L'urbanisme tactique comme outil d’intégration sociale dans un quartier en tr...
PFE_rapport_de_presentation
1. Rapport de présentation
PFE session 2014 – ENSAPLV
Elise Mathieu (n° 10093)
Projet urbain et villes européennes
Eric Locicero, Caroline Lecourtois, Nazilla Hannachi
L’AUTO-TOUR
2. Introduction
L’objectif du PFE est de nous mettre, étudiants, en situation de réflexion intensive sur
un projet urbain et/ou architectural.
L’atelier « Projet urbain et villes européennes » m’a semblé l’atelier le plus intéressant pour
effectuer cette dernière année en école d’architecture. Commencé dès octobre 2013, en vue
d’une poursuite pour le PFE, le thème prépondérant concernait l’appréhension de la densité
architecturale dans un contexte urbain aux enjeux politiques forts. En effet, il était évoqué lors de
la présentation de l’atelier, que nous traiterions une zone aux abords de la commune d’Ivry-sur-
Seine, secteur en pleine mutation urbaine.
Avant même d’aborder le site d’intervention, il nous a été imposé un thème, qui nous permettrait
par la suite d’établir un plan organisationnel ainsi qu’un concept vis-à-vis de notre projet. Le
thème fut le suivant : le vivant.
A partir de ce thème, nous devions rechercher une image dite de référence, à partir de laquelle
notre projet allait naître.
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3. Référentiel
Le vivant se rapproche, à mon égard, du monde scientifique et principalement des sciences
naturelles. On qualifie de vivant :
Ce qui est en vie; ce qui est doué en vie; qui est vif, plein de vivacité (Source: l’internaute.fr)
Employé comme nom, le vivant il désigne l’ensemble des êtres vivants. (Source: Wikipédia)
Ces deux définitions m’ont alors fait penser à la notion de mouvement. De plus, quand j’ai
entendu parler du « vivant », j’ai tout de suite pensé à la peinture, qui représente sans cesse le
vivant. Au fil de mes recherches, je me suis attardée sur une peinture de Piet Mondrian :
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Pommier en fleur, huile sur toile, 1912, Gemeentenmuseum, Den Haag, Piet MONDRIAN
Dans son travail Mondrian a réalisé une déclinaison des arbres pour arriver à cette peinture. Il travaille
pour cela la décomposition des formes.
Par la suite j’ai décomposé cette peinture, et j’ai ainsi obtenu 5 composants différents.
4. Référentiel
Cette décomposition m’a permis d’élaborer un référentiel 3D :
Pour se faire, il m’a fallu composer avec différentes opérations mais celle la plus utilisée reste sans doute
l’extrusion. D’autres opérations ont dû être appliquée au système : la superposition et l’imbrication au
regard de la méthode plastique réalisée par Piet MONDRIAN.
La mise en lumière a été pensée une fois de plus par rapport à l’analyse approfondie de la peinture de
référence. Ainsi, durant cette étude, il s’est avéré que les taches jaunes centrales sur la peinture faisant
penser à un visage dont les paupières auraient été dorées pour apporter de la lumière à l’oeuvre. J’ai donc
pris en compte cet aspect et ai appliqué aux « morceaux » du tableau jaune une texture/qualification de
lumière sur la 3D d’où cet aspect ponctuel de luminosité dans la 3D nuit.
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RAMIFICATION
Imbrication
Superposition
Réseau
Découpage
5. Analyse du site
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Plan de situation de la zone d’étude proposée
La zone d’étude regroupe le quartier nommé « Paris Rive gauche », sur le 13e arrondissement et Ivry-sur-
Seine. La zone s’étend de la bibliothèque François Mitterrand au centre d’Ivry-sur-Seine.
6. 6
Analyse sensible
L’analyse de site a démontré qu’il existe différents types de ramification
Ramification routière :
- Primaire : Boulevard périphérique qui se décompose par ses bretelles et le Boulevard ;
Masséna (Maréchaux) ;
- Secondaire: Quais de Seine, Avenue de France, Pont Tolbiac ;
- Tertiaire: rues de la trame régulière du secteur
Autres :
- Ferrée: RER C, Métro 14, Tramway ;
- Fluviale: Bateaux divers
Analyse formelle
L’analyse du site a donc démontré une
très forte topographie du lieu étudié
exprimé par la maquette réalisée.
