hy-podenses. 
31 Tomodensitométrie. Lésions macro-nodulaires 
« truffant » le parenchyme 
splénique : tuberculomes. 
32 Tomodensitométrie. 
Séquelles calcifiées de tuber-culose 
splénique et gan-glionnaire. 
33 Imagerie par résonance 
magnétique en séquence 
pondérée en T2. Coupe 
axiale. Lésions spléniques 
multiples de taille variable, 
en hypersignal périphérique 
et en hyposignal central : 
aspect en « cible ». 
11
33-010-A-30 Tuberculose abdominale Radiodiagnostic 
pancréatite concomitante ou d’une réaction allergique toxique du 
pancréas aux antituberculeux, comme déjà décrit dans certains 
cas [60]. 
Conclusion 
Le diagnostic de tuberculose abdominale est toujours difficile à 
établir car elle simule de nombreuses pathologies. Les données de 
l’imagerie ne sont pas spécifiques mais leur corrélation aux données 
cliniques, biologiques et épidémiologiques oriente fortement le 
diagnostic. 
Le scanner se révèle l’examen de choix pour une évaluation réelle de 
l’extension de la maladie. Les opacifications digestives conventionnelles 
gardent leur indication dans les atteintes intestinales. Les remarquables 
avancées de l’IRM en font une technique d’avenir tant pour le 
diagnostic que pour l’évaluation de l’acuité lésionnelle. 
Références 
[1] Aboulabdeh A, Clemencet C, Le Lorier B, Ploussard JP, 
Thibaud D. La tuberculose péritonéale de l’enfant. À 
propos de deux observations. Revue de la littérature. Ann 
Pédiatr 1995 ; 42 : 41-46 
[2] AmarisJ,KardacheM,Soyer P, Lalande F, BoudiafM,Scher-rer 
A et al. Aspects radiologiques du tuberculome hépati-que. 
Gastroentérol Clin Biol 1997 ; 21 : 888-892 
[3] Bailly F, Cotte L, Trepo C. Hépatites bactériennes. Encycl 
Méd Chir (Éditions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, 
Paris), Hépatologie, 7-015-C-10, 1999 : 1-5 
[4] Belaiche J, Guez C, Marie C. Tuberculose ganglionnaire 
abdominale : intérêt diagnostique de l’échographie et de 
la tomodensitométrie. Gastroentérol Clin Biol 1986 ; 10 : 
681-685 
[5] Ben RJ, Young T, Lee HS. Hepatobiliary tuberculosis pre-senting 
as a gall bladder tumor.Scand J Infect Dis1995;27 : 
415-417 
[6] Bernard E, Pelissier E, Birtwisle Y, Rey JF, Dellemonica P. 
Tuberculose hépatique àformepseudotumorale : à propos 
d’une observation. Ann Gastroentérol Hépatol 1985 ; 21 : 
135-136 
[7] Berthet B, Moutardier V, Stein A, Raoult D, Le Treut YP, 
Assadourian R. Forme tumorale hépatique des affections 
bactériennes. Considérations diagnostiques et thérapeuti-ques 
à propos de 3 cas. J Chir 1994 ; 131 : 291-295 
[8] Boccaccini H, Claudon M, Blum A, Regent D. Imagerie des 
lésions infectieuses et parasitaires du foie. Encycl Méd Chir 
(Éditions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris), 
Radiodiagnostic-Appareil digestif, 33-515-A-30, 1993 : 
1-23 
[9] Brusko G, Melvin WS, Fromkes JJ, Ellison ES. Pancreatic 
tuberculosis. Am Surg 1995 ; 61 : 513-515 
[10] Carbonnelle B, Carpentier E. Diagnostic bactériologique 
de la tuberculose : hiérarchisation actuelle. RevMédInterne 
1995 ; 16 : 33-34 
[11] Ceccanti JP, Chauvin G, Lepeu G, Banon F, Raymond-Gelle 
MC,Seznec A. La forme pseudotumorale de la tuberculose 
hépatique : à propos d’une observation. Ann Chir 1985 ; 
39 : 326-329 
[12] Charlotte F. Granulomatoses hépatiques. Encycl Méd Chir 
(Éditions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris), 
Hépatologie, 7-041-G-10, 1997 : 1-3 
[13] Chou CK, Liu GC, Chen LT, Jaw TS. Retrograde air insuffla-tion 
in MRI: a technical note. Abdom Imaging 1993 ; 18 : 
211-214 
[14] Chou CK, Liu GC, Yang CW, Chen LT, Sheu RS, Jaw TS. 
Abdominal MR imaging following antegrade air introduc-tion 
into the intestinal loops. Abdom Imaging 1993 ; 18 : 
205-210 
[15] Coelho JC, Wiederkehr JC, Parolin MB, Balbi E, Nassif AE. 
Isolated tuberculosis of the pancreas after orthotopic liver 
transplantation.Liver Transplant Surg 1999 ; 5 : 153-155 
[16] Dafiri R, Zakari S, Iraqui G, Bouzekri M, Imani F. Apport de 
l’échographie dans la tuberculose des viscères pleins de 
l’abdomen. J Radiol 1990 ; 71 : 73-79 
[17] Dautzenberg B. Les aspects hépato-gastroentérologiques 
de la tuberculose en1993. Gastroentérol Clin Biol1993;17: 
623-625 
[18] Denizet D, Fournier L, Vernouillet S. Exploration par l’ima-gerie 
de la rate normale et pathologique. Encycl Méd Chir 
(Éditions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris), 
Radiodiagnostic-Appareil digestif, 33-605-A-10, 1990 : 
1-22 
[19] Dustin P.Leçonsd’anatomiepathologique générale. Paris : 
édition presse Académique Européenne, 1969 : 
395-412 
[20] Fernandez De Castillo C, Gonzalez-Ojeda A, Reyes E, 
Quirozz-Ferrari F, Uribe M, Robles-Diaz G. Tuberculosis of 
the pancreas. Pancreas 1990 ; 5 : 693-696 
[21] FischerG,Spengler U,NeubrandM,SauerbruchT. Isolated 
tuberculosis of the pancreas masquerading as a pancreatis 
mass.Am J Gastroenterol 1995 ; 90 : 2227-2230 
[22] Gastli H, Hassine W, Abdesselem K, Gharbi HA. Aspects 
échographiques de la tuberculose péritonéale : à propos 
de 14 cas. J Radiol 1983 ; 64 : 325-329 
[23] Gastli M, Zouiten F, Haouet S et al. Tuberculose splénique : 
à propos de deux cas. Sem Hôp Paris 1993 ; 69 : 1344-1346 
[24] Grosset J. Diagnostic bactériologique de la tuberculose. 
Rev Prat 1996 . 46 : 1337-1343 
[25] Gulaty MS, Sarma D, Paul SB. CT Appearances in abdomi-nal 
tuberculosis. A pictorial essay. Clin Imaging 1999 ; 23 : 
51-59 
[26] Ha HK, Jung JI, Lee MS, Choi BG, Lee MG, Kim YH et al. CT 
differentiation of tuberculous peritonitis and peritoneal 
carcinomatosis. AJR Am J Roentgenol 1996 ; 167 : 743-748 
[27] Hamid M, Willemin B. Forme aiguë de la tuberculose péri-tonéale. 
Diagnostic différentiel avec un abdomen aigu. 
Ann Gastroentérol Hépatol 1996 ; 32 : 163-166 
[28] Hashimoto M, Koyama H, Noie T, Shibayama K, Kitamura 
N. Abdominal tuberculoma mimicking a pancreatic neo-plasm: 
report of a case. Surg Today 1995 ; 25 : 365-368 
[29] Hegenbarg R, Sin K. Tuberculosis of the pancreatic region-sonographic 
and CT finding.Aktuel Radiol 1993 ; 3 : 65-67 
[30] Hoeffel C, Legmann P, Oudjit A, Benkanoun S, Fayet P, 
Hazebroucq V et al. Imagerie du tube digestif. Intérêt dia-gnostique. 
Encycl Méd Chir (Éditions Scientifiques et Médi-cales 
Elsevier SAS, Paris), Gastroentérologie, 9-011-B-20, 
1996 : 1-12 
[31] Imani F, Dafiri R. Tuberculose abdominale. Encycl Méd Chir 
(Éditions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris), 
Radiodiagnostic-Appareil digestif, 33-010-A-30, 1990 : 
1-11 
[32] Jadvar H, Mindelzun RE, OlcottEW,Levitt DB. Still the great 
mimicker: abdominal tuberculosis. AJR Am J Roentgenol 
1997 ; 168 : 1455-1460 
[33] Jain R, Sawhney S, Bhargava DK, Berry M. Diagnosis of 
abdominal tuberculosis: sonographic findings in patients 
with early disease. AJR Am J Roentgenol 1995 ; 165 : 
1391-1395 
[34] Kawamori Y, Matsui O, Kitagawa K, Kadoya M, Takashima 
T,YamahanaT. Macronodular tuberculoma of the liver:CT 
andMRfindings. AJRAmJ Roentgenol 1992 ; 158 : 311-313 
[35] Kehila M, Allegue M, Jemni L et al. Tuberculose polyviscé-rale 
infra-clinique.Diagnosticéchographique.MédChirDig 
1985 ; 14 : 665-666 
[36] Kettriz V, Isaac K, Warshauuer DM, Semelka RC. Crohn’s 
disease: pilot study comparing MRI of the abdomen with 
clinical evaluation. J Clin Gastroenterol 1994 ; 19 : 31-35 
[37] Lahmek P, Amiot X, Bougdhene F, Cadranel J, Bodin F, 
Grange JD. Tuberculose hépatique à forme pseudo-tumorale 
chez un malade immunocompétent. Aspect cli-nique 
et radiologique. Gastroentérol Clin Biol 1996 ; 20 : 
913-914 
[38] Larvol L,DamadeR,MonierA,LevecqH.Tuberculosehépa-tique 
simulant un abcès à pyogènes. Gastroentérol Clin Biol 
1995 ; 19 : 548-549 
[39] Lundstedt C, Nyman R, Brismar J, Hugosson C, Kagevi I. 
Imaging of tuberculosis. Abdominal manifestations in 112 
patients. Acta Radiol 1996 ; 37 : 489-495 
[40] Makanjuola D. Is it Crohn’s disease or intestinal tuberculo-sis? 
CT analysis. Eur J Radiol 1998 ; 28 : 55-61 
[41] Mercusot B, Arrive L, Rotenberg L, Bouras T,DeSigalony JP, 
Hannoun L et al. Imaging of hepatic tuberculoma.J Radiol 
1995 ; 76 : 277-279 
[42] Moskovic E. Macronodular hepatic tuberculosis in a child: 
computedtomographicappearances.Br J Radiol1990;63: 
656-658 
[43] Nakano H, Jaramillo E, Watanabe M, Miyachi I, Takahama 
K, Itoh M. Intestinal tuberculosis: findings on double-contrast 
barium enema. Gastrointest Radiol 1992 ; 17 : 
108-114 
[44] Naouri A, Tissot E. Pseudotumeur pancréatique par adéno-pathie 
tuberculeuse rétro-duodéno-pancréatique isolée : à 
propos d’un cas. Ann Chir 1990 ; 44 : 480-483 
[45] Outwater E, Schielder ML. Pelvic fistulas, findings on MR 
images. AJR Am J Roentgenol 1993 ; 160 : 327-330 
[46] Pombo F, Diaz Candamio MJ, Rodriguez E, Pombo S. Pan-creatic 
tuberculosis:CTfinding.AbdomImaging1998;23: 
394-397 
[47] Portielje JE, Van der Welf SD, Mutsaers JA, Lohle PN, Puy-laert 
JB. Echographic recognition of tuberculous peritoni-tis. 
Ned Tijdschr Geneeskd 1997 ; 141 : 89-93 
[48] Rao PM, Rhea JT, Novelline RA. CT diagnosis of mesenteric 
adenitis.Radiology 1997 ; 202 : 145-149 
[49] Reed DH, Nash AF, Valabhji P. Radiological diagnosis and 
management of a solitary tuberculous hepatic abscess. Br J 
Radiol 1990 ; 63 : 902-904 
[50] Regent D, Rodde A, Braun M, Stines J, Claudon M, Bresson 
A. Imagerie du péritoine normal et pathologique. Encycl 
Méd Chir (Éditions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, 
Paris), Radiodiagnostic-Appareil digestif, 33-482-A-10, 
1989 : 1-34 
[51] Rodriguez E, Pombo F. Peritoneal tuberculosis versus peri-toneal 
carcinomatosis: distinction based on CT finding. J 
Comput Assist Tomogr 1996 ; 20 : 269-272 
[52] Rose C, Auxenfants E, Noël MP, Mahieu M, Demory JL, 
Croxo C et al. Tuberculose, infection à mycobactéries et 
leucémie à tricholeucocytes. Presse Méd 1997 ; 26 : 
110-114 
[53] Roujeau J, Chelloul N. Abrégé d’anatomie pathologique 
générale,Genève : édition Sandoz, 1968 : 112-129 
[54] Scott EM, Freeman AH. Prominent omental and mesen-teric 
vasculatore in inflammatory bowel disease shown by 
computed tomography. Eur J Radiol 1991 ; 22 : 104-106 
[55] Seve P, Boibieux A, Biron F, Bouhour D, Rode A, Bancel B 
et al . Tuberculose hépatique : un cas à forme pseudo-tumorale. 
Ann Méd Interne 1998 ; 149 : 386-388 
[56] Szapiro D, Boverie J, Dondelinger RF, Brisbois D. Imagerie 
de la rate. Feuillets Radiol 1996 ; 36 : 163-184 
[57] Takhtani D, Gupta S, Suman K, Kakkar N, Challa S, Wig JD 
et al. Radiology of pancreatic tuberculosis: a report of three 
cases. Am J Gastroenterol 1996 ; 91 : 1832-1834 
[58] VeilN.Diagnosticdessplénomégalies. EncyclMédChir (Édi-tions 
Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris), 
Hématologie-infections, 2-170, 1990 : 1-7 
[59] Verger P, Blais J, Garnier PP,Haffaf Y, Collignon B, Riviere JP. 
Tuberculose du hile hépatique découverte lors d’une lapa-rotomie 
pour une sténose postopératoire du cholédoque. 
Gastroentérol Clin Biol 1998 ; 22 : 1110-1111 
[60] Wong MK, Ng SE. Computed tomographic findings of 
abdominal tuberculosis: report of five cases. Ann Acad Med 
1993 ; 22 : 802-806 
[61] Zghal Trigui Y, Ben Jemaa M, Trigui B et al. Tuberculose 
splénique. Sem Hôp Paris1998 ; 74 : 1258-1260 
[62] Zoppardo P, Frouge C, Vignaux O et al. Tomodensitomé-trie 
du péritoine normal et pathologique. Feuillets Radiol 
1993 ; 33 : 415-433 
12

