La gazette du Salon du livre et de la presse, dimanche
La gazette du Salon du livre et de la presse, mercredi
1. salondulivre.ch 26 avril 2017
Le mercredi
Editopar
ChristophePasser
Questionner
et résister
Tanguy
Viel
Anne Nivat, est l’une des plus
grand reporter de guerre de
France. La journaliste de terrain a
sillonécertainesdeszoneslesplus
dangereuses de la planète. Mais
son nouveau livre, Dans quelle
France on vit, est une
passionnante plongée dans six
villes du pays où les médias ne
vontquasijamais.Pages2-3
«Ilfautgarderlesyeuxouverts,
lacuriositéestaucoeurdetout»
LeBretona
remportélePrixdu
PublicduSalondu
livre.Pages4-5
Le Salon du livre et de la presse, édition
numéro 31, s’ouvrealors que les journaux
peinent toujours autant à stabiliser leur
modèle économique. Certains viennent ou
reviennent au salon. D’autresne sont plus
là, il y en a même qui ont disparu. On ne
va pas resservir ici le couplet sur les
transformations de l’époqueet l’idéequ’un
journal meurt aussi pour démontrer que
d’autres,plus modernes ou pertinents, se
lancent. Chaque journal fermé est une
mauvaise nouvelle: pour le débat, pour la
pluralité,pourladémocratie.
Mais si la presse peine, comme l’édition
dans son ensemble, les journalistes n’ont
cependant pas renoncé à interroger,
enquêter, à se lancer sur le terrain pour
tenter de dire et raconter. Les journaux
n’ont plus la place pour de grands
reportages? Et bien, les journalistes
lancent des blogs, ou écrivent carrément
deslivres,àlafaçond’AnneNivat,partieà
la rencontre d’une France, d’Évreux à
Lons-le-Saunier, que méconnaissent les
analystesparisiens.
Le grand journalisme est comme les
grands romans. Il dépasse son cadre,
ouvre des portes, met le fer dans la plaie
du temps au lieu d’en supposer des
fonctionnements. Dans quelle France on
vit,àl’heureduchoixd’unprésident,estde
cette veine. Questionner, puis écrire, c’est
vouloircomprendre,etdéjàrésister.
La Gazette du 31
e
Salon du livre et de la presse de Genève
realisé par les étudiants de l'Académie du journalisme et des
médias de l'Université de Neuchâtel
Starsuisse
alémanique,il
présenteKoala en
français.Page7
Lukas
Bärfuss
2. Sommaire
salondulivre.ch
Correcteur
Fanny Sarfati
Impression
PCL - Presses
Centrales SA
Produit par MagTuner
Start up fribourgeoise
qui met à dispostion de
la Gazette son système
rédactionnel en ligne.
www.magtuner.com
02 - L’interview d’Anne Nivat
04 - Tanguy Viel gagne le Prix du Public
Editeur
Salon du livre et de la
presse de Genève -
Palexpo SA
Rédacteur en chef
Christophe Passer
Journalistes:
Joëlle Cachin
Lysiane Christen
Lila Erard
Laura Etienne
Lauren Hostettler
Marine Humbert
Lola Le Testu
Guillaume Martinez
Ana Silva
Caroline Toussaint
Impressum
06 - Le culot de Dona Bertarelli
07 - Lukas Bärfuss et le röstigraben
11 - L’espionde la famille Ustinov
12 - Dans les yeux des chamans
14 - Les Suisses qui ont fait la France
15 - Ella Maillart et le Népal
16 - L’Auteuroscope de la Gazette
Par Laura Etienne
Anne Nivat: «Les Français ne
Anne Nivat est reporter de guerre. Après plusieurs ouvrages sur ses
immersions dans des terrains en conflit, elle a choisi de se plonger dans
le quotidien des Français et publie « Dans quelle France on vit ».
Anne Nivat a passé plusieurs mois en immersion auprès de Français souvent "oubliés"et chez lesquels elle a vécu.
2
Anne Nivat a silloné six villes
françaises«viergesdetoutecouverture
journalistique». De sa rencontre avec
leshabitantsestnésondernierlivre.
Vous êtes présente aujourd’hui au
Salon du livre à Genève, une région qui
nevousestpasétrangère…
Effectivement! Je suis née près de Paris
mais j’ai grandi à Annemasse. Ma mère
était enseignante dans cette ville. Mon
père, lui, était professeur à l’Universitéde
Genève.Celieum’estdoncfamilier…
Vous êtes journaliste, coutumière des
grands reportages, pourquoi choisir le
formatdulivre?
J’écrissous la forme de livres depuis que
je fais ce métier, les deux ont toujours été
indissociables pour moi. Les livres ne sont
finalement que de longs et grands
reportages. J’aimece format parce que les
livresperdurent.
Vos lecteurs ont l’habitude de vous
suivre sur des terrains de guerre. Cette
fois-ci, vous vous êtes tournée vers la
France.Pourquoicechangement?
Etre là où l’onne m’attendpas, sortir des
26 avril 2017
cases, je le fais depuis que je suis
journaliste. Cette enquête ne diffère donc
pas des précédentes. Regarder là où l’on
ne regarde pas, aller se confronter à la
réalité de la population, c’est la
quintessence du métier de journaliste.
Le contexte français est différent de
celui de l’Irak, de la Tchétchénie ou de
l’Afghanistan, vous y percevez
toutefoisdessimilarités…
Que l’onse trouve dans un pays en guerre
ou non, nous sommes tous les mêmes.
Nous avons les mêmes angoisses
existentielles,lesmêmesjoies,lesmêmes
vicissitudes. Ce qui m’intéresse, c’est la
complexité de l’humainet on la retrouve
quelquesoitlepays.
Que proposez-vous aux lecteurs dans
cetouvrage?
Je leur donne l’opportunitéde rencontrer
desFrançais:ceuxquel’onn’entendpas.Il
y est question du sentiment de
déclassement, d’emploi et de chômage,
d’identité,du malaise des 18-25 ans et du
sentiment d’insécurité. Ce livre de
promenadesenFrancemetenlumièreles
joies, la capacité d’optimismeet d’humour,
malgréuncontextecompliqué.
3. salondulivre.ch
sont ni aveugles, ni dupes.»
