2. Observatoire de l'islam
Front national : l’élu converti à l’islam
radié des cadres du parti
Menacé d’exclusion pour
« prosélytisme », Maxime Buttey avait été
suspendu puis réintégré. La sentence
définitive est tombée le 5 décembre. Par
un simple mail.
Front national ou Rassemblement bleu
Marine, peu importe. Le mouvement
d’extrême droite a décidément du mal
avec le respect des libertés individuelles
et davantage encore avec la liberté de
conscience. Ce n’est pas l’élection à la
présidence du parti, le week-end dernier à
Lyon, de Marine Le Pen, avec 100 % des
votants qui va arranger les choses.
Ainsi Maxence Buttey, le jeune élu FN de
Noisy-le-Grand (93) qui avait défrayé la
chronique après son coming out de
converti à l’islam, n’a plus de
responsabilité au sein du parti de Marine
Le Pen en Seine-Saint-Denis.
Congédié par mail
Le jeune homme était menacé d’exclusion
à la suite d’accusations de prosélytisme.
En cause, une vidéo où, en réponse aux
interrogations de ses camarades, Buttey
justifiait sa conversion : il y expliquait que
la source du Coran était forcément divine
étant donné qu’il y est écrit des vérités
inconnues des hommes au moment de
son écriture.
D’abord suspendu, Maxime Buttey avait
été réintégré définitivement le 31 octobre
2
dernier. À cette occasion, il avait écopé
d’un simple rappel à ses devoirs.
Finalement, il a appris, le 5 décembre, que
le mouvement d’extrême droite lui retirait
ses fonctions de responsable de
circonscription. Tout cela, en catimini,
grâce à un simulacre de vote. Maxence
Buttey a été congédié par mail sans
possibilité de faire valoir son point de vue.
L’élu local continue de porter l’étiquette
FN au sein du conseil municipal de sa
commune.
Selon une source interne, sur 1 500
conseillers FN élus en mars dernier, près
de 200 auraient déjà fait défection.
Aziz Zemouri
L’imam de Sydney défraie la chronique
en affirmant que « l’islam n’interdit pas
le vin »
D’aucuns l’auraient volontiers fait souffler
dans le ballon lorsqu’il a sorti la petite
phrase qui a mis en émoi l’aréopage de
savants musulmans, experts de la Charia,
l’imam de Sydney, en pleine possession
de ses moyens, a affirmé vendredi dernier
que « l’islam n’interdit pas la
consommation de vin, mais uniquement
l’ivresse qui en découle. »
A ces mots qui ont osé introduire une
nuance de taille mais jugée transgressive
et irrecevable, l’ensemble des érudits
musulmans ont immédiatement fustigé
celui par qui ils ont résonné sur la place
publique australienne en suscitant
stupeur et zizanie, l’imam Mostafa
Rashed.
3. Observatoire de l'islam
Les maîtres ès Charia sont formels,
dissipant tous les doutes instillés par cette
interprétation du Texte qui, à trop vouloir
relativiser le caractère illicite du vin, finit
par prendre des libertés avec la loi
islamique : « L’avis prétendant que le vin
ne serait pas prohibé dans l’Islam ne
repose sur aucune preuve scientifique
solide« , a rétorqué le Dr Wael Shehab,
renchérissant en haussant le ton : « Il est
clairement en contradiction avec les
règles établies de la Charia qui interdisent
sans équivoque le vin et l’alcool en
général. L’interdiction de boire du vin est
mise en évidence par le Coran, le
Prophète (la Sunna), et l’Ijma (le
Consensus). »
Ce n’est pas la première fois que l’imam
de Sydney, prétendument détenteur d’un
doctorat délivré par la prestigieuse
Université Al-Azahr, ce qui en laisse
perplexes plus d’un, revisite les préceptes
coraniques à la lumière de sa lecture en
filigrane, déclenchant à chaque fois l’ire
de ceux qui les prennent au pied de la
lettre, et pire encore, créant le buzz sur
Facebook où il se taille une belle
réputation de trublion de l’islam.
Ainsi, après avoir produit son petit effet
en assénant que le port du hijab n’est pas
une obligation religieuse, son laxisme
envers la consommation de vin détonne
aussi bien dans la sphère musulmane
qu’au-delà, tant l’invitation à boire avec
modération, voire à ne pas boire du tout,
est de rigueur jusque dans les sociétés
occidentales.
