Salaam alikoum !
Ce document est un rapport détaillé de la formation internationale « Mon corps, mon éducation, mes
droits. »1 qui a eu lieu du 1er au 6 Mars 2015 à Safi au Maroc. Seize éducateurs du Maroc et de la
Belgique ont échangé leurs points de vue pendant six jours sur l’éducation relationnelle et sexuelle
avec de jeunes marocains.
Nous voulons remercier tous les participants pour leur engagement et leur ouverture d’esprit pendant
la formation, l’équipe d’Association Nahda pour la Citoyenneté et le Développement pour l’accueil
chaleureux et leur soutien logistique et la Commission Européenne de nous donner l’opportunité
d’organiser cet événement international.
Nous vous souhaitons une bonne lecture et espérons que ce rapport sera pour vous une source
d'inspiration !
Hassane, Rakia, Marie & Joke
L’échange international « mon corps, mon éducation, mes droits » - rapport final
1. L’échange international
« Mon corps, mon éducation, mes droits »
Rapport final
Projet détails:
EC Projet Numéro: 2014-3-BE05-KA105-000719
Titre en Anglais: Culturally approved! Relational and sexual education by youth workers
Note: ce rapport a été écrit par Marie Van Sant, Rakia Hanine, Hassane El Kadiri et Joke Van Dooren.
Pour toutes questions et remarques, vous pouvez contacter l’équipe par e-mail - info@swira.be. Ce
projet est financé par la Commission Européenne dans le cadre du programme Erasmus+. Ce rapport
est une synthèse de la formation et retranscrit l'avis des participants et de l’équipe organisatrice. La
Commission Européenne n’est pas responsable du contenu de ce rapport.
2. 2
Sommaire
Introduction............................................................................................................................................. 3
Le contexte .............................................................................................................................................. 4
Les objectifs............................................................................................................................................. 5
Les activités ............................................................................................................................................. 5
Le partenariat et la stratégie ................................................................................................................... 5
Profil des participants :............................................................................................................................ 6
Le lieu d'accueil ....................................................................................................................................... 6
L’équipe.................................................................................................................................................... 6
Le programme ......................................................................................................................................... 7
Jour 1: 1 Mars..................................................................................................................................... 7
Jour 2: 2 Mars.................................................................................................................................... 13
Jour 3 : 3 Mars................................................................................................................................... 20
Jour 4: 4 Mars.................................................................................................................................... 24
Jour 5: 5 Mars.................................................................................................................................... 25
Jour 6: 6 Mars.................................................................................................................................... 27
L’impact de la formation, un mois plus tard.......................................................................................... 29
Les résultats de l’évaluation écrite ........................................................................................................ 29
Annexes ................................................................................................................................................. 32
3. 3
Introduction
Salaam alikoum !
Ce document est un rapport détaillé de la formation internationale « Mon corps, mon éducation, mes
droits. »1
qui a eu lieu du 1er au 6 Mars 2015 à Safi au Maroc. Seize éducateurs du Maroc et de la
Belgique ont échangé leurs points de vue pendant six jours sur l’éducation relationnelle et sexuelle
avec de jeunes marocains.
Nous voulons remercier tous les participants pour leur engagement et leur ouverture d’esprit pendant
la formation, l’équipe d’Association Nahda pour la Citoyenneté et le Développement pour l’accueil
chaleureux et leur soutien logistique et la Commission Européenne de nous donner l’opportunité
d’organiser cet événement international.
Nous vous souhaitons une bonne lecture et espérons que ce rapport sera pour vous une source
d'inspiration !
Hassane, Rakia, Marie & Joke
1
Titre en Anglais: “Culturally approved! Relationnal and sexual education by youth workers.”
4. 4
Le contexte
Au Maroc, 50% des personnes infectées par le VIH ont moins de 34 ans. Plus de 60.000 nouveaux cas
d’Infections Sexuellement Transmissibles (IST) sont relevées chaque année et les symptômes de
certaines de ces infections ne sont pas apparents (VIH, hépatites…). Les enfants et les adolescent(e)s
deviennent de plus en plus précocement pubères. L’âge moyen du premier rapport sexuel hors
mariage est de 16.7 ans pour les garçons et de 18.2 pour les filles. 12% des jeunes femmes de moins
de 18 ans qui ont eu des rapports sexuels sont tombées enceintes. De plus, les jeunes femmes âgées
de 15 à 19 ans ont deux fois plus de risques de mourir lors de l’accouchement que celles âgées de 20
à 30 ans. Tous ces problèmes révèlent la nécessité d’une éducation relationnelle et sexuelle au
Maroc.
L’éducation sexuelle a pour but d'informer les enfants sur les mécanismes du corps humain, tant
féminin que masculin, et ceci à un âge où ils commencent à se poser des questions, afin de leur éviter
les angoisses ou les malaises que pourraient leur causer des informations vulgaires et inexactes.
L'enfant est alors mieux armé pour affronter certains phénomènes liés à son corps et dispose
d'éléments lui permettant d'atteindre plus aisément un bon équilibre psychique.
Malheureusement, on observe une forte emprise de « h’chouma »2
et des tabous sur l’éducation
sexuelle marocaine qui perturbe le futur adulte. Il y a un manque d’éducation sexuelle à l’école, et les
jeunes marocains demeurent ainsi avec de nombreuses questions. Les éducateurs jouent dès lors un
rôle important dans l’éducation relationnelle et sexuelle de ces jeunes.
Des études ont également montré que la sexualité et les relations sociales sont encore des sujets
tabous parmi les familles d’immigrés marocains en Belgique. Les jeunes ne reçoivent, en effet,
presque pas d’éducation relationnelle et sexuelle au sein de leurs familles. Les jeunes marocains ont
moins de personnes à qui adresser leurs questions et trouvent plus difficilement le chemin vers les
organisations spécialisées sur le sujet. De plus, les éducateurs de ces organisations comme Jong en
Van Zin, Wel Jong Niet Hetero et Sensoa ont des difficultés à approcher les jeunes immigrés et leur
parler des relations sociales et de la sexualité. Il est ainsi nécessaire de considérer, dans le cadre de
leur travail, les aspects culturels et religieux qui influent sur l’éducation relationnelle et sexuelle des
jeunes marocains.
2
« Hchouma est délicat à traduire: tantôt c’est la honte, honte d’avoir commis tel ou tel acte, tantôt c’est la
pudeur et la hchouma interdit de se conduire de telle ou telle manière . » (Au-delà de toute pudeur – Soumaya
Naamane Guessous)
5. 5
Bien que les jeunes au Maroc et en Belgique reçoivent une éducation sexuelle pendant les cours de
biologie à l’école, celle-ci reste néanmoins limitée et une part importante de ces jeunes continue de
s'interroger. C’est la raison pour laquelle les travailleurs auprès de jeunes et les éducateurs peuvent
jouer un rôle important en remarquant les problèmes auxquels ces jeunes sont confrontés, en leur
donnant des informations correctes et en adoptant une attitude ouverte qui les incite à poser leurs
questions. Pour une bonne éducation relationnelle et sexuelle, les éducateurs doivent en premier lieu
connaître leurs propres normes et valeurs, culturelles et religieuses, qui influencent leurs perceptions
des relations sociales et de la sexualité. Il existe encore beaucoup de préjugés entre Belges et
Marocains autour de ce sujet. Cette formation internationale de 6 jours donne aux éducateurs,
volontaires ou professionnels, du Maroc et de la Belgique, l’opportunité de développer leurs
compétences en échangeant des idées et des méthodes en lien avec l’éducation relationnelle et
sexuelle.
Les objectifs
− Les participants comprennent bien les différents contextes, le cadre juridique et l'approche
pédagogique liés à l'éducation relationnelle et sexuelle (ERS) en Belgique et au Maroc.
− Les participants peuvent identifier les tabous et en discuter avec les jeunes.
− Les participants connaissent de nouvelles méthodes éducatives et disposent des compétences
nécessaires à une bonne éducation relationnelle et sexuelle (ERS).
− les participants ont un meilleur aperçu de l'impact de la culture marocaine et de l'islam sur l'ERS.
− les participants connaissent les opportunités d’Erasmus+ et d’autres organisations de soutien.
− Les participants élaborent des plans d'action et créent des partenariats.
Les activités
- Présenter les organisations représentées par les participants
- Brainstorming sur les différents aspects des cultures belge et marocaine et sur les tabous liés aux
relations sociales et à la sexualité
- Analyser les contextes juridiques des deux pays
- Réflexion sur leurs propres expériences, normes et valeurs
- Identifier les compétences d'un formateur de l'ERS
- Développer et évaluer des ateliers et des méthodes éducatives
- Créer des stratégies de sensibilisation et un plaidoyer
- Développer des plans d'action
Le partenariat et la stratégie
Cette formation internationale fait partie de la campagne “Mon corps, mon éducation, mes droits”
initiée par les associations Argania et Swira. Ce partenariat vise à promouvoir une approche positive
et basée sur le droit en faveur d'une santé saine et de l'égalité entre les sexes, en s'appuyant
particulièrement sur l’éducation.
