2. Introduc)on
• L’histoire
françaises
des
années
1815-‐1870
avaient
été
celle
de
trois
retours
poliCques
qui
se
soldèrent
tous
trois
par
un
échec.
Echec
de
la
restauraCon
monarchique,
puis
de
la
République,
puis
de
l’Empire.
• CeIe
nouvelle
période,
1870-‐1914
montre
a
quel
point
la
France,
une
fois
la
parole
libérée
de
la
censure,
s’est
transformée
peu
a
peu
en
une
gigantesque
agora
a
l’échelle
de
la
naCon
tout
enCère.
• «
InsCtuer
la
République,
c’est
proclamer
que
des
millions
d’hommes
sauront
tracer
eux-‐mêmes
la
règle
commune
de
leur
acCon;
qu’ils
auront
a
concilier
la
liberté
et
la
loi,
le
mouvement
et
l’ordre;
qu’ils
sauront
se
combaIre
sans
se
déchirer;
que
leurs
divisions
n’iront
pas
jusqu’à
une
fureur
chronique
de
guerre
civile
et
qu’ils
ne
chercheront
jamais
dans
une
dictature
même
passagère
une
trêve
funeste
et
un
lâche
repos.
»
Jean
Jaurès.
3. Histoire
d’une
société
poli)que
• Commencée
dans
la
défaite
de
1870,
la
période
qui
va
jusqu'au
déclenchement
de
la
Grande
Guerre
prend
un
sens
parCculier,
celui
d’un
Age
d’or
de
la
République,
celui
d’une
«
Belle
Epoque
».
La
réalité
fut
neIement
moins
glorieuse.
• Cependant,
il
faut
bien
se
l’avouer…
La
vie
des
Français
a
ceIe
époque
fut
passionnément
poliCque.
On
assiste
bien
a
la
naissance
de
l’idée
de
France
comme
naCon.
En
ce
sens,
la
France
de
ceIe
période
a
été
sans
doute
la
plus
poliCque
des
naCons.
CeIe
capacité
reconnue
de
parCciper
a
la
vie
de
la
cite
ne
profita
pas
a
tous
ses
membres.
Seuls
les
hommes
de
plus
de
21
ans
bénéficièrent
du
droit
de
vote,
les
militaires
en
furent
exclus,
de
même
que
les
détenus,
les
vagabonds
et
les
colonises.
• Des
idéologies
concurrentes
de
la
République
(le
socialisme
et
le
libéralisme)
ou
même
hosCles
(l’anarchisme,
le
monarchisme),
finirent
par
s’inscrire
dans
l’espace
poliCque
crée
par
la
République.
Claude
Monet
Rue
Montorgueil.
1878
Steinlen
Hommes
devisant.
4. Naissance
de
la
République
dans
la
guerre
• La
première
réussite
de
la
République
fut
sa
capacité
a
surmonter
le
double
traumaCsme
de
la
défaite
naConale
et
de
la
guerre
civile.
• La
guerre
en
France,
De
l’Empire
a
la
République:
L’armée
française,
sur
laquelle
se
fondaient
tous
les
espoirs
d’une
victoire
rapide
et
sans
appel,
se
révéla
incapable
de
faire
face
a
un
conflit
très
large,
comme
la
France
n’en
avait
pas
connu
depuis
1815.
• A
Sedan,
malgré
l’héroïsme
de
certaines
unités,
l’armée
française
fut
défaite
et
l’Empereur
capture.
Les
Allemands
entrevirent
alors
la
fin
rapide
de
la
fin
de
la
guerre.
La
proclamaCon
en
France
de
la
République
et
l’installaCon
du
gouvernement
de
Défense
naConale
allait
en
décider
autrement.
• La
proclamaCon
de
la
République:
L’Assemblée
fut
convoquée
a
minuit.
Au
nom
de
28
députés
républicains,
Jules
Favre
déclara
la
dynasCe
déchue.
• Paris
se
trouve
encercle
des
le
19
septembre,
et
le
gouvernement
fut
pris
au
piège.
Les
Parisiens
et
les
habitants
de
la
banlieue
qui
s’étaient
refugies
dans
la
capitale,
au
total
près
de
2
millions
de
personnes,
firent
preuve
d’un
héroïsme
réel.
Répondant
aux
appels
de
GambeIa,
de
très
nombreux
habitants,
même
âges,
s’enrôlèrent
dans
la
Garde
NaConale
dont
les
effecCfs
allaient
aIeindre
350.000
hommes.
• GambeIa
quiIe
Paris
le
7
octobre
1870,
depuis
les
hauteurs
de
Montmartre,
en
uClisant
un
ballon
de
grande
dimension.
InvesC
des
pouvoirs
les
plus
étendus,
GambeIa
va
aussitôt
les
employer
a
l’organisaCon
de
la
guerre
a
outrance.
Il
gouvernait
en
dehors
d’un
contrôle
effecCf
du
gouvernement.
CeIe
situaCon
lui
offrit
davantage
de
moyens
pour
rétablir
une
autorité
naConale
forte,
condiCon
essenCelle
pour
faire
la
guerre
comme
il
l’entendait,
a
outrance.
Le
4
septembre
1871,
la
foule
envahit
l’Assemblée
et
pousse
a
la
proclamaDon
de
la
République.
Le
gouvernement
de
Défense
NaDonale
5. Naissance
de
la
République
dans
la
guerre
• GambeIa
s’appuyait
aussi
sur
une
cohorte
de
préfets
qu’il
avait
nommes
dans
l’urgence
et
qui
reçurent
des
pouvoirs
élargis.
• Faire
la
guerre:
GambeIa
réussit
en
quelques
semaines
a
doter
la
République
d’armées
–sinon
puissantes
du
moins
nombreuses
–
a
les
rassembler,
a
les
armer
et
a
les
faire
commander.
A
Belfort
qui
résistait
encore,
alors
que
l’Alsace
était
enCèrement
conquises,
GambeIa
nomma
gouverneur
le
colonel
Pierre
Denfert-‐Rochereau.
• La
proclamaCon
de
la
République:
L’Assemblée
fut
convoquée
a
minuit.
Au
nom
de
28
députés
républicains,
Jules
Favre
déclara
la
dynasCe
déchue.
Au
même
moment
s’achevait
le
siège
de
Metz.
Le
maréchal
Bazaine
décidait
de
sacrifier
l’une
des
armées
françaises
les
plus
puissants
et
qui
avait
a
peine
combaIu.
• Les
élecCons
du
8
février
1871:
les
élecCons
générales
eurent
lieu
le
8
février
1871.
768
sièges
étaient
a
pourvoir.
Avec
les
élecCons
mulCples,
l’Assemblée
compta
seulement
675
élus,
Thiers
avait
été
élu
dans
26
départements,
GambeIa
dans
9.
Un
Cers
des
élus,
soit
225
députes,
appartenaient
a
la
noblesse,
la
plus
forte
proporCon
jamais
enregistrée
dans
l’histoire
de
France.
• Le
gouvernement
de
Thiers:
Le
12
février,
l’Assemblée
se
réunit
pour
la
première
fois
a
Bordeaux.
Le
lendemain,
le
gouvernement
de
Défense
NaConale
représente
par
Jules
Favre
se
démit
de
ses
foncCons.
Le
16
février,
l’Assemblée
procédait
a
l’élecCon
de
son
président,
Jules
Grévy,
un
républicain
modéré
soutenu
par
Adolphe
Thiers.
Au
même
moment,
M.
Thiers
est
nomme
chef
du
pouvoir
exécuCf
de
la
République
Française.
l’Assemblée
naDonale
au
Grand
Théâtre
de
Bordeaux.
Jules
Grévy
6. Naissance
de
la
République
dans
la
guerre
• La
paix
et
l’annexion:
La
convenCon
signée
avec
la
Prusse
prévoyait
l’annexion
de
l’Alsace
–
a
l’excepCon
de
Belfort
–
et
la
Moselle,
ainsi
qu’une
indemnité
de
5
milliards
de
franc-‐or.
.
• Versailles
face
a
Paris:
Les
démissions
successives
de
députés
républicains,
et
le
choix
de
l’exil
par
Léon
GambeIa
(qui
se
reCra
a
Saint-‐SébasCen
en
Espagne)
renforcèrent
d’autant
la
majorité
conservatrice
de
l’Assemble.
• Paris
face
a
Versailles,
les
débuts
de
la
Commune:
Le
1er
mars,
alors
que
les
troupes
prussiennes
paradaient
a
Longchamp
et
défilaient
sur
les
Champs-‐Elysées,
le
comite
central
de
la
Garde
NaConale
parvenait
a
empêcher
certains
fédérés
d’ouvrir
le
feu
sur
les
Allemands…
• La
journée
du
18
mars
1871:
Des
tentaCves
eurent
lieu
pour
saisir
les
227
canons
que
les
Parisiens
avaient
finances
par
souscripCon.
Elles
échouèrent
devant
la
déterminaCon
des
gardes
naConaux
a
les
protéger.
A
Montmartre,
gardes
naConaux
et
habitants
de
quarCer
s’opposèrent
au
88eme
de
ligne
qui
bientôt
fraternisa.
Le
chef
du
pouvoir
exécuCf,
Thiers,
décida
alors
d’évacuer
toutes
les
troupes
régulières
de
la
capitale.
Au
maCn
du
19
mars,
Paris
était
donc
aux
mains
d’un
pouvoir
oblige
de
s’organiser
et
de
se
définir
sans
tarder.
Le
parc
d’arDllerie
de
la
BuOe
Montmartre,
le
maDn
du
18
mars
1871.
Barricade
a
Charonne,
mars
1871.
7. Naissance
de
la
République
dans
la
guerre
• Un
idéal
républicain
et
libertaire:
La
Commune
de
Paris
dura
60
jours
avant
son
écrasement
total
par
les
troupes
versaillaises.
