1. juillet
n° 10
www.valority.com
VALORITYI N V E S T I S S E M E N T
à la une PLACEMENT
COMMENT INVESTIR
DANS LE VIN ?
pratique IMMOBILIER
LES CLÉS D’UN
DÉMÉNAGEMENT RÉUSSI
dossier ÉPARGNE
METTEZ DE L’ORDRE DANS
VOS FINANCES
3. 3
« La baisse du nombre de permis
de construire témoigne
de l’urgence et du besoin d’engager
un mouvement en faveur
du secteur du bâtiment. »
Tels sont les mots de la ministre du Logement Sylvia Pinel,
lors d’une conférence de presse organisée le 25 juin dernier,
pour annoncer les actions pour la relance de la construction
de logement. Parmi les principales mesures révélées à cette
occasion, notons le retour du PTZ dans l’ancien et le relèvement
du plafond du « prêt d’accession sociale ». Ces deux outils seront
harmonisés pour être plus efficaces et « augmenter le nombre
de ménages modestes propriétaires de leur logement », explique
la ministre. Le gouvernement n’oublie pas les investisseurs,
puisque le dispositif d’investissement locatif Duflot sera
assoupli. Le zonage devrait être révisé pour augmenter les
plafonds de loyers et les ressources des locataires. Enfin, la
puissance publique souhaite rendre les règles de construction
plus simples et renforcer la construction de logements sociaux
en améliorant la mobilisation du foncier public.
4,6
le chiffre du mois la phrase du mois
C’est en milliards le montant total des contrats d’assurance
vie en déshérence selon l’Autorité de contrôle prudentiel
et de régulation (ACPR). Pour limiter le nombre de contrats
laissés à l’abandon, la loi sur les comptes bancaires inactifs et
les contrats d’assurance vie « en déshérence » a été adoptée
le 13 juin 2014 par le Parlement et publiée au Journal Officiel
le 15 juin dernier. À partir du 1er
janvier 2016, les compagnies
d’assurance seront obligées de consulter chaque année le
registre national d’identification des personnes physiques
(RNIPP) pour savoir si l’un de leurs assurés est décédé. Si tel
est le cas, elles pourront obtenir les coordonnées des ayants
droit par l’administration fiscale ou les notaires. Lors d’une
succession, ces derniers seront obligés de consulter le fichier
national des contrats d’assurance vie (FICOVIE) et le fichier
national des comptes bancaires (FICOBA).
15Juillet
7e
prélèvement mensuel de l’impôt.
le calendrier fiscal
4. à la une suite
PLACEMENT
COMMENT
INVESTIR DANS
LE VIN ?
Presque ludique, le placement en bouteilles de vins
premium devient un investissement à part entière grâce
aux possibilités de caves patrimoniales offertes par
Internet. Mais gare à la gueule de bois sur un marché aux
cours volatiles. Les plus prudents peuvent opter pour un
placement foncier dans la vigne. Et si les performances
ne sont pas toujours au rendez-vous, les moins chanceux
pourront toujours se consoler, avec modération, en
ouvrant une bonne bouteille…
4
5. 5
À la recherche d’un placement plaisir, liquide
et générateur de plus-values ? Ne cherchez plus,
courez chez votre caviste acheter une bonne
bouteille ! La plaisanterie n’en est pas tout à fait
une. Depuis la crise financière, les épargnants
sont en quête de repères, de valeurs sûres, d’ac-
tifs tangibles. Un retour aux choses simples s’est
presque naturellement imposé de lui-même
après la chute de 42,68% du CAC 40 en 2008 et
l’entrée dans une crise financière puis écono-
mique dont nous ne sommes pas encore sortis.
Quoi de plus logique que le vin fasse l’objet d’un
intérêt croissant d’investisseurs en France, pays
où le vin reste le breuvage roi ?
La France, 1er
exportateur
mondial
Dans l’Hexagone, le vin est bien plus qu’une
classe d’actifs. C’est une composante du pa-
trimoine culturel national, ancrée dans la vie
quotidienne et l’histoire du pays depuis plus de
deux millénaires. Un héritage et une image du
savoir-vivre à la française savamment valorisés
à l’export qui en font un marché lucratif, un îlot
de prospérité à l’heure où la balance commer-
ciale de la France accumule déficits sur déficits !
Selon la Fédération des exportateurs de vins et
spiritueux de France (FEVS), le secteur a généré
pas moins de 11,1 milliards d’euros de chiffre
d’affaires à l’export dont 9,4 milliards d’euros
d’excédents commerciaux. Les vins et spiritueux
constituent ni plus ni moins le deuxième excé-
dent de la balance commerciale de la France
après l’aéronautique, devant les parfums et cos-
métiques. Les ventes annuelles du secteur re-
présentent l’équivalent en valeur de 140 Airbus
chaque année depuis une décennie !
Les seuls vins ont engrangé 7,6 milliards d’euros
de ventes en valeur, soit 148 millions de caisses
en volume. Sans surprise, trois vignobles se
taillent la part du lion : Champagne, Bordeaux
et dans une moindre mesure Bourgogne re-
présentent à eux seuls les deux tiers des ventes
hors de France. Ces bilans flatteurs font aussi de
la France le leader mondial de l’exportation de
vin, loin devant l’Italie et l’Espagne. L’Hexagone
écoule chaque année davantage de vins en
valeur que les 6 pays exportateurs du Nouveau
monde (Chili, Australie, Etats-Unis, Nouvelle-
Zélande, Argentine et Afrique du Sud) réunis !
Aléas climatiques et guerre
commerciale
Le vin français est donc en pole position pour
profiter d’une consommation mondiale appelée
à augmenter de 5,3% entre 2012 et 2016 selon
la dernière étude du salon Vinexpo menée avec
le cabinet IWSR (International Wine and Spirit
Research). Un essor tiré par le haut de gamme, la
croissance de la consommation des vins vendus
à 10 dollars ou plus devant s’accélérer encore et
atteindre 29,9% sur la période 2011-2016. Face à
la France, le Chili est le seul des pays du top 5
6. à la une suite
6
des exportateurs à poursuivre une stratégie de
montée en gamme à laquelle on assiste dans
de nombreux vignobles. Un tableau qui ne doit
pas masquer les difficultés auxquelles le secteur
peut faire face : loi Evin, à-coups des ventes en
Chine (qui ont chuté de 15% en 2013), barrières
douanières et guerres commerciales avec les
Etats-Unis ou la Chine… Sans parler des aléas
climatiques. Grêle, pluie et froid peuvent réduire
une récolte à néant ou altérer les rendements
et la qualité. Mais, et c’est là toute la magie du
vin, une récolte médiocre de prime abord n’est
pas incompatible avec la sortie de grands vins.
Conduite des vignes, vendange sélective, tri
après récolte… Avec un travail de fourmi, il est
possible de ne sélectionner que les grains sains
et à juste maturité. Mieux, certaines maisons
peuvent se payer le luxe de faire l’impasse à l’oc-
casion d’un millésime qui s’annonce trop com-
plexe à travailler. Bref, de grandes tendances se
dégagent à chaque millésime mais il y a toujours
des exceptions qui confirment la règle.
