1. 11
Promouvoir la santé mentale de la petite
enfance : la recherche CAPEDP à Paris
Romain Dugravier Pédopsychiatre Hôpital Bichat Claude-Bernard, Paris
Marion Milliex Psychologue Hôpital Bichat Claude-Bernard, Paris
2. Pourquoi cette recherche?
• Une difficulté commune en France et dans les autres
pays du monde: le travail avec les familles à problèmes
multiples
• Peu de données épidémiologiques pour étayer notre
pratique
• Pas une culture d’évaluation de notre travail
• Un système de prévention précoce reconnu, basé sur la
PMI, à vocation universelle
3. Les familles à problèmes multiples
(Stoleru, Morales-Huet, 1989)
• Des familles qui cumulent les vulnérabilités
(facteurs de risque en épidémiologie)
• Des familles déjà connues de multiples services
(PMI, urgences, service social, CMP…)
• Des familles ayant du mal à faire appel aux
systèmes de soins (peur du placement, peur du
« psy » associé à la folie…)
• Un reflet de leur isolement social, de leur sentiment
global d’insécurité
4. Quel choix d’intervention?
• Intervenir précocement (souvent un sentiment pour
le thérapeute de consulter bien tardivement)
• Devancer la demande des familles: le principe de la
visite à domicile (Fraiberg, 1975 ; Olds, 1991)
• Venir régulièrement et longtemps pour un travail en
confiance
• Travailler sur vulnérabilités psychosociales au sein
de la famille
5. La recherche CAPEDP
• Des familles intégrées dans l’étude avant la
naissance de l’enfant, à partir de facteurs de risque
identifiés
• 440 femmes recrutées puis randomisées
– Un groupe « intervention », bénéficiant des VAD
– Un groupe « suivi comme d’habitude »
• Des visites d’évaluation régulières jusqu’aux deux
ans de l’enfant
6. Critères d’inclusion des femmes
• Enceintes de moins de 27 semaines
• Moins de 26 ans
• Primipares
• ET :
– < 12 années d’éducation, OU
– Faibles revenus, OU
– Se déclarant socialement isolée.
• Parlant suffisamment le français pour bénéficier de
l’intervention
7. CAPEDP :l’évaluation
• 6 temps d’évaluation (au début de l’intervention, à 2,
6, 12, 18 et 24 mois de vie de l’enfant)
• Menée par des psychologues
• Santé mentale de la mère et de l’enfant (EPDS,
CBCL, SQL-90, AQS, Situation étrange)
• Utilisation des réseaux médico-sociaux
• Alliance avec l’intervenante
8. L’intervention
• Du 7e mois de grossesse aux 2 ans du bébé
• Tous les 15 jours. Décroissant dans la 2e année
• Un manuel mais adapté à chaque famille
• Menée par une équipe de psychologues
supervisées
9. • Établir d’abord une relation de confiance
• Informer sur les besoins de santé pendant la grossesse et la
petite enfance
• Encourager l’utilisation du réseau de soins et du réseau social
• Favoriser les capacités réflexives de ces jeunes parents
• Proposer une guidance interactive: apprécier les progrès du
bébé, et montrer l’importance de la relation dans ces progrès.
Les visites à domicile
10. Un mode d’intervention original
• Une recherche-action : la question de la
demande
• Respecter le cadre de vie des personnes et
s’adapter aux aléas de la VAD
• Un accompagnement parfois concret
11. Ce que les psychologues apportent en
tant qu’intervenants
• Techniques d’entretien
• Connaissance des signes psycho-pathologiques
dans la relation mère-enfant
• Sensibilisation au poids de l’inconscient,
répétitions transgénérationnelles
• Gestion de situations à forte teneur émotionnelle
• Réflexion sur identifications croisées
12. La question de la prévention
Les points forts d’une intervention préventive en
périnatalité :
Soutien et intérêt pour les familles
Prendre en charge le plus tôt possible
Favoriser la rencontre mère-bébé
Respecter les particularités de chaque
dyade