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Galerie sans murs,
Artistics s’efforce de
proposer une expérience
de l’art et des modes
de médiation adaptés
à l’ère numérique :
au moyen de vidéos,
de vues 360, de contenus
éditoriaux détaillés
pour chaque artiste et
d’une présence en ligne
Artistics est la
transcription en ligne
du modèle de la galerie
traditionnelle : la galerie
sélectionne des artistes
(une quarantaine
aujourd’hui, français
et étrangers) dont elle
promeut le travail et vend
les œuvres en ligne.
au plus près des
collectionneurs (réseaux
sociaux et marketplaces).
Artistics propose
exclusivement
des œuvres originales,
à des prix compris
entre 500 € et 65 000 €.
Chiffres clés
Date de création : 2013
CA : +50% en 1 an
Nombre de salariés : 5
Nombre de clients : 35%
en dehors de l’Union Européenne
Galerie d’Art contemporain en ligne
12
Sonia Rameau
Fondatrice d’ARTISTICS
Galerie d’Art contemporain en ligne
Interview
Quelle sont selon vous les principales
opportunités du marché de l’art en ligne ?
La principale opportunité me semble-t-il
est que le marché de l’art en ligne permet
d’amener un nouveau public à l’achat
d’œuvres d’art, un public qui n’aurait pas
forcément poussé la porte d’une galerie,
d’une foire ou d’une maison de ventes. C’est
d’ailleurs l’un des résultats de l’étude : parmi
les acheteurs interrogés qui collectionnent
depuis moins de trois ans, 29% ont réalisé
leur premier achat en ligne. Par ailleurs, des
marketplaces comme Artsy commencent à
avoir une audience vraiment internationale
(notamment en Asie et au Moyen-Orient), ce
qui permet aux galeries de promouvoir leurs
artistes auprès d’un public de collectionneurs
internationaux à un coût bien moins élevé
que la participation à des foires. Enfin, c’est
un marché où pratiquement tout reste à
inventer dans la manière de montrer l’art.
Parmi les acheteurs qui n’ont pas franchi
le pas de l’achat en ligne, 74% déclarent
être freinés par l’impossibilité d’inspecter
physiquement l’œuvre. Or, dans l’écrasante
majorité des cas, les sites de vente en ligne
proposent uniquement de découvrir les
œuvres au travers de fichiers jpg, alors que la
technologie permet déjà (et permettra encore
plus à l’avenir) d’avoir une expérience qui
se rapproche d’une expérience IRL.
Les principales spécificités ?
La principale spécificité est la lenteur d’adoption
du numérique qui, pour beaucoup d’acteurs
traditionnels, continue d’être davantage
perçu comme une menace plutôt que
comme une opportunité. Le rapport Hiscox
2019 souligne d’ailleurs que beaucoup
de galeries se demandent encore si elles
doivent se positionner en ligne et comment
s’y prendre. La conséquence étant que ce
« sous-investissement technologique pourrait
ralentir la croissance de ce secteur ». Alors
même que près de la moitié des acheteurs
(46%) déclarent qu’il leur est indifférent
d’acheter en ligne ou hors ligne !
Par ailleurs, le marché de l’art en ligne
conserve la plupart des spécificités du
marché de l’art, ce qui en fait un cas
particulier dans le paysage plus global de l’e-
commerce : multiplicité des canaux de vente
(en direct auprès des artistes, sur le premier
ou le 2nd
marché, entre collectionneurs…),
relative opacité au niveau des prix (même
si le marché en ligne tend à l’atténuer), et
surtout le rôle essentiel de la confiance entre
acheteur et vendeur, justifié par les niveaux
de prix, qui se traduit par une forte demande
de médiation avant la finalisation de l’achat.
Au-delà d’un certain montant, on voit peu
d’acheteurs régler leur achat en ligne sans
une prise de contact préalable.
Qui sont plus particulièrement
les clients acheteurs d’art en ligne ?
Quels sont les différents profils ?