Cela dit, comment investir dans le vin ? Avant
de répondre à la question, il faut bien distinguer
deux choses que les racines latines de la langue
française permettent de bien cerner : le marché
viticole (issu du latin vitis qui signifie vigne)
d’une part et le marché vinicole (du latin vinum
désignant à la fois le raisin et la boisson issue
de sa fermentation) de l’autre, deux pans d’un
même secteur, interdépendants, intimement
liés même, mais ô combien différents.
Tout d’un placement classique,
ou presque
Le marché vinicole est celui qui suscite sponta-
nément le plus d’intérêt. Partager une bonne
bouteille à l’occasion d’une dégustation ou d’un
repas en famille ou entre amis, c’est toujours
agréable. Pourquoi ne pas ajouter quelques sen-
sations fortes en tentant de gagner de l’argent
avec ? Cet actif tangible, décorrélé de la Bourse,
qui présente la particularité de se bonifier dans
le temps, a tout pour plaire : une demande qui
s’est internationalisée, des indices de cotation,
des chroniques et de l’actualité dans les médias
en dehors du monde de l’œnologie, et surtout
des performances passées flatteuses. Le rende-
ment annuel moyen d’un portefeuille de grands
crus depuis le début des années 1950 dépasse
les 10% par an selon la compilation de plusieurs
sources…
Le vin n’a désormais presque plus rien à envier
aux autres placements à part entière. D’autant
que plusieurs entrepreneurs ont eu l’idée de
faciliter l’accès à ce type de placements. Gérer
sa cave à distance, sélectionner des vins sur les
conseils d’experts pour espérer une plus-value à
terme, c’est désormais possible ! Ces spécialistes
de la cave patrimoniale s’appellent Cavissima et
Patriwine pour les plus connus. Ils permettent
de se constituer une cave en gestion libre ou en
gestion pilotée, d’effectuer des versements au fil
de l’eau, d’acheter parfois des vins en primeurs
(peu après la récolte), de stocker les caisses à
distance dans une cave sécurisée, de revendre si
nécessaire et même de se faire livrer quelques
flacons…
Si les formules diffèrent d’un intervenant à
l’autre, leur principe est identique : se faire plai-
sir sans être un expert moyennant quelques
milliers d’euros, sur le marché des grands vins.
Car le placement en vins n’est pas ouvert à tous.
Seuls les vins d’exception ont voix au chapitre
en la matière, pour une série de raisons assez
objectives : une production limitée, une raréfac-
tion de l’offre liée à l’amélioration de la qualité
et aux bouteilles bues et collectionnées au fil du
temps mais surtout une demande qui explose
grâce à l’émergence de classes aisées dans les
pays émergents, Chine en tête.
7. 7
Un contexte qui, de facto, restreint le périmètre
d’investissement à quelques centaines de pro-
ducteurs à l’échelle mondiale. Pour qu’un vin
soit considéré comme « grand », il faut qu’il allie
terroir de renommée mondiale, savoir-faire, que
son prix soit d’au minimum quelques dizaines
d’euros la bouteille (là où le prix d’un vin stan-
dard tourne autour de 5 euros) et qu’il fasse
la quasi-unanimité chez les dégustateurs et
journalistes spécialisés. C’est également sur ce
créneau que des fonds spécialisés ont vu le jour,
comme Uzès Grands Crus en 2012, investi à 75%
minimum en bouteilles. Pour la première fois, in-
vestir dans des grands vins sur un compte titres
devenait possible à condition de pouvoir placer
30.000 euros minimum, le tout dans un régime
fiscal identique à celui des actions.
La prééminence du Bordeaux,
un risque pour l’investisseur ?
Toutes ces initiatives n’auraient pas vu le jour
sans l’émergence du Liv-ex Fine Wine Exchange,
une place de marché mondiale du vin haut de
gamme basée… à Londres. Utilisée sur tous
les continents par les professionnels pour pas-
ser des ordres d’achat et de vente, cette sorte
de Bourse a transformé un marché jusque-là
opaque, en lui conférant une transparence iné-
dite : cours appellation par appellation, offre
et demande en temps réel, bases de données
gigantesques… Une force qui fait aussi la fai-
blesse de ce type d’investissements. L’indice
Liv-ex Fine Wine 100, qui reflète l’évolution mois
après mois des prix des 100 crus les plus prisés,
est composé quasi-exclusivement de Bordeaux
rouge 1er
cru. Des vins qui sont prépondérants
dans la plupart des portefeuilles accessibles aux
investisseurs. Cette hyper-concentration est un
facteur de risques à ne pas négliger. La preuve,
l’indice Liv-ex 100 cote désormais loin de son
plus haut atteint en juin 2011, à l’apogée de la
crise des dettes souveraines dans la zone Euro.
En trois ans, il a perdu le tiers de sa valeur…
D’autant plus fâcheux que l’investisseur n’a au-
cun moyen de se couvrir contre d’éventuelles
baisses, contrairement à ce qui est possible sur
les marchés actions. Autrement dit, ce marché
du vin haut de gamme est assez spéculatif, sen-
sible au moindre courant vendeur. Mais si vous
jugez que le verre est à moitié plein, vous pou-
vez aussi tenter de jouer la remontée des cours
sur le moyen-long terme. Ce n’est pas pour rien
que la période de souscription du fonds Uzès
Grands Crus était limitée à quelques mois, avec
une durée d’investissement recommandée de
cinq ans minimum.
Placement
en bouteilles
de vin,
quelle fiscalité ?
La revente de bouteilles de vin est sou-
mise à la fiscalité des biens meubles. Le
taux de taxation est fixe, quelle que soit
la situation fiscale du contribuable : le
gain est taxé à 19% plus 15,5% pour
prélèvements sociaux (CSG, CRDS, etc.).
Ce taux unique ne s’applique qu’au-delà
d’un seuil de cession de 5.000 euros par
facture. Il est donc possible d’effectuer
quelques ventes au cours d’une même
annéesansimposition.Au-delàde2ans,
la plus-value taxable est minorée par un
abattement pour durée de détention,
de 5% par an. 22 ans après votre achat,
vous êtes totalement exonéré d’impôt
sur la plus-value. Jusqu’à la fin de l’an-
née 2013, ce délai était de 12 ans.