• Le
Testament
de
la
Commune:
«
L’unité,
telle
qu’elle
nous
a
été
imposée
jusqu’à
ce
jour
par
l’Empire,
la
monarchie
et
le
parlementarisme,
n’est
que
la
centralisaCon
despoCque,
inintelligente,
arbitraire
ou
onéreuse.
L’unité
poliCque
telle
que
la
veut
Paris,
c’est
l’associaCon
volontaire
de
toutes
les
iniCaCves
locales,
le
concours
spontané
et
libre
de
toutes
les
énergies
individuelles
en
vue
d’un
but
commun.
»
• L’écrasement
de
Paris
et
le
sens
de
l’évènement:
La
rapidité
du
mouvement
communard,
sa
déterminaCon,
son
organisaCon
surprirent
le
gouvernement.
Thiers
en
tète.
Une
offensive
des
Fédérés
sur
Versailles
est
facilement
repousse.
Le
général
marquis
Gaston
de
Galliffet
en
avait
profite
pour
passer
par
les
armes
de
nombreux
gardes
naConaux
faits
prisonniers.
On
le
surnomma
alors
a
Paris
«
le
marquis
aux
talons
rouges.
»
• Des
le
5
avril,
un
décret
de
la
Commune
décida
de
l’exécuCon
de
trois
otages
pour
chaque
prisonnier
tue
a
Versailles.
• La
«
Semaine
sanglante
»:
Des
l’entrée
dans
Paris,
les
exécuCons
massives
de
prisonniers
et
de
suspects
débutèrent.
La
semaine
sanglante.
La
conquête
de
Paris
par
les
Versaillais.
L’écrasement
de
la
Commune.
Maximilien
Luce
8. Naissance
de
la
République
dans
la
guerre
• Une
défaite
victorieuse?
Si
la
Commune
consCtue
bien
«
la
dernière
révoluCon
du
XIXème
siècle,
le
point
ulCme
de
la
geste
révoluConnaire
française,
les
Républicains
comme
Thiers
l’ont
surtout
combaIu
par
raison
voire
par
renoncement,
afin
de
donner
une
chance
au
régime
du
4
septembre
de
résister
puis
de
s’imposer
au
pouvoir
monarchiste,
catholique,
anCrépublicain
qui
dominait
alors
dans
le
pays
–
et
en
premier
lieu
a
l’Assemblée.
Portrait
de
l’arDste
a
la
prison
parisienne
de
Sainte-‐Pélagie.
Gustave
Courbet.
9. La
conquête
du
régime
(1871-‐1876)
• La
bataille
que
les
républicains
allaient
remporter
progressivement,
par
les
urnes
et
dans
le
pays,
fut
bien
la
première
victoire
anCaristocraCque
acquises
sans
révoluCons
par
les
Français.
• Deux
hommes
jouèrent
un
rôle
décisif
durant
ces
années
capitales,
Adolphe
Thiers,
d’une
part,
avec
son
choix
raisonne
de
la
République,
et
Léon
GambeIa,
de
l’autre,
le
«
commis
voyageur
»
du
régime
républicain.
• La
république
de
Thiers:
Il
s’employa
a
payer
le
plus
rapidement
possible
de
la
deIe
de
guerre.
L’armée
fut
ensuite
la
première
concernée
par
sa
poliCque
volontariste,
avec
la
conscripCon
obligatoire.
• Thiers
dans
son
Message
a
l’Assemble,
en
1872,
se
devait
de
répondre
aux
monarchistes
qu’aux
républicains
galvanises
par
les
discours
de
GambeIa.
Il
traça
alors
le
projet
d’une
République
poliCquement
libérale,
socialement
conservatrice,
idéologiquement
pragmaCque
et
ancrée
dans
l’héritage
de
la
RévoluCon
de
1789:
«
Tout
gouvernement
doit
être
conservateur,
et
nulle
société
ne
pourrait
vivre
sous
un
gouvernement
qui
ne
le
serait
point.
La
République
sera
conservatrice
ou
elle
ne
sera
pas.
»
Depuis
ses
débuts
en
poliCque
sous
la
monarchie
de
Juillet,
Adolphe
Thiers
avait
accompli
un
parcours
exemplaire
de
libéral
a
la
française.
»
• Le
réveil
des
républicains:
GambeIa
s’était
rapproché
de
Thiers.
Il
était
l’un
des
plus
acCfs
dans
la
bataille
contre
la
droite.
Dans
son
discours
de
Grenoble,
il
annonce
l’avènement
des
couches
nouvelles
et
le
souCen
qu’elles
allaient
apporter
a
la
République
a
venir:
«
En
face
des
grands
notables
toujours
si
imbus
de
leur
naissance,
comme
s’ils
étaient
toujours
des
nobles
et
que
la
RévoluCon
n’avait
pas
eu
lieu,
la
République
est
une
méritocraCe
de
talents.
»
Adolphe
Thiers
+
Léon
GambeOa
10. La
conquête
du
régime
(1871-‐1876)
• L’échec
de
l’ordre
moral:
Le
comte
Patrice
de
Mac-‐Mahon,
duc
de
Magenta,
était
de
tradiCon
légiCme.
Il
confia
la
responsabilité
de
l’exécuCf
au
vice-‐
président
du
Conseil
qui
devint
alors
un
véritable
chef
de
gouvernement.
Respectueux
du
choix
de
l’Assemblée,
il
nomma
a
la
tête
du
cabinet
le
leader
révélé
de
la
majorité,
qui
était
aussi
le
tombeur
de
Thiers,
de
Broglie.
Le
duc
de
Broglie
annonça
la
mise
en
œuvre
d’une
poliCque
d’ordre
moral.
Celle-‐ci
devait
consCtuer
une
phase
préparatoire
au
rétablissement
de
la
monarchie.
L’ordre
moral
signifiait
en
premier
lieu
une
poliCque
ultrareligieuse.
• En
praCque,
la
poliCque
du
gouvernement
se
dressa
tout
enCère
contre
les
républicains,
assimiles
dans
leur
ensemble
a
l’ennemi
radical.
CeIe
offensive
anCrépublicaine
était
l’un
des
moyens
de
parvenir
a
l’unité
des
droites,
très
divisées
sur
d’autres
sujets
et
d’abord
sur
les
modalités
de
la
restauraCon
monarchique.
• L’épuraCon
frappa
la
haute
administraCon
de
l’Etat,
le
corps
diplomaCque,
les
milieux
universitaires.
• L’impossible
restauraCon:
En
1873,
le
prétendant
orléaniste
(Philippe
d’Orléans,
comte
de
Paris)
reconnut
Henri
d’Artois,
comte
de
Chambord,
comme
‘représentant
monarchique
de
la
France’.
Mais
rien
n’avait
été
cependant
décidé
quant
a
la
forme
future
de
la
monarchie,
ni
non
plus
quant
a
la
couleur
du
drapeau:
blanc
(comme
le
voulait
Henri
d’Artois)
ou
tricolore
(comme
le
voulait
Philippe
d’Orléans).
Le
comte
de
Chambord
confirma
son
refus
d’adopter
le
drapeau
de
la
révoluCon.
La
rupture
avec
les
Orléanistes
était
confirmée.
Ceux-‐ci
allaient
pouvoir
rejoindre
naturellement
le
personnel
poliCque
républicain.
L’édificaDon
de
la
Basilique
du
Sacre
Cœur
au
sommet
de
Montmartre
de
1908.
L’édifice
royaliste
et
catholique
d’effacer
les
crimes
de
la
Commune.
Le
pèlerinage
a
Lourdes
débute
en
1872.
11. La
conquête
du
régime
(1871-‐1876)
• Dans
l’immédiat,
le
régime
se
renforça
au
niveau
présidenCel
et
exécuCf.
Malgré
l’opposiCon
républicaine,
une
première
loi
consCtuConnelle
fixant
a
7
ans
la
durée
du
mandat
présidenCel.
• L’évoluCon
républicaine
du
régime,
la
consCtuCon
de
1875:
Henri
Wallon
lança
un
appel
a
tous
les
modérés
afin
qu’ils
surmontent
les
logiques
parCsanes.
Suffisamment
convaincant,
l’orateur
parvint
a
adopter
une
proposiCon
de
loi
a
une
voix
de
majorité,
par
353
contre
352.
L’amendement
établissait
que
«
le
président
de
la
République
est
élu
a
la
majorité
des
suffrages
par
le
Senat
et
la
Chambre,
réunis
en
Assemblée
naConale.
»
La
significaCon
d’une
telle
reforme
était
capitale:
la
République
était
fondée
a
travers
une
insCtuCon
essenCelle,
le
Ctre
républicain
du
chef
de
l’Etat
était
confirme.
Dans
le
même
temps,
la
souveraineté
du
Parlement
était
proclamée
(le
président
de
la
République
n’en
serait
que
le
mandataire)
et
le
bicamérisme
adopte.
• Les
lois
consCtuConnelles
de
1875:
• «
Art
1.
Le
pouvoir
législaCf
s’exerce
par
deux
Assemblées,
la
Chambre
des
députés
et
le
Senat.
• Art.
2.
Le
président
de
la
République
est
élu
a
la
majorité
absolue
des
suffrages
par
le
Senat
et
par
la
Chambre
des
députés,
réunis
en
Assemblée
naConale.
Il
est
nomme
pour
7
ans.
Il
est
rééligible.
»
• Plusieurs
historiens
ont
parle
a
leur
sujet
de
«
consCtuCon
orléaniste
»,
pour
l’équilibre
des
pouvoirs
qu’elle
instaurait
aussi
bien
que
pour
sa
nature
parlementaire
et
sa
plasCcité:
établissant
une
République,
elle
pouvait
tout
autant
abouCr
a
une
monarchie.
Henri
Wallon,
le
père
de
la
consDtuDon
de
1875.
12. La
conquête
du
régime
(1871-‐1876)
• La
victoire
des
Républicains:
Les
élecCons
générales
en
1876
pour
les
députés
et
les
sénateurs
abouCrent
a
la
raCficaCon
de
«
la
consCtuCon
de
1875
».
