une présentation dans laquelle plusieurs propositions ont été avancé pour résoudre le problème de sècheresse en Tunisie

1. Gestion de la sécheresse:
quelques réflexions
Présentée par: MNAOUER SGHAIRI directeur à l’UTAP chargé de la production animale
Hammamet, le 02 Mai 2023

2. • 9 % du PIB national
• 15 % de l’emploi
• 7.5% de l’investissement
• 10.5 % de la valeur des exportations nat (2022)
• 10.8 % de la valeur des importations nat (céréales 51%) (2022)
•Taux de couverture de la balance commerciale alimentaire 67.4 %
(2022)
•516 000 exploitants
•10 ha par exploitant en moyenne
2

3. 3
Structuration des
terres agricoles

4. 1/3
arbres
fruitiers
1/3 autres
cultures
1/3
Céréales
Occupation des sols
5 millions Ha
8 % de la SAU en irrigué
Forte dépendance des
conditions climatiques
4
92% de la SAU en sec

5. %
Superficie
(mille ha)
%
Nombre des
exploitations
(x1000)
Taille de
l’exploitation (ha)
11
586
54
281
Moins de 5
14
776
21
109
De 5 à 10
41
2 210
22
112
De 10 à 50
12
656
2
10
De 50 à 100
22
1 164
1
4
Plus que 100
100%
5392
100%
516
Total
Agriculture familiale et de petite taille
5
Structures des exploitations agricoles (2005)

6. 6
Année 1995 2005 % d’évolution
Le nombre total des
exploitations agricoles
471 000 516 000 +9.5%
Moyenne de
l’exploitation agricole
11.2 ha 10.4 ha -7.14 %
Augmentation du risque de morcellement.
Risque accru de pratiques agricoles inadaptées.

7. 7
Caractéristiques climatiques
de la Tunisie

8. 8
La menace de la sécheresse n’est pas un
fantasme, mais une dure réalité pour les
agriculteurs en Tunisie
La sécheresse en Tunisie
Années des grandes sécheresses en Tunisie depuis le début du
20ème siècle (sécheresses presque généralisées) :

9. 9
Humide et subhumide
précipitations moy. > à 600mm/an
taux de sécheresse : 3 ans /10
Semi-aride supérieur
précipitations moy :
500–600 mm/an
Taux de sécheresse :
3 ans /10.
Semi-aride moyen
précipitations moy :
400-500 mm/an
Taux de sécheresse :
5 ans/10.
Semi-aride inférieur
précipitations moy :
300 – 400 mm/an
Taux de sécheresse :
6 ans /10.
Aride supérieur
précipitations moy :
200 – 300 mm/an
Aride inférieur
précipitations moy:
100–200 mm/an
Saharien:
précipitations moy.:
inférieur à 100 mm/an

10. 10
Effet des aléas climatiques:
La sécheresse

11. 11
La sécheresse : définition (C.I.EAU,2023)
La sécheresse est un phénomène naturel caractérisé par un manque d’eau sur
une durée suffisamment longue pour affecter les sols et la végétation. Un
épisode de sécheresse peut être ponctuel ou cyclique.
La définition de l’état de sécheresse
En France, on considère qu’il y a sécheresse absolue lorsqu’aucune goutte de
pluie (soit moins de 0,2 mm/jour) n’est tombée pendant 15 jours consécutifs.
Aux États-Unis, la sécheresse est établie si une zone étendue reçoit 30 % de
précipitations ou moins qu’en temps normal sur une période de 21 jours consécutifs.
En Australie, si une zone reçoit moins de 10 % de précipitations par rapport à la
moyenne annuelle, elle est alors considérée comme étant en état de sécheresse.
En Inde, la sécheresse est établie si les précipitations de chutent de 75 % par
rapport aux normales saisonnières.
Les activités humaines causent une augmentation des températures
moyennes de surface dans le monde (GIEC, 2021)
Consensus scientifique :
Il existe des preuves solides que le changement
climatique induit par l'homme a entraîné un risque
accru de sécheresse (Hoegh-Guldberg et al, 2018)

12. 12
Tunisie : guide de la sécheresse 1999
• Scénario 1 : Automne sec
• Scénario 2 : Hiver sec
• Scénario 3: Printemps sec
• Scénario 4 : Année sèche : déficit pluviométrique supérieur à
40% par rapport à la moyenne
• Scénario 5 : Deuxième année consécutive de sécheresse
MAIS l’application du guide fait défaut
• Comités non opérationnels
• Suivi de manière cloisonnée
• la déclaration de la sécheresse en fonction de suivi des
rendements moyens de céréales.
• Les gestionnaires de l’eau déclenchent la préparation des
plans d’urgence en fonction des stocks d’eau dans les barrages.