Il est difficile pour nous de définir des
typologies d’acheteurs d’art en ligne car,
de par le nombre et les profils des artistes
que nous représentons (leur notoriété, leur
style, le prix moyen de leurs œuvres…),
nous ne nous adressons pas à l’ensemble
des acheteurs en ligne comme peut le
faire une marketplace qui agrège plusieurs
centaines ou milliers de galeries. Lorsque
nous avons lancé Artistics, nous pensions
toucher un public plutôt jeune car plus
aguerri à l’achat en ligne, et plutôt localisé
dans des zones géographiques éloignées
des centres urbains disposant d’un bon
tissu de galeries. Aujourd’hui, la diversité de
nos clients bat en brèche ces pronostics.
Ce sont à la fois des jeunes actifs et des
retraités, des « primo-acheteurs » et des
collectionneurs plus aguerris, des habitants
de grandes métropoles et des ruraux...
Leur seul point commun, c’est de disposer
d’un bon niveau de revenus car le prix
moyen des œuvres que nous proposons
est de l’ordre de 2 800€.
En quoi le développement du digital
change-t-il la donne sur le marché de l’art ?
On parle depuis longtemps du marché de
l’art comme d’un marché globalisé. Mais
cette globalisation ne concernait jusqu’ici
qu’un petit nombre d’artistes, représentés
par leur galerie sur des foires internationales
et soutenus par des collectionneurs ou des
institutions dans plusieurs pays. Le marché
de l’art en ligne permet aujourd’hui à des
artistes peu ou pas connus en dehors de
leurs pays d’origine d’être repérés par des
collectionneurs partout dans le monde en
dehors des relais traditionnels (foires,
biennales, médias spécialisés). C’était un
pari il y a encore quelques années, qui est
une réalité aujourd’hui. L’autre changement
notable concerne la relative transparence que
le marché en ligne va apporter au marché de
l’art. Relative bien sûr car, même en ligne, il
peut y avoir une négociation. Mais on voit que
les marketplaces incitent les galeries à afficher
les prix, ce qui est une nouveauté pour
beaucoup. Et au-delà des prix, le fait qu’une
œuvre en vente en ligne le soit au vu et au
su de tous oblige le vendeur à davantage de
prudence. Je pense que cet effort de
transparence contribue à attirer de nouveaux
acheteurs, qui étaient jusqu’alors rebutés par
l’opacité du marché de l’art traditionnel.
Selon vous, comment va évoluer
le marché de l’art en ligne ?
Je suis confiante dans la croissance du
marché, alimentée par les galeries qui
seront de plus en plus nombreuses à
vendre en ligne via une présence sur les
marketplaces. Du côté des acheteurs, cette
augmentation du nombre de vendeurs
et du nombre d’œuvres disponibles à la
vente contribuera à banaliser l’achat en
ligne, donc à soutenir cette croissance. Les
marketplaces (ou agrégateurs de galeries)
vont donc naturellement continuer à se
développer en agrégeant une offre toujours
plus conséquente, que ce soit en restant
spécialisé sur un marché en proposant
toutes les modalités d’achat (enchères et
prix fixe) : c’est, pour l’art contemporain, le
modèle Artsy. Ou bien en se développant
sur tous les « produits » de collection
et en ciblant notamment une clientèle
professionnelle, sur le modèle de 1stdibs.
Dans chaque modèle, il est probable que
l’on assiste dans les prochaines années à
un mouvement de concentration.
Je pense aussi qu’à côté de ces géants de
la vente en ligne, il y aura de la place pour
les galeries et les marchands qui sauront tirer
profit de leur contact direct avec les artistes
et les œuvres pour proposer de nouveaux
modes de médiation et de nouvelles façons
d’expérimenter l’art en ligne.
Parcours de la Fondatrice :
Avant de lancer la galerie d’art en ligne Artistics,
Sonia Rameau a effectué pendant plus de 10
ans du conseil stratégique auprès de start-up
Internet. Entre 2001 et 2009, elle a participé au
développement de Notrefamille.com, dont elle
a été DG adjointe. Elle est également associée
fondateur de Youscribe et a participé à son
lancement (2011-2012). Sonia a parallèlement
initié une collection de sculptures, un art qu’elle
pratique par ailleurs à titre personnel depuis de
nombreuses années. C’est ce double parcours
qui l’a décidée à lancer Artistics. Sonia Rameau
est diplômée de l’École hôtelière de Lausanne
et d’un double MBA EM Lyon/ Cranfield.