6. 6
Marie Van Sant, une volontaire belge, a partagé pendant son Service de Volontariat Européenne
(SVE)3
au sein de l’association Argania, ses expériences en matière d'éducation relationnelle et
sexuelle avec les associations locales. En parallèle à cette formation internationale, nous avons
organisé une formation locale auprès de 25 éducateurs d’Essaouira afin de développer leurs
compétences en tant qu’éducateur de l’éducation relationnelle et sexuelle. Nous sommes également
en train de développer une boîte proposant des outils pédagogiques adaptés au contexte marocain.
Profil des participants :
16 éducateurs/formateurs marocains et belges travaillant en tant que professionnel ou volontaire
avec des jeunes ou des enfants, intéressés et motivés par le travail autour des sujets liés aux relations
et à la sexualité avec leurs jeunes. 3 hommes et 5 femmes belges ainsi que 4 hommes et 4 femmes
marocain(e)s ont participé à la formation. Les âges variaient entre 22 et 53 ans.
Le lieu d'accueil
Association Nahda pour la Citoyenneté et le Développement a aidé pour la logistique de
l'organisation. La formation a eu lieu au Centre d’accueil de l’association d’œuvres sociales près de la
caserne de la Sûreté nationale, cité d’aviation, Safi.
L’équipe
Les activités étaient facilité par Marie Van Sant (BE), Joke Van Dooren (BE), Hassane El Kadiri (MA) et
Rakia Hanine (MA).
3
http://ec.europa.eu/youth/programme/mobility/european-voluntary-service_en.htm
7. 7
Le programme
Jour 1: 1 Mars
Faire connaissance & briser la glace (10h-11.30h)
Objectif: faire connaissance et créer une atmosphère de confiance dans le groupe. On a choisi pour
cela des méthodes qui ne demande pas beaucoup de paroles (dessins, gestes...), pour se familiariser
notamment avec la langue française. Cela a pris du temps, car le thème de la formation est assez
personnel.
- L'accueil
- Prendre connaissance des noms de chacun
- Le jeu de scotch-papier :
Chacun écrit son nom sur 8 pièces de scotch et colle chaque pièce quelque part dans la salle.
Il faut ensuite hercher les différents noms et les coller sur le dos de la personne à qui
appartient le nom. La personne avec le moins de noms corrects, gagne le jeu.
- Faire un carrousel et faire des portraits:
Le groupe forme 2 cercles: un cercle intérieur, et un cercle extérieur. Les participants sont
assis l'un en face de l'autre. Les gens du cercle extérieur ont une feuille sur laquelle ils vont
réaliser un portrait de la personne située en face. L’objectif est de se faire dessiner par
différents interlocuteurs. Le formateur fournit les explications partie par partie. Après
chaque partie, les participants du cercle extérieur se déplacent sur la chaise de droite, en
laissant le portrait pour le prochain partenaire. Le résultat est un portrait de chaque
personne.
8. 8
- Une conversation plus profonde à deux – chercher le maximum de choses en commun:
Les formateurs sont une agence de rencontre et vont combiner les portraits en différents
couples. L’objectif est que chaque couple cherche le maximum de choses en commun,
comme: loisirs, préférences, caractéristiques personnelles,...
- Bingo en groupe – « Quel couple est le plus original ? »
Tous les couples se réunissent à nouveau. Un couple commence par parcourir sa liste, si les
autres ont écrit les mêmes caractéristiques, tout le monde doit l'effacer. Le couple qui tient le
maximum de caractéristiques originale, c'est-à-dire possédée par aucun autre couple, a
gagné.
Présentation du programme, les objectifs et l’approche de la formation et collecter les attentes (12-
13h)
Objectif: formuler les attentes et les craintes des participants
On a demandé aux participants de noter leurs attentes et leurs craintes à propos de la formation.
Les trois attentes principales étaient: développer les compétences et échanger sur le sujet
d’éducation relationnelle et sexuelle, avoir une idée sur les spécificités culturelles concernant le
thème de relations et sexualité, développer des outils de travail et mettre en place un réseau
d’échange.
On a aussi relevé les craintes des participants. Une des craintes était de ne pas réussir à parler
ouvertement du sujet, ou de ne pas oser poser des questions à l’autre culture. Il a finalement été
conclu qu'il était normal d’avoir certains blocages, chaque personne et chaque culture ayant les siens.
Ainsi, comme, l'un des participants l'affirme “ C’est intéressant de savoir quels sont les blocages des
autres, sans vouloir les supprimer”.
9. 9
Activités de team building (15-16.30h)
Nous avons donné une liste avec 7 défis que le groupe devait
compléter pendant 1,5 heure. Les missions étaient:
1. Faites une liste de 20 chansons d’amour marocaines et
belges
2. Créez une liste de 20 mots clefs pour la formation dans
les trois langues (FR/AR/NL)
3. Faire passer un message à travers les médias
4. Cherchez au minimum une chaîne de liens (lien internet)
entre un participant belge et un participant marocain
5. Faites un questionnaire auprès de 10 jeunes dans la rue
avec des questions autour du sujet de la formation
(résultats en annexe)
6. Créez 5 cartoons (dessins animés) de « Aya & Walid »
autour des sujets suivants : relations, genre, stéréotypes,
droits et sexualité.
7. Apprenez une danse avec tout le groupe.
À par venir intervenir dans les média, toutes les missions ont
bien été remplies.
10. 10
Introduction au certificat « Youthpass » (17h-18h)
Objectif: Expliquer le Youthpass et la valorisation des compétences grâce au Youthpass4
Le contexte de Youthpass
Les activités pour la jeunesse sont souvent perçues comme des activités de loisirs, sociales ou
culturelles, ou interculturelles lorsqu’il s’agit d’activités de rencontres ou d’échanges internationaux
ou de volontariat, ne serait-ce parce que la plupart de ces activités se déroulent hors temps scolaire
ou universitaire. La reconnaissance de leur caractère éducatif se limite encore trop souvent aux
champs, certes essentiels de la transmission de valeurs, telles que celles de la citoyenneté, de la
démocratie, de la solidarité, de la lutte contre la discrimination ou contre le racisme.
Il reste encore beaucoup à faire pour que les bénéfices et les résultats soient reconnus, en termes
d’acquisition de compétences, par la participation des jeunes à des activités comme les échanges
internationaux, le volontariat, ou l’élaboration et la réalisation d’un projet. Les activités pour la
jeunesse représentent d’excellentes opportunités d’acquisition de compétences mobilisables dans de
nombreux domaines, et aussi l’occasion de mettre en œuvre concrètement, par la pratique, ces
compétences acquises, donc de les renforcer, les approfondir, les confronter à la réalité.
Quel est l’objectif primordial de Youthpass ?
Il s’agit de mettre en place au niveau européen un outil de validation et de reconnaissance des
résultats de l’apprentissage non formel, pour les participants des différentes activités dans le cadre
du programme d’action communautaire Erasmus+ (avant Jeunesse en action). Cela, afin de soutenir :
l’emploi des jeunes et des travailleurs de jeunesse
la réflexion, le suivi et l’évaluation du processus d’éducation non formelle de chaque individu
la reconnaissance sociale du caractère éducatif du travail auprès de la jeunesse
4
http://skillpass-game.com/sites/default/files/doc/doc_8_Youthpass_en_dix_lecons.pdf
11. 11
Youthpass au Maroc
L’association Argania est membre du Collectif Marocain du Volontariat, un réseau composé
aujourd’hui de 12 associations marocaines. Il est le fruit d’un projet d’expérimentation du volontariat,
intitulé Plateforme Marocaine du Volontariat (PMV), mené de 2007 à 2010, dans le cadre du
Programme Concerté Maroc II. Le CMV a pour vocation de promouvoir le volontariat moyen terme au
Maroc en direction de la jeunesse, des acteurs associatifs et institutionnels en menant une campagne
de plaidoyer « pluri-acteurs » pour la reconnaissance institutionnelle du Volontariat et en
développant des missions de volontariat. À travers la mobilité nationale que promeut ce type de
statut, les jeunes marocains ont ainsi l'opportunité de servir leur pays et de se sentir acteurs du
développement durable en renforçant leur engagement citoyen, leurs compétences professionnelles
et personnelles et le tissu associatif.
La situation des jeunes marocains est marquée par de forts taux de chômage, notamment aux seins
des diplômés. Le CMV considère le volontariat comme étant un dispositif de renforcement des
compétences des jeunes et réfléchit dans quelle mesure il peut contribuer au renforcement de leur
employabilité et par conséquent favoriser leur insertion professionnelle. Le réseau est en train
d’analyser des outils existants de validation et de reconnaissance de ces résultats de l’apprentissage
non formel, comme le Youthpass, pour les adapter au contexte marocain.
Le contenu du Youthpass
La première partie du Youthpass contient toutes
les informations suivantes: coordonnées du
participant, description générale de l’action du
programme à laquelle il a pris part, informations
clés relatives au projet et aux activités réalisées
par le participant, description des apprentissages
des participants durant le projet.