Más contenido relacionado

La actualidad más candente

Syndrome de Budd-Chiari (diagnostic, traitement)
Syndrome de Budd-Chiari (diagnostic, traitement)Syndrome de Budd-Chiari (diagnostic, traitement)
Syndrome de Budd-Chiari (diagnostic, traitement)Claude EUGENE
 
ANOMALIES DU BILAN HEPATIQUE Conduite à tenir
ANOMALIES DU BILAN HEPATIQUE Conduite à tenirANOMALIES DU BILAN HEPATIQUE Conduite à tenir
ANOMALIES DU BILAN HEPATIQUE Conduite à tenirClaude EUGENE
 
Conduite à tenir devant une masse focale hépatique
Conduite à tenir devant une masse focale hépatiqueConduite à tenir devant une masse focale hépatique
Conduite à tenir devant une masse focale hépatiqueimma-dr
 
Angiocholite aiguë
Angiocholite aiguë Angiocholite aiguë
Angiocholite aiguë CHU Tlemcen
 
iNFLAMMATION DES VOIES BILIAIRES (CBP, CSP)
iNFLAMMATION DES VOIES BILIAIRES (CBP, CSP)iNFLAMMATION DES VOIES BILIAIRES (CBP, CSP)
iNFLAMMATION DES VOIES BILIAIRES (CBP, CSP)Claude EUGENE
 
Cholangiocarcinome 2022.pdf
Cholangiocarcinome 2022.pdfCholangiocarcinome 2022.pdf
Cholangiocarcinome 2022.pdfClaude EUGENE
 
Cours GynéCo Ifsi NîMes
Cours GynéCo Ifsi NîMesCours GynéCo Ifsi NîMes
Cours GynéCo Ifsi NîMesguest1454d2
 
appendicite aiguë
appendicite aiguëappendicite aiguë
appendicite aiguëdrchamadi
 
CHOLESTASE Conduite à tenir
CHOLESTASE Conduite à tenirCHOLESTASE Conduite à tenir
CHOLESTASE Conduite à tenirClaude EUGENE
 
Approche diagnostique des tumeurs osseuses
Approche diagnostique des tumeurs osseusesApproche diagnostique des tumeurs osseuses
Approche diagnostique des tumeurs osseusesimma-dr
 
Comment rédiger une observation médicale ++++
Comment rédiger une observation médicale ++++Comment rédiger une observation médicale ++++
Comment rédiger une observation médicale ++++Basset azd
 
Abdomen sans préparation
Abdomen sans préparationAbdomen sans préparation
Abdomen sans préparationimma-dr
 
HYPERTENSION PORTALE NON CIRRHOTIQUE
HYPERTENSION PORTALE NON CIRRHOTIQUEHYPERTENSION PORTALE NON CIRRHOTIQUE
HYPERTENSION PORTALE NON CIRRHOTIQUEClaude EUGENE
 
Cat devant une hémorragie digestive haute
Cat devant une hémorragie digestive hauteCat devant une hémorragie digestive haute
Cat devant une hémorragie digestive hauteNisrine Bouji
 

La actualidad más candente (20)

Syndrome de Budd-Chiari (diagnostic, traitement)
Syndrome de Budd-Chiari (diagnostic, traitement)Syndrome de Budd-Chiari (diagnostic, traitement)
Syndrome de Budd-Chiari (diagnostic, traitement)
 
ANOMALIES DU BILAN HEPATIQUE Conduite à tenir
ANOMALIES DU BILAN HEPATIQUE Conduite à tenirANOMALIES DU BILAN HEPATIQUE Conduite à tenir
ANOMALIES DU BILAN HEPATIQUE Conduite à tenir
 
Conduite à tenir devant une masse focale hépatique
Conduite à tenir devant une masse focale hépatiqueConduite à tenir devant une masse focale hépatique
Conduite à tenir devant une masse focale hépatique
 
Angiocholite aiguë
Angiocholite aiguë Angiocholite aiguë
Angiocholite aiguë
 
Angiomes hépatiques
Angiomes hépatiquesAngiomes hépatiques
Angiomes hépatiques
 
iNFLAMMATION DES VOIES BILIAIRES (CBP, CSP)
iNFLAMMATION DES VOIES BILIAIRES (CBP, CSP)iNFLAMMATION DES VOIES BILIAIRES (CBP, CSP)
iNFLAMMATION DES VOIES BILIAIRES (CBP, CSP)
 
Cholangiocarcinome 2022.pdf
Cholangiocarcinome 2022.pdfCholangiocarcinome 2022.pdf
Cholangiocarcinome 2022.pdf
 
Cours GynéCo Ifsi NîMes
Cours GynéCo Ifsi NîMesCours GynéCo Ifsi NîMes
Cours GynéCo Ifsi NîMes
 
appendicite aiguë
appendicite aiguëappendicite aiguë
appendicite aiguë
 
Foie cardiaque
Foie cardiaqueFoie cardiaque
Foie cardiaque
 
CHOLESTASE Conduite à tenir
CHOLESTASE Conduite à tenirCHOLESTASE Conduite à tenir
CHOLESTASE Conduite à tenir
 
Approche diagnostique des tumeurs osseuses
Approche diagnostique des tumeurs osseusesApproche diagnostique des tumeurs osseuses
Approche diagnostique des tumeurs osseuses
 
Comment rédiger une observation médicale ++++
Comment rédiger une observation médicale ++++Comment rédiger une observation médicale ++++
Comment rédiger une observation médicale ++++
 
Le kyste hydatique du poumon
Le kyste hydatique du poumonLe kyste hydatique du poumon
Le kyste hydatique du poumon
 
Kyste hydatique du foie
Kyste hydatique du foieKyste hydatique du foie
Kyste hydatique du foie
 
Abdomen sans préparation
Abdomen sans préparationAbdomen sans préparation
Abdomen sans préparation
 
HYPERTENSION PORTALE NON CIRRHOTIQUE
HYPERTENSION PORTALE NON CIRRHOTIQUEHYPERTENSION PORTALE NON CIRRHOTIQUE
HYPERTENSION PORTALE NON CIRRHOTIQUE
 
Icteres
IcteresIcteres
Icteres
 
Cat devant une hémorragie digestive haute
Cat devant une hémorragie digestive hauteCat devant une hémorragie digestive haute
Cat devant une hémorragie digestive haute
 
Tumeurs kystiques du pancréas : Comment orienter le dignostic en imagerie?
Tumeurs kystiques du pancréas : Comment orienter le dignostic en imagerie?Tumeurs kystiques du pancréas : Comment orienter le dignostic en imagerie?
Tumeurs kystiques du pancréas : Comment orienter le dignostic en imagerie?
 

Similar a Tuberculose abdominale

PANNICULITE MESENTERIQUE
PANNICULITE MESENTERIQUEPANNICULITE MESENTERIQUE
PANNICULITE MESENTERIQUE170682
 
Duplications coliques
Duplications coliquesDuplications coliques
Duplications coliquesimma-dr
 
Aspects radiologiques de l'atteinte du tube digestif au cour
Aspects radiologiques de l'atteinte du tube digestif au courAspects radiologiques de l'atteinte du tube digestif au cour
Aspects radiologiques de l'atteinte du tube digestif au courimma-dr
 
Tumeurs et pseudotumeurs de l’œsophage
Tumeurs et pseudotumeurs de l’œsophageTumeurs et pseudotumeurs de l’œsophage
Tumeurs et pseudotumeurs de l’œsophageimma-dr
 
Gastro Oncologie
Gastro OncologieGastro Oncologie
Gastro OncologieMede Space
 
Tumeurs hépatiques malignes primitives cholangiocarcinome
Tumeurs hépatiques malignes primitives   cholangiocarcinome Tumeurs hépatiques malignes primitives   cholangiocarcinome
Tumeurs hépatiques malignes primitives cholangiocarcinome imma-dr
 
Tumeurs hépatiques malignes primitives tumeurs primitives
Tumeurs hépatiques malignes primitives   tumeurs primitives Tumeurs hépatiques malignes primitives   tumeurs primitives
Tumeurs hépatiques malignes primitives tumeurs primitives imma-dr
 
cancer de l_oesophage 2.pptx cours a minima
cancer  de l_oesophage 2.pptx cours a minimacancer  de l_oesophage 2.pptx cours a minima
cancer de l_oesophage 2.pptx cours a minimamadiassakonate1
 
SIN_SARGATA_ISS,_PÉRITONITE_GÉNÉRALISÉE_APPENDICULAIRE,_GOOD.pdf
SIN_SARGATA_ISS,_PÉRITONITE_GÉNÉRALISÉE_APPENDICULAIRE,_GOOD.pdfSIN_SARGATA_ISS,_PÉRITONITE_GÉNÉRALISÉE_APPENDICULAIRE,_GOOD.pdf
SIN_SARGATA_ISS,_PÉRITONITE_GÉNÉRALISÉE_APPENDICULAIRE,_GOOD.pdfSargata SIN
 
Tumeurs endocrines du pancréas
Tumeurs endocrines du pancréasTumeurs endocrines du pancréas
Tumeurs endocrines du pancréasimma-dr
 
inflamatory bowel disease endoscopy
inflamatory bowel disease  endoscopyinflamatory bowel disease  endoscopy
inflamatory bowel disease endoscopymerdaci dhia elhak
 
Principes chirurgie mici endométriose - troubles fonctionnels pelvipérinéaux
Principes chirurgie mici   endométriose - troubles fonctionnels pelvipérinéauxPrincipes chirurgie mici   endométriose - troubles fonctionnels pelvipérinéaux
Principes chirurgie mici endométriose - troubles fonctionnels pelvipérinéauxAntoine Thicoïpé
 
Maladie coeliaque, une maladie caméléon à large spectre clinique
Maladie coeliaque, une maladie caméléon à large spectre cliniqueMaladie coeliaque, une maladie caméléon à large spectre clinique
Maladie coeliaque, une maladie caméléon à large spectre cliniqueKhadija Moussayer
 
Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant
Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfantTumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant
Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfantimma-dr
 
Conduite a tenir devant une cellulite péri maxillaire
Conduite a tenir devant une cellulite péri maxillaireConduite a tenir devant une cellulite péri maxillaire
Conduite a tenir devant une cellulite péri maxillairemohammed sadek
 
Gastro Oncologie
Gastro OncologieGastro Oncologie
Gastro OncologieMede Space
 

Similar a Tuberculose abdominale (20)

PANNICULITE MESENTERIQUE
PANNICULITE MESENTERIQUEPANNICULITE MESENTERIQUE
PANNICULITE MESENTERIQUE
 
Duplications coliques
Duplications coliquesDuplications coliques
Duplications coliques
 
Aspects radiologiques de l'atteinte du tube digestif au cour
Aspects radiologiques de l'atteinte du tube digestif au courAspects radiologiques de l'atteinte du tube digestif au cour
Aspects radiologiques de l'atteinte du tube digestif au cour
 
Tumeurs et pseudotumeurs de l’œsophage
Tumeurs et pseudotumeurs de l’œsophageTumeurs et pseudotumeurs de l’œsophage
Tumeurs et pseudotumeurs de l’œsophage
 