« Dieu attribue au vin ainsi qu’à d’autres
maux l’oeuvre de Satan, et commande aux
croyants de s’en écarter et de s’abstenir
absolument, afin de parvenir au succès »,
a ajouté le Dr Wael Shehab, tandis que le
Dr Idris Tawfik, un écrivain musulman
britannique qui enseigne à l’Université Al-
Azhar, lui a fait écho en insistant :
« L’alcool est formellement proscrit en
islam parce qu’il est dangereux à plus d’un
titre. Il est dangereux pour nous sur le
3
plan physique, psychique, mais aussi
éthique. »
Les savants musulmans ont rendu un
verdict unanime : il n’y a pas de demi -
mesure qui vaille dans l’interdiction de
boire du vin contrairement à ce que
prêche l’imam Mostafa Rashed, elle est
totale et entière, comme l’est
l’interdiction des paradis artificiels, et ce
n’est pas quelques gouttes de ce
breuvage, aussi peu enivrantes soient-elles,
qui suffiront à le rendre licite.
Oumma.com
Un Ontarien converti à l’Islam menace le
Canada
Le Canada prend très au sérieux la vidéo
d’un ancien étudiant de l’Université
d’Ottawa converti à l’islam qui invite ses
frères musulmans à attaquer des cibles
canadiennes dans une vidéo de
propagande diffusée sur les réseaux
sociaux.
Celui qui se fait appeler Abu Anwar al -
Canadi, de son vrai nom, John Maguire,
félicite l’auteur de l’attentat de Saint-
Jean-sur-Richelieu commis en octobre
dernier.
Il invite d’autres musulmans à joindre les
rangs du groupe armé État islamique pour
venger les frappes de l’armée canadienne
en Irak.
La GRC avait perdu la trace du jeune
homme qui a quitté le Canada pour la
Syrie en 2013 avec un billet aller simple.
4. Observatoire de l'islam
La police fédérale et les agences de
renseignements doivent resserer leur
surveillance selon l’ancien agent du SCRS,
Michel Juneau-Katsuya…
Rouge FM
Qu’Allah bénisse la France : Abd Al Malik
fait rimer rap, Islam et amour
On le connaissait rappeur et écrivain. Le
voici réalisateur. Abd Al Malik sort ce
mercredi Qu’Allah bénisse la France, son
premier long-métrage inspiré de son
autobiographie. Marc Zinga y incarne
l’interprète de ‘Gibraltar’ pendant son
adolescence dans les quartiers de
Strasbourg. Entre délinquance, rap,
amour et religion, Abd Al Malik signe une
plongée ultra réaliste dans la banlieue.
De La Haine à l’amour
Dans les paroles de ses chansons comme
dans ses livres, les mots d’Abd Al Malik
ont toujours été réalistes. Aujourd’hui, on
sait que ses images le sont aussi. Avec
Qu’Allah bénisse la France, en salles ce
mercredi 10 décembre 2014, le rappeur
de 39 ans adapte son autobiographie
(sortie il y a dix ans) sur grand écran. Et
comme depuis le début de sa carrière,
Abd Al Malik y défend sa vision de la
tolérance, de la religion… et de la
banlieue. Poussé par son ami Mathieu
Kassovitz à qui l’on doit La Haine sur la
cité, Adb Al Malik passe derrière la
caméra et raconte sans fard ni cliché son
adolescence dans les quartiers de
Strasbourg. Il y évoque sa conversion à
4
l’Islam, sa rencontre avec l’amour, ses
premiers pas dans le rap… Et si la violence
y a aussi une place importante, elle reste
toujours hors champ. « Je voulais raconter
ce qu’il y a avant cette violence, qui n’en
qu’une conséquence. Samir [NDLR : un
ami d'Abd Al Malik dans le film incarné
par Larouci Didi], peut-être qu’il va finir
en Syrie, et y mourir. Mais ce qui
m’intéresse, c’est ce qui fait qu’il va
devenir le type qui part en Syrie« ,
explique-t-il.
Marc Zinga, pré-nommé aux Césars 2015
Si l’on retrouve la phrasé si particulier du
slammeur dans la voix off, c’est Marc
Zinga qui incarne Abd Al Malik à l’écran.
Une prestation juste et poignante, qui lui
vaut d’ailleurs une pré-nomination au
titre de Meilleur Espoir Masculin aux
Césars 2015. Avec le réalisme en leitmotiv
toujours, l’interprète de Les Autres a fait
appel à des acteurs non professionnels
pour les seconds rôles avec qui il a
travaillé pendant plus de six mois. « On a
fait beaucoup de répétitions, de lectures.