Elles
décidèrent
surtout
du
sens
qu’il
fallait
lui
donner.
La
victoire
des
Républicains
en
fit
une
consCtuCon
républicaine,
notamment
parce
que
les
tenants
de
l’Ordre
moral
furent
sévèrement
baIus.
Parmi
les
élus,
on
comptait
de
grandes
personnalités
de
premier
rang
comme
Victor
Hugo,
plébiscité
a
Paris.
• L’affirmaCon
d’un
esprit
républicain:
Léon
GambeIa
se
dépensa
sans
compter
pour
convaincre
le
pays
du
bien-‐fondé
du
régime
républicain.
S’adressant
a
la
droite
orléaniste
qu’il
espérait
rallier
a
la
République:
«
Venez
avec
nous,
nous
vous
assurerons
un
rang,
un
honneur,
une
force
qui
vous
permeIront
d’exercer
vos
apCtudes
au
bénéfice
de
tous.
»
• La
laïcité
occupa
une
place
importante
dans
la
définiCon
de
la
pensée
républicaine.
GambeIa
proposa
la
«
suppression
du
budget
des
cultes
et
la
séparaCon
de
l’Eglise
et
de
l’Etat
».
• Si
GambeIa
avait
progressivement
aIenue
le
terme
«
radical
»
contenu
dans
le
programme
de
Belleville
de
1869,
il
n’en
était
pas
de
même
de
Georges
Clemenceau,
l’ancien
maire
de
Montmartre,
esCmant
que
«
le
but
que
nous
proposons,
c’est
l’abouCssement
de
la
grande
rénovaCon
de
1789,
inaugurée
par
la
bourgeoisie
française
et
abandonnée
par
elle
avant
son
achèvement.
ElecDons
de
février
mars
1876.
13. La
conquête
du
régime
(1871-‐1876)
• Une
revanche
sur
l’histoire:
Le
grand
tableau
du
Bal
du
Moulin
de
la
GaleIe
de
Pierre-‐Auguste
illustre
bien
l’intense
désir
de
liberté
porte
par
l’art
comme
par
les
hommes.
Contre
la
déclaraCon
monumentale
de
la
basilique
du
Sacré-‐Cœur
et
son
idéologie
de
l’expiaCon.
Bal
du
Moulin
de
la
GaleOe
1876.
14. La
République
des
Républicains
• La
République
ne
se
transforma
pas
en
religion
d’Etat.
L’athéisme
ou
le
matérialisme
ne
devinrent
jamais
la
doctrine
de
la
République,
pas
plus
que
le
posiCvisme.
Les
républicains
reconnaissent
davantage
leur
filiaCon
avec
la
pensée
libérale,
c’est-‐a-‐dire
l’idéalisme
philosophique
et
les
droits
de
l’homme.
• Le
premier
acte
de
la
République
consista
a
promulguer
les
libertés
fondamentales
qui
conféraient
aux
citoyens
une
forme
de
souveraineté
civique.
Le
second
fut
de
reconnaître
aux
membres
de
la
société
une
existence
poliCque,
certes
refusée
a
certains
groupes.
Le
troisième
fit
reposer
ces
noCons
de
contre-‐pouvoir
et
d’individualisme
poliCque
sur
une
concepCon
criCque
de
la
raison
et
du
savoir,
accordant
de
ce
fait
un
rôle
public
légiCme
aux
éducateurs,
aux
intellectuels
et
aux
arCstes.
• Les
républicains
contre
Mac
Mahon,
la
crise
du
16
mai
1877:
Mac
Mahon,
suite
au
blocage
législaCf
des
Chambres,
leur
fit
savoir
qu’elles
étaient
ajournées
a
parCr
du
16
juin.
C’était
non
seulement
une
tentaCve
de
coup
de
force
contre
le
pouvoir
parlementaire,
mais
aussi
une
déclaraCon
de
contre
l’extrême
gauche
républicaine.
• Le
coup
de
force
légal
du
président
Mac
Mahon
avait
permit
aux
élus
républicains,
jusque
la
divises
en
groupes
et
courants
jaloux
de
leur
indépendance,
d’éprouver
un
premier
senCment
d’unité.
Van
Gogh
–
Le
14
juillet
15. La
République
des
Républicains
• L’unité
des
républicains:
Léon
GambeIa
agit
comme
un
chef
militaire
pour
remporter
la
bataille
décisive:
les
élecCons
devaient
déterminer,
plus
en co re
q u ’u n e
ma j o ri té
poliCque,
la
forme
véritable
du
régime,
pouvoir
présidenCel
ou
pouvoir
parlementaire.
Une
nouvelle
défaite
de
Mac-‐Mahon
l’obligeait
a
renoncer
a
l’une
des
prérogaCves
les
plus
manifestes
d e
l a
p r é s i d e n c e
d e
l a
République,
le
droit
de
dissoluCon.
• Une
campagne
sans
équivalent:
La
campagne
en
vue
des
nouvelles
élecCons
législaCve
se
déroula
dans
un
climat
de
g r a n d e
t e n s i o n
e t
d e
harcèlement
des
candidats
républicains.
La
praCque
de
la
«
candidature
officielle
»
fut
généralisée
par
le
pouvoir.
A
la
République
Française.
Henri
Gervex
1890
16. La
République
des
Républicains
• Les
élecCons
de
1877:
Les
élecCons
législaCves
d’octobre
1877
mirent
face
a
face
un
camp
républicain
uni
et
élargi,
et
des
monarchistes
replies
sur
eux-‐mêmes
et
décidés
a
faire
barrage
a
la
démocraCe
parlementaire.
L’affrontement
peut
se
résumer
au
choc
de
deux
personnalités
Mac-‐Mahon
et
GambeIa.
• La
victoire
des
républicains
et
l’épreuve
de
force:
La
gravite
des
enjeux
avait
polarise
a
l’extrême
les
camps
en
présence.
Les
républicains
passèrent
de
363
élus
a
323.
Mais
bien
qu’ils
soient
passes
de
123
a
200
élus,
les
ultraconservateurs
n’obCnrent
pas
la
majorité.
• Pourtant
le
président
de
la
République
refusa
la
sancCon
du
suffrage
universel.
Mac-‐Mahon
décida
d’ignorer
la
victoire
républicaine.
Le
24
octobre
1877,
les
députes
acceptaient
l’épreuve
de
force
et
votaient
par
325
voix
contre
218
le
refus
d’entrer
en
communicaCon
avec
le
nouveau
ministère.
Le
président
de
la
République
devait
«
se
soumeIre
ou
se
démeIre
»,
comme
lui
inCma
GambeIa
a
la
tribune.
Un
peu
plus
d’un
an
plus
tard,
le
30
janvier
1879,
Mac-‐Mahon
allait
démissionner,
après
un
ulCme
bras
de
fer
avec
la
Chambre,
reconnaissant
ainsi
la
défaite
du
camp
monarchiste
et
conservateur
qu’il
avait
cru
pouvoir
mener
a
la
victoire.
Marechal
de
Mac-‐Mahon
17. La
République
des
Républicains
• La
republicanisaCon
du
régime:
Le
président
Mac-‐Mahon
avait
annonce
la
venue
d’une
ère
de
prospérité:
«
La
fin
de
ceIe
crise
sera
le
point
de
départ
d’une
nouvelle
ère
de
prospérité.
L’exposiCon
universelle
va
s’ouvrir:
le
commerce
et
l’industrie
vont
prendre
un
nouvel
essor
».
Le
gouvernement
lança
effecCvement
un
grand
programme
de
travaux
publics
pour
concréCser
ceIe
perspecCve
de
croissance.
• La
«
poliCque
au
village
»
ou
l’avenir
républicain:
Le
premier
renouvellement
par
Cers
du
Senat
donna
un
net
avantage
aux
républicains
(janvier
1879)
et
la
présidence
du
Senat
échut
logiquement
a
un
républicain.
• Restait
le
pouvoir
présidenCel.
Mac-‐Mahon
démissionna
le
30
janvier
1879.
Le
même
jour,
les
deux
Chambres
élisent
son
successeur,
Jules
Grévy.
• L’œuvre
scolaire
et
la
laïcité:
L’arrivée
de
Jules
Ferry
au
gouvernement
marqua
le
point
de
départ
des
grandes
lois
républicaines
établissant
des
libertés
fondamentales
et
engageant
l’œuvre
scolaire
des
républicains.
«
La
neutralité
religieuse
de
l’école,
sa
sécularisaCon;
c’est
a
mes
yeux
et
a
ceux
du
gouvernement,
la
conséquence
de
la
sécularisaCon
du
pouvoir
civil
et
de
toutes
les
insCtuCons
sociales.
»
• Inspire
par
les
philosophies
d’Auguste
Comte
et
de
Condorcet,
Jules
Ferry
défendit
l’idée
d’une
indépendance
de
la
morale
et
de
la
science
face
aux
religions.
Jules
Ferry.
18. La
République
des
Républicains
• «
Nul
n’est
admis
a
diriger
un
établissement
d’enseignement
public
ou
prive,
de
quelque
ordre
qu’il
soit,
ni
a
y
donner
l’enseignement,
s’il
apparCent
a
une
c o n g r é g a C o n
n o n
autorisée
»
CeIe
mesure
était
accompagnée
d’une
interdicCon
de
près
de
5 0 0
c o n g r é g a C o n s
(Jésuites,
dominicains
ou
frères
maristes).
• La
poliCque
scolaire
devait
forger,
par
delà
les
divisions
de
classe
ou
la
diversité
des
régions,
l’unité
de
la
naCon.
Ecole
de
la
République.
Geoffroy
1889.
19. La
République
des
Républicains
• Les
libertés
fondamentales:
En
1880,
une
loi
accorda
la
liberté
d’ouverture
et
de
transfert
des
débits
de
boisson.
L’autorisaCon
administraCve
qui
avait
été
une
arme
de
tous
les
régimes
antérieurs
pour
combaIre
la
propagande
républicaine,
fut
supprimée
et
remplacée
par
une
simple
déclaraCon
a
la
mairie.