Cancer gastrique
Cancer gastriqueCancer gastrique
Cancer gastrique
 
Gastro Oncologie
Gastro OncologieGastro Oncologie
Gastro Oncologie
 
Tumeurs hépatiques malignes primitives cholangiocarcinome
Tumeurs hépatiques malignes primitives   cholangiocarcinome Tumeurs hépatiques malignes primitives   cholangiocarcinome
Tumeurs hépatiques malignes primitives cholangiocarcinome
 
Tumeurs hépatiques malignes primitives tumeurs primitives
Tumeurs hépatiques malignes primitives   tumeurs primitives Tumeurs hépatiques malignes primitives   tumeurs primitives
Tumeurs hépatiques malignes primitives tumeurs primitives
 
cancer de l_oesophage 2.pptx cours a minima
cancer  de l_oesophage 2.pptx cours a minimacancer  de l_oesophage 2.pptx cours a minima
cancer de l_oesophage 2.pptx cours a minima
 
SIN_SARGATA_ISS,_PÉRITONITE_GÉNÉRALISÉE_APPENDICULAIRE,_GOOD.pdf
SIN_SARGATA_ISS,_PÉRITONITE_GÉNÉRALISÉE_APPENDICULAIRE,_GOOD.pdfSIN_SARGATA_ISS,_PÉRITONITE_GÉNÉRALISÉE_APPENDICULAIRE,_GOOD.pdf
SIN_SARGATA_ISS,_PÉRITONITE_GÉNÉRALISÉE_APPENDICULAIRE,_GOOD.pdf
 
Tumeurs endocrines du pancréas
Tumeurs endocrines du pancréasTumeurs endocrines du pancréas
Tumeurs endocrines du pancréas
 
inflamatory bowel disease endoscopy
inflamatory bowel disease  endoscopyinflamatory bowel disease  endoscopy
inflamatory bowel disease endoscopy
 
Mici
MiciMici
Mici
 
P38
P38P38
P38
 
Principes chirurgie mici endométriose - troubles fonctionnels pelvipérinéaux
Principes chirurgie mici   endométriose - troubles fonctionnels pelvipérinéauxPrincipes chirurgie mici   endométriose - troubles fonctionnels pelvipérinéaux
Principes chirurgie mici endométriose - troubles fonctionnels pelvipérinéaux
 
P114
P114P114
P114
 
Maladie coeliaque, une maladie caméléon à large spectre clinique
Maladie coeliaque, une maladie caméléon à large spectre cliniqueMaladie coeliaque, une maladie caméléon à large spectre clinique
Maladie coeliaque, une maladie caméléon à large spectre clinique
 
Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant
Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfantTumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant
Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant
 
Conduite a tenir devant une cellulite péri maxillaire
Conduite a tenir devant une cellulite péri maxillaireConduite a tenir devant une cellulite péri maxillaire
Conduite a tenir devant une cellulite péri maxillaire
 
Gastro Oncologie
Gastro OncologieGastro Oncologie
Gastro Oncologie
 

Más de imma-dr

Résumé anatomie pathologique
Résumé anatomie pathologiqueRésumé anatomie pathologique
Résumé anatomie pathologiqueimma-dr
 
Dysplasies osseuses identifiables à la naissance
Dysplasies osseuses identifiables à la naissanceDysplasies osseuses identifiables à la naissance
Dysplasies osseuses identifiables à la naissanceimma-dr
 
Du magnétisme du proton au signal par résonance magnétique n
Du magnétisme du proton au signal par résonance magnétique nDu magnétisme du proton au signal par résonance magnétique n
Du magnétisme du proton au signal par résonance magnétique nimma-dr
 
Doppler transcrânien
Doppler transcrânienDoppler transcrânien
Doppler transcrânienimma-dr
 
Doppler de l’appareil urinaire
Doppler de l’appareil urinaireDoppler de l’appareil urinaire
Doppler de l’appareil urinaireimma-dr
 
Diverticules œsophagiens
Diverticules œsophagiensDiverticules œsophagiens
Diverticules œsophagiensimma-dr
 
Diagnostic de l’infection virale fœtale échographie et tec
Diagnostic de l’infection virale fœtale   échographie et tecDiagnostic de l’infection virale fœtale   échographie et tec
Diagnostic de l’infection virale fœtale échographie et tecimma-dr
 
Diagnostic anténatal des uropathies malformatives
Diagnostic anténatal des uropathies malformativesDiagnostic anténatal des uropathies malformatives
Diagnostic anténatal des uropathies malformativesimma-dr
 
Diagnostic anténatal des cardiopathies congénitales
Diagnostic anténatal des cardiopathies congénitalesDiagnostic anténatal des cardiopathies congénitales
Diagnostic anténatal des cardiopathies congénitalesimma-dr
 
Déminéralisation osseuse chez l’enfant
Déminéralisation osseuse chez l’enfantDéminéralisation osseuse chez l’enfant
Déminéralisation osseuse chez l’enfantimma-dr
 
Coronarographie
CoronarographieCoronarographie
Coronarographieimma-dr
 
Contusions hépatiques diagnostic et traitement conservateu
Contusions hépatiques   diagnostic et traitement conservateuContusions hépatiques   diagnostic et traitement conservateu
Contusions hépatiques diagnostic et traitement conservateuimma-dr
 
Colpocystogramme technique et résultats
Colpocystogramme   technique et résultatsColpocystogramme   technique et résultats
Colpocystogramme technique et résultatsimma-dr
 
Coloscopie virtuelle par scanner
Coloscopie virtuelle par scannerColoscopie virtuelle par scanner
Coloscopie virtuelle par scannerimma-dr
 
Classification des cardiopathies congénitales
Classification des cardiopathies congénitalesClassification des cardiopathies congénitales
Classification des cardiopathies congénitalesimma-dr
 
Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographi
Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographiCathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographi
Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographiimma-dr
 
Cas cliniques urgences génito-urinaires
Cas cliniques   urgences génito-urinairesCas cliniques   urgences génito-urinaires
Cas cliniques urgences génito-urinairesimma-dr
 
Cas cliniques tumeurs du rein
Cas cliniques   tumeurs du reinCas cliniques   tumeurs du rein
Cas cliniques tumeurs du reinimma-dr
 
Cas cliniques imagerie par résonance magnétique génito-uri
Cas cliniques   imagerie par résonance magnétique génito-uriCas cliniques   imagerie par résonance magnétique génito-uri
Cas cliniques imagerie par résonance magnétique génito-uriimma-dr
 
Cardiopathies par obstacle du cœur gauche
Cardiopathies par obstacle du cœur gaucheCardiopathies par obstacle du cœur gauche
Cardiopathies par obstacle du cœur gaucheimma-dr
 

Más de imma-dr (20)

Résumé anatomie pathologique
Résumé anatomie pathologiqueRésumé anatomie pathologique
Résumé anatomie pathologique
 
Dysplasies osseuses identifiables à la naissance
Dysplasies osseuses identifiables à la naissanceDysplasies osseuses identifiables à la naissance
Dysplasies osseuses identifiables à la naissance
 
Du magnétisme du proton au signal par résonance magnétique n
Du magnétisme du proton au signal par résonance magnétique nDu magnétisme du proton au signal par résonance magnétique n
Du magnétisme du proton au signal par résonance magnétique n
 
Doppler transcrânien
Doppler transcrânienDoppler transcrânien
Doppler transcrânien
 
Doppler de l’appareil urinaire
Doppler de l’appareil urinaireDoppler de l’appareil urinaire
Doppler de l’appareil urinaire
 
Diverticules œsophagiens
Diverticules œsophagiensDiverticules œsophagiens
Diverticules œsophagiens
 
Diagnostic de l’infection virale fœtale échographie et tec
Diagnostic de l’infection virale fœtale   échographie et tecDiagnostic de l’infection virale fœtale   échographie et tec
Diagnostic de l’infection virale fœtale échographie et tec
 
Diagnostic anténatal des uropathies malformatives
Diagnostic anténatal des uropathies malformativesDiagnostic anténatal des uropathies malformatives
Diagnostic anténatal des uropathies malformatives
 
Diagnostic anténatal des cardiopathies congénitales
Diagnostic anténatal des cardiopathies congénitalesDiagnostic anténatal des cardiopathies congénitales
Diagnostic anténatal des cardiopathies congénitales
 
Déminéralisation osseuse chez l’enfant
Déminéralisation osseuse chez l’enfantDéminéralisation osseuse chez l’enfant
Déminéralisation osseuse chez l’enfant
 
Coronarographie
CoronarographieCoronarographie
Coronarographie
 
Contusions hépatiques diagnostic et traitement conservateu
Contusions hépatiques   diagnostic et traitement conservateuContusions hépatiques   diagnostic et traitement conservateu
Contusions hépatiques diagnostic et traitement conservateu
 
Colpocystogramme technique et résultats
Colpocystogramme   technique et résultatsColpocystogramme   technique et résultats
Colpocystogramme technique et résultats
 
Coloscopie virtuelle par scanner
Coloscopie virtuelle par scannerColoscopie virtuelle par scanner
Coloscopie virtuelle par scanner
 
Classification des cardiopathies congénitales
Classification des cardiopathies congénitalesClassification des cardiopathies congénitales
Classification des cardiopathies congénitales
 
Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographi
Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographiCathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographi
Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographi
 
Cas cliniques urgences génito-urinaires
Cas cliniques   urgences génito-urinairesCas cliniques   urgences génito-urinaires
Cas cliniques urgences génito-urinaires
 
Cas cliniques tumeurs du rein
Cas cliniques   tumeurs du reinCas cliniques   tumeurs du rein
Cas cliniques tumeurs du rein
 
Cas cliniques imagerie par résonance magnétique génito-uri
Cas cliniques   imagerie par résonance magnétique génito-uriCas cliniques   imagerie par résonance magnétique génito-uri
Cas cliniques imagerie par résonance magnétique génito-uri
 
Cardiopathies par obstacle du cœur gauche
Cardiopathies par obstacle du cœur gaucheCardiopathies par obstacle du cœur gauche
Cardiopathies par obstacle du cœur gauche
 

