Mairies communes du Pays de Fouesnant --phpcd5 ll5
La mer au Pays de Fouesnant - cdsw-kh
1. Animations estivales à Bénodet
dans les années I930
Le Letty : Le mot désigne le quartier d'habitation près de la « Mer Blanche », à Bénodet.
C’est aussi une plage, le plan d'eau protégé par la dune qui s'arrête pour laisser passer le flux
de la marée, à la pointe du Groasguen.
Ce secteur de la commune possède ses références historiques auxquelles il nous est
déjà arrivé de faire allusion à plusieurs reprises. C'est par exemple du Letty qu'était originaire
le premier maire de Perguet, Pierre Le Cain. C'est également au Letty qu’habitait, cent ans
plus tard, Jean Porus, autre maire de la commune. Actuellement, le Letty est surtout, pour le
plus grand nombre, l'entrée de la Mer Blanche, un but de promenade qui permet d'admirer le
plan d'eau miroitant sous le soleil, ou, à marée basse, d'aller gratter l'étendue sableuse à la
recherche des coques et des palourdes, moins polluées qu'on le prétend, selon les amateurs.
C'est encore au Letty que l'on voit les baigneurs, jeunes et moins jeunes, faire leurs premières
brasses dans l'eau tiède de la lagune, tandis que les planchistes débutants s'initient aux joies de
la glisse en attendant de pouvoir affronter les difficultés plus sérieuses du large, là où les
stagiaires de l'U.C.P.A. préparent les futurs équipages des courses transocéaniques.
Cette attirance pour le Letty n’est pas nouvelle. Dans les années 20 et 30, le « Yacht
Model Club Cournouaillais », dont le siège se trouvait à Quimper, 29 Avenue de la Gare, y
organisait déjà des régates de « bateaux modèles ».
Le 7 avril 1929, une régate est organisée. Mr Gault, qui supervise le déroulement de la
compétition, se charge du transport des modèles, soigneusement emballés et étiquetés. Un
service de cars est prévu pour les concurrents, départ et retour place du Champ de Bataille à
Quimper.
Les régates se déroulent en deux manches, au près, pour les séries de 0,65 m à 0,79 m,
bateaux de pêche (surtout des modèles de sardiniers et de thoniers), et pour les « Yachts ».
Les prix aux vainqueurs consistent en bouteilles de champagne dont la quantité est fonction
du nombre de participants. Deux semaines plus tard, le 20 avril, une deuxième régate est
organisée, la revanche de la précédente. .
Le 7 juillet, le Yacht Model Club Cornouaillais organise un concours plus important,
la Coupe Max Drillet, dotée de nombreux prix, dont une coupe offerte au vainqueur par le
Ministre de la Marine, et du champagne à tous les participants. Le tirage au sort des places de
départ pour les bateaux, puis la remise des prix ont lieu à 1 'Hôtel de la Mer Blanche.
Le 25 août, alors que la saison touristique bat son plein, la régate de bateaux modèles est
organisée dans l’anse du Trez, devant la grande plage. Inscriptions auprès de Mr BouillouxLafont, député-maire. Les bateaux partaient du large et les classements établis au moment où
ils touchaient terre. Les participants étaient nombreux, et au palmarès on retiendra que Claude
Bouilloux-Lafont remportait la deuxième manche avec son « Petit Henri ». Le journaliste de
service rapporte que ce fut un succès sans précédent.
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2. Départ d'une régate de « bateaux-modèles » à la plage du Trez. Ici, les bateaux partent du
rivage en direction du large où ils seront arrêtés par un simple filet de pêche servant de
barrage. Il leur arrivait d'ailleurs de passer par dessus, ou à côté, et de n'être rattrapés
qu'après une longue poursuite
Cette même année, le Y.M.C.C. organisa d'autres compétitions à Douarnenez, à Loctudy, à
Beg Meil, aux Sables Blancs de Concarneau.
MEETING « OUTBOARDS »
En 1929, la société de régates « Bénodet-Loctudy » organisa un « meeting outboard »
à Bénodet. C’était la première fois qu'un tel événement avait lieu dans l'Ouest, et il eut un
gros succès. Les outboards se définissaient « canots à propulseur amovible », c'est-à-dire les
embarcations que nous appelons actuellement « horsbord ».
