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SOMMAIRE
Avril 2017 n° 122
Sommaire
Visite d’ENGIE Thassalia ..................................... p.13
Dans le numéro d’avril, nous vous proposons cette fois un double-regard sur la France.
Le premier, centré sur les Bouches du Rhône, où les étudiants du Mastère Spécialisé OSE ont été reçus par des
professionnels du monde de l’énergie qui ont partagé avec eux leurs problématiques et leurs métiers. Un grand
merci au Centre CEA de Cadarche, à ENGIE et à RTE pour ces visites enrichissantes.
Le deuxième regard est plus large : au lendemain du premier tour des Présidentielles, nous vous proposons de
vous pencher sur le programme énergie/climat d’Emmanuel Macron, qualifié pour le second tour. Un article sur
celui de Jean-Luc Mélenchon, dernier des 5 “grands candidats” à ne pas avoir été scruté par le MS OSE, vous est
également proposé, et pourra être utile pour les législatives à venir.
Enfin, nous terminerons avec un sujet de société qui occupe le devant de la scène énergétique depuis plusieurs
mois : le compteur communicant Linky.
Bonne lecture !
EDITORIAL
NF’ SE
Les actualités .... p.2
Linky, mise à jour du réseau
de distribution : chargement
en cours … ................... p.4
Programme énergie et environnement
d’Emmanuel Macron ................ p.7
	
La politique énergétique de la France
Insoumise de Jean-Luc Mélenchon ..... p.9
Déplacement au centre de Cadarache ......... p.11
RTE Méditerranée : le réseau de l’intelligence
électrique ................................................................. p.15
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Actualités
INF’OSE Avril 2017 n° 122 2
Actualités
Au cours du mois dernier, la SFEN (Société Française
d’Énergie Nucléaire) a organisé une convention
avec pour thème : l’accélération de la transformation
numérique du nucléaire français. Les acteurs de la
troisième plus grande filière industrielle française
(environ 220 000 salariés) y ont exprimé leur souhait de
s’engager dans le numérique à l’instar d’autres secteurs.
Cette transformation va permettre de renforcer la
compétitivité, de favoriser l’innovation et la créativité
dans l’industrie nucléaire par la mise en place de
plateformes permettant d’accélérer l’innovation et
d’assurer la continuité numérique des données lorsque
de nombreux acteurs interviennent sur un projet
complexe. Ainsi, cette transformation numérique
permettra la collecte, la gestion, le transport et l’analyse
des données en prenant en compte les contraintes
de sécurité et de confidentialité, ainsi qu’à terme la
réductionetl’optimisationdecertainscoûts. Le risquede
cybercriminalité associé au nucléaire numérique devra
évidemment faire l’objet d’une vigilance spécifique et
d’une bonne maîtrise dans les infrastructures nucléaires.
Le nucléaire : La transformation numérique et la
cybersécurité
Engie : Un nouveau projet solaire en
Inde
Le groupe Engie poursuit son développement sur le
marché énergétique indien. L’énergéticien français
a, en effet, par sa filiale Solairedirect India, remporté
récemment un appel d’offre concernant la réalisation
et l’exploitation d’un nouveau projet de production
d’énergie renouvelable en Inde. Il s’agit d’un parc
solaire d’une capacité de 338 MWc implanté dans
l’Etat d’Andhra Pradesh, dans le sud du pays, qui
devrait être opérationnel en 2018. A l’issue de cette
réalisation, le groupe Engie accumulera une capacité
de 810 MWc en Inde. Ce nouveau projet représente un
pas important vers la réalisation des ambitions et des
engagements indiens pour la transition énergétique,
exprimés en 2010 par le lancement d’un programme
national de développement de l’énergie solaire,
en particulier photovoltaïque, avec un objectif de
100  GWc à l’horizon 2022.
Renforcement des coopérations éner-
gétique entre l’UE et l’Algérie
Une rencontre a réuni mardi 11 avril 2017 à Bruxelles le
commissaire européen à l’Action pour le Climat et à
l’Energie, Miguel Arias Canete, et le ministre algérien de
l’Energie, Noureddine Boutarfa, dans le but de discuter
de leurs coopérations énergétiques. Si la rencontre n’a
pas débouché sur la signature de nouveaux accords
énergétiques, les deux partenaires se sont mis d’accord
surl’augmentationdeséchangesénergétiquesentrel’UE
et l’Algérie. Ils se sont également félicités de la qualité
et de l’intensité des dialogues entre les deux parties et
ont promis d’œuvrer dans le sens d’une amélioration
du partenariat, notamment en ce qui concerne la
commercialisation du gaz algérien. Le commissaire
européen a estimé qu’il fallait dès à présent aller vers la
création de nouveaux contrats d’approvisionnement,
plus d’investissement, de production, d’exploration, et
faciliter l’amélioration du cadre réglementaire du côté
algérien.