Tuberculose abdominale

  • 1. Tuberculose abdominale R Dafiri F Imani Résumé. – La tuberculose abdominale a connu une recrudescence liée en grande partie à l’avènement du syndrome de l’immunodéficience acquise. Le diagnostic de cette affection est souvent difficile à établir : les signes échographiques, scanographiques (TDM) et magnétiques nucléaires (IRM) ne sont pas spécifiques, mais certaines associations lésionnelles sont évocatrices de la tuberculose. La TDM constitue l’examen de choix pour l’évaluation précise de la maladie. Les opacifications digestives conventionnelles gardent encore leurs indications dans le diagnostic des atteintes intestinales. Elles restent supérieures aux autres techniques pour l’étude des anomalies de la muqueuse. L’apport de l’IRM reste encore limité, mais ses progrès incessants en font une technique d’avenir pour le diagnostic, l’évaluation de l’étendue lésionnelle et pour la détectabilité des complications. © 2001 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. Mots-clés : tuberculose, abdomen, imagerie, péritoine, ganglions, intestin, foie, rate, pancréas. Introduction La tuberculose abdominale reste un problème d’actualité en raison, d’une part, de sa fréquence encore élevée dans les pays en voie de développement et d’autre part, de sa recrudescence dans les pays industrialisés, en partie liée à l’avènement et à l’extension du syndrome de l’immunodéficience acquise (sida) [32]. Cette réémergence de la tuberculose a entraîné un regain d’intérêt pour cette pathologie qui se caractérise par son polymorphisme clinique et radiologique et par les difficultés diagnostiques, notamment chez les sujets atteints de sida. La reconnaissance des lésions tuberculeuses est primordiale pour éviter le recours à la chirurgie, car la plupart des atteintes peuvent régresser sous traitement médical. Les examens d’imagerie en coupe permettent parfois d’évoquer le diagnostic, parfois de le confirmer grâce à la ponction guidée à l’aiguille fine des lésions les plus accessibles. Ils permettent également d’établir un bilan lésionnel précis et d’apprécier l’évolution de la maladie sous thérapie antituberculeuse. La tomodensitométrie (TDM) constitue l’examen de choix pour l’étude de la cavité abdominopelvienne : organes pleins, mésentère, cavité péritonéale. Ses progrès technologiques ont également modifié l’approche radiologique du tube digestif mais n’ont pas supplanté les examens conventionnels avec opacification digestive qui gardent encore leurs indications pour l’établissement du diagnostic. Au stade actuel, les avantages de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) nucléaire semblent encore limités par rapport à la TDM. Rachida Dafiri : Professeur de radiologie. Farida Imani : Professeur des Universités, chef du service de radiologie. Centre hospitalier universitaire IBN SINA, Rabat, Maroc. Généralités. Physiopathologie La tuberculose abdominale occupe la troisième place parmi les localisations extrapulmonaires. Elle peut être primitive, correspondant à une forme de primo-infection, ou secondaire à une autre localisation, notamment pulmonaire. La coexistence d’une tuberculose pulmonaire et abdominale varie de 5 à 38%[57]. Ce pourcentage dépend en fait du siège de l’atteinte tuberculeuse abdominale. Ainsi, il est de 5 à 8% pour l’atteinte intestinale, de 25 à 30 % pour l’atteinte hépatique, et de 13 à 24 % pour l’atteinte péritonéale. Au cours des miliaires pulmonaires, l’atteinte hépatosplénique est presque toujours associée. Le maximum de fréquence de la tuberculose abdominale est rapporté dans les pays d’Amérique latine, du Moyen-Orient, d’Extrême-Orient et d’Afrique. Certains facteurs favorisent le développement de cette affection tels que l’alcoolisme, la toxicomanie, le diabète, la corticothérapie et le sida. Ce dernier est révélé par une tuberculose dans environ 15 % des cas. Il s’agit le plus souvent d’une tuberculose extrapulmonaire touchant plusieurs organes avec des localisations souvent inhabituelles. Elle est d’autant plus sévère qu’elle répond moins aux antibiothérapies spécifiques. La tuberculose abdominale s’observe chez l’homme comme chez la femme, chez le vieillard comme chez l’adulte jeune, mais avec cependant une prédominance entre la troisième et la quatrième décade. Les voies de cheminement des bacilles sont : – hématogène : c’est le mode de contamination le plus fréquent ; cette voie explique la dissémination des foyers tuberculeux au niveau péritonéal, ganglionnaire, digestif, hépatique et splénique ; – lymphatique : l’atteinte s’effectue à partir de ganglions mésentériques ou trachéobronchiques ; – endogène : l’atteinte abdominale est secondaire à la déglutition de bacilles de Koch (BK) provenant de lésions tuberculeuses des voies aériennes supérieures ; Encyclopédie Médico-Chirurgicale 33-010-A-30 33-010-A-30 Toute référence à cet article doit porter la mention : Dafiri R et Imani F. Tuberculose abdominale. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Radiodiagnostic - Appareil digestif, 33-010-A-30, 2001, 12 p.
  • 2. 33-010-A-30 Tuberculose abdominale Radiodiagnostic – exogène : la contamination abdominale s’effectue par l’absorption de produits laitiers souillés ; ceci est fréquent dans les régions où le lait n’est pas pasteurisé ; – atteinte par contiguïté : elle est surtout prédominante dans l’atteinte péritonéale à partir des ganglions ou à partir des organes génitaux féminins. Anatomopathologie L’inflammation tuberculeuse correspond à l’ensemble des modifications tissulaires en rapport avec la présence de Myco-bacterium tuberculosis dans l’organisme. Bien que les lésions de la tuberculose puissent être imitées par d’autres agents pathogènes vivants ou chimiques, elles présentent des caractères morphologiques qui permettent le plus souvent leur identification. MACROSCOPIE ¦ Tuberculose péritonéale [1, 25, 32, 60] On décrit plusieurs formes. – Les formes granuliques sont caractérisées par un semis de granulations jaunâtres ou blanchâtres de 0,5 à 2 mm de diamètre, de taille à peu près égale, uniformément réparties sur le péritoine ; ces granulations peuvent siéger sur le foie, la rate, l’intestin grêle, le diaphragme et les annexes ; elles s’accompagnent de phénomènes inflammatoires péritonéaux, elles évoluent vers la sclérose et peuvent se calcifier ; ces lésions peuvent devenir volumineuses, réalisant parfois de véritables tuberculomes, voire un aspect pseudotumoral. – Les formes ascitiques : l’épanchement liquidien s’associe à une éruption discrète de granulations miliaires. – Les formes ulcérocaséeuses : elles sont caractérisées par la présence de tubercules de taille variable pouvant confluer et former des masses caséeuses ; celles-ci sont entourées de bandes fibreuses qui limitent des logettes remplies d’un liquide séropurulent. L’intestin grêle est au centre de ces lésions caséeuses. L’épiploon est toujours atteint, de même que les ganglions mésentériques généralement caséeux. – Les formes fibroadhésives : la fibrose envahit les granulations ; ainsi se forment des brides et des lames de fibrose qui étranglent l’intestin. ¦ Tuberculose intestinale Quatre formes macroscopiques sont décrites. – La forme ulcéreuse : il s’agit de pertes de substances uniques ou multiples, perpendiculaires à l’axe de l’intestin et séparées par des zones de muqueuse saine ; ce sont de petites ulcérations peu profondes, pénétrant peu la musculeuse, à contours irréguliers et déchiquetés en « carte géographique », à bords décollés, et dont le fond présente un aspect purulent avec des grumeaux caséeux. Ces ulcérations correspondent à des lésions assez récentes et évolutives. La confluence des petites ulcérations réalise un ulcère annulaire typique de la tuberculose. – La forme hypertrophique : elle traduit une inflammation chronique observée électivement au niveau de la région cæcale et iléocæcale où elle réalise un aspect pseudotumoral ; elle est secondaire à l’hyperplasie scléreuse ou sclérolipomateuse. – La forme ulcérohypertrophique : elle associe les deux formes décrites précédemment et s’observe surtout dans la région iléocaecale. – La forme sténosante : rencontrée surtout sur le grêle, les sténoses sont en général annulaires et peu étendues. Elles sont la conséquence de la sclérose réactionnelle tuberculeuse. ¦ Tuberculose gastroduodénale On distingue trois formes : – la forme ulcéreuse : l’ulcération tuberculeuse unique ou multiple siège le plus souvent sur la petite courbure ; – la forme hypertrophique : il s’agit d’une réaction hyperplasique de la paroi gastroduodénale qui siège au niveau de la région pylorique et qui s’accompagne d’une importante réaction péritonéale et de volumineuses adénopathies ; – la forme sténosante : caractérisée par une fibrose qui s’étend de l’antre au duodénum, elle est responsable de la constitution de fistules. ¦ Tuberculose hépatique [11, 37, 42, 55] Trois formes lésionnelles macroscopiques sont décrites au niveau du foie. – La forme macronodulaire : très rare, rencontrée le plus souvent chez les patients immunodéprimés. Elle est caractérisée par la présence de tuberculomes qui résultent probablement de la coalescence de multiples granulomes tuberculeux [2]. Ils sont réguliers, de taille variable, généralement supérieure à 2 cm, entourés d’une épaisse coque scléreuse parfois calcifiée, et truffant le parenchyme hépatique. – La forme micronodulaire ou miliaire : réunit la quasi-totalité des cas de tuberculose hépatique. Elle est soit primitive, soit secondaire à une miliaire tuberculeuse avec insémination hématogène. Elle est caractérisée par la présence de multiples nodules gris-blanc dispersés à la surface et dans la profondeur du foie. Leur taille est celle d’une tête d’épingle, les plus gros atteignant la taille d’un grain de millet, soit environ 2 mm de diamètre. Le foie garde le plus souvent une taille et une morphologie normales. – La tuberculose canaliculaire est exceptionnelle : il s’agit d’une angiocholite suppurée où les lésions tuberculeuses se limitent aux canalicules biliaires. ¦ Tuberculose splénique [31] Macroscopiquement, la tuberculose splénique revêt plusieurs formes : – miliaire, réalisant un semis de granulations ; – macronodulaire, qui correspond à une poche remplie de caséum et entourée d’une coque ; – fibrocaséeuse, où les tuberculomes confluent et forment des foyers caséeux ; – fibreuse, caractérisée par une rate fibreuse sans foyer caséeux ; – nécroticohémorragique, qui constitue un véritable infarctus par atteinte spécifique des artérioles. MICROSCOPIE [11, 19, 53] Les lésions microscopiques sont de plusieurs types. Au stade initial de l’inflammation apparaissent des lésions exsudatives non spécifiques, riches en lymphocytes et en cellules histiocytaires macrophagiques. Cette phase est très fugace et ne s’observe que dans certaines tuberculoses très graves à évolution rapide. À un stade plus avancé se surajoute une nécrose caséeuse particulière à la tuberculose, qui résulte d’une part du caractère avasculaire du nodule inflammatoire, et d’autre part des réactions complexes entre le germe et les tissus. Cette nécrose peut être minime et passer inaperçue lors de l’étude histologique. La réaction de défense tissulaire contre ces atteintes destructives se manifeste par l’apparition de lésions folliculaires autour du caséum, formées par des cellules épithélioïdes, géantes et lymphocytaires. Quand tous les éléments d’une telle lésion caséofolliculaire sont réunis, leur nature tuberculeuse est pratiquement certaine. Mais selon l’incidence des coupes, un tel follicule peut avoir un aspect moins spécifique, gigantoépithélioïde, épithélioïde ou lymphocytaire, prêtant dans ce cas à confusion avec d’autres affections, telles que la sarcoïdose et la brucellose [11]. La résorption d’une inflammation tuberculeuse est possible spontanément, mais elle est surtout le fait de l’antibiothérapie. 2