On allait aussi sur les lieux de tournage
pour discuter, se mettre dans l’ambiance.
Il fallait qu’ils assimilent le texte, qu’on ne
soit plus dans le cinéma mais dans la vraie
vie, qu’ils soient totalement dans leurs
personnages, qu’ils oublient la caméra« ,
raconte Adb Al Malik. Au final, Qu’Allah
bénisse la France est une plongée ultra
réaliste dans l’univers de la banlieue où,
dans ce film comme dans son rap d’abord,
Abd Al Malik apporte autant d’attention à
la forme et à l’esthétique qu’au fond. Avis
aux fans de Wallen : la femme du rappeur
signe la bande-originale du film,
forcément omniprésente.
Pure Break
Une Saoudienne sanctionnée pour avoir
voulu assister à un match
Il n’y a pas qu’en Iran qu’une femme ne
peut franchir l’enceinte d’un stade
5. Observatoire de l'islam
pendant une compétition sportive. Une
Saoudienne qui s’était déguisée pour
entrer dans un stade de football réservé
exclusivement aux hommes, fait
désormais l’objet d’une enquête des
autorités.
Bravant l’interdiction absolue de mixité
dans les stades, une supportrice du club
al-Shabab de la capitale Ryad a réussi à se
faufiler dans le stade al-Jawhara de la ville
de Jeddah, à l’ouest de l’Arabie saoudite,
au bord de la mer Rouge pour un match
qu’elle ne voulait pas manquer, opposant
son équipe à al-Ittihad, vendredi 12
décembre. Vêtue de vêtements
masculins, d’un grand chapeau, de
lunettes et d’une écharpe aux couleurs de
son équipe, elle avait «recouvert de
manière délibérée sa tête pour ne pas
être repérée par la sécurité et attirer
l’attention», a indiqué un porte-parole de
la police, Atti al-Qurashi, dans une
déclaration.
Dans une opération de communication
destinée à tuer dans l’oeuf toute velléité
similaire, le porte-parole de la police a
expliqué que la présence de cette
Saoudienne, qui a acheté son billet en
ligne, allait «à l’encontre des règlements».
Il n’a pas précisé si la supportrice allait
être poursuivie, mais a souligné que son
dossier avait été «transmis aux autorités
compétente». Ni si la jeune femme avait
pu voir le match jusqu’au bout, et la
victoire de l’al-Shabab contre Ittihad à 1
contre 0.
L’Arabie saoudite, royaume ultra-conservateur
5
qui applique une version
rigoriste de l’islam, oblige les femmes à
sortir vêtues de la tête aux pieds. Elles
n’ont pas le droit de travailler, se marier
ou voyager sans l’autorisation d’un parent
masculin. C’est aussi le seul pays au
monde où les femmes n’ont pas le droit
de conduire. De plus en plus, certaines se
rebellent contre cette interdit.
Le Parisien
Allemagne : Angela Merkel dénonce
l’islamophobie
L’islamophobie gagne davantage de
terrain en Allemagne. Ces dernières
semaines, des manifestations anti-islam
se sont déroulées dans plusieurs villes,
notamment à Dresde où des dizaines de
milliers d’individus se sont réunis.
Des manifestations hostiles aux
étrangers et aux musulmans
Devenue la principale destination
d’immigration en Europe, l’Allemagne
tente tant bien que mal de se rassurer
concernant la hausse de la population
d’origine immigrée dans le pays. Ces
personnes proviennent des pays ravagés
par les conflits tels que la Syrie, la
Somalie, l’Irak, l’Afghanistan… Ils partent,
alors, s’installer en Europe et plus
particulièrement en Allemagne pour
trouver refuge suite à la trac et à
l’insécurité auxquelles ils sont,
constamment, exposés. Un sentiment
d’islamophobie et de xénophobie
s’empare alors de la société allemande
qui, vu le vieillissement accru de la
6. Observatoire de l'islam
population, craint de céder le territoire
aux immigrés et à leurs progénitures.
Ainsi, un groupe d’extrême droite connu
sous le nom de “Européens patriotes
contre l’islamisation du pays” est
l’instigateur de plusieurs manifestations à
travers le pays afin de s’insurger de ces
demandeurs d’asile et de se défendre
contre “l’islamisation du pays”.
