1. COMPTE-RENDU
Le Dieu
Réseau
30 octobre 2003
Table ronde
sur les nouvelles architectures,
les migrations, les coûts.
2. Sommaire
Bilan technologique et sectoriel Page 3
Christian Lothoré, directeur associé en charge des télécoms de Arthur D. Little
Témoignages & débat
Animation par Thierry Dumont, Client Executive Telecoms de EDS
Juliette BAUDRY, Responsable maîtrise d’ouvrage réseaux, Groupe La Poste
« Nous travaillons pour nos clients. Ils sont au centre de nos choix en matière de réseau. »
Didier MOUGENOT, Directeur des systèmes d’information, Nextiraone
« Nextiraone est le nouveau nom d’Alcatel réseau d’entreprises, un des premiers intégrateurs
voix /données avec 2 500 personnes en France et plus de 6 000 en Europe.
Ma fonction de DSI m’impose d’être au cœur de l’exploitation de ce système et non autour
des offres proposées aux clients. »
Gérard RUSSEIL, Directeur des systèmes d’information, Dalkia
« Dalkia propose une activité de service très proche des clients pour le compte du groupe Veolia.
Le réseau est un élément important de cette activité. Il est aussi un contributeur majeur
dans le partage de connaissances et dans nos relations avec nos clients. »
Olivier-Pascal FAGOT, Directeur télécoms, TF1
« Nos réseaux diffusent tout un ensemble d’éléments voix : données, audio, images, informatique… »
Christophe KLEIN, responsable de la network authority, Société Générale
« Ma fonction consiste à animer l’ensemble des responsables d’infrastructures
et notamment des infrastructures télécoms du Groupe. »
Les objectifs et enjeux technologiques Page 5
q Objectifs & enjeux organisationnels & humains
q Objectifs & enjeux technologiques : architectures, débits, performances & coûts
Gestion des risques d’une migration page 8
q La méthode et les étapes d’une migration : étude, maquette, déploiement, tests, …
q La gestion contractuelle & financière des risques : QoS, pénalités, …
q Les implications humaines
Les Enjeux financiers Page 9
q Quels objectifs : plus de performance à budget constant, réduction des coûts d’exploitation…
q Coûts liés à la migration, au réseau, à l’exploitation et à l’environnement
q Bilan financier : ROI
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3. Bilan technologique
& sectoriel
Par Arthur D. Little
Le budget réseaux et télécoms
représente, en moyenne,
en France, pour les grandes
entreprises, 40 % du budget
informatique.
Source : Pierre Audouin Consultants
Les budgets 2004 font apparaître
une croissance des budgets infor-
matiques supérieure à 5 %.
* Chiffres prévisionnels pour 2004
Trois secteurs (banque, assurance, services) présentent un ratio supérieur à 50 %, s’agissant du budget
réseaux et télécoms dans le budget informatique. Dans les administrations, ce ratio est de l’ordre de 27 %.
Source : Pierre Audouin Consultants, analyse ADL
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4. Bilan technologique
& sectoriel
Tout développement technologique est suivi d’une rationalisation. Cette rationalisation est
d’autant plus nécessaire que ces réseaux n’ont pas été construits en prévision des demandes actuelles.
Source : 01 DSI
En moyenne, seul 36%
% de décideurs IT évaluant de décideurs IT
évaluent la performance
la performance de leurs investissements
de leurs investissements.
Source : 01 DSI
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5. Les objectifs et enjeux
technologiques
Nous savons qu’il est nécessaire d’anticiper les besoins poser de problèmes, notamment parce que le niveau des
futurs afin de procéder aux choix technologiques appro- réseaux est très variable. Par ailleurs, partout où nous pouvons
priés. Quels choix technologiques vous sont-ils aujour- faire de la gestion de temps de réponse de bout en bout, nous
d’hui proposés en matière de réseaux et de télécoms ? le faisons.
Gérard RUSSEIL Vous évoquez ici la demande des fonctions métiers.
Nos principaux enjeux se situent davantage au niveau de nos Quels sont les différents métiers de la Société Générale ?
métiers qu’au niveau technologique. En effet, la technologie
doit suivre. Nos enjeux sont d’ordre stratégique et consistent, Christophe KLEIN
à l’international, à : Entre 1996 et 2002, le produit net bancaire de la Société
➤ constituer des plaques et communiquer avec des sites qui Générale a été multiplié par deux, le résultat net par deux, le
sont très distribués et avec nos clients ; nombre de clients par quatre et le nombre de collaborateurs
➤ offrir le niveau de service approprié ; par 1,7 (85 000 dont la moitié en France). La SG est l’une des
➤ intégrer. rares banques au monde à avoir trois métiers :
Il n’existe donc pas de réponse unique : nous devons choisir ➤ la banque de détail (31 pays) ;
parmi plusieurs technologies. ➤ la gestion d’actifs (35 pays) ;
Dalkia est l’un des quatre métiers de Veolia Environnement. ➤ la banque d’investissement et de financement (43 pays).
Dalkia réalise un chiffre d’affaires supérieur à 5 milliards Les 2 500 agences de l’enseigne Société Générale sont reliées
d’euros et enregistre une croissance importante de son activité à une informatique centrale. Une autre informatique centrale
(17% par an), davantage à l’international qu’en France, ce qui traite les 650 agences du Crédit du Nord selon un réseau en
suppose de modifier son architecture et sa stratégie télécoms. étoile.
L’infrastructure est construite autour d’un réseau IP-MPLS. Le La téléphonie s’organise autour d’un trafic local entre les
SNA est intégré dans de l’IP-MPLS. Cette migration a été opé- clients et les agences. La part du trafic central est très faible.
rée de façon relativement transparente et avec un ROI très Les salles de marché, qui concernent les banques d’investisse-
intéressant. ment et de financement, utilisent des réseaux internationaux
Les grandes composantes de notre architecture sont les sui- au débit considérable (plusieurs centaines de Megabit/s). La
vantes : un centre de traitement à Lille ; des centres d’appels Société Générale doit notamment être capable de mettre très
backupés en temps réel à Rouen et à Bordeaux ; 5 sites, sur fréquemment à jour les prix de plusieurs milliers de produits.