  • 3. Radiodiagnostic Tuberculose abdominale 33-010-A-30 Les lésions non caséifiées évoluent vers la fibrose, et les lésions caséifiées s’entourent d’une coque fibreuse. Le caséum dans ce cas ne peut se résorber, mais il se modifie avec assèchement, calcification ou ramollissement. Les conséquences du ramollissement sont liées à la possibilité d’évacuation de cette nécrose : des ulcérations se forment au niveau des revêtements entre autres digestifs, des abcès froids au sein des tissus pleins (rate, foie), et des cavernes au sein des parenchymes pourvus de voies de drainage. Comme tous les foyers inflammatoires, les lésions tuberculeuses ne sont pas disposées au hasard au sein des viscères. Leur configuration, leur taille et leur volume sont conditionnés par l’entité anatomique où elles se développent et à partir de laquelle elles s’accroissent avec une certaine systématisation. L’importance et l’étendue des lésions ne dépendent pas de la quantité et de la virulence des bacilles, mais du terrain, de la réactivité de l’individu et des organes, et de la présence de conditions générales ou locorégionales favorisantes. Clinique Les manifestations cliniques de la tuberculose abdominale sont protéiformes réalisant souvent des tableaux trompeurs, particulièrement parmi les sidéens chez qui la possibilité d’infection par plusieurs germes rend la clinique encore déroutante. Le début est généralement lent et progressif fait d’un syndrome fébrile quasi constant. La fièvre est habituellement modérée et prolongée, revêtant divers aspects, notamment pseudopalustres et pseudotyphiques. L’altération de l’état général est plus ou moins importante, marquée par l’amaigrissement, l’anorexie et l’asthénie. Ces manifestations générales s’accompagnent de signes inhérents à chaque localisation. Ainsi, l’atteinte intestinale est marquée par des douleurs abdominales d’intensité variable allant de la simple pesanteur jusqu’à la douleur vive diffuse à l’ensemble de l’abdomen ou localisée, siégeant le plus souvent au niveau des fosses iliaques, dans les régions périombilicales ou épigastrique. Les troubles du transit sont fréquemment rencontrés. Il s’agit le plus souvent de diarrhée qui peut prendre un caractère dysentériforme parfois mortel en cas de déficit immunitaire, notamment lorsque le taux des lymphocytes CD4 est très bas. Dans d’autres cas, la diarrhée alterne avec des périodes de constipation plus ou moins prolongées. L’examen peut révéler une sensibilité, un empâtement, voire une masse abdominale. La tuberculose intestinale peut se manifester d’emblée par une complication telle qu’une occlusion, une perforation ou une hémorragie. Ces complications sont d’autant plus fréquentes que l’état immunitaire est déficient. L’atteinte péritonéale peut réaliser la triade fortement évocatrice : douleurs abdominales, ascite et fièvre. Dans environ 10 % des cas, elle peut se révéler par un tableau aigu pseudochirurgical avec début brutal, douleur vive et défense abdominale. L’atteinte hépatosplénique peut être responsable d’une hépatosplénomégalie généralement indolore et d’importance variable. La tuberculose ganglionnaire, quant à elle, est souvent latente. Dans certains cas, elle peut se manifester par un syndrome de compression des structures de voisinage tel que l’ictère obstructif par compression du pédicule hépatique. Biologie À l’instar des signes cliniques, la biologie n’est pas spécifique. Les examens biologiques montrent souvent un syndrome inflammatoire d’intensité variable. Ce signe présente peu d’intérêt pour le diagnostic mais garde une certaine importance pour la surveillance des patients sous chimiothérapie antibacillaire. La vitesse de sédimentation constitue un excellent test d’activité. Elle est constamment élevée et baisse rapidement dès le début du traitement. L’hémogramme révèle une anémie généralement modérée, une hyperleucocytose avec lymphocytose, parfois une leucopénie. En cas d’atteinte hépatique, on peut noter un degré variable de cholestase. L’activité sérique des phosphatases alcalines est souvent élevée, entre 1,5 et 5 fois la normale, alors que celle des aminotransférases est normale ou peu élevée. Un syndrome de malabsorption, bien que rare, peut être noté. Il peut être dû soit à une atteinte diffuse de la paroi intestinale, soit à une atteinte lymphatique obstructive à l’origine d’une entéropathie exsudative, soit à une pullulation microbienne en amont de sténoses du grêle ou, dans les séquelles de fistules, entre les différents segments intestinaux. L’intradermoréaction à la tuberculine n’apporte pas d’arguments formels au diagnostic. Sa négativité ne permet pas d’exclure le diagnostic, car dans les formes évoluées ou lorsque l’état général est très altéré, il peut exister une anergie tuberculinique. Quand elle est positive, elle ne constitue pas forcément une preuve de la nature tuberculeuse de l’affection abdominale. L’étude du liquide d’ascite montre un exsudat Rivalta positif riche en lymphocytes. Certains soulignent l’intérêt de l’abaissement du glucose dans le liquide d’ascite ainsi que l’élévation de l’adénosine désaminase pour le diagnostic de tuberculose [1]. Bactériologie Le diagnostic de tuberculose repose dans tous les cas sur la mise en évidence du Mycobacterium tuberculosis. Cette recherche est très rarement positive à l’examen direct, car à la différence de la tuberculose pulmonaire riche en bacilles, les lésions extrapulmonaires sont plutôt paucibacillaires. L’isolement du BK est d’autant plus difficile que les patients sont exempts d’immuno-dépression [17]. Le BK peut être recherché dans les selles, les crachats et le liquide de tubage gastrique. La culture sur milieu de Löwenstein a une meilleure sensibilité pour apporter la preuve bactériologique de la tuberculose mais le résultat est tardif (3 à 4 semaines) en raison du temps de division prolongé du M. tuberculosis. Actuellement, les espoirs reposent sur l’emploi de nouvelles méthodes de culture en milieu liquide radiomarqué selon le système BACTEC [10, 17] qui permettent une obtention nettement plus rapide des résultats (48 heures). Imagerie La tuberculose abdominale est caractérisée par la diversité de ses atteintes. Ainsi, elle peut être péritonéale, ganglionnaire, intestinale, hépatosplénique et pancréatique. L’imagerie médicale peut aller de la simple radiographie pulmonaire, qui peut montrer une tuberculose pulmonaire évolutive ou séquellaire, à l’abdomen sans préparation qui peut mettre en évidence des calcifications ganglionnaires, hépatiques ou spléniques (fig 1), jusqu’à l’échographie, le scanner et l’IRM. L’apport de ces trois examens est détaillé en fonction de chaque localisation. TUBERCULOSE PÉRITONÉALE [1, 22, 25, 26, 27, 32, 33, 39, 42, 47, 51] Elle compte parmi les localisations les plus fréquentes de la tuberculose abdominale et inclut l’atteinte de la cavité péritonéale, du mésentère et de l’épiploon. ¦ Échographie Les signes échographiques de la tuberculose péritonéale ne sont pas spécifiques mais l’association de l’ascite, des adhérences, des 3
  • 4. 33-010-A-30 Tuberculose abdominale Radiodiagnostic granulations et de l’épaississement péritonéal est fortement évocatrice de l’origine tuberculeuse. Ascite C’est le signe le plus habituel au cours de l’atteinte péritonéale. Elle est retrouvée dans 38 % des cas. Elle est aisément détectée en échographie, même quand elle est minime. Elle peut présenter un aspect échogène lorsque sa teneur protéique est augmentée et peut comporter des cloisons qui réalisent des bandes linéaires hyperéchogènes et entrelacées [22, 31, 47] (fig 2). Ces cloisons sont le témoin de la présence de fibrine et d’adhérences. Elles ne sont pas spécifiques de la tuberculose et peuvent s’observer au cours de la carcinose péritonéale, du pseudomyxome et du mésothéliome péritonéal. Nodules péritonéaux Ils sont l’équivalent des granulations observées à la laparoscopie. Les granulations ne sont visibles à l’échographie que si elles sont superficielles, de grande taille (supérieure à 1 cm) (fig 3) ou quand elles sont entourées d’ascite. L’utilisation de sondes de haute fréquence et la présence d’une ascite abondante peuvent permettre la visualisation de nodules infracentimétriques au contact du péritoine pariétal. Les granulations se présentent sous forme de nodules échogènes, réguliers, à limites nettes, isolés ou groupés au contact du péritoine viscéral et surtout péritonéal. Épaississement péritonéal L’épaississement du péritoine se traduit par une bande transsonore antérieure étendue ou localisée mesurant 10 à 20 mm d’épaisseur. Cet aspect pourrait correspondre au péritoine inflammatoire décrit au cours de la laparoscopie. À côté de l’épaississement du péritoine, on peut noter celui du mésentère. L’étude échographique du mésentère est paradoxalement plus facile chez les obèses. L’épaisseur mésentérique normale varie de 7 à 12mm, indépendamment de l’âge ou de la corpulence des sujets [33]. Au cours de la tuberculose péritonéale, le mésentère s’épaissit et dépasse 15 mm. Cet épaississement est fréquemment rencontré. Il est lié à l’oedème, aux dépôts graisseux et aux adénopathies. Un autre signe est également observé : c’est l’accentuation de l’échogénicité mésentérique expliquée probablement par l’obstruction lymphatique [33]. La présence d’adénopathies confère parfois au mésentère un aspect multinodulaire (fig 4). L’épaississement mésentérique n’est pas spécifique de la tuberculose. Il peut s’observer au cours d’autres affections telles que l’hypertension portale et le lymphome. Dans le premier cas, le mésentère est épaissi par congestion et par dilatation veineuse. Dans le deuxième cas, c’est la présence d’adénopathies qui élargit le mésentère dont l’échogénicité n’est pas modifiée [33]. L’épaississement mésentérique au cours de la tuberculose doit également être différencié de celui dû à une carcinose péritonéale ou à un pseudomyxome et à un mésothéliome péritonéal. De même, la maladie de Crohn peut être responsable d’un épaississement nodulaire du mésentère. Le diagnostic différentiel est difficile à établir sur les seules données de l’échographie. 1 Abdomen sans préparation. Séquelles calcifiées de tuberculose splénique et gan-glionnaire. 2 Échographie. Ascite cloisonnée traversée par des bandes linéaires hyperécho-gènes entrelacées. 3 Échographie. Granulation périto-néale : nodule échogène de grande taille siégeant au niveau du péritoine pariétal, bien visualisé au sein de l’ascite. 4 Échographie. Accen-tuation de l’échogénicité du mésentère qui est épaissi, siège de trois nodules hy-poéchogènes. 4
  • 5. Radiodiagnostic Tuberculose abdominale 33-010-A-30 Anomalies digestives L’échographie permet d’apprécier la mobilité des anses généralement diminuée, voire absente, réalisant un aspect figé des anses qui peuvent être agglutinées, accolées entre elles ou à la paroi abdominale antérieure (fig 5). Dans certains cas, les anses agglutinées entourent le méso épais et sont englobées et entourées par une coque hypoéchogène épaisse atteignant le centimètre. L’échographie permet également de mettre en évidence un épaississement de la paroi digestive généralement modéré et qui prédomine au niveau de la jonction iléocæcale. L’épaississement pariétal associé à l’épanchement intrapéritonéal de faible abondance réalise un aspect caractéristique en « tranches de pain » (slice bread des Anglo-Saxons). L’ascite, les adhérences, les granulations, l’épaississement péritonéal et les anomalies digestives sont diversement associées, permettant de décrire plusieurs formes : – ascitique : caractérisée par une ascite libre ou cloisonnée, plus ou moins abondante, un péritoine modérément épaissi et des granulations péritonéales de petite taille ; – fibroadhésive : se distinguant par la faible abondance de l’ascite, par un épaississement péritonéal plus important, par la grande taille des granulations et par l’agglutination et l’accolement des anses entre elles et à la paroi abdominale antérieure ; – fibrocaséeuse : elle se caractérise par l’importance de l’épaississement péritonéal, la confluence des granulations dont la taille dépasse celle de la forme fibroadhésive et par une ascite minime ; – encapsulante : elle se distingue par un mésentère très épaissi, entouré d’anses agglutinées et accolées les unes aux autres, englobées elles-mêmes par une coque épaisse. L’ascite est généralement de faible abondance ; – pseudokystique : elle réalise un cloisonnement ascitique refoulant les anses à sa périphérie. ¦ Tomodensitométrie Le scanner est considéré comme l’examen de choix pour l’étude de la pathologie péritonéale. Il est cependant peu spécifique. Sa sensibilité dans le diagnostic de présomption de la tuberculose péritonéale voisine 70 % [32]. La technique d’examen doit être parfaite. Les coupes doivent être réalisées depuis les coupoles diaphragmatiques jusqu’au niveau de la symphyse pubienne. L’opacification digestive est de règle. L’injection de contraste veineux facilite l’identification des structures vasculaires du mésentère et des anomalies péritonéales. L’épaisseur des coupes varie de 8 à 10mm, complétées si nécessaire par des coupes plus fines (5 mm) sur les zones d’intérêt. Le diagnostic TDM de la tuberculose péritonéale repose sur un faisceau d’arguments. Ascite La TDM est très sensible pour mettre en évidence les petits épanchements péritonéaux qui se localisent au niveau des zones déclives (poche de Morison, cul-de-sac de Douglas). L’ascite peut être libre ou cloisonnée par un péritoine épaissi, parfois d’aspect nodulaire, rehaussé après injection de produit de contraste [42] (fig 6) ; elle peut présenter parfois un aspect hyperdense si sa teneur protéique est augmentée ou comporter des cloisons et des débris. Cet aspect est caractéristique mais non spécifique. L’ascite n’a aucun caractère distinctif : en effet ni sa topographie ni sa densité n’ont de valeur prédictive, d’où la recherche des autres signes associés. L’atteinte mésentérique est d’importance variable, pouvant prendre l’aspect d’une simple densification de la graisse mésentérique ou d’une infiltration nodulaire [25, 26] (fig 7). Ces nodules sont la traduction des tubercules. Ils peuvent siéger à la surface du mésentère ou dans les ganglions. Ils peuvent être micro-ou macronodulaires. Leur visualisation scanographique dépend de leur taille, de la présence ou non d’ascite et de leur topographie. Ils apparaissent sous forme de lésions focales noyées dans la graisse mésentérique, de taille variable, de densité tissulaire homogène ou hétérogène, pouvant comporter une hypodensité centrale (fig 8) liée à la nécrose caséeuse et parfois des calcifications. La présence d’une atteinte mésentérique associant des macronodules avec hypodensité centrale et des calcifications est très évocatrice de tuberculose bien qu’elle puisse s’observer au cours d’autres 5 Échographie. Accole-ment des anses qui sont ad-hérentes à la paroi abdomi-nale antérieure. 6 Tomodensitométrie. Ascite cloisonnée par un pé-ritoine épaissi rehaussé par le contraste veineux. 7 Tomodensitométrie. Densification et infiltration micronodulaire de la graisse mé-sentérique, associée à une collection abcédée péridigestive au niveau de la fosse iliaque gauche. 8 Tomodensitométrie. Présence au sein du mésen-tère densifié de masses hypodenses nécrosées au centre. 5