Nouvel avenir pour le projet d’oléoduc
Keystone
En 2008, l’entreprise pétrolière TransCanada faisait
une demande officielle pour lancer les travaux
du projet de l’oléoduc Keystone, devant relier
le Canada aux États-Unis sur 1900 km et assurer
l’acheminement de 830 000 barils de pétrole brut par
jour. L’administration de l’ancien président américain
Barack Obama avait néanmoins opposé une fin de
non recevoir durant ses deux mandats, au regard de la
politiqueenvironnementaleeténergétiquedéfendue.
Le 27 mars dernier, à la suite de la prise de fonction
du nouveau président Donald Trump, l’accord officiel
pour la construction de ce grand oléoduc a été donné,
donnant naissance à une nouvelle ère en matière
d’approvisionnement de pétrole depuis le Canada.
Just Another Newsletter Title
Actualités
INF’OSE Avril 2017 n° 122 3
Lancement du premier appel d’offres du pro-
gramme nucléaire sud-africain
Selon les documents de la compagnie d’électricité
de l’Afrique du Sud Eskom révélés par le média
City Press, le pays envisage de lancer un appel d’offres
mi-2017 pour enclencher le développement de son
programme nucléaire civil. L’objectif est d’aboutir à
des signatures de contrats pour le début de l’année
2019. L’Afrique du Sud possède actuellement une
seule centrale nucléaire, dotée de deux réacteurs
d’une puissance nominale totale de 1830 MW. Le
Sources :
•	 http://www.sfen.org/fr/rgn/la-filiere-nucleaire-accelere-sa-transformation-numerique
•	 http://lenergeek.com/2017/04/13/ingenierie-cybersecurite-filiere-nucleaire
•	 http://lenergeek.com/2017/04/14/union-europeenne-algerie-cooperation-energetique
•	 http://lenergeek.com/2017/04/14/engie-remporte-un-nouveau-projet-solaire-en-inde
•	 http://www.engie.com/journalistes/communiques-de-presse/projet-solaire-inde
•	 http://lenergeek.com/2017/04/07/oleoduc-keystone-trump-etats-unis-canada
•	 http://www.latribune.fr/economie/international/etats-unis-le-projet-d-oleoduc-keystone-xl-approuve-avant-lundi-669899.html
•	 http://lenergeek.com/2017/04/12/nucleaire-sud-africain-appel-doffres-lance-en-juin-2017
•	 http://www.world-nuclear.org/information-library/country-profiles/countries-o-s/south-africa.aspx#.UnizeFNtbTs
D
G
Centrale nucléaire de Koeberg en Afrique du Sud
Source : lenergeek
gouvernement vise une puissance installée de
9600 MW d’ici 2030. Dans ce contexte, un ensemble
d’accords ont déjà été passés avec plusieurs pays via
leur leader nucléaire, en particulier avec EDF pour la
France, Westinghouse pour les États-Unis et Toshiba
pour le Japon par Toshiba.Cette capacité lui permet
de générer 66,2 de TWh d’électricité, mais représente
seulement 1,3 % du mix énergétique chinois. Le pays
compte bien poursuivre ses investissements dans les
énergiespropresafind’installer110GWdecapacitéde
productionphotovoltaïquesupplémentaired’ici2020.
Amine EL MOUSSAOUI
Linky, mise à jour du réseau de distribution :
chargement en cours …
Articles
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INF’OSE Avril 2017 n° 122 4
Surveillé de près par la Commission de Régulation de
l’Energie (CRE) ainsi que par la CNIL, le gestionnaire
du réseau de distribution d’électricité ENEDIS déploie les
compteurs Linky très rapidement. Il faut savoir que ce
dernier est exploitant de 95% du réseau de distribution
français via des délégations de service public et depuis
deux ans, plus de 3 millions de compteurs « intelligents »
ont déjà été mis en place, soit un rythme de 1700
par jour, avec pour objectif d’avoir changé 91% des
compteurs d’ici 2021. Ce mouvement s’inscrit dans le
cadre d’une directive européenne de 2009, transposée
dans la loi de transition énergétique pour la croissance
verte (LTECV) votée en août 2015, cette dernière
précisant les conditions de déploiement en France.
Le but in-fine est de donner une meilleure visibilité
au gestionnaire de réseau de distribution des courbes
de charge, afin de mieux intégrer les nouveaux
moyens de production décentralisés de l’énergie
et de favoriser la maîtrise des consommations.
Cependant, ENEDIS a été confronté à une levée de
boucliers opérée par de nombreuses associations et
collectifs de citoyens depuis quelques années. Par ailleurs,
323 communes ont voté des délibérations à l’encontre
du déploiement du compteur Linky sur leur territoire. On
peut, par exemple, citer les villes de Caen, Aix en Provence
ou le 1er arrondissement de Lyon. Sur le plan législatif
cependant,ilneleurestpaspossibleentantquecommune
de s’opposer à des lois nationales et européennes.
