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lundi, mai 05, 2014
Les acteurs du marché de la traduction technique en France et la traduction
automatique en 2014
Réunion de deux billets en un PDF où j'essaie de faire le point sur les acteurs du marché de la traduction technique en
France et la réalité de la traduction automatique en 2014.
Publié par Jean-Marie Le Ray à 8:27 AM Aucun commentaire:
mardi, août 15, 2006
Essai
Voir le billet Localisation et autres publications de mon cru et télécharger le document Localisation_fr.pdf (4,56 Mo),
ou encore sur le binôme Google & Traduction (4 Mo). Bonne lecture !
Jean-Marie Le Ray
Publié par Jean-Marie Le Ray à 6:42 PM Aucun commentaire:
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dimanche 27 avril 2014
Les acteurs du marché de la traduction technique
en France
Suite : La réalité de la traduction automatique en 2014 !
* * *
Billet initialement écrit en deux parties (Le marché de la traduction en France depuis 2010 & Les grands groupes
de traduction en France), que j'ai finalement décidé de réunir en un seul pour une question de cohérence, en effaçant
les doublons.
Après avoir tenté d’évaluer, il y a un an déjà, combien pèse vraiment le marché de la traduction dans le monde,
condition préalable pour identifier son propre marché de la traduction et se positionner par rapport à la concurrence, il
est temps d'affiner un peu l'analyse en me concentrant sur le marché français de la traduction (où
l'adjectif "français" doit être considéré dans son sens géographique, plutôt que linguistique).
Au début, je me suis lancé dans ce travail parce que chaque fois que j’essayais d'en savoir plus sur la question, je
ne trouvais rien, sinon des infos fragmentées, dépassées, et au final peu pertinentes.
Exemple avec la dernière étude disponible de l’Observatoire de la Traduction de la CNET (publiée en 2010 et portant
sur l’année 2009), qui me semble largement lacunaire au regard de la situation actuelle. Ou encore avec ce billet, basé
sur cette même étude :
Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France
http://translation20.blogspot.it/2014/04/les-acteurs-du-marche-de-la-traduction.html (1 sur 15) [05/05/2014 17:30:08]
Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France
...la France reste un marché très fragmenté, peuplé de près de 3000 traducteurs indépendants et environ
400 sociétés de traduction qui se partagent un marché d’environ 1 milliard d’euros.
(...)
Mais à y regarder de plus près, on voit bien que parmi ces 400 sociétés, seules les 300 premières réalisent un
CA supérieur à 200K€, témoignant (à première vue et à priori) du bien-fondé de leurs services.
Or ma recherche sur Infogreffe, détaillée plus avant, montre que nous sommes loin du compte : il ne s'agit pas "de
3000 traducteurs indépendants et environ 400 sociétés de traduction qui se partagent le marché", mais bien
d’une vingtaine de milliers d’acteurs : environ 8 000 traducteurs et 12 000 sociétés, dont 1/1000e (les
12 groupes que je détaille plus loin) représentent à eux-seuls près de 300 millions € de CA, en ne comptant pour
ORTEC que la partie "traduction et documentaire", ce qui est tout à fait énorme.
Et cela sans compter SDL, Lionbridge, Transperfect et autres multinationales des services linguistiques qui
opèrent également en France (et plus généralement sur le marché francophone), écartées de cette analyse puisqu’il
m'est impossible de quantifier de manière fiable la part que représente le marché français proportionnellement
à l'ensemble de leur C.A. mondialisé.
Exemple pour Lionbridge avec le C.A. 2013 : presque 489 M$ dont 70,2 % seulement représentent la partie
Langues (traduction, localisation, interprétation, etc.), soit un peu moins de 115 M$ juste pour l'Europe de l'Ouest.
Or comment calculer la seule part de la France, ou du seul marché français qui dépasse les frontières hexagonales ?
Tout cela ne serait qu'une pauvre approximation...
Idem pour HP ACG ou pour d’autres groupes signalés parmi les principaux acteurs de ce secteur, comme le
MAPI Institute qui est mentionné dans les fiches sectorielles de l’INSEE, et dont le C.A. serait supérieur à 10 millions
€ (voir également ici), mais Infogreffe nous informe que cette société fait partie d'une autre catégorie (7320Z :
études de marché et sondages) et qu'elle est radiée depuis le 20 janvier 2014. À vérifier donc. Si quelqu'un en
sait davantage...
Par conséquent mon parti pris pour mener cette analyse a été de ne rechercher avec les moyens du bord que
des données accessibles à tous, et si possibles « officielles » - INSEE, Infogreffe, communication institutionnelle
des groupes et des sociétés, notes d'investisseurs -, en me réservant quelques estimations prudentes chaque fois qu’il
me semblait nécessaire de combler une lacune (pour Optilingua International et CPW Group, par exemple).
Pour parvenir au final sur des chiffres et un ordre de grandeur indiquant que le marché est largement sous-estimé,
et qu'aucune étude sérieuse n'en rend vraiment compte à ce jour (même s’il est vraisemblable que l’estimation
d’un marché français de 1 milliard d’euros peut être retenue par défaut, comme base prudente de
calcul), à une époque où la langue française semble connaître un regain dans le monde.
J'ai ainsi été surpris de découvrir de nombreux acteurs dont j'ignorais l'existence ou l'importance, mais surtout la
quantité de "groupes" pour la plupart nés en France qui réalisaient des CA aussi significatifs.
La rédaction du premier billet m'a conduit ensuite à approfondir la réalité de ces groupes, amenés à jouer un
rôle significatif pour notre marché. Ce n'était pas prévu au départ, mais la nécessité en est devenue de plus en
plus évidente au fur et à mesure que j'avançais.
En termes de volumes d'affaires, au niveau de l’incidence du marché dans son ensemble, il est pratiquement
impossible de parvenir à un chiffre précis, donc je procéderai par estimations sur le nombre d'acteurs - sociétés
et professionnels exerçant en libéral -, en partant d'un vieux fil de discussion sur Proz, qui rapportait le
nombre d’entreprises du secteur "traduction et interprétation" (code activité 7430Z) en France pour les années
2008 (11 069 entreprises) et 2009 (13 828 entreprises).
En continuant sur le site de l'INSEE, j'ai vérifié les valeurs correspondantes pour les dernières années disponibles,
qui sont 2010 (11 172 entreprises) et 2011 (10 482 entreprises).
Par conséquent, sur 4 ans, de 2008 à 2011, nous obtenons une moyenne annuelle de 11 638 entreprises pour
la France (que j'arrondirai à 12 000 le cas échéant).
J'ai vérifié ensuite sur Infogreffe les entreprises du secteur par département (données recensées le 8 avril 2014), où
pour chaque département le chemin à suivre est : 74 AUTRES ACTIVITÉS SPÉCIALISÉES, SCIENTIFIQUES
ET TECHNIQUES --> 7430Z TRADUCTION ET INTERPRÉTATION.
Total des acteurs impliqués (sociétés + traducteurs-interprètes en profession libérale) pour les 22 Régions en
Métropole plus les DOM-TOM : 19 813 (que j'arrondirai à 20 000 le cas échéant).
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Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France
En effet, si nous n'avons qu'environ 12 000 sociétés sur ce total de 20 000, cela signifie que les traducteurs-
interprètes exerçant en entreprise individuelle représentent grosso modo 40% des acteurs (env. 8 000)
du marché de la traduction en France.
Quant à leur répartition géographique, elle se divise en trois blocs :
1. La Région Île de France l'emporte haut la main avec 38,28% des entreprises : 7 584 ;
2. Le deuxième bloc comprend huit Régions qui dépassent respectivement 3% : Rhône-Alpes, PACA, Aquitaine,
Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Bretagne, Alsace, Pays de la Loire, soit 42,37% avec 8 396 entreprises ;
3. Le troisième bloc comprend les DOM-TOM et les 13 Régions restantes qui sont en-deçà de 3% : Nord-Pas-de-
Calais, Centre, Poitou-Charentes, Lorraine, Haute-Normandie, Basse-Normandie, Bourgogne, DOM-TOM,
Auvergne, Picardie, Limousin, Franche-Comté, Champagne-Ardenne, Corse, soit 19,35% avec 3 833 entreprises.
Voici le tableau correspondant :
En clair, les neuf premières Régions totalisent 15 980 entreprises et s'accaparent 80,65%
du marché !
Voici une représentation visuelle "pondérée" plus parlante :
D'un certain point de vue, c'est peut-être aussi grâce à cette présence polyglotte massive que Paris fait partie des
3 capitales mondiales jugées les plus attractives par les investisseurs :
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Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France
Ceci étant, vu qu'il m'est impossible d'analyser le C.A. de toutes les entreprises qui le communiquent, l'idée de base
était de me concentrer sur les principaux acteurs du marché, généralement connus et reconnus.
Guillaume, d'Anyword, qui avait publié en 2009 un billet fort intéressant : "Les principales agences de traduction
en France", proposait en octobre 2012 l'ordre de grandeur suivant :
En estimant à 20 millions d’euros le CA du premier français, qu’il s’agisse d’A.D.T, de Tradutec ou de Telelingua, et à
800 millions € le CA global de la traduction en France.
L'une des personnes interviewées dans son billet, Maciek, fondateur de Sopoltrad (1995) (agence basée en Pologne
et spécialisée depuis de nombreuses années dans les langues d’Europe centrale et d’Europe de l’Est), précisait
par ailleurs :
le marché est assez grand pour tous : à partir du moment où le leader français pèse moins de 3% du marché national...
Ce qui nous donnerait un C.A. compris entre 20 et 24 millions € pour la première société française. Nous allons
donc tenter de vérifier si cette affirmation est toujours vraie en 2014, pour un marché mondial de la traduction
qui devrait atteindre 15 milliards € en 2015 (et le double pour les technologies de la langue dans leur ensemble).
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Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France
Donc si l’on suppose un volume global de 1 milliard d’euros uniquement pour le marché français en
traduction, cela signifie que l’année prochaine ce marché devrait représenter à lui seul 1/15e du
marché global !
Sans s’aventurer à l’évaluer à 2 milliards € en considérant l’ensemble des technologies de la langue (si quelqu’un a
des infos à partager…), remarquons toutefois que ce chiffre est tout à fait plausible, non seulement compte tenu de ce
qui précède, mais également en faisant un simple calcul : nous avons vu qu'Infogreffe recense environ 20 000
acteurs, toutes formes d'exercice du métier confondues, or 1 milliard € divisé par 20 000 ça ne ferait jamais que
50 000 € de CA de moyenne, et cela sans compter toutes les multinationales de la langue qui
interviennent également sur le marché. Il s'agit donc clairement d'une estimation par défaut.
* * *
Ma première constatation fut qu'aucun des acteurs sur lesquels j'ai pu recueillir des informations n'atteignait aujourd'hui
20 millions !
Un cap rapidement franchi, toutefois, dès que l'on passe à certains groupes pour lesquels la traduction n'est plus
qu'une des activités parmi d'autres, comme pour ORTEC et Ubiqus, par exemple...
Quant à l'origine des groupes que j'ai retenus, elle est essentiellement enracinée sur le marché francophone (France,
mais aussi Belgique pour Telelingua ou Suisse pour Optilingua International), même si tous tendent de plus en plus à
se diversifier pour partir à la conquête d'autres marchés.
Pour autant, approfondir leur évolution et leur positionnement au niveau français reste une tâche ardue, compte tenu
de leurs réticences générales à communiquer. Un point crucial qui les différencie nettement de leurs
homologues internationaux. Espérons que les mentalités changeront rapidement…
Cela étant, il y a deux points marquants qui ressortent de mon analyse :
● la forte concentration qui caractérise depuis des années le marché mondial de la traduction et des industries de la
langue est en train de se reproduire au niveau français, et selon moi ce n'est que le commencement ;
● en France (on a déjà vu ça aux États-Unis avec Google qui a complètement révolutionné le domaine de la
traduction automatique), l'arrivée dans la cour des grands d'un acteur totalement étranger à la traduction et aux
industries de la langue - ORTEC - est une ligne de démarcation entre un AVANT (où le cœur de métier des
différents acteurs était quand même l'industrie linguistique au sens large) et un APRÈS (où les acteurs dominants
pourront également provenir d'autres domaines, tels que la finance, la gestion, etc.), un phénomène
probablement précurseur de nouveaux bouleversements.
J'ai classé ces groupes par C.A. (déclaré ou estimé) et par ordre décroissant :
1. ORTEC 1 Md€
2. Ubiqus 60 M€
3. Telelingua 17 M€
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Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France
4. Datawords Datasia 16 M€
5. Linguistique Communication Informatique 15 M€
6. Technicis 11 M€
7. Tradutec 10 M€
8. Optilingua International 10 M€
9. ADT International 8 M€
10. WHP INTERNATIONAL 7 M€
11. HL TRAD 6 M€
12. CPW Group 3 M€
* * *
1. ORTEC (CA : 1 Md€) (22 pays, dont France, Italie et Afrique)
Extrait du communiqué de presse du groupe :
[Avec l'acquisition de Sonovision le 13 février 2014], le groupe indépendant Ortec franchira, en 2014, le cap du
milliard d’euros de chiffre d’affaires, employant plus de 8 600 collaborateurs répartis sur 160 implantations en France
et à l’International.
(...)
Sonovision, dont le siège est à Paris, est leader en Europe dans les services d’ingénierie logistique et documentaire
pour l’industrie aéronautique et spatiale. Le groupe réalise 120 M€ de chiffres d’affaires, emploie 1 600
personnes, dispose de 17 implantations en France et de 7 filiales à l’étranger.
Or en juillet 2003 Sonovision avait à son tour fait l'acquisition d'un pure player, le groupe GEDEV, en vue de renforcer
son pôle traduction :
Cette prise de participation s'est faite par acquisition directe de titres et par l'apport de l'activité traduction du
Centre Technique Parisien de SONOVISION-ITEP. Ces opérations permettent à SONOVISION-ITEP de détenir
de l'ordre de 75 % du capital de la nouvelle société holding GEDEV International.
La société holding GEDEV International contrôle à 100 % trois filiales d'exploitation : GEDEV S.A., Biat et Netword.
Cette prise de contrôle de GEDEV International, nouvelle filiale de SONOVISION-ITEP, en fait le leader français de
la traduction avec un chiffre d'affaires de plus de 7 M€. SONOVISION-ITEP franchit ainsi une étape
supplémentaire dans la mise en œuvre de sa stratégie de développement. Ce nouvel ensemble dispose de la taille
lui permettant de développer rapidement l’activité de traduction notamment auprès des principaux
industriels européens.
Par conséquent, une décennie et quelques acquisitions plus tard, nous nous retrouvons avec LE premier
groupe français dans la traduction, ORTEC, totalement inconnu au bataillon il y a 3 mois !
Avec un pôle spécialisé dans l’aéronautique et l'ingénierie, notamment dans les secteurs du nucléaire et de la
chimie-pétrochimie, sans oublier l'expertise de GEDEV dans ses domaines traditionnels (Energie &
environnement, Finance, Agroalimentaire, Cosmétique & luxe, Juridique, Marketing & communication, Santé,
Techniques & IT, Interprétation, etc.).
[Début]
* * *
2. UBIQUS (CA 60 M€) (Paris, Londres, Madrid, Waterford [Irlande], Zaventem [Bruxelles],
New York, Los Angeles, Ottawa, Montréal, Italie)
Ubiqus est un groupe français créé en 1991 (sous le nom de Hors-Ligne), qui a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires
de plus de 60 millions d'euros dans le monde, dont la filiale spécialisée depuis 2008, TECTRAD, est
depuis longtemps un acteur de tout premier plan dans la traduction juridique et financière. Il me semble cependant que
le gros du CA est généré dans d'autres secteurs que la traduction, il serait intéressant d'en connaître la répartition...
En tout cas, un groupe avec lequel il faudra compter !
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Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France
[Début]
* * *
3. TELELINGUA (CA 17 M€) (Bruxelles, Paris, Munich, New York, Shenzhen, Beijing, Tokyo)
Chiffre d’affaires du groupe en 2013 : 17,2 millions d’euros. J'ai donné une idée des résultats du groupe dans
mon dernier billet, mais l'écart entre le CA des deux groupes précédents et celui de Telelingua (et des groupes qui
suivent dans le classement) s'explique probablement par la diversification des activités d'Ubiqus et, surtout, d'Ortec, là
où Telelingua et les autres peuvent être considérés comme des "pure players" de la traduction, apparemment
moins enclins que les deux premiers à diversifier leur métier historique. À suivre...
[Début]
* * *
4. DATAWORDS DATASIA (CA 16 M€) (Hong-Kong, Tokyo, Seoul, Paris, Milan, Düsseldorf, Londres)
Une note financière d'investisseurs ayant participé au tour de table de Datawords précise que le C.A. prévu en 2011
était de 16 millions d'euros (cf. communiqué de Capzanine), pour ce groupe fournisseur de services multilingues
clé en main, très orienté communication online et référencement, y compris en Chine.
Dans un précédent communiqué de presse (2009), Alexandre Crazover, cogérant de Datawords, déclarait :
« Datawords a développé un modèle peu connu en Europe mais plus largement répandu dans les pays anglo-saxons :
la localisation, c’est-à-dire la traduction et l’adaptation des éléments de communication des
marques internationales pour l’ensemble de leurs marchés: sites Internet, Cdroms, brochures, vidéos,
catalogues,… Ce service fait appel à des compétences linguistiques, marketing et techniques et permet à Datawords
de mettre en œuvre sa capacité à dialoguer avec les diverses filiales d’une marque. »
En Chine par exemple, où la guerre des moteurs de recherche fait rage après l'éviction de Google, Datawords
collabore avec Baidu :
[Début]
* * *
5. LINGUISTIQUE COMMUNICATION INFORMATIQUE (CA 15 M€) (13 implantations en
Europe, Afrique, Chine)
Le groupe, présent sur trois continents avec un CA 2013 de 15 millions d'euros en hausse de 15 % par an (10
% l'objectif fixé pour 2014), est un peu une spin-off de la Maison du Dictionnaire, née comme SSI et qui se
définit aujourd'hui comme l'un des principaux opérateurs du marché dans le monde de la communication multilingue
en France, avec une volonté de proposer à ses partenaires une démarche industrielle qui réponde à leur besoin
de communication technique multiculturelle.
Tiens, puisqu'on en parle, je ne saurais trop vous conseiller ce billet sur les enjeux et la nature d'une
communication multilingue, bien qu'il date un peu (2007), je le trouve toujours d'une grande actualité...
[Début]
* * *
6. TECHNICIS (CA 11 M€) (Paris, Londres)
Créé par M. Eric du Fraysseix et défini comme « groupe familial indépendant », je trouve le site "institutionnel"
de Technicis un peu poussiéreux (le CA indiqué est celui de 2011, par exemple), un peu trop "plaquette publicitaire"
du siècle dernier, mais sûrement pas à la hauteur des "ambitions internationales" affichées par le groupe. Un coup
de jeune serait le bienvenu, car même si l'habit ne fait pas le moine, le site tel qu'il est renvoie l'image d'une agence
de quartier plutôt que celle d'un groupe réalisant plus de 11 millions d'euros de CA...
[Début]
* * *
7. TRADUTEC (CA 10 M€) (France, Belgique, Luxembourg)
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Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France
Le site de Traductec est un peu plus intéressant que celui de Technicis, mais légèrement dépassé aussi :
Tradutec, fondé en 1962, est le leader de la traduction en France, avec un chiffre d’affaire de plus de 10
millions d’Euros...
Correction : « Tradutec, fondé en 1962, est un des leaders de la traduction en France, avec un chiffre d’affaire
(quelle année ?) de plus de 10 millions d’Euros... »
Certaines rubriques ont même l'air carrément à l'abandon, et il faut donc se reporter au bandeau au bas de la
page d'accueil pour avoir une idée des différentes sociétés qui composent le groupe, et notamment les pôles juridique
ou médical-pharmaceutique.