Angela Merkel condamne
La chancelière allemande, par la voix de
sa porte-parole, a vivement condamné la
montée irrésistible de la haine religieuse
et des manifestations anti-islam. Elle
déclare :
“Au nom du gouvernement et la
Chancelière, je peux dire très clairement
qu’il n’y a pas de place en Allemagne pour
la haine religieuse, quelle que soit la
religion ! Il n’y a pas de place pour
l’islamophobie, l’antisémitisme ou toute
forme de xénophobie ou de racisme”
Un peu plus tôt dans la semaine, le
responsable du conseil central des
musulmans d’Allemagne a exhorté aux
acteurs de la classe politique allemande
de s’insurger contre l’ascension
fulgurante de la haine des musulmans et
de l’Islam.
Alimentée par la propagande médiatique,
il est de plus en plus difficile de contenir
cette islamophobie décomplexée qui
continue à se faire une grande place au
sein des sociétés occidentales.
Katibîn
6
7. Observatoire de l'islam
Actions de l’EI: «C’est anti-islamique et
criminel»
En août, l’imam de Calgary Syed
Soharwardy a reçu un message de la part
d’un Canadien exilé à Mossoul, en Irak.
«Vous êtes un imam déviant et vous
soutenez un gouvernement infidèle. Votre
transmission de l’islam est incorrecte»,
disait le texte apparu dans sa boîte de
messages sur Facebook. Syed Soharwardy
ne s’est pas braqué tout de suite. Il a
offert à l’auteur du message de discuter
de sa vision de la religion musulmane.
Mais John Maguire n’a rien voulu
entendre.
«Il était très arrogant. Il était convaincu
qu’il avait raison. Il me disait qu’il était en
Irak pour combattre avec l’EI [État
islamique]», a expliqué l’imam, hier,
quand La Presse l’a joint. Le fondateur de
Musulmans contre le terrorisme était en
colère. «Je suis contre la violence. C’est
anti-islamique et criminel. Ce n’est pas le
djihad: c’est du terrorisme», a-t-il lancé au
sujet de la vidéo dans laquelle John
Maguire incite les Canadiens à joindre le
djihad «contre l’Occident».
En août, Syed Soharwardy a dénoncé les
actions du groupe armé État islamique en
faisant une grève de la faim de 48 heures.
Et il a dénoncé John Maguire aux
autorités. L’imam, qui a traversé le
Canada à pied, en 2008, pour enseigner
aux gens «qu’Al-Qaïda et les talibans sont
mauvais», peste contre la récupération de
sa religion par des groupes comme l’EI ou
Boko Haram. «Ces personnes-là
n’analysent pas le Coran dans son
7
contexte. Ils prennent quelques phrases
de ses enseignements, regardent des
vidéos en ligne et utilisent leur idéologie
politique pour faire leurs enseignements»,
a-t-il plaidé.
Islamophobie
Stéphane Pressault, qui a connu John
Maguire à l’université, est d’accord. «Il y a
une majorité silencieuse de convertis qui
sont vraiment contre l’EI, contre leurs
actions», a assuré celui qui s’est tourné
vers l’islam en 2009. La vidéo publiée hier
ne fera que renforcer l’islamophobie,
s’est-il inquiété. «Ce qui me frustre, c’est
que la vidéo propage une idée qu’il y a
une incompatibilité entre l’Occident et
l’islam. Pourtant, je ne considère pas que
j’ai renié mon histoire ou ma culture
franco-ontarienne en me convertissant, a-t-
il déclaré. Ça me fâche aussi qu’il [John
Maguire] croie vraiment que le monde est
aussi simple: qu’il y a un côté vraiment
bon et un côté vraiment mauvais.» Selon
Stéphane Pressault, John Maguire est une
exception. «Il est LE marginal» parmi ceux
qui ont fréquenté l’association des
étudiants musulmans de l’Université
d’Ottawa, a-t-il attesté.
Marie-Michèle Sioui
Dialogue Vatican/ Islam : ne tirez pas sur
le Pape !
Le forum Catholique/Musulman vient de
se terminer, et un dernier compte rendu a
été publié sur le thème « travaillons
ensemble pour servir les autres », au
milieu de nombreuses critiques aussi
stériles que mésinformées.
8. Observatoire de l'islam
La raison, bien entendu, est l’apparente
passivité du Vatican face à l’intolérance
de l’islam envers la chrétienté,
l’interdiction de construire ou rénover les
églises en terre d’islam, et l’accélération
du nettoyage « ethnique » si l’on peut
dire, car l’ethnie n’est pas en cause, des
chrétiens de leurs terres ancestrales au
Moyen orient.
Une petite mise au point préalable
s’impose.