Cafés,
brasseries
et
cabarets
devinrent
des
lieux
privilégiés
de
la
vie
publique
et
de
l’expérience
poliCque
sur
les
hommes.
• En
1881,
sont
confirmées
les
libertés
de
l’imprimerie
et
de
la
librairie,
la
liberté
de
la
presse,
et
les
libertés
d’affichage.
• La
liberté
de
réunion
avait
été
accordée,
elle,
par
la
loi
du
30
juin
1881.
Corollaire
de
la
liberté
de
la
réunion,
la
liberté
d’associaCon
fut
en
revanche
écartée
par
crainte
de
favoriser
les
congrégaCons
religieuses.
Les
associaCons
de
plus
de
20
personnes
exigeaient
une
autorisaCon.
• Une
ébauche
de
liberté
d’associaCon
fut
toutefois
accordée,
par
le
biais
de
la
loi
de
1884,
dite
loi
Waldeck-‐Rousseau,
autorisant
la
formaCon
de
syndicats
par
branche
professionnelle.
Il
était
difficile
pour
les
Républicains
d’aller
plus
loin.
Plus
de
20
années
allaient
être
encore
nécessaires
pour
que
la
liberté
d’associaCon
soit
pleinement
reconnue.
20. La
République
des
Républicains
• Le
pouvoir
des
symboles:
Trois
décisions
symboliques
qui
illustrent
les
retrouvailles
du
pays
républicain
et
de
sa
tradiCon
presque
apprivoisée:
la
fixaCon
de
la
fête
naConale
le
14
juillet
célébrant
la
première
commémoraCon
unanime
de
la
révoluCon
en
1790,
l’instauraCon
de
la
Marseillaise
comme
hymne
naConal
pour
draper
les
vainqueurs
de
1789,
orphelins
de
l’Alsace-‐Lorraine,
dans
le
patrioCsme
des
grands
ancêtres,
enfin
le
retour
des
Chambres
a
Paris.
• «
Lorsque
la
vieille
monarchie
avait
quiIe
Versailles
pour
Paris
en
octobre
1789,
c’était
sous
la
pression
d’une
foule
menaçante.
La
royauté
ne
sortait
de
son
exil
délibéré
que
pour
passer
sous
la
garde
du
peuple
parisien.
Quand
les
députés
et
les
sénateurs
font
le
meme
chemin,
90
ans
après,
c’est
en
représentants
du
peuple
réconciliant
la
naCon
et
sa
capitale.
La
révoluCon
française
entre
au
port.
»
François
Furet.
• Une
importante
revue
militaire
eut
lieu
a
Longchamp,
en
présence
du
président
de
la
République
qui
remit
les
drapeaux
aux
400
colonels
commandant
les
régiments,
«
signe
de
l’union
indissoluble
entre
l’armée,
la
patrie,
la
République.
»
La
revue
militaire
a
Longchamp
pour
le
premier
14
juillet.
1890
21. La
République
des
Républicains
• Un
visage
pour
la
République,
l’avènement
de
Marianne:
La
coutume
s’instaure
d’orner
les
salles
de
marie
d’un
buste
de
femme
coiffée
d’un
bonnet
phrygien,
la
République.
• La
poliCque
républicaine:
C’est
alors
le
temps
d‘un
parlementarisme
absolu…
La
conscience
des
parlementaires
était
le
seul
tribunal
de
la
consCtuConnalité
des
lois.
Aucune
borne
de
droit
n’état
mise
a
la
puissance
du
Parlement.
Celui-‐ci
était
juge
des
élecCons
et
validait
le
nouveaux
élu.
Il
était
maitre
de
son
règlement,
fixait
l’ordre
du
jour
des
séances,
disposait
d’un
droit
d’interpellaCon
du
gouvernement
et
se
réservait
la
possibilité
de
le
renverser
sur
le
champ.
• Les
aventures
coloniales
de
la
France
en
Tunisie
donnèrent
a
Clemenceau
l’
occasion
d’ouvrir
le
feu
de
son
éloquence
contre
le
ministère
Ferry.
En
1885,
Clemenceau
devient
le
«
tombeur
»
du
gouvernement
Jules
Ferry.
«
Ce
n’est
pas
pour
la
naDonalité
égypDenne
ni
pour
le
parD
naDonal
qu’il
faut
aller
en
Egypte,
mais
pour
la
naDon
française.
Mais
voyons
ce
qu’il
y
a
au
fond
de
ceOe
idée.
Les
Français
souDennent
ce
qu’ils
ont
de
puissants
intérêts
en
Égypte:
les
Anglais,
les
Italiens,
d’autres
encore
disent
de
meme.
Au
risque
de
paraître
soutenir
un
paradoxe,
je
voudrais
dire
qu’il
me
semble
que
les
ÉgypDens,
eux
aussi,
ont
quelques
intérêts
en
Egypte.
»
22. La
République
des
Républicains
• La
républicanisassions
de
l’Etat:
En
1883,
la
mise
a
la
retraite
d’office
de
près
de
1000
magistrats
suspectes
de
sympathies
congregaConnsites,
bonaparCstes,
royalistes,
conservatrices,
ou
simplement
peu
moCves
par
l’idéal
républicain
–
représenta
un
fait
sans
précédent,
qui
allait
lourdement
peser
sur
la
représentaCon
de
la
jusCce
républicaine.
• La
tentaCon
impériale:
A
la
suite
du
massacre
par
les
Touaregs
d’une
colonne
française
de
400
hommes
charges
d’ouvrir
une
route
transsaharienne
entre
l’Algérie
et
le
Niger.
En
1881,
Jules
Ferry
demanda
a
la
Chambre
des
crédits
pour
une
opéraCon
militaire
contre
le
bey
de
Tunis,
juge
responsable
du
massacre.
• Clemenceau
s’opposait
a
la
poliCque
impériale
pour
des
raisons
de
principe
qui
tenaient
aussi
bien
au
rejet
de
la
thèse
de
l’inégalité
des
races
qu’au
refus
d’affaiblir
la
métropole
en
face
de
la
puissance
allemande.
Le
débarquement
des
Français
a
Haiphong.
Juin
1884
23. La
République
des
Républicains
• La
quesCon
coloniale
et
la
chute
de
Jules
Ferry:
Jules
Ferry
créa
un
Conseil
supérieur
des
colonies
en
1883
pour
coordonner
sa
poliCque
en
la
maCère
et
se
lança
dans
la
conquête
de
l’Annam,
puis
dans
celle
du
Tonkin
l’année
suivante.
• Jules
demandait
a
la
Chambre
de
nouveaux
moyens
pour
ceIe
guerre
qui
ne
disait
pas
son
nom.
George
Clemenceau
riposta
vivement
a
celui
que
l’opinion
radicale
et
modérée
affublait
du
surnom
péjoraCf
de
«
Ferry
Tonkin
»:
«
Nous
ne
voulons
plus
vous
entendre,
nous
ne
voulons
plus
discuter
avec
vous
les
grands
intérêts
de
la
patrie.
Nous
ne
vous
connaissons
plus;
nous
ne
voulons
plus
vous
connaître.
»
Claude
Monet,
ami
de
George
Clemenceau
traduit
le
bonheur
retrouve
a
la
lumière
de
la
République
naissante,
dans
une
toile
joyeuse
et
colorée,
La
Fête
du
30
juin
1878,
rue
Saint-‐Denis
a
Paris.
24. La
République
des
Républicains
• La
mort
d’Adolphe
Thiers:
L’Histoire
révèle
ici
son
caractère
paradoxal
puisque
le
dirigeant
qui
avait
ordonne
l’écrasement
de
la
Commune
s’était
transforme
en
héros
républicain,
honore
par
une
foule
immense.
• L’adieu
a
GambeIa:
Officielles
et
naConales,
les
obsèques
de
GambeIa
n’en
furent
pas
moins
un
véritable
moment
de
ferveur
populaire:
plusieurs
milliers
de
couronnes,
portant
pour
la
plupart
l’unique
inscripCon
«
Au
Patriote
»
furent
déposées
aux
pieds
du
défunt.
Tombe
d’Adolphe
Thiers
Obsèques
de
GambeOa
25. La
République
des
Républicains
• Victor
Hugo
au
Panthéon:
Le
Panthéon,
resCtue
en
1851
au
culte
catholique
après
sa
vocaCon
laïque
retrouvée
lors
de
la
révoluCon
de
1830
–
fut
a
nouveau
désacralisé
pour
accueillir
la
dépouille
de
Victor
Hugo.
• 8
heures
de
défilé,
19
discours,
une
ferveur
populaire
jamais
épuisée
scandèrent
ce
jour
tres
officiel.
Le
corps
de
Hugo
fut
accompagne
jusqu’au
Panthéon
par
une
foule
immense,
de
près
de
deux
millions
d’habitants.
• Une
statue
pour
la
liberté:
L’immense
statue
de
femme,
symbolisant
la
lumière
de
la
liberté
sur
le
monde,
était
l’œuvre
de
l’Alsacien
Auguste
Bartholdi.
Elle
était
aussi
importante
pour
Paris
et
la
France
(qui
l’offrirent
en
octobre
1886)
que
pour
New
York
et
les
Etats-‐Unis
(qui
la
reçurent).
Le
sculpteur,
ancien
combaIant
de
1870,
ami
de
GambeIa,
voudrait
donner
un
visage
a
la
République
imaginée;
et
celle-‐ci
allait
devenir
un
phare
rassurant
pour
les
millions
d’émigrants
gagnant
l’Amérique.
Obsèques
de
Victor
Hugo
Statue
de
la
liberté
dans
l’atelier
du
fondeur
Gayet.
26. La
République
des
Républicains
• Le
rêve
de
la
revanche:
La
revanche
n’en
resta
pas
moins
une
cause
publique
et
populaire
puissante,
animée
par
des
hommes
et
des
structures
dévouées
a
ceIe
mission
sacrée.