5 régions : sachant que le centre de traitement de Lille a Cela suppose de disposer d’infrastructures et d’investissements
vocation à devenir une plate-forme pour une partie de informatiques très haut de gamme, sans aucune mesure avec
l’Europe et le Siège. Nous disposons d’une structure à trois les besoins d’une agence.
niveaux entre les régions, les agences et les sites. De plus,
comme nous avons beaucoup investi dans la refonte de nos Les télécoms sont une source de productivité et/ou de
applications depuis deux ans, nous imaginons une utilisation compétitivité pour une entreprise.
des systèmes beaucoup plus orientée on-line.
La mobilité est un axe stratégique. Il est important d’ouvrir nos Olivier-Pascal FAGOT
systèmes, notamment à nos 3 200 techniciens. Cela nous Nous nous adressons à des clients internes et à des clients
amène à envisager des technologies de type GPRS. externes, en l’occurrence les téléspectateurs.
Nous développons également le télétravail, grâce à l’ADSL. En interne, la production de TF1 concerne uniquement les
Progressivement, nous mettons en œuvre différentes technolo- journaux télévisés de 13 heures et de 20 heures tandis que
gies tout en restant autour de notre cœur de réseau : LCI propose une information continue. Les autres programmes
l’IP-MPLS. sont achetés à l’extérieur à différents producteurs.
Nous faisons aujourd’hui, presque systématiquement, du Pour la production en propre, la compétitivité des télécoms
mode web. Les applications sont désormais centralisées. Nous concerne avant tout l’information et la capacité à être réactif.
pouvons déployer nos services, pour un client, presque instan- Elle suppose des réseaux fiables et performants, capables de
tanément, en France comme dans le reste du monde. répondre en temps réel pour, si nécessaire, transmettre l’infor-
Par conséquent, notre stratégie métier pèse fortement dans le mation le plus tard possible, c’est-à-dire parfois pendant le
choix de nos technologies, notamment de notre technologie journal télévisé. Nous prenons donc un certain risque, même si
réseau. ce risque est calculé. Nous ne pourrions fonctionner de la sorte
Le choix de l’IP-MPLS est significatif, quand on veut garantir du sans les télécoms et sans l’utilisation du numérique dans les
service par le net. La partie VPN internationale est amenée à se télécoms. En ce sens, les télécoms sont bien une source de
développer très rapidement dans notre architecture. Nous productivité et de compétitivité, dans la mesure où nous
avons fait le choix de mettre un backbone dans notre réseau, essayons d’être les premiers à fournir une information aussi
basé sur ce VPN. Chaque pays choisira son opérateur local fraîche que possible. En direction des téléspectateurs, il existe
dans la mesure où une gestion totale n’aurait pas été sans différents canaux de diffusion de la télévision : le canal hertzien,
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6. le satellite, l’ADSL, Internet, la TNT (télévision numérique ter- Didier Mougenot, on parle, depuis plusieurs années, de
restre) et le câble. Notre Direction du développement étudie la convergence entre les télécoms et l’IT, entre la voix et
chacune de ces techniques télécoms. la donnée, entre le fixe et le mobile. Que pouvez-vous
La centralisation du réseau n’est pas totale. TPS, Challenger et en dire?
Eurosport ont leurs propres réseaux. Le réseau de Bouygues
est mondial, celui d’Eurosport est européen. Le réseau TF1 est Didier MOUGENOT
franco-français voire franco-francilien. Le réseau compte égale- Nous avons deux grands réseaux et deux informatiques.
ment quelques agences en dehors de France, au service des Le premier réseau vise à répondre aux besoins des utilisateurs,
correspondants permanents à l’étranger et qui, probablement, dans chaque métier de l’Entreprise, le deuxième réseau vise à
seront prochainement raccordées au VPN sur Internet. servir les clients de l’Entreprise. Nous avons 3 métiers. Le premier
L’accès à Internet est très utilisé pour la navigation sur le Web, est le conseil sur des solutions de communication, en données
pour les échanges de mails mais aussi pour la production. Par comme en voix. Pour cela, nous nous appuyons sur nos 56
ailleurs, nous disposons d’un réseau privé virtuel sur lequel agences et sur nos télé-travailleurs. Le deuxième concerne les ins-
nous sommes opérateurs, en propre. Enfin, l’interconnexion tallations et déploiements, le troisième touche aux services tech-
avec le réseau Bouygues Télécoms en GPRS nous permet de niques, soit à l’intervention. Tous ces métiers nécessitent une forte
disposer de données partout où nous nous trouvons. mobilité et un accès permanent aux informations (voix et DATA).
Le deuxième réseau : le facilities management, c’est-à-dire l’inter-
En règle générale, on adopte une nouvelle technologie vention à distance, à la fois sur le réseau PABX et sur le réseau
uniquement si elle apporte une valeur ajoutée. data d’un même client. Enfin, une troisième approche de
Comment mesurer, in fine, cette valeur ajoutée ? réseau : le réseau showroom. Il s’agit de présenter à nos clients,
dans les conditions réelles, les prestations que nous leur vendons.
Juliette BAUDRY Les nouveaux services en matière de supervision, de messageries,
Cette mesure est, comme le calcul du ROI, sujette à débats. d’annuaires ou d’affichage des coordonnées du correspondant,
S’agissant de l’adoption d’une nouvelle technologie, notre passent, d’un côté par de la voix sur un réseau classique, de
objectif, à chaque fois, vise à répondre durablement aux besoins l’autre, par de la signalisation sur un réseau data.
de nos clients internes : les directions de développement infor- Sur notre immeuble de Saint-Denis, qui est un centre de données
matique et les métiers, lesquels créent de la valeur pour La pour l’entreprise (data-centers applicatifs et Intranet-Extranet),
Poste. Qu’ils concernent la technologie, les fournisseurs ou l’ar- nous sommes passés au stade full IP. Le PABX est raccordé à des
chitecture, ces choix sont effectués avec ces clients internes. switchs en full IP, le poste téléphonique est directement connecté
Les choix plus techniques reviennent aux acteurs du réseau. sur IP et le micro-ordinateur est connecté au poste téléphonique.
