3. A1. Responsabilité ascendante
La responsabilité « ascendante »
(envers les donateurs ou les
promoteurs des projets, les pouvoirs
publics ou la direction) est l'une des
raisons les plus courantes qui motivent
le suivi pendant la mise en œuvre et la
présentation des résultats en fin de
projet. Le personnel et les responsables
des projets et des services doivent faire
la preuve que le travail a été fait
correctement, et notamment que les
fonds ont été dépensés et les activités
réalisées comme prévu.
Le premier principe
« Nous nous
considérons
responsables, tant à
l’égard des
bénéficiaires
potentiels de nos
activités que de nos
donateurs. »
(IFRC, 2011)
4. A1. Responsabilité ascendante
Ce type de responsabilité implique de tenir une
comptabilité, de contrôler les dépenses, de planifier le
travail, de mesurer des indicateurs, de recueillir des
données, de produire des rapports et bien plus encore.
Dans les programmes publics, le budget annuel dépend
parfois de la preuve que le travail a été mené à bien et
que les effets directs justifiaient les dépenses.
5. Dans votre projet (1) :
• envers qui êtes-vous responsables?
• que faites-vous pour leur montrer que vous
travaillez bien?
A1. Responsabilité ascendante
6. A2. Responsabilité envers les participants
et les autres parties prenantes
Les responsables d'une intervention devraient aussi toujours se
considérer redevables envers les participants et les autres
parties prenantes (personnes, ménages, groupes,
communautés).
Souvent, « l’évaluation participative » est simplement
consultative. Les responsables examinent les objectifs et les
progrès avec les participants et les autres parties prenantes,
leur demandent leur avis, leur donnent une rétroaction
régulière et discutent des effets directs. Ce processus permet à
chacun de s'exprimer, de partager les informations essentielles
et de confronter les expériences. Il contribue à assurer la
satisfaction des personnes auxquelles les projets s'adressent.
7. A2. Responsabilité envers les participants
et les autres parties prenantes
En revanche, le processus n'est pas pleinement participatif.
Dans une évaluation pleinement participative, les principaux
acteurs ont leurs propres objectifs, font eux-mêmes le suivi
des actions qu'ils mènent personnellement, de leurs progrès
ainsi que de leur environnement. Cette démarche permet
de renforcer l'appropriation et l'engagement. Elle contribue
aussi à la pérennisation des changements. Autant d'aspects
indispensables pour améliorer le régime alimentaire des
personnes et des familles! L'évaluation participative peut
être menée parallèlement à une évaluation formelle.
8. Dans votre projet (2) :
• Comment les participants procèdent-ils pour
vérifier eux-mêmes leurs progrès ou les effets
directs?
• Considèrent-ils cette vérification comme étant
leur affaire ou comme quelque chose qui leur est
imposé?
A2. Responsabilité envers les participants
et les autres parties prenantes
10. B1. Montrer les progrès et les réussites
(ou les échecs)
L'une des principales raisons motivant l'évaluation est le souci
de constater et de mesurer les succès obtenus.
Certains types d'évaluation sont normalisés à l'échelle
internationale. Dans le domaine de l'alimentation des
nourrissons et des jeunes enfants, par exemple, des indicateurs
et un cadre d'évaluation élaborés par des experts ont été
publiés et peuvent être utilisés partout dans le monde (OMS,
2008). Cette normalisation permet à des pays et à des
organisations d'indiquer où les progrès sont accomplis, de
suivre l'évolution de la situation sur le plan national et
d'effectuer des comparaisons avec d'autres pays ou régions.
11. Autres raisons motivant l’évaluation
1. Ce qui est mesuré se fait.
2. Si vous ne mesurez pas les résultats, vous ne pouvez pas dissocier la
réussite de l'échec.
3. Si vous ne pouvez pas reconnaître une réussite, vous ne pouvez pas la
récompenser.
4. Si vous ne pouvez pas récompenser la réussite, vous êtes probablement en
train de récompenser l'échec.
5. Si vous ne pouvez pas reconnaître une réussite, vous ne pouvez pas en tirer
des enseignements.
6. Si vous ne pouvez pas reconnaître un échec, vous ne pouvez pas y remédier.
7. Si vous pouvez faire la preuve des résultats, vous pouvez gagner le soutien
du public concerné.
(Maximes populaires, attribuées à Osborne et Gaebler, 1992
B1. Montrer les progrès et les réussites
(ou les échecs)
12. Hormis le fait de vouloir constater et mesurer les réussites,
il existe également une véritable nécessité de les montrer
(aux donateurs, aux participants, au public, au monde). Une
réussite manifeste mobilise les participants et les agents
d'exécution. Elle peut aussi attirer plus de fonds et donner
des arguments pour les activités de plaidoyer.
En ce qui a trait à l'éducation nutritionnelle, qui a été si peu
évaluée jusqu'ici, il est primordial de montrer qu'elle peut
faire évoluer durablement les pratiques, les attitudes et la
compréhension.
B1. Montrer les progrès et les réussites
(ou les échecs)
13. Dans votre projet (3) :
• Quels progrès vous-même et les participants à
votre projet avez-vous pu constater?
