ce rapport est le produit de quelques étudiants licence recherche 2013-2014 de l'université de Zinder ( faculté des lettres et sciences humaines- département de géographie). Bonne lecture.
A Melle (Deux-Sèvres), un système en polyculture-élevage
Rapport de sortie des étudiants de l'université de zinder département de géographie
1. 1
Université de Zinder
Faculté des Lettres et Sciences Humaines
Département de Géographie
Licence Recherche (2013-2014)
Géo300 : Analyse Spatiale
Présenté par :
- Malam Abdou Mahamane Manirou -Hallarou Saley Maman Laminou
- Ibrahim Bara Issoufou - Moustapha Abarchi Nana Bassira
-Issoufou Issoufou Mahamadou -Maman Abdoul Aziz
ammounir23@gmail.com
Sous la direction de : DR ADO SALIFOU ARIFA,
DR ILLOU MAHAMADOU ET DR ABBA BACHIR
Rapport de sortie sur le site maraicher de GUIDIMOUNI
2. 2
TABLES DES MATIERES
DEDICACE : ....................................................................................................................... 3
REMERCIEMENTS.............................................................................................................. 4
Introduction...................................................................................................................... 5
I. Présentation et historique de la commune rurale de Guidimouni ....................................... 5
1. Présentation de la commune ................................................................................................................ 5
2. Historique de la commune rurale de Guidimouni ................................................................................. 6
II. Présentation du site maraicher de Guidimouni................................................................... 6
1. Les potentialités du site......................................................................................................................... 7
2. Les types de cultures ............................................................................................................................. 8
III. La question foncière ...................................................................................................... 8
1. La structure agraire sur le site ............................................................................................................... 8
2. Le système d’irrigation .......................................................................................................................... 9
3. Le mode et le conflit lié à la gestion de l’eau ...................................................................................... 10
IV. Contraintes et perspectives.......................................................................................... 10
1. Les contraintes..................................................................................................................................... 10
2. Les perspectives................................................................................................................................... 11
V. Etude comparative : site maraicher de Guidimouni à celui de Tassaou.............................. 12
Conclusion ...................................................................................................................... 13
BIBLIOGRAPHIE............................................................................................................... 14
ANNEXES ........................................................................................................................ 14
3. 3
DEDICACE :
A nos familles qui ont beaucoup contribué à notre éducation depuis
notre naissance jusqu’aujourd’hui.
4. 4
REMERCIEMENTS
Nous tenons ici à remercier vivement nos enseignants à savoir DR
ADO SALIFOU ARIFA, DR ILLOU MAHAMADOU et DR ABBA
BACHIR, pour la confiance dont ils nous ont fait preuve tout au long
de notre sortie.
Leur appui, leurs conseils et observations ont été déterminants pour
l’élaboration de ce travail.
Nous tenons aussi à remercier les habitants de Guidimouni
notamment le chef de canton pour leur très haute considération.
5. 5
Introduction
Dans le cadre de la formation pédagogique, les étudiants de Département de Géographie
3ième
année ont effectué une sortie dans la commune rurale de Guidimouni qui s’est déroulée
du 22 au 26 décembre 2013. L ‘objectif de la sortie est d’identifier, localiser, analyser les
différents éléments constituant la cuvette de Guidimouni, de connaitre les dynamiques
transfrontalières sur les échanges commerciaux entre Guidimouni et le Nigeria et aussi
d’initier les étudiants à se familiariser à l’approche du terrain leur permettant d’acquérir une
expérience.
I. Présentation et historique de la commune rurale de Guidimouni
1. Présentation de la commune
Avec une superficie de 1164 Km², la commune rurale de Guidimouni est située entre
13° 41’50’’de latitude Nord et 9°30’37’’ de longitude Est. Elle se trouve dans la partie Est de
la région de Zinder sur une distance de 65Km et est limitée à l’Est par la commune rurale de
Guidiguir, au Sud par les communes rurales Gouchi et Wacha, à l’Ouest par les communes
de Hamdara et Zarmou et au Nord par les communes de Damagaram Takaya et Mazamni.
La population est estimée à 56359 habitants avec une densité de 49,97 habitants par Km².