Cela dit ces sites ne sont pas à la hauteur de ces groupes, ils ont une philosophie dépassée, statique, sans
aucune dimension sociale ni de création de contenus. Si quelque responsable me lit, on peut toujours en parler...
[Début]
* * *
8. OPTILINGUA INTERNATIONAL (CA 10 M€) (Autriche, France, Allemagne, Luxembourg,
Portugal, Espagne, Royaume-Uni, Danemark, Suisse, Belgique, Italie)
Optilingua International fait encore mieux, en n'ayant aucun site dédié ! Je renvoie donc le lecteur à ce que j'en
disais dans mon précédent billet :
Avec un C.A. moyen de 5 268 323 € sur la période 2009-2012, Alphatrad France est la filiale française du groupe
franco-suisse Optilingua International, dont la brochure institutionnelle ne fournit malheureusement aucun
chiffre intéressant sur les volumes d'affaires du groupe (ce qui semble devenir la règle...).
On a beau vouloir se positionner comme « un des leaders internationaux de la traduction » et revendiquer des filiales
dans une dizaine de pays, cette absence quasi-totale de communication institutionnelle proportionnelle à l'image de
ce que devrait être "un leader international de la traduction" est vraiment paradoxale !
Franchement je trouve qu'il est anachronique de vouloir se présenter comme un "leader" d'une part, et de ne fournir
de l'autre aucune information utile pour étayer cette prétention. C'est peut-être très franco-français cette manie, mais
en aucun cas ce n'est satisfaisant, y compris pour les clients potentiels...
Quoi qu'il en soit, pour faire une estimation prudente, j'ai doublé le CA d'Alphatrad France, en supposant que les
filiales des dix autres pays réalisent au moins autant que le bureau français.
[Début]
* * *
9. ADT INTERNATIONAL (CA 8 M€) (France, Belgique)
J'ai expliqué dans mon précédent billet comment je suis parvenu à ce chiffre d'affaires de 8 millions d'euros :
autant d'après les données Infogreffe (8 369 834 € sur la période 2010-2012, sans compter la société belge), que
selon une info financière de la société Linkers, nous informant que le C.A. était évalué en 2013 à 8 millions d'euros :
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Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France
Cédric Loison, qui avait déjà vendu Artinternet à Net.Works en 1999, a pu reprendre le contrôle d'ADT grâce à
cette opération financière. Dans un livre écrit en 2010, intitulé "Les Cartes de la Réussite - Patron, un métier
qui s'apprend", il nous révélait :
J'ai créé ADT International, société de traduction qui a remporté un grand succès. Aujourd'hui, me voilà à la tête
de cinquante salariés, avec un chiffre d'affaires de 10 millions d'euros, dont 5 millions de marge brute !
Il faut croire qu'il y a eu recentrage entre 2010 et 2013 (ce qui n'enlève rien à sa réussite, soyons clair)...
[Début]
* * *
10. WHP INTERNATIONAL (CA 7 M€) (Sophia-Antipolis, Paris, Bratislava, Shanghai)
Autre groupe très axé vers l'international en général et l'Asie en particulier, je n'ai pu identifier qu'un C.A.
dépassant 7 millions d'euros dans leur bilan au 31/12/2009, rien pour les années suivantes et pas grand chose
non plus dans leur brochure institutionnelle.
Bien que basé en France, le groupe communique plus volontiers en anglais : d'ailleurs leur site français est H.S., et
la déclinaison dans les autres langues ne m'a pas l'air en forme non plus !
Quand on parle des cordonniers les plus mal chaussés, il y a bien une raison...
Il se différencie en se positionnant à mi-chemin entre les grands fournisseurs de services linguistiques et les
agences traditionnelles : « Compared with large LSP (Language Service Provider) and Translation Agency, WhP
remains an excellent alternative », mais également sur des secteurs comme la formation, les jeux ou encore la
localisation de contenus multimédias.
http://translation20.blogspot.it/2014/04/les-acteurs-du-marche-de-la-traduction.html (9 sur 15) [05/05/2014 17:30:08]
Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France
[Début]
* * *
11. HL TRAD (CA 6 M€) (Paris, Bruxelles, Londres, Genève)
Spécialisé dans le droit, la finance et le conseil, le groupe déclarait « un CA de près de 6 millions d’euros en
constante croissance » (avec 2013 en hausse de 21,1% par rapport à 2012), en constatant sur son compte Twitter que
les avocats vont enfin être « autorisés à recourir à la publicité ainsi qu’à la sollicitation personnalisée », ce qui
ouvre naturellement de nouveaux horizons pour les consultants, pas seulement juridiques, mais aussi marketing et Web.
Il y a là un marché potentiel significatif, et toute une stratégie à mettre en oeuvre, autant côté consultants que clients...
[MàJ - 22 avril 2014] L'annonce vers laquelle renvoyait le lien étant périmée, HL TRAD m'a demandé de le
supprimer, dont acte ! (même si l'annonce, bien que périmée, témoigne encore de ce qu'à l'époque, HL
TRAD communiquait sur 6 M€ de CA).
En attendant, l'entreprise dirigée par Éric Le Poole envisage de se développer à l’international avec l'ouverture
de nouveaux bureaux en Italie, Allemagne et Espagne...
[Début]
* * *
12. CPW GROUP (CA 3 M€) (Paris, Londres, New York, Toronto, Montréal, Rio de Janeiro)
Nous voici enfin arrivés au petit dernier, dont j'évalue prudemment le CA autour de 3 millions d'euros, mais qui
n'a guère évolué depuis 2007 (2,136 M€) ce qui semble un peu en contradiction avec les annonces :
En effet, si l'on donne pour acquis une hausse moyenne de 15 % par an de son chiffre d’affaires depuis 2005, le CA
du Groupe devrait dépasser aujourd'hui 5 millions d'euros.
Donc puisque son fondateur, M. Philippe Willemetz, a laissé depuis 7 mois les rênes du marketing à son fils,
Alexandre, j'espère que cela se traduira par une évolution perceptible en termes "sociaux" et de rajeunissement
des contenus.
[Début]
* * *
Voici pour les groupes que j’ai retenus. Il se peut que j’en ai oublié, mais ce billet reste ouvert aux commentaires et
à toutes les corrections.
D'aucuns trouveront peut-être que je n'ai pas été très prolixe sur chacun de ces 12 groupes, mais en réalité cela est dû
à la rareté des informations qu'ils fournissent, voire d'une manière générale à la pauvreté de leur communication et de
leur présence Web, tout à fait insuffisantes, selon moi, au regard des ambitions affichées : leaders de ceci ou de
cela, alors qu'en fait il suffit de l'arrivée d'un nouvel acteur totalement inconnu il y a trois mois encore pour les reléguer
au rang de groupes de province, qui ressassent plus ou moins tous les mêmes choses, sans véritable capacité
de différenciation, ou si peu...
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Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France
Cela fait longtemps que je m'occupe des acteurs majeurs du Web, et il y a une critique que j'ai souvent faite à Yahoo!,
qui n'a jamais eu ni mission ni vision ! Idem pour les groupes que j'ai mentionnés ci-dessus, et dont j'aimerais
bien connaître quelle est leur mission / leur vision pour le futur, et sur la manière dont ils veulent tenir leur
rôle et influencer le marché de la traduction en général, et en France en particulier.
Car compte tenu de leur présence actuelle, le CA ne peut pas tout faire, quand bien même il s'exprime en
millions d'euros, et il sera intéressant de suivre leur évolution, ainsi que les fusions, les scissions ou les
concentrations auxquelles le secteur donnera lieu.
Un autre élément douloureux apparu dans le fil de discussion ouvert sur les deux précédents billets concerne les
tarifs de certains de ces groupes, qui seraient en décalage par rapport à l’image qu’ils souhaitent renvoyer vers
leurs clients, puisque, selon quelques collègues qui les connaissent en ayant déjà travaillé pour eux, certains sont
connus « pour ne pas payer très cher leurs traducteurs indépendants » en pratiquant « des prix assez bas », ou
encore pour avoir « en commun de faire travailler leurs sous-traitants à des tarifs dérisoires et dans des
conditions souvent déplorables (d'où leurs résultats "formidables") », voire pour faire preuve dans leur façon de travailler
« d'une organisation chaotique ».
Un gros bémol pour lequel Sophie nous propose son interprétation :
J'allais tenter une explication détaillée, mais en fait, il y a un mot que tout le monde connaît et qui est très clair : low
cost. Les fondateurs d'Aldi, de Lidl et de Ryanair sont millionnaires, donc il est prouvé que ce n'est pas un problème
de faire de l'argent avec ce modèle-là.
Il faut aussi préciser que ce genre d'agence se positionne énormément sur les appels d'offres, y compris institutionnels,
et les raflent presque tous. Leur crédo : prix bas, flexibilité sans limite et normes ISO, tout ce qu'il faut pour séduire
les institutions en mal de budget. Et après, ils nous envoient des demandes pour l'UE à 6 ou 7 centimes le mot,
pour lesquelles il faut une liste de compétences et d'expériences hallucinante, remplir des tonnes de papiers, etc.
Sachant qu'au final, c'est quand même nous aussi qui finançons l'achat de ces traductions par l'UE par le biais de
nos impôts !
Enfin, la seule certitude, c'est que les bouleversements ne font que commencer. À vos marques...
* * *
Poursuivons… Au même niveau de volumes d’affaires générés, nous trouvons en vrac Transperfect, qui suit
le mouvement avec un C.A. moyen de 3 382 655 € sur la période 2009-2012, mais comme précisé en début de billet,
il s'agit avant tout d'un groupe mondial dont la France ne représente qu'un "petit" marché, juste devant
ALTO INTERNATIONAL, 3 381 309 € de C.A. calculé sur la seule année 2009. Autour des 3 millions €, Agency
Walker Services (C.A. moyen de 2 933 267 € sur la période 2010-2012), parfaitement constante dans le temps...
Dans la tranche dépassant ou avoisinant les 2 millions €, INTERNATIONAL CORPORATE
COMMUNICATION (2 021 331 € de C.A. moyen sur la période 2009-2012) qui totalise 2 687 125 € en y ajoutant
les résultats de sa filiale d'interprétation, ALMA CORPORATE COMMUNICATION (665 794 € de C.A. moyen sur
la période 2009-2012).
Mentionnons ensuite In Puzzle (ex Caractères et Caetera, traducteurs.com) avec un C.A. moyen de 2 247 287 € sur
la période 2010-2013, et encore SÉMANTIS (2 100 130 € de C.A. moyen sur la période 2009-2012),
EUROTEXTE (1 952 005 € de C.A. moyen sur la même période), RAPTRAD IMAGINE (1 870 060 € de C.A.
moyen sur la même période), AB REPORT (1 869 824 € de C.A. moyen sur la même période), Parlé
Clair (1 802 755 € de C.A. moyen sur la même période), etc.
* * *
Nous voici donc arrivés aux nombreuses sociétés dont le C.A. est proche du million ou s'exprime en centaines de
milliers d'euros, mais il est inutile d'en dresser une liste qui n'apporterait rien de plus à cette analyse (surtout rapportée
aux quelque vingt mille sociétés/entreprises qui peuplent notre secteur...), qui restera forcément lacunaire
mais dont l'aspect le plus marquant, en ce qui me concerne, réside en la concentration des acteurs en
groupes pour la plupart transnationaux.
Cela vaut également pour une société de premier plan comme Tectrad (dont les comptes ne sont pas publiés, ce
qui explique son absence ci-dessus), qui fait partie aujourd'hui du groupe Ubiqus, avec un chiffre d'affaires
mondial supérieur à 60 millions d'euros !!!
http://translation20.blogspot.it/2014/04/les-acteurs-du-marche-de-la-traduction.html (11 sur 15) [05/05/2014 17:30:08]
Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France
Par conséquent le marché de la traduction en France ne représente plus en 2014 qu'une
"petite" portion d'un marché mondialisé, où la traduction n'est plus qu'un service linguistique parmi d'autres,
et pas toujours le plus important même s'il reste central : la société Lionbridge facture à présent moins d'1 million
€ en France, contre près de 500 millions de dollars au niveau mondial en 2013...
Or une société pionnière telle que OPERA TRADUCTIONS, après être passée dans le giron de LINGUATECH et
de BOWNE GLOBAL SOLUTIONS FRANCE, a finalement été acquise par LIONBRIDGE. Impossible par conséquent
de délimiter en termes économiques le périmètre précis de l'activité "France", ou "français" de tels groupes.
Sans compter les domaines proches, comme l'exemple du français Systran (qui a réalisé un C.A. de 5 à 7 millions € au
fil des ans, avant de devenir ... coréen depuis ... quelques jours) (voir mon P.S. sur Systran), ou de Woods
Media, mentionné en 2012 par Common Sense Advisory, Inc. dans le top 25 des fournisseurs français de
services linguistiques en Europe, qui déclare 8 176 624 € en 2012, mais dont l'activité principale est plutôt la
post-production de films cinématographiques, de vidéo et de programmes de télévision, un métier où la traduction
tient quoi qu'il en soit son rôle...
Je m'excuse enfin auprès de toutes les sociétés qui auraient leur place dans ce tableau et que j'ai oubliées, mais si
leurs responsables me contactent en justifiant de leur C.A. je les insérerai bien volontiers.
Notre secteur manque cruellement d'analyses fiables et à jour, cela est sûrement dû à son atomisation et à
l'évolution permanente de la situation (en regardant les noms de la liste d'Anyword, beaucoup ont déjà disparu ou
changé de casaque), donc si cette modeste tentative de tirer un peu les choses au clair sert à quelqu'un ou à
quelque chose, j'en serai déjà fort heureux !
Car même si les fiches descriptives de l'INSEE me semblent largement déficitaires, l'une d'entre elles m'a
particulièrement interpellé :
Est-il possible qu'en France tout le secteur "traduction & interprétation" ne pèse qu'à peine plus d'1% de l'ensemble
du secteur libéral en nombre d'entreprises, et d'un quart de point de son chiffre d'affaires ?
Tout cela me paraît largement et coupablement sous-estimé, et ne rend guère justice à
une activité aussi fondamentale que l'est la traduction pour les échanges
économiques, commerciaux et culturels entre les peuples !
[Début]
P.S. à propos de Systran
SYSTRAN (acronyme de SYStem TRANslation) est l'une des rares entreprises qui communique en toute transparence,
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Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France
et la lecture de ses bilans nous apprend un certain nombre de choses.
Tout d'abord que ses deux cœurs de métier sont : 1) l'édition de logiciels (produits Desktop, Serveurs, e-Services
et OEM), et 2) les services professionnels (aux entreprises, aux administrations, et cofinancés).
Ensuite que SYSTRAN est un groupe, dont SYSTRAN S.A. est la société mère, qui réalise entre 5 et 7 M€ de C.
A. (7,2 M€ en 2013, en progression de 12,8% sur 2012), alors que le groupe, qui comprend les trois filiales
de SYSTRAN S.A. (SYSTRAN USA, SYSTRAN Software Inc., SYSTRAN Luxembourg), dépasse régulièrement 10 M
€ depuis 2011.
Mais la partie la plus intéressante est ce que Systran nous dit sur notre métier, à savoir la traduction :
Le marché mondial des services de traduction inclut différentes activités :
● les services d’internationalisation qui comprennent l’ensemble des services relatifs à l’internationalisation des logiciels,
des services Web ou du contenu,
● les services de localisation qui englobent l’ensemble des services relatifs à la traduction des sites Web, et des interfaces,
● la traduction humaine,
● les services d’interprétation : il s’agit pour l’essentiel de services de traduction simultanée ou consécutive de
discours, conférences, etc…
Et de citer le rapport de Common Sense Advisory, Language Services Market 2012, dernier disponible à la date
de rédaction du bilan 2013 (mais déjà cité dans le bilan 2012), ainsi que les projections que l'UE a réalisées en ... 2009
sur la taille de l'industrie des langues dans l'Union européenne (PDF dispo seulement en anglais), donc autant dire
qu'une mise à jour ne serait pas superflue.
Or en 2012 déjà, Systran citait les mêmes sources, ce qui confirme l'absence d'études à jour sur l'évolution de
notre marché de référence...
Le bilan 2013 continue :
L’essentiel de la croissance du marché provient du développement des services de localisation et de traduction, ce
qui s’explique principalement par la forte augmentation du contenu publié par les entreprises.
Cette augmentation des volumes de traduction et de localisation pose toutefois un problème de capacité qui ne
pourra être résolu que par l’utilisation accrue des logiciels de traduction automatique.
Depuis plusieurs années ce marché, historiquement très fragmenté, se transforme avec l’apparition d’acteurs
plus importants qui se développent par acquisitions successives. Ces sociétés transforment le métier des traducteurs
et imposent de nouveaux outils et méthodes de travail. Les outils informatiques, et en particulier les logiciels d’aide
à la traduction, sont de plus en plus utilisés pour réaliser les gains de productivité indispensables à
l’amélioration des marges.
Le marché des outils d’aide à la traduction
Les activités de traduction humaine sont confrontées à trois problèmes importants qui limitent leur utilisation et
la croissance du marché :
● le temps : un traducteur traduit en moyenne 2.000 mots par jour ;
● le coût : il est en moyenne de 40 Euros par page traduite ; (les traducteurs apprécieront...)
● la capacité : les volumes d’informations disponibles électroniquement sont en dehors de la portée des traducteurs.
Par conséquent c'est exactement là qu'intervient Systran dans ses services professionnels :
Les outils d’aide à la traduction – mémoire de traduction et traduction automatique - deviennent incontournables
pour faire face aux exigences de baisse des coûts des clients et à l’augmentation de la demande. Ils permettent d’une
part de faire des gains de productivité importants, et d’autre part de traduire des documents qui n’auraient sinon pas
été traduits.
Pour autant, si l'activité "services professionnels" (qui représente globalement 35,4% du CA 2013, contre 64,6 %
pour l’édition de logiciels) est en hausse de 39,4% par rapport à l’exercice 2012 de la maison mère, elle est en baisse de
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Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France
-26,0% par rapport à 2012 au niveau Groupe (en raison notamment de la baisse des commandes des
agences gouvernementales américaines à la filiale SYSTRAN Software Inc.) : 3,8 M€ en 2013, contre 5,1 M€
en 2012.
Quant aux services professionnels de R&D cofinancés :
En Europe, SYSTRAN a participé à des projets de recherche cofinancés par l’Union européenne. En 2013, la
part cofinancée de ces contrats de développement s’élève à environ 0,7 million d’Euros, stable par rapport à 2012.
Un nouveau projet cofinancé par le Ministère de la Défense (dispositif RAPID) a été agréé par le Ministère de
l’Economie et des Finances et débutera au premier semestre 2014.
Cela n'empêche :
Au 31 décembre 2013, le montant total des commandes de prestations de Services Professionnels acquises mais
non exécutées s’élève à 2 millions d’Euros contre 1,8 million d’Euros au 31 décembre 2012. SYSTRAN
anticipe néanmoins une baisse de son niveau d’activité de Services Professionnels avec les
administrations américaines ainsi que de son activité de recherche cofinancée en France (Cofunded).
Un dernier point sur la saga judiciaire qui oppose Systran à la Commission européenne depuis bientôt 10 ans, que le
bilan 2013 décrit dans le détail p. 27-28, il n'est pas encore clair qui des deux parties gagnera, puisque Systran a
relancé en 2013 en assignant la CE au Luxembourg, et la Commission européenne avait jusqu’au 18 février 2014
pour déposer ses conclusions. À suivre donc...