  • 6. 33-010-A-30 Tuberculose abdominale Radiodiagnostic pathologies telles que le lymphome de Burkitt, les lymphomes traités, les métastases et la maladie de Whipple [26]. Atteinte épiploïque Leur détection est aisée en scanographie, surtout s’il existe une ascite. Elle traduit l’infiltration plus ou moins complète du tablier épiploïque situé entre la paroi abdominale antérieure, le côlon transverse et les anses grêles. L’aspect réalisé peut aller d’une simple densification de la graisse jusqu’à l’épaississement nodulaire conduisant dans les atteintes massives à de véritables « gâteaux épiploïques » (fig 9) où toute structure graisseuse a disparu, entièrement remplacée par des éléments tissulaires. Cet aspect n’est pas spécifique de la tuberculose. Le diagnostic différentiel avec la carcinomatose péritonéale peut se révéler délicat. Dans ce contexte, l’analyse des contours externes de l’infiltration est importante [26, 32, 51]. Ainsi, des contours externes épais et irréguliers plaident davantage en faveur d’une atteinte carcinomateuse. En revanche, la présence d’une ligne fine entourant la région infiltrée et lui conférant un aspect bien limité est en faveur d’une atteinte tuberculeuse. Cette ligne correspond à une fibrose périlésionnelle témoin d’une évolution lente et chronique. ¦ IRM Les anomalies péritonéales observées en IRM sont superposables à celles mises en évidence en TDM : épaississement des feuillets péritonéaux, du tablier épiploïque et infiltration nodulaire (fig 10) ou stellaire du mésentère associé à l’ascite (fig 11). Les séquences qui semblent le mieux adaptées à l’étude du péritoine sont les séquences rapides car elles diminuent les artefacts liés aux mouvements respiratoires, au péristaltisme intestinal et aux pulsations cardiaques. Les séquences T1 avec saturation de graisse s’avèrent également intéressantes car, en supprimant l’hypersignal de la graisse mésentérique, elles facilitent la détectabilité des lésions. L’injection intraveineuse d’un agent de contraste paramagnétique améliore en règle générale la sensibilité de l’IRM. TUBERCULOSE GANGLIONNAIRE [4, 16, 17, 25, 26, 32, 39, 44, 55, 59] Les localisations ganglionnaires sont parmi les plus fréquentes des localisations abdominales, mais elles sont souvent latentes. Elles sont fréquemment associées à un autre foyer pleuropulmonaire, péritonéal, digestif ou hépatosplénique. Il est à noter que chez les patients positifs au virus de l’immunodéficience humaine (VIH), la coexistence d’une atteinte ganglionnaire et d’une atteinte splénique est observée dans environ 70 % des cas. Les formes ganglionnaires pures sont rares et soulèvent des problèmes de diagnostic différentiel. ¦ Échographie Les adénopathies intéressent préférentiellement les ganglions viscéraux : mésentériques, péripancréatiques, épiploïques et pédiculaires hépatiques. Cette distribution est en rapport avec le drainage lymphatique à partir du foie ou du grêle. Les ganglions rétropéritonéaux sont relativement épargnés au moins au début de l’affection. En fait, au cours de la tuberculose avancée, toutes les chaînes peuvent être intéressées. L’aspect échographique des adénopathies est variable. Il peut être hypoéchogène, échogène homogène, mixte ou calcifié. Seuls les deux derniers aspects sont évocateurs de la tuberculose (fig 12). Les adénopathies sont généralement multiples, de taille variable, pouvant être groupées en amas confluants, réalisant parfois une masse polycyclique. ¦ Tomodensitométrie Le diagnostic TDM des adénopathies tuberculeuses repose sur l’étude topographique et morphologique. La TDM confirme la distribution périvasculaire des adénopathies qui apparaissent soit sous forme de structures nodulaires de petite taille, soit sous forme de gros nodules généralement supérieurs à 15 mm, disséminés, soit encore sous forme d’un magma d’adénopathies conglomérées. 9 Tomodensitométrie. Important épaississement du tablier épiploïque : « gâ-teau épiploïque ». 10 Imagerie par résonance magnétique en séquence pondérée T1 avec gadoli-nium. Multiples nodules et micronodules en hyposignal à rehaussement annulaire par endroits, parsemant le mésentère. 11 Imagerie par résonance magnétique en séquence pondérée T2. Coupe axiale. Ascite avec infiltration de la graisse mésentérique. 12 Échographie. Adénopathies d’échostructure mixte au niveau du hile hépatique. 6
  • 7. Radiodiagnostic Tuberculose abdominale 33-010-A-30 La densité des adénopathies est variable. L’aspect typique associe une hypodensité centrale signant la présence de caséum ou de nécrose, et une paroi inflammatoire se rehaussant après injection de contraste endoveineux (fig 13). Cet aspect est hautement évocateur de l’origine tuberculeuse. Cependant, il n’est pas pathognomonique. L’hypodensité peut être liée à une nécrose tumorale ou à une infiltration graisseuse ; ainsi, elle peut se rencontrer au cours des adénopathies métastatiques, des lymphomes abdominaux traités par chimiothérapie et au cours de la maladie de Whipple [4, 25, 32, 39]. Par ailleurs, le rehaussement annulaire peut s’observer au cours des infections à M. avium intracellulaire survenant chez les malades atteints de sida. Certaines localisations peuvent rendre plus délicate l’interprétation TDM, c’est le cas des adénopathies confinées à la région péripancréatique qui peuvent simuler une tuméfaction pancréatique et soulever un problème de carcinome. ¦ IRM En IRM, les adénopathies prennent volontiers un aspect nécrosé et apparaissent en hyposignal sur les séquences pondérées T1, en hypersignal sur les séquences pondérées T2 avec un rehaussement généralement en « couronne » après injection de contraste veineux, donnant une image en « cible » (fig 14). Un aspect lésionnel particulier est retrouvé dans nos observations ; il réalise sur les séquences pondérées T2 une image hyperintense en périphérie et de moindre intensité au centre (fig 15). Cet aspect, sans doute en relation avec l’évolution du contenu caséeux, n’a pas été signalé à notre connaissance dans d’autres atteintes ganglionnaires d’origine non tuberculeuse. Nous pensons que l’association d’un hyposignal central sur les séquences pondérées T2 et d’un rehaussement en « cible » est très évocatrice de tuberculose. TUBERCULOSE INTESTINALE [13, 14, 25, 31, 32, 43] Elle peut intéresser tous les segments du tube digestif, mais elle siège préférentiellement au niveau de la région iléocæcale (80 % des cas). Cette prédominance est expliquée par la richesse de la région en éléments lymphoïdes, le ralentissement du transit, la relative stase physiologique au niveau de l’iléon terminal, l’intensité de l’absorption intestinale et le pH alcalin favorable au développement du BK. Le diagnostic de tuberculose intestinale peut être établi par les explorations conventionnelles barytées qui restent indispensables pour l’étude endoluminale et muqueuse. La TDM, quant à elle, constitue l’examen de choix pour l’évaluation de l’atteinte pariétale, l’extension péridigestive et pour la mise en évidence des complications. ¦ Opacifications barytées Elles apportent des arguments importants d’orientation diagnostique. Au niveau iléocæcal Les aspects radiologiques sont variables et dépendent du stade évolutif de la maladie. Ainsi, au début, on peut noter une iléite folliculaire qui traduit l’hypertrophie des follicules lymphoïdes et qui réalise des images lacunaires uniques ou multiples arrondies ou ovalaires donnant un aspect clouté à la muqueuse. Il s’y associe souvent des troubles fonctionnels à type d’hypertonie et d’hyperkinésie. Ces lésions de début sont rarement rencontrées ; en effet, la tuberculose intestinale est en règle générale diagnostiquée à un stade plus avancé, celui des ulcérations, des sténoses et des rétractions. De taille et d’aspect variables, le plus souvent à grand axe longitudinal, les lésions ulcéreuses sont plus fréquentes au niveau de l’iléon terminal (fig 16). Au niveau du cæcum, elles sont volontiers peu profondes, irrégulières et transversales. 13 Tomodensitométrie. Nombreuses images arron-dies hypodenses à rehausse-ment annulaire, de siège pé-rivasculaire : périaortiques, pré- et rétrocaves. 14 Imagerie par résonance magnétique en séquence pondérée T2 avec gadoli-nium. Coupe coronale. Re-haussement en « cible » des adénopathies abdominales. 15 Imagerie par résonance magnétique en séquence pondérée T2. Coupe axiale. Plusieurs formations nodu-laires mésentériques, laté-roaortiques et rétrocaves, de signal hétérogène, hypo-intense au centre et de si-gnal élevé en périphérie. 16 Transit du grêle : grosse ulcération de l’iléon terminal qui est rétréci. Trajets fistuleux borgnes sur le bord mésentéri-que. Défaut d’expansion cæcale. 7
  • 8. 33-010-A-30 Tuberculose abdominale Radiodiagnostic L’inflammation, la fibrose et l’épaississement pariétal peuvent réduire la lumière intestinale de manière étendue ou localisée. Les sténoses peuvent être uniques ou multiples et sont le plus souvent progressives et centrées. Typiquement, la sténose intéresse le segment prévalvulaire de l’iléon terminal. Elle est généralement courte et rigide, responsable d’une dilatation d’amont. Les rétractions surviennent soit spontanément, soit sous l’effet du traitement antituberculeux. Elles prédominent au niveau du cæcum et aboutissent à des raccourcissements et des déformations caractéristiques (fig 17) en « entonnoir » ou en « bourse » qui peuvent, dans les cas extrêmes, disparaître complètement. L’iléon se continue directement dans le côlon ascendant. La région iléocæcale est le siège électif des fistules qui peuvent être borgnes ou communiquer avec un organe de voisinage digestif ou extradigestif. Le trajet fistuleux est plus ou moins long, rectiligne, tortueux ou ramifié. Le principal diagnostic différentiel de la tuberculose iléocæcale se fait avec la maladie de Crohn. Il est impossible de séparer les deux affections sur les seules données du lavement baryté et/ou du transit du grêle. Le scanner semble un bon moyen diagnostique dans ces cas [40]. Au niveau des autres segments L’atteinte colique isolée est rare. Elle ne représente que de 2 à 9% des cas. Elle intéresse plus le côlon droit et transverse que le côlon gauche. La forme sténosante est la plus fréquente. Devant cet aspect et compte tenu de la fréquence élevée de l’atteinte néoplasique colique, c’est cette dernière qui est généralement évoquée. Le diagnostic de tuberculose reste une surprise anatomopathologique. L’atteinte gastrique se fait généralement à partir des ganglions périgastriques. Elle prédomine au niveau de la région antro-pylorique [25, 32]. Ceci s’explique par la richesse lymphatique à ce niveau. Les images d’ulcérations sont les plus fréquentes. Elles sont souvent interprétées comme malignes en raison de leur grande taille et de leur aspect. Certains signes peuvent aider dans l’orientation diagnostique : la relative conservation du péristaltisme gastrique, la variation des aspects et l’extension au duodénum. L’atteinte duodénale prédomine au niveau de D1. L’aspect peut être celui d’un ulcère banal ou bien d’une sténose pyloroduodénale avec dilatation gastrique. ¦ Échographie Elle peut apprécier : – l’épaississement pariétal digestif qui est généralement modéré, inférieur à 2 cm, régulier, symétrique, hypoéchogène localisé ou multifocal. Il prédomine au niveau de la région iléocæcale. Il réalise, selon le plan de coupe, la classique image en « cible » ou en « sandwich » ; – la mobilité des anses qui est diminuée, voire absente ; l’agglutination des anses et leur accolement à la paroi abdominale antérieure ; – la dilatation des anses en amont d’une sténose : éventualité rare ; – la présence d’éventuelles complications telle qu’une collection abcédée ou une péritonite. ¦ Tomodensitométrie Cet examen permet d’établir un bilan d’extension de la maladie. Il renseigne sur les anomalies pariétales digestives, apprécie l’état de l’environnement péridigestif et détecte d’éventuelles complications. – L’atteinte de la paroi digestive réalise un épaississement mural et circonférentiel symétrique et modéré rétrécissant la lumière en regard (fig 18). Il peut être étendu ou localisé, se rehaussant de façon hétérogène après injection de contraste endoveineux, réalisant un aspect en « cible » (fig 19) ou en « double halo » avec un anneau central hypodense entouré d’un anneau périphérique hyperdense. – L’atteinte mésentérique : l’extension à la graisse mésentérique est facilement reconnue en TDM par la perte de la transparence normale de la graisse qui devient dense. Il s’y associe souvent des adénopathies locorégionales. – Les signes d’engorgement vasculaire : au cours de la tuberculose péritonéale, il se produit des modifications vasculaires à type de congestion vasculaire bien démontrée par le scanner spiralé, et se traduisant par des dilatations vasculaires réalisant des bandes parallèles plus ou moins larges et rectilignes (fig 20). – Les fistules : celles-ci sont faciles à mettre en évidence si elles contiennent du produit de contraste ou de l’air (fig 21). Les fistules entérocutanées sont très bien explorées par les coupes TDM réalisées après fistulographie. – Les collections abcédées : ce sont les fistules qui sont généralement à l’origine de ces abcès. Leur localisation est variable : mésentérique, rétropéritonéale, pelvienne, musculaire ou pariétale. Elles se traduisent par des masses de densité liquidienne se rehaussant en « couronne » (fig 22) pouvant comporter parfois des clartés aériques. Le scanner permet le drainage percutané des abcès et le contrôle précis après traitement. 17 Lavement baryté. Importante rétrac-tion cæcale avec rétrécissement régulier de l’iléon terminal prévalvulaire. 18 Tomodensitométrie. Ré-trécissement pariétal modéré et régulier de la dernière anse iléale. 19 Tomodensitométrie. Épaississement pariétal du cæcoascendant qui est rehaussé en « cible », et associé à des adénopathies locales. 8