Source : Thèse de Doctorat de DR ADO Salifou Arifa (2012)
6. 6
2. Historique de la commune rurale de Guidimouni
Le mot Guidimouni veut dire en Kanouri « Guidi = Est », « Bouni= Poisson » c'est-à-dire
il y a des poissons à l’Est. Créée vers les années 1800 par un chasseur du nom d’Arikin venu
de Trablous (Tripoli en Libye), ce village est composé de deux entités : Kilala au Nord et
Kilaloum au sud. Cette commune est composée de plusieurs ethnies : Haoussa, Kanouri,
Peulhs, Touareg dont leurs principales activités sont l’agriculture avec une prédominance des
cultures maraichères, l’élevage, le commerce et la pêche pratiquée de façon artisanale par une
minorité personnes.
Le canton de Guidimouni a eu successivement 14 chefs qui ont régné 200ans .Il est composé
de deux communes celle de Guidimouni qui regroupe 66 chefs de village administratifs et
celle de Mazamni qui compte 14 chefs de village.
II. Présentation du site maraicher de Guidimouni
Le site maraicher de Guidimouni est situé entre Kilala (au Nord) et Kilaloum (au Sud) dans
une cuvette à eau affleurant (nappe inférieure à 1,5m) propice aux cultures maraichères. Il se
trouve à côté de la route nationale n °1.
Une vue de site maraicher de Guidimouni
Source : enquête menée par les étudiants Geo3 (2013-2014)
7. 7
1. Les potentialités du site
Le site de Guidimouni dispose d’énormes potentialités sur plusieurs plans :
-Sur le plan hydrologique : la cuvette de Guidimouni renferme deux mares ou lacs (mâle et
femelle) et plusieurs sources à savoir Gouzgourou( source principale), Kouta, Bijatari, Iggiya,
Idon Gabas et Daoulawa qui sont tous alimentés par les eaux de ruissellement et de pluie.
Mare mâle Mare femelle La source principale(Gouzgourou)
Source : enquête du terrain par les étudiants Géo3 (2013-2014)
En ce qui concerne la source principale (Gouzgourou), qui au départ était une cuvette sèche à
la recherche du pâturage une vache creusa et la puissance de l’eau augmente, d’où l’apparition
de la résurgence. Cette source principale joue un rôle important dans les activités maraichères.
Ensuite la mare mâle (namijin kogui) a une superficie de 60 ha et une profondeur d’environ
3m. Elle est destinée à l’exploitation des salines (natron). L’exploitation du natron a
commencé dans les années 1900 de façon artisanale par la chefferie traditionnelle.
L’écoulement de ces produits se fait dans les marchés locaux et une partie exportée vers le
Nigeria générant environ 70millions de revenus. Enfin, la mare femelle permet la piscicole et
la baignade et constitue un habitat pour la faune aquatique (crocodile par exemple). Tout de
même, il existe dans cette mare une espèce végétale dominante (typha australist). Les deux
mares permettent d’abreuver le bétail local et transhumant.
_ Sur le plan pédologique : la cuvette de Guidimouni a un sol hydromorphe à tendance
argileuse avec un tas de sable grâce à l’ensablement. Ce sol a une rétention en eau plus élevée
et très riche en humus et en sels divers ; apte aux cultures irriguées et pluviales.
_ Sur le plan végétal : La cuvette dispose d’énormes espèces végétales : les palmerais qui sont
les indices d’humidité, des colonies des baobabs qui indiquent les conditions d’humidités sont
bonnes, des manguiers ((Mangifera indica), des neemes (Azadirachta indica), les citronniers
(Citrus limon), les acacias, … . Cette formation végétale permet de protéger l’ensablement de
la cuvette et l’action du vent.
_ Sur le plan climatique et géologique : la commune rurale de Guidimouni se trouve dans une
zone semi-aride avec une pluviométrie qui varie de 450 à 500mm par an et une forte humidité
surtout dans les zones de dépressions.
8. 8
Et sur le plan géologique cette zone se trouve dans la zone de transition entre le socle de
Zinder et la région Est du Niger où on a essentiellement un paysage dunaire : la région du
manga. Plus à l’est on ne trouve pas des reliefs élevés mais on a des dunes.
2. Les types de cultures
Deux types de cultures sont pratiqués dans la cuvette de Guidimouni à savoir les cultures
maraîchères et pluviales.
_ Les cultures maraîchères pratiquées pendant la saison sèche, elles constituent
essentiellement des tomates, d’oignon, piments, salades, chou, l’ail, carotte, pomme de terre,
patate, manioc, canne à sucre, courge et les arbres fruitiers (manguiers, dattiers, bananiers,
citronniers, papaye).
_ Les cultures pluviales : pratiqués pendant la saison des pluies il s’agit de : mais, sorgho, blé,
canne à sucre.
Toutes ces cultures contribuent non seulement à la sécurité alimentaire mais aussi la vente de
ces produits génère d’importants revenus à cette population.