* * *
Au final, vous vous demanderez peut-être pourquoi tous ces détails sur Systran, acteur historique de la TA : c'est
juste pour insister sur le fait que la Traduction Automatique fait désormais partie du panorama de
la traduction technique "traditionnelle", chose que les traducteurs de métier n'ont pas encore très
bien appréhendée alors qu'elle aura forcément un impact croissant sur leurs conditions de travail. Il suffit de voir qui
sont les concurrents de Systran : Google, Microsoft, IBM, SDL, Lionbridge, Promt, Logomedia, Comprendium ou
encore Asia Online, ALS et tous les nouveaux entrants qui tablent sur la TA open source...
Il m'était donc impossible de faire l'impasse sur le volet "traduction automatique" en parlant
du marché de la traduction.
De même que les lecteurs avertis auront observé mon changement de titre, initialement « Les acteurs du marché de
la traduction en France », et à présent « Les acteurs du marché de la traduction technique en France » : simplement
parce que « le marché de la traduction en France » englobe AUSSI la traduction littéraire, mais je n'ai
pas compétence pour en parler. Dommage que, là encore, trouver des données à jour s'apparente à
"mission impossible"...
[Début]
Publié par Jean-Marie Le Ray à 02:16
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dimanche 4 mai 2014
Réalité de la traduction automatique en 2014
* * *
En rédigeant le P.S. sur SYSTRAN de mon dernier billet, l'idée m'est venue de faire le point sur l'état de la
Traduction Automatique (TA). Car voici déjà huit ans que j'en parle sur Internet, et notamment du binôme Google +
TA (pdf), en expliquant alors que l'ambition de la TA (née il y a plus de 80 ans !) précédait la création d'Internet :
De la machine à traduire au phonétographe (ancêtre de la dictée vocale), les premières recherches sur la
traduction automatique datent de l'après-guerre et précèdent de plus d'une décennie le développement d'Arpanet.
Selon Jacqueline Léon, le « mythe de la machine à traduire précède l’apparition des ordinateurs et les
premières machines à traduire remontent aux années 30 notamment avec la machine du soviétique Troianskij. »
D'après John Hutchins, c'est en 1933 que Petr Trojanskij, russe, et Georges Artsrouni, russe nationalisé français,
qu'il considère comme des précurseurs, auraient déposé un brevet sur la TA, respectivement en Russie et en France.
Toujours à propos des machines à traduire de ce dernier :
Inventée et construite par Georges Artsrouni entre 1932 et 1935 cette machine fonctionne en effet comme un
lexique automatique. Le Musée des Techniques, du Conservatoire des Arts et Métiers, l'a acquise au début de
Translation 2.0: Réalité de la traduction automatique en 2014
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Translation 2.0: Réalité de la traduction automatique en 2014
l'année 1964 et tous les documents recueillis à cette occasion ont été remis au Centre de Documentation d'Histoire
des Techniques. En raison du développement des travaux sur la traduction automatique et de la place que cette
nouvelle technique est appelée à prendre à plus ou moins longue échéance dans l'activité quotidienne, il n'est
pas déraisonnable de penser que la machine Artsrouni pourra être considérée plus tard comme une pièce historique
de grande valeur.
(...)
Nous ne savons pas si la machine de P. P. Smirnov-Trojanskij a été réalisée. Elle n'est sans doute restée qu'à l'état
de plans et de description ; le projet n'a pas été pris en considération par les autorités soviétiques responsables bien
qu'il ait été présenté à deux reprises en 1933 et en 1944 (Delavenay, La machine à traduire). Le mémoire a été publié
par l'Académie des Sciences de l'U.R.S.S. en 1959.
L'invention de Georges Artsrouni a été poussée beaucoup plus loin que celle de Trojanskij. L'inventeur, devenu
Français, a en effet construit deux machines et mené très loin la construction d'une troisième. Chacune de ces
machines constituait un état beaucoup plus perfectionné de l'invention que la précédente.
La première machine a été construite probablement en 1932. Elle a été détruite plus tard et aucun document
la concernant n'a été conservé ; nous n'en connaissons qu'une photographie qui ne permet pas d'en donner
une description ; mais on peut se rendre compte qu'elle devait posséder tous les éléments essentiels de la
seconde machine dont elle constituait sans doute un prototype.
La deuxième machine a été construite à partir de 1933 ; elle était achevée probablement en 1935, elle a été présentée
à l'Exposition Universelle de 1937. C'est cette machine que le Musée des Techniques a acquise ; nous en donnerons
une description sommaire plus loin.
En 1935 Georges Artsrouni déposa un brevet français pour « un appareil rendant mécanique et automatique
l'emploi d'horaires de chemins de fer, d'annuaires téléphoniques, de dictionnaires, etc. ». La description et les
planches qui constituent ce brevet correspondent à la troisième machine et aux éléments complémentaires inventés
pour son utilisation pratique. Ce brevet, déposé sous la forme d'un paquet cacheté, a été retiré par l'inventeur un an
plus tard (août 1936). A ce moment la construction de la troisième machine devait être commencée. Peut-être,
bien qu'inachevée, a-t-elle été aussi présentée à l'Exposition de 1937.
L'inventeur a écrit dans une notice dactylographiée sur lui-même : « Quelques machines de son invention ont
été exposées à l'Exposition Nationale de Paris en 1937 et leur principe a été couronné d'un Grand Prix de
cette Exposition. »
Émile Delavenay (La Machine à traduire, Que sais-je n° 834, PUF 1959) nous donne d'importants détails supplémentaires :
C'est en 1946 que l'anglais A. D. Booth et Warren Weaver de la Fondation Rockefeller abordent ensemble le problème
de la traduction. (...)
En 1949 Weaver ... va beaucoup plus loin, et pose définitivement le problème de la résolution des
ambiguïtés sémantiques par l'exploration du contexte immédiat. Il affirme que les éléments logiques du langage
peuvent être traités par les circuits logiques des calculatrices ; que la théorie de l'information de Shannon apporte
des lumières d'ordre statistique sur le problème de la traduction ; il recommande notamment, à la lumière de
cette théorie, d'entreprendre des études de sémantique statistique. Il pose enfin de façon imagée le problème de
la recherche sur la nature même du langage, instrument de communication. Dès janvier 1950, Reifler faisait circuler
son étude n° 1 sur la traduction mécanique, première tentative sérieuse par un linguiste d'analyser la préparation
des textes écrits aux fins de traduction par une calculatrice. Il avançait la thèse de la nécessité d'une mise au
point préalable (pre-editing) des textes à traduire, et d'une révision (post-editing) des textes traduits par la machine.
http://translation20.blogspot.it/2014/05/realite-de-la-traduction-automatique-en.html (2 sur 14) [05/05/2014 17:30:41]
Translation 2.0: Réalité de la traduction automatique en 2014
Ce qui est fort étonnant, dans la chronologie qui précède, c'est de voir que les principes de la
traduction automatique statistique que nous connaissons aujourd'hui (y compris les phases de pré- &
post-édition) étaient déjà posés il y a ... 65 ans !!!
Et selon l'introduction de M. Delavenay, la traduction automatique, "projet très avancé" à la fin des années 50,
était inéluctablement appelé à devenir "réalité demain" :
Depuis 1954 les journaux annoncent périodiquement l'invention ou la mise au point d'une machine à
traduire ; informations prématurées, de nature à gêner la recherche, parce qu'elles encouragent dans l'opinion la
passivité devant un problème exigeant encore de patientes explorations et la collaboration, dans des tâches nouvelles,
de spécialistes peu accoutumés à conjuguer leurs efforts : les linguistes et les ingénieurs de l'électronique.
Réalité demain, projet très avancé aujourd'hui, la machine à traduire est virtuellement des nôtres ; nous pouvons
faire confiance à l'homo faber, et sans faire du roman d'anticipation étudier ici la genèse, le fonctionnement et
les possibilités de cette invention.
Donc le problème n'était pas le "si", mais le "quand". Car ce que tous les analystes de l'époque n'avaient pas prévu,
c'est qu'il aurait fallu attendre encore plus qu'un demi-siècle avant que "demain" ne devienne enfin "réalité" !
Déjà, il faudra que dix ans s'écoulent pour que naisse la première entreprise spécialisée dans le développement
de systèmes de TA à des fins commerciales :
En 1968, le Dr. Toma crée une société implantée à La Jolla (Californie, États-Unis) avec un logiciel appelé SYSTRAN,
un acronyme pour SYStem TRANslation. Peu après, sa société est choisie pour développer le système Russe --
> Anglais pour l'US Air Force. Le premier système développé par SYSTRAN est testé au début 1969 sur la base
aérienne de Wright-Patterson à Dayton (Ohio, Etats-Unis), et depuis 1970, le système fournit des traductions pour
la Foreign Technology Division de l'US Air Force. En 1996, SYSTRAN a ainsi signé un contrat avec l'US National
Air Intelligence Center pour développer plusieurs couples de langues d'Europe de l'Est. A l'occasion du conflit
en Yougoslavie, SYSTRAN a développé le premier système Serbo-Croate --> Anglais pour le compte de
l'administration américaine.
La technologie brevetée SYSTRAN a également été employée par la NASA pour le projet américano-soviétique
Apollo-Soyouz en 1974-1975. Cet événement historique a préparé le terrain pour la mise en place d'un premier
prototype Anglais --> Français pour la Commission européenne. Peu après, SYSTRAN était choisi par la
Commission pour fournir des systèmes de traduction pour l'ensemble des paires de langues européennes.
Actuellement, la Commission et de nombreuses institutions européennes utilisent 17 systèmes de traduction SYSTRAN.
SYSTRAN ne deviendra une entreprise de droit français que vingt ans plus tard, à la fin des années 80 :
1986 : GACHOT SA, société française, dont l'activité principale est la robinetterie industrielle et le contrôle des
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Translation 2.0: Réalité de la traduction automatique en 2014
fluides, acquiert les deux sociétés de droit américain STS (anc. WTC) et LATSEC, à l'origine des développements
et propriétaires exclusives de la technologie SYSTRAN, ainsi que 76% du capital de la société allemande
SYSTRAN INSTITUT GmbH. Les années 1986 à 1988 sont consacrées au développement du système et du
patrimoine linguistique de SYSTRAN.
1989 : Afin d'assurer un développement efficient, il a été décidé de donner à l'activité de Traduction Automatique
une structure opérationnelle et juridique autonome. GACHOT S.A. fait un apport partiel d'actif de sa branche
complète d’activité « Traduction » à la société SYSTRAN S.A. Cet apport a été rémunéré par l'émission
d'actions SYSTRAN S.A. au profit de GACHOT S.A., qui détient, suite à cette opération, 99,9% de son capital.
Ces informations sont tirées du document de référence 2002 de SYSTRAN S.A., année qui marque un tournant
important pour la société, comme nous allons le voir en faisant quelques comparaisons entre cette année-là et
l'exercice 2013.
États financiers 2002 (c'est moi qui graisse et qui souligne) :
Considéré aujourd’hui comme le premier fournisseur mondial de solutions de traduction (Source IDC,
2002), SYSTRAN propose à ses clients une offre complète de logiciels et de services.
3.2.3 La concurrence
Le secteur de la traduction automatique se caractérise par de fortes barrières à l’entrée compte-tenu
des investissements nécessaires et du temps de développement nécessaire pour mettre au point ces logiciels.
Le risque de voir un nouvel entrant se positionner sur le marché est donc très faible, et la probabilité de voir
se former des alliances stratégiques est élevé.
Le paysage concurrentiel de SYSTRAN s’est profondément modifié en 2002 :
● Lernout & Hauspie, société belge qui était cotée au Nasdaq (code LHSP), a fait faillite en 2001, consécutivement
aux poursuites pour malversations financières engagées contre elle. Ses activités dans la traduction humaine, le
groupe Mendez, ont été cédées à Bowne Global Solutions, une importante société de traduction humaine
nord américaine.
● IBM a lancé au printemps 2001 une solution de traduction pour serveur, «WebSphere Translation Server» proposant
11 paires de langues.
● Logomedia, filiale de Language Engineering Corp. cherche à développer son activité sur le marché nord américain
avec un succès limité.
● SDL International, société de traduction humaine britannique cotée au London Stock Exchange (code SDL) a
racheté début 2001 l’activité de traduction « Transcend » de Transparent Language, société basée aux Etats-Unis.
● La société allemande « Sail Labs », créée en 2001 pour reprendre des actifs de Lernout & Hauspie a fait faillite en
février 2002, puis a fusionné avec deux autres sociétés suisses pour créer la société Comprendium.
● La société russe Prompt qui commercialise en France par l’intermédiaire de la société française Softissimo des
logiciels de traduction grand public pour Windows (logiciel Reverso).
Il apparaît donc qu'à l'époque, SYSTRAN est en position de monopole quasi-absolu (en dépit de la présence d'IBM sur
ce segment), et notamment en ligne :
SYSTRAN a innové en 1998 en lançant le premier service de traduction sur Internet en partenariat avec AltaVista.
Depuis, SYSTRAN fournit la quasi-totalité des Portails Internet ayant intégré la traduction automatique ainsi que
des milliers de sites Web qui ont des liens permanents avec des sites « Powered by SYSTRAN ». La
technologie SYSTRAN a fait ses preuves dans des environnements aussi exigeants en termes de trafic que les
moteurs de recherche AltaVista, AOL, Compuserve, Apple Google et Lycos.
Liste des principaux Portails utilisant les moteurs de traduction SYSTRAN :
● Altavista
● AOL
● Free
● Google
http://translation20.blogspot.it/2014/05/realite-de-la-traduction-automatique-en.html (4 sur 14) [05/05/2014 17:30:41]
Translation 2.0: Réalité de la traduction automatique en 2014
● Lycos
● Voila
● Wanadoo
L’OUVERTURE DE L’ARCHITECTURE POUR RÉPONDRE AUX BESOINS DES ENTREPRISES ET
AUX CONTRAINTES D'INTERNET
Début 1998, SYSTRAN fait prendre conscience à la communauté Internet de l’utilité et des capacités de la
traduction automatique en fournissant sa technologie pour le service de traduction d'AltaVista : Babelfish.
Fin 2002, SYSTRAN équipe la majorité des grands portails Internet : Altavista, Google, Lycos, Wanadoo, Voila, Free...
(...)
SYSTRAN fournit SYSTRANBox à de nombreux Portails de référence comme Wanadoo, Voila, AOL, Terra, Lycos,
Free, bénéficiant ainsi d’une forte visibilité sur Internet.
Pour autant, toujours convaincue que les "fortes barrières à l'entrée" continuaient de protéger son positionnement
de leader monopoliste, les premiers signes de contraction du marché "historique" de SYSTRAN commençaient à percer :
Le marché de la traduction automatique est un marché en phase d’amorçage et des concurrents tels que IBM ou
d’autres éditeurs de logiciels représentent une concurrence sérieuse pour SYSTRAN, d’autant plus qu’IBM dispose
d’une offre globale intégrant la synthèse et la reconnaissance vocale ainsi que la traduction.
Le marché est cependant protégé par des barrières à l’entrée importantes. (...) Allied Business Intelligence
estime qu’il faudrait un investissement de l’ordre de 6 à 9 MEUR pour développer un système de traduction
automatique et de 0,15 à 0,30 MEUR pour l’adapter.
Pour sa part, SYSTRAN a acquis une très forte et incomparable expérience dans la fourniture de technologie clé en
main pour de grandes administrations (Commission européenne, US Department of Defense), de grandes
entreprises (Ford, SONY) et des sites et portails à fort trafic (Google, Altavista).
Quant à la part de C.A. générée par les portails, dont les « revenus publicitaires ... sont enregistrés sur la base
des décomptes transmis par ces derniers », elle a considérablement baissé, passant de 1,8 M€ en 2000 (soit 19,35%
du C.A. total à 9,3 M€) à 1,1 M€ respectivement en 2001 et 2002 (soit 13,41% du C.A. total à 8,2 M€ pour les
deux exercices).
L’année 2002 est une année charnière pour SYSTRAN qui se caractérise par la confirmation des tendances observées
en 2001 : contraction du marché des Portails, développement de la demande sur le marché Corporate.
Réorganisation
Afin de prendre en compte l’évolution du marché, caractérisée par la baisse sensible de l’activité Portails et
le développement des ventes auprès des Grands Comptes, la Société a été réorganisée autour de deux pôles
reflétant ses deux métiers de base :
● Édition de Logiciels (Software Publishing), et
● Services Professionnels (Professional Services).
Pour SYSTRAN, l'activité "Corporate" va désormais compenser l'activité "Portails", qui disparaît ainsi du bilan grâce à
la "réorganisation", irrémédiablement destinée à péricliter au fil des ans, chose que confirment de manière éclatante
les états financiers 2013 :
1.5.3 La concurrence
Historiquement, le secteur de la traduction automatique se caractérisait par de fortes barrières à l’entrée compte-tenu
des investissements et du temps de développement nécessaires pour mettre au point ces logiciels. Le
développement d’Internet et les progrès des capacités de traitement informatique ont permis aux technologies
de traduction automatique statistique de faire des progrès importants. Les barrières à l’entrée sont beaucoup
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Translation 2.0: Réalité de la traduction automatique en 2014
moins élevées que par le passé, et certains des composants technologiques permettant de développer des logiciels
de traduction automatique statistique sont désormais disponibles en Open Source. Parallèlement, l’utilisation
croissante des logiciels de traduction automatique par les traducteurs humains et les sociétés de traduction, se traduit
par un développement du marché qui attire de nouveaux entrants. SYSTRAN doit donc désormais faire face à
de nouveaux concurrents qui se sont positionnés sur ce marché en développement.
* (Google et Microsoft) représentent la plus importante menace compte-tenu :
● de leur puissance et de leurs moyens;
● de leur positionnement sur les services gratuits et les offres payantes ;
● du niveau de leurs offres commerciales qui sont très bon marché ;
● de leur positionnement technologique qui évolue vers la capacité à personnaliser les logiciels ce qui était
jusqu’à maintenant un élément différenciant de SYSTRAN.
* Les fournisseurs de service de traduction
Depuis plusieurs années, les fournisseurs de service de traduction s’intéressent de plus en plus à la technologie et
de nouvelles alliances naissent.
Ainsi, la société SDL, qui est l’un des premiers fournisseurs de service de traduction dans le monde, a racheté en 2010
la société Language Weaver, créée en 2002 aux Etats-Unis et financée par le fonds d’investissement In-Q-Tel. La
société SDL est aussi l’éditeur du logiciel Trados et se positionne principalement sur le marché des grandes entreprises
et des administrations.
De son côté le leader mondial Lionbridge a signé une alliance avec IBM qui a également développé sa propre
technologie de traduction automatique.
Enfin, plusieurs sociétés fournissant des services de traductions aux entreprises ont développé des services en ligne.
On peut ainsi citer la société ALS qui a lancé le service en ligne SmartMate basé sur le logiciel Open Source Moses.
* Les acteurs historiques
Il existe en outre un certain nombre d’acteurs historiques sur le marché :
● IBM qui dispose d’une offre de traduction pour les entreprises, «WebSphere Translation Server» et développe
une nouvelle génération de logiciels de traduction ;
● la société russe Promt présente sur le marché des particuliers et des entreprises ;
● Logomedia, filiale de Language Engineering Corp. est présente sur le marché nord-américain, principalement avec
des offres à destination des particuliers ;
● la société allemande « Sail Labs », créée en 2001 pour reprendre des actifs de Lernout & Hauspie a fait faillite en
février 2002, puis a fusionné avec deux autres sociétés suisses pour créer la société Comprendium.
* Les acteurs Open source
Le logiciel Open source Moses connait un succès croissant et de plus en plus de sociétés tentent des expériences
basées sur ce logiciel qui est de fait devenu un concurrent non négligeable.