  • 9. Radiodiagnostic Tuberculose abdominale 33-010-A-30 Ces signes TDM ne sont pas spécifiques de la tuberculose. Ils peuvent également se rencontrer au cours de la maladie de Crohn. Certains éléments permettent cependant de pencher vers l’une ou l’autre affection. En faveur de la tuberculose on retient : – l’absence d’ulcérations profondes ; celles-ci témoignent du caractère transmural de l’atteinte inflammatoire observée généralement au cours du Crohn ; – le caractère modéré de l’infiltration de la graisse péricolique et mésentérique ; celle-ci est très importante au cours du Crohn, prenant parfois un aspect pseudotumoral refoulant les anses digestives à son contact ; – la fréquence moins élevée des fistules par comparaison avec le Crohn ; – le caractère nécrosé des adénopathies et leur taille généralement plus grande que celle observée au cours du Crohn. ¦ IRM Elle a longtemps été d’un intérêt limité dans l’étude du tractus gastro-intestinal en raison notamment des artefacts de mouvement. L’apparition de séquences rapides permettant le raccourcissement du temps d’examen et l’obtention de coupes en apnée ainsi que l’utilisation de contraste ont été évaluées. L’injection d’air rétrograde dans le tube digestif apparaît convenable [13, 14]. Elle permet de diminuer le péristaltisme intestinal. La tuberculose intestinale est bien imagée en IRM, notamment sur les séquences pondérées en T2 avec saturation de graisse et injection de gadolinium. On peut ainsi évaluer l’étendue des lésions, l’épaississement pariétal, et apprécier l’intensité du rehaussement digestif qui dépend du degré inflammatoire [36]. L’IRM permet également d’analyser l’environnement péridigestif, de visualiser les fistules et de détecter les abcès. TUBERCULOSE HÉPATIQUE [2, 11, 16, 34, 37, 38, 41, 42, 49, 55] La tuberculose hépatique est la plus fréquente des granulomatoses hépatiques d’origine infectieuse. Elle peut être primitive, survenant de façon isolée en l’absence d’antécédents tuberculeux et sans autre atteinte associée décelable. Cette forme est rarissime même en pays d’endémie. Elle réalise souvent des aspects trompeurs pseudotumoraux. L’imagerie ne permet pas d’établir le diagnostic, par ailleurs délicat. Elle permet toutefois de guider les biopsies dont l’étude anatomopathologique peut seule fournir un diagnostic de certitude. La forme secondaire est plus fréquente. Elle accompagne une tuberculose généralisée ou localisée à un autre organe. Elle ne soulève que peu de problèmes de diagnostic. ¦ Échographie La forme miliaire est généralement sans traduction échographique, tout au plus peut-on noter une accentuation de l’échogénicité hépatique. Dans certains cas cependant, on peut mettre en évidence des micronodules de taille inférieure à 2 mm, hypoéchogènes, parsemant le parenchyme hépatique et lui conférant un aspect « clouté » (fig 23). La forme macronodulaire appelée tuberculome réalise des lésions focales uniques ou multiples, d’échogénicité variable, le plus souvent hypoéchogène homogène, dont la taille varie généralement de 1 à 3 cm, et pouvant comporter parfois des calcifications. La forme abcédée ressemble à un abcès à pyogène ou parasitaire. Elle réalise une formation liquidienne contenant de faibles échos internes, et entourée d’une épaisse coque hyperéchogène [55]. ¦ Tomodensitométrie La miliaire tuberculeuse peut se traduire parfois sous forme d’hypodensités punctiformes ne se rehaussant pas après injection de contraste endoveineux (fig 24). L’aspect TDM du tuberculome hépatique est variable et non spécifique. Il apparaît comme une lésion circonscrite isolée ou non, généralement hypodense, se rehaussant modérément en périphérie. 20 Tomodensitométrie. Épaississement pariétal de l’iléon terminal associé à une dilatation vasculaire sous forme de bandes paral-lèles et rectilignes : conges-tion vasculaire. 21 Tomodensitométrie. Collection abcédée au con-tact du cæcoascendant avec traînée dense au sein de la graisse et des muscles s’étendant à la peau et com-portant des images aéri-ques. Noter l’abcès des par-ties molles postérieures droites. 22 Tomodensitométrie. Épaississement pariétal de la jonction iléocæcale re-haussée par le contraste vei-neux, associé à une collec-tion abcédée péridigestive se rehaussant en périphérie. 23 Échographie. Foie hété-rogène siège de micronodu-les hypoéchogènes et d’une petite calcification intrapa-renchymateuse. 24 Tomodensitométrie. Miliaire tuberculeuse : mi-cronodules hypodenses du foie associés à des adénopa-thies en « cible » du hile hé-patique. 9
  • 10. 33-010-A-30 Tuberculose abdominale Radiodiagnostic Il peut être également hyperdense, homogène ou hétérogène, avec ou sans rehaussement, pouvant comporter parfois des calcifi-cations [11, 55] (fig 25). La variabilité des aspects scanographiques reflète les différentes étapes de l’évolution du tuberculome, allant du tissu granulomateux avec ou sans nécrose caséeuse à la calcification et à la fibrose dans la phase tardive [34]. ¦ IRM Cet examen est capable de montrer les différences histologiques entre le centre des lésions et leur périphérie [35] ; ainsi, il a l’avantage par rapport à la TDM de séparer la nécrose caséeuse centrale des tissus granulomateux périphériques sans utilisation de contraste veineux. L’aspect IRM des lésions hépatiques tuberculeuses est variable et change au cours de l’évolution de la maladie [35] ; Ainsi, les lésions peuvent être en hyposignal en T1 et T2 par rapport au parenchyme hépatique sain, en hyposignal T1 et en isosignal T2 [43], en hyposignal T1 et hypersignal T2 [35], et enfin en hypersignal T1 et T2, avec ou sans anneau périphérique. Celui-ci apparaît en hyposignal sur toutes les séquences, prenant parfois un aspect concentrique, se rehaussant ou non après injection de contraste paramagnétique. Comme pour les adénopathies, l’atteinte tuberculeuse hépatique la plus évocatrice semble celle associant une lésion hyperintense en périphérie, de moindre intensité au centre sur les séquences pondérées T2 (fig 26), et qui se rehausse en périphérie après injection de contraste endoveineux (fig 27). Les données de l’échographie, de la TDM et de l’IRM ne sont pas spécifiques et peuvent faire évoquer un abcès hépatique à pyogène ou amibien, des métastases, un carcinome hépatocellulaire et d’autres tumeurs malignes ou bénignes nécrosées. Il existe cependant certaines particularités en faveur du tuberculome, telles que l’existence d’une nécrose au sein d’une masse de petit volume, fait relativement rare au cours des processus tumoraux, et la présence d’adénopathies médiastinales ou abdominales avec le caractéristique centre nécrosé. En cas de persistance de doute diagnostique, la ponction-biopsie hépatique transpariétale à l’aiguille fine écho- ou scanoguidée s’impose, évitant le recours à une laparotomie intempestive. TUBERCULOSE VÉSICULAIRE [5, 25] Quelques rares cas de tuberculose vésiculaire pseudotumorale ont été rapportés dans la littérature, se manifestant par un épaississement pariétal, des cloisons épaisses et des adénopathies régionales, et dont le diagnostic n’était réalisé qu’à l’étude anatomopathologique. TUBERCULOSE SPLÉNIQUE [18, 23, 31, 32, 58, 60] L’atteinte splénique est fréquente et s’observe souvent au cours des miliaires tuberculeuses multiviscérales, mais elle est en général cliniquement latente. L’atteinte primitive est rare et soulève de grandes difficultés diagnostiques, notamment avec les processus tumoraux. En fait, le BK ne se localise jamais en premier lieu sur la rate ; la primo-infection est généralement ganglionnaire, thoracique ou abdominale, et c’est à partir de ces localisations initiales (complexe primaire) que le germe va regagner la voie sanguine ou lymphatique pour atteindre entre autres la rate. La tuberculose splénique est donc une manifestation secondaire de la tuberculose, mais elle apparaît primitive en raison du silence clinique qui entoure le complexe primaire et la primo-infection. L’origine de la tuberculose splénique est hématogène. La voie lymphatique reste peu probable, car pour concevoir cette propagation lymphatique, il faudrait admettre l’envahissement à contre-courant : on sait en fait que le cours de la lymphe va de la rate aux ganglions spléniques et pancréatiques. ¦ Échographie La forme miliaire est rarement diagnostiquée au stade précoce. Elle n’est découverte parfois qu’au stade séquellaire sous forme de micronodules calcifiés, volontiers associés à des calcifications hépatiques et ganglionnaires (fig 28). Le plus souvent, le seul signe d’atteinte est une splénomégalie homogène. La forme macronodulaire réalise un aspect pseudotumoral sous forme de lésions focales d’échogénicité variable, le plus souvent hypoéchogènes sans renforcement postérieur (fig 29). 25 Tomodensitométrie. Tuberculome hépatique : le parenchyme hépatique est le siège d’une lésion focale hypodense comportant des microcalcifications. 26 Imagerie par résonance magnétique en séquence pondérée T2. Coupe axiale. Présence de plusieurs lé-sions nodulaires infracenti-métriques hyperintenses en périphérie et en hyposignal au centre : miliaire. 27 Imagerie par résonance magnétique en séquence pondérée T1 après injection de gadolinium. Rehausse-ment annulaire de plu-sieurs lésions hépatiques infracentimétriques prédo-minant au niveau du foie droit. 28 Échographie. Le paren-chyme splénique est le siège de plusieurs images hyperé-chogènes correspondant à des séquelles calcifiées de tuberculose splénique. 10