Les arguments anti-Linky relèvent soit d’une rhétorique
sur les potentiels effets sanitaires, soit de la possible
détérioration voire destruction d’équipements électriques,
ou encore de cyber-sécurité et de respect de la vie privée.
Effets sanitaires
Laprincipaleforced’oppositionvientdespersonnesdites«
électro-sensibles », personnes qui par définition subissent
de forts désagréments lorsqu’elles se trouvent à proximité
d’appareils électriques ou de tout dispositif émettant des
ondes électromagnétiques. Or, le compteur intelligent
a pour objectif de communiquer avec le gestionnaire
de réseau. La technologie utilisée est celle du Courant
Porteur en Ligne (CPL, utilisé depuis les années 1950,
notamment par la domotique). La transmission ne se
fait donc pas par ondes radioélectriques (contrairement
au Wi-Fi, par exemple), mais le CPL engendre un champ
électromagnétique, qui s’ajoute à celui généré par
l’électricité présente à 50Hz dans les câbles. Cependant,
comme pour toutes les nuisances, la « dose » reçue est le
principal indicateur à prendre en compte. Dans le cas de
Linky, la dose transmise est bien moindre que celle liée au
Wi-Fi ou aux téléphones portables. D’après le ministère
de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, « le niveau
d’ondes électromagnétiques générées par Linky est
conformeàlaréglementationenvigueuretiln’yadoncpas
de risque sanitaire attaché à l’utilisation de ce compteur ».
Le Conseil de l’Europe a fixé un seuil maximum de
puissance pour les ondes électromagnétiques qui s’élève à
0,6V•m-1 (volt par mètre). Linky, à une distance supérieure
à 50 cm, émet des ondes électromagnétiques inférieures
à 0,4 V•m-1. En septembre 2016, l’Agence nationale des
fréquences (ANFR) a réalisé des mesures en laboratoire,
mais aussi in situ dans des maisons de particuliers.
L’Agence en conclut que le champ électromagnétique de
Linky est comparable à celui des compteurs qu’il remplace
ou encore des plaques à induction et « correspond aux
objets électriques du quotidien ». L’émission du Courant
Porteur en Ligne du Linky dure quelques secondes par
jour (800 octets de données, soit l’équivalent d’un SMS).
Risques matériels
Concernant les risques d’incendies et de détérioration
des équipements, l’existence de quelques accidents
ayant eu lieu peu de temps après la mise en place
des premiers compteurs Linky a nourri les critiques.
Néanmoins, la majeure partie des incidents
comptabilisés dans les études prennent en compte
des problèmes survenus entre 2010 et 2011, lors
de la phase d’expérimentation à grande échelle.
Il faut également mettre en regard le nombre
d’incidents et celui des compteurs installés, soit
moins de 1 pour 15 000. De plus la majeure partie
des incidents sont dus à des défauts de pose
auxquels les techniciens sont à présent sensibilisés.
Sur les effets sanitaires et les risques matériels,
un article de l’UFC-Que Choisir de janvier 2016
rapporte que « l’exposition domestique aux
ondes vient avant tout des téléphones portables,
puis du Wi-Fi, bien avant la technologie CPL» et
que «le risque d’incendie, est rare mais réel ».
Just Another Newsletter Title
INF’OSE Avril 2017 n° 122 5
Articles
Cyber-sécurité
Sur les questions de cyber-sécurité, ENEDIS se
veut rassurant en annonçant la mise en place de
trois niveaux de sécurité à savoir : un cryptage des
données, des demandes d’authentification entre les
différents organes communiquant et enfin « une auto-
destruction électronique » sans risque d’incendie des
concentrateurs (fonction détaillée plus loin) en cas de
tentative d’intrusion, qui n’empêchera pas d’alimenter
les clients en électricité, mais qui bloquera la remontée
des données fines au gestionnaire de réseau.
Même si l’hypothèse d’une cyber attaque sur les
compteurs reste faible, elle ne peut être totalement
exclue, le risque zéro n’existant pas. Cependant,
pour ce qui est des données personnelles, il est plus
simple de pirater le compte client ou de poser un
dispositif de comptage sur le câble d’alimentation
du logement, que de pirater le compter. Or, quel que
soit le système de comptage (ancien compteur ou
Linky), ces deux opérations sont possibles malgré tout.
Linky au service du réseau
Demanièregénérale,ilsembleraitquelesFrançaisn’aient
plus confiance dans l’industrie après des scandales
tels que celui du Médiator ou de Volkswagen. On peut
considérer que cela entraine un principe d’inaction sous
couvertdeceluideprécaution,alorsmêmequelemonde
évolue rapidement, notamment dans les domaines de
l’efficacité énergétique et de l’intégration des énergies
renouvelables,quisont,rappelons-le,deuxdesprincipales
motivations du déploiement des compteurs intelligents.