La deuxième section comprend une auto-évaluation basée sur
8 compétences clés:
1. Communication dans la langue maternelle
2. Communication dans une ou plusieurs langues étrangères
3. Compétences mathématiques et compétences de base en
sciences et technologies
4. Compétences numériques
5. Apprendre à apprendre
6. Compétences sociales et civiques
7. Esprit d’initiative et d’entreprise
8. Sensibilité et expression culturelles, créativité
Pour plus d’info: Youthpass en 10 leçons ...
12. 12
Comment utiliser le Youthpass pendant cette formation internationale?
Nous avons prévu, presque quotidiennement, du temps pour le processus, individuel et collectif,
d’auto-évaluation réciproque des résultats de leur processus d’apprentissage. Au sein de petits
groupes de réflexion composés de 4 personnes, les participants ont eu l'occasion de se demander s’ils
ont atteint leurs propres objectifs d’apprentissage et de les synthétiser en lien avec les 8 compétences
clefs.
Groupes de réflexion (18-19h)
À travers « La rivière de la vie », une méthodologie narrative de partage, les participants ont réfléchi
sur les expériences clefs d’apprentissage qu'ils ont connu dans leur vie. La méthodologie consiste à
utiliser le dessin plutôt que l’écrit, ce qui est particulièrement utile dans des groupes ne partageant
pas la même langue. Après avoir dessiné leur propre rivière, les participants ont présenté leur dessin
aux autres membres de leur groupe de réflexion. L’utilisation de cette méthode a permis d'une part,
aux individus de mieux se connaître et d'autre part au groupe de connaître la provenance, les
formations reçues, les activités exercées, les personnes clefs dans la vie de chaque participant.
Soirée interculturelle « Les traditions de mariage » (21-22h)
L’objectif de cette soirée était de partager les traditions de mariages des deux cultures de manière
détendue. Les Belges et les Marocains avaient une demi-heure pour présenter d'une façon créative
le déroulement d'un mariage dans leur pays respectif. Le résultat était deux présentations avec
tableaux vivants, qui ont donné une image réaliste et humoristique de cet événement.
13. 13
Jour 2: 2 Mars
Présenter des organisations (9.30-11h)
Objectif: Connaître les organisations présentes afin de créer
des liens entre les personnes et les organisations.
Organisations présentes:
Belgique:
Jong & Van Zin (http://www.jongenvanzin.be/fr)
Jong VZW (http://www.vzwjong.be/)
Fedasil (http://fedasil.be/)
Centrum voor kinderzorg en gezinsondersteuning - CKG
(http://www.ckg.be/)
Connected Elephant (http://connected-elephant.org/)
Wel Jong Niet Hetero
(http://www.weljongniethetero.be/)
Sint-Ursula-instituut Lier (http://sui.campussintursula.be/)
Maroc:
Association Argania (http://argania-cd.blogspot.com/) - Essaouira
Association Bayti (https://www.facebook.com/baytiofficiel) - Essaouira
Association Darna - Essaouira
Lycée Nawras - Essaouira
Lycée Mohammed Ben Abdillah - Essaouira
Association Essaouira Mogador - Essaouira
Dar Taleb de Hanchane
Association d'oeuvres sociales de Youssoufia
Le matin nous commençons par “un souk (un marché) d’organisations”. Chaque organisation reçoit
une chaise à décorer, qui représente son propre étal au marché.
L’objectif est de montrer :
- QUOI? Que fait votre organisation ?
- POUR QUI? Qui est le groupe ciblé?
- COMMENT? Quelles méthodes utilisez-vous ?
Après les 30 minutes de préparation, il est temps de visiter les
souks. Nous prenons une demi-heure au cours de laquelle la
moitié des participants présente son organisation comme de
vrais vendeurs de souks tandis que l'autre moitié circule à
travers les différents étals (= chaises). Ensuite, nous inversons
les rôles.
14. 14
“ Les icebergs culturels» (11.30-13h)
Objectif: À travers le modèle de l’iceberg, explorer les aspects visibles et invisibles de la culture belge
et marocaine concernant les relations et la sexualité, identifier des stéréotypes et ouvrir le dialogue
interculturel.
Nous avons commencé avec une explication générale du modèle de l’iceberg culturel, un des
modèles de représentation de la culture le plus connu. Sa finalité est d’illustrer les différentes
composantes de la culture, en mettant en évidence le fait que certaines d’entre elles sont visibles,
tandis que d’autres sont cachées et donc difficiles à découvrir. Ce modèle part de l’idée que la culture
peut être représentée sous la forme d’un iceberg: seule une toute petite partie de l’iceberg est visible
au-dessus de l’eau. Le sommet de l’iceberg est porté par sa partie la plus large, immergée et donc
invisible. Cette partie sous-jacente constitue néanmoins une solide fondation.
Concernant la culture, on note certains
aspects visibles: l’architecture, les arts, la
cuisine, la musique, la langue, pour n’en
citer que quelques-uns. Mais les
fondations garantes de sa solidité en sont
plus difficilement repérables: l’histoire du
groupe humain détenteur de la culture,
de ses normes, ses valeurs, ses
hypothèses fondamentales concernant
l’espace, le temps, la nature, etc. Le
modèle de l’iceberg démontre que les
aspects visibles de la culture ne sont que
les expressions de ses aspects invisibles.
Il met également en évidence la difficulté
de comprendre des individus
d’antécédents culturels différents – parce
que, si l’on repère les aspects visibles de
«leur iceberg», il est par contre plus
difficile d’en identifier les assises.
Nous avons ensuite effectué un brainstorming en grand groupe sur les aspects visibles et invisibles
d’une culture. Les aspects visibles: vêtements, langue, habitude, musique, art, pratique religieux,…
Les aspects invisibles: les émotions, l’histoire, les tabous, les signifiances de symboles, les barrières
personnelles, la croyance, les normes et valeurs, les goûts, les désirs, les besoins, les aspirations, …
15. 15
Après le brainstorming, les participants ont été divisés en quatre groupes : deux groupes belges et
deux groupes marocains. Leur première tâche était de créer un iceberg de leur propre culture par
rapport aux relations et sexualité. Après 15 à 20 minutes, ils ont reçu la même tâche, pour l’autre
culture cette fois-ci(les Belges devaient créer un iceberg de la culture marocaine et visa versa).
Après 40 minutes, nous avons créé des groupes
mixtes avec un groupe de marocains et un
groupe de belges. Pendant une demi-heure ils
ont présenté et comparé leurs icebergs et
discuté des points similaires et différents. À la
fin de la séance, les deux groupes ont présenté à
l'autre groupe les grandes lignes de leur
échange en groupe.
Le but de cette séance était d’identifier des
thématiques, des tabous et des stéréotypes
importants à analyser et discuter plus en
profondeur dans l’après-midi.
Quelques exemples des points de discussion:
Les conditions de la polygamie au Maroc
Les tabous autour l’avortement
Harram /h’chouma
La place de la « gêne » dans la culture marocaine et belge
La domination masculine dans la culture marocaine - les stéréotypes de genre
L’absence de vie privée au Maroc
Le manque de pudeur en Belgique
La pornographie
Les lois face à la réalité
La virginité
16. 16
Maroc versus Belgique : Explorer les contextes (15-16.30h)
Dans le but d’échanger et de comparer le contexte législatif marocain et belge, les participants
étaient invités à travailler en groupe par pays et à présenter les résultats de leurs réflexions lors
d'une séance plénière. Les thèmes à discuter étaient: le mariage, le divorce, l'adultère, la débauche
(rapport sexuel avant/hors mariage), la polygamie, l'avortement et l’homosexualité.
Conclusions: Une des grandes différences entre la Belgique et le Maroc réside dans la séparation
entre la religion et l’état, avec toutes ses conséquences. L’ensemble du travail des marocains était
effectué sur la Moudawana (le code de la famille) et le code pénal marocain.
L’échange était très enrichissant et a aidé à contextualiser nos discussions tout au long de la
formation.
17. 17
Tabous : culture ou religion (17-18.30h)
Objectif: Après la connaissance objective des contextes législatifs et l’exploration des différentes
cultures, il est temps d’ouvrir le débat concernant les tabous, la religion et la culture.
Nous avons utilisé la méthode “Aquarium” (Fishbowl discussion) pour explorer quatre questions en
profondeur.
La méthode: Le groupe s’assied en demi-cercle en face de cinq chaises placées également en demi-
cercle. Au début 5 volontaires sont invités à participer au débat. Le formateur pose les questions.
Lorsqu’une personne souhaite s’exprimer, elle se déplace du cercle extérieur vers le cercle intérieur
(les cinq chaises) et s’assied. Cinq personnes maximum peuvent s’asseoir au centre et dialoguer, les
autres écoutent. Lorsqu’une autre personne veut contribuer au débat, il remplace une des cinq
personnes déjà présentes. À chaque moment, il fallait 2 marocains et 2 belges dans le cercle intérieur.
Il était interdit d’interrompre une personne pendant son intervention. Une personne ne peut pas
prendre une deuxième fois la parole avant que les quatre autres n'aient eu l’occasion d'exprimer leur
opinion. Une fois son avis exprimé, la personne ne peut à nouveau parler que si il a un nouvel
élément à ajouter, (des nouveaux arguments, des questions d’éclairage, …), pour éviter les
répétitions.