• Le
patriote
qui
lui
a
aIache
son
nom
fut
incontestablement
Paul
Déroulède.
Il
publia
ses
«
Chants
du
Soldat
».
Le
succès
fut
immense,
il
était
lu
dans
toute
la
France.
• Les
objecCfs
de
Paul
Déroulède
étaient
clairs:
l’esprit
public
était
contagieusement
malade
de
poliCque
intérieure,
et
sa
Ligue
se
devait
de
réagir
contre
«le
flot
montant
des
doctrine
cosmopolites,
qui
désagrègent
les
Etats.
»
27. La
tenta)on
autoritaire
des
républicains
(1885-‐1897)
• La
crise
boulangiste:
Aux
élecCons
générales
d’octobre
1885,
la
Chambre
compta
383
républicains
pour
201
conservateurs.
Deux
fois
plus
nombreux
qu’en
1881,
ces
derniers
formèrent
une
Union
des
droites.
Les
républicains
de
gouvernement
se
regroupèrent
dans
l’Union
des
Gauches.
Dans
sa
physionomie
poliCque,
la
Chambre
apparaissait
incapable
de
faire
émerger
des
majorités
fortes.
Les
combinaisons
parlementaires
étaient
nécessaires.
• Boulanger
et
la
menace
boulangiste:
Le
mouvement
boulangiste
est
ne,
sur
fond
de
vives
tensions
avec
l’Allemagne
et
d’une
sévère
crise
économique,
de
la
rencontre
entre
une
série
de
mécontentements
diriges
contre
le
régime
parlementaire
et
d’un
général
devenu
en
quelques
mois
«
l’homme
providenCel
»
sauveur
de
la
France
menacée;
il
parCcipe
aussi
de
l’ambivalence
de
nombreux
républicains
prêts
a
soutenir
les
naConalistes,
au
moins
pour
un
temps,
afin
de
balayer
les
moderes
et
leur
leader,
Jules
Ferry.
• Affiches,
placards,
feuilles,
chansons
vantaient
les
mérites
du
général,
un
«
connétable
»
qui
allait
sauver
le
pays
d’une
nouvelle
invasion
allemande,
un
citoyen
prêt
a
débarrasser
la
République
des
péchés
du
parlementarisme
et
des
parlementaires
corrompus.
• Quelques
mois
seulement
après
l’éloignement
de
Boulanger,
la
crise
du
régime
rebondit
de
plus
belle
avec
la
révélaCon
d’un
trafic
de
décoraCons
organisée
par
le
gendre
de
Jules
Grévy.
• Sadi
Carnot
est
invesC
en
décembre
1887
par
la
majorité
républicaine.
Sa
première
décision
fut
de
meIre
le
«
général
Revanche
»
a
la
retraite.
Mais
rendu
a
la
vie
civile,
Boulanger
devenait
éligible…
Durant
l’été
1888,
Boulanger
remporta
trois
élecCons
parCelles
en
province
et
remporta
celle
de
Paris,
triomphalement,
en
janvier
1889.
28. La
tenta)on
autoritaire
des
républicains
(1885-‐1897)
• Contre
toute
aIente,
les
boulangistes
ne
profitèrent
pas
de
leur
écrasante
victoire
dans
la
capitale,
négligeant
le
coup
d’Etat
qui
était
a
leur
portée.
• Le
sursaut
des
républicains:
Jules
Ferry
fut
l’un
des
premiers
a
dénoncer
le
danger
représenté
par
le
boulangisme:
«
Messieurs,
au
lieu
de
fermer
la
République
il
faut
l’ouvrir,
l’ouvrir
a
tous
les
hommes
de
bonne
volonté.
»
• «
A
votre
âge,
monsieur
le
général
Boulanger,
Napoléon
était
mort
et
vous
ne
seriez
que
le
Sieyès
d’une
consCtuCon
mort-‐née.
»
Scène
de
propagande
Boulangiste
ElecDons
de
Septembre
1889
29. La
tenta)on
autoritaire
des
républicains
(1885-‐1897)
• L’apparente
victoire
républicaine:
Le
gouvernement
ayant
menace
le
général
Boulanger
de
la
Haute
Cour,
pour
«
AIentat
contre
la
sureté
de
l’Etat
»,
celui-‐ci
décida
alors
de
s’exiler
a
Bruxelles.
• En
diabolisant
le
boulangisme,
les
républicains
idéalisèrent
le
régime;
ils
l’empêchèrent
d’évoluer,
et
pire,
le
soumirent
a
un
nouveau
risque
autoritaire.
• En
refusant
de
Crer
pleinement
les
conséquences
de
ceIe
contestaCon
profonde
de
la
République
opportuniste,
celle-‐ci
se
condamnait
a
l’immobilisme,
voire
a
la
réacCon.
• La
République
évolua
vers
un
conservaCsme
de
plus
en
plus
autoritaire
et
impérial.
Le
triomphe
de
la
République.
30. La
tenta)on
autoritaire
des
républicains
(1885-‐1897)
• Une
république
aveuglée:
Avec
l’ExposiCon
universelle
de
1889,
il
s’agit
d’un
centenaire
sans
lendemain.
Incontestablement,
l’ExposiCon
universelle
contribua
au
rayonnement
du
centenaire
de
la
RévoluCon
Française.
La
ville
de
Paris
fut
autorisée
a
inviter
les
quelques
200.000
maires
de
France
a
un
grand
banquet
et
a
organiser
leur
procession
rue
de
Rivoli.
• La
fin
de
la
crise
boulangiste
et
le
résultât
des
élecCons
de
1889
encouragèrent
les
républicains
de
gouvernement
a
rechercher
la
stabilité
et
a
éviter
toute
reforme
qui
pourrait
conduire
au
changement.
Cet
immobilisme
poliCque
eut
comme
corollaire,
sur
le
plan
économique,
le
protecConnisme
et
sur
le
plan
social,
un
conservaCsme
intransigeant,
alimente
par
la
peur
du
socialisme
et
de
l’agitaCon
ouvrière.
• Puis
vient
le
scandale
du
canal
de
Panama.
Soutenue
par
Paul
Déroulède,
une
vigoureuse
campagne
de
presse,
menée
par
les
extrêmes
de
droite
et
de
gauche,
s’aba}t
sur
les
«
chéquards
»,
les
104
députés
suspectes
d’avoir
touche
de
l’argent.
• Le
ralliement
des
catholiques
et
la
soluCon
conservatrice:
L’échec
du
boulangisme
convainc
un
certain
nombre
de
conservateurs
de
la
stabilité
du
régime
et
de
la
nécessite
de
se
placer
sur
le
terrain
des
insCtuCons.
C’est
la
mission
que
s’assigne
le
cardinal
Lavigerie.
Avec
l’encyclique
«
Au
milieu
des
sollicitudes
»,
l’acCvisme
du
pape
Léon
XIII
finit
par
imposer
le
silence
aux
nombreux
catholiques
hosCles
a
la
République,
mais
respectueux
de
l’autorite
du
Saint-‐Siège.
Le
cardinal
Lavigerie.
31. La
tenta)on
autoritaire
des
républicains
(1885-‐1897)
• L’émergence
d’une
droite
acquise
a
la
République
permeIait
d’échapper
aux
formules
de
«
concentraCon
républicaine
»
impliquant
une
alliance
avec
les
radicaux.
CeIe
alternaCve
donna
un
nouveau
pouvoir
aux
modérés
et
aux
hériCers
des
«
opportunistes
»
-‐
désormais
bapCses
progressistes.
• La
montée
du
naConalisme
poliCque:
Le
boulangisme
et
son
«
Comite
naConal
»
échouèrent
a
se
transformer
en
un
parC
cohérent
et
homogène.
Les
boulangistes
consCtuèrent
en
revanche
une
force
d’appoint,
aussi
puissante
qu’imprévisible,
au
service
de
l’anC
républicanisme
.
Le
passage
du
naConalisme
a
l’anC
républicanisme
fut
clairement
illustre
par
l’évoluCon
de
la
Ligue
des
Patriotes.
• Fondée
par
des
républicains
pour
honorer
la
naCon,
la
Ligue
des
Patriotes
bascula
dans
l’anCparlementarisme
et
devint
en
10
ans
une
organisaCon
militante
prête
au
coup
de
force,
voire
au
coup
d’Etat.
• L’affirmaCon
d’une
idéologie
anCsémite:
Suite
a
la
faillite
de
l’Union
Générale
en
1882,
les
peurs
naConales,
la
crise
économique,
la
détresse
sociale,
le
rejet
de
la
modernité,
convergèrent
progressivement
vers
la
mise
en
cause
d’un
seul
et
unique
responsable,
le
«
Juif
».
En
1886,
ECenne
Drumont
publie
un
essai
de
1200
pages
la
France
Juive.
La
France
Juive
d’Edouard
Drumont.
La
France
juive
de
Drumont
conDent
presque
tous
les
thèmes
de
l’anDsémiDsme
futur
:
la
race
aryenne
créatrice,
idéaliste,
aimant
la
jusDce,
oppose
a
l’espèce
sémite,
parasite,
exploiteuse
et
rusée,
les
deux
frères
judaïques
a
la
fois
ennemis
et
amis
que
sont
le
capitaliste
et
le
socialiste,
des
menaces
de
meurtre
nullement
déguisées
et
l’annonce
d’une
prochaine
révoluDon.
32. La
tenta)on
autoritaire
des
républicains
(1885-‐1897)
• La
renaissance
du
socialisme
français:
Jules
Guesde
fut
a
l’origine
de
la
consCtuCon
du
premier
parC
socialiste
en
France,
de
tendance
marxiste
et
autoritaire.
Avec
l’aide
de
Karl
Marx
lui-‐même,
il
rédigea
un
programme
qui
devint,
l’année
suivante,
au
Congres
socialiste
du
Havre,
«
la
Charte
du
ParC
des
travailleurs
socialistes
de
France
».