Au cours des prochaines années, le risque de voir de nouveaux entrants se positionner sur le marché et
la probabilité de formation d’alliances stratégiques est élevé.
* * *
La disruption créatrice
SYSTRAN est l'exemple parfait du monopoliste balayé de la scène en une dizaine d'années parce qu'il n'a pas
su anticiper les bouleversements à l'œuvre ni vu venir, ou trop tard, l'innovation disruptive de Google :
L'innovation disruptive [est] avant tout une façon de définir le processus de transformation d'un marché. Elle
se manifeste par un accès massif et simple à des produits et services auparavant peu accessibles ou coûteux.
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Translation 2.0: Réalité de la traduction automatique en 2014
La disruption change un marché non pas avec un meilleur produit - c'est le rôle de l'innovation pure -, mais en l'ouvrant
au plus grand nombre.
Or avec l'innovation Google nous avons une triple disruption sur la TA, en termes de :
1. qualité (nettement supérieure à SYSTRAN)
2. audience (service accessible à des milliards d'internautes)
3. coût (de gratuit à 20€ par million de caractères de texte !)
Le tournant a lieu le 22 octobre 2007, jour où Google abandonne définitivement les produits SYSTRAN pour les
siens, SYSTRAN n'étant plus désormais qu'un concurrent parmi d'autres, et sûrement pas le mieux placé...
* * *
Les concurrents de SYSTRAN en 2014
Ayant déjà longuement parlé de Google & TA et testé la plateforme TA de Microsoft, je vais tenter d'analyser
le positionnement des concurrents de SYSTRAN aujourd'hui en m'inspirant de la classification retenue par la société
dans son bilan 2013 :
● Les fournisseurs de services linguistiques
● Les acteurs historiques
● Les systèmes Open source & Crowdsourced
I. Les fournisseurs de services linguistiques
En 2013 SYSTRAN mentionne uniquement SDL (avec iMT), Lionbridge (en collaboration avec IBM) et Applied
Language Solutions (avec SmartMate), mais en réalité, sans compter les acteurs historiques que nous verrons plus loin,
la liste des entreprises impliquées dans la TA (qui devrait générer un CA 2019 de près de 5 Mds € au
niveau mondial) est longue : Asia Online, Babylon, Bitext, Capita TI, Cloudwords, Hewlett Packard, Kilgray, Language
I/O, Lighthouse IP Group, Lingo24, Lingotek, Linguasys, Moravia, MultiCorpora, Oracle, Pangeanic, Precision
Translation Tools, RWS Group, TAUS, Tauyou, Tilde, Translate Plus, Translations.com (= Transperfect,
OpenText), Welocalize Inc, WorldLingo, etc.
II. Les acteurs historiques
Mis à part ceux qui ont disparu ou ont été absorbés, les quatre acteurs historiques concurrents cités par SYSTRAN
autant en 2002 qu'en 2013 sont IBM, Promt (Reverso-Softissimo), Language Engineering Corp. (via sa filiale
Logomedia), et Comprendium (Lucy Software aujourd'hui). Il est d'ailleurs bizarre que SYSTRAN mentionne en 2013
un concurrent qui n'existe plus, mais bon, cela n'est qu'un exemple des nombreuses infos dépassées qu'on trouve
dans ce bilan ! Ceci dit, à l'exception d'IBM, je ne vois aucune des trois autres sociétés citées capable de jouer un rôle
de premier plan dans la TA des années à venir, le futur nous le dira...
III. Les systèmes Open source & Crowdsourced
Moses est le seul logiciel Open source indiqué par SYSTRAN comme "concurrent non négligeable", même si la
société reconnaît qu'[a]u cours des prochaines années, le risque de voir de nouveaux entrants se positionner sur
le marché et la probabilité de formation d’alliances stratégiques est élevé.
Au moins elle a parfaitement raison sur ce point, car nous allons le voir, ces plateformes de TA sont nombreuses
et diversifiées, et s'étendent même à d'autres usages, comme le cycle "reconnaissance automatique de la parole /
TA / synthèse vocale" (Speech-to-Text, Text-to-Speech), ou encore aux applications de "Speech Analytics" :
● analyse ponctuelle de gros corpus de dialogues enregistrés à des fins de fouille de données comme, par exemple,
le diagnostique d'un problème constaté ou encore l'extraction de connaissances sur les performances des
centres d'appels et les comportements des utilisateurs ;
● analyse périodique d'un centre d'appel afin de proposer des outils de surveillance ou "monitoring" du fonctionnement
du centre.
Un autre emploi, lié à l'explosion de la production de contenus sur Internet (et je ne parle pas de traduction de sites Web
à la volée), comme illustré sur la diapo ci-dessous (même si en 2014, selon moi, on pourrait tranquillement doubler
la quantité de mots générés par les utilisateurs, vu la croissance exponentielle des différents réseaux sociaux),
concerne le data mining à des fins marketing : pour avoir une idée globale de l'impact de leurs produits, ainsi que
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Translation 2.0: Réalité de la traduction automatique en 2014
des humeurs de leurs clients ou des tendances qui se dessinent, les multinationales automatisent la traduction de
ces données pour centraliser l'info dans une seule langue (en général l'anglais, bien sûr, mais ça peut être
n'importe quelle autre langue) à propos de leurs marques, en traduisant les interventions / commentaires /
critiques mentionnant leurs produits dans les réseaux sociaux. Les infos ainsi collectées à partir de cette
"conversation mondiale" servent ensuite à réagir / anticiper au niveau des prises de décision...
Source : Asia Online, 2010
Or la traduction automatique est indispensable et irremplaçable pour traiter de tels volumes, et vu que toutes les
sociétés ne sont pas prêtes à internaliser ce genre de travail, elles ont souvent recours à des sous-traitants
comme Lionbridge ou autres. Il y a là un marché plein d'avenir !
Autre exemple, eBay illustrera le mois prochain "The eBay Machine Translation Initiative", mise en œuvre
l'année dernière, qui consiste à développer des outils de traduction automatique pour booster son commerce en
particulier dans les pays BRICS. Les acheteurs bénéficient ainsi de traductions pour consulter les annonces des
vendeurs dans la langue de leur choix et pouvoir communiquer en temps réel (voir cet article sur Wired).
Voici donc, pour compléter cet inventaire à la Prévert, une liste de sociétés susceptibles d'utiliser la traduction
automatique et de projets open source ou faisant intervenir la participation communautaire.
Sociétés
Verint, BBN-Avoke, Autonomy eTalk, Duolingo, CallMiner, Dotsub, Nuance, OpenAmplify, Gengo, Rovi Corp.,
STAR Transit intègre les différents systèmes de TA, etc.
Dans son étude 2013 sur l'état et les potentialités des marchés européens des technologies de la langue, LT-
Innovate estime qu'il y a environ 500 entreprises en Europe qui innovent en développant ou en intégrant ces
technologies, mais ce sont pour le plus des PME qui restent cantonnées sur leur marché linguistique
national, représentant chacun entre 70 et 80 millions de locuteurs, voire moins, contre plus de 500 millions de
citoyens européens au total. Une fragmentation en décalage avec les capacités d'un déploiement en mode cloud, ce
qui donnera probablement lieu à un mouvement de concentration, à l'instar des grands groupes de traduction, pour
mettre les sociétés européennes - pratiquement absentes du marché de la traduction automatique (SYSTRAN
est désormais coréenne...) - en mesure d'être compétitives dans l'écosystème mondial des technologies de la langue.
Juste à titre d'exemple, et sauf erreur de ma part, parmi les acteurs français du marché de la traduction technique que
j'ai recensés, seul Eurotexte (Lexcelera) propose SMART (Secure Machine-Assisted Rapid Translation), sa
propre solution de TA, fortement voulue et promue par Lori Thicke, créatrice d'Eurotexte, qui est également à l'origine
de Traducteurs sans frontières, soit dit en passant !
Projets
Open Source
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Translation 2.0: Réalité de la traduction automatique en 2014
Nous avons mentionné Moses, probablement le projet le plus en vogue, mais il faudrait citer également d'autres
systèmes de traduction probabiliste, comme Pharaoh, Phrasal, Joshua et autres, utilisant des corpus parallèles,
certains librement téléchargeables sur Internet (les ressources ne manquent pas), ou encore Matrax (Xerox), Cunei
pour les langues asiatiques, Marclator, Apertium, etc.
La dernière version disponible du Compendium des logiciels de traduction de John Hutchins dresse un panorama
assez complet des outils linguistiques au sens large, mais on peut également consulter les archives de la
traduction automatique ou voir ici pour une brève chronologie de la TA...
Crowdsourced
Les grands réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter, LinkedIn et autres, mais aussi Google et Microsoft,
nourrissent leurs systèmes en partie grâce à la participation active, volontaire et gratuite des utilisateurs, qui
peuvent corriger, critiquer, alimenter à volonté les gigantesques mémoires de traduction de ces mastodontes du
Web, déployées à très grande échelle (very large scale), chose hors de portée des fournisseurs de services
linguistiques traditionnels.
À titre de comparaison, Lionbridge disposerait d'environ 52 000 mémoires de traduction individuelles, ce qui est
déjà enviable, mais sans commune mesure avec la puissance d'un Facebook comptant 1,3 milliard de membres
actifs ! Pour autant, par le biais de partenariats, tel que celui avec TAUS, la montée en puissance est assurée...
Dans d'autres registres, The Rosetta Foundation soutient le projet SOLAS, AT&T Research le projet
ChoiceWords, destiné à améliorer la TA en y intégrant l'interaction humaine, Reverso le projet FAUST, le CRTL le
projet PORTAGE de Terminotix, Translate House la mémoire de traduction "large scale" amaGama pour les langues
sud-africaines, sans oublier Meedan pour l'arabe, iTranslate4EU, le projet Memsource Cloud, la localisation
d'Apache Open Office (projet initialement supporté par SUN), et ainsi de suite...
Enfin, hors catégories, un protagoniste absolu des technologies linguistiques, impossible à passer sous silence, est
la DARPA, comme je le mentionnais dès 2007 :
Dans son rapport 2007 de planification stratégique, la DARPA, mieux connue pour être à l'origine du défi Internet,
nous annonce que l'un de ses développements clés à l'horizon 2010 va porter sur le traitement des langues, et
plus spécialement sur une traduction automatique fiable en temps réel : Real-Time Accurate Language Translation, qui
ne nécessitera plus l'intervention de traducteurs-interprètes humains. Directement du média à l'utilisateur !
Page 33 du rapport, fin de la section 3.7. Ce mode de traitement, qui fait partie du programme GALE (Global
Autonomous Language Exploitation), prévoit trois phases :
1. la transcription
2. la traduction
3. la distillation
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Translation 2.0: Réalité de la traduction automatique en 2014
La première étape pour pouvoir exploiter les données audio en langue étrangère à des fins de traduction consiste
à convertir les discours en texte, c'est la transcription. Les américains nomment ça Speech to Text Transcription
(STT). Après quoi le texte est traduit puis « distillé », l'ensemble des opérations étant automatisé par des moteurs
de traitement (2.2 Transcription Engine ; 2.3 Translation Engine ; 2.4 Distillation Engine). Aperçu de ce
dernier concept :
L'objectif est de parvenir à de très hauts niveaux de performances : 95% de fiabilité et 90-95% de cohérence/justesse
sur les traductions depuis l'arabe et le chinois vers l'anglais, afin de pouvoir extraire et fournir des informations clés
aux décideurs ayant un degré de pertinence égalant voire dépassant celui des humains.
Si on évalue grossièrement à 60% le degré de fiabilité des systèmes actuels, on peut se faire une idée des progrès
qui seront accomplis. Disons qu'après 50 ans de tâtonnements de la recherche en TA, l'évolution sera significative
dans les années à venir. Avec des conséquences qu'on peut aisément deviner pour les traducteurs, qui n'en sont plus
à une révolution près ! D'ailleurs c'est écrit en toutes lettres :
GALE engines perform both of these processes in a completely automated fashion, without the intervention of
human linguists.
Nous voilà fixés, si certains nourrissent encore quelques doutes. Car une fois au point, nous savons très bien que
les technologies développées par les militaires sont ensuite industrialisées pour des usages civils. Il serait donc temps
que nous remémorions le vieil adage : « Un traducteur averti en vaut deux... »
À noter que sur l'année 2007, la Darpa a budgété +84 millions US$ aux technologies de traduction du langage
(language translation technologies), soit 7 millions par mois, ce qui s'appelle "se donner les moyens" ! (source :
Human Language Technologies for Europe, p. 32, PDF - 7,7 Mo)
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Translation 2.0: Réalité de la traduction automatique en 2014
* * *
Juste pour donner une idée de l'état de l'art en la matière, voici la synthèse d'un rapport publié par l'OTAN, Research
& Technology Organisation, sur « La mise en œuvre des technologies de la parole et du langage dans
les environnements militaires » (RTO-TR-IST-037) (PDF en anglais, 4,3 Mo) :
Les communications, le commandement et contrôle, le renseignement et les systèmes d’entraînement font de plus en
plus appel à des composants issus des technologies vocales et du traitement du langage naturel : il s’agit de codeurs
vocaux, de systèmes C2 à commande vocale, de la reconnaissance du locuteur et du langage, de systèmes de
traduction, ainsi que de programmes automatisés d’entraînement. La mise en œuvre de ces technologies passe par la
connaissance des performances des systèmes actuels, ainsi que des systèmes qui seront disponibles dans quelques
années.
Etant donné l’intégration de plus en plus courante des technologies vocales et du traitement du langage naturel dans les
systèmes militaires, il est important de sensibiliser tous ceux qui travaillent dans les domaines de la conception des
systèmes et de la gestion des programmes aux capacités, ainsi qu’aux limitations des systèmes de traitement de la
parole actuels. Ces personnes devraient également être informées de l’état actuel des travaux de recherche dans ces
domaines, afin qu’ils puissent envisager les développements futurs. Cet aspect prendra beaucoup d’importance lors de la
considération d’éventuelles améliorations à apporter à de futurs systèmes militaires.
Les textes contenus dans cette publication comprennent des communications sur l’état actuel des connaissances dans
ce domaine, ainsi que sur des travaux de recherche en cours sur certaines technologies de la parole et du langage, à
savoir : les techniques et les normes d’évaluation, la reconnaissance de la parole, l’identification linguistique, et la
traduction.
Technologies déjà disponibles :
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Translation 2.0: Réalité de la traduction automatique en 2014
Décomposition du traitement de la parole (PDF, 12 Mo) :
* * *
Donc, depuis GALE, les derniers projets en cours de la DARPA susceptibles d'impacter la TA et les technologies de
la langue sont BOLT (Broad Operational Language Translation) :
BOLT is part of DARPA’s broader efforts to provide language translation in support of Defense and National
Security requirements ranging from phrase translation to the scanning and translation of large data sets of voice,
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Translation 2.0: Réalité de la traduction automatique en 2014
video and print.
probablement en attente d'être reconduit, DEFT (Deep Exploration and Filtering of Text) et XDATA (XDATA is
developing an open source software library for big data to help overcome the challenges of effectively scaling to
modern data volume and characteristics).
Gageons que nous aurons l'occasion d'en reparler...
* * *
CONCLUSION
Pendant une bonne cinquantaine d'années, la traduction automatique a donné quelques résultats dignes d'intérêt :
TAUM-METEO, LOGOS, ALPS, ENGSPAN-SPANAM, METAL, GLOBALINK, TITUS, CULT, PaTrans, SUSY et
d'autres, etc., mais la traduction automatique à base de règles (RBMT : Rule-Based Machine Translation), qui a été
la technologie dominante, a aussi marqué trop longtemps le pas en montrant toutes ses limites...
Il faudra attendre Google et l'évolution de son système de traduction automatique statistique (SMT : Statistical
machine translation, la deuxième grande famille de TA) pour que l'univers de la traduction automatique se réveille
d'une longue torpeur et commence à foisonner.
Aujourd'hui, l'idée est de développer des systèmes de TA hybrides en combinant le meilleur des deux mondes, si
possible dans le cloud et en s'appuyant sur les puissances de calcul phénoménales qui s'accroissent de
manière exponentielle.
Donc en essayant de donner un aperçu de la diversité des acteurs impliqués et des multiples technologies en jeu
(entre les Corpus-based, Dictionary-based, Example-based, Human-Aided, Interlingual, Knowledge-Based, Pattern-
based, Phrase-based et autres Transfer-based Machine Translation ou Machine-Aided Human Translation, ...),
j'espère que le message sera passé : la traduction automatique a mis presque 80 ans pour en arriver là, les
principes actuels étaient déjà fixés à la fin des années 1940 / début des années 1950, mais à
présent nous y sommes, et toutes les conditions sont réunies pour qu'à l'avenir elle exprime à plein son
potentiel incommensurable. Nous en reparlerons dans 20 ans lorsqu'elle fêtera son centenaire !
En attendant les traducteurs devront se familiariser et apprendre à faire avec, en considérant la TA non pas comme
une menace ou un concurrent déloyal, mais comme une alliée, voire un complément à forte valeur ajoutée pour
leur activité !
Lors des formations marketing pour traducteurs et interprètes qu'il m'arrive de dispenser, j'insiste toujours sur un
point fondamental, selon moi : le marketing doit devenir, pour les étudiants comme pour les traducteurs/interprètes,
de métier ou en début de carrière, un instrument de plus à intégrer dès le départ à leur boîte à outils, au même
titre que les environnements de traduction ou autres, pour les accompagner ensuite tout au long de leur
vie professionnelle.
Désormais, il en va de même pour la traduction automatique.