13. 13
Les effets de la sécheresse
sociaux
pertes humaines, fracture sociale, migrations/déplacements
forcés, pénurie d’eau, conflits, faim/famine
économiques
environnementaux
pertes de revenu/moyens de subsistance, concurrence pour
s’approprier des ressources de plus en plus limitées ;
feux de forêt, dégradation des forêts, invasion d’insectes,
dégradation des terres (érosion, couvert terrestre, etc.), perte
des fonctions éco systémiques, pénurie d’eau, diminution du
stockage du carbone, altération des cycles du carbone.
Les sécheresses ont des impacts profonds, généralisés et sous -estimés sur les
sociétés, les écosystèmes et les économies. Seulement une partie des pertes réelles
est prise en compte (United Nations d’après UNDRR, 2021)

14. Domaine Stabilité
Utilisation
Accès
Disponibilité
Eau
Quantité en baisse
pour les eau bleus et
vertes
Le coût d’accès à l’eau
augmente et devient de
plus en plus inégal
L’eau est plus souvent
contaminée (hausse de la
T° et des évènement
extrêmes )
La variabilité des
apports en eau
augmente
Céréales
Olivier/huil
e
Parcours/
viandes
rouges
Pêche
synthèse
Les surfaces
diminuent et les
rendements baissent
Les surfaces
augmentes mais les
rendements baissent
sauf pour l’irrigué
Les rendements
tendent à augmenter
mais menaces de
surpêche et pollution
La production de
viandes rouges
baisse
Les prix aux
consommateurs
augmentent
spéculation
accrue
Le modèle
alimentaire
méditerranéen
recule
Plus forte
irrégularité de
la production
nationale et
hausse des prix
mondiaux
Instabilité
croissante
Baisse Inégalitaire Recul Volatilité
Impact des changements climatiques sur la sécurité alimentaire
(MARHP, AFD 2021)

15. Impacts de la sécheresse
15
Déficit de 100mm
en automne
-264 milles T d’olive
(Année +1)
- 12.6 M Q de
céréales
Déficit de 100 mm
Sur toute l’année
Automne :environ 40% de la pluviométrie annuelle
Si automne sec:
Probabilité d’avoir une sécheresse
78% au nord du pays
90 % au centre et au sud

16. 520 260
600
40
30 35
210
40
250
30
350
50
100
350
60
380
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Moyennes des dégâts
300 millions de dinars
16
Sécheresse
Inondation
Tempête + grêle
Maladies
Tunisie : Pertes agricoles de 2000 à 2015 en MD
(UTAP,2016)

17. Sécheresse
Inondation
Grêles
600 MD
60 MD
150 MD
80 MD
Maladies
Pertes agricoles à cause des aléas climatiques et
maladies au cours de 4 années 2012-2015
890
Millions de dinars
17

18. Ne dépasse pas
les 35 MD en 2012
La valeur de
l'indemnisation
Etatique pour
les agriculteurs
18

19. Nouveaux défis
19
En 2030
T° annuelle = +1.1 °C
Eau de surface = -5 %
Augmentation de l’intensité et la fréquence des
évènements climatiques extrêmes
RE dans les nappes phréatiques = -28 %
En 2050
scénario RCP 8.5
T° annuelle = 2°C à 2,3°C
Baisse de précipitation = 1 % à 14 %
Augmentation de l’intensité et la fréquence des
évènements climatiques extrêmes
En 2100
scénario RCP 8.5
T° annuelle =+ 4,1°C et 5,2°C
Baisse de précipitation = 18 % à 27 %
Augmentation de l’intensité et la fréquence des
évènements climatiques extrêmes

20. 20
Evolution de la répartition spatiale des étages
bioclimatiques à 2100/1981-2010
Vers une remontée des étages bioclimatiques vers le Nord, une extension de
l’étage saharien et la quasi -disparition de l’étage humide d’ici 2100 (MARHP,2021)

21. 21

22. 22
Un Observatoire Nationale de la Sécheresse à créer
Pour :
• Une gestion efficace de la sécheresse
• Aide à la prise de décisions en matière d’actions à
entreprendre pour prévenir/atténuer les effets de
sécheresse
1
Missions :
 Collecte d’informations fiables et conception d’un système
d’information
 La bonne exploitation des informations et l’évaluation de
l’éffet de la sécheresse
 Mise en place des stratégies d’adaptation et /ou de lutte
contre la sècheresse
 Plate forme d’échange nationale et internationale