8. à la une suite
8
Foncier viticole : l’alternative de
la vigne
Pour éviter d’être exposé à de telles variations qui
font furieusement penser aux montagnes russes
des marchés actions, il est possible de se repor-
ter sur un support d’investissement beaucoup
moins volatile, tout en restant dans l’univers du
vin. Il existe pour cela un type d’actifs, le foncier
viticole, et trois formules pour y accéder, la Sicav à
caractère viticole, les domaines viticoles éligibles
au dispositif Tepa ISF et le groupement foncier vi-
ticole (GFV). Des trois, le GFV est sans conteste le
plus répandu, et pour cause, il existe depuis plus
de 30 ans. Le principe ? Réunir quelques dizaines
de particuliers plutôt aisés et souvent soumis
à l’ISF, en vue de détenir au sein d’une même
structure juridique un domaine et d’en confier
l’exploitation à un viticulteur sélectionné préala-
blement, au travers d’un bail à long terme. Avec
quelques milliers d’euros, il est ainsi possible de
devenir propriétaire associé de vignes en ache-
tant des parts au comptant ou à crédit, un peu
comme dans le cadre d’une SCI (société civile
immobilière) ou d’une SCPI (société civile de
placement immobilier). Il s’agit clairement d’un
placement de diversification, dont la rémunéra-
tion est faible et assez variable d’un GFV à l’autre,
en fonction de l’ampleur de la revalorisation des
parts et du niveau de loyers. L’avantage du GFV
est surtout fiscal et commercialisé comme tel :
les parts bénéficient d’un abattement de 75%
de leur valeur au titre de l’ISF. Jusqu’à un peu
plus de 100.000 euros, les parts ne sont incluses
dans le patrimoine taxable que pour 25% de leur
valeur, et pour 50% au-delà. Cette exonération
partielle s’obtient après deux ans de détention
minimum au 1er
janvier de l’année d’imposition.
Cette règle fiscale s’applique aussi au titre de
la fiscalité des donations et successions. Mais
l’intérêt du GFV est peut-être ailleurs : les loyers
peuvent être reversés en bouteilles et certains
gestionnaires de GFV offrent des options d’achat
de caisses à un tarif préférentiel réservé aux co-
propriétaires des vignes. Ce n’est pas un hasard
si Ludovic Aventin, fondateur de la plateforme de
financement participatif Terra Hominis, a choisi le
groupement foncier et la SCI pour proposer des
parts de vignobles dans le Languedoc-Roussillon
à 1.425 euros minimum. Le concept consiste à
créer de nouvelles exploitations détenues en co-
propriété pour permettre à des jeunes vignerons
présélectionnés mais en mal de financements
de se lancer. « L’investissement rapporte 4,5% en
valeurbouteille», précise Ludovic Aventin qui pré-
sélectionne également… ses investisseurs. Les
conditions pour entrer dans ce club réunissant
plusieurs dizaines de bons vivants passionnés
de rugby se résument à cette maxime : « Si vous
aimez plus l’argent que les hommes et le vin, merci
de passer votre chemin. » ■
Quelques sociétés
spécialisées cotées à Paris?
Paradoxalement, le moyen le plus liquide et
pratique pour accéder au marché du vin est
sans conteste la Bourse. À Paris, on recense huit
sociétés cotées spécialisées dans le vin, dont 5
surlemarchéréglementé.Parmielles,troispure
players du Champagne, ou presque : Laurent
Perrier, souvent érigé en modèle dans sa
stratégie de montée en gamme, Lanson - BCC
et Vranken Pommery Monopole qui présente
la particularité d’être également positionné
sur le marché du rosé. Peut-être poussées par
l’effet PEA PME qui a favorisé la revalorisation
des cours ces derniers mois, toutes ces actions
ont vu leur cours de Bourse grimper d’environ
10% ou plus depuis le 1er janvier. De son côté,
le groupe Advini, fondé autour de la famille
Jeanjean basée dans le Languedoc, est un
négociant positionné sur plusieurs vignobles.
Le prix de l’action est quasi-stable depuis le
début de l’année. Ne pas oublier non plus les
fournisseurs de l’industrie du vin également
cotés sur Euronext Paris que sont Oeneo
(bouchage) et Tonnellerie François Frères.
9. 9
à ne pas manquer
L’actionnaire individuel,
un Français comme un autre
L’actionnaire individuel type n’est pas un retraité ringard
et riche, selon l’étude réalisée par l’Institut CSA pour Havas
Paris. Selon l’enquête, les investisseurs particuliers sont plutôt
branchés nouvelles technologies, optimistes quant à l’avenir
de l’économie française et ne sont pas très fortunés. La moitié
des 451 actionnaires interrogés dispose d’un portefeuille
d’actions inférieur à 20.000 euros et 32% d’un portefeuille de
moins de 10.000 euros. Par ailleurs, 28% de ces actionnaires
possèdent moins de 150.000 euros tous types de bien
confondus. Et un sur quatre détient un patrimoine compris
entre 300.000 et 600.000 euros. Enfin, ceux qui pensent devoir
être férus de finance pour se lancer se trompent. Seulement
58% des répondants consultent les cours de Bourse au moins
une fois par semaine.
Deux nouveaux contrats d’assurance vie
L’ordonnance publiée le 27 juin au Journal Officiel acte la
naissance de l’Euro-Croissance, un nouveau produit d’assu-
rance vie dont tout ou partie du capital est garanti au terme
d’une période choisie par le souscripteur, pour une durée mi-
nimale de huit ans. L’assuré peut effectuer des retraits avant
mais prend alors le risque d’enregistrer une moins-value. Un
contrat existant pourra être transformé en vue d’inclure un
fonds Euro-Croissance. Dans ce cas, le souscripteur dispose
d’un délai de rétractation de 30 jours. Un autre produit d’assu-
rance vie nommé Vie-Génération doit bientôt voir le jour par
décret. Il doit être investi pour au moins un tiers de son actif
dans des secteurs de l’économie jugés prioritaires par l’Etat
et/ou en mal de financements.
La réforme de l’épargne salariale
débattue en juillet
Le gouvernement a fait un nouveau pas vers une réforme de
l’épargne salariale. Le 19 juin 2014, le ministre du Travail François
Rebsamen a nommé un collège d’experts regroupés au sein du
conseil d’orientation de la participation, de l’intéressement, de
l’épargne salariale et de l’actionnariat salarié (Copiesas). Objectif :
réfléchir à des « éléments de réforme et de simplification ».
Figurent parmi ses membres des professionnels du secteur
comme Michel Bon (Club de l’épargne salariale), Alain Giffard
(CFE-CGC) ou Laure Delahousse de l’Association française de
la gestion financière (AFG), mais aussi des hauts cadres de
l’administration et quatre parlementaires : François Cornut-
Gentille (député UMP de la Haute-Marne), Annie David (sénatrice
PCF de l’Isère), Christiane Demontès (sénatrice PS du Rhône) et
Christophe Castaner (député PS des Alpes de Haute-Provence),
qui occupera le poste de vice-président.
Bientôt un LDD européen ?