Publié par Jean-Marie Le Ray à 16:40
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Les acteurs de la traduction technique en France et la traduction automatique en 2014

  • 1. Localizator Localizator All about Localization by a French translator lundi, mai 05, 2014 Les acteurs du marché de la traduction technique en France et la traduction automatique en 2014 Réunion de deux billets en un PDF où j'essaie de faire le point sur les acteurs du marché de la traduction technique en France et la réalité de la traduction automatique en 2014. Publié par Jean-Marie Le Ray à 8:27 AM Aucun commentaire: mardi, août 15, 2006 Essai Voir le billet Localisation et autres publications de mon cru et télécharger le document Localisation_fr.pdf (4,56 Mo), ou encore sur le binôme Google & Traduction (4 Mo). Bonne lecture ! Jean-Marie Le Ray Publié par Jean-Marie Le Ray à 6:42 PM Aucun commentaire: Libellés : blog, blogosphère, blogs, français, international, internationalisation, Internet, langue, langue française, localisation, poèmes, poésie, sonnets, stats, traduction Accueil Inscription à : Articles (Atom) FeedBurner FeedCount http://localizator.blogspot.it/ (1 sur 2) [05/05/2014 17:29:45]
  • 2. ● BLOG ● TRANSLATION 2.0 SEARCH ENGINE ● BRANDING / MARKETING ● ENGLISH ● ITALIANO ● JEAN-MARIE LE RAY ● CONTACT dimanche 27 avril 2014 Les acteurs du marché de la traduction technique en France Suite : La réalité de la traduction automatique en 2014 ! * * * Billet initialement écrit en deux parties (Le marché de la traduction en France depuis 2010 & Les grands groupes de traduction en France), que j'ai finalement décidé de réunir en un seul pour une question de cohérence, en effaçant les doublons. Après avoir tenté d’évaluer, il y a un an déjà, combien pèse vraiment le marché de la traduction dans le monde, condition préalable pour identifier son propre marché de la traduction et se positionner par rapport à la concurrence, il est temps d'affiner un peu l'analyse en me concentrant sur le marché français de la traduction (où l'adjectif "français" doit être considéré dans son sens géographique, plutôt que linguistique). Au début, je me suis lancé dans ce travail parce que chaque fois que j’essayais d'en savoir plus sur la question, je ne trouvais rien, sinon des infos fragmentées, dépassées, et au final peu pertinentes. Exemple avec la dernière étude disponible de l’Observatoire de la Traduction de la CNET (publiée en 2010 et portant sur l’année 2009), qui me semble largement lacunaire au regard de la situation actuelle. Ou encore avec ce billet, basé sur cette même étude : Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France http://translation20.blogspot.it/2014/04/les-acteurs-du-marche-de-la-traduction.html (1 sur 15) [05/05/2014 17:30:08]
  • 3. Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France ...la France reste un marché très fragmenté, peuplé de près de 3000 traducteurs indépendants et environ 400 sociétés de traduction qui se partagent un marché d’environ 1 milliard d’euros. (...) Mais à y regarder de plus près, on voit bien que parmi ces 400 sociétés, seules les 300 premières réalisent un CA supérieur à 200K€, témoignant (à première vue et à priori) du bien-fondé de leurs services. Or ma recherche sur Infogreffe, détaillée plus avant, montre que nous sommes loin du compte : il ne s'agit pas "de 3000 traducteurs indépendants et environ 400 sociétés de traduction qui se partagent le marché", mais bien d’une vingtaine de milliers d’acteurs : environ 8 000 traducteurs et 12 000 sociétés, dont 1/1000e (les 12 groupes que je détaille plus loin) représentent à eux-seuls près de 300 millions € de CA, en ne comptant pour ORTEC que la partie "traduction et documentaire", ce qui est tout à fait énorme. Et cela sans compter SDL, Lionbridge, Transperfect et autres multinationales des services linguistiques qui opèrent également en France (et plus généralement sur le marché francophone), écartées de cette analyse puisqu’il m'est impossible de quantifier de manière fiable la part que représente le marché français proportionnellement à l'ensemble de leur C.A. mondialisé. Exemple pour Lionbridge avec le C.A. 2013 : presque 489 M$ dont 70,2 % seulement représentent la partie Langues (traduction, localisation, interprétation, etc.), soit un peu moins de 115 M$ juste pour l'Europe de l'Ouest. Or comment calculer la seule part de la France, ou du seul marché français qui dépasse les frontières hexagonales ? Tout cela ne serait qu'une pauvre approximation... Idem pour HP ACG ou pour d’autres groupes signalés parmi les principaux acteurs de ce secteur, comme le MAPI Institute qui est mentionné dans les fiches sectorielles de l’INSEE, et dont le C.A. serait supérieur à 10 millions € (voir également ici), mais Infogreffe nous informe que cette société fait partie d'une autre catégorie (7320Z : études de marché et sondages) et qu'elle est radiée depuis le 20 janvier 2014. À vérifier donc. Si quelqu'un en sait davantage... Par conséquent mon parti pris pour mener cette analyse a été de ne rechercher avec les moyens du bord que des données accessibles à tous, et si possibles « officielles » - INSEE, Infogreffe, communication institutionnelle des groupes et des sociétés, notes d'investisseurs -, en me réservant quelques estimations prudentes chaque fois qu’il me semblait nécessaire de combler une lacune (pour Optilingua International et CPW Group, par exemple). Pour parvenir au final sur des chiffres et un ordre de grandeur indiquant que le marché est largement sous-estimé, et qu'aucune étude sérieuse n'en rend vraiment compte à ce jour (même s’il est vraisemblable que l’estimation d’un marché français de 1 milliard d’euros peut être retenue par défaut, comme base prudente de calcul), à une époque où la langue française semble connaître un regain dans le monde. J'ai ainsi été surpris de découvrir de nombreux acteurs dont j'ignorais l'existence ou l'importance, mais surtout la quantité de "groupes" pour la plupart nés en France qui réalisaient des CA aussi significatifs. La rédaction du premier billet m'a conduit ensuite à approfondir la réalité de ces groupes, amenés à jouer un rôle significatif pour notre marché. Ce n'était pas prévu au départ, mais la nécessité en est devenue de plus en plus évidente au fur et à mesure que j'avançais. En termes de volumes d'affaires, au niveau de l’incidence du marché dans son ensemble, il est pratiquement impossible de parvenir à un chiffre précis, donc je procéderai par estimations sur le nombre d'acteurs - sociétés et professionnels exerçant en libéral -, en partant d'un vieux fil de discussion sur Proz, qui rapportait le nombre d’entreprises du secteur "traduction et interprétation" (code activité 7430Z) en France pour les années 2008 (11 069 entreprises) et 2009 (13 828 entreprises). En continuant sur le site de l'INSEE, j'ai vérifié les valeurs correspondantes pour les dernières années disponibles, qui sont 2010 (11 172 entreprises) et 2011 (10 482 entreprises). Par conséquent, sur 4 ans, de 2008 à 2011, nous obtenons une moyenne annuelle de 11 638 entreprises pour la France (que j'arrondirai à 12 000 le cas échéant). J'ai vérifié ensuite sur Infogreffe les entreprises du secteur par département (données recensées le 8 avril 2014), où pour chaque département le chemin à suivre est : 74 AUTRES ACTIVITÉS SPÉCIALISÉES, SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES --> 7430Z TRADUCTION ET INTERPRÉTATION. Total des acteurs impliqués (sociétés + traducteurs-interprètes en profession libérale) pour les 22 Régions en Métropole plus les DOM-TOM : 19 813 (que j'arrondirai à 20 000 le cas échéant). http://translation20.blogspot.it/2014/04/les-acteurs-du-marche-de-la-traduction.html (2 sur 15) [05/05/2014 17:30:08]
  • 4. Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France En effet, si nous n'avons qu'environ 12 000 sociétés sur ce total de 20 000, cela signifie que les traducteurs- interprètes exerçant en entreprise individuelle représentent grosso modo 40% des acteurs (env. 8 000) du marché de la traduction en France. Quant à leur répartition géographique, elle se divise en trois blocs : 1. La Région Île de France l'emporte haut la main avec 38,28% des entreprises : 7 584 ; 2. Le deuxième bloc comprend huit Régions qui dépassent respectivement 3% : Rhône-Alpes, PACA, Aquitaine, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Bretagne, Alsace, Pays de la Loire, soit 42,37% avec 8 396 entreprises ; 3. Le troisième bloc comprend les DOM-TOM et les 13 Régions restantes qui sont en-deçà de 3% : Nord-Pas-de- Calais, Centre, Poitou-Charentes, Lorraine, Haute-Normandie, Basse-Normandie, Bourgogne, DOM-TOM, Auvergne, Picardie, Limousin, Franche-Comté, Champagne-Ardenne, Corse, soit 19,35% avec 3 833 entreprises. Voici le tableau correspondant : En clair, les neuf premières Régions totalisent 15 980 entreprises et s'accaparent 80,65% du marché ! Voici une représentation visuelle "pondérée" plus parlante : D'un certain point de vue, c'est peut-être aussi grâce à cette présence polyglotte massive que Paris fait partie des 3 capitales mondiales jugées les plus attractives par les investisseurs : http://translation20.blogspot.it/2014/04/les-acteurs-du-marche-de-la-traduction.html (3 sur 15) [05/05/2014 17:30:08]
  • 5. Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France Ceci étant, vu qu'il m'est impossible d'analyser le C.A. de toutes les entreprises qui le communiquent, l'idée de base était de me concentrer sur les principaux acteurs du marché, généralement connus et reconnus. Guillaume, d'Anyword, qui avait publié en 2009 un billet fort intéressant : "Les principales agences de traduction en France", proposait en octobre 2012 l'ordre de grandeur suivant : En estimant à 20 millions d’euros le CA du premier français, qu’il s’agisse d’A.D.T, de Tradutec ou de Telelingua, et à 800 millions € le CA global de la traduction en France. L'une des personnes interviewées dans son billet, Maciek, fondateur de Sopoltrad (1995) (agence basée en Pologne et spécialisée depuis de nombreuses années dans les langues d’Europe centrale et d’Europe de l’Est), précisait par ailleurs : le marché est assez grand pour tous : à partir du moment où le leader français pèse moins de 3% du marché national... Ce qui nous donnerait un C.A. compris entre 20 et 24 millions € pour la première société française. Nous allons donc tenter de vérifier si cette affirmation est toujours vraie en 2014, pour un marché mondial de la traduction qui devrait atteindre 15 milliards € en 2015 (et le double pour les technologies de la langue dans leur ensemble). http://translation20.blogspot.it/2014/04/les-acteurs-du-marche-de-la-traduction.html (4 sur 15) [05/05/2014 17:30:08]
  • 6. Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France Donc si l’on suppose un volume global de 1 milliard d’euros uniquement pour le marché français en traduction, cela signifie que l’année prochaine ce marché devrait représenter à lui seul 1/15e du marché global ! Sans s’aventurer à l’évaluer à 2 milliards € en considérant l’ensemble des technologies de la langue (si quelqu’un a des infos à partager…), remarquons toutefois que ce chiffre est tout à fait plausible, non seulement compte tenu de ce qui précède, mais également en faisant un simple calcul : nous avons vu qu'Infogreffe recense environ 20 000 acteurs, toutes formes d'exercice du métier confondues, or 1 milliard € divisé par 20 000 ça ne ferait jamais que 50 000 € de CA de moyenne, et cela sans compter toutes les multinationales de la langue qui interviennent également sur le marché. Il s'agit donc clairement d'une estimation par défaut. * * * Ma première constatation fut qu'aucun des acteurs sur lesquels j'ai pu recueillir des informations n'atteignait aujourd'hui 20 millions ! Un cap rapidement franchi, toutefois, dès que l'on passe à certains groupes pour lesquels la traduction n'est plus qu'une des activités parmi d'autres, comme pour ORTEC et Ubiqus, par exemple... Quant à l'origine des groupes que j'ai retenus, elle est essentiellement enracinée sur le marché francophone (France, mais aussi Belgique pour Telelingua ou Suisse pour Optilingua International), même si tous tendent de plus en plus à se diversifier pour partir à la conquête d'autres marchés. Pour autant, approfondir leur évolution et leur positionnement au niveau français reste une tâche ardue, compte tenu de leurs réticences générales à communiquer. Un point crucial qui les différencie nettement de leurs homologues internationaux. Espérons que les mentalités changeront rapidement… Cela étant, il y a deux points marquants qui ressortent de mon analyse : ● la forte concentration qui caractérise depuis des années le marché mondial de la traduction et des industries de la langue est en train de se reproduire au niveau français, et selon moi ce n'est que le commencement ; ● en France (on a déjà vu ça aux États-Unis avec Google qui a complètement révolutionné le domaine de la traduction automatique), l'arrivée dans la cour des grands d'un acteur totalement étranger à la traduction et aux industries de la langue - ORTEC - est une ligne de démarcation entre un AVANT (où le cœur de métier des différents acteurs était quand même l'industrie linguistique au sens large) et un APRÈS (où les acteurs dominants pourront également provenir d'autres domaines, tels que la finance, la gestion, etc.), un phénomène probablement précurseur de nouveaux bouleversements. J'ai classé ces groupes par C.A. (déclaré ou estimé) et par ordre décroissant : 1. ORTEC 1 Md€ 2. Ubiqus 60 M€ 3. Telelingua 17 M€ http://translation20.blogspot.it/2014/04/les-acteurs-du-marche-de-la-traduction.html (5 sur 15) [05/05/2014 17:30:08]
  • 7. Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France 4. Datawords Datasia 16 M€ 5. Linguistique Communication Informatique 15 M€ 6. Technicis 11 M€ 7. Tradutec 10 M€ 8. Optilingua International 10 M€ 9. ADT International 8 M€ 10. WHP INTERNATIONAL 7 M€ 11. HL TRAD 6 M€ 12. CPW Group 3 M€ * * * 1. ORTEC (CA : 1 Md€) (22 pays, dont France, Italie et Afrique) Extrait du communiqué de presse du groupe : [Avec l'acquisition de Sonovision le 13 février 2014], le groupe indépendant Ortec franchira, en 2014, le cap du milliard d’euros de chiffre d’affaires, employant plus de 8 600 collaborateurs répartis sur 160 implantations en France et à l’International. (...) Sonovision, dont le siège est à Paris, est leader en Europe dans les services d’ingénierie logistique et documentaire pour l’industrie aéronautique et spatiale. Le groupe réalise 120 M€ de chiffres d’affaires, emploie 1 600 personnes, dispose de 17 implantations en France et de 7 filiales à l’étranger. Or en juillet 2003 Sonovision avait à son tour fait l'acquisition d'un pure player, le groupe GEDEV, en vue de renforcer son pôle traduction : Cette prise de participation s'est faite par acquisition directe de titres et par l'apport de l'activité traduction du Centre Technique Parisien de SONOVISION-ITEP. Ces opérations permettent à SONOVISION-ITEP de détenir de l'ordre de 75 % du capital de la nouvelle société holding GEDEV International. La société holding GEDEV International contrôle à 100 % trois filiales d'exploitation : GEDEV S.A., Biat et Netword. Cette prise de contrôle de GEDEV International, nouvelle filiale de SONOVISION-ITEP, en fait le leader français de la traduction avec un chiffre d'affaires de plus de 7 M€. SONOVISION-ITEP franchit ainsi une étape supplémentaire dans la mise en œuvre de sa stratégie de développement. Ce nouvel ensemble dispose de la taille lui permettant de développer rapidement l’activité de traduction notamment auprès des principaux industriels européens. Par conséquent, une décennie et quelques acquisitions plus tard, nous nous retrouvons avec LE premier groupe français dans la traduction, ORTEC, totalement inconnu au bataillon il y a 3 mois ! Avec un pôle spécialisé dans l’aéronautique et l'ingénierie, notamment dans les secteurs du nucléaire et de la chimie-pétrochimie, sans oublier l'expertise de GEDEV dans ses domaines traditionnels (Energie & environnement, Finance, Agroalimentaire, Cosmétique & luxe, Juridique, Marketing & communication, Santé, Techniques & IT, Interprétation, etc.). [Début] * * * 2. UBIQUS (CA 60 M€) (Paris, Londres, Madrid, Waterford [Irlande], Zaventem [Bruxelles], New York, Los Angeles, Ottawa, Montréal, Italie) Ubiqus est un groupe français créé en 1991 (sous le nom de Hors-Ligne), qui a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de plus de 60 millions d'euros dans le monde, dont la filiale spécialisée depuis 2008, TECTRAD, est depuis longtemps un acteur de tout premier plan dans la traduction juridique et financière. Il me semble cependant que le gros du CA est généré dans d'autres secteurs que la traduction, il serait intéressant d'en connaître la répartition... En tout cas, un groupe avec lequel il faudra compter ! http://translation20.blogspot.it/2014/04/les-acteurs-du-marche-de-la-traduction.html (6 sur 15) [05/05/2014 17:30:08]
  • 8. Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France [Début] * * * 3. TELELINGUA (CA 17 M€) (Bruxelles, Paris, Munich, New York, Shenzhen, Beijing, Tokyo) Chiffre d’affaires du groupe en 2013 : 17,2 millions d’euros. J'ai donné une idée des résultats du groupe dans mon dernier billet, mais l'écart entre le CA des deux groupes précédents et celui de Telelingua (et des groupes qui suivent dans le classement) s'explique probablement par la diversification des activités d'Ubiqus et, surtout, d'Ortec, là où Telelingua et les autres peuvent être considérés comme des "pure players" de la traduction, apparemment moins enclins que les deux premiers à diversifier leur métier historique. À suivre... [Début] * * * 4. DATAWORDS DATASIA (CA 16 M€) (Hong-Kong, Tokyo, Seoul, Paris, Milan, Düsseldorf, Londres) Une note financière d'investisseurs ayant participé au tour de table de Datawords précise que le C.A. prévu en 2011 était de 16 millions d'euros (cf. communiqué de Capzanine), pour ce groupe fournisseur de services multilingues clé en main, très orienté communication online et référencement, y compris en Chine. Dans un précédent communiqué de presse (2009), Alexandre Crazover, cogérant de Datawords, déclarait : « Datawords a développé un modèle peu connu en Europe mais plus largement répandu dans les pays anglo-saxons : la localisation, c’est-à-dire la traduction et l’adaptation des éléments de communication des marques internationales pour l’ensemble de leurs marchés: sites Internet, Cdroms, brochures, vidéos, catalogues,… Ce service fait appel à des compétences linguistiques, marketing et techniques et permet à Datawords de mettre en œuvre sa capacité à dialoguer avec les diverses filiales d’une marque. » En Chine par exemple, où la guerre des moteurs de recherche fait rage après l'éviction de Google, Datawords collabore avec Baidu : [Début] * * * 5. LINGUISTIQUE COMMUNICATION INFORMATIQUE (CA 15 M€) (13 implantations en Europe, Afrique, Chine) Le groupe, présent sur trois continents avec un CA 2013 de 15 millions d'euros en hausse de 15 % par an (10 % l'objectif fixé pour 2014), est un peu une spin-off de la Maison du Dictionnaire, née comme SSI et qui se définit aujourd'hui comme l'un des principaux opérateurs du marché dans le monde de la communication multilingue en France, avec une volonté de proposer à ses partenaires une démarche industrielle qui réponde à leur besoin de communication technique multiculturelle. Tiens, puisqu'on en parle, je ne saurais trop vous conseiller ce billet sur les enjeux et la nature d'une communication multilingue, bien qu'il date un peu (2007), je le trouve toujours d'une grande actualité... [Début] * * * 6. TECHNICIS (CA 11 M€) (Paris, Londres) Créé par M. Eric du Fraysseix et défini comme « groupe familial indépendant », je trouve le site "institutionnel" de Technicis un peu poussiéreux (le CA indiqué est celui de 2011, par exemple), un peu trop "plaquette publicitaire" du siècle dernier, mais sûrement pas à la hauteur des "ambitions internationales" affichées par le groupe. Un coup de jeune serait le bienvenu, car même si l'habit ne fait pas le moine, le site tel qu'il est renvoie l'image d'une agence de quartier plutôt que celle d'un groupe réalisant plus de 11 millions d'euros de CA... [Début] * * * 7. TRADUTEC (CA 10 M€) (France, Belgique, Luxembourg) http://translation20.blogspot.it/2014/04/les-acteurs-du-marche-de-la-traduction.html (7 sur 15) [05/05/2014 17:30:08]