C’est dans un contexte de Smart-Grid que le compteur
Linky fait son apparition. Par le passé, le réseau de
distribution n’avait pas vocation à gérer des flux de
production électrique. Le constat est qu’aujourd’hui
90% de ces moyens de production décentralisés
sont connectés au réseau d’ENEDIS. Pour pouvoir
communiquer avec les agences de conduite
régionales, chaque compteur Linky est couplé avec un
concentrateur, installé aux postes de transformation
et distribution HTA/BT et qui peut regrouper les
informations de 1200 compteurs au maximum. Avec
l’architecture actuelle du réseau, le concentrateur en
accueillera en moyenne 50 et jusqu’à 700 pour les
zones les plus denses. Ce concentrateur a pour but
de questionner le bon fonctionnement du réseau
toutes les 10 minutes et doit renvoyer l’information via
GPRS, le réseau de télécommunication le plus faible
en termes de débit : 115 kbit/s et donc, en termes
d’émission, bien loin derrière 3G, H et 4G (100  Mbit/s).
Ces communications ne durent que quelques minutes
en cumulé sur la journée. A terme, environ 420 000
concentrateurs seront installés à travers la France,
un chiffre à mettre en regard avec les 72 millions
de téléphones portables en France en 2016. Le
concentrateur en plus de relai sert donc de sonnette
d’alarme. A l’heure actuelle, les services opérationnels
d’ENEDIS ne sont informés que plusieurs heures
après des problèmes existants. De plus, le diagnostic
pour trouver l’endroit précis de la rupture de câbles
enterrés sera facilité, permettant une intervention
des équipes travaux dans les plus brefs délais.
C’est principalement grâce aux économies qui
seront réalisées sur ces différentes interventions de
maintenance et de relève qu’ENEDIS auto-financera
le déploiement de ces compteurs. Les économies
liées au gain de temps sur les interventions, sur les
déplacements, sur les amendes imputées au temps de
coupure (liées au contrat de service public) ainsi qu’à une
meilleure détection des fraudes permettront de couvrir
les coûts engendrés par la mise en place du système.
Pour résumer, en aval compteur, Linky
permettra pour un coût globalement nul de
consolider et d’améliorer la fiabilité du réseau
de distribution, ainsi que d’accompagner
la pénétration des énergies renouvelables.
Pourquoi Linky est-il un bon outil pour la transition
énergétique et les énergies renouvelables ?
Cette question est notamment liée à l’utilisation
commerciale des données. En effet, si ENEDIS n’a
aucun droit sur l’utilisation commerciale des données
en amont du compteur, il est toutefois possible pour
les particuliers qui le désirent de contracter, avec leur
fournisseur d’électricité, par exemple, des contrats
spécifiques. Pour cela il est nécessaire d’acquérir un
boitier (30€) qui doit être introduit dans le compteur
et de brancher des dispositifs supplémentaires
(10€ par prise) sur les équipements que l’on désire
contrôler. Sept équipements « grosse consommation
» peuvent être ainsi pilotés pour une meilleure
maîtrise de la demande énergétique (MDE). Il ne
faut cependant pas confondre MDE et domotique.
La domotique consiste à automatiser des appareils
pour le confort, comme par exemple la gestion des
volets, de la télévision, de la lumière… La MDE revient
Just Another Newsletter Title
INF’OSE Avril 2017 n° 122 6
Promotion 2015Articles
Quentin SOUVESTRE
quant à elle à faire correspondre la consommation de
l’énergie avec la production, et facilite par conséquent
l’intégration des énergies renouvelables. Cette
gestion des appareils permettrait également de ne
pas dépasser les puissances souscrites en répartissant
dans le temps la consommation du ballon d’eau
chaude, des radiateurs électriques, du réfrigérateur,
de la machine à laver, de la voiture électrique… Tout
comme les anciens compteurs, Linky a néanmoins
une tolérance vis-à-vis de la puissance maximale
appelée. Le dépassement peut aller jusqu’à 30% de
la capacité souscrite sur une durée de 3 minutes.
Lors de la pose du nouveau compteur, qui sert aussi
de disjoncteur, les anciens dispositifs de sécurité
sont laissés en place, mais calibrés sur la puissance
maximale de 12kVA. Il y a donc une double sécurité
sachant que la procédure pour augmenter ou réduire
la capacité souscrite ne nécessite plus de prendre
rendez-vous avec un technicien cinq jours à l’avance.
Le compteur communicant a ainsi de nombreux
atouts, pour le particulier comme pour le réseau de
distribution, parfois passés sous silence tant le débat
est restreint sur le plan technique à des arguments
basés sur des essais expérimentaux datant de plus
de 5 ans. La communication autour du déploiement
de ce compteur a peut-être été insuffisante. ENEDIS
indique que le remplacement des compteurs ne
sera pas imposé aux particuliers qui le refusent, et
compte sur le fait que ce refus restera marginal.