13

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Interview with Sonia Rameau, founder of Online Art Gallery Artistics.com

  • 1. Galerie sans murs, Artistics s’efforce de proposer une expérience de l’art et des modes de médiation adaptés à l’ère numérique : au moyen de vidéos, de vues 360, de contenus éditoriaux détaillés pour chaque artiste et d’une présence en ligne Artistics est la transcription en ligne du modèle de la galerie traditionnelle : la galerie sélectionne des artistes (une quarantaine aujourd’hui, français et étrangers) dont elle promeut le travail et vend les œuvres en ligne. au plus près des collectionneurs (réseaux sociaux et marketplaces). Artistics propose exclusivement des œuvres originales, à des prix compris entre 500 € et 65 000 €. Chiffres clés Date de création : 2013 CA : +50% en 1 an Nombre de salariés : 5 Nombre de clients : 35% en dehors de l’Union Européenne Galerie d’Art contemporain en ligne 12
  • 2. Sonia Rameau Fondatrice d’ARTISTICS Galerie d’Art contemporain en ligne Interview Quelle sont selon vous les principales opportunités du marché de l’art en ligne ? La principale opportunité me semble-t-il est que le marché de l’art en ligne permet d’amener un nouveau public à l’achat d’œuvres d’art, un public qui n’aurait pas forcément poussé la porte d’une galerie, d’une foire ou d’une maison de ventes. C’est d’ailleurs l’un des résultats de l’étude : parmi les acheteurs interrogés qui collectionnent depuis moins de trois ans, 29% ont réalisé leur premier achat en ligne. Par ailleurs, des marketplaces comme Artsy commencent à avoir une audience vraiment internationale (notamment en Asie et au Moyen-Orient), ce qui permet aux galeries de promouvoir leurs artistes auprès d’un public de collectionneurs internationaux à un coût bien moins élevé que la participation à des foires. Enfin, c’est un marché où pratiquement tout reste à inventer dans la manière de montrer l’art. Parmi les acheteurs qui n’ont pas franchi le pas de l’achat en ligne, 74% déclarent être freinés par l’impossibilité d’inspecter physiquement l’œuvre. Or, dans l’écrasante majorité des cas, les sites de vente en ligne proposent uniquement de découvrir les œuvres au travers de fichiers jpg, alors que la technologie permet déjà (et permettra encore plus à l’avenir) d’avoir une expérience qui se rapproche d’une expérience IRL. Les principales spécificités ? La principale spécificité est la lenteur d’adoption du numérique qui, pour beaucoup d’acteurs traditionnels, continue d’être davantage perçu comme une menace plutôt que comme une opportunité. Le rapport Hiscox 2019 souligne d’ailleurs que beaucoup de galeries se demandent encore si elles doivent se positionner en ligne et comment s’y prendre. La conséquence étant que ce « sous-investissement technologique pourrait ralentir la croissance de ce secteur ». Alors même que près de la moitié des acheteurs (46%) déclarent qu’il leur est indifférent d’acheter en ligne ou hors ligne ! Par ailleurs, le marché de l’art en ligne conserve la plupart des spécificités du marché de l’art, ce qui en fait un cas particulier dans le paysage plus global de l’e- commerce : multiplicité des canaux de vente (en direct auprès des artistes, sur le premier ou le 2nd marché, entre collectionneurs…), relative opacité au niveau des prix (même si le marché en ligne tend à l’atténuer), et surtout le rôle essentiel de la confiance entre acheteur et vendeur, justifié par les niveaux de prix, qui se traduit par une forte demande de médiation avant la finalisation de l’achat. Au-delà d’un certain montant, on voit peu d’acheteurs régler leur achat en ligne sans une prise de contact préalable. Qui sont plus particulièrement les clients acheteurs d’art en ligne ? Quels sont les différents profils ? Il est difficile pour nous de définir des typologies d’acheteurs d’art en ligne car, de par le nombre et les profils des artistes que nous représentons (leur notoriété, leur style, le prix moyen de leurs œuvres…), nous ne nous adressons