Le Livret de développement durable (LDD) pourrait bien
s’exporter en dehors des frontières hexagonales. Cette idée
a été lancée par Harlem Désir, secrétaire d’Etat aux Affaires
européennes, lors d’une conférence organisée le 19 juin au Quai
d’Orsay avec Sandro Gozi, son homologue italien. Harlem Désir
est parti du constat que le taux d’épargne des Européens est de «
12% contre 8% aux Etats-Unis ». L’ancien Premier secrétaire du PS y
voit le moyen de flécher l’épargne vers l’économie réelle afin de
l’investir«surdesprojetseuropéensdanslesdomainesdel’économie
numérique et de la croissance verte », a-t-il indiqué. Rappelons que
le LDD est un livret défiscalisé au taux d’intérêt calqué sur celui
du Livret A. Seule ombre au tableau : en mai 2014, les Français
ont retiré 90 millions d’euros sur leur LDD et leur Livret A selon la
Caisse des dépôts et consignations.
Placements
10. dossier suite
ÉPARGNE
METTEZ DE L’ORDRE DANS
VOS FINANCES
En 2014 comme depuis plusieurs années, les placements proposés au grand public ne sont pas à la fête.
Rendements en chute libre pour certains, fiscalité alourdie pour d’autres, ces produits n’offrent plus les
garanties qui ont fait leur succès. Un nivellement par le bas qui se fait évidemment au détriment de votre
épargne. Des solutions existent toutefois pour ne pas voir vos intérêts péricliter et vous éviter de laisser
dormir vos économies sur votre compte courant. Profitez de l’été pour faire le ménage dans vos placements
et aborder la rentrée 2014 en toute tranquillité.
10
11. 11
L’épargne rapporte de moins en moins pour
une majorité de Français. Un simple coup d’œil
sur ses avis de comptes bancaires permet d’ef-
fectuer ce constat qui peut parfois paraître
inéluctable. La rémunération des produits
d’épargne réglementée s’effondre, les rende-
ments de l’assurance vie s’effritent d’année en
année, les marchés actions restent relative-
ment volatiles. Difficile aujourd’hui d’entrevoir
une solution pour assurer la pérennité de ses
placements avec une conjoncture aussi mo-
rose. Faut-il alors abandonner tout espoir de
faire fructifier vos économies ?
Comme toujours en matière de placements,
vous devez avant tout chose définir vos ob-
jectifs et les risques que vous pouvez tolérer.
Il n’existe en effet aucun produit standard cor-
respondant à tous les types d’épargnants. Si
vous désirez une épargne liquide, facilement
à disposition, avec un rendement garanti, vos
priorités ne seront à l’évidence pas les mêmes
que celles d’un boursicoteur qui cherche à
maximiser ses gains en prenant des risques sur
un horizon d’investissement plus long.
Le rendement du Livret A
tronqué
Symbole du déclin de l’épargne défiscalisée,
le Livret A a vu sa rémunération rognée de-
puis le 1er
février 2013. Passé de 2,25 à 1,75%
à cette date, son taux d’intérêt a de nouveau
reculé l’été dernier à 1,25%. Sauvé in extremis
d’un nouveau coup de rabot à l’hiver 2014, le
livret d’épargne préféré des Français ne devrait
malheureusement pas y échapper le 1er
août
prochain. « Le taux du Livret A devrait baisser
un peu », a ainsi laissé entendre le gouverneur
de la Banque de France Christian Noyer, inter-
rogé le 11 juin 2014 sur l’antenne de BFMTV.
Le rendement du Livret A, vraisemblablement
abaissé à 1%, toucherait alors son plus bas taux
historique.
De nombreux Français semblent avoir pris en
compte l’hypothèse d’un nouveau recul du
taux en 2014 : les statistiques de la Caisse des
dépôts et consignations (CDC) font état de
retraits supérieurs aux dépôts pour le Livret A
et pour le Livret de développement durable
(LDD) au mois de mai. L’ex Codevi fait visible-
ment aussi les frais de la chute de sa rémunéra-
tion, calquée sur celle du Livret A. « Sur les cinq
premiers mois de l’année, elle [la collecte, NDLR]
s’élève en cumulé à 3,82 milliards d’euros », rap-
pelle la CDC, soit près de 6 fois moins qu’un an
plus tôt.
Livrets au plafond…
pas une obligation
Faut-il alors clôturer son livret et aller voir ail-
leurs si l’herbe est plus verte ? Tout dépend
encore une fois de vos objectifs car, si la baisse
du taux d’intérêt du Livret A et du LDD est indé-
niable, force est de constater que ces produits
conservent de réelles qualités. Ils représentent
en effet de véritables comptes courants rému-
nérés puisqu’il est possible d’y retirer de l’argent
quasi instantanément. Surtout, et malgré une
rémunération au plancher, le rendement est ga-
ranti, ce qui est loin d’être la règle.
Certains arbitrages peuvent néanmoins être
effectués sur ces produits. Nul besoin en effet
de les remplir au plafond, de 22.950 euros pour
un Livret A et de 12.000 euros pour un LDD.
Quelques milliers d’euros peuvent suffire. Si
vous avez saturé vos livrets sans avoir besoin de
débloquer votre épargne dans l’immédiat, pour
l’achat d’un bien immobilier par exemple ou si
votre impôt sur le revenu est très élevé, vous
devez songer à réaffecter ces montants.
Le PEL, une valeur sûre
À peine supérieure à l’inflation, la rémunération
du Livret A n’est guère attirante. La plupart des
produits d’épargne suivent la tendance à la dimi-
nution des rendements. Ainsi, inutile de penser à
allouer votre épargne sur un compte épargne lo-
gement (CEL), dont le taux net de prélèvements
sociaux affiche un très faible 0,63%, ou encore
un livret épargne entreprise (LEE) et son taux
d’intérêt de 0,75%. Pour les épargnants de moins
de 26 ans, le Livret Jeune constitue une bonne
alternative au Livret A ou au LDD, avec un taux
moyen oscillant autour de 2,50% net d’impôt et
de cotisations sociales. Mais son plafond, limité
à 1.600 euros, est très rapidement atteint et ne
peut à l’évidence convenir aux actifs.
Pour ne pas laisser vos économies dormir sur
des livrets peu rémunérateurs, ou à défaut sur
votre compte courant, mieux vaut se pencher
sur le plan épargne logement. Le PEL offre un
taux d’intérêt brut de 2,50% et de 2,11% après
prélèvements sociaux. Cette rémunération est
bien supérieure à celle du Livret A et du LDD.
Surtout, l’écart de rendement entre ces produits
est appelé à se creuser dans les prochaines se-
maines puisque le taux du PEL, fixé par un arrêté
du 20 janvier 2011, ne peut descendre sous le
niveau plancher de 2,50%, déjà en vigueur. Seul
bémol, tout retrait sur le plan entraîne automati-
quement sa fermeture. Enfin, les versements sur
12. 12
ce produit doivent être réguliers et au minimum
de 540 euros par an. « Quelqu’un qui a des reve-
nus très faibles risque de ne plus pouvoir arriver
à effectuer les virements », avertit ainsi Pascale
Micoleau-Marcel, déléguée générale de l’asso-
ciation d’intérêt général La finance pour tous.
Pour les autres, le PEL conserve un taux attrayant
et garanti ainsi que la possibilité de bénéficier
d’une prime d’Etat plafonnée à 1.525 euros.