La Poste réalise un chiffre d’affaires de 17 milliards d’euros. Nous disposons d’un réseau de voix sur IP et d’un réseau TO-IP
Elle emploie 300 000 salariés, pour 100 000 postes de travail, XE « TO-IP » .
sur 15 000 sites, ce qui fait du réseau une donnée particulière- En tant qu’intégrateurs, nous mixons de la technologie Cisco et
ment structurante. Le budget réseau s’élève à 80 millions Alcatel, le tout en OSPF XE « OSPF », ce qui nous offre disponibi-
d’euros. En téléphonie, 600 millions de minutes sont générées lité et sécurité. Par ailleurs, notre architecture nous permet de
par les 15 000 sites. disposer d’équipements pour toutes les données sensibles de
Les enjeux du réseau à La Poste consistent à raccorder 15 000 l’entreprise (propositions, contrats…).
sites sur l’ensemble du territoire national à une vingtaine de Dans la phase TO-IP XE « TO-IP » , les PABX sont raccordés au
centres de production informatique eux-mêmes répartis sur réseau Completel mais la signalisation passe par le réseau data.
toute la France. Pour cela, nous avons construit un réseau à La deuxième partie de cette organisation concerne notre réseau
plusieurs étages, un backbone maillé qui interconnecte tous interne data. Nous faisons également appel à deux opérateurs.
nos centres de calculs et des réseaux régionaux hiérarchiques Nos principaux sites (Nantes, Lille, Toulouse, Lyon) sont reliés par,
qui nous permettent d’effectuer une démultiplication. d’un côté, un réseau MPLS raccordé au réseau Cégétel, de
Nous disposons d’applications X 25 et d’applications IP. l’autre, un réseau LAN to LAN Ethernet fournit par Completel.
Comme le réseau doit pouvoir transporter ces deux types Nous bénéficions d’un backup automatique de l’un vers l’autre,
d’applications, nous maintenons un réseau X 25 legacy XE, notamment en cas de déséquilibre de charges.
qui nous permet de transporter ces flux X 25 en attendant Par ailleurs, nous nous appuyons sur un ensemble d’agences
qu’ils disparaissent, et nous mettons en place, parallèlement, complémentaires qui sont raccordées en MPLS de façon plus
un réseau IP. Il était en effet impossible de mutualiser les classique. Nous bénéficions notamment de la qualité de service
infrastructures pour faire passer ces deux types de flux. C’est offerte par l’ADSL. De plus, nos télé-travailleurs peuvent, sur un
pourquoi nous avons fait le choix, en 2001, de constituer ce même lien ADSL, recevoir la voix et obtenir la connectique IP.
deuxième réseau en parallèle. Aujourd’hui, 6 000 sites sont En matière de sécurité, nous utilisons une DMZ qui requiert trois
connectés en IP natifs et maintiennent leur connexion X 25. technologies :
Nous avons proposé à nos directions informatiques d’accom- ➤ la partie Cisco-Pix XE « Cisco-Pix » qui traite de la fermeture
pagner cette migration du réseau d’une migration des flux de la DMZ ;
applicatifs. Tous les flux X 25 devront disparaître avant la fin ➤ des check points software qui gèrent nos VPN et nos flux ;
2004. ➤ une Secure client et SSV, associée à une clé USB, pour les utili-
sateurs mobiles.
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7. En matière de choix d’architecture, on identifie principa- tuées, d’autres, qui étaient programmées, ne le sont pas.
lement quatre critères : la sécurité ; la performance, Pour sa part, TF1 donne la priorité à la fiabilité. Le réseau doit
les SLA, les coûts. Certains critères sont-ils, pour vous, être totalement disponible, en permanence. Cet aspect prime
prioritaires ? sur la performance. De la même façon, on privilégiera une solu-
tion plus coûteuse si elle nous apporte une plus grande fiabilité.
Christophe KLEIN
Dans les banques, les infrastructures réseau et l’informatique en Gérard RUSSEIL
général sont très imbriquées aux process métiers au point qu’il Je pense qu’il n’y a pas de choix à faire entre l’un ou l’autre de
n’y a pas toujours de sens à isoler un ROI propre aux infrastruc- ces critères. Toutefois, on peut souligner que les besoins ne
tures. La notion de ROI n’est pas toujours pertinente dans la sont pas les mêmes d’une structure à l’autre. Puisque nous dis-
construction d’infrastructures techniques car le ROI est difficile à posons d’architectures complexes, il convient d’adapter l’exi-
calculer. Par exemple, lors du lancement du WAP il y a quelques gence de performance aux différents cas d’utilisation. En effet,
années, nous nous devions, en tant que banque de détail, de dans la pratique, nous sommes amenés à privilégier un critère
suivre cette technologie vis-à-vis de nos clients. Lorsque nous au détriment d’un autre.
avons installé une infrastructure WAP pour que nos clients Par ailleurs, dans nos métiers, nous avons tous pour objectif de
puissent interroger en direct leur compte, la question du ROI de contribuer à une meilleure productivité de l’entreprise. Nous le
cette infrastructure spécifique ne s’est pas posée. En revanche, faisons au niveau des applications, en les rendant aussi ergono-
nous avons cherché, par un partenariat, à nous détacher une miques que possible et en les mettant à la disposition des utili-
partie du risque lié à l’investissement. sateurs. Or le réseau est un point de passage obligé dans cette
Une banque ne pouvant se passer des télécoms, la qualité de démarche. Il joue même un rôle déterminant sur la capacité des
service et la continuité de service sont un souci constant. Nous opérateurs à travailler sur le terrain.
communiquons peu sur les aspects liés à la sécurité : notre
attention en la matière est permanente. Nous avons observé, au cours des dernières années,
le développement de trois phénomènes :
Juliette BAUDRY ➤ l’ubiquité : la possibilité, pour les utilisateurs,
Notre position est assez proche de celle de la Société Générale. d’accéder au réseau de pratiquement n’importe où ;
La première priorité consiste à répondre aux besoins des appli- ➤ la mobilité : la capacité à utiliser différents terminaux
catifs qui assurent et développent l’activité de La Poste, en pendant un déplacement ;
s’assurant que les niveaux de performances sont conformes à ➤ l’accroissement des débits et la bande passante.
ces besoins de fonctionnement et en veillant aux conditions de Comment avez-vous, les uns et les autres, répondu à
sécurité. Le coût reste un critère important pour effectuer des cette demande ?
arbitrages, notamment sur ce niveau de service.