23. Objectifs:
•Maintenir l’appareil de production
•Préserver les sources de revenu des producteurs
•Garantir les moyens nécessaire pour la relance
des activités pour las années ultérieures
•Assurer l’approvisionnement du marché des
produits agricoles
23
Plan National de la Gestion de la Sécheresse
approprié.
Définition de la sécheresse État de sécheresse
Mesures immédiates :
Fournir une aide alimentaire et d’autres articles hors nourriture aux
communautés affectées
Mettre en place des marchés de secours pour l’achat de cheptel et des
subventions permettant de transporter les animaux vers le marché
Offrir de la nourriture supplémentaire pour le cheptel (fourrages, distribution de
foin, transport d’eau, ouverture de pâturages stratégiques, etc.)
Limiter la « spéculation » sur les fourrages
Promotion de vaccinations et de déverminages de secours
Distribuer des semences, stocker des céréales et accorder des prêts agricoles à
taux d’intérêt réduit
Faciliter la remise en état de puits et le transport d’eau
 Mettre en place un organe de coordination local pour veiller à la distribution de
secours sur la base des priorités
Mesures à court terme :
Élaborer des orientations d’usage de l’eau basées sur le type et la durée de la
sécheresse
Élaborer des stratégies de répartition d’eau pour situations d’urgence
Accroître la communication d’une information climatique, assortie d’avis
spécifiques
Améliorer les capacités et infrastructures locales de suivi de la sécheresse
Aider les agriculteurs dans l’achat d’une assurance sécheresse/culture
Mettre en place des programmes de subvention alimentaire aux profits
d’individus affectés par la sécheresse
Apporter un soutien aux groupes les plus vulnérables, tels que femmes et enfants
Mesures à moyen terme :
Étendre les efforts de collecte des eaux de pluie
Introduire des techniques de gestion des sols de nature à diminuer l’érosion des
sols et en accroître les capacités de rétention d’eau
Adopter des cultivars, variétés ou cultures de rechange qui résistent mieux à la
sécheresse ou à la chaleur
Résoudre les goulots d’étranglement dans les systèmes de distribution de
semences et des aliments subventionnés
Établir un système pour l’échange d’expériences et le renforcement de capacités
au profit de groupes vulnérables concernant leurs mesures/réponses d’adaptation
Mesures à long terme :
Examiner les stratégies de diversification d’activités marchandes et d’exploitation
agricole/élevage (par exemple, sélectionner des variétés tolérant la sécheresse,
appliquer une irrigation là où possible, et procéder à une diversification pour passer
de cultures nourries par la pluie à des produits dépendant moins de l’eau, tels que
miel d’abeille)
Attaquer les problèmes de la déforestation et de la désertification (dégradation
des sols dans les zones arides)
Passer en revue le rendement des mesures à mi-parcours, et renforcer les
capacités au fur et à mesure des besoins
Améliorer l’accès aux marchés et les infrastructures rurales
Renforcer les cadres juridiques, politiques et institutionnels d’une atténuation du
risque de sécheresse et du développement des zones arides
2
PNUD,2011

24. 24
Un Système d’Alerte Précoce à mettre en place
à travers des renseignements qui peuvent limiter les effets du
phénomène s’ils sont communiqués à temps et sous une forme
appropriée aux décideurs et aux agriculteurs et si des mesures
d’atténuation et des plans de secours sont déjà en place.
Gestion concertée:
nous ne réussirons que si nous travaillons ensemble, c’est-à-dire si
nous sommes inclusifs et mobilisons les agriculteurs, les
communautés locales, les entreprises, les consommateurs, les
investisseurs, les entrepreneurs et, surtout, les jeunes, qui sont les
moteurs de la prise de conscience et de l'action
3

25. 25
la restauration des terres: assolement
La matière organique du sol (MOS) est un facteur clé contribuant
à la capacité de rétention d'eau du sol. Jusqu'à 10 800 litres d'eau
de plus par hectare peuvent être retenus avec une augmentation
de 1 % de la MOS (Libohova, Z. et al., 2018)
La sécheresse n'est pas seulement l'absence de pluie. Elle est
alimentée par la dégradation des terres et la crise climatique
4

26. 26
Appliquer rigoureusement la Carte agricole (vocation des sols et
des cultures) tout en l’adaptant aux changements climatiques à venir.
Recherche agricoles adéquate :
-Valorisation des travaux existants (choix des variétés,
pratiques culturales.)
-Élaboration de nouveaux savoirs attachés au domaine de
l’adaptation au changement climatique
-Proposition des systèmes de cultures plus efficients en
conditions de sécheresse.
5
6
7 Vulgarisation et
sensibilisation des agriculteurs:
-Guides pratiques
-Avertissements
-conseils sous forme de règles d’action
-Les outils de pilotage …

27. Penser le numérique pour une agriculture
durable
Les technologies numériques ont ouvert un champ d’application
immense dans tous les domaines d’activité. Présentes depuis
plusieurs décennies dans l’agriculture et dans toute la chaîne de
l’alimentation, leur développement s’accélère
27
UNE SOURCE DE SOLUTIONS
Capteurs embarqués sur les agroéquipements, offres de systèmes
d’imagerie, logiciels « outils d’aide à la décision » ,robots, plateformes
d’échanges et outils de connectivité font partie du quotidien de l’agriculteur
8