  • 11. Radiodiagnostic Tuberculose abdominale 33-010-A-30 ¦ Tomodensitométrie Le rôle de la TDM dans l’orientation étiologique est modeste. En effet, les aspects lésionnels sont sans spécificité. C’est par la confrontation avec les signes cliniques et biologiques et la découverte d’autres foyers tuberculeux que le diagnostic peut être évoqué. La miliaire se traduit rarement par un aspect piqueté hypodense du parenchyme splénique (fig 30). Les tuberculomes se présentent sous forme de lésions circonscrites pouvant atteindre plusieurs centimètres, hypodenses par rapport au parenchyme splénique sain (fig 31), faiblement rehaussés, comportant parfois une couronne périphérique hypercaptante [18]. À un stade avancé ou à l’état cicatriciel, les lésions se calcifient, réalisant des granulomes souvent multiples (fig 32). En échographie comme en TDM, il faut rechercher systémati-quement d’autres sites pathologiques associés, notamment hépatiques, car l’atteinte hépatosplénique est quasi constante, même si elle n’est pas toujours démontrée en imagerie. ¦ IRM Les anomalies lésionnelles de la tuberculose splénique sont variables en IRM ; il nous semble cependant que l’aspect le plus évocateur (fig 33) est celui déjà décrit au niveau du foie sur les séquences pondérées en T2. TUBERCULOSE PANCRÉATIQUE [9, 15, 20, 21, 28, 32, 46, 57] La tuberculose pancréatique est rare, avec moins de 5 % de cas rapportés dans les séries autopsiques. Elle fait suite soit à une inoculation hématogène, soit à une extension par contiguïté à partir d’adénopathies avoisinantes. Elle est exceptionnellement primitive, de diagnostic dans ce cas purement histologique. Le plus souvent, elle est secondaire à une miliaire tuberculeuse, évoquée alors devant l’association d’autres anomalies digestives, péritonéales et hépatospléniques. Le tableau clinique n’est pas spécifique. Le bilan biologique peut révéler une augmentation des concentrations sériques de l’insuline et du glucagon, une intolérance au glucose, une hyperamylasémie et une cholestase [9, 21]. Le bilan échoscanographique montre un certain nombre de signes non spécifiques plus ou moins associés : – une tuméfaction du pancréas homogène ou hétérogène ; – des lésions focales hypoatténuantes le plus souvent céphaliques ; – une masse tissulaire parfois assez volumineuse pouvant infiltrer la graisse péripancréatique ; – une masse kystique à contenu finement échogène. Ces anomalies pancréatiques peuvent s’associer à une thrombose de la veine splénique témoignant de la longue évolutivité et de la chronicité de l’affection [57], un engainement et/ou une compression du tronc coeliaque et de l’artère mésentérique supérieure, une compression du bas cholédoque avec dilatation modérée d’amont, et des adénopathies péripancréatiques. Devant l’absence de contexte clinicoradiologique évocateur d’une tuberculose, les anomalies suscitées évoquent presque toujours une tumeur maligne pancréatique, entraînant dans ce cas une laparotomie et parfois même une pancréatectomie dont seule l’étude histobactériologique révèle le caractère tuberculeux. Ces difficultés diagnostiques sont retrouvées dans la quasi-totalité des cas de tuberculose pancréatique rapportés dans la littérature, ce qui démontre la nécessité d’y penser devant toute lésion pancréatique afin d’entreprendre les investigations adéquates qui évitent une chirurgie intempestive. Enfin, il ne faut pas méconnaître, chez un tuberculeux avéré présentant des anomalies pancréatiques, la possibilité d’une 29 Échographie. Rate hé-térogène avec macronodule hypoéchogène de 18 mm de diamètre : tuberculome. 30 Tomodensitométrie. Miliaire splénique : la rate est parsemée de plusieurs lésions micronodulaires hy-podenses. 31 Tomodensitométrie. Lésions macro-nodulaires « truffant » le parenchyme splénique : tuberculomes. 32 Tomodensitométrie. Séquelles calcifiées de tuber-culose splénique et gan-glionnaire. 33 Imagerie par résonance magnétique en séquence pondérée en T2. Coupe axiale. Lésions spléniques multiples de taille variable, en hypersignal périphérique et en hyposignal central : aspect en « cible ». 11
  • 12. 33-010-A-30 Tuberculose abdominale Radiodiagnostic pancréatite concomitante ou d’une réaction allergique toxique du pancréas aux antituberculeux, comme déjà décrit dans certains cas [60]. Conclusion Le diagnostic de tuberculose abdominale est toujours difficile à établir car elle simule de nombreuses pathologies. Les données de l’imagerie ne sont pas spécifiques mais leur corrélation aux données cliniques, biologiques et épidémiologiques oriente fortement le diagnostic. Le scanner se révèle l’examen de choix pour une évaluation réelle de l’extension de la maladie. Les opacifications digestives conventionnelles gardent leur indication dans les atteintes intestinales. Les remarquables avancées de l’IRM en font une technique d’avenir tant pour le diagnostic que pour l’évaluation de l’acuité lésionnelle. Références [1] Aboulabdeh A, Clemencet C, Le Lorier B, Ploussard JP, Thibaud D. La tuberculose péritonéale de l’enfant. À propos de deux observations. Revue de la littérature. Ann Pédiatr 1995 ; 42 : 41-46 [2] AmarisJ,KardacheM,Soyer P, Lalande F, BoudiafM,Scher-rer A et al. Aspects radiologiques du tuberculome hépati-que. Gastroentérol Clin Biol 1997 ; 21 : 888-892 [3] Bailly F, Cotte L, Trepo C. Hépatites bactériennes. Encycl Méd Chir (Éditions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris), Hépatologie, 7-015-C-10, 1999 : 1-5 [4] Belaiche J, Guez C, Marie C. Tuberculose ganglionnaire abdominale : intérêt diagnostique de l’échographie et de la tomodensitométrie. Gastroentérol Clin Biol 1986 ; 10 : 681-685 [5] Ben RJ, Young T, Lee HS. Hepatobiliary tuberculosis pre-senting as a gall bladder tumor.Scand J Infect Dis1995;27 : 415-417 [6] Bernard E, Pelissier E, Birtwisle Y, Rey JF, Dellemonica P. Tuberculose hépatique àformepseudotumorale : à propos d’une observation. Ann Gastroentérol Hépatol 1985 ; 21 : 135-136 [7] Berthet B, Moutardier V, Stein A, Raoult D, Le Treut YP, Assadourian R. Forme tumorale hépatique des affections bactériennes. Considérations diagnostiques et thérapeuti-ques à propos de 3 cas. J Chir 1994 ; 131 : 291-295 [8] Boccaccini H, Claudon M, Blum A, Regent D. Imagerie des lésions infectieuses et parasitaires du foie. Encycl Méd Chir (Éditions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris), Radiodiagnostic-Appareil digestif, 33-515-A-30, 1993 : 1-23 [9] Brusko G, Melvin WS, Fromkes JJ, Ellison ES. Pancreatic tuberculosis. Am Surg 1995 ; 61 : 513-515 [10] Carbonnelle B, Carpentier E. Diagnostic bactériologique de la tuberculose : hiérarchisation actuelle. RevMédInterne 1995 ; 16 : 33-34 [11] Ceccanti JP, Chauvin G, Lepeu G, Banon F, Raymond-Gelle MC,Seznec A. La forme pseudotumorale de la tuberculose hépatique : à propos d’une observation. Ann Chir 1985 ; 39 : 326-329 [12] Charlotte F. Granulomatoses hépatiques. Encycl Méd Chir (Éditions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris), Hépatologie, 7-041-G-10, 1997 : 1-3 [13] Chou CK, Liu GC, Chen LT, Jaw TS. Retrograde air insuffla-tion in MRI: a technical note. Abdom Imaging 1993 ; 18 : 211-214 [14] Chou CK, Liu GC, Yang CW, Chen LT, Sheu RS, Jaw TS. Abdominal MR imaging following antegrade air introduc-tion into the intestinal loops. Abdom Imaging 1993 ; 18 : 205-210 [15] Coelho JC, Wiederkehr JC, Parolin MB, Balbi E, Nassif AE. Isolated tuberculosis of the pancreas after orthotopic liver transplantation.Liver Transplant Surg 1999 ; 5 : 153-155 [16] Dafiri R, Zakari S, Iraqui G, Bouzekri M, Imani F. Apport de l’échographie dans la tuberculose des viscères pleins de l’abdomen. J Radiol 1990 ; 71 : 73-79 [17] Dautzenberg B. Les aspects hépato-gastroentérologiques de la tuberculose en1993. Gastroentérol Clin Biol1993;17: 623-625 [18] Denizet D, Fournier L, Vernouillet S. Exploration par l’ima-gerie de la rate normale et pathologique. Encycl Méd Chir (Éditions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris), Radiodiagnostic-Appareil digestif, 33-605-A-10, 1990 : 1-22 [19] Dustin P.Leçonsd’anatomiepathologique générale. Paris : édition presse Académique Européenne, 1969 : 395-412 [20] Fernandez De Castillo C, Gonzalez-Ojeda A, Reyes E, Quirozz-Ferrari F, Uribe M, Robles-Diaz G. Tuberculosis of the pancreas. Pancreas 1990 ; 5 : 693-696 [21] FischerG,Spengler U,NeubrandM,SauerbruchT. Isolated tuberculosis of the pancreas masquerading as a pancreatis mass.Am J Gastroenterol 1995 ; 90 : 2227-2230 [22] Gastli H, Hassine W, Abdesselem K, Gharbi HA. Aspects échographiques de la tuberculose péritonéale : à propos de 14 cas. J Radiol 1983 ; 64 : 325-329 [23] Gastli M, Zouiten F, Haouet S et al. Tuberculose splénique : à propos de deux cas. Sem Hôp Paris 1993 ; 69 : 1344-1346 [24] Grosset J. Diagnostic bactériologique de la tuberculose. Rev Prat 1996 . 46 : 1337-1343 [25] Gulaty MS, Sarma D, Paul SB. CT Appearances in abdomi-nal tuberculosis. A pictorial essay. Clin Imaging 1999 ; 23 : 51-59 [26] Ha HK, Jung JI, Lee MS, Choi BG, Lee MG, Kim YH et al. CT differentiation of tuberculous peritonitis and peritoneal carcinomatosis. AJR Am J Roentgenol 1996 ; 167 : 743-748 [27] Hamid M, Willemin B. Forme aiguë de la tuberculose péri-tonéale. Diagnostic différentiel avec un abdomen aigu. Ann Gastroentérol Hépatol 1996 ; 32 : 163-166 [28] Hashimoto M, Koyama H, Noie T, Shibayama K, Kitamura N. Abdominal tuberculoma mimicking a pancreatic neo-plasm: report of a case. Surg Today 1995 ; 25 : 365-368 [29] Hegenbarg R, Sin K. Tuberculosis of the pancreatic region-sonographic and CT finding.Aktuel Radiol 1993 ; 3 : 65-67 [30] Hoeffel C, Legmann P, Oudjit A, Benkanoun S, Fayet P, Hazebroucq V et al. Imagerie du tube digestif. Intérêt dia-gnostique. Encycl Méd Chir (Éditions Scientifiques et Médi-cales Elsevier SAS, Paris), Gastroentérologie, 9-011-B-20, 1996 : 1-12 [31] Imani F, Dafiri R. Tuberculose abdominale. Encycl Méd Chir (Éditions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris), Radiodiagnostic-Appareil digestif, 33-010-A-30, 1990 : 1-11 [32] Jadvar H, Mindelzun RE, OlcottEW,Levitt DB. Still the great mimicker: abdominal tuberculosis. AJR Am J Roentgenol 1997 ; 168 : 1455-1460 [33] Jain R, Sawhney S, Bhargava DK, Berry M. Diagnosis of abdominal tuberculosis: sonographic findings in patients with early disease. AJR Am J Roentgenol 1995 ; 165 : 1391-1395 [34] Kawamori Y, Matsui O, Kitagawa K, Kadoya M, Takashima T,YamahanaT. Macronodular tuberculoma of the liver:CT andMRfindings. AJRAmJ Roentgenol 1992 ; 158 : 311-313 [35] Kehila M, Allegue M, Jemni L et al. Tuberculose polyviscé-rale infra-clinique.Diagnosticéchographique.MédChirDig 1985 ; 14 : 665-666 [36] Kettriz V, Isaac K, Warshauuer DM, Semelka RC. Crohn’s disease: pilot study comparing MRI of the abdomen with clinical evaluation. J Clin Gastroenterol 1994 ; 19 : 31-35 [37] Lahmek P, Amiot X, Bougdhene F, Cadranel J, Bodin F, Grange JD. Tuberculose hépatique à forme pseudo-tumorale chez un malade immunocompétent. Aspect cli-nique et radiologique. Gastroentérol Clin Biol 1996 ; 20 : 913-914 [38] Larvol L,DamadeR,MonierA,LevecqH.Tuberculosehépa-tique simulant un abcès à pyogènes. Gastroentérol Clin Biol 1995 ; 19 : 548-549 [39] Lundstedt C, Nyman R, Brismar J, Hugosson C, Kagevi I. Imaging of tuberculosis. Abdominal manifestations in 112 patients. Acta Radiol 1996 ; 37 : 489-495 [40] Makanjuola D. Is it Crohn’s disease or intestinal tuberculo-sis? CT analysis. Eur J Radiol 1998 ; 28 : 55-61 [41] Mercusot B, Arrive L, Rotenberg L, Bouras T,DeSigalony JP, Hannoun L et al. Imaging of hepatic tuberculoma.J Radiol 1995 ; 76 : 277-279 [42] Moskovic E. Macronodular hepatic tuberculosis in a child: computedtomographicappearances.Br J Radiol1990;63: 656-658 [43] Nakano H, Jaramillo E, Watanabe M, Miyachi I, Takahama K, Itoh M. Intestinal tuberculosis: findings on double-contrast barium enema. Gastrointest Radiol 1992 ; 17 : 108-114 [44] Naouri A, Tissot E. Pseudotumeur pancréatique par adéno-pathie tuberculeuse rétro-duodéno-pancréatique isolée : à propos d’un cas. Ann Chir 1990 ; 44 : 480-483 [45] Outwater E, Schielder ML. Pelvic fistulas, findings on MR images. AJR Am J Roentgenol 1993 ; 160 : 327-330 [46] Pombo F, Diaz Candamio MJ, Rodriguez E, Pombo S. Pan-creatic tuberculosis:CTfinding.AbdomImaging1998;23: 394-397 [47] Portielje JE, Van der Welf SD, Mutsaers JA, Lohle PN, Puy-laert JB. Echographic recognition of tuberculous peritoni-tis. Ned Tijdschr Geneeskd 1997 ; 141 : 89-93 [48] Rao PM, Rhea JT, Novelline RA. CT diagnosis of mesenteric adenitis.Radiology 1997 ; 202 : 145-149 [49] Reed DH, Nash AF, Valabhji P. Radiological diagnosis and management of a solitary tuberculous hepatic abscess. Br J Radiol 1990 ; 63 : 902-904 [50] Regent D, Rodde A, Braun M, Stines J, Claudon M, Bresson A. Imagerie du péritoine normal et pathologique. Encycl Méd Chir (Éditions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris), Radiodiagnostic-Appareil digestif, 33-482-A-10, 1989 : 1-34 [51] Rodriguez E, Pombo F. Peritoneal tuberculosis versus peri-toneal carcinomatosis: distinction based on CT finding. J Comput Assist Tomogr 1996 ; 20 : 269-272 [52] Rose C, Auxenfants E, Noël MP, Mahieu M, Demory JL, Croxo C et al. Tuberculose, infection à mycobactéries et leucémie à tricholeucocytes. Presse Méd 1997 ; 26 : 110-114 [53] Roujeau J, Chelloul N. Abrégé d’anatomie pathologique générale,Genève : édition Sandoz, 1968 : 112-129 [54] Scott EM, Freeman AH. Prominent omental and mesen-teric vasculatore in inflammatory bowel disease shown by computed tomography. Eur J Radiol 1991 ; 22 : 104-106 [55] Seve P, Boibieux A, Biron F, Bouhour D, Rode A, Bancel B et al . Tuberculose hépatique : un cas à forme pseudo-tumorale. Ann Méd Interne 1998 ; 149 : 386-388 [56] Szapiro D, Boverie J, Dondelinger RF, Brisbois D. Imagerie de la rate. Feuillets Radiol 1996 ; 36 : 163-184 [57] Takhtani D, Gupta S, Suman K, Kakkar N, Challa S, Wig JD et al. Radiology of pancreatic tuberculosis: a report of three cases. Am J Gastroenterol 1996 ; 91 : 1832-1834 [58] VeilN.Diagnosticdessplénomégalies. EncyclMédChir (Édi-tions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris), Hématologie-infections, 2-170, 1990 : 1-7 [59] Verger P, Blais J, Garnier PP,Haffaf Y, Collignon B, Riviere JP. Tuberculose du hile hépatique découverte lors d’une lapa-rotomie pour une sténose postopératoire du cholédoque. Gastroentérol Clin Biol 1998 ; 22 : 1110-1111 [60] Wong MK, Ng SE. Computed tomographic findings of abdominal tuberculosis: report of five cases. Ann Acad Med 1993 ; 22 : 802-806 [61] Zghal Trigui Y, Ben Jemaa M, Trigui B et al. Tuberculose splénique. Sem Hôp Paris1998 ; 74 : 1258-1260 [62] Zoppardo P, Frouge C, Vignaux O et al. Tomodensitomé-trie du péritoine normal et pathologique. Feuillets Radiol 1993 ; 33 : 415-433 12