Il
prit
pour
nom
définiCf
«
ParC
ouvrier
français
».
• Le
risque
de
désintégraCon
complète
du
socialisme
naissant
conduisit
les
députés
socialistes
de
toutes
tendances
a
se
rassembler
dans
un
groupe
unique.
Jaurès
exerça
rapidement
un
fort
ascendant
sur
le
groupe
et
au-‐delà,
sur
l’image
et
la
praCque
du
socialisme
en
France.
• Elu
républicain
du
Tarn
et
plus
jeune
député
de
France
en
1885,
Jean
Jaurès
s’était
relevé
un
farouche
opposant
au
boulangisme:
«
Ce
qui
manque
a
la
démocraCe,
c’est
la
confiance
en
soi-‐même,
c’est
le
senCment
de
sa
force,
c’est
l’ambiCon
vraie.
»
• Il
rencontra
a
Paris,
le
nouveau
bibliothécaire
de
l’Ecole
Normale
supérieure,
Lucien
Herr,
normalien
et
agrégé
de
philosophie
comme
lui,
qui
le
converCt
au
socialisme.
Jean
Jaurès
Lucien
Herr
33. La
tenta)on
autoritaire
des
républicains
(1885-‐1897)
• L’autonomie
et
l’acCon
anarchiste:
L’extrême
gauche
se
déployait
aussi
dans
l’anarchisme.
Depuis
1879,
le
courant
libertaire
s’était
séparé
du
mouvement
socialiste.
• L’acCvisme
des
anarchistes
russes,
dont
certains
avaient
décidé
de
s’exiler
a
Paris,
soutenait
aussi
le
dynamisme
de
l’anarchisme
français.
• Ravachol
est
arrêté
en
mars
1892,
après
quatre
aIentats
a
la
dynamite,
il
fut
condamne
a
mort
et
guilloCne.
Avant
meme
son
exécuCon,
il
était
devenu
un
martyre
de
la
cause
anarchiste.
AOentat
d’Auguste
Vaillant
a
la
Chambre
des
Députés
en
1893.
Assassinat
de
Sadi
Carnot
en
1894.
34. La
tenta)on
autoritaire
des
républicains
(1885-‐1897)
• La
République
refermée:
La
quesCon
sociale
polarisa
les
élecCons
générales
de
1893.
L’arrivée
aux
affaires
d’une
nouvelle
généraCon
d’acteurs
poliCques
-‐
des
jeunes
quadragénaires
comme
Raymond
Poincaré
(Finances),
Louis
Barthou
(Travaux
Publics),
Théophile
Delcassé
(Colonies)…
A
l’inverse
de
leurs
aines,
ces
modérés
ne
concevaient
pas
la
poliCque
comme
une
mission
mais
plutôt
comme
une
profession.
• Alors
que
le
temps
des
luIes
républicaines
avait
permis
l’émergence
d’un
personnel
poliCque
atypique,
la
stabilisaCon
du
régime
et
l’embourgeoisement
de
la
société
entrainèrent
une
modificaCon
du
recrutement
des
élites
poliCques.
Louis
Barthou
ElecDons
Générales
de
1893
Raymond
Poincaré
Théophile
Delcassé
35. La
tenta)on
autoritaire
des
républicains
(1885-‐1897)
• L’intransigeance
sur
le
front
social:
La
situaCon
de
l’extrême
gauche
française
s’était
modifiée
avec
le
ralliement
des
anarchistes
aux
socialistes
et
la
combaCvité
nouvelle
de
ces
derniers.
Au
congres
de
Nantes
en
septembre
1894,
le
principe
de
la
grève
générale
fut
défendu
par
un
jeune
avocat
nantais,
ArisCde
Briand.
• La
peur
d’une
conspiraCon
d’extrême
gauche
se
répandait
chez
les
républicains
les
plus
conservateurs,
les
poussant
a
se
rapprocher
de
la
droite
conservatrice
afin
de
mener
une
poliCque
sociale
intransigeante.
En
1891,
les
évènements
de
Fourmies
provoquent
une
fusillade
qui
fit
10
morts
et
plus
de
30
blesses.
L’année
suivante,
la
grève
de
Carmaux
réussît.
La
déterminaCon
des
mineurs,
le
souCen
de
Jean
Jaurès,
l’intervenCon
a
la
Chambre
de
députés
radicaux
et
du
socialisme
indépendant
Alexandre
Millerand
(venu
du
radicalisme)
provoquent
des
élecCons
anCcipées.
Fusillade
de
Fourmies
en
1891
Greve
des
mineurs
a
Carmaux
(Tarn)
36. La
tenta)on
autoritaire
des
républicains
(1885-‐1897)
• Ni
RévoluCon,
ni
RéacCon:
Ce
slogan
connut
un
franc
succès.
Il
signifiât
d’abord
une
volonté
de
dissoudre
les
opposiCons
a
sa
poliCque
et
d’assurer
la
stabilité
gouvernementale.
Jules
Méline
choisit
clairement
une
alliance
tacCque
avec
la
droite
catholique.
• La
peur
d’une
conspiraCon
d’extrême
gauche
se
répandait
chez
Face
a
la
menace
ultraconservatrice,
la
gauche
républicaine
était
prise
dans
un
piège:
elle
ne
pouvait
pas
censurer
le
gouvernement
sans
risquer
d’affaiblir
le
camp
républicain.
Du
reste,
grâce
a
sa
filiaCon
avec
Jules
Ferry,
Jules
Méline
pouvait
prétendre
incarner
l’orthodoxie
républicaine.
• Une
poliCque
impériale:
Le
souvenir
de
la
défaite
s’éloignait.
L’objecCf
de
la
Revanche
prenait
d’autres
formes,
et
notamment
une
poliCque
d’alliance
avec
la
Russie,
qui
devait
permeIre
de
briser
l’isolement
de
la
France
en
Europe.
• Les
négociaCons
avaient
abouC
a
la
convenCon
secrète
du
17
aout
1892
qui
prévoyait
une
mobilisaCon
mutuelle
en
cas
de
menace
allemande
(pour
la
France)
et
de
menace
austro-‐hongroise
(pour
la
Russie).
Le
jeune
souverain
Nicolas
II
et
la
tsarine
Alexandra
effectuèrent
une
visite
d’Etat
en
France
en
octobre
1896.
La
conclusion
de
l’alliance
franco-‐russe
témoignait
d’une
logique
impériale,
menée
au
détriment
d’une
définiCon
morale
des
alliances.
Jules
Méline
Pose
de
la
première
pierre
du
pont
Alexandre
III
par
le
tsar
Nicolas
II
et
le
président
de
la
République,
Félix
Faure
(1896)
37. La
tenta)on
autoritaire
des
républicains
(1885-‐1897)
• Les
congrégaCons
missionnaires
qui
subissent
les
conséquences
de
la
laïcité
en
métropole,
étaient
a
l’inverse
tres
favorisées
par
la
poliCque
républicaine
dans
les
colonies
et
dans
tout
l’espace
convoite
de
l’empire
oIoman.
• L’Entente
Cordiale
avec
la
Grande-‐Bretagne
qui
allait
naitre
en
1899
découla
de
l’affaire
Dreyfus.
Elle
signifia
notamment
la
victoire
des
poliCques
sur
les
militaires,
en
parCe
déconsidérés
après
la
révision
du
procès
Dreyfus
en
juin
1899.
L’armée
subissait
la
une
nouvelle
défaite
qui
représenta
l’occasion
manquée
de
sa
démocraCsaCon.
L’Afrique
coloniale
et
la
mission
Marchand
38. La
tenta)on
autoritaire
des
républicains
(1885-‐1897)
• L’armée
toute
puissante:
Le
culte
du
«
drapeau
»,
le
courage
physique,
le
mépris
pour
les
civils
définissaient
le
corps
des
officiers
qui
se
cooptaient
entre
eux,
surtout
a
l’Etat-‐major
général,
arche
sainte
de
l’armée.
• DémocraCsaCon
et
modernisaCon
transformèrent
cependant
l’ouCl
militaire.
L’armement
se
modernisa
avec
les
obusiers
de
120
et
155
tandis
qu’un
canon
léger
de
75
a
Cr
rapide
était
progressivement
introduit
dans
les
régiments
d’arCllerie.
• L’aggravaCon
de
l’anCsémiCsme:
La
progression
de
l’anCsémiCsme
était
alimentée
par
le
senCment
d’isolement
d’un
grand
nombre
d’officiers,
sans
fortune
personnelle,
et
gênés
dans
leurs
posiCons
par
la
montée
des
modernistes
incarnes
par
les
polytechniciens.
Deux
armes
dites
«
savantes
»
concentraient
ces
élites
nouvelles,
le
génie
et
l’arCllerie.
La
carrière
militaire
représentait
pour
les
juifs
français,
citoyens
depuis
la
RévoluCon,
patriotes
et
souvent
laïcs,
la
voie
de
l’excellence
républicaine
et
du
patrioCsme.
39. La
tenta)on
autoritaire
des
républicains
(1885-‐1897)
• La
veille
libérale
et
arCsCque:
L’affirmaCon
d’un
esprit
libéral
et
la
révolte
de
la
conscience
humaine
reposèrent
notamment
sur
l’acCvité
intellectuelle
d’un
monde
de
revues.
La
Revue
blanche
accueillit
des
arCstes
presCgieux,
surtout
des
posCmpressionistes(Bonnard,
Signac,…)
et
des
arCcles
de
Léon
Blum
ou
de
Charles
Péguy.
• Charles
Péguy:
«
Aujourd’hui,
plus
traitreusement,
on
aOaque
la
République
sous
le
masque
du
NaDonalisme.
Les
braillards
anDsémites
se
croient
maitres
chez
nous.
Ils
ont
la
complicité
de
quelques
généraux
facDeux
et
les
prétendants
a
un
trône
qui
ne
peut
plus
exister
qu’a
la
honte
de
la
France,
leur
ont
jeté
leurs
encouragements.