En se basant sur les discussions du matin, nous avons formulé 4 questions à discuter. Les quatre
questions:
1. Pourquoi la gêne est invisible pour les marocains et visible pour les étrangers au Maroc?
2. Qu’est-ce que la h’chouma?
3. Sur quoi le concept “haram” est-il basé?
4. Que représente la virginité?
Cette technique permet une plus grande attention, mais nécessite une intervention spontanée et
volontaire de chacun, ce qui pouvait parfois freiner la participation des personnes les plus réservées.
Nous avons, ici, essayé de résumer les discussions autour des 4 questions:
1. Pourquoi la gêne est invisible pour les marocains et visible pour les étrangères au Maroc?
Selon les Marocains, la gêne est invisible dans leur société, mais certains Belges disent qu’ils
la voient tout de même. Quand les marocains ont demandé des exemples de cette gêne
visible, les réponses étaient: “ la honte d’être la seule femme dans un café d’internet, voir des
femmes qui sont toutes cachées avec le foulard ou nikab, donner des bisous en public est
honteux, les hommes et les femmes ne peuvent pas se toucher l’un à l’autre,...” Mais cela
constitue-t-il des exemples de gêne ? Le mot « gêne » est-il adapté pour désigner cette
perception ? “Peut-être la gêne a une connotation mauvaise, mais la gêne n’est pas toujours
négative.”
18. 18
2. Qu’est-ce que c’est h’chouma? Sur quoi le concept “haram” est-il basé?
Ces deux termes ont suscité un grand débat. Les belges ont exprimé une grande volonté à
travers leurs questions de comprendre le sens et la différence entre ces deux termes. En
Belgique, le mot ou concept Hchouma n’est pas connu.
Il y a avait beaucoup d’opinions différentes concernant ces concepts, illustrées par ces
citations de participants:
- “Hchouma est un tabou ou interdit, et ça montre notre position de faiblesse: tu peux
clôturer le débat avec ce mot, c’est une barrière pour la discussion.”
- “Ce qui est Haram, est écrit noir sur blanc, c’est indiscutable. Ce qui est hchouma est basé
sur le contexte et est à suivre pour être respectueux.”
- “Ce qui est Haram, c’est entre toi et Dieu, personne ne peut juger. Par contre, les gens
utilisent parfois l’expression “hchouma!” quand ils ne veulent pas répondre à la question.
par exemple quand un enfant demande d’où les bébés viennent.
- “Il y a une liste de choses qui sont haram dans le Coran : homosexualité, boire de l’alcool,
adultère, ...”
Les discussions nous ont menées à deux définitions:
- Haram: C’est ce qui n’est pas autorisé par la religion, contrairement au Halal.
- Hchouma: C’est ce qui n’est pas autorisé par la société marocaine selon ses traditions et
coutumes.
Mais même avec les définitions, nous avons constaté que les limites existants entre
Hchouma et Haram ne sont pas tout à fait claires puisque les traditions (Hchouma ) se
réfèrent parfois à la religion (Haram). Une culture différente, dans un autre pays à majorité
musulmane, peut aussi adopter le concept Haram, mais différemment (par exemple: ce qui
est haram en Turquie n'est pas nécessairement haram au Maroc et inversement, parce que il
y a beaucoup de mélanges entre l'islam et les traditions du pays qui existaient avant l'arrivée
de cette religion.)
Note de la rédaction: Sociologue marocaine, Soumaya Naamane Guessous parle de ces deux
concepts dans son essai: Au-delà de toute pudeur: la sexualité féminine au Maroc. Le livre fait
parti de la boîte à outils pédagogique à Essaouira.
3. Que représente la virginité?
La majorité des participants marocains ont estimé que la virginité représente l’honneur de la
fille et de sa famille. Certains ont même insisté sur le fait que la virginité préserve la pureté
de toute la société. La virginité était alors considérée par la société marocaine comme un
capital symbolique qu’il faut toujours protéger.
19. 19
Selon les Belges, cette virginité a aussi une valeur mais de manière différente. “En Belgique
cela n’a pas de signifiance religieuse, mais c’est un grand moment de perdre sa virginité. On le
fait avec quelqu’un de qui on est amoureux.” Tout ce qui compte pour établir une relation,
c’est le consentement, le respect de l’autre et de son passé. “Moi, je ne comprends pas la
grande importance de cette petite membrane.”
Un autre point de discussion était la réponse à la question: “Quand est-ce que tu perds la
virginité?” Les opinions étaient multiples. “Beaucoup de gens pensent qu’avoir un hymen
représente la virginité, mais la présence de l’hymen veut pas dire que la fille est encore
vierge.” Une autre réaction: “Une personne sait dans sa propre tête si il elle est encore vierge
ou pas.”
La discussion nous a mené aussi au sujet des relations sexuelles avant le mariage, qui sont
interdites par la religion musulmane et automatiquement par la loi marocaine parce qu’elle
se réfère à la religion.
Nous avons fini la discussion avec la dernière question d’un belge: “Pourquoi est-ce que la
virginité n’est que important pour les filles ? Moi, comme garçon, je fais ce que je veux, mais
je veux me marier avec une femme qui est vierge… Où est-ce qu’ils trouvent toutes ces
vierges?”
Après toutes ces discussions, nous avons présenté le modèle d’Emile Durkheim de la division entre
les sociétés traditionnelles et les sociétés modernes pour montrer l’impact de la montée de
l’individualisme sur la place des relations et de la sexualité dans les sociétés. En présentant ce
modèle, nous avons encore suscité beaucoup de discussions, certes intéressantes, mais qui nous ont
finalement trop écartés des objectifs de la séance.
Promenade en ville (18.30-20.30h)
Le soir nous avons fait une promenade dans un souk près de notre centre.
20. 20
Jour 3 : 3 Mars
« Que feriez-vous? » - Normes et valeurs (9.30-11h)
Objectif: Ouvrir une discussion à propos de leurs propres mœurs et valeurs, et des différentes idées
influencées par la culture ou par l'expérience personnelle.
Lors de cette séance, nous avons utilisé une méthode, basée sur un dialogue autour d’une courte
histoire d’amour avec plusieurs personnages. Qui s’est le plus mal comporté ? Qui s’est le mieux
comporté ? Les participants devaient déterminer l’ordre de culpabilité des personnages.
“ Aïcha aime Felix qui vit de l’autre côté de la rivière. Une crue a détruit tous les ponts qui enjambaient
la rivière et n’a épargné qu’un seul bateau. Aïcha demande à Omar, le propriétaire du bateau, de lui
faire traverser la rivière. Omar accepte à condition qu’Aïcha se donne d’abord à lui. Aïcha, ne sachant
que faire, court demander conseil à sa mère qui lui répond qu’elle ne veut pas se mêler des affaires de
sa fille. Désespérée, Aïcha cède à Omar, qui lui fait ensuite traverser la rivière. Aïcha court retrouver
Felix, le serre joyeusement dans ses bras et lui raconte tout ce qui s’est passé. Felix la repousse sans
ménagements et Aïcha s’enfuit. Pas très loin de chez Felix, Aïcha rencontre Ali, le meilleur ami de Felix.
A lui aussi, elle raconte tout ce qui s’est passé. Ali gifle Felix et part avec Aïcha.”5
5
Les noms des personnages ont été choisis par les participants pendant que le formateur racontait l’histoire.
21. 21
Après avoir entendu l'histoire racontée par le formateur, les participants ont réalisé le classement
individuellement, puis en petits groupes de 2 et de 4-5 personnes. Nous avons clôturé la séance avec
un débriefing en plénière en mettant en commun les résultats obtenus, puis en discutant de leurs
similitudes et de leurs différences.
Questions de réflexion:
1. Etait-ce un exercice difficile?
2. Pourquoi était-ce difficile ?
3. Quels étaient les arguments qui vous ont surpris ?
4. Pourquoi avons-nous choisi de faire cet exercice à ce moment de la formation ? Quel est le lien
avec le contenu de la formation ?
5. Qu'avez-vous appris pendant cet exercice ?
Conclusions :
Tous les participants ont trouvé cet exercice très intéressant, mais néanmoins difficile. Il y avait
beaucoup de divergences d'opinion : parfois les ordres de culpabilité étaient tout à fait inversés. On
peut relever quelques arguments qui ont surpris le groupe: “Pourquoi Felix ne fait pas un effort”?
“Est-ce que c’est mieux de mourir dans la rivière en nageant que de dormir avec un autre” “Est-ce que
Felix fait un acte d’amour en rejetant Aicha?”. Le groupe a finalement conclu qu'il n’y a pas de vérité
unique, il faut donc échanger, discuter pour comprendre les avis de chacun. Il est, en outre,
impossible d'affirmer qu'une opinion est typiquement Belge ou typiquement Marocaine. En effet, on
ne sait jamais si une opinion relève de l'avis personnel ou d'une influence culturelle. Les participants
ont déclaré qu’ils ont aussi beaucoup appris de cet exercice en tant qu'éducateurs. “Tout le monde a
des expériences personnelles, cette expérience cause des idées différentes grâce à son propre passé. Il
n’y a pas une réponse correcte, il faut toujours donner l’occasion de parler”.