Juliette BAUDRY
Didier MOUGENOT L’ubiquité nous impose de conserver une grande présence, en
Nous ne classons pas ces différents critères par ordre d’impor- France. Cette contrainte n’est pas récente, nous y sommes sou-
tance dans la mesure où ils sont tous liés les uns aux autres. mis depuis l’arrivée des systèmes d’information à La Poste.
Par exemple, la sécurité sans SLA n’a pas de sens. Aussi, nous Les exigences en matière de débits ne sont pas les mêmes par-
réfléchissons avant tout à la façon dont le réseau participe au tout. Le haut débit est bon marché à Paris, il est bien plus coû-
business, sans entrer dans une analyse critère par critère. teux dans certains coins de Lozère. Cette question du débit est
Il revient aux opérateurs d’assurer cette quadrature du cercle, problématique à La Poste comme pour toute structure dispo-
sachant que nos leviers de négociation touchent à la fois aux sant d’un réseau capillaire. Nous faisons passer tous nos
SLA, aux coûts, à la qualité de service… bureaux de poste à 64 Kbits/s. Doubler le débit sur l’accès a
pour conséquence de pratiquement doubler le coût du réseau
Pourquoi ne pas effectuer ces achats s’ils sont bénéfiques puisque les accès représentent la grande majorité de nos coûts.
pour tout le monde ?
Christophe KLEIN
Didier MOUGENOT Le secteur bancaire est confronté à trois autres phénomènes :
J’ai tendance à penser que le fait qu’une technologie existe ne une très forte internationalisation des grands clients un décou-
signifie pas que l’on est capable de l’intégrer immédiatement. plage très marqué entre les canaux de distribution et les usines
Ce mouvement est parfois plus lent et n’est pas le même pour de production (back-office) et qui induit d’importants besoins de
toutes les entreprises. En trois ans, j’ai doublé la performance du communication en interne ; le syndrome « 11 septembre 2001 »,
réseau, à budget constant. Pour ma part, je privilégie une aug- c’est-à-dire un besoin accru de gérer les « risques opérationnels ».
mentation des services et des niveaux sans modifier les budgets. Sur ce dernier point, la FED demande par exemple que les
centres de production informatique soient espacés des centres de
Olivier-Pascal FAGOT secours de 400 km. On imagine bien les conséquences d’une
TF1, malgré l’explosion de la bulle, n’a pas cessé d’investir. En telle évolution sur les bandes passantes…
revanche, nous souhaitons agir de façon pragmatique et Je souligne aussi l’importance de la « relation client multicanale ».
opportuniste. Le budget dont je dispose fluctue fortement Le client accède à son compte en allant à son agence, en utilisant
d’une année sur l’autre. En outre, ce budget n’est pas rigide : Internet ou via des terminaux mobiles. De ce fait, l’ubiquité et la
certaines dépenses qui n’étaient pas prévues sont parfois effec- mobilité concernent tout spécialement le client.
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8. La gestion des risques
d’une migration
La Poste a déjà procédé à la migration sur IP de 6 000 Quel dispositif avez-vous retenu en matière de
de ses 15 000 sites. Comment ce projet a-t-il été mené ? sécurité ?
Juliette BAUDRY Juliette BAUDRY
Compte tenu de la taille de notre réseau et du rythme d’évolu- Dans la mesure où le réseau de La Poste est très diffus.
tion des technologies et des déploiements, la migration est Tous les points d’accès externes sont particulièrement surveillés.
une problématique majeure de La Poste au point que cette Les niveaux de sécurité sont davantage gérés au niveau des
migration est quasi-permanente. applicatifs.
C’est un peu sous la contrainte que nous avons lancé, en
2001, la construction d’un nouveau réseau pour connecter Quels freins à la migration avez-vous pu rencontrer ?
6 000 sites. En effet, l’infrastructure X 25 nous était fournie Comment les décisions ont-elles été prises ?
par un opérateur qui avait fait faillite, ce qui a conduit à une
situation de blocage sur le réseau. Nous avons choisi de Didier MOUGENOT
construire un nouveau dispositif en commençant par les 6 000 J’ai bénéficié de l’effet « Big Bang ». Dans le cadre de la
sites qui nous posaient le plus de problèmes. Ces options ont séparation avec Alcatel, nous avions perdu nos applications
été validées par l’Etat, la Direction générale et les Directions data-center et notre réseau. Puisque nous avions tout à
métiers. Ces dernières ont été informées du rythme de reconstruire, il est difficile de parler de migration. Reconstruire
déploiement et se sont vues présenter une vision à moyen aujourd’hui, compte tenu de nos connaissances en matière
terme du réseau. Après ce premier chantier, il a été proposé de technologique, est plus facile que de passer progressivement
faire évoluer le réseau au rythme des applications et de coor- d’un environnement SNA ou X 25 à un environnement IP.
donner davantage les migrations. Par ailleurs, on peut se demander s’il est pertinent d’anticiper
Une étude autour du choix de l’architecture, des technologies des technologies qui ne seraient pas opérationnelles.
d’accès, de la topologie du réseau et autour des choix d’opti- A mon sens, nous devons, au cœur du réseau, nous préparer
misation a été menée pendant près d’un an. Il était également à le faire. Par exemple, sommes-nous aujourd’hui capable
important de choisir le niveau d’opération adéquat dans la d’utiliser du Wi-Fi ou du GPRS pour travailler sur le réseau ?
mesure où La Poste est l’opérateur direct de son réseau, par le Les tests qui sont menés montrent que ces technologies ne
biais de ses équipes d’architectes, de déploiement et ses sont pas encore opérationnelles. Pour autant, faut-il attendre
centres de supervision. Par ailleurs, cette étude visait à identi- qu’elles le soient pour modifier le cœur du réseau ?
fier les partenaires, définir les solutions de manière précise et Le cycle des évolutions technologiques est tellement rapide
préparer la conduite du changement. que si l’on ne s’y prépare pas, on risque de prendre du retard.