Fiscalité prohibitive sur les
comptes à terme
L’épargne réglementée n’est pas la seule option
pour un épargnant. Certains produits présents
sur le marché permettent de dégager une ré-
munération tout à fait acceptable. Le compte à
terme (CAT) en fait notamment partie. Le CAT
consiste à placer son argent à un taux progressif
en fonction de l’horizon du placement. Ainsi, le
compte Pepito commercialisé par RCI Banque, la
filiale bancaire du groupe Renault, offre un taux
variant de 1,60% pour un placement de 3 mois
à 3,50% au bout de 3 ans. Le taux annuel brut
moyen se situe alors à 2,50% sur 36 mois.
Attention, ces rémunérations alléchantes doivent
être nuancées. Tout d’abord, les taux les plus
attrayants se retrouvent logiquement sur des
périodes longues. Votre argent est donc bloqué
pendant plusieurs années et tout retrait avant
l’échéance entraîne immanquablement une
pénalité sur la rémunération obtenue. Cette der-
nière peut donc être fortement amputée.
Enfin, et c’est principalement là que le bât
blesse, les intérêts des comptes à terme sont
intégrés aux revenus soumis au barème de l’im-
pôt sur le revenu. Depuis le 1er
janvier 2013, les
intérêts des comptes à terme, comme ceux des
livrets bancaires, ne peuvent plus bénéficier du
prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) de 24%.
« Seuls les foyers fiscaux dont les intérêts (livrets
bancaires, comptes à terme, coupons d’obliga-
tion...) sont inférieurs à 2.000 euros peuvent encore
bénéficier d’une imposition au taux de 24% », rap-
pelle Pascale Micoleau-Marcel.
Préférer les super livrets
L’alourdissement de la fiscalité sur les revenus de
placements touche également les livrets fiscali-
sés. Ces produits bancaires, parfois appelés su-
per livrets, proposent des taux boostés sur des
périodes plus ou moins courtes. Par exemple,
le livret d’épargne Distingo, commercialisé par
PSA Banque, la filiale bancaire du constructeur
automobile, offre un rendement de 4,50% sur
les quatre premiers mois pour toute souscrip-
tion avant le 31 juillet, puis de 1,80% passée
cette période promotionnelle. De son côté, la
filiale en ligne du Crédit Agricole, BforBank, offre
un rendement de 4,60% jusqu’à la fin de l’année
2014, pour tout versement effectué avant le 31
juillet. À la fin de l’année, ce taux s’effondre en
revanche à 1,40%.
Encore une fois, il est nécessaire de faire atten-
tion à ces promotions. Pour en bénéficier, les
dossier suite
13. 13
banques mettent souvent en place des condi-
tions de conservation du livret. Il n’est pas rare
qu’une banque demande à ses clients de garder
leur livret au moins jusqu’à la fin de l’année en
cours.Deplus,lestauxprésentéssontbrutsd’im-
pôt et de prélèvements sociaux : plus vous êtes
imposé, plus votre rendement sera amputé. De
tels livrets permettent généralement d’obtenir
une rémunération largement supérieure à celle
du Livret A et offrent une liquidité à tout mo-
ment très attractive. Face à la chute des rende-
ments des livrets d’épargne classique, de 1,19%
brut en avril 2014 selon la Banque de France, les
super livrets, quoique parfois décriés pour leur
faible rémunération une fois la période de pro-
motion passée, présentent donc des avantages
indéniables pour gérer vos économies.
L’assurance vie tient la corde
Délaissée par les Français en 2012, l’assurance
vie fait un retour remarqué parmi les produits
plébiscités par les épargnants depuis 18 mois
désormais. Ces contrats ont ainsi récolté près
de 9 milliards d’euros de versements entre jan-
vier et mai 2014. Les raisons de ce succès ne
sont pas un mystère : l’assurance vie en euros,
malgré des rendements en baisse ces dernières
années (2,90% en 2012 et 2,80% en 2013), pré-
sente encore de belles opportunités. En effet, les
contrats monosupport en euros offrent une ga-
rantie du capital, notamment par l’effet cliquet
grâce auquel les gains sur une assurance vie en
euros sont définitivement acquis et eux-mêmes
générateurs d’intérêts les années suivantes. Par
ailleurs et contrairement à certaines idées re-
çues, l’assurance vie est un produit relativement
liquide puisqu’il est possible d’effectuer des ra-
chats partiels, qui n’entraînent pas de frais dans
la plupart des contrats.
De plus, certains contrats permettent encore de
dégager un rendement largement supérieur aux
livrets classiques, avec une rémunération an-
nuelle dépassant 3,50%. Encore une fois, ce taux
s’entend avant fiscalité. Cette dernière s’avère
cependant bien moins contraignante que pour
la grande majorité des produits d’épargne, le
souscripteur pouvant s’acquitter seulement d’un
prélèvement forfaitaire libératoire dégressif dans
le temps et des prélèvements sociaux. Au bout de
8 ans de détention, la fiscalité se résume même à
ces seules cotisations sociales (CSG, CRDS, etc.) de
15,5% lorsque les intérêts sont inférieurs à 4.600
euros pour un célibataire ou 9.200 euros pour un
couple. Dans l’hypothèse d’un rendement moyen
des fonds en euros de 2,60% en 2014, la rémuné-
ration nette s’élèverait ainsi à 2,20%.
S’orienter vers la Bourse pour
plus de performance
Les épargnants en quête de rendements supé-
rieurs vont voir leur champ des possibles élargi
à la fin de l’année. L’arrivée d’un nouveau fonds,
l’Euro-Croissance, a été officialisée par ordon-
nance lors du Conseil des ministres du 25 juin
2014. En échange d’une garantie du capital au
bout de 8 ans seulement, les souscripteurs pour-
ront espérer une rémunération bonifiée puisque
le poids des actions dans l’Euro-Croissance sera
théoriquement accru par rapport aux fonds en
euros. Les épargnants qui détiennent déjà une
assurance vie pourront effectuer un transfert de
leurs avoirs sur ce fonds, sans perte de l’avan-
tage fiscal lié à l’antériorité du contrat.
Sans attendre le lancement de l’Euro-Crois-
sance, vous pouvez également vous porter
sur les contrats multisupports qui incluent des
unités de compte (UC). Ces fonds, plus risqués,
puisqu’investis en partie sur les marchés finan-
ciers, peuvent offrir de belles surprises. Enfin, si
vous êtes féru de Bourse, pourquoi ne pas miser
sur le PEA et le PEA-PME dont le régime fiscal est
là aussi préférentiel ? Au-delà de 5 ans de déten-
tion d’un plan d’épargne en actions, les plus-va-
lues sont seulement soumises aux prélèvements
sociaux. ■
14. pratique suite
14
à ne pas manquer
La garantie des loyers réservée aux jeunes
Reculade ou bon sens ? Le Premier ministre Manuel Valls a an-
noncé que la garantie universelle des loyers (GUL), ce disposi-
tif visant à couvrir les bailleurs contre les loyers impayés, sera
ajustée. La mesure phare de la loi Alur portée par Cécile Duflot
lorsqu’elle était ministre du Logement devait être proposée à
tous les propriétaires, quel que soit le locataire sélectionné. Or,
sa mise en œuvre coûterait entre 400 et 500 millions d’euros par
an. « L’intention est louable, mais la responsabilité du gouverne-
ment consiste à expertiser le financement nécessaire pour sa mise
en place », a expliqué l’actuelle ministre du Logement Sylvia Pi-
nel, lors d’une conférence de presse organisée mercredi 25 juin
2014. Pour réduire les frais, le Premier ministre propose une so-
lution : que la GUL ne bénéficie qu’aux jeunes. Reste à définir la
tranche d’âge concernée.