Reste à savoir si cela sera effectivement le cas.
Sources :
•	 https://particuliers.engie.fr/economies-energie/conseils/solutions-innovantes/linky.html
•	 https://www.quechoisir.org/actualite-compteurs-linky-dangereux-ou-pas-n8423/
•	 article L. 341-4 du code de l’énergie
•	 http://www.cre.fr/presse/lettres-d-information/le-bulletin-bimensuel-n-7-la-cre-et-le-compteur-electrique-evolue-linky
•	 https://stoplinkynonmerci.org
Compteur Linky d’ENEDIS
Source : Le Monde
Just Another Newsletter Title
Promotion 2015
INF’OSE Avril 2017 n° 122 7
Promotion 2015Articles
Le programme énergie environnement d’Emmanuel
Macron s’articule concrètement autour de 4 objectifs
principaux :
Sortir des énergies fossiles
Lecandidatd’EnMarche!militeenfaveurd’unesortiedes
énergies fossiles. Pour y parvenir, il vise à intégrer le coût
écologique dans le prix des biens et services en instau-
rant un prix plancher à la taxe carbone. Cette taxe serait
progressivement augmentée pour atteindre 100  €/ tCO2
en 2030. En parallèle, il souhaite engager la ferme-
ture de l’ensemble des centrales charbon d’ici à 2022.
Autre proposition visant à réduire l’usage des én-
ergies fossiles : une fiscalité à la hausse du diesel
avec un alignement sur celle de l’essence, dans le
but de réduire la pollution liée aux particules fines.
Enfin, pour faire suite à l’accord de Paris, M. Macron
ne prévoit pas de nouvelle attribution de permis
d’exploration d’hydrocarbures, et souhaite interdire
toute expérimentation d’exploration de gaz de schiste.
Diversifier les moyens de production
d’énergie complémentaires pour une éner-
gie décarbonnée
Emmanuel Macron est en faveur d’une diversification du
mix énergétique et souhaite y intégrer une part crois-
sante d’énergies renouvelables. Il insiste sur le fait que
«  certaines commencent à avoir un prix compétitif et sont
éminemment complémentaires de l’industrie nucléaire ».
Ainsi, il fixe comme objectif le doublement de la ca-
pacité installée d’éolien et de photovoltaïque d’ici à
2022. En prenant les données du 01/01/2017 fournies
par RTE, cela revient à déployer 11 670 MW d’éolien
et 6 657 MW de photovoltaïque. A titre de comparai-
son, 4 134 MW d’éolien et 3 045 MW de photovolta
ïque ont été installés sous le quinquennat actuel.
A terme, l’objectif visé est celui de la loi TECV :
32% de renouvelable à l’horizon 2030. Pour Em-
manuel Macron, cet objectif pourrait être at-
teint en encourageant les investissements privés,
en raccourcissant et en simplifiant les procé-
dures de déploiement des énergies renouvelables.
Sur la question du nucléaire, le candidat d’En Marche
! reste dans la lignée du gouvernement actuel. Il re-
nouvelle sa confiance en l’Autorité de Sûreté Nu-
cléaire (ASN), dont il souhaite renforcer les moyens
pour prendre les décisions stratégiques d’arrêt ou
de prolongation des centrales au-delà de 40 ans.
Conformément au décret signé il y a quelques jours,
Emmanuel Macron entend confirmer la fermeture
de la centrale de Fessenheim au moment de la mise
en service de l’EPR de Flamanville. Concernant le
projet Cigéo de stockage de déchets nucléaires
à Bure dans le Grand Est, le candidat ne s’est pas
prononcé durant la campagne, mais il y était favor-
able lorsqu’il occupait la fonction de ministre de
l’économie, de l’industrie et du numérique. Le projet
avait d’ailleurs été intégré dans un des 300 articles
de la loi Macron, avant d’être retoqué par le Con-
seil Consitutionnel en tant que “cavalier législatif”.
En clair, le candidat d’En Marche ! ne se positionne
pas pour l’abandon de la filière nucléaire pour
des raisons économiques et même écologiques
puisque selon lui, le nucléaire est « ce qui per-
met en France la production d’électricité décar-
Programme énergie et environnement
d’Emmanuel Macron
Nous entrons dans la dernière ligne droite de la Présidentielle 2017, mais pour autant il n’est pas trop tard pour
avoir un regard attentif sur les propositions d’Emmanuel Macron en matière d’énergie et d’environnement.
Le changement de modèle proposé par le candidat d’En Marche ! vise à décarbon-
er et réduire nos consommations d’énergie, à créer des villes durables et à réutiliser nos déchets.
Ce changement serait porté par un grand plan d’investissements publics dont l’écologie est
un des piliers. Sur les 50 milliards d’investissements publics envisagés, 15 milliards sont con-
sacrés à la transition énergétique et écologique. A ces 15 milliards s’ajoutent d’autres champs
d’actions ayant un impact positif sur l’environnement comme les transports et l’agriculture.