Table ronde avec des invités sur l’éducation sexuelle au Maroc (11.30-13h)
Les deux experts suivants ont partagé leurs expériences sur l’éducation relationnelle et sexuelle au
Maroc pendant une table ronde:
- Docteur Zahoui Dinia, Médecin chef de la Service de l'Infrastructure d'Actions Ambulatoires
Provinciales (SIAAP), Safi, diniazahoui@gmail.com,
- Mme Khadija EL Ouazzani, chargée des programmes de sensibilisation à l'Organisation Pan
Africaine de Lutte contre le Sida (OPALS), Rabat, khadija_elouazzani@hotmail.fr, www.opals.ma
Le vidéo est à regarder sur:
https://www.youtube.com/user/
Swiravzw
22. 22
Moi, comme éducateur. (15-16.30h)
Objectif: Explorer les compétences d’un bon éducateur et répondre à la question : “est-ce qu’un
éducateur d'éducation relationnelle est sexuelle a besoin de certaines compétences spécifiques, et si
oui : lesquelles?”
Le groupe était divisé en trois groupes, chaque groupe a réalisé un brainstorming concernant “ le
savoir, savoir-faire et savoir-être d’un bon éducateur”. On a étudié les idées en groupe complet (le
résultat de ce brainstorming se trouve dans l’annexe). Ensuite, nous avons essayé de trouver les
compétences spécifiques d’un éducateur d’éducation relationnelle et sexuelle.
Conclusion: être au courant de ses propres normes et valeurs, créer une atmosphère de sécurité (par
exemple grâce à un bon règlement) et être sensible à la culture du groupe sont des compétences
importantes pour un éducateur d’éducation relationnelle et sexuelle.
L’impact de mes propres expériences (17-18h)
Objectif: sensibiliser les participants sur l’impact de leurs propres expériences sur leur vision et
approche de l’éducation relationnelle et sexuelle.
Tout le monde s'installe dans un endroit tranquille. La formatrice raconte une histoire, pose des
questions et amène ainsi les participants à parcourir, se remémorer leurs propres expériences.
Quelques questions de l’histoire : La première fois que vous avez été amoureux ? La première fois que
vous avez vu des animaux faisant l’amour ? De la part de qui avez-vous reçu vos informations
concernant les relations et la sexualité ? Quelles questions avez-vous eu en tant que jeune concernant
le sujet ? Est-ce que votre premier rapport sexuel a déjà eu lieu ? Si non : Comment souhaiteriez-vous
que cela se passe ? Si oui : Comment était-ce ? Quel sentiment aviez-vous ? Etait-ce trop tôt ou trop
tard ? Est-ce que vous avez parlé à quelqu’un de vos expériences ? Entretenez-vous actuellement une
relation amoureuse ? Comment cela se passe-t-il ? D'autres expériences vous ont-elles influencées ?
23. 23
Après cette histoire, les participants écrivent une lettre qu'ils s'adressent à eux-mêmes. Ils notent
quelles expériences peuvent influencer leurs sessions d’éducation relationnelle et sexuelle et
comment ils peuvent essayer de diminuer l'impact de ces expériences sur ces séances. Les
participants reçoivent leur lettre par la poste après leur première session d’éducation relationnelle et
sexuelle avec les jeunes.
Division les groupes (18-18.30h)
D’abord, nous avons réalisé un brainstorming concernant les thèmes sur lesquelles les participants
veulent travailler. Le groupe a voté pour : “harcèlement sexuel”, “tabous”, “IST et contraception” et
“puberté et changements de corps”. Les thèmes ont été répartis par tirage au sort entre les
différents groupes de réflexion. Chaque groupe a reçu la tâche de développer une séance, le
lendemain, sur le thème qui leur a été attribué.
Groupes de réflexion (18.30-19h)
Les participants ont reçu la liste des compétences (décidées pendant la séance: moi, comme
éducateur : liste en annexe) qu'un éducateur de l’éducation relationnelle et sexuelle doit posséder. Il
leur a été demandé de s'attribuer un score personnel pour chaque compétence puis de discuter à
propos de ces scores avec les autres membres du groupe.
Soirée cinéma « La source des femmes » (21h)
Le soir, nous avons visionné le film “La source des femmes”
réalisé par Radu Mihaileanu.
“Leila est témoin de la chute d'une jeune femme enceinte qui
fait une fausse couche en revenant de la source. Cet événement
la fait réfléchir sur la condition des femmes et Leila s'évertuera
dès lors à persuader les autres femmes du village que c'est aux
hommes qu'incombe la pénible tâche d'aller chercher l'eau à la
source dans la montagne. Pour arriver à leur fin, les femmes
décident de faire la grève de l'amour.”
Si, au départ, le thème traite de la condition féminine dans un village montagnard, d'autres thèmes
sont abordés comme :
les mariages arrangés, surtout pour les très jeunes filles, la virginité avant le mariage, la
répudiation et la contraception
la violence conjugale, y compris le viol par le mari
l'extrémisme musulman, la montée du fondamentalisme religieux, l'interprétation du Coran et le
port du hijab (le voile)
l'accès à l'eau et les conséquences de son manque sur la biodiversité
la scolarisation et l'éducation
La venue des touristes occidentaux et la présence d’une administration lourde et corrompue est
également illustrée dans le film.
24. 24
Jour 4: 4 Mars
De la théorie à la pratique - la préparation (9.30-13h)
Objectif: Développer quatre séances qui peuvent être utilisées avec les jeunes
Les quatre groupes ont travaillé toute la matinée pour le développement de leurs séances. Leur
travail consistait à en élaborer une de deux heures sur leur thème. Ils disposaient de matériaux
éducatifs actuels disponibles et d'un ordinateur avec un accès à internet, si besoin. L’objectif était de
développer le matériel nécessaire au bon déroulement d'une séance et de remplir une fiche
technique présentant les informations suivantes: le groupe cible (filles/garçons, nombre, âge, …) l(es)
objectif(s), une description courte de la séance/atelier, le lieu, le matériel, une description détaillée
de la séance/l’atelier (étape par étape) et des conseils pour les formateurs.
La visite de la ville de Safi et temps libre (15-22h)
Après une visite guidée vers le plus grand tajine du monde et la colline de potiers, les participants
avaient l’après-midi et la soirée de libre dans la ville de Safi.
25. 25
Jour 5: 5 Mars
Dernières préparations pour les séances (9.30-11h)
Les participants ont eu encore une heure et demie pour finaliser leur séance et préparer leur
présentation.
De la théorie à la pratique - Le test (11.30-13 h et 15- 16.30 h)
Chaque groupe avait 45 minutes: 15 minutes pour présenter son travail, 15 minutes pour tester une
méthode développée et 15 minutes pour la réflexion et l'avis des autres participants. (Vous pouvez
trouver les résultats de leur travail en l’annexe.)
Rencontre avec l’imam (17-18.30h)
A l'origine, il était prévu que l’imam assiste à la table ronde. Hélas, il n’était pas disponible à ce
moment-là. C’est pour cette raison que le groupe a décidé de remplacer son “Open space” par la
rencontre avec l’imam.
Objectif: Explorer la vision de l’Islam sur l'éducation relationnelle et sexuelle et sur les autres sujets
liés à ce thème
L’imam a proposé un résumé concernant la vie relationnelle et sexuelle, d’un point de vue islamique
et religieux. Après ce résumé, les participants ont eu la possibilité de lui poser des questions.
26. 26
Les points principaux de ce résumé:
- Le mariage: Le mariage est sacré et crée un lien fort entre l'homme et la femme. Le but est de
partager, y compris le plaisir. L’islam n’interdit pas de se marier avec une femme qui n’est pas
vierge.
- L’homosexualité : La femme est la terre et l’homme est le laboureur de cette terre. Le rapport
sexuel est toujours vaginal, le contact anal est interdit par la religion. C’est pour cette raison que
l’homosexualité est interdite par l’Islam. Mais les musulmans n’ont pas le droit de refuser les
contacts sociaux avec les homosexuels.
- L’Islam incite à poser des questions concernant la sexualité, ce n’est pas un sujet tabou.
L’éducation relationnelle et sexuelle n’est pas du tout interdite par l’Islam. Il est possible que cela
soit hchouma, mais cela est causé par des traditions qui influencent la société et non par la
religion.
Groupes de réflexion
Les participants ont discuté à propos des avis émis par les autres participants à propos de leur séance
et amélioré la fiche pédagogique. Puis, ils ont à nouveau échangé leurs réflexions concernant la
rencontre avec l’imam.
Libre
Il n'y avait rien de prévu pendant la soirée.
27. 27
Jour 6: 6 Mars
Comment communiquer à propos de l'éducation sexuelle avec le monde extérieur ? (9.30-11h)
L’objectif: définir une stratégie pour sensibiliser et plaidoyer en faveur de l'éducation relationnelle et
sexuelle
Conclusions :
Chercher et analyser les conventions internationales (Droits de l'Homme, Droits des Enfants, ...),
les lois nationales et les études qui traitent de l'éducation relationnelle et sexuelle afin de consti-
tuer un référentiel juridique dans le cadre du travail que nous réalisons.