Le meeting était programmé sur trois jours et les outboards classés en trois catégories:
moteur de 350 cm3, 500 cm3, et au-dessus. Le premier jour, les concurrents partaient de la
cale du Cap Horn à Quimper et arrivaient au port de Bénodet 20 minutes plus tard. L’aprèsmidi se déroulaient des courses de vitesse devant la plage. Le second jour, nouvelles courses
de vitesse devant la plage. Le troisième jour, course Bénodet-Loctudy, départ à 10 heures 55.
Temps du vainqueur : 21 minutes et 18 secondes. L'épreuve était suivie d'un porto d'honneur
chez le docteur Chauvel. L’après-midi, nouvelles épreuves de vitesse.
Pendant ces trois jours, la sécurité sur l’eau était assurée par le yacht de Mr Bouilloux-Lafont,
« Ar C'hi Mor II ». Mais il n'eut pas à intervenir.
La presse rapporte par ailleurs que les estivants massés au port et sur la plage pour
assister aux démonstrations acclamaient les participants.
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3. Le PARDON DE BÉNODET
Le jour du « Pardon », dans une paroisse, a longtemps été le point fort de l’année,
celui où l'on honore le saint patron, celui aussi où on organise des réjouissances, jeux ou
joutes sportives. Dans chaque famille, c'était l'occasion d'un festin.
A Bénodet, où les mois d'été sont à présent devenus une suite ininterrompue de
spectacles à l'intention des vacanciers - il faut bien leur éviter de sombrer dans l'ennui - le
pardon qui a lieu le premier dimanche de septembre n ' est plus qu 'un lointain souvenir de ce
qu'il fut. Il perdure sur le port avec une fête foraine sans conviction, et un feu d'artifice tiré
traditionnellement près de l’ancienne cale du bac, attirant encore les bénodétois et les derniers
touristes.
Les anciens évoquent avec nostalgie les pardons d'antan. Nous retrouvons sur un
journal de 1929 le programme et les résultats du pardon qui avait lieu cette année là le 1er et le
2 septembre: Les réjouissances débutaient le dimanche après-midi par des régates réservées
aux bateaux et équipages qui avaient des rôles de pêche classés en deux séries, l'une
communale, l'autre régionale. La course communale fut remportée par Jules Le Cain, François
Monfort se classant deuxième. La régionale revenait à Hélias, de Bénodet, devant Biger, de
Sainte-Marine.
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4. Tir à la carabine: le concours était organisé dans la cour de l'école des filles, de 9 à 12 heures
et de 14 à 20 heures. Il était doté de très beaux prix :
Premier, Jean Monfort, de Bénodet, un mouton.
Deuxième, Alain Le Pape, de Saint-Évarzec, un objet d’art.
Troisième, Corentin Nédélec, de Pleuven, une oie.
Quatrième, Jean-Louis Yvonnou, adjoint au maire de Bénodet, deux canards.
Les suivants avaient un coq et divers objets.
Les luttes bretonnes se tenaient le lundi à partir de 15 heures, à Kerlidou. Tarif
d'entrée: 2 Francs, demi-tarif pour les enfants.
Première catégorie: moins de 20 ans. Prix: 120, 80 et 40 Francs. Les vainqueurs furent,
dans l'ordre : Moulin, de Fouesnant, Tyrand, de Beuzec-Conq, Pétillon, de La ForêtFouesnant.
Toutes catégories: Prix: 500, 300, 150 francs. Le vainqueur était Cloarec, de Lorient;
second: Jégou, de Lorient; troisième, Merrien, de Fouesnant (plus connu sous le surnom de
«Paotr Rouz »).
Courses de bicyclettes. La course était ouverte aux régionaux, mais Bénodet avait
aussi ses champions (récemment encore, la commune comptait deux anciens « Tour de
France»).Départ à Il heures pour un aller-retour à Locmaria, départ et arrivée à Penfoul. Prix:
150, 100 Francs. . .
Courses de chevaux : Départ de Kerveil, arrivée au Croissant. Prix: 150, 100, 50
Francs.
A 17 heures, les jeux divers commençaient sur le quai: Mât de cocagne sur l’eau,
course à pied de deux kilomètres, course en sac, course à la valise, etc. .
A 18heures 30, concours de danses bretonnes.
A 21 heures 30, feu d'artifice sur l'Odet, tiré sur le bac.
Bénodet avait attiré un nombre considérable de visiteurs: 5 000 personnes avaient
traversé la rivière par le bac, et les vedettes, Reine de l'Odet, Terfel et Amiral Ronarc 'h
faisaient le plein depuis Quimper.
René BLEUZEN
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