  • 9. Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France Le site de Traductec est un peu plus intéressant que celui de Technicis, mais légèrement dépassé aussi : Tradutec, fondé en 1962, est le leader de la traduction en France, avec un chiffre d’affaire de plus de 10 millions d’Euros... Correction : « Tradutec, fondé en 1962, est un des leaders de la traduction en France, avec un chiffre d’affaire (quelle année ?) de plus de 10 millions d’Euros... » Certaines rubriques ont même l'air carrément à l'abandon, et il faut donc se reporter au bandeau au bas de la page d'accueil pour avoir une idée des différentes sociétés qui composent le groupe, et notamment les pôles juridique ou médical-pharmaceutique. Cela dit ces sites ne sont pas à la hauteur de ces groupes, ils ont une philosophie dépassée, statique, sans aucune dimension sociale ni de création de contenus. Si quelque responsable me lit, on peut toujours en parler... [Début] * * * 8. OPTILINGUA INTERNATIONAL (CA 10 M€) (Autriche, France, Allemagne, Luxembourg, Portugal, Espagne, Royaume-Uni, Danemark, Suisse, Belgique, Italie) Optilingua International fait encore mieux, en n'ayant aucun site dédié ! Je renvoie donc le lecteur à ce que j'en disais dans mon précédent billet : Avec un C.A. moyen de 5 268 323 € sur la période 2009-2012, Alphatrad France est la filiale française du groupe franco-suisse Optilingua International, dont la brochure institutionnelle ne fournit malheureusement aucun chiffre intéressant sur les volumes d'affaires du groupe (ce qui semble devenir la règle...). On a beau vouloir se positionner comme « un des leaders internationaux de la traduction » et revendiquer des filiales dans une dizaine de pays, cette absence quasi-totale de communication institutionnelle proportionnelle à l'image de ce que devrait être "un leader international de la traduction" est vraiment paradoxale ! Franchement je trouve qu'il est anachronique de vouloir se présenter comme un "leader" d'une part, et de ne fournir de l'autre aucune information utile pour étayer cette prétention. C'est peut-être très franco-français cette manie, mais en aucun cas ce n'est satisfaisant, y compris pour les clients potentiels... Quoi qu'il en soit, pour faire une estimation prudente, j'ai doublé le CA d'Alphatrad France, en supposant que les filiales des dix autres pays réalisent au moins autant que le bureau français. [Début] * * * 9. ADT INTERNATIONAL (CA 8 M€) (France, Belgique) J'ai expliqué dans mon précédent billet comment je suis parvenu à ce chiffre d'affaires de 8 millions d'euros : autant d'après les données Infogreffe (8 369 834 € sur la période 2010-2012, sans compter la société belge), que selon une info financière de la société Linkers, nous informant que le C.A. était évalué en 2013 à 8 millions d'euros : http://translation20.blogspot.it/2014/04/les-acteurs-du-marche-de-la-traduction.html (8 sur 15) [05/05/2014 17:30:08]
  • 10. Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France Cédric Loison, qui avait déjà vendu Artinternet à Net.Works en 1999, a pu reprendre le contrôle d'ADT grâce à cette opération financière. Dans un livre écrit en 2010, intitulé "Les Cartes de la Réussite - Patron, un métier qui s'apprend", il nous révélait : J'ai créé ADT International, société de traduction qui a remporté un grand succès. Aujourd'hui, me voilà à la tête de cinquante salariés, avec un chiffre d'affaires de 10 millions d'euros, dont 5 millions de marge brute ! Il faut croire qu'il y a eu recentrage entre 2010 et 2013 (ce qui n'enlève rien à sa réussite, soyons clair)... [Début] * * * 10. WHP INTERNATIONAL (CA 7 M€) (Sophia-Antipolis, Paris, Bratislava, Shanghai) Autre groupe très axé vers l'international en général et l'Asie en particulier, je n'ai pu identifier qu'un C.A. dépassant 7 millions d'euros dans leur bilan au 31/12/2009, rien pour les années suivantes et pas grand chose non plus dans leur brochure institutionnelle. Bien que basé en France, le groupe communique plus volontiers en anglais : d'ailleurs leur site français est H.S., et la déclinaison dans les autres langues ne m'a pas l'air en forme non plus ! Quand on parle des cordonniers les plus mal chaussés, il y a bien une raison... Il se différencie en se positionnant à mi-chemin entre les grands fournisseurs de services linguistiques et les agences traditionnelles : « Compared with large LSP (Language Service Provider) and Translation Agency, WhP remains an excellent alternative », mais également sur des secteurs comme la formation, les jeux ou encore la localisation de contenus multimédias. http://translation20.blogspot.it/2014/04/les-acteurs-du-marche-de-la-traduction.html (9 sur 15) [05/05/2014 17:30:08]
  • 11. Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France [Début] * * * 11. HL TRAD (CA 6 M€) (Paris, Bruxelles, Londres, Genève) Spécialisé dans le droit, la finance et le conseil, le groupe déclarait « un CA de près de 6 millions d’euros en constante croissance » (avec 2013 en hausse de 21,1% par rapport à 2012), en constatant sur son compte Twitter que les avocats vont enfin être « autorisés à recourir à la publicité ainsi qu’à la sollicitation personnalisée », ce qui ouvre naturellement de nouveaux horizons pour les consultants, pas seulement juridiques, mais aussi marketing et Web. Il y a là un marché potentiel significatif, et toute une stratégie à mettre en oeuvre, autant côté consultants que clients... [MàJ - 22 avril 2014] L'annonce vers laquelle renvoyait le lien étant périmée, HL TRAD m'a demandé de le supprimer, dont acte ! (même si l'annonce, bien que périmée, témoigne encore de ce qu'à l'époque, HL TRAD communiquait sur 6 M€ de CA). En attendant, l'entreprise dirigée par Éric Le Poole envisage de se développer à l’international avec l'ouverture de nouveaux bureaux en Italie, Allemagne et Espagne... [Début] * * * 12. CPW GROUP (CA 3 M€) (Paris, Londres, New York, Toronto, Montréal, Rio de Janeiro) Nous voici enfin arrivés au petit dernier, dont j'évalue prudemment le CA autour de 3 millions d'euros, mais qui n'a guère évolué depuis 2007 (2,136 M€) ce qui semble un peu en contradiction avec les annonces : En effet, si l'on donne pour acquis une hausse moyenne de 15 % par an de son chiffre d’affaires depuis 2005, le CA du Groupe devrait dépasser aujourd'hui 5 millions d'euros. Donc puisque son fondateur, M. Philippe Willemetz, a laissé depuis 7 mois les rênes du marketing à son fils, Alexandre, j'espère que cela se traduira par une évolution perceptible en termes "sociaux" et de rajeunissement des contenus. [Début] * * * Voici pour les groupes que j’ai retenus. Il se peut que j’en ai oublié, mais ce billet reste ouvert aux commentaires et à toutes les corrections. D'aucuns trouveront peut-être que je n'ai pas été très prolixe sur chacun de ces 12 groupes, mais en réalité cela est dû à la rareté des informations qu'ils fournissent, voire d'une manière générale à la pauvreté de leur communication et de leur présence Web, tout à fait insuffisantes, selon moi, au regard des ambitions affichées : leaders de ceci ou de cela, alors qu'en fait il suffit de l'arrivée d'un nouvel acteur totalement inconnu il y a trois mois encore pour les reléguer au rang de groupes de province, qui ressassent plus ou moins tous les mêmes choses, sans véritable capacité de différenciation, ou si peu... http://translation20.blogspot.it/2014/04/les-acteurs-du-marche-de-la-traduction.html (10 sur 15) [05/05/2014 17:30:08]
  • 12. Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France Cela fait longtemps que je m'occupe des acteurs majeurs du Web, et il y a une critique que j'ai souvent faite à Yahoo!, qui n'a jamais eu ni mission ni vision ! Idem pour les groupes que j'ai mentionnés ci-dessus, et dont j'aimerais bien connaître quelle est leur mission / leur vision pour le futur, et sur la manière dont ils veulent tenir leur rôle et influencer le marché de la traduction en général, et en France en particulier. Car compte tenu de leur présence actuelle, le CA ne peut pas tout faire, quand bien même il s'exprime en millions d'euros, et il sera intéressant de suivre leur évolution, ainsi que les fusions, les scissions ou les concentrations auxquelles le secteur donnera lieu. Un autre élément douloureux apparu dans le fil de discussion ouvert sur les deux précédents billets concerne les tarifs de certains de ces groupes, qui seraient en décalage par rapport à l’image qu’ils souhaitent renvoyer vers leurs clients, puisque, selon quelques collègues qui les connaissent en ayant déjà travaillé pour eux, certains sont connus « pour ne pas payer très cher leurs traducteurs indépendants » en pratiquant « des prix assez bas », ou encore pour avoir « en commun de faire travailler leurs sous-traitants à des tarifs dérisoires et dans des conditions souvent déplorables (d'où leurs résultats "formidables") », voire pour faire preuve dans leur façon de travailler « d'une organisation chaotique ». Un gros bémol pour lequel Sophie nous propose son interprétation : J'allais tenter une explication détaillée, mais en fait, il y a un mot que tout le monde connaît et qui est très clair : low cost. Les fondateurs d'Aldi, de Lidl et de Ryanair sont millionnaires, donc il est prouvé que ce n'est pas un problème de faire de l'argent avec ce modèle-là. Il faut aussi préciser que ce genre d'agence se positionne énormément sur les appels d'offres, y compris institutionnels, et les raflent presque tous. Leur crédo : prix bas, flexibilité sans limite et normes ISO, tout ce qu'il faut pour séduire les institutions en mal de budget. Et après, ils nous envoient des demandes pour l'UE à 6 ou 7 centimes le mot, pour lesquelles il faut une liste de compétences et d'expériences hallucinante, remplir des tonnes de papiers, etc. Sachant qu'au final, c'est quand même nous aussi qui finançons l'achat de ces traductions par l'UE par le biais de nos impôts ! Enfin, la seule certitude, c'est que les bouleversements ne font que commencer. À vos marques... * * * Poursuivons… Au même niveau de volumes d’affaires générés, nous trouvons en vrac Transperfect, qui suit le mouvement avec un C.A. moyen de 3 382 655 € sur la période 2009-2012, mais comme précisé en début de billet, il s'agit avant tout d'un groupe mondial dont la France ne représente qu'un "petit" marché, juste devant ALTO INTERNATIONAL, 3 381 309 € de C.A. calculé sur la seule année 2009. Autour des 3 millions €, Agency Walker Services (C.A. moyen de 2 933 267 € sur la période 2010-2012), parfaitement constante dans le temps... Dans la tranche dépassant ou avoisinant les 2 millions €, INTERNATIONAL CORPORATE COMMUNICATION (2 021 331 € de C.A. moyen sur la période 2009-2012) qui totalise 2 687 125 € en y ajoutant les résultats de sa filiale d'interprétation, ALMA CORPORATE COMMUNICATION (665 794 € de C.A. moyen sur la période 2009-2012). Mentionnons ensuite In Puzzle (ex Caractères et Caetera, traducteurs.com) avec un C.A. moyen de 2 247 287 € sur la période 2010-2013, et encore SÉMANTIS (2 100 130 € de C.A. moyen sur la période 2009-2012), EUROTEXTE (1 952 005 € de C.A. moyen sur la même période), RAPTRAD IMAGINE (1 870 060 € de C.A. moyen sur la même période), AB REPORT (1 869 824 € de C.A. moyen sur la même période), Parlé Clair (1 802 755 € de C.A. moyen sur la même période), etc. * * * Nous voici donc arrivés aux nombreuses sociétés dont le C.A. est proche du million ou s'exprime en centaines de milliers d'euros, mais il est inutile d'en dresser une liste qui n'apporterait rien de plus à cette analyse (surtout rapportée aux quelque vingt mille sociétés/entreprises qui peuplent notre secteur...), qui restera forcément lacunaire mais dont l'aspect le plus marquant, en ce qui me concerne, réside en la concentration des acteurs en groupes pour la plupart transnationaux. Cela vaut également pour une société de premier plan comme Tectrad (dont les comptes ne sont pas publiés, ce qui explique son absence ci-dessus), qui fait partie aujourd'hui du groupe Ubiqus, avec un chiffre d'affaires mondial supérieur à 60 millions d'euros !!! http://translation20.blogspot.it/2014/04/les-acteurs-du-marche-de-la-traduction.html (11 sur 15) [05/05/2014 17:30:08]
  • 13. Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France Par conséquent le marché de la traduction en France ne représente plus en 2014 qu'une "petite" portion d'un marché mondialisé, où la traduction n'est plus qu'un service linguistique parmi d'autres, et pas toujours le plus important même s'il reste central : la société Lionbridge facture à présent moins d'1 million € en France, contre près de 500 millions de dollars au niveau mondial en 2013... Or une société pionnière telle que OPERA TRADUCTIONS, après être passée dans le giron de LINGUATECH et de BOWNE GLOBAL SOLUTIONS FRANCE, a finalement été acquise par LIONBRIDGE. Impossible par conséquent de délimiter en termes économiques le périmètre précis de l'activité "France", ou "français" de tels groupes. Sans compter les domaines proches, comme l'exemple du français Systran (qui a réalisé un C.A. de 5 à 7 millions € au fil des ans, avant de devenir ... coréen depuis ... quelques jours) (voir mon P.S. sur Systran), ou de Woods Media, mentionné en 2012 par Common Sense Advisory, Inc. dans le top 25 des fournisseurs français de services linguistiques en Europe, qui déclare 8 176 624 € en 2012, mais dont l'activité principale est plutôt la post-production de films cinématographiques, de vidéo et de programmes de télévision, un métier où la traduction tient quoi qu'il en soit son rôle... Je m'excuse enfin auprès de toutes les sociétés qui auraient leur place dans ce tableau et que j'ai oubliées, mais si leurs responsables me contactent en justifiant de leur C.A. je les insérerai bien volontiers. Notre secteur manque cruellement d'analyses fiables et à jour, cela est sûrement dû à son atomisation et à l'évolution permanente de la situation (en regardant les noms de la liste d'Anyword, beaucoup ont déjà disparu ou changé de casaque), donc si cette modeste tentative de tirer un peu les choses au clair sert à quelqu'un ou à quelque chose, j'en serai déjà fort heureux ! Car même si les fiches descriptives de l'INSEE me semblent largement déficitaires, l'une d'entre elles m'a particulièrement interpellé : Est-il possible qu'en France tout le secteur "traduction & interprétation" ne pèse qu'à peine plus d'1% de l'ensemble du secteur libéral en nombre d'entreprises, et d'un quart de point de son chiffre d'affaires ? Tout cela me paraît largement et coupablement sous-estimé, et ne rend guère justice à une activité aussi fondamentale que l'est la traduction pour les échanges économiques, commerciaux et culturels entre les peuples ! [Début] P.S. à propos de Systran SYSTRAN (acronyme de SYStem TRANslation) est l'une des rares entreprises qui communique en toute transparence, http://translation20.blogspot.it/2014/04/les-acteurs-du-marche-de-la-traduction.html (12 sur 15) [05/05/2014 17:30:08]
  • 14. Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France et la lecture de ses bilans nous apprend un certain nombre de choses. Tout d'abord que ses deux cœurs de métier sont : 1) l'édition de logiciels (produits Desktop, Serveurs, e-Services et OEM), et 2) les services professionnels (aux entreprises, aux administrations, et cofinancés). Ensuite que SYSTRAN est un groupe, dont SYSTRAN S.A. est la société mère, qui réalise entre 5 et 7 M€ de C. A. (7,2 M€ en 2013, en progression de 12,8% sur 2012), alors que le groupe, qui comprend les trois filiales de SYSTRAN S.A. (SYSTRAN USA, SYSTRAN Software Inc., SYSTRAN Luxembourg), dépasse régulièrement 10 M € depuis 2011. Mais la partie la plus intéressante est ce que Systran nous dit sur notre métier, à savoir la traduction : Le marché mondial des services de traduction inclut différentes activités : ● les services d’internationalisation qui comprennent l’ensemble des services relatifs à l’internationalisation des logiciels, des services Web ou du contenu, ● les services de localisation qui englobent l’ensemble des services relatifs à la traduction des sites Web, et des interfaces, ● la traduction humaine, ● les services d’interprétation : il s’agit pour l’essentiel de services de traduction simultanée ou consécutive de discours, conférences, etc… Et de citer le rapport de Common Sense Advisory, Language Services Market 2012, dernier disponible à la date de rédaction du bilan 2013 (mais déjà cité dans le bilan 2012), ainsi que les projections que l'UE a réalisées en ... 2009 sur la taille de l'industrie des langues dans l'Union européenne (PDF dispo seulement en anglais), donc autant dire qu'une mise à jour ne serait pas superflue. Or en 2012 déjà, Systran citait les mêmes sources, ce qui confirme l'absence d'études à jour sur l'évolution de notre marché de référence... Le bilan 2013 continue : L’essentiel de la croissance du marché provient du développement des services de localisation et de traduction, ce qui s’explique principalement par la forte augmentation du contenu publié par les entreprises. Cette augmentation des volumes de traduction et de localisation pose toutefois un problème de capacité qui ne pourra être résolu que par l’utilisation accrue des logiciels de traduction automatique. Depuis plusieurs années ce marché, historiquement très fragmenté, se transforme avec l’apparition d’acteurs plus importants qui se développent par acquisitions successives. Ces sociétés transforment le métier des traducteurs et imposent de nouveaux outils et méthodes de travail. Les outils informatiques, et en particulier les logiciels d’aide à la traduction, sont de plus en plus utilisés pour réaliser les gains de productivité indispensables à l’amélioration des marges. Le marché des outils d’aide à la traduction Les activités de traduction humaine sont confrontées à trois problèmes importants qui limitent leur utilisation et la croissance du marché : ● le temps : un traducteur traduit en moyenne 2.000 mots par jour ; ● le coût : il est en moyenne de 40 Euros par page traduite ; (les traducteurs apprécieront...) ● la capacité : les volumes d’informations disponibles électroniquement sont en dehors de la portée des traducteurs. Par conséquent c'est exactement là qu'intervient Systran dans ses services professionnels : Les outils d’aide à la traduction – mémoire de traduction et traduction automatique - deviennent incontournables pour faire face aux exigences de baisse des coûts des clients et à l’augmentation de la demande. Ils permettent d’une part de faire des gains de productivité importants, et d’autre part de traduire des documents qui n’auraient sinon pas été traduits. Pour autant, si l'activité "services professionnels" (qui représente globalement 35,4% du CA 2013, contre 64,6 % pour l’édition de logiciels) est en hausse de 39,4% par rapport à l’exercice 2012 de la maison mère, elle est en baisse de http://translation20.blogspot.it/2014/04/les-acteurs-du-marche-de-la-traduction.html (13 sur 15) [05/05/2014 17:30:08]
  • 15. Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France -26,0% par rapport à 2012 au niveau Groupe (en raison notamment de la baisse des commandes des agences gouvernementales américaines à la filiale SYSTRAN Software Inc.) : 3,8 M€ en 2013, contre 5,1 M€ en 2012. Quant aux services professionnels de R&D cofinancés : En Europe, SYSTRAN a participé à des projets de recherche cofinancés par l’Union européenne. En 2013, la part cofinancée de ces contrats de développement s’élève à environ 0,7 million d’Euros, stable par rapport à 2012. Un nouveau projet cofinancé par le Ministère de la Défense (dispositif RAPID) a été agréé par le Ministère de l’Economie et des Finances et débutera au premier semestre 2014. Cela n'empêche : Au 31 décembre 2013, le montant total des commandes de prestations de Services Professionnels acquises mais non exécutées s’élève à 2 millions d’Euros contre 1,8 million d’Euros au 31 décembre 2012. SYSTRAN anticipe néanmoins une baisse de son niveau d’activité de Services Professionnels avec les administrations américaines ainsi que de son activité de recherche cofinancée en France (Cofunded). Un dernier point sur la saga judiciaire qui oppose Systran à la Commission européenne depuis bientôt 10 ans, que le bilan 2013 décrit dans le détail p. 27-28, il n'est pas encore clair qui des deux parties gagnera, puisque Systran a relancé en 2013 en assignant la CE au Luxembourg, et la Commission européenne avait jusqu’au 18 février 2014 pour déposer ses conclusions. À suivre donc... * * * Au final, vous vous demanderez peut-être pourquoi tous ces détails sur Systran, acteur historique de la TA : c'est juste pour insister sur le fait que la Traduction Automatique fait désormais partie du panorama de la traduction technique "traditionnelle", chose que les traducteurs de métier n'ont pas encore très bien appréhendée alors qu'elle aura forcément un impact croissant sur leurs conditions de travail. Il suffit de voir qui sont les concurrents de Systran : Google, Microsoft, IBM, SDL, Lionbridge, Promt, Logomedia, Comprendium ou encore Asia Online, ALS et tous les nouveaux entrants qui tablent sur la TA open source... Il m'était donc impossible de faire l'impasse sur le volet "traduction automatique" en parlant du marché de la traduction. De même que les lecteurs avertis auront observé mon changement de titre, initialement « Les acteurs du marché de la traduction en France », et à présent « Les acteurs du marché de la traduction technique en France » : simplement parce que « le marché de la traduction en France » englobe AUSSI la traduction littéraire, mais je n'ai pas compétence pour en parler. Dommage que, là encore, trouver des données à jour s'apparente à "mission impossible"... [Début] Publié par Jean-Marie Le Ray à 02:16 Envoyer par e-mail BlogThis! Partager sur Twitter Partager sur Facebook Partager sur Pinterest Libellés : traducteurs, traduction Aucun commentaire: http://translation20.blogspot.it/2014/04/les-acteurs-du-marche-de-la-traduction.html (14 sur 15) [05/05/2014 17:30:08]