LionelGauthier,directeurduMuséedu
Léman,publiePlouf! Une histoire de la
baignade dans le Léman. Il échange
avecleglobe-trotteurBernardPichon
quisigneUne valise de souvenirs.
Trois rencontres avec des journalistes suisses
Autour de la migration
Laure Gabus, Johannes
Bühler et Raphaël
Krafft
Jeudi 27 de 14h00 à
14h45 sur La scène philo
Faut-il sauver le pape?
Arnaud Bédat
Vendredi 28 de 15h00 à
15h45 sur La scène philo.
Rencontre
Samedi 29 de 11h00 à
13h00. Dédicaces
Léman et voyages
Bernard Pichon et
Lionel Gauthier
Samedi 29 de 13h00 à
14h00 sur La place du
voyage. Rencontre
Samedi 29 de 14h00 à
15h00 sur La place du
voyage. Dédicaces
ArnaudBédatsignel’ouvrageFrançois,
seul contre tous. Ilsequestionnesurles
menacesquiplanentaujourd'huisurle
Vatican,uneenquêtequ’ilamenéede
l’ArgentineàlaSuisse.
Lesauteursracontentlequotidiende
migrantsvenuschercherrefugeen
Europe.Ilss’interrogentsurlesréalités
quisecachentderrièrelesimageset
lesclichésmédiatiques.
3
Anne Nivat sera sur la scène de L’apostrophe
mercredi 26.
11h30-12h30 Dédicaces
12h30-13h15 Rencontre: "Regardsur les Français
d’aujourd’hui"
La campagne présidentielle est propice
aux immersions. En quoi votre
démarche se démarque-t-elle de ce
qu’ont produit les médias traditionnels
cesdernièressemaines?
Mon travail diffère par sa durée. J’aimené
cette enquête avant le début de la
campagne, en passant plusieurs mois sur
le terrain. La particularité du système
médiatique actuel est l’ultra-immédiateté.
Or je ne peux travailler que dans le temps
long. Comme je ne peux pas changer le
système, j’ai décidé de m’en extraire et
d’évoluerenparallèle.
Le gouffre qui sépare dirigeants et
population en France ressort dans
votre livre. Un facteur vous a d’ailleurs
confié qu’il connaissait mieux les
habitants de sa ville que le maire. C’est
unconstatlourd…
Cela montre l’immensedécalage entre les
élites et le peuple. Pour comprendre la
situation complexe de la France, il faut
écouter tout le monde. Un des messages
essentiels du livre est que les Français ne
sont ni aveugles, ni dupes. Ils se rendent
comptedelamanièredontilspeuventêtre
26 avril 2017
instrumentalisés. Ils voient bien que les
politiques viennent seulement pour serrer
des mains, trois jours avant une élection.
Etilssontlasdecespectacleaffligeant.
Vous écrivez: «En temps de guerre,
l’espérance est la paix. Mais quand la
paix règne depuis longtemps, où
trouver l’espérance?» Avez-vous une
réponseàcettequestion?
Je n’écrispas pour donner des réponses
mais pour inciter les gens à se
questionner. Ecouter la population, me
saisir de ses réponses puis les mettre sur
la table et provoquer des débats, c’estce
que je fais avec ce livre. Il faut que tout le
monde puisse parler. Il faut attiser la
considération des uns envers les autres et
cesserdedire«moi».
Permettre aux Français de se
découvrir, c’est l’un des objectifs de
votrelivre?
Ce livre est effectivement un vecteur de
rencontres. Je reçois des centaines de
réactions de lecteurs qui s’identifientaux
personnes et aux lieux que j’aiparcourus.
D’autre part, les différents interlocuteurs
de mon récit se rencontrent souvent lors
d’événementsorganisésautourdelasortie
du livre, alors qu’ilshabitent la même ville!
Quand j’étais sur le terrain, certains
habitants découvraient l’existenced’autres
personnes de la région et émettaient le
désir de les rencontrer. Lorsque ces
connexions se créent, c’estselon moi une
totaleréussite.
Votrelivres’intitule Dans quelle France
on vit, avez-vous un message pour les
visiteurs du salon, ne vivant pas en
France?
Probablementle mêmemessagequ’àtous
mes lecteurs. Toujours garder les yeux
ouvertsfaceàcequ’ilscroientconnaîtreet
entretenirsanscesseleurcuriosité.
4. salondulivre.ch
Caroline Toussaint
Tanguy Viel, la plume assassine
Une histoire sombre de meurtre en eaux troubles : le dernier roman de
Tanguy Viel, Article 353 du Code Pénal, remporte le prix du Public du
Salon du livre.
4
«J’aisu très jeune que je voulais devenir
écrivain. Je m’ysuis mis sérieusement à
17 ans; avant ça, on passe plus de temps
à rêver qu’àécrire.» Né en Bretagne dans
lesannées70,TanguyVielapassésavie
26 avril 2017
dans les livres. A en lire d’abord:Beckett,
Duras, mais aussi Faulkner ou Woolf,
«des auteurs qui s’attachentà la matière
atmosphérique des choses, mais aussi
auxétatsd’âmes.»
De Woolf, Tanguy Viel a gardé les
vagues, déchaînées, le vent, la bruine:
aujourd’hui auteur d’une dizaine de
romans, il a publié, début 2017, une
5. salondulivre.ch
d’un écrivain aux aguets
5
Mercredi 26 avril, 16h15,
Prix du Public du Salon du livre de
Genève sur la grande scène de
L’apostrophe.
Jeudi 27 avril, de 11h à 12h et de 13h
à14h, dédicaces.
Article 353 du Code
Pénal, favoridu
public
Le Prix du Public du Salon du livre
de Genève récompense un roman
écrit en français, paru dans l’année
écoulée. Il est attribué par un jury
populaire composé de dix hommes
et femmes, passionnés de littérature,
qui ont dû lire dix romans et choisir
leur lauréat.
Pour cette première édition du Prix
du Public, l’auteurfrançais Tanguy
Viel est récompensé pour son roman
Article 353 du Code Pénal, paru aux
Editions de Minuit. Une récompense
de 5000 francs suisses, ainsi qu’un
stylo collector Caran D’Ache,lui
seront remis aujourd’hui,à 16h15, sur
la grande scène de L’apostrophe.
l’océan Atlantique, Article 353 du Code
Pénal. Publié aux Editions de Minuit, le
livreremported’ailleursleprixduPublicdu
Salondulivre.