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Promotion 2015
INF’OSE Avril 2017 n° 122 8
Promotion 2015Articles
bonée », mais souhaite néanmoins respecter la loi
TECV et en réduire la part à 50% de la production,
Repenser le modèle économique autour de
l’économie circulaire et du recyclage
Le projet d’EM! vise à long terme une écono-
mie 100% circulaire. Pour atteindre cet objectif, le
candidat, s’il est élu, compte diviser par deux les
déchets ménagers mis en décharge d’ici à 2025.
Cette ambition serait soutenue par la moderni-
sation des centres de tri, financée par la taxe gé-
nérale sur les activités polluantes (incinération et
enfouissement). Les industriels auraient obligation
de faire figurer sur les emballages des indications
simples facilitant le tri, de manière à en faire un ré-
flexe chez les Français. En parallèle, une proposition
d’étendre le système de bonus-malus à l’éco-contri-
bution viserait à pénaliser les produits néfastes pour
l’environnement et à favoriser les produits durables.
Cette transformation environnementale repose
sur le déploiement de nouvelles infrastructures.
« Le besoin en infrastructures n’a jamais été aussi
élevé : pour remplacer les installations existantes ;
pour en développer de nouvelles, plus écologiques,
plus respectueuses de l’environnement ». Pour
cela, il insiste sur le fait que les investissements
de l’Etat sur le long terme sont fondamentaux.
Accompagner les transitions
La transition écologique et énergétique nécess-
ite d’accompagner territoires, citoyens, agriculteurs,
industriels pour conduire les mutations à venir.
Pour Emmanuel Marcron, cet accompagnement se
fera en priorité dans le secteur de l’isolation des bâ-
timents. Le programme fixe l’objectif de rénovation
d’un million de logements d’ici 2022. L’ambition est
de pouvoir permettre à tous de réaliser ces travaux.
Pour ce faire, Emmanuel Macron compte transform-
er le Crédit d’Impôt Transition Energétique (CITE) en
prime perceptible dès le début des travaux et non
pas l’année suivante comme c’est le cas actuellement.
Autres mesures visant à permettre ces travaux pour
le plus grand nombre : un audit gratuit proposé à
tous les propriétaires en situation de précarité én-
ergétique, ainsi qu’un fonds public de 4 milliards
pour financer les travaux des propriétaires les plus
modestes. En complément, 4 milliards d’euros se-
ront alloués à un plan de rénovation des bâti-
ments publics de l’Etat et des collectivités locales.
L’idée est également de soutenir les régions, en
leur accordant des fonds en contrepartie d’un en-
gagement de réduction de leur empreinte en-
vironnementale, ainsi que les entreprises pour
lesquelles des diagnostics énergétiques seraient
subventionnés (ce qui est déjà en partie le cas).
Enfin, sur le plan de la mobilité individuelle, Emman-
uel Macron souhaite accélérer la pénétration des vé-
hicules électriques sur le marché en maintenant le
système de bonus-malus à l’achat et en accélérant le
rythme de déploiement des bornes de recharge. En
supplément, il compte créer une prime exception-
nelle de 1000€ à l’achat d’un véhicule électrique pour
les détenteurs d’un véhicule datant d’avant 2001.
Thibaud ROY
Sources :
•	 https://www.actu-environnement.com/ae/news/emmanuel-macron-programme-environnement-28433.php4
•	 https://storage.googleapis.com/en-marche-fr/COMMUNICATION/Programme-Emmanuel-Macron.pdf
•	 https://en-marche.fr/emmanuel-macron/le-programme/environnement-et-transition-ecologique
La politique énergétique de la France Insoumise
par Jean-Luc Mélenchon
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INF’OSE Avril 2017 n° 122 9
Promotion 2015Articles
Jean-Luc Mélenchon, représentant de la France Insoumise à l’élection présidentielle de 2017, a observé une forte
progression dans les sondages ces dernières semaines, au point d’envisager un second tour à cette élection.
Considéré comme l’un des plus actifs parmi les candidats en matière de transition écologique avec Benoit Ham-
on, il propose un programme extrêmement ambitieux tant dans le domaine de l’énergie, qu’en matière de gestion
des déchets ou encore sur l’eau. Cet article a pour but d’éclairer les différents plans d’action de la France Insoumise.
Un programme 100% Energies
Renouvelables
La consommation d’énergie fossile croit de plus en plus
dans le monde, où elle a plus que doublé depuis 1973.
Ces ressources, en particulier le pétrole et le gaz, pour-
raient être totalement épuisées d’ici la fin du siècle. Elles
sont fortement émettrices de gaz à effet de serre ainsi
que de particules fines. Ainsi, les secteurs du trans-
port, de l’industrie mais aussi du chauffage résidentiel
via des combustibles (44% du parc résidentiel, [Con-
naissance des Energies]) pourraient se tourner vers une
consommation 100% renouvelable. Or, selon le candi-
dat de la France Insoumise, la forte présence du nuclé-
aire dans la production électrique française empêcherait
de s’engager pleinement dans la transition énergétique.