Elle a aussi mis en évidence d’un point
de vue plus formel, la présence de
nombreux lieux d’enseignements et
de culture.
7. 7
Intégration du référentiel sur site
Les coupes permettent de démontrer l’altimétrie du projet/référentiel par rapport à l’existant. On constate
que le référentiel impose des hauteurs importantes des bâtiments le constituant ainsi qu’une certaine
densification du site.
Ceci va à l’encontre d’une densité plane existante.
Quant au plan, il a été pensé par application du modèle en plan sous Photoshop, puis sous Autodesk 3ds
max :
8. A l’échelle du territoire
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Plan de situation de la zone de projet
Le choix du site s’est fait suite à l’analyse des lieux.
Le projet présenté repose sur les notions de partage, de solidarité et de durabilité. Pris entre des
ramifications importantes du secteur, tout fait de ce lieu un non-lieu, un lieu sans vie, oublié, et difficile à
aménager à cause des différentes contraintes qu’il respire.
Pour établir une politique urbaine cohérente et un projet qui tienne la route, le parti pris est dans un premier
temps, de peser le pour et le contre du site, en mettant en évidence les qualités et les défauts de l’entre-deux
choisi comme site de projet futur.
Dans un second temps, une analyse poussée du secteur et des villes de Paris et d’Ivry-sur-Seine a été
nécessaire pour constater des manques et des besoins des habitants, mais aussi de prendre conscience
des enjeux politiques, urbains, économiques et sociaux de ces deux communes dans le secteur concerné.
Ceci a permis la mise en place d’une programmation totale du site, que l’on a pu appréhender lors de
l’étude urbaine et le projet urbain.
Le projet urbain proposé, par force de raisonnement et de travail, a vu naitre des formes de bâtiments
basés sur mon référentiel (peinture de Piet Mondrian), avec différents partis pris en termes urbain et
paysager.
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Politique urbaine et modes de vie
Les politiques urbaines de Paris et d’Ivry-sur-Seine m’ont alors permis d’élaborer ma propre politique et
des modes de vies applicables au projet.
Pour se faire, le projet reprend quelques points cités ici, mais a surtout volonté à s’engager pour les rendre
durable :
- Faire de cette zone, une zone au service des secteurs et quartiers environnant en utilisant le maximum
de l’espace libre pour autrui
- Trouver une solution au problème de disponibilité du foncier en utilisant les toitures pour la culture
agricole
- Générer de l’emploi par la gestion des cultures et s’en servir comme outil pédagogique
Politique environnementale
- Utiliser l’agriculture urbaine comme lien social entre les travailleurs, les étudiants, les familles, les
touristes etc…
- Mixer les différents types d’agriculture
- Gestion de l’eau par la récupération des eaux pluviales (rigoles végétales en bas des immeubles,
système de renouvellement interne de l’eau par l’apport de celle-ci dans les jardins privatifs et espaces
partagés
- Utiliser l’eau de seine notamment le courant comme énergie
- Utilisation des cultures pour les habitants de la zone mais aussi vente du surplus en RDC des immeubles
aux habitants des quartiers alentours
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Programmation
La couverture partielle du réseau ferré est un acte
qui m’a marqué sur ce secteur et m’a permis de
me rendre compte que le secteur ferroviaire était
très présent dans le site mais inexploité. En outre,
le secteur du transport en général est fortement
présent : voies ferrées, la Seine et son transport
fluvial, nombreuses lignes de métro, tram et RER,
mais aussi les voies routières comme j’ai pu le
démontré lors de l’analyse formelle du site.