Créerunmonde
Assidu au travail, Tanguy Viel déclare se
promener très peu, même si ses œuvres
sont empreintes des forces de la nature. Il
pense à écrire dès qu’ilpose le pied hors
de son lit: «Je travaille sur mes romans,
de manière très artisanale, de 8 heures à
15 heures. Mais pendant les périodes où
jecherchel’inspiration,ilpeuts’écoulerdes
heures entières d’errance, où je fixe le
plafond en fumant une cigarette, par
exemple.» Et quand l’idéeest là? «Je la
laisse mûrir. C’est un défilé d’images, et
certaines d’entreelles durent des jours et
des semaines, d’autres évoluent. De
temps en temps, il y a des décisions qui
s’imposent. J’imagine cela comme un
processus chimique complexe, comme un
long bricolage. Là, j’ai un rapport très
simple avec mes personnages: je
m’identifieau narrateur et j’yinvestis une
partie de moi», explique Tanguy Viel. Et
d’ajouterdans un rire: «Dans un livre, on
peut fait des choses impensables.
Commettreunmeurtre,parexemple.»
C’est ainsi qu’Article 353 du Code Pénal
s’ouvre. Au beau milieu de l’océan
Atlantique, Martial Kermeur, le narrateur,
balanceLazenec,unpromoteurimmobilier
véreux, par-dessus bord puis le regarde
battre des bras au beau milieu des
vagues, de l’écume, à s’essouffler et se
noyer. Le lendemain, le corps est retrouvé
sur la plage et Kermeur est arrêté par la
police.«Ilseretrouvedevantlejuge,ildoit
confier ce qui l’apoussé à passer à l’acte.
Dans ce bureau, c’estcomme si le temps
n’existaitplus, il raconte son histoire et il
se sent bien», explique Tanguy Viel, à
propos de son personnage. «D’ailleurs,
quand j’écris,je ressens un effet similaire.
Ilyaunesortedeprésentquis’installe.La
littérature n’opèrepas sur le réel, elle créé
unmonde.»
«Quand on est gamin, on
ressent l’ennui,mais aussi
le mystère des choses qui
nous entourent»
26 avril 2017
Unefébrilitéenfantine
Chercher à comprendre le monde, le
rendre plus juste aussi. Article 353 du
Code Pénal questionne la justice, l’intime
conviction et permet au lecteur de
s’interrogersur ce que dit la loi. Tanguy
Viel y dépeint des personnages à la fois
victimes et coupables, et un juge
silencieux, à l’écoute, bienveillant. «
Eliminer Lazenec, dans le livre, c’est
éliminer les gens qui ont un rapport à
l’existence mensonger. » Loin d’être un
justicier ou un juriste (il a suivi deux mois
de cours à la Fac de droit après le Bac,
avant d’abandonner),Tanguy Viel rêve à
une justice comme à la métaphore d’un
espace commun, d’un endroit pour vivre
ensemble.
EgalementlauréatduprixRTL-Lire,Article
Brest. De là découlent de
353 du Code Pénal n’est pas un simple
polar,pasunesimpleaffaired’escroquerie.
Tanguy Viel y déroule un fil invisible, où le
narrateur se livre sur les détails de sa vie,
son rapport aux autres, à sa victime. Un
roman humain, où Martial Kermeur y
apparaît comme un pauvre type un peu
désabusé, qui s’estfait escroqué et que la
vie n’apas épargné. « Il a plus de 50 ans,
mais pourtant, j’aivoulu lui donner un côté
enfantin », confie Tanguy Viel. « On le
ressent notamment dans sa difficulté de
prendre des décisions. Je pense que,
contrairement à ce qu’on voudrait nous
faire croire, il n’y a pas vraiment d’âge
adulte. On porte tous en nous une
certaine fébrilité enfantine », ajoute-t-il.
Son enfance, Tanguy Viel l’a passée à
nombreux souvenirs, qui continuent de
l’inspireraujourd’hui:«Bien sûr, il y a eu
des personnages marquants. Mais je me
souviens surtout de sentiments. Quand on
estgamin,onressentl’ennui,maisaussile
mystère des choses qui nous entourent.
On est aux aguets, sans vraiment
comprendre le monde. C’est quelque
chosequej’essaied’appliquerpourécrire.»
6. Si j’étais un
personnage...
Je serais Scarlett
O'Hara
salondulivre.ch
Lauren Hostettler
De la vitesse et du coeur
Elle a osé, Dona Bertarelli. Osé s’éloigner de l’héritage familial.
Osé s’émanciper de l’ombre de son frère. Osé se faire un prénom
en vivant ses passions; le sport et la philanthropie en tête.
L’expression québécoise à laquelle on n’entrave que pouic
Elle suivait les exploits de son frère,
Ernesto, avec Alinghi, ce qui lui a donné
l’enviede se lancer, elle aussi, à 39 ans,
avec le catamaran LadyCat, un bateau à
l’équipage100% féminin. À cette époque
déjà, les remarques sur sa fortune sont
courantes.Aforcedetravail,elleremporte
trois éditions du Bol d’Or. En 2011, elle
fonde l’écuriede course à la voile Spindrift
Racing avec son compagnon Yann
Guichard, lui aussi marin, et se fixe un
nouvel objectif: le trophée Jules Verne, un
tour du monde. Seule femme parmi treize
hommes,elle part le 22 novembre 2015 et
boucle le parcours 47 jours plus tard. Le
record de 40 jours n’estpas battu, mais
elle pense déjà à retenter le coup. Sa
victoire, pour le moment, c’est
l’engouement suscité. Durant cette
6
LaurenHostettler
Nadine Richon,
16h - 17h La place
suisse: table ronde et
discussions sur le
thème de la famille
Dona Bertarelli, la navigatrice qui a osé ! sur La
place du voyage à 16h. Dédicaces à 17h
«Le personnage du roman de
Margaret Mitchell est une
combattante, une féministe avant
l’heure. Dans Autant en emporte le
vent (1936), sa naïveté me touche et
son parcours épique me fascine.
