L’école de commerce HEC Paris est régulièrement présente en haut des meilleurs classements mondiaux des universités pour la formation des futurs dirigeants d’entreprise. Même le très sévère classement du Financial Times promeut les diverses formations proposées par cette école. Cette grande école d’excellence forme aussi des acteurs du monde non lucratif et notamment des organisations internationales et humanitaires. Ainsi, ce sont plusieurs anciens élèves HEC qui ont donné de leurs années au Comité International de la Croix Rouge (CICR). Vous trouverez ci-dessous, une interview de Pablo Bauquier, délégué du CICR, telle que publiée par le journal d’HEC, Hommes & Commerce. Preuve que cette école propose plus qu’une simple formation universitaire. Il plaide le droit de visite Pablo Bauquier (M.04) Mastère spécialisé HEC Management des risques internationaux en 2004, ce parfait russophone est aujourd’hui délégué protection du Comité international de la Croix-Rouge. « Je tente d’établir un contact avec les prisonniers politiques détenus par les autorités tadjik. » Rappel. Le Tadjikistan est un petit Etat « post-soviétique » de 6 millions d’âmes. Pauvre, mais base arrière des troupes russes cantonnées en Afghanistan et… point de passage obligé du trafic d’opium. Les diplomates appellent cela un « territoire aux enjeux géostratégiques importants ». Une guerre civile en 1998. Un président, Rakhmonov, proche de Moscou, et une centaine d’opposants, islamistes pour la plupart, aujourd’hui derrière les barreaux. Quelle mouche a bien pu piquer Pablo Bauquier le jour où il a accepté comme mission de tenter de faire ouvrir le verrou de leur geôle ? « J’ai 29 ans, encore peu d’attaches. C’était le moment ou jamais de m’investir dans une action de ce type ». Pudique, ce jeune homme issu d’une famille aisée ne s’attarde pas plus longtemps sur ses motivations humanitaires et ne prononce d’ailleurs pas le mot. D’une voix calme, posée mais ferme, il préfère mettre en avant l’intérêt du « job ». « Dans un premier temps, il faut comprendre qui dans l’administration présidentielle détient le pouvoir. Ensuite, j’essaye d’expliquer à mes interlocuteurs tadjiks qu’ils doivent nous donner accès à leurs ressortissants emprisonnés s’ils veulent gagner en respectabilité et continuer de bénéficier de l’aide internationale. Avant, qui sait, de voir s’implanter les premiers investissements étrangers ». Lobbying, négociations, pragmatisme et russe au programme. Un concentré du parcours du jeune homme, qui découvre les subtilités de l’alphabet cyrillique dès 16 ans, fait des études d’avocat, …, et se dit fasciné depuis toujours par « les possibilités de développement des pays émergents comme ceux de l’ex-bloc soviétique. Je compte bien participer à cette aventure ». Le passage par le Tadjikistan ne fera certainement pas tache sur son CV.