Le programme de Jean-Luc Mélenchon s’ oriente ainsi sur
4 axes majeurs :
•    L’ énergie, un bien commun qu’il faut remettre au ser-
vice de l’intérêt général ;
•     Des débats démocratiques qui doivent être mis en place
dans les choix énergétiques de la France, notamment dans
la renationalisation des compagnies énergétiques ;
•     S’ orienter vers un mix électrique 100 % renouvelable à
l’horizon 2050, tout en donnant la priorité à la réduction
des consommations et à la sobriété énergétique ;
•    Donner le droit à l’énergie par l’accès gratuit aux usages
de première nécessité.
Ces idées se basent sur différents rapport nation-
aux (ADEME 2050, Scénario NégaWatt,..) qui justifi-
eraient la faisabilité du 100% renouvelable en France.
Afin de pouvoir répondre à ces attentes, la
France insoumise souhaiterait mettre en place 5
grandes réformes dans le domaine de l’énergie.
1. Créer un pôle public et réguler les prix
L’ objectif de cette réforme est d’empêcher toute forme
d’intérêt privé sur la question de l’ énergie. Ainsi, le pro-
gramme prévoit une abrogation de la loi NOME (per-
mettant la libéralisation du marché de l’ électricité)
ainsi qu’une nationalisation des différents acteurs du
secteur de l’ énergie. Cela permettra de contrôler les prix
de l’ électricité, qui ne seront plus fixés par les marchés
tout en répondant aux préoccupations nationales telles
que la péréquation tarifaire, l’incitation aux économies
d’énergie, l’ accès à l’ énergie pour tous, le financement
de filières moins polluantes, etc. De plus, la réforme fa-
vorise les projets de décentralisation pour un meil-
leur contrôle des citoyens lors des prises de décisions.
2. Garantir le droit à l’énergie
Tout comme l’eau ou la santé, la France insoumise con-
sidère l’énergie comme un besoin fondamental. En
outre, l’accès à l’énergie devrait être gratuit pour tous
sans condition de ressource. Une tarification progres-
sive devrait permettre de pénaliser les surconsomma-
tions et les gaspillages de l’énergie afin de s’orienter vers
une réduction globale de la consommation française.
3. Réduire la consommation d’énergie par l’isolation
thermique
« L’énergie la moins polluante est celle que nous ne
consommons pas » (LAEC). C’est sur cette idée ma-
jeure que se base cette troisième réforme. Elle con-
siste à réduire la consommation de 65% d’ici 2050
via des politiques d’efficacité énergétique. Pour cela,
20   milliards d’euros seront débloqués pour per-
mettre l’isolation thermique de 700 000 logements en
France. Enfin, dans le secteur agro-industriel, les cir-
cuits courts, l’agroécologie, donnent des solutions pour
réduire efficacement les consommations énergétiques.
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Promotion 2015
INF’OSE Avril 2017 n° 122 10
Promotion 2015Promotion 2015Articles
4. Sortir des énergies fossiles et nucléaires
Cette quatrième grande réforme consiste tout simple-
ment à sortir du nucléaire, qui serait d’après M. Mélen-
chon une énergie « avec une fragilité technologique, des
risques d’accidents ou encore dépendante des importa-
tions ». L’ équilibre offre/demande serait assuré grâce au
développement d’ énergies renouvelables, une baisse de
la consommation, un soutien aux réseaux intelligents,…
Dans le secteur du transport, le développement
des transports collectifs électriques ou encore des
modes doux serait associé à la recherche concer-
nant les énergies alternatives du transport (biogaz,
piles à combustible, hydrogène,...) pour réduire pro-
gressivement l’usage des énergies fossiles et notam-
ment du véhicule diesel. En outre, un développement
du ferroutage et une limitation de la concurrence
dans le secteur ferroviaire seraient mis en place.
De plus, l’ensemble des rapports et don-
nées depuis la création de la filière nucléaire en
France concernant la gestion des déchets nu-
cléaires et leur nocivité seraient rendus public.
5. Intégrer l’énergie dans les choix d’aménagement
L’objectif est d’intégrer une évaluation systématique
de l’impact énergétique et du bilan carbone de chaque
projet public. En outre, une vaste opération de réno-
vation des bâtiments publics sera mise en place. Le
critère de minimisation d’impact environnemental ne
doit pas être sacrifié au profit du critère de rentabilité.
Enfin, le candidat de la France Insoumise ta-
ble sur un fort investissement dans la recher-
che publique pour ce secteur pour accélér-
er la sortie des énergies fossiles et du nucléaire.