Ainsi mon programme tourne autour de ce monde
du transport :
1) Musée sur l’industrie du transport
Le musée présentera des expositions historiques
mais aussi des performances en relation avec
l’école d’apprentissage et de
professionnalisation mise en place près du
musée, ainsi que les PME d’ingénierie et les
BET situées dans le bâtiment du musée
2) Ecole d’apprentissage et de
professionnalisation liée au monde du transport
Métiers artisanaux liés au chemin de fer, au fluvial
et routier
Génie mécanique – culture scientifique et
technique
Essais sur de vraies machines
Ateliers de fabrication et de montage : visitables
3) Logements étudiants
4) Lier la Seine au site :
Introduire la Seine dans le parc du musée
Enterrer les voies routières afin de désengorger
les flux visuellement et traitement du bruit routier
5) Notion environnementale : Gestion de l’eau
6) Limiter l’impact du périphérique
Traitement des entrées et des sorties
Musée comme point de repère : incruster le
périphérique dans le projet
Programmation
Parcours
11. A l’échelle de l’édifice
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A l’échelle de l’édifice j’ai souhaité développer la partie centrale de la zone d’étude avec ses qualités et
surtout ses contraintes :
- Traiter un espace tampon, et en faire une zone tampon d’activités, de loisirs entre Paris et sa petite
couronne notamment par la densité;
- Différents enjeux environnementaux : traitement des nuisances principalement le bruit, apporter des
espaces verts de manière ludique et durable…
- Question de traitement des entrées de ville revendiquée par la politique urbaine d’Ivry-sur-Seine ;
- Une mixité des fonctions en lien avec les politiques urbaines de Paris et d’Ivry :
1) Musée (culture)
2) Espaces de réunions
3) Espaces associatifs
4) Bureaux – PME
5) Restauration
6) Espaces d’informations / bibliothèque
7) Espaces de ventes des produits récoltés sur toit et donc espaces de culture
- Aspect technique avec le bâtiment-pont au-dessus du périphérique
- Traiter le rapport du programme avec l’eau
Ainsi cette partie du projet urbain est organisée
de telle sorte qu’elle sonne comme une tour-symbole
du site, et comme sa porte d’entrée.
Accessible directement depuis le périphérique,
ses accès sont facilités et permettent de
l’intégrer à l’environnement proche. Sa forme
architecturale accentue son insertion urbaine.
En effet, le bâti s’organise comme une
enveloppe au périphérique, par une partie en
pont au-dessus de celui-ci. Le but ici est de
marquer son emplacement mais surtout
d’intégrer le périphérique visuellement au projet
architectural (sol en verre teinté).
Ses accès piétons, quant à eux, se font
directement depuis le parc paysager de
l’ensemble urbain. Un autre passage piétonnier
se situe directement depuis la future gare du
métro 10, par l’intermédiaire d’escaliers
mécaniques débouchant dans le hall du
bâtiment.
Le parti pris pour le développement de cet
édifice a été de s’atteler à reprendre le système
organisationnel de référence. S’en découle
alors, le programme, la circulation externe et
interne de l’édifice, ainsi que sa structure.
Circulation
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Programmation
D’abord, d’un point de vue de la programmation.
Cette partie du musée est intéressante, car il
s’agit d’exposer par l’expérimentation de l’espace.
Ainsi, le visiteur entre dans un univers différent
que les expositions dites permanentes ou
temporaires. Ici, il parcourt les espaces à la
recherche des oeuvres, oeuvres exposées dans
des univers différents dont le thème reste celui de
référence : le vivant et principalement l’arbre. A
chaque sous-thème, son exposition.
L’édifice se compose de différents espaces : des
espaces d’exposition et d’expérimentation – et
ses locaux-, les espaces de loisirs, et les espaces
de travail (partie haute du bâtiment).
D’abord, les espaces d’expositions par
l’expérimentation. Chaque niveau est symbolisé
par un thème particulier.
1) La forêt : Grand espace accessible par une
rampe sur plusieurs niveaux. On y expose de
grandes machines ou portions de machines
telles que des moteurs de voitures ou de
trains, des carcasses etc…
2) L’arbre dans la ville : Situé dans le bâtiment-pont
, il offre une ambiance de nuit, où des
boites lumineuses viennent illuminées la pièce
comme des immeubles en pleine nuit.
Parcours en deux temps : dans un premier
temps, entre ces boites, telle une promenade
urbaine la nuit ; puis dans les boîtes.