J’aime m’identifier à elle mais,
attention, pas sur tous les plans. Le
fait qu’elle soit très directe avec les
hommes me plaît. Toute jeune, elle
leur parle d’égal à égal, ce qui est
épatant pour l’époque [ndlr: XIXe
siècle]. Par contre, elle est nulle sur le
plan sexuel! Par crainte de l’attraction
amoureuse et animale qu’ellepourrait
ressentir pour les hommes, son choix
se portetoujourssur les mauvais.Une
grande erreur de discernement, selon
moi.»LC
26 avril 2017
période, elle alimente le site internet avec
des anecdotes et des récits. Résultat: 5
millions de pages téléchargées et 8000
élèves de Suisse comme de France qui
suivent ses aventures. De ce périple, elle
publie un livre «pour raconter une
expérience unique». Philanthrope, elle
défend la protection des fonds marins,
lutte renforcée par son tour du monde.
Dona Bartarelli ne s’arrête pas là: les
bénéfices de son livre sont reversés à la
Fondation Womanity, dont elle est la
marraine, et qui permet de donner aux
femmes l’accèsà l’éducationdans les pays
envoiededéveloppement.
Une broche à foin (locution adverbiale, registre familier):
action réalisée sans aucune logique, de façon désordonnée.
7. salondulivre.ch
Joëlle Cachin
Le röstigraben littéraire existe
Pas facile pour les auteurs alémaniques d’être visibles en Suisse romande.
Un clivage linguistique dont témoigne Lukas Bärfuss, superstar
outre-Sarine.
Vous présentez la version francophone
de "Koala", ces traductions vous
tiennentàcoeur?
Bien sûr! Quel privilège d’être traduit,
mêmesicela restemodesteentermesde
chiffres.
Pourquoi?
Je crois que la littérature germanophone
ne tient pas un très grand rôle en France
et en Suisse romande. La francophonie
esttrèsgrande,elleaassezd’auteurs.
N’y a-t-il pas aussi une forme de
"röstigraben littéraire" enSuisse?
Oui effectivement. Dans mon cas, j’aidû
faire le détour par Paris pour trouver
Bruno Bayen, qui a traduit mon premier
roman"Leshommemorts",puismespièces
de théâtre. Le lien direct entre Genève et
Zurich ou Berne est faible. Quant à ma
pièce Mes névroses sexuelles, elle a été
jouée à Moscou avant d’arriver sur la
scène genevoise. On retrouve cette
ignorance de l’autredans la vie politique
suisse, où on se laisse mutuellement
tranquille. C’est dommage pour la vie
culturelledenotrepays.
Comment expliquez-vous ce désaveu
culturel entre alémaniques et
romands?
C’est juste une question de langue. En
Suisse alémanique, les auteurs romands
sont considérés comme des auteurs
français.Onnefaitpasladistinction.
Il n’existe donc aucune forme de
solidariténationale?
Non et tant mieux. je n’aijamais lu un livre
par solidarité. Je lis des livres car ce sont
des oeuvres d’art. J’espère d’ailleurs que
les Romands liront "Koala",parce qu’ils
s’intéressentau sujet, et pas par solidarité
pourunSuisse.
Votre roman, justement, évoque la
paresse, valeur délaissée par notre
société.Pourquoi,selonvous?
La paresse n’est pas dans la nature
humaine. Elle participe à un idéal
7
15h30 - 16h15 | L'apostrophe - N1420
Lecture de Lukas Bärfuss
16h15 - 17h15 | L'apostrophe - N1420
Dédicaces de Lukas Bärfuss
26 avril 2017
d’ascète. Ne pas gaspiller. Comme le
koala, réduire au maximum l’énergie
dépensée. Il y a des mouvements qui
promeuvent cela. C’est convaincant
individuellement, mais pas pour le
collectif.Unesociétéabesoindeprogrès.
8. La place suisse
10:00 - 11:00 Atelier
Le yoga pour les
jeunes avec
France et Namasté
11:00 - 12:00 Rencontre
Faut-il avoir peur
des ondes
électromagnétiques ?
Carl de Miranda et
Gilles Soulhac
12:00 - 13:00Table ronde
Communiquer avec les
animaux
Anna Grosfort, Valérie
Lebon et Gilles Soulhac
13:00 - 14:00 Table ronde
La belle aventure de la
maternité
Véronique Champalou,
Professeur Olivier Irion
et Charlotte Lang
14:00 - 15:00 Table ronde
L’enfant au coeur des
relations familiales
Vittoria Cesari Lusso,
Edouard Gentaz et
Charlotte Lang
15:00 - 16:00 Rencontre
Prendre son destin
professionnel en mains
Isabelle Flouck et
Patrick Morier-Genoud
16:00 - 17:00 Rencontre
Les relations de pouvoir
dans la famille
Peter Frei, Sylvie
Jeanneret, Michel
Viegnes et Charlotte
Lang
17:00 - 18:00 Rencontre
Comprendre la vie
secrète des plantes
Anne-France
Dautheville et Gilles
Soulhac
La place du Moi
10:00 - 11:00 Vernissage
Argent à vendre
ProJuventute
12:00 - 13:00 Animation
Annonce de la sélection
Lettres Frontières 2017
Monique Berthollet,
Marie-Claude
Troehler et Max Lobe
13:00 - 14:00 Rencontre
Ici et ailleurs / Ici est
ailleurs
Elvira Dones, Sergio
Roic, Vincenzo Todisco
et Maria Raffaella
Bruno-Realini
14:00 - 15:00 Rencontre
Femme rebelle de 68 à
nos jours
Alain Bagnoud, Anne
Bottani, Annik Mahaim
et Max Lobe
15:00 - 16:00 Rencontre
Vernissage du livre
« Des arbres
remarquables »
Thierry Parel, Roger
Beer, Bertrand Favre et
Carine Neier
16:00 - 17:00 Table ronde
Le conditionnement
familial version
vaudoise
Hélène Dormond,
Nadine Richon, Abigail
Seran et Max Lobe
salondulivre.ch
10:00 - 10:45 Atelier
A l’école du conte
africain
Alain Serge Dzotap
11:00 - 11:45 Rencontre
Tidiane N’Diaye et les
étudiants de Lausanne
Tidiane N’Diaye
12:15 - 13:00 Débat
La nouvelle BD
africaine
Fati Kabuika et
Simon-Pierre Mbumbo
13:00 - 14:00
Dédicace BD
Nadège Guilloud-Bazin
13:30 - 14:15 Rencontre
Hommage à Williams
Sassine
Elisabeth Degon
14:45 - 15:30 Rencontre
L’exposition coloniale
revisitée
Thomas Reverdy et
Sylvain Venayre
16:00 - 17:00 Rencontre
Une heure avec Alioum
Fantouré
17:15 - 18:00 Rencontre
Mbog Bassong, invité de
la diaspora de Genève
Mbog Bassong
18:00 - 18:45 Débat
Littérature en Afrique :
A quoi bon ?