Les cultures irriguées
Source : enquête du terrain par les étudiants Géo3 (2013-2014)
III. La question foncière
L’appropriation de la terre occupe une place prépondérante pour la population de Guidimouni.
1. La structure agraire sur le site
_ Mode d’acquisition : selon les enquêtes réalisées au niveau du site, pour 6 exploitants
enquêtés 62,5% ont acquis leur terre par héritage et 37,5% par achat.
Le tableau ci-dessous nous montre l’acquisition des terres selon les exploitants :
Exploitants 1er
2ème
3ème
4ème
5ème
6ème
9. 9
Mode
d’acquisition
Achat et
héritage
Achat et
héritage
Héritage Héritage Héritage Achat
Donc il y a huit(8) réponses correspondant à 100%.
5= héritage et 3 = achat 8 équivaut à 100 x= 5 X 100/8 =62,5%
5 équivaut à x
-La taille et le nombre de parcelle : toujours à travers nos enquêtes menées, le tableau nous
donne les informations sur la taille et le nombre de parcelles par exploitant :
exploitants 1er
2ème
3ème
4ème
5ème
6ème
moyenne
Nombre
de
parcelles
2 1 15 5 5 1 4,8 = 5
Taille par
hectare
0,2 0,1 1,5 1 0,5 0,5 0,63
Donc pour six(6) exploitants enquêtés, le nombre de parcelles en moyenne est d’environ 5 et
la taille de parcelles est de 0,63 hectare.
2. Le système d’irrigation
Il y a des canaux principaux au niveau de la résurgence qui amènent l’eau dans les parcelles et
les canaux secondaires qui alimentent les parcelles individuelles. A l’intérieur des parcelles il
y a des rigoles qui sont creusées. Le système d’irrigation se fait de trois manières différentes :
-le mode manuel qui consiste à prendre l’eau dans un récipient (calebasse) et la verse dans les
périmètres.
-Le mode moderne qui est l’utilisation de la motopompe.
-Le système de goutte à goutte qui se fait de façon négligeable.
Les techniques d’irrigation dans le site de Guidimouni
Source : enquête du terrain par les étudiants Géo3 (2013-2014)
10. 10
3. Le mode et le conflit lié à la gestion de l’eau
D’après les enquêtes que nous avons menées sur le site de Guidimouni, il existe des conflits
entre les propriétaires des parcelles éloignées de la source et celles qui sont proximité de la
source. Ce conflit s’explique par le fait que ceux qui sont proches ne permettent pas à ceux
qui sont loin de s’approvisionner convenablement. Toutefois, certains exploitants rejettent
l’existence du conflit au sein du site.
IV. Contraintes et perspectives
1. Les contraintes
Malgré son importance la cuvette de Guidimouni est menacée par des multiples problèmes :
-L’ensablement de la cuvette causé par les eaux de ruissellement, l’insuffisance de la
couverture végétale et l’action du vent. Cette situation a un impact sur la cuvette car elle se
traduit par la disparition de certaines parcelles, le tarissement des sources et l’infertilité du sol.
-Au niveau des mares (mâle et femelle) : la mare mâle, il faut noter une inégale répartition de
la richesse ensuite, une faible productivité liée au tarissement partiel de la mare. A cela
s’ajoute l’utilisation de la méthode artisanale qui constitue un frein à l’exploitation des
salines. Quant à la mare femelle, à ce niveau la présence de la plante typha australist qui
réduit la superficie de la mare, bloque la mobilité des pêcheurs et l’écoulement des eaux.
- La présence des ennemis des cultures : criquets, ver, serpent de l’eau…
- L’utilisation d’un outillage rudimentaire avec une faible utilisation d’engrais qui ne permet
pas une bonne production
- la pression démographique qui entraine le problème de morcèlement des terres
- L’absence des études scientifiques faites sur ce site
- A la période de bonnes récoltes, le prix reste dérisoire
- Le non remboursement des exploitants par la clientèle à temps voulu
- Le pourrissement des produits dû à un problème de conservation
- Le manque d’organisation des exploitants (comité ou association)
- Le manque d’intervention de l’Etat et des organismes.
- la végétation n’est pas assez fournie due à la pression démographique
11. 11
Typha australist dans la mare femelle source ensablée
Source : enquête du terrain par les étudiants Géo3 (2013-2014)
2. Les perspectives
Pour y remédier à tous ces problèmes, plusieurs stratégies en termes de perspectives s’offrent
aux exploitants :
- La fabrication des briques pour réduire l’ensablement dans le site.