L’immobilier de luxe reprend des couleurs
L’année 2013 avait été marquée par le ralentissement des tran-
sactions dans l’immobilier de prestige. «Seulslesbiensendessous
de 2 millions d’euros trouvaient preneurs », se rappelle Thibaut
de Saint-Vincent, président du réseau d’agences immobilières
Barnes. L’année 2014 devrait être celle de la reprise. « Les ventes
repartent pour les biens proposés en dessous de 4 millions d’euros »,
indique le professionnel. Le marché est boosté par la baisse des
prix (de l’ordre de 10 à 20% sur 18 mois), des taux d’intérêt histori-
quement bas et une offre fournie. Trois facteurs qui ont fait sortir
les acheteurs de l’attentisme qui caractérisait 2013. « Habituelle-
ment ce marché est en pénurie mais avec les dernières réformes fis-
cales, de nombreux propriétaires ont mis en vente leur logement ce
qui a nourri les stocks », explique Charles-Marie Jottras, président
de l’agence immobilière spécialisée Daniel Féau.
Le retour du PTZ dans l’ancien
Il fut un temps où les primo-accédants avaient droit à un
prêt à taux zéro (PTZ) lorsqu’ils achetaient un logement, qu’il
soit ancien ou neuf. Mais en janvier 2012, le gouvernement a
supprimé ce coup de pouce financier dans l’ancien, pour le
recentrer uniquement sur le marché du neuf. Les pouvoirs
publics sont revenus sur cette décision. Dès janvier 2015,
les candidats à la propriété privée pourront bénéficier d’un
PTZ dans le neuf mais aussi dans l’ancien. Seule condition à
respecter pour être éligible : acheter un logement ancien dans
l’une des 2.000 communes ciblées par le gouvernement (en
zone rurale) et engager des travaux de rénovation énergétique
(la liste n’a pas encore été définie). Par ailleurs, le début du
remboursement de cet emprunt sera repoussé de 5 ans à 7
ans après l’octroi du prêt et les plafonds de ressources seront
relevés pour que le PTZ soit accessible à plus de ménages.
La loi Alur ralentit les transactions
en copropriété
Si vous souhaitez vendre votre logement, soyez bien prépa-
ré. Car la récente loi Alur ralentit les transactions d’apparte-
ments en copropriété. En cause : les nombreuses informa-
tions supplémentaires à fournir à l’acheteur (règlement de la
copropriété, montant des charges courantes inscrites dans le
budget prévisionnel réglées par le vendeur au cours des deux
dernières années pleines, etc.). En conséquence, les délais de
revente peuvent parfois être rallongés « de trois à quatre se-
maines », indique dans un communiqué de presse Cyril Janin,
directeur général du magazine spécialisé Logic-Immo. Echap-
per à cette règle est impossible car le délai de rétractation du
vendeur (7 jours) débute à compter de la date de transmission
de l’ensemble des informations actées par la loi.
Immobilier
15. 15
Que l’on décide de déménager avec
l’aide de ses proches ou de faire appel
à des professionnels du secteur, il y a
des règles à respecter. Vous souhaitez
déménager dans les mois à venir ? Pour
que ce changement d’adresse se passe
dans les meilleures conditions possibles,
suivez nos conseils.
IMMOBILIER
LES CLÉS D’UN
DÉMÉNAGEMENT RÉUSSI
Plus d’une famille sur deux a déménagé au
cours des dix dernières années, selon une en-
quête Ifop publiée en 2013 pour les déména-
geurs bretons. La même étude, mais publiée en
2014, révèle que cette année, 16% des ménages
envisagent de changer de logement. Dans la
majorité des cas, cette décision est motivée par
des raisons familiales (46%) ou professionnelles
(32%). Et une fois la décision prise, environ
30% des foyers feront appel à des entreprises
spécialisées. Les autres se tourneront vers leur
famille ou leurs amis. Quel que soit leur choix,
ils devront être bien préparés pour que leur
déménagement ne devienne pas un véritable
cauchemar. Si vous faites partie de ces Français
qui ont la bougeotte, suivez nos conseils.
Un professionnel doit
absolument se déplacer pour
élaborer un devis
Si vous souhaitez passer par un professionnel
du déménagement, soyez réactif ! Car les mois
de juillet et août sont très prisés des Français.
« D’une manière générale, les vacances scolaires
sont chargées, tout comme la fin du mois, la fin
de trimestre ou encore la fin de l’année, signale
Yannick Collen, président de la chambre syndi-
cale du déménagement. De fait, mieux vaut s’y
prendre deux mois à l’avance. »
Sélectionnez trois ou quatre entreprises et
demandez-leur un devis. « Pour le réaliser, un
représentant doit se déplacer chez vous afin d’éva-
luer le volume à déplacer, déterminer les moyens
techniques à mettre en œuvre et vérifier l’accès à
votre logement », indique Yannick Collen. Y a-t-il
besoin d’un monte-meuble ? L’ascenseur est-il
suffisamment large ? Un camion peut-il se garer
dans votre rue ? Toutes ces réponses trouveront
leur réponse avec le passage du commercial.
Fuyez les entreprises qui vous proposent des
devis « à la louche » simplement basés sur vos
déclarations. Car le budget risque d’être large-
ment dépassé.
pratique
16. 16
pratique suite
Attention aux formules qui ne
garantissent plus la casse !
Globalement, le transporteur vous proposera
trois formules, dont le niveau de prise en charge
fera varier le prix de la prestation. « Lorsque l’on
met à disposition deux hommes et un camion
durant toute une journée, cela coûte au minimum
800 euros hors taxe, calcule Yannick Collen. Si un
professionnel vous fait une proposition en dessous
de ce montant, c’est qu’il fait appel à des travail-
leurs non déclarés. » L’offre la plus économique
ne prendra en charge que le démontage de vos
meubles et le transport de l’ensemble de vos
biens, vous devrez tout emballer seul. L’option
intermédiaire prévoit d’emballer vos biens les
plus fragiles. Avec la formule intégrale, l’entre-
prise s’occupe de tout. Sachez qu’en plus d’avoir
un impact sur le prix, votre choix pourra annuler
certaines garanties de l’assurance de l’entreprise.
