"Activisme 2.0 de l acteur culturel africain et changement social" est une communication que j'ai fait aux Journées scientifiques 2021 de l'Institut National des Sciences de l'Art et de l'Action Culturelle (INSAAC) d'Abidjan, Côte d'Ivoire. Dans cette présentation, je montre à partir du cas de Soldat Jah Boy comment l'acteur culturel peut se positionner par ses actions en ligne comme un acteur de développement et contribuer au bien-être de sa communauté.

1. Activisme 2.0 de
l’acteur culturel
Africain et
changement social
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3. Question de recherche
A l’aune des médias sociaux, comment
l’activisme en ligne de l’acteur culturel
peut-il participer à l’amélioration des
conditions de vie de ces concitoyens ?
Objectifs de recherche
1. Décrire les formes d’appropriation
des médias sociaux et les actes de
militances qu’un acteur culturel
africain peut exercer
2. Présenter comment l’acteur culturel
Africain peut-il se positionner à l’ère
des réseaux sociaux pour être un
acteur de développement
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4. Approche conceptuelle
• Activisme 2.0 : (synonymes : cyber activisme ou activisme en ligne)
• Le cyber-activisme est l’utilisation de techniques de communications
et de socialisation basées sur internet pour créer, opérer ou gérer
toute forme d’activisme. Cela permet à tout individu ou organisation
d’utiliser les réseaux sociaux ou d’autres technologies en ligne dans le
but atteindre et rassembler une audience, diffuser des messages et
faire avancer une cause ou un mouvement. (Front Line Defenders)
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5. Approche conceptuelle
• Changement social
• toute transformation observable dans le
temps, qui affecte d’une manière qui ne soit
pas que provisoire ou éphémère, la
structure ou le fonctionnement de
l’organisation sociale d’une collectivité
donnée et modifie le cours de son histoire
(Guy Rocher, 1968)
• L’analyse du changement social porte sur ses
facteurs, ses conditions et ses agents,
Lexique de sociologie, 2013
• Facteurs : le facteur démographique, le
progrès technique, les valeurs culturelles et
les idéologies (Vigot, 1989)
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6. Cadre théorique
• Sociologie des usages
• s’intéresse moins à la communication proprement dite qu’aux usages
des technologies qui lui servent de support (Lohisse, 2009)
• Orientations théoriques :
• la sociologie de l’appropriation
• la socio-politique des usages
• la sociologie de l’innovation technique (Lohisse, 2009)
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7. Cadre théorique
• Orientation théorique retenue : la sociologie de l’appropriation
• « porte plus spécifiquement sur l’invention et la créativité quotidiennes
à travers les opérations des usagers », les «arts de faire» (De Certeau,
1980)
• « «les usagers sont actifs ou «productifs», ils ne subissent pas
uniformément le changement technique (déterminisme technique)
mais élaborent des usages singuliers selon leurs projets, leurs
compétences et leurs représentations. » (De Certeau, 1980) (Jouët, 2000)
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8. Cadre méthodologique
• Type d’étude : Etude de cas (Soldat Jah Boy)
• Outils de collecte de données : Entretien et Observation
• Outils d’analyse des données : Analyse de contenu
• Le corpus pour l’analyse de contenu : l’entretien,
• des publications de Jah Boy sur les médias sociaux (Facebook,
Twitter)
• des articles de presse sur Soldah Jah Boy
• Eléments principaux de la grille d’analyse :
• les usages et formes d’appropriation
• les actes de militance
• le positionnement comme acteur de développement
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9. Analyse des résultats
• Les usages et appropriation
• Les réseaux sociaux ne sont pas un outil de
divertissement mais de travail et de
sensibilisation des masses
• L’usage est d’ordre professionnel pour se faire
connaitre sur le marché de l’emploi et faire la
promotion des artistes qu’il manage
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10. Analyse des résultats
• Les actes de militance
• En ligne :
• Partager des messages et idées pour éveiller les consciences des populations
• Filmer et faire des photos des inondations, des dégâts de la pluie avec son
téléphone puis les partager sur les réseaux sociaux
• Montrer via les réseaux sociaux, les impacts de l’inaction des autorités face
aux problèmes d’assainissement et aux dégâts causés par la pluie
• Interpeller l’état à travailler pour l’amélioration des conditions de vie des
populations
• Faire et partager des vidéos dans lesquels des artistes s’expriment sur les
préoccupations sociales
• Hors ligne : des opérations de nettoyage
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11. Analyse des résultats
• Positionnement comme acteur de
développement
• Un actuel culturel qui a pour mission de
chercher le bien être de sa communauté,
qui est utile à sa communauté et qui œuvre
à l’éveil des consciences
• Un libre penseur qui partage des idées
pouvant servir la communauté
• Un adversaire des politiciens égoïstes c’est-à-
dire n’ayant pas pour objectif de servir le
peuple
• Un serviteur de la communauté qui, ne
revendique aucun bénéfice particulier des
actions de développement qu’il mène
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12. Discussion des résultats
• L’acteur culturel ne subit pas d’usage imposé des réseaux sociaux.
Autrement dit, il est autonome dans ses usages. Il n’est pas obligé de
s’en servir uniquement pour la promotion d’œuvres culturelles. Il peut
développer des usages pouvant participer au changement
• Les valeurs culturelles couplées au progrès technologique ainsi qu’à
l’autonomie de l’acteur culturel dans son utilisation des réseaux sociaux
sont des facteurs pouvant contribuer au changement social
• Le positionnement de l’acteur culturel - acteur de développement –
serviteur de sa communauté s’assimile au « soft leadership » développé
par Paolo Gerbaudo (2012)
• « ce n’est pas tant que les leaders sont absents, mais que les initiateurs
de l’action refusent le titre de « leader », alors que les participants eux-
mêmes suivent pourtant leurs impulsions »
• L’activisme 2.0 ne saurait se soustraire d’actions hors ligne (ex :
opération de nettoyage). Il stimule plutôt une « une chorégraphie de
l’action collective » (Paolo Gerbaudo, 2012)
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13. Discussion des résultats
• Chorégraphie de l’action collective : « Il faut le
comprendre comme un processus de construction
symbolique de l’espace public, s’appuyant sur une mise
en scène et en récit de l’émotion à l’origine du
rassemblement physique des participants. (…) cela
implique de construire un sentiment de l’être-ensemble
et d’alimenter une tension émotionnelle, des liens
distants et médiés à la proximité physique. (…) Les
messages Facebook, les tweets et les posts de blog ont
été non seulement des sources d’information, mais aussi
des vecteurs d’émotion cruciaux, à travers lesquels les
organisateurs ont condensé des sentiments individuels
d’indignation, de colère, de fierté et d’une condition
partagée de victime, pour les transformer en passions
politiques susceptibles d’irriguer le processus de
mobilisation. » Paolo Gerbaudo (2012) www.emmanueldabo.com

14. Conclusion
A l’aune des médias sociaux, l’activisme en ligne de l’acteur culturel
peut participer à l’amélioration des conditions de vie de ces
concitoyens. Cela requiert de trouver dans les valeurs culturelles, les
raisons d’un engagement positif auprès de sa communauté et de
traduire cet engagement à la fois en ligne via les réseaux sociaux et
également hors ligne.
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