- La construction des digues de sable pour contrecarrer les eaux de ruissellement
- Revégétaliser le site
- Améliorer la recharge de la nappe
- La mise en place d’une structure organisationnelle
- L’intervention de l’Etat et des différents organismes pour les investissements et
l’écoulement des produits
- L’utilisation de la technique moderne avec l’usage massif des engrais pour améliorer
la qualité et la quantité des productions.
- L’utilisation des moyens scientifiques pour combattre la propagation de typha
australist d’une part, et d’autre part la population lutte contre cette plante de façon
artisanale
- Sensibiliser et encadrer les exploitants pour la bonne marche des cultures.
- Créer un comité d’organisation pour permettre à toute la population de profiter de la
richesse (les salines)
Digue construite pour contrecarrer les eaux de ruissellements Prélèvement de sable dans source principale
Source : enquête du terrain par les étudiants Géo3 (2013-2014)
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V. Etude comparative : site maraicher de Guidimouni à celui de Tassaou
Ainsi pour notre dernière partie, nous allons comparer ce site avec celui de Tassaou situé dans
le département de Matamèye :
Site Guidimouni Tassaou
Superficie Plus grande Petite
Gestion de l’eau Collective Individuelle
Type des sols Hydromorphes à tendance
argileuse et sableuse
Sols argilo-limoneux
Espèces cultivées Cultures maraîchères avec
prédominance de : salade,
banane, chou, oignon papaye,
canne à sucre, dattes
Cultures maraîchères avec
prédominance de : poivron,
piment vert, et rouge, tomates,
choux
Système d’irrigation Méthode manuelle la plus
utilisée
Méthode un peu moderne qui
est l’utilisation de la
motopompe : ‘’Nia da kokari’’
Aspect
organisationnel
Pas d’association ni de comité
d’exploitants
Existence d’un comité
Structure agraire Acquisition par achat et par
héritage, grande portion de
périmètre par exploitant
Acquisition par héritage et par
achat, petite portion de
périmètre par exploitant
Végétations Les baobabs, dattiers, manguiers
avec beaucoup des arbustes
Manguiers, acacia, dattiers
Types de cuvette Cuvette humide à eau affleurant
avec une nappe moins profonde
Cuvette moins humide à eau
intermédiaire
Types de problèmes L’ensablement, les ennemis de
culture, la pression
démographique, l’insuffisance
des engrais et des moyens
techniques, manque
d’intervention de l’Etat
Plusieurs problèmes mais les
plus graves sont: le coût de
transport, morcellement des
parcelles dû à la pression
démographique et le tarif
douanier
Intervention des
organismes
Faible intervention des
organismes
Faible intervention des
organismes
Genre L’absence de la participation
féminine
Existence des femmes
exploitantes
Aspect de
commercialisation
Vente locale
Exportation vers le Nigeria et
certaines régions du Niger
Vente locale
Exportation vers le Nigeria et
certaines régions du Niger
Type de climat Climat humide dans la cuvette Climat peu humide dans la
cuvette
Origine de l’eau Eau souterraine Eau souterraine
13. 13
Conclusion
Il ressort de tout ce qui précède, la cuvette de Guidimouni est très riche en eau souterraine
avec un sol fertile permettant la bonne marche des activités maraîchères. Tous ces éléments
en interaction contribuent non seulement à la sécurité alimentaire mais aussi à la réduction de
la pauvreté et l’exode rural de la population locale. Toutefois, cette cuvette souffre de
multiples problèmes comme l’ensablement, la baisse de niveau de la nappe, la pression
démographique, et surtout le manque d’intervention de l’Etat. Il revient aux pouvoirs publics,
aux organismes et aux populations de prendre des mesures nécessaires pour sauvegarder ce
patrimoine.
14. 14
BIBLIOGRAPHIE
GUIDE D’ENTRETIEN : ENQUETE SUR LE SITE MARAICHER DE
GUIDIMOUNI (DR ILLOU ET DR ABBA BACHIR)
GUIDE D’ENTRETIEN SUR LES DYNAMIQUES TRANSFRONTALIERES :
ENQUETE SUR LES ECHANGES COMMERCIAUX ENTRE GUIDIMOUNI ET
LE NIGERIA (DR ADO SALIFOU ARIFA
EXPOSE DE TROIS ENSEIGNANTS CHERCHEURS (DR ILLOU, DR ABBA
BACHIR ET DR ADO SALIFOU ARIFA)
THESE DE DOCTORAT DE DR ADO SALIFOU ARIFA
ANNEXES