28. Assurance indicielle à mettre en place
Mise en place d’une assurance indicielle destinée à protéger les
agricultures contres les aléas conduisant à la perte de leur récolte
Le secteur est marqué par le faible taux de pénétration de
l’assurance auprès des agriculteurs
La sécheresse ne fait pas partie des risques couverts, alors qu’en
Tunisie, cet aléa représente la sinistralité la plus forte avec en
moyenne une sécheresse tous les 4 à 5 ans et qui devient de plus
en plus répété…..
Faible taux des risques agricoles assurés: 4%
28
9

29. Coexistence de
programmes
traditionnels,
paramétrique et
micro assurance.
1er programme
d’assurance bétail
paramétrique
Assurance récolte
entièrement privée,
existant depuis plus
d’un siècle.
Assurance privée
individuelle
Assurance sécheresse
paramétrique se
développant à grande
vitesse
Assurance
traditionnelle et
paramétrique, reposant
entre autre sur des
modes d’organisation
collective
Assurance traditionnelle
fortement subventionnée
(MPCI) ou non subventionnée
(grêle) très développée
Assureur public unique et
modèle extrêmement
subventionné
Assurance
sécheresse
paramétrique de
nature
« assistancielle »
Assurance traditionnelle très développée
reposant sur un PPP mais extrêmement
subventionnée
Un pool d’assureurs offrant des
polices standards et très
subventionnées
Malawie
Ethiopie
Mongolia
Très fort taux de
pénétration de l’AA, non
subventionnée.
Assurance indicielle: Benchmarking international FINACTU-ACTUARIA,2014
L’AI utilise généralement des indices "de substitution" relatifs à des
risques spécifiques (souvent liés au climat)
Inde
Exemple : la quantité de pluie reçue dans une certaine
période est liée à un pourcentage de baisse de rendement
pour les agriculteurs d'une zone spécifique.
Si la quantité de pluie tombe en dessous ou dépasse les
seuils établis, un paiement est déclenché pour compenser
la perte anticipée des agriculteurs.
Les assurances agricoles paramétriques (index-based ou purement
paramétriques) se sont développées plus récemment

30. MAIS Au-delà du dispositif d’assurance, deux autres
mécanismes doivent contribuer convenablement à la gestion
des risques agricoles :
30
Le Fond National de Garantie: qui doit permettre la
garantie des crédits bancaires, en particulier contre
les risques de sécheresse en agriculture.
Le Fond de Calamités Naturelles: qui doit servir à la
réparation des dommages subis par les agriculteurs
pour des aléas climatiques non assurables ou
exceptionnels à temps.
10
11

31. 31
Élevage: quelles solutions
techniques d’adaptation?

32. 32
Assurer l’auto protection contre
la sécheresse
Adaptation structurelle
Anticipation des situations à
sécheresse
Stockage des fourrages
-production> besoin
-Achats en période de
production
Adaptation conjoncturelle
Niveaux de crise non prévus
- Plan paille
- Ressources alternatives
- Adaptation de l’effectif
Organisation professionnelle
Contrat de production fourragère
Facilités financières adaptées
Prix des produits d’élevage à la production rémunérateurs

33. 33
2 stratégies
Trouver des aliments
alternatifs
Valorisation de la paille
Augmenter la densité de la
ration avec des concentrés
(RTS)
 restreindre l’alimentation
Bonnes pratiques de
rationnement
Réduire les pertes à la
mangeoire
 Sevrer plus tôt
 Alimenter en mode restreint
 Réformer plus sévèrement
Décaler les vêlages vers la
mise au pâturage (long terme)
Constituer des groupes
d’animaux uniformes
Combler les besoins en
fourrages autrement
1 Diminuer les besoins en
fourrages
2
Stratégies techniques

34. 34
les vaches
chaque race a des atouts
les animaux ont des profils génétiques
différents
Des choix génétiques adaptés en milieux contraints
Coupler choix génétiques
et choix d’objectif / système / conduite/alimentation
Difficile à préserver
un équilibre entre grandes fonctions
(lactation / reproduction / santé)
La capacité adaptative des vaches Holstein a été remise
en question.

35. 35
France 2018 :
3,2 millions femelles laitières inséminées :
• 80% en race pure
• 14% en croisement viande ↗ ↗
• 6% en croisement laitier ↗
En 2017-2018, 156 000 vaches croisées laitières ont vêlé et démarré une
lactation dans les troupeaux
l’effet d’hétérosis
Un bonus spécifique du croisement : +6%

36. 36