- La première, je suis juif, de l’espèce très
précise que décrivait De Gaulle dans sa
conférence de presse du 27 novembre
1967. Juif et pro-israélien sans concession.
- La seconde, je tient pour une erreur
politique la séance photo à laquelle le
pape s’est soumis lors de son dernier
voyage en territoires disputés, lorsqu’on
le voit prier devant un bout du mur de
séparation. Car ce mur de séparation
trace une ligne de vie : cette barrière de
protection interdit l’infiltration des
terroristes et sauve des vies. Le Pape
devrait à ce titre en louer l’édification,
mais à minima, ne pas la déplorer.
Ces remarques étant faites, je trouve
déplacé et inadéquat de tirer sur le Pape
concernant ce dernier dialogue inter-religieux
8
avec l’islam.
Une source que je ne peux citer parce
qu’elle n’est pas autorisée à parler
officiellement sur le sujet me disait : « le
Vatican n’a aucune illusion sur les
musulmans, mais [il] cherche à garder des
liens officiels au cas où cela peut aider
d’une manière où de l’autre ».
C’est aussi mon avis.
Ma source ajoute : « le pape François ne
peut qu’émettre des souhaits et rappeler
certains devoirs aux musulmans, il n’a pas
de moyens d’action sur le terrain, sinon la
bonne volonté et le courage de membres
des communautés. »
C’est encore mon avis, et je vais plus loin.
Si le Vatican décidait de prendre l’islam de
front, de le dénoncer, que se passerait-il,
qu’est-ce qu’il accomplirait ?
A-t-il une armée pour combattre ? Non.
A-t-il le moyen physique et concret de
protéger les Chrétiens ? Pas plus.
Les islamistes se vengeraient-ils sur les
Chrétiens déjà malmenés ? Je vous laisse
imaginer la réponse.
Cela améliorerait-il leur sort en Egypte et
ailleurs en Afrique musulmane ? On peut
douter.
Le Vatican a-t-il des options pour éviter
les massacres en cours en Irak ? Je n’en
vois aucune, et les frêles bombardements
alliés eux-mêmes sont un saupoudrage
que tous les stratèges militaires ont
dénoncé.
Peut-on imaginer le Pape disposant
d’options qu’il n’utilise pas ? Soyons
sérieux.
C’est pourtant très précisément ce que la
critique sous entend.
L’on pourra également se demander où se
trouve la frontière entre le religieux et le
politique, dans le cas des problèmes que
le Vatican doit affronter avec l’islam.
Quelle est la marge de manoeuvre
politique du pape ? Que pourrait-il faire
ou dire qu’il ne fait pas ?
9. Observatoire de l'islam
Voilà les vraies questions.
Alain-René Arbez écrivait sur Dreuz qu’un
peuple qui n’a pas les moyens de se
défendre est voué à disparaitre.
Comment douter sans nier la réalité. Et
comment ne pas comprendre cette
problématique ?
Souvenez-vous, Benedict XVI, s’exprimant
sur l’islam dans son discours à l’université
de Regensburg (Ratisbonne en français) le
12 septembre 2006, citait une remarque
(défavorable à l’islam) de l’Empereur
byzantin Manuel II Palaiologos (Manuel II
Paléologue) au 14e siècle.
Qu’a accompli ce discours ? Les
décapitations de Chrétiens se sont-elles
interrompues ?
L’arrivée au pouvoir des Frères
musulmans en Egypte en 2012 a été
suivie d’une vague de recrudescence
christianophobe, d’humiliations et de
massacres contre les coptes sans
précédent.
Une des déclarations finales de ce dernier
forum Catholique/Musulman qui a duré
trois jours a été : « il n’est jamais
acceptable d’utiliser la religion pour
justifier les actes de terrorisme,
l’oppression, la violence contre des
personnes innocentes, les persécutions, la
désacralisation de lieux sacrés, et la
destruction de l’héritage culturel. »
Jean-Patrick Grumberg
Et si Daesh éloignait les musulmans de
l’islam ?
A force de propagande barbare, l’Etat
islamique participerait à un rejet de
l’islam radical, voire de l’islam, dans le
monde arabe.
9
La propagande de Daesh sur internet
aura-t-elle l’effet inverse de celui
escompté par le mouvement terroriste
sur les populations musulmanes ?
