1. Sciences de l’information et de la
communication et Living Lab : une
alliance naturelle ?
Agnès d’Arripe (HaDePaS/LASCO)
Cédric Routier (HaDePaS)
Alexandre Oboeuf (HaDePaS/GEPECS)
3. Living Lab
• Origine W.J. Mitchell: créer, sur des territoires
communs, des ressources nécessaires pour accélérer
les processus d’innovation et leur mise sur le marché
• « User-centricresearchmethodology » vers « user-
driven model »
• Philosophie et typologie demeurent embryonnaires et
éclatées, mais:
– Inscription au cœur d’une communauté d’usagers dont on
a le soutien effectif
• Participation de toutes les parties prenantes dés la phase
d’idéation
• Processus d’innovation « permanente et ouverte »
4. Living Lab
• Fonction d’un LL selon Bezos (2011) : « générer de nouvelles significations
sociales négociées »
• Quelques « principes directeurs » tirés de l’analyse des productions
(matérielles, discursives) de différents LL européens :
– existence de situations de co-élaboration entre partenaires privés et publics
– modèle générique d’un « réseau » d’innovation, plutôt qu’une organisation
au déploiement plus classique
– développement de connaissances et pratiques sociales émergentes, pas
uniquement de services ou produits technologiques
– définition d’un lieu de rencontre semi-structurel et semi-virtuel entre les
parties prenantes (Niitamoet al, 2006 ; Eriksson et al., 2006 ; Folstad, 2008).
• Colobrans (2010) parle de « livinglabisme » : une philosophie de
l’émergence des connaissances qui se fonderait sur et se légitimerait par la
participation des usagers comme axiome central.
5. Un horizon, une difficulté suscitant des
questions…
• Quelles sont les conditions de mise en place
puis de développement d’un LL sous cette
perspective?
• A quelles conditions peut-on considérer que la
place des usagers est effective, sans effacer les
spécificités de chacun ?
• Quelle culture de l’innovation se met en place
dans un dispositif de ce type et quels sont ses
effets de transformation ?
6. Notre terrain: Humanicité
• Début 2007: négociations pour les terrains nécessaires et
requalification des zones urbaines.
• 2008, une conférence de presse annonce le développement
de ce nouveau quartier, en présence de la maire de Lille et
présidente de la Communauté Urbaine.
• 2009 : pose de la première pierre avec, dans la foulée, les
premiers bâtiments qui s’ouvrent fin 2010.
• Un quartier non pas réservé aux malades ou handicapés
mais accueillant spécifiquement ces populations
• Implantation d’un LL :
– Projet : favoriser l’accessibilité physique mais aussi
sociale, favoriser le vivre-ensemble
8. Notre recherche: une recherche-action
• Les TIC pourraient-elles œuvrer pour favoriser l’accessibilité
sociale à Humanicité ?
• Comment en faire de véritables objets communicationnels,
entendus comme des « objets techniques ou dispositifs qui
suscitent les interactions entre les personnes ou dans les
collectifs d’usagers en ligne » (Proulx, 2006) ?
• Pourraient-elles être alors vectrices de lien social et de
participation sociale dans ce quartier ?
• Quels seront les obstacles et les freins à leurs usages ?
Comment passer de la relation à la coopération ?
• L’interactivité sera-t-elle un frein ou un élément permettant
aux usagers d’être pleinement participants ?
9. Pourquoi ces questions?
• Identification des différentes parties
prenantes
• Questionner leurs représentations de
l’accessibilité sociale
• Identifier ce qui est important ou accessoire
10. Etat actuel du projet
• Séances d’élaboration collective
– 2010: Mise en commun d’une vision idéale du
quartier
• Travail autour d’un récit et analyse de celui-ci à l’aide du
schéma actantiel de Greimas
– Motivations d’ordre social uniquement (notions
économiques, culturelles, religieuses sont absentes)
– Objets du désir: volonté de rencontre, accueil de tous les
habitants, mieux vivre ensemble, implication, conception
collective, autonomie de chacun
– Habitants et usagers comme des
sujets, destinateurs, destinataires, adjuvants et opposants
potentiels
– Vision « User-driven » par opposition à une vision « user-centric »
11. Etat actuel du projet
• Séances d’élaboration collective
– 2011: séminaire co-élaboratif sur le thème des
accessibilités
• 22 acteurs du quartier
• Un contexte tendu
• Travail sur une définition commune de l’accessibilité
– Centrée sur le handicap mais rejaillissant sur la qualité de vie
de tous
– Expression des besoins et des souhaits de chacun quelles que
soient ses capacités ou caractéristiques
– L’accessibilité permet l’autonomie et la participation des
personnes
12. Etat actuel du projet
• Séances d’élaboration collective
– 2011: séminaire co-élaboratif sur le thème des
accessibilités
• Nécessité affirmée de co-concevoir les solutions
• Ne pas se limiter à une juxtaposition des acteurs
• Quelques pistes NTIC évoquées par le groupe:
– Encodage des rues du quartier dans les systèmes GPS
– Création d’un intranet dédié aux habitants avec un webmaster
permanent
13. Etat actuel du projet
• Prémisses de réflexion autour de la mise en place
collaborative de cet intranet
– 2 options
• Envisager le dispositif comme une fin en soi
• Concevoir la construction commune du dispositif technique
comme un prétexte pour la connexion des différentes parties
prenantes
– 2 conceptions différentes de la communication
• Linéaire: l’intranet comme un outil créateur d’accessibilité sociale
• La communication comme un processus aux multiples dimensions
– La communication comme « performance de la culture »
– Le LL comme lieu producteur d’une micro-culture
14. Conclusion
• La démarche Living Lab indissociable d’une
approche orchestrale de la communication?
– Nous entrons en communication
– Les messages se co-contruisent en permanence
– « User-driven model »: l’usager comme partenaire
de l’innovation
15. Perspectives
• Dans le futur:
– Quelle partition communicationnelle se mettra en
place au sein du LL et quelles seront les
différentes variables qui pèseront sur sa
construction?
– Quel est le rôle des TIC dans la co-construction de
ce dispositif?