Hervé Anderson
Tchumkan et
Ambroise Kom
10:00 - 19:00 Animation
Tatouage au henné
10:00 - 19:00 Animation
Calligraphie
Abderrazak Hamouda
11:30 - 12:30 Rencontre
Chroniques d’un
ministre de transition
Hakim Ben Hamouda et
Younès Ajarraï
14:00 - 14:45 Rencontre
Une femme sans
écriture
Saber Mansouri et
Younès Ajarraï
15:00 - 16:00 Rencontre
Créer, résister
Claude Krul, Glenda
Santana de Andrade et
Servanne Briand
17:30 - 19:00 Table ronde
Café sagesse : religions
et totalitarisme
Charles Genoud,
Mohammed Taleb,
Marc-Raphaël Guedj
et Vincent Schmid
L'apostrophe Le pavillon des
cultures arabes
Le Salon africain
13:00 - 14:00 Rencontre
Solange vous parle !
Moody Take a book
14:00 - 15:00 Rencontre
Car boy, une
adolescence métallique
Anne Loyer et Margaud
Liseuse
16:00 - 17:00 Rencontre
MEET UP
Les lectures de Nine,
Margaud, Bulledop,
Moody Take a book
10:00 - 11:30 Rencontre
scolaire
Bertrand Piccard
12:30 - 13:15 Rencontre
Anne Nivat, regard
sur les Français
d’aujourd’hui
14:00 - 15:00 Rencontre
Le Québec au féminin
Louise Tremblay
d’Essiambre
et Kim Thúy
15:30 - 16:15
Lecture de Lukas
Bärfuss
Le Salon du livre et de la presse
Toutes les rencontres sont suivies de dédicaces. Programme sous réserve de modifications.
8
L’espace young
adult
26 avril 2017
9. La scène du
crime
13:00 - 14:00 Rencontre
Dictionnaire
amoureux de la Suisse
Metin Arditi et Patrick
Morier-Genoud
14:00 - 15:00 Rencontre
Le voyage à travers les
ethno-contes
Helder Da Silva,
Jean-Marie Hosatte
et Patrick
Morier-Genoud
15:00 - 16:00 Rencontre
Carnets de voyage
Jean-Pierre Bastian,
Zabu Wahlen
et Gilles Soulhac
16:00 - 17:00 Rencontre
La navigatrice qui a
osé !
Dona Bertarelli et Yann
Borgstedt
La place du
voyage
10:00 - 12:00 Animation
Indices à la loupe
12:00 - 13:00 Table ronde
Massacres à la
québécoise
Jacques Côté et Claude
Forand
13:00 - 14:00 Table ronde
Plumes locales
Guy-Olivier Chappuis,
Nicolas Feuz et Rachel
Maeder
14:00 - 15:00 Animation
Inoubliable Sherlock
Holmes
Vincent Delay
15:00 - 16:00 Rencontre
Meurtres à Genève
Corinne Jaquet
16:00 - 17:00 Table ronde
Mon grand-père, cet
espion
Igor Ustinov
17:00 - 18:00 Table ronde
Détournement de
polars
Antonio Albanese et
Rodolphe Petit
salondulivre.ch
11:00 - 12:30 Animation
Délicieux vins genevois
Laurent Probst
14:00 - 15:30 Rencontre
Les voies de la
gourmandise
Mélissa Verreault
16:00 - 17:30 Animation
Les abats, la nouvelle
carte à abattre
Blaise Corminboeuf et
Christophe Sifferlin
10:00 - 11:00 Animation
Philosophes en herbe
Seve
14:00 - 14:45 Rencontre
Féminisme arabe: un
oxymore ?
Amel Mahfoudh, Paola
Salwan Daher et Laura
Drompt
15:00 - 15:45 Rencontre
Une société de ploucs ?
Stéphane Berney, Jean
Romain et Laure Gabus
16:00 - 16:45 Débat
L’homme peut-il
sauver la planète ?
René Longet, Philippe
Roch et Philippe Le Bé
La scène de la
BD
La scène philo La cuisine des
livres
14:00 - 15:00 Animation
RTS : remise Prix
Lire-Délire
Aline Moser
15:30 - 17:00 Animation
Casting : le milieu de
l’horizon
11:45 - 13:15 Projection de
film
La fête aux dessins
animés
13:00 - 18:00
Atelier de bande
dessinée Splotch !
13:30 - 14:00 Animation
Performance dessinée
de Jean-Philippe Kalonji
14:15 - 14:45 Animation
Le match dessiné de
Vigousse !
Barret et Bénédicte
15:00 - 15:15 Animation
Comment dessiner
Titeuf ?
Par Zep
15:30 - 16:00 Animation
Etre cosplayer, ma
passion
Chihiro, NaniKurai et
Stylouz
17:00 - 18:45 Projection
de film
La fête aux dessins
animés
dévoile son sacré caractère...