Il
est
temps,
camarades,
que
tous
nous
serrions
les
coudes.
Il
n’est
plus
quesDon
d’avenir,
le
passe
est
remis
en
cause:
nous
ne
devons
pas
rester
indifférents.
»
La
Revue
Blanche
Charles
Péguy
40. L’affaire
Dreyfus
au
tournant
du
siècle
(1894-‐1906)
• L’affaire
Dreyfus
est
longue
de
près
de
12
années,
d’octobre
1894
a
juillet
1906,
soit
la
durée
de
la
RévoluCon
Française.
• Intellectuels,
juges
et
historiens:
L’affaire
Dreyfus
marque
l’entrée
de
la
France
et
du
monde
dans
le
XXème
siècle,
caractérisé
aussi
bien
par
la
puissance
du
naConalisme
et
le
pouvoir
de
l’Etat
que
par
la
résistance
des
individus
et
la
défense
des
libertés,
des
droits
fondamentaux
et
de
l’égalité
civique.
• Le
moment
intellectuel:
Les
intellectuels
nés
avec
l’Affaire
s’étaient
réunis
dans
une
Ligue
Française
des
droits
de
l’Homme
et
du
citoyen
qui
déclara,
le
6
juin
1898,
vouloir
«
défendre
contre
des
menaces
sourdes
de
contre-‐
révoluCon,
les
principes
fondamentaux
de
la
DéclaraCon
des
Droits
de
l’Homme.
• L’appariCon
des
intellectuels
s’ancrait
dans
ceIe
histoire
d’une
France
démocraCque
ou
la
raison
criCque
pouvait
déterminer
une
morale
poliCque.
• Ferdinand
Buisson,
professeur
a
la
Sorbonne
et
futur
président
de
la
Ligue
des
Droits
de
l’Homme:
«
En
République,
chacun
est
le
gardien
de
la
liberté
de
tous.
Oui,
quoi
que
nous
fassions
pour
nous
dérober,
nous
nous
sentons
solidaires
de
notre
pays.
Et
si
Dreyfus,
condamne
a
tort
par
un
conseil
de
guerre
qui
paraît
avoir
été
indignement
trompe,
ne
trouvait
pas
de
jusCce
dans
la
conscience
du
peuple
français,
ce
ne
serait
plus
une
erreur,
ce
serait
un
crime,
et
ce
serait
le
crime
du
peuple
français.
»
Ferdinand
Buisson
Le
capitaine
Dreyfus
41. L’affaire
Dreyfus
au
tournant
du
siècle
(1894-‐1906)
• L’applicaCon
de
la
raison
d’Etat:
A
l‘origine
de
l’affaire
Dreyfus
il
y
eut
bel
et
bien
un
fait
de
haute
trahison,
a
savoir
la
transmission
a
l’aIache
militaire
allemand
de
documents
de
peu
d’importance
par
le
commandant
d’infanterie
Esterhazy,
un
personnage
douteux
et
corrompu
.
• La
fabricaCon
d’un
coupable:
Dreyfus
était
absolument
innocent
du
crime
Esterhazy.
Mais
sa
religion
juive,
son
origine
alsacienne
(allemande!
pour
certains
naConalistes)
et
son
profil
d’intellectuel
le
désignaient
comme
coupable
aux
yeux
d’officiers
qui
refusaient
la
modernisaCon
et
la
démocraCsaCon
de
l’armée.
• L’engrenage
de
la
conspiraCon
d’Etat:
Le
général
Mercier,
le
ministre
de
la
guerre,
n’hésita
pas
a
violer
la
présompCon
d’innocence
en
assurant
dans
un
entreCen
au
Figaro
que
«
la
culpabilité
est
absolue,
certaine.
»
L’armée
déclarait
le
capitaine
Dreyfus
coupable
de
haute
trahison
avant
meme
d’avoir
été
juge.
Les
juges
du
Conseil
de
guerre
étaient
ainsi
soumis
a
une
pression
considérable.
La
dégradaCon
eut
lieu
le
5
janvier
1895,
dans
la
grande
cour
de
l’Ecole
Militaire,
en
présence
de
20.000
parisiens
hurlant
leur
haine
des
juifs.
Le
21
février,
le
condamne
embarquait
pour
l’ile
du
Diable,
au
large
de
la
Guyane.
Dreyfus
emprisonne
a
l’ile
du
Diable
La
dégradaDon
de
Dreyfus
42. L’affaire
Dreyfus
au
tournant
du
siècle
(1894-‐1906)
• La
relance
de
la
conspiraCon,
la
riposte
des
dreyfusards:
A
la
fin
des
années
1896
et
1897,
les
différentes
contre-‐enquêtes
menées
par
le
frère
du
condamne
établirent
progressivement
la
forfaiture
commise
par
le
Conseil
de
Guerre,
puis
la
réalité
de
l’innocence
de
Dreyfus.
Le
lieutenant-‐colonel
Picquart,
désormais
la
tête
de
la
«
SecCon
de
StaCsCque
»
avait
lui
aussi
découvert
la
vérité,
a
parCr
du
«
peCt
bleu
»,
une
carte
télégramme
desCnée
au
commandant
Esterhazy.
• Le
gouvernement
et
l’Etat-‐major
passèrent
a
l’offensive:
Picquart
fut
éloigne
dans
l’Est
puis
mute
en
Tunisie.
Les
Dreyfusards
répliquent:
le
1er
novembre
1897,
George
Clemenceau,
le
directeur
poliCque
de
L’
Aurore,
accepte
que
Zola
publie
son
«
J’accuse!
»
L’objecCf
était
aIeint:
le
gouvernement
et
le
Parlement
ne
pouvaient
plus
désormais
faire
comme
si
de
rien
n’était.
Georges
Picquart
Le
commandant
Esterhazy
43. L’affaire
Dreyfus
au
tournant
du
siècle
(1894-‐1906)
• L’offensive
contre
les
dreyfusards:
Le
gouvernement
qui
avait
jusque
la
accepte
le
jeu
des
naConalistes,
se
retrouvait
pris
a
son
propre
piège
et
oblige,
en
poursuivant
l’écrivain,
de
sorCr
du
«
cadre
de
la
chose
jugée
».
• La
révision
du
procès:
Le
26
septembre
1898,
le
Conseil
des
Ministres
décida,
par
6
voix
contre
4,
et
avec
l’habile
souCen
du
président
de
la
République,
Félix
Faure,
d’autoriser
le
garde
de
sceaux
a
saisir
la
Cour
de
CassaCon
et
a
transmeIre
la
demande
en
révision
de
Mme
Dreyfus.
• Raymond
Poincaré
intervint
a
la
Chambre.
Rompant
un
trop
long
silence,
il
dénonça
les
manœuvres
de
l’Etat-‐major
pour
étouffer
la
vérité.
Le
général
Mercier
déposant
devant
la
Cour
de
la
Seine
pendant
le
procès
d’Emile
Zola,
en
février
1898.
Organisateur
du
complot
qui
a
vise
le
capitaine
Dreyfus,
le
général
Mercier,
ancien
ministre
de
la
guerre,
incarne
la
puissance
et
l’autorite
de
l’armée
résolues
a
ne
rien
céder
a
la
jusDce
civile
et
aux
dreyfusards.
En
grand
uniforme,
il
lance
un
véritable
défi
a
la
République
et
au
pouvoir
civil.
44. L’affaire
Dreyfus
au
tournant
du
siècle
(1894-‐1906)
• L’affaire
au
cœur
du
régime:
La
Chambre,
et
plus
encore
le
Senat,
recherchaient
désormais
la
voie
de
la
légalité
républicaine
ou
du
moins
de
la
modéraCon.
Mais
les
naConalistes
restaient
largement
maitres
de
la
rue.
• Alors
que
se
déroulaient
les
funérailles
naConales
de
Félix
Faure
a
Notre-‐Dame.
Paul
Déroulède,
Maurice
Barres,
les
représentants
de
grandes
ligues
naConalistes
et
quelques
milliers
de
militants
se
réunirent
sur
les
places
de
la
NaCon
et
de
la
BasClle.
Ils
espéraient
fomenter
un
coup
d’Etat.
Déroulède
manque
son
coup.
Mais
Jules
Guérin,
chef
de
la
Ligue
anCsémiCque,
se
retranchait
avec
une
douzaine
d’hommes
armes
dans
l’immeuble
du
journal
«L’AnC-‐Juif
»
rue
de
Chabrol
dans
le
Xème
arrondissement
pour
échapper
a
un
mandat
d’amener.
Apres
un
siège
de
38
jours,
le
«
fort
Chabrol
»
négocia
sa
reddiCon.
• L’audience
solennelle
de
la
Cour
de
CassaCon
consacrée
au
procès
Dreyfus
s’ouvrit
le
29
mai
1899.
Zola,
rentre
d’exil
le
lendemain,
signa
dans
«
L’Aurore
»
un
arCcle
Ctre
«
JusCce
».
• La
victoire
de
Waldeck-‐Rousseau:
Les
anCdreyfusards
avaient
méconnu
la
capacité
de
résistance
des
magistrats
modérés,
appartenant
a
un
corps
plus
démocraCsé
que
l’armée,
soucieux
de
la
loi
et
des
garanCes
fondamentales
du
citoyen.
• Waldeck-‐Rousseau
qui
s’était
donne
depuis
plusieurs
mois
une
image
de
républicain
intransigeant
s’imposa
finalement
comme
l’homme
de
la
nouvelle
majorité
de
«
Défense
républicaine
».
La
charge
boulevard
Montmartre.
Devambez.
La
charge
est
celle
d’une
brigade
de
Police
contre
une
manifestaDon,
vraisemblablement
anarchiste.
Les
ténèbres
expriment
la
faillite
de
la
République,
prisonnière
de
la
Répression.
L’agression
d’Auteuil
le
4
juin
1899.
Le
nouveau
président
de
la
République,
Emile
Loubet,
réputé
favorable
aux
dreyfusards,
fut
agresse
par
le
baron
ChrisDani.