Après cette étude, il a fallu préparer l’industrialisation. Nous devons donc traiter, à l’intérieur du réseau, les problèmes
Cette phase a été un peu plus longue que prévu. Quatre mois de sécurité et de bande passante disponible sans nécessaire-
ont été nécessaires entre les premiers pilotes et l’optimisation ment mettre en œuvre de nouvelles solutions.
des processus de déploiement. Le déploiement a été réalisé en Par conséquent, plutôt qu’une migration, dans un souci de
un peu plus de 8 mois, sans la moindre difficulté et sans inci- réactivité, je préfère une adaptation continue, au fur et à
dent majeur. mesure que les technologies deviennent utilisables.
Juliette BAUDRY
Cette anticipation a un sens sur des points structurants.
Quand on reconstruit un cœur de réseau et que l’on met en
place des infrastructures que l’on envisage de conserver 5 ou
6 ans, il est nécessaire que ces infrastructures puissent intégrer
ces nouvelles technologies.
A La Poste, nous distinguons l’infrastructure backbone et la
partie accès. Pour l’accès, nous analysons les besoins en cours
et évitons de surinvestir. En revanche, sur le cœur de réseau,
nous pouvons envisager un surdimensionnement, afin d’être
plus réactifs. En effet, un changement d’équipements de cœur
de réseau est un projet très lourd que l’on ne peut lancer du
jour au lendemain.
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9. Les enjeux financiers
La dépense voix et donnée est de l’ordre de 20%, avec Gérard RUSSEIL
une répartition voix/donnée de 60/40. A l’intérieur de la Vous avez indiqué que les usages représentaient 80 % de la
donnée, le Wan et le Lan en accaparent 25% et 15%. dépense et les services 15 %. Mon entreprise n’est pas du tout
Un gros tiers du budget de la voix concerne le fixe, dans cette situation, les usages représentant de l’ordre de
un cinquième le mobile, le reste étant réparti entre 40 % de la dépense. Le principal poste budgétaire concerne
les autres services. les services, particulièrement la voix pour laquelle le coût prin-
cipal est lié à l’exploitation et au standard.
Gérard RUSSEIL
Je ne suis pas tout à fait d’accord avec les chiffres que vous On peut également se pencher sur l’évolution de
présentez. Je dois préciser que mon budget n’intègre pas la cette dépense, en particulier en volume. La dépense
mobilité. Or nous sommes très consommateurs de GSM. télécoms augmente de 20 % à 40 % par an, en raison
La partie data représente, chez Dalkia, moins de 10% des de la multiplication du nombre d’utilisateurs,
coûts et autour de 10% en associant le Lan. Les chiffres des applications qui servent les utilisateurs et de la
propres à l’activité en France sont encore inférieurs. Nous bande passante nécessitée par ces applications.
devons tenir compte des chiffres des sociétés d’Amérique du Cette dépense télécoms augmente-t-elle à ce rythme
Nord dont la part des coûts informatiques dans le chiffre dans vos organisations ?
d’affaires est bien plus élevée.
Christophe KLEIN
Qui, dans la salle, a une connaissance précise du Tout dépend des métiers. Sur la banque d’investissement, qui
montant de ses dépenses en matière de télécoms, fait appel à un dispositif de connexions très lourdes, les budgets
en incluant la voix et la data ? sont nettement en baisse et pas seulement en raison de la
contraction des métiers de banque d’investissement depuis trois
Jérôme GALLARD, Auchan ans. Sur la banque de détail, nous avons construit un dispositif
Les ratios qui ont été présentés varient d’un pays à l’autre. de gestion multicanale, avec notamment la mise en place d’une
Pour nos activités en France, nos chiffres sont proches de ceux GRC. Une forte croissance des flux est attendue sur le réseau
qui ont été annoncés : 60 % pour la voix et 40 % pour la data et les budgets sont à la hausse sur ce type de prestations.
data. Ce ratio tend à s’équilibrer puis à s’inverser selon la Par ailleurs, nous allons créer des centres de relation clientèle
maturité technologique des pays. Plus un pays est en retard en multimédia. Lorsque vous appellerez votre agence et que votre
matière de veille technologique, plus la part de la voix reste correspond aura procédé à un renvoi d’appel, votre appel sera
élevée. dirigé vers un de ces centres qui sont capables de traiter un
nombre élevé d’opérations courantes. Ces nouveaux dispositifs
Nous avons également analysé le découpage du budget supposent des budgets en hausse.
télécoms entre usages (coûts d’abonnement, coûts de Au niveau global, la dépense externe en matière de télécoms
communication), services (coûts de prestations exté- est stable, depuis 18 mois.
rieures) et matériels (maintenance). Nous avons constaté
que la dépense se répartissait comme suit : usages : Didier MOUGENOT
80 % , services : 15 %, matériels : 5 %. Procédez-vous au Je suis d’accord sur l’équation mais pas sur le résultat.
même type de découpage ? De nombreuses applications de type workflow ou de type
distribué se développent aujourd’hui. Par exemple, nous
Didier MOUGENOT déployons actuellement les applications de type e-procurment
La dichotomie entre voix et data dans les budgets est une réa- pour permettre à nos techniciens de maintenance d’entrer des
lité. Toutefois, lorsque la technologie TO-IP XE « TO-IP » a été commandes dans le système d’information par le biais de flux
lancée et qu’il a été possible de faire passer la signalisation des électroniques et d’en informer instantanément la comptabilité.