Lorsque vous passez par un professionnel, son
assurance couvre l’ensemble des dommages
pouvant être causés à vos biens durant le trans-
port (sauf en cas de force majeure, comme le
vol du camion par exemple). « Mais lorsque vous
emballez vous-mêmes vos affaires, la casse n’est
plus garantie », prévient Yannick Collen. Par
ailleurs, faites bien attention au montant cou-
vert. « Le montant total garanti est indiqué dans
les conditions générales du contrat, mais sachez
que la couverture est limitée par objet, explique
Arnaud Giraudon, du courtier en assurance
AcommeAssure. Très clairement, si en cas de si-
nistre, vous êtes remboursé à hauteur de 500 euros
par objet dans la limite de 15.000 euros, vous avez
intérêt à relever le plafond de vos biens de valeur. »
Dernière mesure à prendre avant de signer le
devis (qui fera office de contrat) : vérifiez que la
société sélectionnée est bien inscrite au registre
des transporteurs routiers. Cette inscription est
obligatoire pour pouvoir travailler dans le sec-
teur. L’entreprise est ainsi soumise à l’article 103
du code du commerce qui la rend responsable
« de la perte des objets à transporter, hors cas de
force majeure ». Enfin, si le professionnel utilise
des camions de plus de 3,5 tonnes, il doit être
en mesure de vous fournir une attestation de
capacité professionnelle. Pour plus de sécurité,
vous pouvez vous tourner vers la liste mise à
disposition par la chambre syndicale du démé-
nagement qui identifie l’ensemble des profes-
sionnels agréés. 70% des entreprises du secteur
ont adhéré à la fédération.
Dix jours pour faire le tour de vos
affaires
Le jour J, le déménageur devra vous faire signer
une « lettre de voiture ». Ce document autorise le
professionnel à transporter vos meubles. Une
fois arrivé dans votre nouveau logement, véri-
fiez l’état des meubles. Si vous constatez que
votre mobilier a été abîmé, vous devrez le noter
dans la « lettre de décharge » de façon claire. Mais
vous n’êtes pas obligé d’avoir les yeux partout
le jour J. « Le déménageur doit vous informer que
vous disposez d’une période de protestation de dix
jours, incluant les samedis, dimanches et éventuels
jours fériés, à compter de la réception des objets
transportés [pour constater la casse ou le vol
d’un objet], indique la Fédération française des
sociétés d’assurances (FFSA) sur son site internet.
Si le déménageur ne vous communique pas cette
information, le délai de dix jours passera à trois
mois. » Si vous constatez un sinistre, informez
votre déménageur par lettre recommandée.
Se passer de professionnel en
étant bien assuré
Vousfaitesappelàvosprochespourdéménager ?
Pour être sûr de réaliser des économies, veillez
à être bien assuré. Si vous louez un camion,
vérifiez les clauses du contrat pour savoir si vous
pouvez confier le volant à quelqu’un. « Payez
avec une carte gold ou visa premier pour racheter
la franchise, conseille Arnaud Giraudon. Enfin,
sachez que certaines assurances multirisques
Vu sur le web
- Trouvez un déménageur inscrit au registre des transporteurs routiers :
http://www.csdemenagement.fr/nos-adherents/annuaire.html
- Évaluez seul le nombre de mètres cube à déplacer :
http://www.argusdem.com/volume-demenagement-argus.html
- Réalisez vos changements d’adresse en trois clics :
https://mdel.mon.service-public.fr/je-change-de-coordonnees-etape2.html
17. 17
habitation (MRH) prennent en charge le rachat
de la franchise lorsque le véhicule est loué dans
le cadre d’un déménagement. Contactez votre
compagnie ou lisez les conditions générales de
votre contrat pour en savoir plus. » Par ailleurs,
certaines MRH prennent en charge les dégâts
causés à vos meubles durant le déménagement.
« Généralement, le plafond est fixé à 1.000 euros »,
précise le courtier en assurance. Sachez aussi
qu’en cas de casse, le fautif pourra faire jouer
sa responsabilité civile (garantie incluse dans
son contrat multirisques habitation) pour vous
rembourser.
Déménagez seul, mais avec des
techniques de « pro »
Pour pouvoir vous garer sereinement le jour « J »,
contactez votre mairie deux semaines avant le
déménagement pour réserver un emplacement
au pied de votre immeuble. Certaines collectivi-
tés réservent les places gratuitement, d’autres
font payer leurs administrés.
Evitez tout sinistre en adoptant les outils des
professionnels. Couvertures de déménagement,
papier bulle, mousse… vous pouvez louer du
matériel pour protéger vos biens directement
dans les magasins d’outillage. Emballez vos as-
siettes dans du papier journal et disposez-les
sur la tranche et non pas à plat les unes sur les
autres. En cas de choc, seule une ou deux as-
siettes se casseront. Les verres et les bouteilles
seront séparés par de la mousse. Les télévisions,
ordinateurs, réfrigérateurs, congélateurs… ne
devront jamais être couchés. Par ailleurs, dé-
branchez vos appareils réfrigérants 24 heures
avant de les déplacer. Respectez les mêmes dé-
lais avant de les rebrancher.
Lorsque le moment sera venu de charger vos
cartons, les plus lourds se placeront au sol afin
de ne pas écraser les plus légers. Pour la bonne
santé de votre dos, évitez les cartons entière-
ment remplis de livres. Ne transportez pas de
produits liquides (pots de peinture, produits
ménagers, huile, vinaigre, etc.) avec vos meubles
afin d’éviter les coulures ou les brûlures.
Enfin, n’oubliez pas de prévenir votre assureur
de votre changement d’adresse. « Cela concerne
votre MRH, mais aussi votre assurance auto et san-
té », signale Arnaud Giraudon. Cela pourrait avoir
un impact sur la prime de votre assurance. Enfin,
sachez que le déménagement est un motif de
résiliation de vos assurances auto et logement
ainsi que de l’ensemble des contrats passés avec
les fournisseurs énergétiques (gaz et électricité)
et web. ■
Pour qui ? Organisme Conditions d'octroi Montant maximal de l'aide
Les parents de trois enfants
ou plus
Caisse nationale
d'allocation familiale
(CNAF)
Le déménagement a lieu entre
le 3e
mois de grossesse et
le 2e
anniversaire du dernier
enfant et avoir droit aux aides
de la CNAF
974,90 € pour trois enfants
et 81,24 €
par enfant supplémentaire
Les salariés mutés
Action Logement
Appartenir à une entreprise
d'au moins 10 salariés
et partir à plus de 70 kilomètres
Jusqu'à 3.500 €
(subvention ou
prêt remboursable)
Employeur
Le salarié reçoit un ordre
de changement de résidence
En fonction
de la convention collective
Les fonctionnaires affectés
dans une autre commune
Direction Générale
de l'Administration et de la
Fonction Publique (DGAFP)
Le salaire du fonctionnaire
ne dépasse pas 1.430,76 € brut
par mois
(ou 5.007,66 € brut pour le couple)
Variable en fonction du sa-
laire, du volume transporté
et de la distance
Les chômeurs Pôle Emploi
Accepter un CDI ou un CDD
de plus de six mois
obligeant à déménager
Plafonné à 1.500 €
Des primes pour financer une partie de son déménagement
18. 18
à ne pas manquer Impôts
Pour plus d’un Français sur deux,
l’impôt doit être payé par tous
L’impôt sur le revenu devrait être payé par tous. C’est du moins
l’avis de 56% des Français selon le baromètre Viavoice de juin
2014 réalisé en partenariat avec BPCE pour France Info et Les
Echos. Plus le contribuable vieillit, plus il partage cet opinion.