B1. Montrer les progrès et les réussites
(ou les échecs)
14. B2. Améliorer l'approche ou
sélectionner les actions les plus efficaces
Les constatations des évaluations doivent être utilisées –
pour améliorer les interventions en cours de route, pour
faire apparaître les lacunes dans la conception ou la
nécessité de changer d'approche, ou encore pour éclairer
les décisions d'orientation. Cela semble évident mais, dans
bien des cas, les constatations ne sont pas utilisées.
« Les évaluations doivent faire la preuve de la
réussite, mais elles doivent aussi permettre de
comprendre comment mieux faire.
Ces idées ne vont pas toujours bien ensemble! »
(Adapté de O’Flynn, 2010)
15. B2. Améliorer l'approche ou
sélectionner les actions les plus efficaces
Voici quelques raisons expliquant pourquoi les constatations ne sont pas
utilisées :
• Tout le monde n'a ni le temps, ni les ressources, ni le courage de tirer
des enseignements d'une expérience et d'essayer de nouvelles
stratégies. Il faut une volonté forte (et partagée) pour corriger les
choses, c’est-à-dire une « mentalité d'entrepreneur ».
• Certaines organisations sont ouvertes au changement, mais se trouvent
face au problème opposé. Elles ont tellement de recommandations
qu'elles ne peuvent pas toutes les assimiler (McHarg, 2012).
• En matière d'apprentissage, l'échec est aussi utile – et souvent plus utile
– que la réussite. Or, pour de nombreuses personnes, l'échec est
synonyme de faute et de honte. Elles sont donc tentées de faire
disparaître toute trace négative et de faire état uniquement des
résultats positifs (McHarg, 2012; Pritchard, 2012).
16. B2. Améliorer l'approche ou sélectionner
les actions les plus efficaces
Dans votre projet (4) :
• Y a-t-il quelque chose que vous ferez mieux la
prochaine fois? Donnez un exemple.
17. C. Recherche –
Constituer la base de
données probantes
nécessaire à l'action
publique et à la
planification
18. C. Recherche – Constituer la base de données
probantes nécessaire à l'action publique et à la
planification
Dans toute initiative de développement, les gouvernements,
les donateurs et les organisations spécialisées recherchent
des solutions fondées sur des données probantes.
Le besoin de données probantes
« Les initiatives encourageant la consommation de
fruits et légumes doivent se fonder sur des preuves
scientifiques. Il est essentiel d’évaluer les projets pour
comprendre ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne
pas. » (FAO/OMS, 2005)
19. Ces données proviennent d'essais contrôlés randomisés visant des finalités
particulières ou d'études de travaux de recherche comparant différentes
solutions et leur rapport coût-efficacité. Voici, par exemple, quelques noms
que vous devriez connaître :
• Le mouvement Renforcement de la nutrition (SUN, Scaling Up Nutrition)
s'est inspiré d'une série d'études publiées dans la revue Lancet en 2008,
qui répertoriaient dix solutions peu coûteuses pour lutter contre la
dénutrition maternelle et infantile (Lancet Series, 2008).
• Des organisations telles que le J-PAL (Laboratoire d'action contre la
pauvreté) du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont étudié des
stratégies à grande échelle nécessaires pour résoudre certains problèmes
prioritaires (ex. : quels sont les secrets du succès des programmes
communautaires? qu'est-ce qui favorise l'assiduité des enfants à l'école?),
en comparant des solutions et en en évaluant le rapport coût-efficacité.
C. Recherche – Constituer la base de données
probantes nécessaire à l'action publique et à la
planification
20. Exemples de recherches (suite)
• La Collaboration Cochrane produit des études méthodiques
et internationalement reconnues de travaux de recherche
sur les soins de santé et l'action publique dans le domaine
de la santé. Par exemple, une étude des effets de
14 interventions WASH (eau, assainissement et hygiène) sur
la croissance des enfants est arrivée à la conclusion que
« certaines interventions WASH [...] pourraient améliorer
légèrement la croissance des enfants de moins de 5 ans »
(Haddad, 2013).
Ce résultat, bien qu’il ne soit pas très solide, donne à penser
que nous devrions peut-être nous interroger plus
sérieusement sur ce type d'intervention.
C. Recherche – Constituer la base de données
probantes nécessaire à l'action publique et à la
planification
21. Dans votre projet (5) :
• Le projet offre-t-il des possibilités de recherche
selon vous? Dans l'affirmative, lesquelles?
Dans votre projet (6) :
• Pour finir, quelle est selon vous la finalité principale
de l'évaluation de votre projet?
Ces éléments seront mentionnés dans votre rapport de
projet final.
C. Recherche – Constituer la base de données
probantes nécessaire à l'action publique et à la
planification
22. Résumé des finalités et
utilisations de l'évaluation
• A1. Responsabilité envers les donateurs, les
employeurs et les gouvernements
• A2. Responsabilité envers les participants et les
autres parties prenantes
• B1. Perfectionnement, afin de montrer les progrès et
les réussites (ou les échecs)
• B2. Perfectionnement, afin d'améliorer l'approche
ou de choisir certaines actions
• C. Recherche, pour constituer la base de données
probantes nécessaire à l'action publique et à la
planification