PABX sur réseau data, je me suis aperçu que je ne disposais Notre dépense télécoms n’augmente pas de 20% à 40% par
pas des bonnes structures budgétaires. En effet, le réseau était an en raison de la baisse des coûts. En outre, la mise en place
rattaché au budget « poste de travail » et la voix était ratta- d’IP-MPLS a permis de réduire significativement les coûts,
chée au poste « communication ». De ce fait, j’ai observé une même si cette diminution a été compensée par un accroisse-
forte ponction sur mes budgets data. La seule solution a ment des besoins en réseaux. Globalement, mon budget télé-
consisté à regrouper les deux budgets et à les répartir sur la coms est stable alors qu’il avait tendance à croître de 5% à
même base. 10% par an.
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10. Nous parlons ici d’usage. Puisque votre budget est Olivier-Pascal FAGOT
stable, c’est sans doute grâce à une réduction des coûts Si nous privilégions l’outsourcing pour le standard et l’exploita-
unitaires. tion, d’une façon générale, nous développons plutôt une
démarche de insourcing, en particulier sur les solutions straté-
Didier MOUGENOT giques comme la sécurité ou la balance de charge.
La hausse de nos dépenses d’usage attendues est supérieure à
40%. Pour autant, notre budget est relativement stable car : Didier MOUGENOT
➤ certaines technologies coûtent moins cher ; Sur notre réseau, nous ne pratiquons ni l’outsourcing ni le
➤ certains services deviennent plus compétitifs ; insourcing mais le « cosourcing ». Lorsque l’on souhaite gérer
➤ la présence d’opérateurs alternatifs facilite les négociations. de la balance de charge et de la tolérance de panne entre
En matière de mobilité, notre technologie utilise des passerelles deux opérateurs, il faut éviter de s’adresser à l’un des deux
GSM qui permettent d’éviter des surcoûts de communication opérateurs mais le faire soi-même. De la même façon, si l’on
vers GSM. En outre, l’utilisation du réseau IVPN, avec l’ADSL, souhaite maîtriser sa sécurité de bout en bout, il est inutile de
permet à chacun de se connecter pour 30 euros par mois et s’adresser à un opérateur.
de supprimer certaines lignes spécialisées réparties sur tout le
territoire et qui coûtaient une fortune, qu’elles soient ou non Gérard RUSSEIL
utilisées. Ces technologies à bas prix sont tout à fait perfor- Une société plus petite ne peut disposer d’un niveau
mantes pour accéder à sa messagerie électronique. d’expertise suffisant et être son propre intégrateur.
Pour Dalkia, si nous développons notre architecture en interne,
Vous indiquiez que les coûts d’accès représentaient nous nous appuyons sur une solution globale et intégrée.
une part importante des dépenses informatiques de
La Poste… Juliette BAUDRY
Cela correspond à un choix stratégique. La Poste dispose
Juliette BAUDRY d’une taille critique pour maintenir ses équipes réseaux et son
Ils représentent plus des trois quarts de nos coûts télécoms. expertise télécoms dans tous les départements. Par ailleurs,
Nous espérons faire des économies importantes sur ce poste. compte tenu de la taille du réseau, nos projets sont nécessaire-
Toutefois, les discours sur les baisses du prix du débit ne sont ment inscrits dans la durée, nous souhaitons donc conserver la
pas toujours suivis d’effets sur les gammes de débit qui nous maîtrise de ces projets.
concernent.
Nous avons précédemment évoqué la baisse des tarifs
J’ai le sentiment que les opérateurs ne construisent plus en matière de débit. Les pratiques contractuelles sur le
d’infrastructures. Dès lors, ils passent des accords pour marché vous satisfont-elles ? Les opérateurs respectent-
avoir un accès local. Ne nous dirigeons-nous pas vers un ils les niveaux d’engagement, de responsabilité et de
système dont la clé est détenue par les intégrateurs ? service annoncés ?
Quel est le rôle d’un opérateur vis-à-vis d’un intégrateur
si, finalement, tout le monde achète de la bande passan- Olivier-Pascal FAGOT
te aux autres ? Je suis très attentif aux contrats et aux différents aspects juri-
diques mais je souhaite m’assurer avant tout de la fiabilité de
Christophe KLEIN la prestation d’autant que l’éventuelle pénalité ne couvre
Un grand groupe bancaire ne peut faire de l’outsourcing jamais le préjudice subi.
global. Les grandes entreprises qui ont suivi cette voie avaient
de grandes difficultés soit de trésorerie soit de management Didier MOUGENOT
interne. En outre, il apparaît que les résultats d’une telle Il est en effet important de mener une approche bi-opérateurs
démarche sont extrêmement mitigés. dans le cadre de la négociation. Toutefois, notre priorité est la
En revanche, nous faisons de l’outsourcing sélectif, métier par sécurité et la capacité à ne pas dépendre d’un opérateur et de
métier, service par service. Nous avons signé un contrat de ses choix technologiques. Il est par ailleurs important de pou-
prestation de service sur le routage. Nous achetons une capa- voir faire évoluer la capacité de son réseau. Il convient donc de
cité à livrer. Il revient ensuite à l’opérateur de choisir la techno- s’assurer que les contrats prévoient une telle évolution des
logie appropriée. Pour notre banque d’investissement, nous capacités, dans les deux sens, sans surcoût. C’est la raison
ne courrons pas le risque de n’avoir qu’un seul fournisseur. pour laquelle nous avons choisi une architecture MPLS.
Dans nos relations avec Francfort, Zurich, Madrid, Londres,
New York, nous recourrons à au moins deux fournisseurs.
Cette situation rend impossible l’achat d’une prestation de
haut niveau aux opérateurs puisque vous devez, ensuite, être
en mesure de gérer le secours automatique d’un opérateur sur
l’autre. Et, pour des raisons stratégiques, nous n’envisageons
pas de sous-traiter cette fonction de sécurisation.