Organiser des manifestations (séminaire, table ronde, conférence, ...) avec les différentes parties
prenantes en lien avec le sujet : les représentants des ministères concernés (Ministère de la Jeu-
nesse et Sport, Ministère de la Santé, Ministère de l’Éducation Nationale, Ministère de la Fa-
mille...), les associations, le Conseil Islamique, les personnes spécialisées dans le domaine, les
éducateurs... afin de créer un comité qui prépare et organise des activités pour le plaidoyer.
Organiser des modules de formation pour les différents intervenants d’ERS par des organisations
spécialisées.
Organiser des campagnes qui visent à sensibiliser les familles.
Créer un site Internet afin d'améliorer la visibilité des actions menées et ouvrir le débat au grand
public.
Développer un programme pédagogique avec les différents intervenants.
Remarque: pendant l'atelier, les
participants ont surtout travaillé pour
une stratégie dans le contexte
marocain étant donné que le besoin
de sensibilisation et de plaidoyers est
plus grand au Maroc.
Youthpass & réflexion personnelle (45 min) (11.30-12.15h)
Nous avons commencé la séance en parcourant les huit compétences clefs du Youthpass et en
formulant quelques questions pour chaque compétence afin de stimuler la réflexion. Les participants
ont eu 45min pour réfléchir et mesurer individuellement les compétences acquises pendant la
formation. Ils ont ainsi réalisé des notes pour eux-mêmes et nous les avons invités à remplir la
deuxième partie de leur Youthpass, à la maison, via Internet.
28. 28
Erasmus+ & autres supports (45 min)
Nous avons présenté le soutien et le financement potentiel de certaines institutions, organisations et
programmes. Pour plus d’information, visitez les sites:
Le programma Erasmus+/ Europe -
http://ec.europa.eu/youth/programme/mobility/index_en.htm
INDH / Maroc - http://www.indh.gov.ma
Association Essaouira-Mogador / Essaouira - http://www.essaouiramogador.org/
ROMAJEC / Maroc - contacte Rakia pour plus d’info: argania.cd2@gmail.com
Ministrère de la Jeunesse et des Sports/ Maroc - http://www.mjs.gov.ma/
Scholenbanden / Belgique - http://www.scholenbanden.be/
Swira / Belgique www.swira.be (info@swira.be pour plus d’info en français)
Créer des plans d’action et des partenariats (15-16.30h)
Les participants ont eu 15 à 20 minutes pour travailler sur leur propre plan d’action. Ils ont ensuite
échangé leurs idées, créé des partenariats et travaillé sur des plans d’action communs. Pendant les 30
dernières minutes, nous avons étudié les différents plans d’actions.
Évaluation (17-17.45h)
Nous avons réalisé une courte évaluation orale de la logistique. Puis, les participants ont effectué une
évaluation écrite plus complète du contenu et de l’organisation de la formation. Les résultats de ces
évaluations peuvent être trouvés plus bas dans ce rapport.
Clôture officielle de la formation (17.45-18.30h)
Au cours de la clôture officielle, nous avons regardé un diaporama des photos de toute la semaine et
distribué les certificats de Youthpass.
Soirée d'adieu
Les participants ont dansé, chanté et participé à des jeux. Il régnait une bonne ambiance !
29. 29
L’impact de la formation, un mois plus tard
Les participants ont développé quatre séances de formation élaborée autour des tabous, les MST
et contraception, harcèlement sexuel et le corps humain prêtes à utiliser au sein des différentes
organisations.
À la fin de la formation, nous avons identifié 17 plans d'actions et 6 partenariats.
Cette formation internationale, réalisée de manière collective, a permis grâce au SVE de trois
mois d’une formatrice belge à Essaouira et à une formation locale dispensée à 25 éducateurs
marocains d'inciter ces deniers à s'investir en faveur d'une éducation relationnelle et sexuelle au
Maroc. Il s'agit en outre d'une démarche innovante pour initier un débat ouvert autour de
l’éducation sexuelle dans la province d’Essaouira.
Beaucoup d’éducateurs et d’organisations sociales d'Essaouira ont manifesté leur intérêt pour le
sujet et reconnaissent son importance pour les jeunes avec lesquels ils sont amenés à travailler.
Les éducateurs belges ont acquis des connaissances importantes sur l’Islam et la culture
marocaine. La formation a, de plus, constitué une réponse à la demande de soutien formulée par
des organisations travaillant en Belgique avec des jeunes d'origine marocaine. L'expérience
acquise a en effet fournit un bagage supplémentaire, nécessaire à leur activité professionnelle.
Grâce à la formation, de nouveaux partenariats ont été créés entre les associations, au niveau
local et international. Le premier dossier destiné à Erasmus+ en vue d'établir un nouvel échange
a été déposé chez JINT le 30 Avril.
La formation a été l'occasion d’échanger des méthodes et des approches différentes autour de
l’éducation relationnelle et sexuelle. Les séances développées pendant la formation ont été
ajoutées à la boîte à outils d'Essaouira à destination des éducateurs marocains.
L'intérêt porté par les organisations locales au Maroc sur ce thème, contribue à briser les
stéréotypes dont sont souvent victimes les musulmans vivant dans de nombreux pays
occidentaux. Malheureusement, les musulmans arabes sont souvent dépeints comme des
terroristes ou fondamentalistes dans les médias. Un échange international comme celui-ci donne
aux individus de cultures différentes l'occasion de discuter autour de divers sujets et donc de
briser les préjugés et stéréotypes auxquels ils peuvent être confrontés.
Les résultats de l’évaluation écrite
1. Est-ce que cette formation a répondu à vos attentes ?
L’avis des belges :
La formation a vraiment répondu aux attentes de la plupart des participants belges. Elle a surtout
contribué à acquérir des connaissances sur la culture marocaine et permis de comprendre le point
de vue de l'islam sur la thématique. Les participants ont élargi leur perspective et leur cadre
conceptuel et ont une image plus claire de la complexité du sujet au Maroc. Un participant
considère, néanmoins, que la formation n’a pas réellement répondu à ses attentes. Il explique que
le passage de la zone de confort à la zone d'apprentissage n'a pas été atteint.
30. 30
L’avis des marocains :
Tous les participants marocains considèrent que la formation a bien répondu à leurs attentes.
Cette formation a constitué une expérience très positive qui les a aidés, d'une part, à améliorer
leurs compétences liées à l’éducation relationnelle et sexuelle et leur a permis, d'autre part, de
créer des liens d'amitiés avec des individus provenant d’une autre culture.
2. Quelles sont les 3 sessions les plus intéressantes selon vous et pourquoi?
Les choix des belges:
- Que feriez-vous? l’échange sur les valeurs et les normes personnelles
- La table ronde avec les experts et la rencontre avec l’imam6
- Développer des méthodes éducatives en petits groupes
Les choix des marocains:
- Les séances et les groupes de réflexion sur les compétences personnelles
- Développer des méthodes éducatives en petits groupes
- Table ronde avec des experts et la rencontre avec l’imam
- La séance sur la distinction entre hchouma et haram
- Le souk des ONG
3. Quelles sont les 3 sessions les moins intéressantes selon vous et pourquoi?
Les choix des belges
- La rencontre avec l’imam7
- Comment communiquer à propos de l'éducation sexuelle avec le monde extérieur ? Le sujet
n’était pas vraiment pertinent pour les participants belges. Le contexte marocain est en effet
trop différent. Il serait peut-être préférable de diviser le groupe lors de cette séance.
- Maroc versus Belgique : l'exploration des contextes était trop théorique
- Moi comme éducateur - réfléchir sur les compétences d’un formateur n’est pas nouveau.
Le choix des marocains:
- La visite des poteries et la promenade en ville
- Les icebergs culturels
- Travail individuel - Un participant a indiqué qu’il préférait travailler systématiquement en
groupe pour mieux profiter des apports des différents participants et pouvoir échanger.
- Comment communiquer à propos de l'éducation sexuelle avec le monde extérieur ?
6
La rencontre avec l’imam était très intéressante, mais les participants belges ont eu le sentiment que
beaucoup d’informations ont été perdues lors de la traduction en Français.
7
Les attentes étaient très élevées, et ils ont l’impression de ne pas avoir reçu les réponses à toutes leurs
questions.
31. 31
4. Est-ce que cette formation a changé votre attitude vis à vis de l’éducation relationnelle et
sexuelle? Si oui : comment?
L’avis des belges : Oui :
- Cela a représenté un enrichissement personnel
- Je peux à présent accorder plus d’attention aux sensibilités et aux tabous qui peuvent surgir
quand je travaille avec des jeunes marocains.
- La formation n’a pas vraiment changé mon attitude vis à vis de l''éducation relationnelle et
sexuelle. Elle a surtout été très intéressante pour comprendre les visions des musulmans sur
ce thème. Grâce à cela, je peux mieux communiquer avec les jeunes musulmans en Belgique,
leurs parents et leurs éducateurs.
L’avis des marocains: Oui :
- J’ai découvert une nouvelle approche de travail autour de ce sujet
- J’ai appris de nouvelles méthodes et de nouveaux outils pédagogiques
- Cette formation m'a donné une véritable expérience de réflexion sur mon plan d’action et de
travail au sein d'une équipe ouverte et dans un cadre respectueux.