De nombreux jeunes ont rejoint l’Etat
islamique aux confins de la Syrie et de
l’Irak, attirés par la propagande de ce
mouvement qui prône l’application stricte
de la charia. D’ores et déjà, les tribunaux,
les écoles, et mêmes les rues de quelques
villes de la région, comme Raqqa, vivent
au rythme de la loi islamique. D’autres
jeunes gens, restés au pays, affirment
haut et fort leur soutien inconditionnel à
Daesh sur les réseaux sociaux et même,
parfois, lors de manifestations.
Pourtant, une dynamique de rejet de ce
mouvement est également apparue ces
dernières semaines. Repérée par la BBC
sur Twitter et mise en avant par
l’éditorialiste du « New York Times »
Thomas Friedman, une vague de
protestation venue de jeunes musulmans
de plusieurs pays s’est petit à petit
répandue sur la toile fin novembre et
début décembre. Sous le hashtag
« pourquoi nous refusons l’application de
la charia » ces jeunes gens fustigent cette
volonté de certains – et pas seulement de
l’Etat islamique – de vouloir imposer leur
version de l’islam à tout un peuple. Un
débat qui, le 24 novembre, date de
publication de l’article de la BBC, avait
entraîné la publication de 5.000 tweets en
24 heures, en provenance principalement
d’Egypte et d’Arabie Saoudite.
Une vague anti-islamiste ?
Faut-il décréter à partir de cet événement
qu’un large mouvement de contestation
10. Observatoire de l'islam
anti-islamiste est en train de se répandre
dans le monde arabo-musulman ? Difficile
à dire. Pour Nadia Oweidat, chercheuse à
la « New America Foundation » citée par
Thomas Friedman, effectivement, « la
brutalité de l’Etat islamique exacerbe la
question et pousse même certains
musulmans loin de l’islam ».
Sur Twitter, quelques utilisateurs de ce
hashtag affirment une certaine défiance
vis-à-vis de l’islam en général. Mais la
plupart soulignent que le problème n’est
pas tant la religion elle-même que
l’interprétation rigoriste de certains qui
en est faite.
@Hassan_kamal, qui se présente comme
un assistant parlementaire au Caire, a
d’ailleurs profité de l’occasion pour
souligner 5 mythes importants à propos
de la charia.
Alyaa Gad, l’initiatrice du hashtag en
question, a elle aussi précisé qu’elle ne
s’en prenait pas au dogme mais aux
interprétations qui en sont faites. « Je n’ai
rien contre la religion (…) mais refuse son
utilisation comme système politique », a-t-
elle souligné auprès de la BBC. « L’Etat
islamique s’étend mentalement aussi bien
que physiquement » a mis en garde cette
Egyptienne qui vit aujourd’hui en Suisse,
affirmant avoir simplement fait usage
d’une possibilité de s’exprimer qui n’est
pas à la disposition de ses amis restés au
Caire. « Si j’habitais aujourd’hui en Egypte
je n’aurais pas la moitié du courage que
j’ai aujourd’hui, » a-t-elle insisté auprès
de la BBC.
Pourtant, certains, à l’image du journaliste
Thomas Friedman, ont vu dans ce
mouvement la nouvelle expression d’une
montée de l’athéisme dans le monde
arabe. Un mot utilisé habituellement très
prudemment dans ces régions, comme
celui, d’ailleurs, de laïcité tellement ces
façons de voir sont peu courantes,
accusées d’être des concepts occidentaux
10
et, surtout, provoquent des réactions
violentes.
« #CampagnepourdechirerleCoran »
Pour le chercheur sur les questions
islamiques Romain Caillet, « il existe bel et
bien une certaine dynamique anti-islam
dans le monde arabe qui s’exprime,
notamment, depuis quelques années, sur
les forums de discussions. » Ce
mouvement « pourquoi nous refusons
l’application de la charia » n’est pas le
premier à avoir émergé sur Twitter.
Depuis le début de 2014 une « campagne
pour déchirer le Coran » s’est répandue
également sur le réseau de microblogging.
« Cette coordination de publications de
messages anti-islam vient d’Arabie
Saoudite. Des messages de blasphèmes
de Coran rédigés en arabe et non en
anglais ce qui garantit qu’ils n’émanaient
pas d’expatriés mais bien de locaux
revendiquant leur athéisme », explique
Romain Caillet, lui-même en poste à
l’IFPO de Beyrouth. « On a pu également
voir une réponse à ces selfies de
personnes tenant un message pro-EI à La
Mecque dans le grand sanctuaire où le
texte était cette fois un message
blasphémateur », note aussi l’expert.
« Mais ces mouvements n’ont, en fait, pas
grand-chose à voir avec les exactions de
l’Etat islamique », explique Romain
Caillet.