pas à l’ensemble des acheteurs en ligne comme peut le faire une marketplace qui agrège plusieurs centaines ou milliers de galeries. Lorsque nous avons lancé Artistics, nous pensions toucher un public plutôt jeune car plus aguerri à l’achat en ligne, et plutôt localisé dans des zones géographiques éloignées des centres urbains disposant d’un bon tissu de galeries. Aujourd’hui, la diversité de nos clients bat en brèche ces pronostics. Ce sont à la fois des jeunes actifs et des retraités, des « primo-acheteurs » et des collectionneurs plus aguerris, des habitants de grandes métropoles et des ruraux... Leur seul point commun, c’est de disposer d’un bon niveau de revenus car le prix moyen des œuvres que nous proposons est de l’ordre de 2 800€. En quoi le développement du digital change-t-il la donne sur le marché de l’art ? On parle depuis longtemps du marché de l’art comme d’un marché globalisé. Mais cette globalisation ne concernait jusqu’ici qu’un petit nombre d’artistes, représentés par leur galerie sur des foires internationales et soutenus par des collectionneurs ou des institutions dans plusieurs pays. Le marché de l’art en ligne permet aujourd’hui à des artistes peu ou pas connus en dehors de leurs pays d’origine d’être repérés par des collectionneurs partout dans le monde en dehors des relais traditionnels (foires, biennales, médias spécialisés). C’était un pari il y a encore quelques années, qui est une réalité aujourd’hui. L’autre changement notable concerne la relative transparence que le marché en ligne va apporter au marché de l’art. Relative bien sûr car, même en ligne, il peut y avoir une négociation. Mais on voit que les marketplaces incitent les galeries à afficher les prix, ce qui est une nouveauté pour beaucoup. Et au-delà des prix, le fait qu’une œuvre en vente en ligne le soit au vu et au su de tous oblige le vendeur à davantage de prudence. Je pense que cet effort de transparence contribue à attirer de nouveaux acheteurs, qui étaient jusqu’alors rebutés par l’opacité du marché de l’art traditionnel. Selon vous, comment va évoluer le marché de l’art en ligne ? Je suis confiante dans la croissance du marché, alimentée par les galeries qui seront de plus en plus nombreuses à vendre en ligne via une présence sur les marketplaces. Du côté des acheteurs, cette augmentation du nombre de vendeurs et du nombre d’œuvres disponibles à la vente contribuera à banaliser l’achat en ligne, donc à soutenir cette croissance. Les marketplaces (ou agrégateurs de galeries) vont donc naturellement continuer à se développer en agrégeant une offre toujours plus conséquente, que ce soit en restant spécialisé sur un marché en proposant toutes les modalités d’achat (enchères et prix fixe) : c’est, pour l’art contemporain, le modèle Artsy. Ou bien en se développant sur tous les « produits » de collection et en ciblant notamment une clientèle professionnelle, sur le modèle de 1stdibs. Dans chaque modèle, il est probable que l’on assiste dans les prochaines années à un mouvement de concentration. Je pense aussi qu’à côté de ces géants de la vente en ligne, il y aura de la place pour les galeries et les marchands qui sauront tirer profit de leur contact direct avec les artistes et les œuvres pour proposer de nouveaux modes de médiation et de nouvelles façons d’expérimenter l’art en ligne. Parcours de la Fondatrice : Avant de lancer la galerie d’art en ligne Artistics, Sonia Rameau a effectué pendant plus de 10 ans du conseil stratégique auprès de start-up Internet. Entre 2001 et 2009, elle a participé au développement de Notrefamille.com, dont elle a été DG adjointe. Elle est également associée fondateur de Youscribe et a participé à son lancement (2011-2012). Sonia a parallèlement initié une collection de sculptures, un art qu’elle pratique par ailleurs à titre personnel depuis de nombreuses années. C’est ce double parcours qui l’a décidée à lancer Artistics. Sonia Rameau est diplômée de l’École hôtelière de Lausanne et d’un double MBA EM Lyon/ Cranfield. 13