Projections et ateliers.
3) Le labyrinthe urbain: caverne de petits outils
et portions de prototypes/pièces techniques,
que le visiteur peut ou non enclencher pour en
comprendre son fonctionnement. Partitionné
par des cloisons hautes, cet espace se
présente comme un parcours libre mais
perturbé par l’organisation des cloisons les
unes par rapport aux autres. Une partie en
mezzanine offre une vue plongeante sur cet
espace d’exposition, comme un gardien sur
son territoire.
4) la prairie : espaces sont laissés libres de tout
cloisonnement. On y expose de grandes pièces
mécaniques et techniques permettant au visiteur
de l’observer sous tous ses angles.
Ensuite, les autres parties du bâtiment sont des
espaces de loisirs (R+9 : cafétéria commune aux
bureaux et aux visiteurs), et des espaces de
travail.
13. 13
Pour réaliser cet édifice complexe, le choix de la structure a été
primordial. Il a été choisi d’imposer une structure poteau-poutre
métallique, afin de dégager le maximum d’espace. Ainsi, une portée
de 16m vient offrir des espaces généreux par des poutres
alvéolaires visibles sur site. Le choix de ce type de poutre est justifié
par la volonté d’économie de matière et de place (ainsi les gaines
techniques seraient « glissées » entre les ouvertures des âmes). Un
plancher en bac acier vient agrémenter le tout.
Une colonne distributive accentue cette volonté de libérer les
espaces au maximum.
Structure
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Le parcours
A l’image du référentiel, le bâtiment possède différentes ramifications qui vont aboutir à des espaces
intéressants. La première ramification se fait verticalement, et permet d’accéder au bâtiment, comme nous
pouvons le constater avec l’axonométrie de circulation.
Ainsi depuis le parc, une montée en rampe ou escaliers est nécessaire pour atteindre un premier niveau
de sol qui offre une vue haute sur le site. S’en suite une rampe extérieure permettant de s’immiscer petit à
petit dans l’édifice.
Enfin, le parcours du musée commence depuis le grand hall d’accueil pour former une boucle, générée par
différents modes de circulation : rampe, escalators, ascenseurs…
Un accès aux expositions temporaires peut se faire au niveau R+4 depuis le thème « l’arbre dans la ville ».
15. Enveloppe et énergie
Maillage
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Une volonté durable a été exprimée lors du projet urbain avec l’application de
modes de vies tels que l’utilisation de l’agriculture pour générer une notion de
partage, mais aussi des enjeux environnementaux.
Ainsi, ces enjeux vont être appliqués à ce projet architectural, faisant de cet
édifice un édifice quasi-autonome usant de toutes les énergies qu’il pourra
percevoir : soleil, vent, récupération de l’eau etc.
L’enveloppe va jouer le rôle principal dans cette volonté. Ainsi, le bâtiment se
constitue d’une façade double peau permettant de capter différentes énergies.
Elle servira aussi à générer les ambiances souhaitées dans les différents
espaces de l’exposition.
Principalement, elle se compose d’une maille métallique dont le dessin a été
réalisé à partir du référentiel.
Cette maille métallique en tube creux, peut être assimilée à un exosquelette
hydronique puisant l’eau depuis la Seine et récupérant les eaux pluviales. On a
donc un fonctionnement en cercle fermé.
Puis, cette double-peau offre une lame d’air ventilée qui permet de réguler les
flux thermiques dans le bâtiment. En outre, un grand jardin d’hiver, plein-sud
offre une zone d’amortissement en été et une serre en hiver. Il permet de plus
un ensoleillement permanent dans les salles d’expositions.
Cette double-peau est traitée différemment selon les espaces auxquelles elle
est associée. Elle peut être composée de l’exosquelette associé à des
panneaux photovoltaïques pivotants servant de brise-soleil ; associé à des
portions de mur végétalisé créant une atmosphère particulière dans les espaces
d’expositions, mais générant aussi une luminosité contrôlée partiellement, et
peut-être enfin associé à du vitrage.
Coupe de principe du système énergétique