9
La scène médias
26 avril 2017
10. La CICAD
09:30 - 10:30 Atelier
Atelier kamishibaï
David Telese
09:30 - 19:00 Rencontre
Editions uTopie à
l'honneur
Camille Pousin
09:30 - 19:00 "J'aime
ma planète" à
l'honneur Catherine de
Noyelle
11:00 - 11:45 Lecture
Volcans/émotions
Irène Schoch
11:00 - 11:45 Atelier
Montessori
Deborah Tison
12:00 - 12:45 Atelier
Découverte de l'édition
Angèle Delaunois
12:30 - 13:15 Atelier A
limentation durable
"J'aime ma planète"
Catherine de Noyelle
13:15 - 13:45 Atelier
Basket tri "J'aime ma
planète"
Catherine de Noyelle
14:00 - 14:45 Atelier R
obotique
14:00 - 14:45 Concert
Suzanne de Serres
14:15 - 15:00 Animation
"Tsuki, princesse de la
lune"
Suzanne de Serres
15:30 - 16:15 Atelier
Lecture Vanoa
17:30 - 18:15 Animation
découverte "Les gros
mots du Québec"
Jacques Goldstyn
L’Îlot Jeunesse
10:00 - 11:30 + 13:30 -
15:00 Atelier
Des JO de Berlin à
Auschwitz : le sport
entre propagande et
résistance
Ludovic Fresse
10:00 - 11:00 + 11:00 -
12:00 + 13:00 - 14:00 +
15:00 - 16:00 Atelier
Dessiner pour vaincre
les préjugés
Franck Dumouilla et
Gilles Calza
11:30 - 13:30 Atelier
Votre prénom en
calligraphie hébraïque
Shinta Zenker
12:00 - 13:00 Atelier
Les friandises des fêtes
juives Karin Rivollet
15:30 - 17:00 Table ronde
L’ABC du judaïsme
pour les enfants
Eric-Meyer Aziza
17:00 - 18:30 Atelier
La créativité pour
déconstruire les
préjugés
Franck Dumouilla,
Gilles Calza
salondulivre.ch
L’espace de libre créa-
tion littéraire du salon
est cette année
propriété d’une
baronne mystérieuse.
Chacune des 6 pièces
«100% colorama»
propose sa propre
thématique.
La cuisine, violette,
invite à composer un
menu chic : entrée, plat,
dessert.
Le salon, tout de rouge
et de velours, fait la part
belle au cinéma en invi-
tant à partager ses coups
de cœur du 7e art.
La chambre, du sol au
lit à baldaquin, rose
bonbon. Sur des cartes
en forme de cœur, il
faut ouvrir le sien et
avouer ce qui le fait
battre.
Le patio, vert vif, est
l’endroitpour faire une
pause et découvrir ce
jardin intérieur avec ses
plantes luxuriantes et
ses nains de jardin. Sur
des cartes en forme de
fleurs et de feuilles,
avouer son principal
défaut.
La salle de bain, bleu
ciel, est le lieu idéal
pour faire des selfies
avec les accessoires de la
baronne.
L’atelier est marron et
on y travaille la BD.
L’idée? Compléter une
case de BD par du texte
ou un dessin. L’occasion
de revisiter et de décaler
les contextes et
situations.
10:00 - 11:00 Animation
Conte musical
Suzanne de Serres
11:00 - 12:00 Rencontre
Louise Tremblay
d’Essiambre
12:00 - 13:00 Conférence
La psychologie du
couple
Yvon Dallaire
13:00 - 14:00 Animation
Découvrez l'univers des
Dragouilles !
Karine Gottot
14:00 - 15:00 Animation
Performance du
bédéiste Jacques
Goldstyn
15:00 - 16:00 Rencontre
Le Carré St-Louis et
autres lieux montréalais
Sophie Bienvenu
16:00 - 17:00 Table ronde
Amours et déchirures
en littérature
Gabriel Anctil, Mylène
Bouchard, Stéphane
Dompierre, Mélissa
Verreault
Le Cercle de la
Librairie et de
l’Edition Genève
Le Québec,
hôte d’honneur
L’exportation du livre
dans l’espace
francophone
9:15 - La circulation du
livre en francophonie,
un état des lieux
10:15 - La parole aux
libraires : Les solutions
pour offrir DES littéra-
tures francophones
10:50 - Promotion
internationale : Le rôle
de l’agent littéraire
11:15 - Pôles
stratégiques: Paris, une
base incontournable ?
11:45 - Echanges entre
éditeurs : Quels outils
au service de
l’exportation ?
12:15 - Diffusion et
distribution du livre
africain
12:45 - Déjeuner
14:10 La diffusion du
livre au-delà des
frontières
14:45 - Trois ateliers
–Partenariats éditoriaux :
une alternative à l’export
?
–Du rôle et de
l’importancede la
communication : vendre
et défendre la littérature
francophone
–Exportation et
importation des livres :
quels obstacles ?
10:00 - 17:00 Animation
Silent Reading –
Paroles de livre
Les éditrices et éditeurs
du Cercle et leurs
auteur-e-s
13:00 - 17:30 Atelier
Sous presse!
Découverte de la
typographie
Yvan Hostettler
15:30 - 16:30 Dédicace
BD Dédicace Adrienne
Barman
17:00 - 18:00 Animation
Inauguration du stand
du Cercle
Gabriel de Montmollin
et les éditrices et
éditeurs du Cercle et
leurs auteur-e-s
... faites votre choix !
10
Les Assises de
l’édition
francophone
26 avril 2017
11. salondulivre.ch
Guillaume Martinez
Secrets d’un roi de l’espionnage
Dans l’ignorance durant de nombreuses années, Igor Ustinov a
finalement découvert toute la vérité sur le passé énigmatique de son
grand-père, un espion britannique, grâce à un ouvrage de Peter Day.
Igor Ustinov est issu de ces familles dont
lesmembresfontrayonnerleurpatronyme
génération après génération. Sculpteur de
talent, celui-ci n’est autre que le fils de
l’acteur mondialement connu Peter
Ustinov. Mais si son célèbre père a eu
droit au crépitement des flashs, son
grand-pèreest,quantàlui,restétapidans
l’ombre. Pourtant, la vie peu banale de
Klop Ustinov mérite aussi des éloges.
«Mon grand-père était un espion
britanniquepourlecompteduMI5(nldr:le
Service de la sûreté du Royaume-Uni)
durant la Deuxième guerre mondiale puis
laGuerrefroide»,révèleIgorUstinov.
Levoiles’estlevésurlafacecachéedece
James Bond en chair et en os –même s’il
n’étaitpas l’agent007 mais U35 –grâce au
travail de fourmi réalisé par un journaliste
d’investigationanglais, Peter Day. «Après
50 ans, les archives des services secrets
s’ouvrent au public. Peter Day a pu les
fouiller et regrouper des informations pour
reconstituerlepassédemongrand-père»,
livre Igor Ustinov, reconnaissant. Peter
Dayaalorsécritunlivre,«KlopUstinov,le
plus ingénieux des espions britanniques»,
traduit il y a peu en français et publié aux
éditionsNoirsurBlanc.