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11. Comment est organisée la fonction télécoms dans vos La DSI Groupe veille particulièrement à la sécurité des télécoms
entreprises ? Etes-vous en charge des aspects data ou et des réseaux ainsi qu’à « l’urbanisation » des systèmes d’in-
également de la voix ? Comment est défini le processus formation, effectue de la standardisation technique, du pilota-
d’achat ? ge financier et lance des actions en vue d’une automatisation
des processus transversaux.
Juliette BAUDRY
Je suis chargée de la data et de la voix. Des politiques natio- Quelqu’un peut-il plugger un PABX sur votre Lan ?
nales ont été définies et sont appliquées sur le terrain.
Nous laissons une faible liberté à la négociation locale. Didier MOUGENOT
Toutefois, nous faisons en sorte que les contrats négociés à Notre dispositif d’alerte est très sophistiqué. Toutefois, la
l’échelle du Groupe soient les meilleurs. question de la sécurité du PABX est cruciale. Il est notamment
important de savoir si le PABX est pluggé sur IP. Nous utilisons
Gérard RUSSEIL Checkpoint Software qui fait appel à deux définitions : Secure
Nous effectuons également nos achats de façon centralisée. Remote, qui est gratuit, et secure client, qui offre un firewall
Par exemple, le passage à MPLS est une initiative de la DSI. embarqué sur le poste de travail de l’utilisateur. Il est possible,
Les choix techniques des applications sont pilotés par la depuis le central, d’interdire toute connexion lorsque vous
Direction des opérations. Tous les projets de l’entreprise, y ouvrez un réseau VPN. Même lorsqu’un utilisateur a son
compris en matière de télécoms, sont présentés en propre modem, si la configuration de l’ordinateur n’est pas
Commission d’engagement auprès de la Direction générale, conforme à la politique de sécurité qui a été décidée, la
avec une estimation du retour sur investissement. connexion est impossible. En outre, nous favorisons le
cryptage des données et la signature électronique pour
Didier MOUGENOT protéger les données.
Je suis en charge de la voix et de la data. Toutes les équipes et
l’ensemble des investissements sont placés sous ma responsa- Un fournisseur qui propose des services à une entreprise
bilité. Je dispose, au sein de ces équipes, d’un responsable voix s’interroge souvent sur la valeur qu’il va apporter à
et d’un responsable data. cette entreprise. Pourtant, le calcul de ROI tend à
rapporter l’investissement aux économies de dépenses
Olivier-Pascal FAGOT réalisées.
Je suis en charge de la voix, de la data et de l’image, lorsqu’el-
le est numérique, de manière à pouvoir la transporter en IP. Didier MOUGENOT
Le DSI est responsable de deux entités traitant d’informatique. Je prendrai l’exemple de la mobilité et de la possibilité d’offrir
Mon entité est rattachée à l’un d’entre elles. Pour autant, à un utilisateur un poste portable pour lui permettre de trans-
les réseaux télécoms ne sont pas, en tant que tels, rattachés mettre ses informations à son centre. Le ROI pourrait être cal-
à l’informatique. A TF1, cette activité dispose d’une large culé sur le nombre de kilomètres gagnés par le technicien qui
autonomie. n’a pas besoin de repasser par son agence. Or ce nombre de
L’équipe réseaux télécoms et multimédia comprend les télé- kilomètres ne figure pas, en tant que tel, au budget. Calculer
phonistes et les hommes réseaux. La réussite de l’intégration le ROI supposerait donc d’évaluer ce coût, et les économies
des hommes est essentielle et est même la clé de la conver- qui pourraient être dégagées.
gence. Les problèmes culturels sont en effet souvent plus épi- Revient-il à la Direction informatique de porter le ROI ? Je ne le
neux que les problèmes techniques. Cette convergence a été crois pas. Pour autant, les directions informatiques ne doivent
effectuée en 1994. Le lien entre les équipes téléphonie et pas avoir carte blanche en matière d’investissement.
réseaux s’est renforcé avec le temps. Elles parlent aujourd’hui
le même langage. Gérard RUSSEIL
Chez Dalkia, les projets sont systématiquement présentés à la
Christophe KLEIN fois par la Direction fonctionnelle et par le représentant de la
Sur les aspects contractuels et la gestion des relations avec les DSI qui porte le projet. Celui-ci peut avancer des arguments
fournisseurs, il me semble tout d’abord primordial de procéder technologiques. Il s’agit moins de défendre un budget par rap-
à une centralisation des achats. port à un autre que de mettre en avant un gain pour l’entre-
S’agissant de l’organisation du Groupe, selon le principe de prise. Néanmoins, les coûts doivent être maîtrisés. Nous faisons
subsidiarité, nous déplaçons les centres de décision vers les en sorte que les coûts induits par chaque direction fonction-
métiers eux-mêmes. Nous sommes persuadés que l’informa- nelle soient répartis et assumés par chacune d’entre elles.
tique doit être au plus près des métiers. Dès lors, le Groupe Ainsi, les projets sont défendus de façon partagée, les investis-
compte autant de DSI que de grandes entités, dont la Holding. sements sont centralisés mais les coûts opérationnels sont
Ces 5 DSI sont opérationnelles. Elles portent les budgets, y répartis entre les différents utilisateurs.
compris les budgets voix, depuis plusieurs années.
Pour assurer la cohérence de ce dispositif, nous disposons éga-
lement d’une DSI Groupe, qui, elle, n’est pas opérationnelle et
qui emploie une trentaine de personnes. Les autres DSI du
Groupe emploient, au total, environ 10 000 personnes.