  • 16. Translation 2.0: Les acteurs du marché de la traduction technique en France Enregistrer un commentaire Article plus récent Article plus ancien Accueil Inscription à : Publier les commentaires (Atom) Archives du blog ● ▼ 2014 (4) r ► mai (1) r ▼ avril (3) ■ Les acteurs du marché de la traduction technique e... ■ Les grands groupes de traduction en France ■ Le marché de la traduction en France depuis 2010 ● ► 2013 (8) ● ► 2012 (6) ● ► 2011 (11) © 2011. Modèle Simple. Fourni par Blogger. http://translation20.blogspot.it/2014/04/les-acteurs-du-marche-de-la-traduction.html (15 sur 15) [05/05/2014 17:30:08]
  • 17. ● BLOG ● TRANSLATION 2.0 SEARCH ENGINE ● BRANDING / MARKETING ● ENGLISH ● ITALIANO ● JEAN-MARIE LE RAY ● CONTACT dimanche 4 mai 2014 Réalité de la traduction automatique en 2014 * * * En rédigeant le P.S. sur SYSTRAN de mon dernier billet, l'idée m'est venue de faire le point sur l'état de la Traduction Automatique (TA). Car voici déjà huit ans que j'en parle sur Internet, et notamment du binôme Google + TA (pdf), en expliquant alors que l'ambition de la TA (née il y a plus de 80 ans !) précédait la création d'Internet : De la machine à traduire au phonétographe (ancêtre de la dictée vocale), les premières recherches sur la traduction automatique datent de l'après-guerre et précèdent de plus d'une décennie le développement d'Arpanet. Selon Jacqueline Léon, le « mythe de la machine à traduire précède l’apparition des ordinateurs et les premières machines à traduire remontent aux années 30 notamment avec la machine du soviétique Troianskij. » D'après John Hutchins, c'est en 1933 que Petr Trojanskij, russe, et Georges Artsrouni, russe nationalisé français, qu'il considère comme des précurseurs, auraient déposé un brevet sur la TA, respectivement en Russie et en France. Toujours à propos des machines à traduire de ce dernier : Inventée et construite par Georges Artsrouni entre 1932 et 1935 cette machine fonctionne en effet comme un lexique automatique. Le Musée des Techniques, du Conservatoire des Arts et Métiers, l'a acquise au début de Translation 2.0: Réalité de la traduction automatique en 2014 http://translation20.blogspot.it/2014/05/realite-de-la-traduction-automatique-en.html (1 sur 14) [05/05/2014 17:30:41]
  • 18. Translation 2.0: Réalité de la traduction automatique en 2014 l'année 1964 et tous les documents recueillis à cette occasion ont été remis au Centre de Documentation d'Histoire des Techniques. En raison du développement des travaux sur la traduction automatique et de la place que cette nouvelle technique est appelée à prendre à plus ou moins longue échéance dans l'activité quotidienne, il n'est pas déraisonnable de penser que la machine Artsrouni pourra être considérée plus tard comme une pièce historique de grande valeur. (...) Nous ne savons pas si la machine de P. P. Smirnov-Trojanskij a été réalisée. Elle n'est sans doute restée qu'à l'état de plans et de description ; le projet n'a pas été pris en considération par les autorités soviétiques responsables bien qu'il ait été présenté à deux reprises en 1933 et en 1944 (Delavenay, La machine à traduire). Le mémoire a été publié par l'Académie des Sciences de l'U.R.S.S. en 1959. L'invention de Georges Artsrouni a été poussée beaucoup plus loin que celle de Trojanskij. L'inventeur, devenu Français, a en effet construit deux machines et mené très loin la construction d'une troisième. Chacune de ces machines constituait un état beaucoup plus perfectionné de l'invention que la précédente. La première machine a été construite probablement en 1932. Elle a été détruite plus tard et aucun document la concernant n'a été conservé ; nous n'en connaissons qu'une photographie qui ne permet pas d'en donner une description ; mais on peut se rendre compte qu'elle devait posséder tous les éléments essentiels de la seconde machine dont elle constituait sans doute un prototype. La deuxième machine a été construite à partir de 1933 ; elle était achevée probablement en 1935, elle a été présentée à l'Exposition Universelle de 1937. C'est cette machine que le Musée des Techniques a acquise ; nous en donnerons une description sommaire plus loin. En 1935 Georges Artsrouni déposa un brevet français pour « un appareil rendant mécanique et automatique l'emploi d'horaires de chemins de fer, d'annuaires téléphoniques, de dictionnaires, etc. ». La description et les planches qui constituent ce brevet correspondent à la troisième machine et aux éléments complémentaires inventés pour son utilisation pratique. Ce brevet, déposé sous la forme d'un paquet cacheté, a été retiré par l'inventeur un an plus tard (août 1936). A ce moment la construction de la troisième machine devait être commencée. Peut-être, bien qu'inachevée, a-t-elle été aussi présentée à l'Exposition de 1937. L'inventeur a écrit dans une notice dactylographiée sur lui-même : « Quelques machines de son invention ont été exposées à l'Exposition Nationale de Paris en 1937 et leur principe a été couronné d'un Grand Prix de cette Exposition. » Émile Delavenay (La Machine à traduire, Que sais-je n° 834, PUF 1959) nous donne d'importants détails supplémentaires : C'est en 1946 que l'anglais A. D. Booth et Warren Weaver de la Fondation Rockefeller abordent ensemble le problème de la traduction. (...) En 1949 Weaver ... va beaucoup plus loin, et pose définitivement le problème de la résolution des ambiguïtés sémantiques par l'exploration du contexte immédiat. Il affirme que les éléments logiques du langage peuvent être traités par les circuits logiques des calculatrices ; que la théorie de l'information de Shannon apporte des lumières d'ordre statistique sur le problème de la traduction ; il recommande notamment, à la lumière de cette théorie, d'entreprendre des études de sémantique statistique. Il pose enfin de façon imagée le problème de la recherche sur la nature même du langage, instrument de communication. Dès janvier 1950, Reifler faisait circuler son étude n° 1 sur la traduction mécanique, première tentative sérieuse par un linguiste d'analyser la préparation des textes écrits aux fins de traduction par une calculatrice. Il avançait la thèse de la nécessité d'une mise au point préalable (pre-editing) des textes à traduire, et d'une révision (post-editing) des textes traduits par la machine. http://translation20.blogspot.it/2014/05/realite-de-la-traduction-automatique-en.html (2 sur 14) [05/05/2014 17:30:41]
  • 19. Translation 2.0: Réalité de la traduction automatique en 2014 Ce qui est fort étonnant, dans la chronologie qui précède, c'est de voir que les principes de la traduction automatique statistique que nous connaissons aujourd'hui (y compris les phases de pré- & post-édition) étaient déjà posés il y a ... 65 ans !!! Et selon l'introduction de M. Delavenay, la traduction automatique, "projet très avancé" à la fin des années 50, était inéluctablement appelé à devenir "réalité demain" : Depuis 1954 les journaux annoncent périodiquement l'invention ou la mise au point d'une machine à traduire ; informations prématurées, de nature à gêner la recherche, parce qu'elles encouragent dans l'opinion la passivité devant un problème exigeant encore de patientes explorations et la collaboration, dans des tâches nouvelles, de spécialistes peu accoutumés à conjuguer leurs efforts : les linguistes et les ingénieurs de l'électronique. Réalité demain, projet très avancé aujourd'hui, la machine à traduire est virtuellement des nôtres ; nous pouvons faire confiance à l'homo faber, et sans faire du roman d'anticipation étudier ici la genèse, le fonctionnement et les possibilités de cette invention. Donc le problème n'était pas le "si", mais le "quand". Car ce que tous les analystes de l'époque n'avaient pas prévu, c'est qu'il aurait fallu attendre encore plus qu'un demi-siècle avant que "demain" ne devienne enfin "réalité" ! Déjà, il faudra que dix ans s'écoulent pour que naisse la première entreprise spécialisée dans le développement de systèmes de TA à des fins commerciales : En 1968, le Dr. Toma crée une société implantée à La Jolla (Californie, États-Unis) avec un logiciel appelé SYSTRAN, un acronyme pour SYStem TRANslation. Peu après, sa société est choisie pour développer le système Russe -- > Anglais pour l'US Air Force. Le premier système développé par SYSTRAN est testé au début 1969 sur la base aérienne de Wright-Patterson à Dayton (Ohio, Etats-Unis), et depuis 1970, le système fournit des traductions pour la Foreign Technology Division de l'US Air Force. En 1996, SYSTRAN a ainsi signé un contrat avec l'US National Air Intelligence Center pour développer plusieurs couples de langues d'Europe de l'Est. A l'occasion du conflit en Yougoslavie, SYSTRAN a développé le premier système Serbo-Croate --> Anglais pour le compte de l'administration américaine. La technologie brevetée SYSTRAN a également été employée par la NASA pour le projet américano-soviétique Apollo-Soyouz en 1974-1975. Cet événement historique a préparé le terrain pour la mise en place d'un premier prototype Anglais --> Français pour la Commission européenne. Peu après, SYSTRAN était choisi par la Commission pour fournir des systèmes de traduction pour l'ensemble des paires de langues européennes. Actuellement, la Commission et de nombreuses institutions européennes utilisent 17 systèmes de traduction SYSTRAN. SYSTRAN ne deviendra une entreprise de droit français que vingt ans plus tard, à la fin des années 80 : 1986 : GACHOT SA, société française, dont l'activité principale est la robinetterie industrielle et le contrôle des http://translation20.blogspot.it/2014/05/realite-de-la-traduction-automatique-en.html (3 sur 14) [05/05/2014 17:30:41]
  • 20. Translation 2.0: Réalité de la traduction automatique en 2014 fluides, acquiert les deux sociétés de droit américain STS (anc. WTC) et LATSEC, à l'origine des développements et propriétaires exclusives de la technologie SYSTRAN, ainsi que 76% du capital de la société allemande SYSTRAN INSTITUT GmbH. Les années 1986 à 1988 sont consacrées au développement du système et du patrimoine linguistique de SYSTRAN. 1989 : Afin d'assurer un développement efficient, il a été décidé de donner à l'activité de Traduction Automatique une structure opérationnelle et juridique autonome. GACHOT S.A. fait un apport partiel d'actif de sa branche complète d’activité « Traduction » à la société SYSTRAN S.A. Cet apport a été rémunéré par l'émission d'actions SYSTRAN S.A. au profit de GACHOT S.A., qui détient, suite à cette opération, 99,9% de son capital. Ces informations sont tirées du document de référence 2002 de SYSTRAN S.A., année qui marque un tournant important pour la société, comme nous allons le voir en faisant quelques comparaisons entre cette année-là et l'exercice 2013. États financiers 2002 (c'est moi qui graisse et qui souligne) : Considéré aujourd’hui comme le premier fournisseur mondial de solutions de traduction (Source IDC, 2002), SYSTRAN propose à ses clients une offre complète de logiciels et de services. 3.2.3 La concurrence Le secteur de la traduction automatique se caractérise par de fortes barrières à l’entrée compte-tenu des investissements nécessaires et du temps de développement nécessaire pour mettre au point ces logiciels. Le risque de voir un nouvel entrant se positionner sur le marché est donc très faible, et la probabilité de voir se former des alliances stratégiques est élevé. Le paysage concurrentiel de SYSTRAN s’est profondément modifié en 2002 : ● Lernout & Hauspie, société belge qui était cotée au Nasdaq (code LHSP), a fait faillite en 2001, consécutivement aux poursuites pour malversations financières engagées contre elle. Ses activités dans la traduction humaine, le groupe Mendez, ont été cédées à Bowne Global Solutions, une importante société de traduction humaine nord américaine. ● IBM a lancé au printemps 2001 une solution de traduction pour serveur, «WebSphere Translation Server» proposant 11 paires de langues. ● Logomedia, filiale de Language Engineering Corp. cherche à développer son activité sur le marché nord américain avec un succès limité. ● SDL International, société de traduction humaine britannique cotée au London Stock Exchange (code SDL) a racheté début 2001 l’activité de traduction « Transcend » de Transparent Language, société basée aux Etats-Unis. ● La société allemande « Sail Labs », créée en 2001 pour reprendre des actifs de Lernout & Hauspie a fait faillite en février 2002, puis a fusionné avec deux autres sociétés suisses pour créer la société Comprendium. ● La société russe Prompt qui commercialise en France par l’intermédiaire de la société française Softissimo des logiciels de traduction grand public pour Windows (logiciel Reverso). Il apparaît donc qu'à l'époque, SYSTRAN est en position de monopole quasi-absolu (en dépit de la présence d'IBM sur ce segment), et notamment en ligne : SYSTRAN a innové en 1998 en lançant le premier service de traduction sur Internet en partenariat avec AltaVista. Depuis, SYSTRAN fournit la quasi-totalité des Portails Internet ayant intégré la traduction automatique ainsi que des milliers de sites Web qui ont des liens permanents avec des sites « Powered by SYSTRAN ». La technologie SYSTRAN a fait ses preuves dans des environnements aussi exigeants en termes de trafic que les moteurs de recherche AltaVista, AOL, Compuserve, Apple Google et Lycos. Liste des principaux Portails utilisant les moteurs de traduction SYSTRAN : ● Altavista ● AOL ● Free ● Google http://translation20.blogspot.it/2014/05/realite-de-la-traduction-automatique-en.html (4 sur 14) [05/05/2014 17:30:41]
  • 21. Translation 2.0: Réalité de la traduction automatique en 2014 ● Lycos ● Voila ● Wanadoo L’OUVERTURE DE L’ARCHITECTURE POUR RÉPONDRE AUX BESOINS DES ENTREPRISES ET AUX CONTRAINTES D'INTERNET Début 1998, SYSTRAN fait prendre conscience à la communauté Internet de l’utilité et des capacités de la traduction automatique en fournissant sa technologie pour le service de traduction d'AltaVista : Babelfish. Fin 2002, SYSTRAN équipe la majorité des grands portails Internet : Altavista, Google, Lycos, Wanadoo, Voila, Free... (...) SYSTRAN fournit SYSTRANBox à de nombreux Portails de référence comme Wanadoo, Voila, AOL, Terra, Lycos, Free, bénéficiant ainsi d’une forte visibilité sur Internet. Pour autant, toujours convaincue que les "fortes barrières à l'entrée" continuaient de protéger son positionnement de leader monopoliste, les premiers signes de contraction du marché "historique" de SYSTRAN commençaient à percer : Le marché de la traduction automatique est un marché en phase d’amorçage et des concurrents tels que IBM ou d’autres éditeurs de logiciels représentent une concurrence sérieuse pour SYSTRAN, d’autant plus qu’IBM dispose d’une offre globale intégrant la synthèse et la reconnaissance vocale ainsi que la traduction. Le marché est cependant protégé par des barrières à l’entrée importantes. (...) Allied Business Intelligence estime qu’il faudrait un investissement de l’ordre de 6 à 9 MEUR pour développer un système de traduction automatique et de 0,15 à 0,30 MEUR pour l’adapter. Pour sa part, SYSTRAN a acquis une très forte et incomparable expérience dans la fourniture de technologie clé en main pour de grandes administrations (Commission européenne, US Department of Defense), de grandes entreprises (Ford, SONY) et des sites et portails à fort trafic (Google, Altavista). Quant à la part de C.A. générée par les portails, dont les « revenus publicitaires ... sont enregistrés sur la base des décomptes transmis par ces derniers », elle a considérablement baissé, passant de 1,8 M€ en 2000 (soit 19,35% du C.A. total à 9,3 M€) à 1,1 M€ respectivement en 2001 et 2002 (soit 13,41% du C.A. total à 8,2 M€ pour les deux exercices). L’année 2002 est une année charnière pour SYSTRAN qui se caractérise par la confirmation des tendances observées en 2001 : contraction du marché des Portails, développement de la demande sur le marché Corporate. Réorganisation Afin de prendre en compte l’évolution du marché, caractérisée par la baisse sensible de l’activité Portails et le développement des ventes auprès des Grands Comptes, la Société a été réorganisée autour de deux pôles reflétant ses deux métiers de base : ● Édition de Logiciels (Software Publishing), et ● Services Professionnels (Professional Services). Pour SYSTRAN, l'activité "Corporate" va désormais compenser l'activité "Portails", qui disparaît ainsi du bilan grâce à la "réorganisation", irrémédiablement destinée à péricliter au fil des ans, chose que confirment de manière éclatante les états financiers 2013 : 1.5.3 La concurrence Historiquement, le secteur de la traduction automatique se caractérisait par de fortes barrières à l’entrée compte-tenu des investissements et du temps de développement nécessaires pour mettre au point ces logiciels. Le développement d’Internet et les progrès des capacités de traitement informatique ont permis aux technologies de traduction automatique statistique de faire des progrès importants. Les barrières à l’entrée sont beaucoup http://translation20.blogspot.it/2014/05/realite-de-la-traduction-automatique-en.html (5 sur 14) [05/05/2014 17:30:41]
  • 22. Translation 2.0: Réalité de la traduction automatique en 2014 moins élevées que par le passé, et certains des composants technologiques permettant de développer des logiciels de traduction automatique statistique sont désormais disponibles en Open Source. Parallèlement, l’utilisation croissante des logiciels de traduction automatique par les traducteurs humains et les sociétés de traduction, se traduit par un développement du marché qui attire de nouveaux entrants. SYSTRAN doit donc désormais faire face à de nouveaux concurrents qui se sont positionnés sur ce marché en développement. * (Google et Microsoft) représentent la plus importante menace compte-tenu : ● de leur puissance et de leurs moyens; ● de leur positionnement sur les services gratuits et les offres payantes ; ● du niveau de leurs offres commerciales qui sont très bon marché ; ● de leur positionnement technologique qui évolue vers la capacité à personnaliser les logiciels ce qui était jusqu’à maintenant un élément différenciant de SYSTRAN. * Les fournisseurs de service de traduction Depuis plusieurs années, les fournisseurs de service de traduction s’intéressent de plus en plus à la technologie et de nouvelles alliances naissent. Ainsi, la société SDL, qui est l’un des premiers fournisseurs de service de traduction dans le monde, a racheté en 2010 la société Language Weaver, créée en 2002 aux Etats-Unis et financée par le fonds d’investissement In-Q-Tel. La société SDL est aussi l’éditeur du logiciel Trados et se positionne principalement sur le marché des grandes entreprises et des administrations. De son côté le leader mondial Lionbridge a signé une alliance avec IBM qui a également développé sa propre technologie de traduction automatique. Enfin, plusieurs sociétés fournissant des services de traductions aux entreprises ont développé des services en ligne. On peut ainsi citer la société ALS qui a lancé le service en ligne SmartMate basé sur le logiciel Open Source Moses. * Les acteurs historiques Il existe en outre un certain nombre d’acteurs historiques sur le marché : ● IBM qui dispose d’une offre de traduction pour les entreprises, «WebSphere Translation Server» et développe une nouvelle génération de logiciels de traduction ; ● la société russe Promt présente sur le marché des particuliers et des entreprises ; ● Logomedia, filiale de Language Engineering Corp. est présente sur le marché nord-américain, principalement avec des offres à destination des particuliers ; ● la société allemande « Sail Labs », créée en 2001 pour reprendre des actifs de Lernout & Hauspie a fait faillite en février 2002, puis a fusionné avec deux autres sociétés suisses pour créer la société Comprendium. * Les acteurs Open source Le logiciel Open source Moses connait un succès croissant et de plus en plus de sociétés tentent des expériences basées sur ce logiciel qui est de fait devenu un concurrent non négligeable. Au cours des prochaines années, le risque de voir de nouveaux entrants se positionner sur le marché et la probabilité de formation d’alliances stratégiques est élevé. * * * La disruption créatrice SYSTRAN est l'exemple parfait du monopoliste balayé de la scène en une dizaine d'années parce qu'il n'a pas su anticiper les bouleversements à l'œuvre ni vu venir, ou trop tard, l'innovation disruptive de Google : L'innovation disruptive [est] avant tout une façon de définir le processus de transformation d'un marché. Elle se manifeste par un accès massif et simple à des produits et services auparavant peu accessibles ou coûteux. http://translation20.blogspot.it/2014/05/realite-de-la-traduction-automatique-en.html (6 sur 14) [05/05/2014 17:30:41]