« Il est à la rigueur possible que les gens
athées aient trouvé, avec la propagande
de l’EI, un support à l’expression de leur
opinion. Mais je ne trouve pas qu’il y ait
aujourd’hui de pic de cette expression.
C’est davantage un mouvement de
fond. »
Une dynamique encore peu étudiée,
comme l’explique le chercheur : » Il y a
en fait beaucoup de sorties de l’islam,
soient des personnes issues de familles
musulmanes, soient des convertis qui
renoncent à la pratique de l’islam. Je
connais des cas. Mais il n’y a tout
11. Observatoire de l'islam
simplement pas de travail sociologique
mené sur ces cas. »
Céline Lussato
L’Islam: 40 ans après sa reconnaissance
en Belgique
Le 19 juillet 1974, l’État belge
reconnaissait l’Islam comme religion
officielle. En 40 ans, la visibilité de l’Islam
a fortement évolué dans notre société.
Existe-t-il un Islam de Belgique
aujourd’hui? Quel visage revêt cette
religion dans notre pays? C’est le sujet de
l’émission Transversales, sur La Première,
ce samedi 13 décembre.
Quand l’État belge reconnaît l’Islam en
1974, les autorités brillent par leur
ignorance du sujet. Cela transparaît même
au travers des textes législatifs. Une
proposition de loi de 1971 évoque la
reconnaissance de la « religion
mahométane », « un terme que l’on
retrouve dans la littérature des siècles
précédents », explique Monique
Reynaert, sociologue et islamologue. Le
projet de loi de 1971 aborde en même
temps la reconnaissance du culte
islamique et de la philosophie laïque.
Trois ans plus tard, seul l’Islam sera
pourtant reconnu. Une rapidité qui
s’explique notamment par les relations
diplomatiques entretenues entre la
Belgique et l’Arabie Saoudite. En 1967, le
roi Baudouin avait remis les clés de la
mosquée du Cinquantenaire au roi Fayçal
d’Arabie Saoudite.
11
Quelle intervention de l’État pour un
Islam de Belgique?
Si l’État confie à la mosquée du
Cinquantenaire la gestion du culte, il ne
fait pas pour autant en sorte d’aider au
développement d’un Islam d’ici, d’un
Islam de Belgique.
Très rapidement, des cours de religion se
mettront en place dans les écoles, mais
rien n’est organisé pour former les
professeurs de religion islamique qui
viennent souvent de l’étranger.
Le timing est très différent en ce qui
concerne le reste des fonctions
religieuses. Il faudra attendre 2006, soit
près de 30 ans pour que les imams de
mosquées reconnues touchent un salaire.
Les différents courants de l’Islam en
Belgique
La Foire musulmane de Bruxelles attire
chaque année des milliers de musulmans.
Des femmes non-voilées aux femmes
portant le voile intégral, des hommes à la
barbe plus ou moins longue, on y a un
aperçu des multiples facettes de l’Islam
en Belgique.
Un Islam plus visible aujourd’hui qu’il y a
40 ans. Pour Nour, certaines choses
devraient malgré tout encore évoluer :
« On nous fait croire que les choses vont
mieux aujourd’hui, qu’on peut organiser
la Foire musulmane, qu’on peut porter ce
qu’on veut comme vêtements, mais j’ai
l’impression que c’est un leurre. En fait, ce
qui nous permet de vivre, c’est de trouver
un emploi sans être stigmatisées en raison
du port du voile. Et on est loin du
compte. »
Les discours qui circulent sont tout aussi
multiples que les modes vestimentaires
mais la définition première de l’Islam
reste la même, quel que soit le profil des
musulmans interviewés: « L’Islam, c’est la
paix, avant tout. »
12. Observatoire de l'islam
Odile Leherte
PO: l’EI diabolise l’islam (chef de l’Eglise
orthodoxe russe)
L’activité des groupes radicaux, tels que
l’Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie,
vise à diaboliser l’islam aux yeux de
l’opinion internationale, a estimé
vendredi le patriarche de Moscou et de
toute la Russie Cyrille, en recevant le
ministre turc des Affaires religieuses
Mehmet Germez.
« Je ne peux me défaire de l’idée que le
« printemps arabe » et l’apparition de
formations paramilitaires islamistes, ainsi
que les exécutions publiques auxquelles
ses radicaux se livrent, tout cela est
destiné à diaboliser l’islam aux yeux de
l’opinion internationale », a déclaré le
chef de l’Eglise orthodoxe russe.