Unerenaissance
«Je n’avais pas connaissance du passé
11
Dédicaces: mercredi 26 de 15h à 16h,
sur le stand E568, de 17h à 19h sur La
scène du crime (L1230) et vendredi 28
de 16h à 17h sur le stand E568
Rencontre: "Mongrand-père, cet espion"
mercredi 26 sur La scène du crime
(L1230)
d’espion de mon grand-père. C’était
26 avril 2017
quelqu’unde très secret. Même mon père
n’étaitpasaucourantdesesactivités,iln’a
su que très tard. C’estpour ça que ce livre
est extrêmement précieux pour moi. Je le
prends dans mes bras comme si c’étaitun
nouveau-né. Et le nouveau-né, c’estmon
grand-père. Il renaît à travers ces lignes»,
s’émeut Igor Ustinov, qui n’avait que six
ans lorsque KIop, ou plutôt Jona, de son
vraiprénom,estdécédé.
«En réalité, Klop était un surnom que ma
grand-mère lui donnait. Ça signifie
’punaisedelit’parcequ’ilétaitassezvolage
et avait de nombreuses conquêtes. Mais il
le faisait aussi pour les besoins de son
travail…»,explique, amusé, le petit-fils du
curieux espion britannique. Dénué du
«permis de tuer» mais très malin et beau
parleur, Klop Ustinov a joué un rôle
prépondérant au sein du légendaire MI5,
récoltant de précieuses informations pour
déjouer les plans de ses ennemis
(principalement les nazis et l’empire
soviétique).
Homme de l’ombre,l’espionest décédé à
l’âge de 69 ans dans la campagne
anglaise. «Lors de sa mise en bière, un
représentantdugouvernementbritannique
a exprimé toute sa gratitude envers mon
grand-père, en affirmant qu’ila contribué à
la liberté du pays», indique Igor Ustinov,
né en Angleterre mais qui vit aujourd’hui
en Suisse romande. «Peter Day n’étant
pas francophone, je veux rendre compte
de son travail ici. C’est important pour
moi.»
12. salondulivre.ch
Lola Le Testu
Derrière les yeux des chamans,
L’exposition du photographe Patrick de Wilde est une galerie de portraits
de chamans à travers la planète. Elle est tirée de son livre
Les visages de l’invisible.
12
Molokosa, Pays Xhosa, Afrique du Sud
Calli Escosil, Pérou Baldan Zayran, Mongolie
26 avril 2017
13. Dis-moi ce que
tu lis, Mélissa
Pollien
salondulivre.ch
l’âme du monde
13
Atoutjustedix-neufans,cettelausannoisea
sorti«LesRoyaumesdeNarthamarda»,son
troisièmeromandefantasy,enfévrier2017.
Avantdedormir.
Notre-Dame de Paris,deVictorHugo.
Blottiesouslacouette,jesavoureles
aventuresdeQuasimodoet
d'EsmeraldadanslesruesdeParis.
Alaplage.
Le Cercle littéraire des amateurs
d'épluchures de patates,deAnnie
BarrowsetMaryAnnShaffer.
Pourfairelepleindebonnehumeur
envacances,jelisceroman
épistolaireanglaisquiracontel'histoire
d'unclubdelectureexcentriquesous
l'occupationallemande.Drôleet
charmant!
Auxtoilettes.
Avraidire,jetentedelireleslignesde
lamain,pourdéchiffrerunavenir
incertain…Maispourl'instant,cen'est
pastrèsconcluant!
Dédicaces sur l'Ilôt Jeunesse (E531) de
10h30 à 12h30.
Sorciers, curanderos, guérisseurs,
jhankris, mudangs, santeros…«L’invisiblea
une multitude de visages. D’ailleurs,
personne ne s’appelle chaman, c’est un
terme générique utilisé pour nommer ces
maîtres de l’invisible, ces patriciens de
l’âme.» Patrick de Wilde s’est rendu en
Mongolie,auPérou,enAfriqueAustrale,à
Table ronde: Chamanisme, Les visages de
l'invisible. Vendredi - La place du voyage
de 18h - 19h
Esteria, Cuba
Tokaal, Népal
26 avril 2017
Cuba, pour approcher des hommes et des
femmes pratiquant le chamanisme. Son
livreestuncarnetdeborddephotographe
surMoleskine.
Au début de ce grand voyage, une
rencontre, celle de Molokosa. «Je m’étais
introduit dans sa maison de manière
fortuite, en plein milieu d’unecérémonie.
Je me souviens, quand elle m’adécouvert
là où je n’avaisrien à faire. C’étaitdans les
années 90 et personne n’allait dans ces
régions à l’époque. Elle m’a regardé,
stupéfaite, et elle a hésité pendant un
moment. Puis elle a eu une expression
réjouie et j’aicompris qu’elleallait se servir
demoipourdétendrel’atmosphère.»
Ilévoqueladifficultédephotographierune
cérémonie. Les nuits entières de danse,
de chants et de musique, l’obscurité
surtout. «Photographier l’invisible, c’était
presqueimpossible.»
14. salondulivre.ch
Marine Humbert
Ces Suisses qui firent la France
Une exposition pour célébrer 500 ans d’une histoire d’amour hors
du commun entre les deux pays voisins. Anecdotes croustillantes
et déchirements passionnels inclus.
L’insolite du jour
Le coup de foudre eut lieu à Fribourg en
novembre 1516, lors de la signature du
traité de «paix perpétuelle» entre François
1er, roi de France, et les 23 cantons
confédérés ainsi que leurs alliés. Exit le
romantisme, il s’agissait plutôt d’un
inévitable mariage de raison, à la suite de
la perte de la bataille de Marignan par les
Suisses, stoppés net dans leur élan
conquérant. L’histoired’amour,qui célèbre
cette année ses 500 ans, se raconte
comme l’on arrache les pétales d'une
marguerite: les deux pays ont connu les
doux moments de la tendresse, en
passant par les coups de canifs portés au
contrat de mariage, jusqu’à la folie
fructueuse des deux amants. Une liaison
remplie d’anecdotes croustillantes et de
personnages emblématiques qui fait
aujourd’hui la richesse des deux nations
voisines.
