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Les 4 saisons multiplier les savoir faire

jeff64col
8 de Mar de 2019
Les 4 saisons   multiplier les savoir faire
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  1. Ensuite, on identifie les légumes qui risqueraient de s’hybrider. Au fur et à mesure, on fait des choix. Il est primordial de connaître l’identité botanique de la variété pour éviter qu’elle ne s’hybride et qu’elle perde ses spécificités (de goût, d'aspect). Il faut connaître la taxonomie : la famille, le genre, l’espèce. » Sur les plantes autogames, qui ont pour particularité de s’autoféconder, pas de risque de mélange de varié- tés. Pour les légumineuses (haricots, pois, fèves…) et les tomates, c’est facile. Mais sur les plantes allogames (fécondation croisée entre deux individus distincts), ça se complique, et on peut vite se retrouver avec un sacré mélange ! Il faut donc être particulièrement vigilant avec les poireaux, carottes, courges… LA RÉCOLTE, « UN MOMENT CRUCIAL » Au potager, Véronique Bonaventure conseille de ne laisser monter à graine qu’une variété par an – même si plusieurs sont cultivées pour la consom- mation. « Le moment crucial est celui de la récolte : il faut que les graines soient bien mûres car c’est ce qui conditionne en partie leur durée de vie. Le degré de maturité, cela s’apprend sur le terrain, c’est concret. Nous observons les porte-graines, leur couleur parti- culière, la texture, les graines qui ont tendance à tom- ber… » Puis vient la pratique des techniques d’ex- traction, de tri et de conservation : « Par exemple, MULTIPLIER LES SAVOIR-FAIRE EN SAVOIR + — Graines de vie, Conservatoire de Sainte Marthe, 41200 Millançay. www.grainesdevie.net Stage “Produire ses graines”, les 7 et 8 septembre, au Centre écologique Terre vivante, à Mens (Isère) : centre.terrevivante.org Semences buissonnières, coffret de quatre DVD, de Seedfilm, 50 €, www.seedfilm.org Produire ses graines bio, de Christian Boué, éd. Terre vivante, 272 p., 27,40 €. Devant la nécessité de faire vivre un patrimoine de semences de variétés locales et traditionnelles, des savoir-faire particuliers sont à acquérir pour produire et conserver les graines. Associations et particuliers s’engagent dans la transmission de ces connaissances. Face au flou législatif qui entoure la vente des semences anciennes, les associations et les particuliers ont toute liberté pour agir en faveur de la conserva- tion et la diffusion des semences potagères et fruitières locales et/ou anciennes. Comment ? En les partageant ou en les échangeant. Mais pour cela, il faut savoir les produire et les conserver. Le mouvement Graines de vie, initié par l’as- sociation Intelligence verte, en partenariat avec le Conservatoire de la Ferme de Sainte Marthe, a mis en place une action très inspirante. Un des axes du projet est de démocratiser l’art de la repro- duction et de la conservation des semences tradi- tionnelles comestibles en formant gratuitement des “Ambassadeurs de la biodiversité” qui s’enga- gent à transmettre leurs connaissances dans leur réseau à au moins trente personnes. Depuis 2015, elles sont 360 à avoir été formées. Ces stages de deux jours se déroulent au Conserva- toire des variétés anciennes de Sainte Marthe, en Sologne. Véronique Bonaventure assure la trans- mission. Théorie le matin, pratique l’après-midi. « Le plus complexe pour les participants est de com- prendre le principe d’hybridation, explique-t-elle. Nous faisons, par exemple, un exercice théorique qui consiste à créer un potager imaginaire et d’y mettre tous les légumes qu’on souhaiterait y voir pousser. 36 - terrevivante.org SEMENCES DOSSIER TEXTE PERRINE DUPONT 028_041_4S235_Dossier.indd 36 07/02/19 10:55
  2. nettoyer à l’eau des graines d’alliacées (ail, oignon, poi- reau), de tomates, d’aubergines, de laitues, de certaines fleurs. Il y a la technique de battage, de tamisage ou encore la technique “au vent” : par inertie, les bonnes graines tombent au sol et les débris et les mauvaises graines s’envolent.  Il est facile d’avoir rapidement des graines propres ». Véronique Bonaventure insiste sur la richesse du patrimoine génétique : « Dans la nature, les plantes poussent à plusieurs ». C’est pourquoi elle préconise d’avoir plusieurs porte-graines de la même variété pour favoriser “le brassage de pollen”. Pas toujours évident de garder plusieurs pieds de choux pour les graines dans un petit jardin de particulier, d’autant que la quantité de graines sera considérable – de 2 000 à 5 000 par pied ! La solution : « Se regrou- per. J’oriente les gens pour qu’ils se mettent en réseau et fassent des jardins de semences ». Ainsi le savoir est transmis, avec les bonnes idées. Parmi ces ambassadeurs de la biodiversité, Carole Devesa, présidente de l’association Graines de Oaï, à Gignac-la-Nerthe (13) qui a suivi la formation en octobre 2017. Depuis, elle a donné deux confé- Ci-dessus – Le purin de consoude soutient la croissance et la floraison des rosiers en cours de saison, ainsi que la production des légumes fruits (tomates, concombres, melons, etc.). Page de gauche — Utilisez le bicarbonate de soude de mai à août contre tous types d’oïdium, le mildiou de la tomate, etc. Il bloque le développement des champignons. Attention, ne dépassez jamais la dose recommandée ! rences et formé cinq animateurs municipaux qui gèrent un petit jardin pédagogique. Une graino- thèque est en place. « En un an, j’ai fait des actions de sensibilisation qui ont concerné une centaine de personnes et j’en ai formé vingt, détaille Carole Devesa. Il est important pour moi de transmettre car c’est une réponse aux enjeux de sécurité et de souve- raineté alimentaires, aux enjeux climatiques.  ». Et ce ne sont pas que des mots : « Nous donnons des cours de jardinage une fois par mois et nous semons uniquement des semences paysannes. En mars, notre projet phare, la création d’un jardin de semences, va se concrétiser ». Pour d’autres, les actions ne sont pas formalisées, mais font partie du mode de vie, comme pour Jenny Lhoir, en Charente. Elle a déjà transmis à ses quatre enfants, qui sont instruits à la maison, et à une cinquantaine de personnes, enfants et adultes, sans cadre, au fil du temps et des échanges… et ce n’est qu’un début. Jusqu’ici, grâce à ce projet, 360 multiplié par 30 devrait donner 10 800 per- sonnes sachant multiplier les variétés locales. Et combien de graines semées ? ● GRAINESDEVIE — Véronique Bonaventure, au centre avec des lunettes, anime les stages au Conservatoire des variétés anciennes de Sainte Marthe, à Millançay (Loir-et-Cher). Ici entourée par les stagiaires, elle explique le nettoyage, à l'aide d'un tamis, des graines de livèche récoltées en fin d'été. terrevivante.org - 37 028_041_4S235_Dossier.indd 37 07/02/19 10:55
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