45. L’affaire
Dreyfus
au
tournant
du
siècle
(1894-‐1906)
• La
combinaison
ministérielle
montée
par
Waldeck-‐Rousseau
était
audacieuse:
le
ministère
de
la
Guerre
était
confie
au
général
Galliffet,
un
des
arCsans
de
l’écrasement
de
la
Commune.
Il
compensait
ainsi
l’entrée
quasi
imaginable
pour
de
nombreux
républicains,
d’un
socialiste
au
gouvernement:
Alexandre
Millerand.
• Les
naConalistes
sCgmaCsèrent
le
nouveau
gouvernement,
«
le
ministère
Dreyfus
»,
«
le
gouvernement
de
défense
».
Le
gouvernement
Waldeck-‐Rousseau
allait
portant
durer
3
années.
• Une
poliCque
d’autorite:
Waldeck-‐Rousseau
se
voulait
l’homme
de
la
situaCon,
l’homme
de
la
résoluCon
de
l’Affaire.
Le
10
aout
1899,
le
Conseil
des
Ministres
autorisait
l’arrestaCon
de
37
personnalités
naConalistes.
Le
procès
s’ouvre
en
aout
1899
a
Rennes.
Il
commença
mal,
les
avocats
n’ayant
fait
citer
qu’une
vingtaine
de
témoins
a
décharge
seulement.
• Les
naConalistes
étaient
en
revanche
bien
plus
efficaces
et
organises.
L’accusaCon,
en
citant
70
témoins,
annonçait
son
refus
de
suivre
les
conclusions
de
la
Cour
de
CassaCon.
Tous
les
cadres
de
l’ancien
Etat-‐major,
ainsi
que
les
anciens
ministres
de
la
Guerre
concernes,
s’étaient
mobilises.
• La
défense
de
Dreyfus
devint
incohérente,
ses
avocats
s’affrontant
en
pleine
audience.
Waldeck-‐Rousseau
Gaston
de
Galliffet.
46. L’affaire
Dreyfus
au
tournant
du
siècle
(1894-‐1906)
• Le
verdict,
la
grâce,
la
liberté:
Le
Conseil
de
Guerre,
par
la
voix
de
son
président,
et
«
au
nom
du
peuple
français
»,
reconnut
Alfred
Dreyfus
coupable
une
nouvelle
fois
du
crime
de
haute
trahison
mais
lui
accorda
les
circonstances
aIénuantes.
L’officier
fut
condamne
a
10
ans
de
prison
et
a
une
nouvelle
dégradaCon.
• Les
circonstances
aIénuantes
affinaient
implicitement
l’innocence
du
capitaine
Dreyfus
–
comment
trahir
avec
des
circonstances
aIénuantes?
–
tout
en
conservant
a
l’armée
un
indispensable
honneur
en
vue
d’accomplir
la
mission
sacrée
de
la
Revanche.
• Waldeck-‐Rousseau
déposa
son
projet
de
loi
d’amnisCe
générale
pour
toutes
les
procédures
judiciaires
raIachées
a
l’affaire
Dreyfus
au
mois
de
mars
1900.
le
pays
se
passionna
alors
pour
l’ExposiCon
universelle,
et
oublia
l’Affaire.
• Le
gouvernement
de
la
Défense
Républicaine,
s’il
avait
refuse
la
soluCon
de
la
jusCce
pour
le
capitaine
de
Dreyfus,
l’avait
toutefois
préparée
en
remeIant
la
République
dans
la
voie
de
la
démocraCe.
• La
quesCon
naConaliste:
Pour
Jaurès
et
ses
amis
dreyfusards,
il
devenait
possible
d’associer
la
luIe
contre
le
naConalisme
au
combat
pour
la
jusCce.
Il
fallut
deux
séances
enCères
pour
que
Jaurès,
depuis
la
tribune,
expose
son
argumentaCon
a
la
Chambre.
• La
conclusion
poliCque
s’imposait:
la
Chambre
devait
s’engager
et,
a
sa
suite,
le
gouvernement,
dans
une
réouverture
du
dossier
judiciaire
de
Dreyfus,
ce
que
la
loi
d’amnisCe
autorisait.
Le
procès
de
Dreyfus
a
Rennes.
47. L’affaire
Dreyfus
au
tournant
du
siècle
(1894-‐1906)
• Une
enquête
du
ministre
de
la
Guerre:
Le
Conseil
des
Ministres
autorise
alors
le
ministre
de
la
JusCce
Ernest
Valle
a
saisir
la
commission
de
révision.
• Une
victoire
fragile:
Au
cours
de
la
cérémonie
de
transferts
des
cendres
d’Emile
Zola
au
Panthéon,
en
juin
1908,
un
journaliste
d’extrême
droite
tenta
d’abaIre
Alfred
Dreyfus
de
deux
coups
de
feu.
Celui-‐ci
ne
fut
que
légèrement
blesse,
mais
l’émoCon
fut
intense
dans
l’opinion
publique.
• Dreyfus
avait
détourné
une
parCe
de
la
société
de
l’anCsémiCsme
et
de
la
dictature,
au
profit
des
valeurs
démocraCques
qui
avaient
su
s’imposer
dans
le
combat
dreyfusard.
La
réhabilitaDon
de
Dreyfus
a
l’Ecole
Militaire.
Juillet
1906
Transfert
des
cendres
d’Emile
Zola
au
Panthéon
en
1908
48. Le
moment
démocra)que
(les
années
1900)
• L’affaire
Dreyfus
ressemble
a
«
un
trait
de
lumière
dans
la
poliCque
française,
un
instant
qui
a
suspendu
le
cours
médiocre
des
ambiCons
au
profit
d’une
idée
morale
»
Elie
Halévy.
• L’engagement
des
dreyfusards,
abouCssant
au
sursaut
républicain
de
juin
1899
et
a
la
formaCon
du
gouvernement
de
Waldeck-‐
Rousseau,
mit
fin
a
15
ans
de
recul
des
libertés
et
de
l’esprit
démocraCque
de
1870
a
1885.
• Cependant
on
peut
parler
d’une
nouvelle
forme
de
tyrannie,
celle
d’un
despoCsme
démocraCque
–
Alexis
de
Tocqueville:
«
Il
ya
de
nos
jours,
beaucoup
de
gens
qui
s’accommodent
tres
aisément
de
ceIe
espèce
de
compromis
entre
le
despoCsme
administraCf
et
la
souveraineté
du
peuple,
et
qui
pensent
avoir
assez
garanC
la
liberté
des
individus,
quand
c’est
au
pouvoir
naConal
qu’ils
la
livrent.
C’est
le
despoCsme
démocraCque…
Les
citoyens
perdent
peu
a
peu
la
faculté
de
penser,
de
senCr
et
d’agir
par
eux-‐mêmes,
et
ils
tombent
au-‐dessous
du
niveau
de
l’humanité.
»
49. Le
moment
démocra)que
(les
années
1900)
• L’engagement
dreyfusard:
On
assiste
a
un
élan
civique
et
moral
engendre
par
le
combat
des
Dreyfusards.
Il
s’agit
d’un
moment
démocraCque
dans
la
France
de
1900.
• Réseaux
et
iniCaCves:
Par
profession
savante
et
reflexe
poliCque,
Lucien
Herr
avait
été
rapidement
convaincu
de
l’innocence
de
Dreyfus.
Il
travaille
des
lors
a
consCtuer
un
réseau
d’influence
et
de
contacts
qui
ne
tarda
pas
a
se
transformer
en
réseau
d’engagement.
• Dans
les
milieux
de
la
science,
de
l’université
et
meme
de
la
haute
administraCon
se
développait
un
front
dreyfusard,
puissant,
solidaire
et
déterminé.
Aux
cotes
de
«
la
jeunesse
des
écoles
»
et
des
agrégés
de
l’Université,
écrivains
et
arCstes
d’avant-‐garde
jouèrent
un
rôle
moteur
dans
les
péCCons
en
faveur
de
Dreyfus.
Anatole
France.
Il
fut
de
tous
les
combats
dreyfusards.
Il
s’engagea
ensuite
dans
d’autres
luOes,
contre
la
violence
coloniale
notamment.
André
Gide
et
ses
amis
au
Café
Maure
de
l’exposiDon
universelle
de
1900.
50. Le
moment
démocra)que
(les
années
1900)
• L’acte
de
naissance
des
Intellectuels:
«
C’est
aux
civils,
dans
le
plus
noble
du
sens
du
mot,
aux
polices,
a
ceux
qui
fondent
la
civilisaCon
sur
le
droit,
qu’il
apparCent
de
réagir:
aux
penseurs,
aux
savants
qui
préparent
l’avenir,
et
avec
eux,
aux
faibles
qui
sont
le
nombre,
livres
par
l’anarchie
mentale
a
la
tyrannie
des
plus
forts
».
• Clemenceau
bapCsa
les
signataires
du
nom
d’intellectuels
les
signataires
de
la
première
péCCon
en
faveur
de
Dreyfus
dans
les
années
1890.
• Le
manifeste
de
la
Ligue
pour
la
défense
des
droits
de
l’homme
et
du
citoyen
(juin
1898):
«
L’intérêt
de
tous
les
citoyens
est
engage
a
ne
jamais
accepter,
meme
sous
prétexte
de
raison
d’Etat,
l’abandon
des
formes
légales
qui
sont
la
garanCe
d’une
applicaCon
prudente
de
nos
lois
répressives.
»
• La
révoluCon
du
dreyfusisme:
Il
s’agit
d’abord
d’une
passion
militante.
Le
dreyfusisme
fut
une
révoluCon
morale
et
sociale.
L’acCon
militante
qui
le
caractérisait
prit
des
formes
mulCples,
a
commencer
par
l’extension
remarquable
du
réseau
des
Universités
populaires
qui
vit
des
professeurs
des
trois
ordres
de
l’enseignement
se
passionner
pour
l’éducaCon
des
adultes.