L’expositionse décline en douze tableaux
et n’ometaucun détail de l’affaire.C’estun
Schaffhousois du nom de Maurice
Koechlin, qui dessina les premiers plans
de la tour Eiffel, commandée pour
l’Exposition universelle de 1889. Un
passeport à croix blanche fut retrouvé aux
côtés de la dépouille de Napoléon III. On
Chaquenouvelleannéevousdonnedes
palpitations?Vousfrissonnezausondu
mot"crèmeanti-âge"?Cetteexpérienceest
pourvous:imaginéepardeschercheurs
delaHauteEcoledeSantédeGenève,
unsimulateurdevieillissementpermetde
semettredanslapeaud’unepersonne
âgée.Ilsuffitd’enfilerunecombinaison
intégraleetconnectée,puishop!Vous
voilàplongédanslemondeterrifiantde
nosaînés.Pertedemobilitéetde
souplesse,déficitsauditifsetvisuels,
troublesdel’équilibre.Vousneserezpas
14
Aujourd’huisur le stand A120 de
09h30 à 19h.
Gagnez des rides avec le simulateur de vieillissement
Visites guidées de l’exposition«Ces Suisses qui ont fait la
France» tous les jours du salon sur le stand E577, à 11:00
et 15:00.
26 avril 2017
doit la grande vogue française du Pastis,
non pas à un français mais à un
distillateur neuchâtelois, venu s’installerà
Pontarlier. Les préjugés tombent avec
étonnement devant ce curieux
chassé-croisé à nulle autre pareille. Seule
certitude, les échanges se sont réalisés
dans les deux sens, à l’image de
Rousseau quittant la Suisse pour la
France, tandis que Calvin a fait le chemin
inverse.
Alain-Jacques Tornare, historien des
relations franco-suisses et concepteur de
l’exposition,va jusqu’àqualifier la relation
d’incestueuse. «Il s’agit d’une relation
troublante, d’une richesse infinie. La
France a souvent joué le rôle de la mère,
la Suisse d’un fils trop aimé.» La paix
conclue il y a 500 ans se révèle être
davantage qu’unecourte relation d’unsoir.
Elleacontribuéàfairedesescontractants
ce qu’ilssont encore aujourd’hui.L’histoire
du je t’aime, moi non plus franco-suisse
racontée en douze tableaux pourrait bien
adoucir les rapports souvent conflictuels
d’aujourd’huientrelesdeuxvoisins.
épargné.Crééàdesfinsderecherche,
ledispositifestaujourd’huidevenuun
outilpédagogique.L’objectifestde
sensibiliserlepublic,lesjeunesen
particulier,auxdifficultéséprouvées
parlesseniors.
15. salondulivre.ch
Lysiane Christen
Le Népal blanc d’Ella Maillart
Pour les vingt ans de sa mort, l’exposition «Au pays des Sherpas»
présente une sélection de photographies prises par l’exploratrice
genevoise lors de son voyage en 1951.
Dans les hautes montagnes népalaises, des hommes et des
femmes, pieds nus, charrient des sacs de plus de 50 kilos,
retenus sur leur tête par une mince lanière. Ces Sherpas se
déplacent avec agilité depuis leur village vers la ville, à travers
les roches coupantes. Ce moment, témoignage d’uneréalité de
vie, a été capturé en 1951 par Ella Maillart, aventurière
renommée, lors de son voyage au Népal. Fine observatrice et
prochedesessujets,elleasurestituerd’authentiquesinstantsdu
quotidien appartenant aux Népalais qu’ellea croisés sur sa route.
Des montagnardsd’unautre continent qu’EllaMaillart se plaisait à
comparer ceux du Val d'Anniviers, sa terre d’accueil.Pour les
vingt ans de sa mort, une exposition dédiée à cette éminente
exploratriceestàdécouvrirauSalondulivre.
15
Exposition - Stand des Editions Zoé, tous les jours
A la table de... Kim Thúy
Aujourd’hui«Le Québec au féminin» de
14h à 15h avec Kim Thúy et Louise
Tremblay d'Essiambre, à L'apostrophe
Dédicaces de 15h à 17h sur le pavillon du
Québec
«Le voyage pose les bonnes questions sans
fournir toutes les réponses.» Ella Maillart
Succession Ella
Maillart et Musée
de l’Elysée
26 avril 2017
tousretenusetonapufairetroistours.Pourtant,il
yavaitdesenfants,j’avaisdixans,mesfrèressix
etsept.Commenta-t-onpuavoircetteretenue-là,
alorsqu’onavaitfaimetsoif?Jenesaispas.Je
remerciemesparentsdenousavoirélevésavec
cetteconfiancedel’autre.C’étaitunrepas
d’abnégation,maisc’étaitlemeilleurdesrepas.
LLT
Jemesouviensd’unejournée,quandonétaitdansle
campderéfugiésenMalaisie.Là-bas,onmangeait
sixjourssurseptdupoisson.Lepoissonétaitmort,
maisilredevenaitvivantparcequ’ilyavaitpleinde
versàl’intérieur.Mamèreavaitréussiàfairedes
raviolisàlachinoise;ellelesroulaitsurlecouvercle
d’unfûtdepétrole.Cejour-là,onavaitaussieule
droitàducocaservidansunsacdeplastiqueavec
unepailleetreferméparunélastique.Lesacétait
pleindeglace,cequiétaitprécieuxcaronvivait
dansunendroitsansélectricité,sanseaucourante,
sanstoit,sansrien.Onétaittreize,assisencercle,
etilnefallaitprendrequ’uneminusculegorgéepour
quetoutlemondepuisseboire.Ons’est
Les Editions Zoé et le Musée de l’Elysée y présentent une
sélection de photographies tirées du livre Au pays des Sherpas
publié en mars 2017, pour la première fois en français. « Dans
cette œuvre, les images sont plus importantes que le texte,
explique Caroline Coutau», directrice des Editions Zoé. «Ella
Maillart écrivait pour gagner sa vie, mais elle est avant tout, un