  • 23. Translation 2.0: Réalité de la traduction automatique en 2014 La disruption change un marché non pas avec un meilleur produit - c'est le rôle de l'innovation pure -, mais en l'ouvrant au plus grand nombre. Or avec l'innovation Google nous avons une triple disruption sur la TA, en termes de : 1. qualité (nettement supérieure à SYSTRAN) 2. audience (service accessible à des milliards d'internautes) 3. coût (de gratuit à 20€ par million de caractères de texte !) Le tournant a lieu le 22 octobre 2007, jour où Google abandonne définitivement les produits SYSTRAN pour les siens, SYSTRAN n'étant plus désormais qu'un concurrent parmi d'autres, et sûrement pas le mieux placé... * * * Les concurrents de SYSTRAN en 2014 Ayant déjà longuement parlé de Google & TA et testé la plateforme TA de Microsoft, je vais tenter d'analyser le positionnement des concurrents de SYSTRAN aujourd'hui en m'inspirant de la classification retenue par la société dans son bilan 2013 : ● Les fournisseurs de services linguistiques ● Les acteurs historiques ● Les systèmes Open source & Crowdsourced I. Les fournisseurs de services linguistiques En 2013 SYSTRAN mentionne uniquement SDL (avec iMT), Lionbridge (en collaboration avec IBM) et Applied Language Solutions (avec SmartMate), mais en réalité, sans compter les acteurs historiques que nous verrons plus loin, la liste des entreprises impliquées dans la TA (qui devrait générer un CA 2019 de près de 5 Mds € au niveau mondial) est longue : Asia Online, Babylon, Bitext, Capita TI, Cloudwords, Hewlett Packard, Kilgray, Language I/O, Lighthouse IP Group, Lingo24, Lingotek, Linguasys, Moravia, MultiCorpora, Oracle, Pangeanic, Precision Translation Tools, RWS Group, TAUS, Tauyou, Tilde, Translate Plus, Translations.com (= Transperfect, OpenText), Welocalize Inc, WorldLingo, etc. II. Les acteurs historiques Mis à part ceux qui ont disparu ou ont été absorbés, les quatre acteurs historiques concurrents cités par SYSTRAN autant en 2002 qu'en 2013 sont IBM, Promt (Reverso-Softissimo), Language Engineering Corp. (via sa filiale Logomedia), et Comprendium (Lucy Software aujourd'hui). Il est d'ailleurs bizarre que SYSTRAN mentionne en 2013 un concurrent qui n'existe plus, mais bon, cela n'est qu'un exemple des nombreuses infos dépassées qu'on trouve dans ce bilan ! Ceci dit, à l'exception d'IBM, je ne vois aucune des trois autres sociétés citées capable de jouer un rôle de premier plan dans la TA des années à venir, le futur nous le dira... III. Les systèmes Open source & Crowdsourced Moses est le seul logiciel Open source indiqué par SYSTRAN comme "concurrent non négligeable", même si la société reconnaît qu'[a]u cours des prochaines années, le risque de voir de nouveaux entrants se positionner sur le marché et la probabilité de formation d’alliances stratégiques est élevé. Au moins elle a parfaitement raison sur ce point, car nous allons le voir, ces plateformes de TA sont nombreuses et diversifiées, et s'étendent même à d'autres usages, comme le cycle "reconnaissance automatique de la parole / TA / synthèse vocale" (Speech-to-Text, Text-to-Speech), ou encore aux applications de "Speech Analytics" : ● analyse ponctuelle de gros corpus de dialogues enregistrés à des fins de fouille de données comme, par exemple, le diagnostique d'un problème constaté ou encore l'extraction de connaissances sur les performances des centres d'appels et les comportements des utilisateurs ; ● analyse périodique d'un centre d'appel afin de proposer des outils de surveillance ou "monitoring" du fonctionnement du centre. Un autre emploi, lié à l'explosion de la production de contenus sur Internet (et je ne parle pas de traduction de sites Web à la volée), comme illustré sur la diapo ci-dessous (même si en 2014, selon moi, on pourrait tranquillement doubler la quantité de mots générés par les utilisateurs, vu la croissance exponentielle des différents réseaux sociaux), concerne le data mining à des fins marketing : pour avoir une idée globale de l'impact de leurs produits, ainsi que http://translation20.blogspot.it/2014/05/realite-de-la-traduction-automatique-en.html (7 sur 14) [05/05/2014 17:30:41]
  • 24. Translation 2.0: Réalité de la traduction automatique en 2014 des humeurs de leurs clients ou des tendances qui se dessinent, les multinationales automatisent la traduction de ces données pour centraliser l'info dans une seule langue (en général l'anglais, bien sûr, mais ça peut être n'importe quelle autre langue) à propos de leurs marques, en traduisant les interventions / commentaires / critiques mentionnant leurs produits dans les réseaux sociaux. Les infos ainsi collectées à partir de cette "conversation mondiale" servent ensuite à réagir / anticiper au niveau des prises de décision... Source : Asia Online, 2010 Or la traduction automatique est indispensable et irremplaçable pour traiter de tels volumes, et vu que toutes les sociétés ne sont pas prêtes à internaliser ce genre de travail, elles ont souvent recours à des sous-traitants comme Lionbridge ou autres. Il y a là un marché plein d'avenir ! Autre exemple, eBay illustrera le mois prochain "The eBay Machine Translation Initiative", mise en œuvre l'année dernière, qui consiste à développer des outils de traduction automatique pour booster son commerce en particulier dans les pays BRICS. Les acheteurs bénéficient ainsi de traductions pour consulter les annonces des vendeurs dans la langue de leur choix et pouvoir communiquer en temps réel (voir cet article sur Wired). Voici donc, pour compléter cet inventaire à la Prévert, une liste de sociétés susceptibles d'utiliser la traduction automatique et de projets open source ou faisant intervenir la participation communautaire. Sociétés Verint, BBN-Avoke, Autonomy eTalk, Duolingo, CallMiner, Dotsub, Nuance, OpenAmplify, Gengo, Rovi Corp., STAR Transit intègre les différents systèmes de TA, etc. Dans son étude 2013 sur l'état et les potentialités des marchés européens des technologies de la langue, LT- Innovate estime qu'il y a environ 500 entreprises en Europe qui innovent en développant ou en intégrant ces technologies, mais ce sont pour le plus des PME qui restent cantonnées sur leur marché linguistique national, représentant chacun entre 70 et 80 millions de locuteurs, voire moins, contre plus de 500 millions de citoyens européens au total. Une fragmentation en décalage avec les capacités d'un déploiement en mode cloud, ce qui donnera probablement lieu à un mouvement de concentration, à l'instar des grands groupes de traduction, pour mettre les sociétés européennes - pratiquement absentes du marché de la traduction automatique (SYSTRAN est désormais coréenne...) - en mesure d'être compétitives dans l'écosystème mondial des technologies de la langue. Juste à titre d'exemple, et sauf erreur de ma part, parmi les acteurs français du marché de la traduction technique que j'ai recensés, seul Eurotexte (Lexcelera) propose SMART (Secure Machine-Assisted Rapid Translation), sa propre solution de TA, fortement voulue et promue par Lori Thicke, créatrice d'Eurotexte, qui est également à l'origine de Traducteurs sans frontières, soit dit en passant ! Projets Open Source http://translation20.blogspot.it/2014/05/realite-de-la-traduction-automatique-en.html (8 sur 14) [05/05/2014 17:30:41]
  • 25. Translation 2.0: Réalité de la traduction automatique en 2014 Nous avons mentionné Moses, probablement le projet le plus en vogue, mais il faudrait citer également d'autres systèmes de traduction probabiliste, comme Pharaoh, Phrasal, Joshua et autres, utilisant des corpus parallèles, certains librement téléchargeables sur Internet (les ressources ne manquent pas), ou encore Matrax (Xerox), Cunei pour les langues asiatiques, Marclator, Apertium, etc. La dernière version disponible du Compendium des logiciels de traduction de John Hutchins dresse un panorama assez complet des outils linguistiques au sens large, mais on peut également consulter les archives de la traduction automatique ou voir ici pour une brève chronologie de la TA... Crowdsourced Les grands réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter, LinkedIn et autres, mais aussi Google et Microsoft, nourrissent leurs systèmes en partie grâce à la participation active, volontaire et gratuite des utilisateurs, qui peuvent corriger, critiquer, alimenter à volonté les gigantesques mémoires de traduction de ces mastodontes du Web, déployées à très grande échelle (very large scale), chose hors de portée des fournisseurs de services linguistiques traditionnels. À titre de comparaison, Lionbridge disposerait d'environ 52 000 mémoires de traduction individuelles, ce qui est déjà enviable, mais sans commune mesure avec la puissance d'un Facebook comptant 1,3 milliard de membres actifs ! Pour autant, par le biais de partenariats, tel que celui avec TAUS, la montée en puissance est assurée... Dans d'autres registres, The Rosetta Foundation soutient le projet SOLAS, AT&T Research le projet ChoiceWords, destiné à améliorer la TA en y intégrant l'interaction humaine, Reverso le projet FAUST, le CRTL le projet PORTAGE de Terminotix, Translate House la mémoire de traduction "large scale" amaGama pour les langues sud-africaines, sans oublier Meedan pour l'arabe, iTranslate4EU, le projet Memsource Cloud, la localisation d'Apache Open Office (projet initialement supporté par SUN), et ainsi de suite... Enfin, hors catégories, un protagoniste absolu des technologies linguistiques, impossible à passer sous silence, est la DARPA, comme je le mentionnais dès 2007 : Dans son rapport 2007 de planification stratégique, la DARPA, mieux connue pour être à l'origine du défi Internet, nous annonce que l'un de ses développements clés à l'horizon 2010 va porter sur le traitement des langues, et plus spécialement sur une traduction automatique fiable en temps réel : Real-Time Accurate Language Translation, qui ne nécessitera plus l'intervention de traducteurs-interprètes humains. Directement du média à l'utilisateur ! Page 33 du rapport, fin de la section 3.7. Ce mode de traitement, qui fait partie du programme GALE (Global Autonomous Language Exploitation), prévoit trois phases : 1. la transcription 2. la traduction 3. la distillation http://translation20.blogspot.it/2014/05/realite-de-la-traduction-automatique-en.html (9 sur 14) [05/05/2014 17:30:41]
  • 26. Translation 2.0: Réalité de la traduction automatique en 2014 La première étape pour pouvoir exploiter les données audio en langue étrangère à des fins de traduction consiste à convertir les discours en texte, c'est la transcription. Les américains nomment ça Speech to Text Transcription (STT). Après quoi le texte est traduit puis « distillé », l'ensemble des opérations étant automatisé par des moteurs de traitement (2.2 Transcription Engine ; 2.3 Translation Engine ; 2.4 Distillation Engine). Aperçu de ce dernier concept : L'objectif est de parvenir à de très hauts niveaux de performances : 95% de fiabilité et 90-95% de cohérence/justesse sur les traductions depuis l'arabe et le chinois vers l'anglais, afin de pouvoir extraire et fournir des informations clés aux décideurs ayant un degré de pertinence égalant voire dépassant celui des humains. Si on évalue grossièrement à 60% le degré de fiabilité des systèmes actuels, on peut se faire une idée des progrès qui seront accomplis. Disons qu'après 50 ans de tâtonnements de la recherche en TA, l'évolution sera significative dans les années à venir. Avec des conséquences qu'on peut aisément deviner pour les traducteurs, qui n'en sont plus à une révolution près ! D'ailleurs c'est écrit en toutes lettres : GALE engines perform both of these processes in a completely automated fashion, without the intervention of human linguists. Nous voilà fixés, si certains nourrissent encore quelques doutes. Car une fois au point, nous savons très bien que les technologies développées par les militaires sont ensuite industrialisées pour des usages civils. Il serait donc temps que nous remémorions le vieil adage : « Un traducteur averti en vaut deux... » À noter que sur l'année 2007, la Darpa a budgété +84 millions US$ aux technologies de traduction du langage (language translation technologies), soit 7 millions par mois, ce qui s'appelle "se donner les moyens" ! (source : Human Language Technologies for Europe, p. 32, PDF - 7,7 Mo) http://translation20.blogspot.it/2014/05/realite-de-la-traduction-automatique-en.html (10 sur 14) [05/05/2014 17:30:41]
  • 27. Translation 2.0: Réalité de la traduction automatique en 2014 * * * Juste pour donner une idée de l'état de l'art en la matière, voici la synthèse d'un rapport publié par l'OTAN, Research & Technology Organisation, sur « La mise en œuvre des technologies de la parole et du langage dans les environnements militaires » (RTO-TR-IST-037) (PDF en anglais, 4,3 Mo) : Les communications, le commandement et contrôle, le renseignement et les systèmes d’entraînement font de plus en plus appel à des composants issus des technologies vocales et du traitement du langage naturel : il s’agit de codeurs vocaux, de systèmes C2 à commande vocale, de la reconnaissance du locuteur et du langage, de systèmes de traduction, ainsi que de programmes automatisés d’entraînement. La mise en œuvre de ces technologies passe par la connaissance des performances des systèmes actuels, ainsi que des systèmes qui seront disponibles dans quelques années. Etant donné l’intégration de plus en plus courante des technologies vocales et du traitement du langage naturel dans les systèmes militaires, il est important de sensibiliser tous ceux qui travaillent dans les domaines de la conception des systèmes et de la gestion des programmes aux capacités, ainsi qu’aux limitations des systèmes de traitement de la parole actuels. Ces personnes devraient également être informées de l’état actuel des travaux de recherche dans ces domaines, afin qu’ils puissent envisager les développements futurs. Cet aspect prendra beaucoup d’importance lors de la considération d’éventuelles améliorations à apporter à de futurs systèmes militaires. Les textes contenus dans cette publication comprennent des communications sur l’état actuel des connaissances dans ce domaine, ainsi que sur des travaux de recherche en cours sur certaines technologies de la parole et du langage, à savoir : les techniques et les normes d’évaluation, la reconnaissance de la parole, l’identification linguistique, et la traduction. Technologies déjà disponibles : http://translation20.blogspot.it/2014/05/realite-de-la-traduction-automatique-en.html (11 sur 14) [05/05/2014 17:30:41]
  • 28. Translation 2.0: Réalité de la traduction automatique en 2014 Décomposition du traitement de la parole (PDF, 12 Mo) : * * * Donc, depuis GALE, les derniers projets en cours de la DARPA susceptibles d'impacter la TA et les technologies de la langue sont BOLT (Broad Operational Language Translation) : BOLT is part of DARPA’s broader efforts to provide language translation in support of Defense and National Security requirements ranging from phrase translation to the scanning and translation of large data sets of voice, http://translation20.blogspot.it/2014/05/realite-de-la-traduction-automatique-en.html (12 sur 14) [05/05/2014 17:30:41]
  • 29. Translation 2.0: Réalité de la traduction automatique en 2014 video and print. probablement en attente d'être reconduit, DEFT (Deep Exploration and Filtering of Text) et XDATA (XDATA is developing an open source software library for big data to help overcome the challenges of effectively scaling to modern data volume and characteristics). Gageons que nous aurons l'occasion d'en reparler... * * * CONCLUSION Pendant une bonne cinquantaine d'années, la traduction automatique a donné quelques résultats dignes d'intérêt : TAUM-METEO, LOGOS, ALPS, ENGSPAN-SPANAM, METAL, GLOBALINK, TITUS, CULT, PaTrans, SUSY et d'autres, etc., mais la traduction automatique à base de règles (RBMT : Rule-Based Machine Translation), qui a été la technologie dominante, a aussi marqué trop longtemps le pas en montrant toutes ses limites... Il faudra attendre Google et l'évolution de son système de traduction automatique statistique (SMT : Statistical machine translation, la deuxième grande famille de TA) pour que l'univers de la traduction automatique se réveille d'une longue torpeur et commence à foisonner. Aujourd'hui, l'idée est de développer des systèmes de TA hybrides en combinant le meilleur des deux mondes, si possible dans le cloud et en s'appuyant sur les puissances de calcul phénoménales qui s'accroissent de manière exponentielle. Donc en essayant de donner un aperçu de la diversité des acteurs impliqués et des multiples technologies en jeu (entre les Corpus-based, Dictionary-based, Example-based, Human-Aided, Interlingual, Knowledge-Based, Pattern- based, Phrase-based et autres Transfer-based Machine Translation ou Machine-Aided Human Translation, ...), j'espère que le message sera passé : la traduction automatique a mis presque 80 ans pour en arriver là, les principes actuels étaient déjà fixés à la fin des années 1940 / début des années 1950, mais à présent nous y sommes, et toutes les conditions sont réunies pour qu'à l'avenir elle exprime à plein son potentiel incommensurable. Nous en reparlerons dans 20 ans lorsqu'elle fêtera son centenaire ! En attendant les traducteurs devront se familiariser et apprendre à faire avec, en considérant la TA non pas comme une menace ou un concurrent déloyal, mais comme une alliée, voire un complément à forte valeur ajoutée pour leur activité ! Lors des formations marketing pour traducteurs et interprètes qu'il m'arrive de dispenser, j'insiste toujours sur un point fondamental, selon moi : le marketing doit devenir, pour les étudiants comme pour les traducteurs/interprètes, de métier ou en début de carrière, un instrument de plus à intégrer dès le départ à leur boîte à outils, au même titre que les environnements de traduction ou autres, pour les accompagner ensuite tout au long de leur vie professionnelle. Désormais, il en va de même pour la traduction automatique. Publié par Jean-Marie Le Ray à 16:40 Envoyer par e-mail BlogThis! Partager sur Twitter Partager sur Facebook Partager sur Pinterest Libellés : Machine Translation, traduction, Traduction automatique http://translation20.blogspot.it/2014/05/realite-de-la-traduction-automatique-en.html (13 sur 14) [05/05/2014 17:30:41]
  • 30. Translation 2.0: Réalité de la traduction automatique en 2014 Aucun commentaire: Enregistrer un commentaire Article plus ancien Accueil Inscription à : Publier les commentaires (Atom) Archives du blog ● ▼ 2014 (4) r ▼ mai (1) ■ Réalité de la traduction automatique en 2014 r ► avril (3) ● ► 2013 (8) ● ► 2012 (6) ● ► 2011 (11) © 2011. Modèle Simple. Fourni par Blogger. http://translation20.blogspot.it/2014/05/realite-de-la-traduction-automatique-en.html (14 sur 14) [05/05/2014 17:30:41]