- La formation m’a aidé a emprunter une approche juridique pour parler et travailler sur le
sujet de l'homosexualité
- Je suis plus courageux, motivé et plus ouvert sur le sujet.
5. Si vous étiez les organisateurs de cette formation, que voudriez-vous changer ou améliorer ?
L’avis des belges
- C’était super bien, en général !
- La communication était très claire.
- Certaines discussions étaient trop longues, d'autres trop courtes, et nous n'avons pas eu
suffisamment de temps pour ensuite les rediscuter.
- J’aimerais avoir plus de contacts avec des jeunes pendant la formation.
L’avis des marocains:
- La formation était presque parfaite.
- Bravo! Une idée: travailler avec les professeurs et les écoles locales
- Rien à remarquer.
- Plus de temps libres, plus d’exercices en petits groupes.
- Plus de nationalités pourrait enrichir l’échange.
- Les bonnes logistiques a facilité la formation
Pour plus d’informations à propos de cette formation ou des organisations participantes,
vous pouvez nous contacter:
Rakia Hanine - présidente de l’assocation Argania
Tel: (+212) 661 34 77 19 - argania.cd2@gmail.com
Joke Van Dooren - présidente de l’association Swira
Tel: (+212) 633 87 04 11 - info@swira.be
32. 32
Annexes
Les flipcharts
Le programme
La liste des compétences clefs
Les fiches des ateliers pratiques
Les flipsharts:
Présentation du programme, les objectifs et l’approche de la formation et collecter les attentes
39. Programme de la formation internationale – Mon corps, mon éducation, mes droits.
28 février – 7 Mars 2015 à Safi
28/2 Sam 1/3 Dimanche 2/3 Lundi 3/3 Mardi 4/3 Mercredi 5/3 Jeudi 6/3 Vendredi 7/3 Sam
9h30-
11h
Faire connaissance &
briser la glace
Présenter des
organisations
Formuler des
questions pour de
experts
De la théorie
à la pratique –
la préparation
De la théorie
à la pratique –
Le test
Comment
communiquer sur
l'éducation sexuelle
avec le monde
extérieur ?
Départ des
participants
11h-
11h30
Pause Café
11h30-
13h
Présentation
du programma,
les objectifs et
l’approche de la
formation
Collecter les attentes
« Les icebergs culturels»
Table ronde
avec des invités
sur l’éducation
sexuelle au Maroc
De la théorie
à la pratique –
la préparation
De la théorie à la
pratique –
La présentation &
réflexion
Youthpass &
réflexion personnelle
Erasmus+ &
autres supports
13h-
15h
Déjeuner Déjeuner en ville Déjeuner
15h-
16.30h
Activités de team
building
Tabous :
culture ou religion
Education
relationnelle et
sexuelle : Approche
et méthodes
Visite d’une
exposition dans la
ville
De la théorie à la
pratique –
La présentation &
réflexion
Créer des plans
d’action et de
partenariats
17h-
18.30h
Arrivée des
participants
marocains
Introduction au
certificat « Youthpass »
Maroc versus Belgique :
Explorer les contextes
Moi, comme
éducateur.
Libre
Espace ouvert Evaluation
Clôture officielle de la
formation
18.30h-
19h
Groupes de réflexion
Groupes de réflexion
19h30-
21h
Dîner Dîner
21h Arrivée des
participants
belges
Soirée Interculturelle
« Les traditions de
mariage »
Promenade dans la ville
Soirée cinéma « La
source des femmes »
Libre Soirée d'adieu
40. Annexe 2 : Les compétences d’un formateur
de l’éducation relationnelle et sexuelle (ERS) avec des jeunes marocains
Donne toi-même une score de 0 jusqu’à 10 sur les compétences suivantes :
SAVOIR (les connaissances)
o J’ai du connaissance du sujet (relations, sexualité, …) :
o Je connais mon groupe cible :
o Je connais les attentes de mon groupe cible / je connais les objectifs de mon
organisation/école pour mes séances :
o Je connais les craintes par rapport à ERS (individuel, organisationnel, sociétal, …) :
o Je connais mes propres normes et valeurs :
o Je connais des méthodiques et des approches pour ERS :
o Je connais les différents mots pour parler avec des jeunes marocains d’ERS :
SAVOIR-FAIRE (les aptitudes)
o Je peux bien écouter aux jeunes :
o Je peux faciliter/animer des séances:
o Je peux gérer des conflits :
o Je peux orienter des jeunes dans leur choix :
o Je peux créer une atmosphère de confiance et de sécurité avec mon groupe :
o Je peux adapter mon ERS au contexte culturel spécifique :
o Je peux donner du l’information correcte :
o Je peux appliquer/utiliser les méthodiques que je connais avec mon groupe :
SAVOIR-ÊTRE (les attitudes)
o Je suis motivé pour faire ERS :
o Je suis conscient(e) de mes propres expériences et valeurs :
o J’ai des bonnes intentions :
o J’aime parler d’ERS avec des jeunes :
o Je suis attentive pour les dynamiques dans mon groupe :
o Je suis discrète/professionnel(e) avec l’info que les jeunes partagent avec moi :
o J’ai confiance en moi-même. Je gère mon stress :
o Je me mets à la place des autres. J’ai de l’empathie :
o Je suis authentique. Je suis vraiment intéressé(e) :
o Je suis flexible pour adapter mon programme quand c’est nécessaire :
o Je suis sans préjuges par rapport aux jeunes :
Discutez en groupe de réflexion les différents compétences que tu veux améliorer et les manières
comment tu peux le faire.
41. La séance : Le changement du corps pendant la puberté
La durée: 2 heures
Groupe cible: Filles et garçons de 15 ans, à l’école, à la maison des jeunes ou dans
des associations pour les enfants
Matériel :
papier, stylos, magazines, colle, ciseaux, étoiles en papier, scotch
questions préparées pour le quiz sur le sujet « changement de corps »
Les objectifs d’apprentissage
Voir la différence entre l'image renvoyée par les médias et la réalité du corps
Donner des informations justes sur le corps
Améliorer la connaissance du corps et des émotions afin d’avoir confiance en soi
Une description détaillée de la séance/l’atelier (étape par étape) :
- Jeu des compliments
Le formateur énonce un compliment et chaque jeune doit choisir deux autres jeunes à qui
adresser le compliment. Quand le formateur le dit, chaque jeune voa toucher les deux jeunes
auxquels il pense. L’exercice se répète avec d’autres compliments pour que tout le monde
soit touché. À la place de toucher, on peut aussi tourner autour les deux personnes.
Exemples des compliments: Qui a des beaux yeux ? Le plus énergique ? Le plus souriant ? Le
plus intelligent ? Quand tu as un secret, à qui est-ce que tu vas le raconter ? Qui est la
personne la plus ouverte ?
- Les questions anonymes
Les jeunes doivent écrire au minimum deux questions sur le changement de corps. Le
formateur va les utiliser pour le quizz. Donnez aux jeunes un bon cadre et laissez-les penser
et réfléchir.
- Le corps parfait ?
Les filles et les garçons se séparent en deux groupes. Ils vont faire le collage d’un corps
parfait avec les matériaux disponibles (papier, crayons, magazines, colle,…). Ils commencent
par travailler sur leur propre sexe avant de poursuivre avec le corps de l’autre sexe. Puis ils
présentent leurs collages à l’autre groupe.
Questions de réflexions :
- Est-ce qu’il y a des similitudes ?
- Est-ce qu’il y a des différences ?
- Est-ce la réalité ?
42. - Est-ce qu’il y avait des différences dans le même groupe ou est-ce que tout le monde
avait les mêmes idées ?
- Le quizz
On divise les participants dans des groupes de quatre jeunes, filles et garçons mélangés. Le
formateur pose les questions (formulées pendant les questions anonymes) et donne un peu
de temps pour réfléchir. Après cela, il exprime trois réponses possibles. Chaque réponse
correspond à une place dans le local et les jeunes doivent se mettre à la place
correspondante à la réponse qui leur paraît correcte. Ils discutent entre eux. Le formateur
donne ensuite la réponse correcte et plus d’informations. Si les questions anonymes des
jeunes ne couvrent pas tous les aspects du sujet, le formateur doit ajouter des questions qui
apportent l’information nécessaire au groupe cible.
- Evaluation de l’étoile
Chaque jeune reçoit une étoile en papier sur laquelle il doit noter ce qu’il a appris de
nouveau pendant la séance. Qu’est-ce que tu ramènes à la maison ?
Conseils pour les formateurs :
- Tu peux donner plus d’information quand c’est nécessaire.
- Ecoutez et soyez ouverts !
43. La séance : Les maladies sexuellement transmissibles et la contraception
La durée: 2 heures
Groupe cible: Groupe de 12 à 20 jeunes (filles et garçons) de 14 à 18 ans
Matériel: Tableau, fiches, réponses (MST), situations, photos (contraception),
questions « Vrai ou faux »
Les objectifs d’apprentissage
Connaître les différentes MST, les symptômes, les possibilités de contamination et
comment s’en protéger
Connaître les types de contraception, les avantages et les désavantages de chacun
Objectif sous-jacent : les rapports sexuels font partie de la vie et constituent aussi une
source de plaisir
Une description détaillée de la séance/l’atelier (étape par étape):
- Romeo et Juliette
Composer des couples : une fille + un garçon. La fille est Romeo, le garçon est Juliette. La fille,
qui joue Romeo, doit mettre un genou à terre. Le garçon, qui joue Juliette, doit s'asseoir sur
le genou de la fille. Le professeur essaie (gentiment) de faire tomber les couples en les
poussant. Le couple qui reste debout le dernier est le couple le plus stable.