Et d’ajouter que l’islamophobie et de la
christianophobie étaient des phénomènes
de la même nature et devraient être
analysées conjointement.
« Nous sommes profondément
préoccupés par la situation dans des pays,
tels que l’Irak et la Syrie où les djihadistes
exterminent pratiquement les chrétiens »,
a souligné le Patriarche.
L’EI, appelé autrefois l’Etat islamique en
Irak et au Levant (EIIL), sévissait au départ
principalement en Syrie où il combattait
les troupes gouvernementales. Par la
suite, l’EI s’est soudainement activé en
Irak en s’emparant d’importants
territoires.
12
L’armée régulière irakienne, forte de
250.000 soldats et officiers et équipée
d’armes modernes, s’est montrée
impuissante face à l’offensive islamiste.
Fin juillet, l’EI a proclamé un califat
islamique sur les territoires irakiens et
syriens sous son contrôle. Des milliers de
chiites, chrétiens et yézidis ont été tués.
RIA Novosti
L’État islamique en Irak et au Levant
utilise ouvertement des esclaves
sexuelles
Sous couvert d’une interprétation
rigoriste de l’islam d’inspiration
wahhabite, ces barbares dénués
d’empathie, et de raison, se permettent
les pires atrocités.
L’État islamique en Irak et au Levant
représente la quintessence même de la
négation de la vie. Cette organisation
théocratique d’obédience islamique
radicale et littéraliste n’hésite pas à tuer,
torturer, mettre en esclavage les
populations insoumises. Véritable
Léviathan totalitaire, ces terroristes
veulent soumettre le monde à
l’abstraction de la superstition et à une
vision terrible d’un dieu vengeur et
tortionnaire.
Dans un document publié le 3 décembre
par le « Département des prisonniers et
des affaires de la femme » (sic) du groupe
terroriste islamique sont décrits les
sévices à infliger aux esclaves sexuelles,
en des termes qui donnent la nausée :
« Les filles vierges peuvent être violées
immédiatement après avoir été achetées
par leur propriétaire. Celles qui ont déjà
13. Observatoire de l'islam
eu des rapports sexuels doivent avoir leur
utérus “purifié” en premier. » Il est aussi
expliqué, dans ce même document, que
« les polythéistes, chrétiennes et juives
sont autorisées à devenir esclaves ». Sont
particulièrement visées les femmes yézidi
(un culte issu de la tradition des
premières religions perses dites
« zoroastriennes »), régulièrement
vendues et violées par ces monstres.
Les femmes et enfants (aussi choquant
que cela puisse paraître, les petites filles
sont aussi mises en esclavage, le guide
expliquant qu’il est « légal d’avoir des
relations avec une enfant pré-pubère »)
enlevés et détenus se comptent
aujourd’hui au nombre de 5.000 en Irak et
en Syrie. Les hommes et les petits garçons
n’ont pas d’autres choix que la conversion
ou la mort. Plus que révoltantes, ces
informations sont révélatrices d’un
ensauvagement de l’imaginaire humain
dans certaines zones géographiques.
Sous couvert d’une interprétation
rigoriste de l’islam d’inspiration
wahhabite, ces barbares dénués
d’empathie, et de raison, se permettent
les pires atrocités, défiant les lois
naturelles que s’imposent les hommes et
l’éthique élémentaire qu’implique une
société civilisée. Le conseil Choura a
légalement interprété le Coran, d’une
manière biaisée et radicale, en s’appuyant
sur un passage stipulant que « Allah
récompense les musulmans qui sont
chastes et ce qu’ils possèdent ».
Il est difficile d’imaginer que de
nombreuses jeunes personnes de
nationalité française soient impliquées,
directement ou indirectement, dans les
agissements d’une organisation terroriste
aux valeurs profondément opposées à
celles qui constituent notre civilisation.
C’est pourtant, hélas, le cas.
Et alors que les plus obtus de nos
concitoyens s’indignent pour des crèches
décorant les mairies en période de Noël,
13
les prêches violents et sectaires, en arabe,
et rendus publiquement, prospèrent et
laissent le pouvoir indifférent. En
témoignent, pour ce qui concerne la ville
de Toulouse, les quartiers Empalot et
Basso Cambo, où l’on peut entendre
« Allah Akbar » crié à la sortie des métros,
et où l’on peut voir une foule
exclusivement masculine vêtue de noir et
barbue. À quand un État indépendant ?
Gabriel Robin