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12. Thierry DUMONT Quel a été le coût de la migration Gérard RUSSEIL
des 6 000 sites de La Poste ? Qu’a-t-elle rapporté ? La mise en place d’outsourcing constitue l’activité la plus
porteuse pour les SSII, puisque la presse fait état d’une pro-
Juliette BAUDRY gression de 15 % sur cette activité alors que les autres activités
Le coût de la migration a été élevé. Par ailleurs, le réseau ne régressent. Il est important de bien définir les objectifs visés
rapporte rien en tant que tel. Le réseau n’apporte pas le busi- par l’outsourcing. Dalkia a souhaité réduire ses coûts et a
ness et ne vend pas au client. En réalité, le ROI est porté par choisi, en 2002, d’externaliser intégralement son informatique.
les différents métiers. Il ne revient pas aux directions informa- Cette expérience a été intéressante. Néanmoins, Dalkia a fait
tiques de calculer ce retour sur investissement. En revanche, marche arrière estimant que certaines activités pouvaient être
nous pouvons établir des scénarios d’architecture et mener des sous-traitées, comme l’exécution et l’expertise technique à un
études de coût. Nous avons mesuré le coût télécoms avant la certain niveau, et d’autres non, notamment tout ce qui touche
migration. Pour autant, la décision de se lancer dans un tel à la stratégie. Aujourd’hui, Dalkia dispose d’une nouvelle orga-
projet a été prise par les Directions métiers, en COMEX. nisation de pilotage et d’architecture. La DSI est très orientée
sur l’assistance à la maîtrise d’ouvrage tandis que l’équipe
Quel est le montant moyen des économies d’architecture interne dialogue avec les sous-traitants mais
réalisées quand on lance des projets significatifs dans opère les choix et les fait appliquer. Dalkia suit la même
les télécoms ? démarche en matière de téléphonie. Si le Groupe s’appuie sur
un opérateur alternatif, qui a une responsabilité totale en la
Christophe KLEIN matière, les grands choix appartiennent à Dalkia.
Le basculement vers l’IP-MPLS provoque une réduction de coût
instantanée. Néanmoins, il est souvent difficile de mesurer ce Thierry Podolak, Completel
retour d’investissement dans la mesure où il est rare que le Besoins réseaux et télécoms en croissance, maîtrise des coûts,
périmètre et les fonctions soient inchangés. Nous avons du évolutions technologiques sont autant de problématiques
mal à expliquer cela à nos clients bancaires internes qui retien- clients qui sont vécues au quotidien par nos équipes.
nent avant tout que les coûts de connexion sont supposés Completel, grâce à ses investissements très significatifs dans
diminuer. une infrastructure en propre de boucle locale, y apporte sa
S’agissant du ROI, nous distinguons les projets d’origine ban- réponse à travers ses innovations, la fiabilité de son réseau
caire des projets présentés par la DSI. Pour les premiers, le cal- optique et sa compétitivité, au service des moyennes et des
cul du ROI revient à la ligne de métier correspondante, même grandes entreprises. Ces trois éléments constituent, de façon
s’il nous appartient, en tant que spécialistes, de formuler la non exhaustive, des éléments importants de contribution au
meilleure offre en termes de contrôle des risques, de coûts… ROI des projets de nos clients. Pour ne citer que 2 exemples,
Par contre, pour les dossiers présentés par la DSI, nous nous l'IPVPN MPLS et le LAN to LAN, au coeur de la demande
devons d’étudier le coût de la migration et les délais de retour actuelle, se substituent chez nos clients aux technologies
sur investissement. Actuellement, nous privilégions les retours traditionnelles, sur des ROI très attractifs.
d’investissement courts, inférieurs à trois ans. Au-delà de la question du ROI, qui prescrit et qui décide ?
Les services attendus des réseaux télécoms, sont, encore
Je retiens qu’il est difficile de mesurer des économies aujourd'hui, essentiellement traités par les DSI et Directions
lorsque les périmètres évoluent. Est-il possible de mesu- Achats, bien représentées ici. Je souhaite toutefois souligner
rer le chiffre d’affaires supplémentaire généré par tel ou que la portabilité des numéros 0800, décision récente à
tel projet ? TF1 va lancer une offre de télévision sur caractère réglementaire, associée à certaines innovations
ADSL. Le fait d’utiliser cette technologie va-t-il vous per- technologiques, ouvre une perspective importante de nou-
mettre d’accroître, rapidement, votre chiffre d’affaires ? veaux services télécoms liés à l'accueil Client. Ce sujet est
particulièrement important pour les Directions Marketing de
Olivier-Pascal FAGOT vos entreprises, qui méritent d'y être associées.
Notre objectif est de toucher le maximum de personnes. Les Enfin les périmètres impactés par les projets réseaux et télé-
bouquets de télévision sont aujourd’hui diffusables par le satel- coms de vos entreprises sont de plus ou moins grande
lite et le câble. Le satellite permet une diffusion dans les zones ampleur: LAN, WAN, équipements voix et données, migration
rurales, dans les maisons, mais très difficilement en milieu d'applications, etc...
urbain et en copropriété. Ils amènent ainsi, au cas par cas, des acteurs spécialistes du
Avant la fin de l’année, nous allons lancer à Lyon une opéra- secteur à s'associer, comme le fait Completel, avec ses
tion de télévision avec un ADSL de débit de 4,5 mégabits/s, partenaires technologiques et intégrateurs.
dont 4 mégabits/s pour la vidéo. Nous offrirons, en plus de ce
bouquet de chaînes illimité, un service d’accès à Internet. Le
téléspectateur bénéficiera des flux émis et n’aura pas accès au
flux de son choix… Cette télévision ne sera pas interactive. Elle
ne sera pas non plus à la demande. Ce choix n’est pas inno-
cent. Nous pensons que la formule de vidéo à la demande
dans le foyer est extrêmement concurrencée, en France, par le
marché de la vidéo et du DVD.
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13. Ce document est exclusivement destiné aux personnes inscrites à la conférence du 30 octobre 2003.
Tous droits réservés.
Toute reproduction ou adaptation, même partielle, de ce document est strictement interdite.
L’Electronic Business Group et Completel
remercient les intervenants :
Juliette BAUDRY
Thierry DUMONT
Olivier-Pascal FAGOT
Christophe KLEIN
Christian LOTHORÉ
Didier MOUGENOT
Gérard RUSSEIL