Le taux grimpe à 77% chez les plus de 65 ans contre 39% pour
les 18-24 ans. Sans surprise, 70% des cadres épousent cette
idée contre 49% des ouvriers. Toutefois, l’étude révèle un pa-
radoxe puisque 51% des sondés estiment que la mesure vi-
sant à sortir de l’impôt 1,9 million de ménages modestes est
plutôt une bonne chose. Il faut peut-être en déduire que nos
concitoyens aspirent à une plus grande justice sociale tout en
appréciant la perspective d’une baisse des impôts.
Réduction d’impôt votée
à l’Assemblée nationale
L’Assemblée nationale a adopté mardi 24 juin 2014 l’allègement
fiscal promis par le gouvernement. Les ménages gagnant entre
1,1 et 1,13 fois le SMIC (dont le revenu fiscal de référence ne
dépasse pas 14.145 euros pour les célibataires et 28.290 euros
pour les couples) sont directement concernés par ce coup de
pouce fiscal. Au total, 3,7 millions de personnes bénéficieront
d’une réduction d’impôt (350 euros pour les célibataires et 700
euros pour les couples), voire même d’une exonération d’im-
pôt sur le revenu pour 1,9 million de foyers selon Michel Sapin,
le ministre des Finances et des Comptes publics. Le manque à
gagner, évalué à 1,16 milliard d’euros, sera financé par un sur-
plus de recettes fiscales issu de la régularisation de comptes
bancaires détenus à l’étranger (à 80% en Suisse).
Le CIDD sera majoré à la rentrée
Pour accélérer la transition écologique, le gouvernement
opte pour l’incitation financière. Le taux du crédit d’impôt
développement durable (CIDD), accordé aux foyers qui
financent des travaux de rénovation énergétique, devrait
passer au taux unique de 30% des sommes engagées au
1er
septembre 2014. Il est actuellement de 15% lorsque le
ménage ne réalise qu’une seule opération de rénovation
écologique et de 25% quand plusieurs dépenses sont
réalisées en même temps dans le cadre d’un bouquet de
travaux. Ce taux unique devrait s’appliquer à tous, quel que
soit le nombre d’opérations réalisées, et jusqu’au 31 décembre
2015. Ce changement s’inscrit dans le cadre du projet de loi
sur la transition énergétique, présenté par Ségolène Royal en
Conseil des ministres le 18 juin 2014.
D’où viennent les hausses d’impôts ?
Les prélèvements obligatoires ont progressé de 15,1 milliards
d’euros pour atteindre des niveaux records en 2013 selon l’Insee.
Cette augmentation est principalement nourrie par l’impôt sur
le revenu. Dans le détail, la fiscalisation des heures supplémen-
taires et la suppression des allègements sociaux dont elles béné-
ficiaient, effectives depuis l’été 2012, ont rapporté 2,3 milliards
d’euros. L’élargissement de l’assiette de l’impôt aux revenus du
capital a accru l’imposition des Français de 1,3 milliard d’euros.
Enfin, la baisse de l’avantage du quotient familial (il est passé de
2.236 euros à 2.000 euros) a rapporté 600 millions d’euros. Par ail-
leurs, l’alourdissement des droits de donation et de succession a
permis à l’Etat d’encaisser 1,1 milliard d’euros. Enfin, l’alourdisse-
ment du barème de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) a per-
mis de percevoir 1 milliard d’euros de recettes supplémentaires.
19. 19
le tableau de bord du patrimoine
• Économie
Smic Taux horaire brut (1er
janvier 2014)
9,53 €
RSA (Revenu de Solidarité Active)
499,31 €
pour une personne seule sans enfant
Inflation Prix à la consommation (INSEE)
+0,6%
(hors tabac) sur un an en mai 2014
Emploi Taux de chômage (BIT) au 1er
trimestre 2014
10,1%
• Épargne
Livret A et Livret Bleu (Depuis le 1er
février 2014)
Taux de rémunération
1,25%
Plafond
22.950 €
PEL PEA
Taux de rémunération
2,50%
(brut hors prime épargne)
Plafond
150.000 € (1er
janv. 2014)
Assurance vie (FFSA)
Rendement fonds euros (2013)
2,80%
• Retraite
Âge légal (ouverture du droit à pension)
Né(e) en 1953
61 ans et 2 mois
Point retraite (1er
avril 2014)
AGIRC : 0,4352 € ARRCO : 1,2513 €
Pensions et rentes en cours par an (1er
avril 2014)
Minimum contributif
7.547,96 €
Minimum contributif majoré
8.247,86 €
Conditions de ressources du minimum contributif
1.120 €
Majoration tierce personne
13.236,98 €
Seuil du versement forfaitaire unique
156,09 €
Majoration forfaitaire par enfant
96,21 €
• Immobilier
Loyer Indice de référence (IRL) 1er
trimestre 2014
125,00 points (+0,60%)
Loyer au m2
- France entière (Clameur)
12,8 €/m² (mai 2014)
Prix moyen des logements anciens
1er
semestre 2014 (Century21)
au mètre carré
2.545 €
d’une acquisition
204.419 €
Prix moyen du mètre carré à Paris
8.229 €
Taux d’emprunt sur 20 ans (juin 2014 Empruntis)
3,10%
• Taux
Taux de base bancaire (2014)
6,60%
Intérêt légal 0,04%
• Prêts Immobiliers
Taux moyen fixe
3,83%
Taux moyen variable
3,53%
seuil de l’usure 5,11% seuil de l’usure 4,71%
• Prêts à la consommation
(seuils de l’usure)
Montant inférieur à 3.000 €
20,35%
Montant compris entre 3.000 et 6.000 €
14,81%
Montant supérieur à 6.000 €
9,79%
• Impôts
45%
41%
30%
5,50%11.991 €
6.011 €
+ 151.200 €
71.397 €
26.631 €
1,50%
1,25%
1%
0,70%
0,50%
1.300.000 €
800.000 €
+ 10. 000.000 €
5.000.000 €
2.570.000 €
Barême IR (2014) Barême ISF (2014)
14%
21. VALORITY FRANCE
94, Quai Charles de Gaulle 69006 Lyon
Immatriculée au RCS de Lyon sous le n° 332 641 372
Tél. : 0820 032 032
contact@valority.com
www.valority.com
VALORITYI N V E S T I S S E M E N T