- MST
On constitue cinq groupes. Chaque groupe reçoit une enveloppe avec les caractéristiques
d’une maladie sexuellement transmissible (symptômes, contamination) ainsi qu’un tableau à
remplir en associant les informations correspondantes à chaque maladie. Après l’exercice, le
formateur donne des réponses correctes en prenant le temps de répondre aux questions des
jeunes.
- Contraception: toi, le docteur
Chaque groupe reçoit les situations d’une fille,d'un couple ou d'un garçon qui a besoin d’une
contraception. Chaque groupe reçoit aussi une feuille avec les photos des différents moyens
de contraception. Le groupe incarne successivement devant les autres le docteur qui doit
informer la fille/le couple/le garçon de la contraception qui convient à sa situation. Il faut
expliquer la manière de l’utiliser et les avantages et désavantages du moyen de
contraception.
44. - Vrai ou faux ?
Les jeunes doivent répondre : est-ce que, selon eux, la phrase est vraie ou fausse. Pour
commencer, les phrases sont très faciles. Par exemple : j’aime les pommes. Ensuite, proposer
des phrases concernant les MST et la contraception pour voir si les jeunes ont compris. La
phrase finale : « maintenant j'en sais assez sur les MST et la contraception ». (cf exercice Oui
ou Non lors de la séance sur les tabous)
Conseils pour les formateurs :
C’est possible d’adapter le niveau de l’exercice au niveau du groupe cible, par
exemple : écrire sur la fiche si c’est un symptôme ou bien un mode de contamination,
ou pas.
Tu peux aussi travailler avec les questions de la « Bloosdoos » (méthode dans le kit
pédagogique) pour le vrai ou faux.
45. La séance : Les tabous
La durée: 2 heures
Groupe cible: 10 filles et garçons entre 12 et 16 ans
Matériel : papier, stylos, couleurs, cartes d’identités
Les objectifs d’apprentissage :
Avoir une sexualité épanouie et sereine
Inciter les jeunes à parler des sujets tabous
Dépasser les tabous
Donner une perspective globale sur les tabous
Distinguer les concepts hchouma et haram
Une description détaillée de la séance:
Introduction (20 minutes) :
Des jeux pour créer une atmosphère adéquate qui stimule les jeunes dans leurs
apprentissages.
Marche déviante (5 min):
Le groupe commence par marcher normalement dans la pièce. Ensuite, le formateur
demande à tout le monde d’adopter une attitude de marche différente. Le but de cet
exercice est d’expliquer qu’il existe plusieurs façons de se déplacer et que chacun à sa
conception de la chose.
Pourquoi ? Parce que ! (15 min)
D'abord, le formateur divise le groupe en deux. Le premier groupe écrit des questions
« pourquoi …? » et l’autre groupe écrit des réponses « parce que … » sur le même
thème (éducation relationnelle et sexuelle). Le formateur doit ensuite choisir une
question et une réponse correspondante parmi les propositions des deux groupes. Il
est possible faire correspondre plusieurs questions et réponses quand il existe
différents points de vue face à une même situation.
46. Les TABOUS (75 min) :
Brainstorming - Ecrire des sujets tabous (15 min)
Séparer le groupe en deux. Introduire le thème des tabous en laissant les jeunes
écrire par groupe les tabous concernant les relations sociales et la sexualité qu’ils
connaissent. Après cela, les deux groupes se réunissent pour briser ces tabous.
Distinguer hchouma et haram (10 min):
On prend tous les tabous du brainstorming et on les classe entre deux catégories :
hchouma et haram.
Escalier des tabous (15 min) :
Chacun va ranger individuellement tous ces tabous du moins gênant au plus gênant.
Ensuite, on compare les listes et on essaie de se mettre d’accord sur l’ordre, d’abord
par deux, puis par groupe de 4 et 8 personnes.
OUI ou NON (10 min):
Les participants doivent se positionner en colonne (les uns derrière les autres), les
yeux fermés. Le formateur formule une question fermée (qui n'accepte qu'une
réponse par oui ou par non) à laquelle les participants doivent répondre en se
déplaçant : oui = vers la droite, non = vers la gauche. Après chaque question, tout le
monde ouvre les yeux et on discute à propos de la position de chacun.
Exemple de questions :
Je pense que les filles et garçons doivent rester vierge jusqu’au mariage.
Je pense que l’homosexualité est un choix.
Je peux parler de sexualité avec mes parents.
Je connais bien mon corps, parce que je l’ai déjà observé.
Je pense qu’une femme perd toujours du sang quand elle perd sa virginité.
Je pense que les enfants en bas âge doivent bénéficier d'une éducation
relationnelle et sexuelle.
Cartes d’identité / discussion (25 min) :
Tout le monde reçoit une carte avec une nouvelle identité. L’objectif est de participer
à la discussion en s’imaginant être la personne décrite sur la carte. On commence
d'abord par discuter des tabous les moins gênants avant de passer aux plus gênants
en suivant l’ordre de l’escalier des tabous.
47. Conclusion l’arbre (5 min) :
On fait un exercice de relaxation. Les participants debout ferment les yeux et le formateur
guide la méditation. Les participants doivent imaginer qu’ils sont un arbre. Ils doivent mettre
les mains sur le ventre, inspirer par le nez et expirer par la bouche.
Conseils pour les formateurs:
Le formateur doit avoir une bonne connaissance théorique sur le thème de la
sexualité et des relations avant de commencer cette séance.
Le formateur doit maîtriser les techniques pédagogiques nécessaires à un tel exercice.
Le formateur doit être à l’aise avec les sujets abordés et les tabous, doit avoir
confiance en lui-même, doit avoir des compétences sociales pour gérer des conflits
dans un groupe et doit être ouvert d’esprit.
48. La séance : Le harcèlement et la violence sexuelle
La durée: 2 heures
Groupe cible: de 15 à 18 ans, garçons et filles mélangés
Matériel : Vidéo, liste de questions, papier, stylos, une histoire
Les objectifs d’apprentissage :
Comprendre ce qui peut me choquer, me déranger ou choquer autrui.
Définir ce qu'est le harcèlement
Comprendre la différence entre coupable et victime
Partager des expériences personnelles
Une description détaillée de la séance/l’atelier (étape par étape) :
- Cercle coupable/victime
Diviser le groupe en deux. Un groupe incarne les coupables tandis que les autres sont les
victimes. Les coupables forment un cercle et peuvent harceler les victimes qui marchent à
l’intérieur du cercle. Ils peuvent tout dire, mais les attaques ne doivent pas être personnelles.
(objectif 3)
- Questionnaire
Le formateur ouvre et stimule le dialogue sur la définition du harcèlement en posant des
questions provocatrices sur le sujet. (Objectif 2)
- Vidéo
On montre et on discute une vidéo sur la différence entre victime et coupable, sur le
harcèlement entre les jeunes et sur la pression sociale du groupe. (Objectifs 1, 2 et3)
- Human Bingo
Les participants reçoivent une feuille avec différents mots ou situations qui peuvent être
perçues comme provocatrices et/ou tenant du harcèlement. Ils circulent dans la salle et
discutent avec les autres participants en complétant leur bingo, associant le nom du
participant à la situation qui le dérange.
- Dessins des provocations et des réponses
Tout le monde dessine une situation de harcèlement entre une femme et un homme. Ensuite,
tout le monde donne sa feuille à son voisin. Il doit interpréter le dessin et voir si la situation
le dérangerait. Ensuite, tout le monde passe la feuille à son voisin et réfléchit sur la nouvelle
49. situation devant lui. Comment puis-je interpréter cette situation d'une autre manière, par une
approche positive ? (objectif 1)
Exemple : dessin d’un homme qui crie à une femme « Madame Madame ». Première
interprétation : l’homme veut attirer l’attention de la femme pour la draguer. Deuxième
interprétation : l’homme veut avertir la femme pour l’échelle qui va tomber.
- « Sharing = (s)caring »
Le facilitateur raconte une histoire, une situation face à laquelle le protagoniste peut réagir
différemment selon le contexte. L’objectif est de faire comprendre aux participants
l’importance de voir la situation avec des lunettes différentes, à travers les yeux des
différentes personnes concernées. (Objectifs 3 et 4)
Conseils pour les formateurs :
Le formateur doit être attentif et sensible aux comportements des participants
pendant la séance. Il doit évaluer l’ambiance et les difficultés.
Deux heures ne sont pas suffisantes pour créer un climat de telle confiance au sein
d'un nouveau groupe pour que les participants parlent de leurs propres expériences.
Il est important de formuler des questions et situations provocatrices très claires. Il
est utile de préparer au préalable de bons exemples à inclure dans les explications.