6. Ouvrir l’ère du tout-recyclable
Le programme de la France Insoumise développe
aussi des actions concernant la gestion des déchets
en France. A l’instar des économies d’énergie, le
parti développe une réflexion sur la réduction des
déchets. Pour cela, il souhaite notamment prolon-
ger la durée de vie des produits du secteur indus-
triel, limiter la publicité, favoriser l’usage plutôt
que la propriété ou encore interdire le surem-
ballage. Il souhaite notamment créer des forma-
tions et des activités dans l’économie circulaire
notamment dans le secteur du BTP et du design.
De plus, la France Insoumise souhaite faire ap-
pel à la mobilisation citoyenne pour dévelop-
per un tri à la source des bio-déchets ou encore
développer les consignes dans les grandes sur-
faces. Enfin, le tri serait obligatoire pour tous
les citoyens ainsi que pour l’ensemble des col-
lectivités (hôpitaux, groupes scolaires, ...).
Au niveau réglementaire, les normes sur l’éco-
conception seraient renforcées avec l’utilisation
de matériaux recyclés intégrés dans le bâtiment
ou encore dans les chaines de production in-
dustrielle. En outre, les projets d’enfouissement
souterrain de déchets tels que celui de Sto-
caMine à Wittelsheim seraient remis en cause.
Enfin, des actions de réhabilitation telles
que la dépollution des sites affectés, la créa-
tion d’une convention internationale sur les re-
jets dans les océans ou encore l’exportation il-
légales de déchets seraient mises en place.
Pour conclure, Jean-Luc Mélenchon accorde une
place majeure de son programme à la transition
écologique, afin non seulement de répondre aux
différents enjeux climatiques d’aujourd’hui tels
que ceux formulés lors de la COP21, mais aussi en
faire un pilier de la relance économique du pays.
Michael CHAN
Sources :
•	 https://avenirencommun.fr/le-livret-energie/
•	 http://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/chauffage-consommation-de-chaleur-dans-l-habitat
•	 https://reporterre.net/Climat-nucleaire-transports-ce-que-proposent-les-candidats
Just Another Newsletter Title
INF’OSE Avril 2017 n° 122 11
Promotion 2015Articles
Déplacement au centre de Cadarache
« A la fin de la deuxième guerre mondiale, la volonté de
la France de se doter d’un organisme de recherche con-
sacré à l’énergie atomique débouche le 18 octobre 1945
sur la création du CEA. Dirigé à sa création par Frédéric
Joliot-CurieetRaoulDautry,l’organismemènedesrecher-
ches scientifiques et techniques en vue de l’utilisation de
l’énergie nucléaire dans les domaines de la science, de
l’industrie et de la défense nationale. Créé en 1959, le cen-
tre de Cadarache constitue au même titre que les centres
de Paris Saclay, de Grenoble et de Marcoule, un centre
d’études civil dont les objectifs initiaux étaient d’étudier
la propulsion nucléaire pour les sous-marins nucléaires,
ainsi que la filière des réacteurs à neutrons rapides (RNR).
À partir de 1976, les activités du CEA relatives à l’énergie
solaire (solaire thermique et solaire photovoltaïque) sont
transférées à Cadarache, faisant du centre une plate-
forme unique de Recherche et Développement sur les
énergies. Ses activités se concentrent autour de travaux
de R&D sur la fusion et la fission nucléaire, sur les nou-
velles technologies de l’énergie (solaire, biocarburants de
3ème génération) et sur les études sur l’écophysiologie
végétale et la microbiologie environnementale».
Au sein de l’espace communication du centre, spé-
cialement conçu pour donner un aperçu global sur
l’histoire et les activités du centre aux visiteurs, Auré-
lie Denis détaille l’évolution des réacteurs nucléaires
au travers des quatre générations passées, présentes
et en cours de développement, ainsi que des tech-
nologies impliquées. Nous avons ensuite eu un aper-
çu des familles de réacteurs expérimentaux du CEA :
-	 les réacteurs maquettes : portant ce quali-
ficatif du fait de leur petite taille, ce sont des ré-
acteurs de faible puissance (environ 100 Watts) ;
-	 les réacteurs de sûreté : seuls réacteurs ca-
pables de passer de 100 KW à 20 GW en quelques
millisecondes, ces réacteurs sont dédiés à l’étude de
l’impact des augmentations brusques de puissance
(au-delà du niveau normal de fonctionnement) sur
les matériaux composant les réacteurs nucléaires ;
-	 les réacteurs d’irradiation technologique : ce
sont des réacteurs dont le but est d’expérimenter
de nouveaux combustibles nucléaires.
Concernant cette dernière famille de réacteurs expéri-
mentaux, le site de Cadarache accueille le réacteur Jules
Horowitz, un MTR1 destiné à remplacer le réacteur OSIRIS
arrêté en 2015, qui est actuellement en cours de construc-
tion. Comme nous l’a expliqué Vivien Stocker, chargé
de visite scientifique, le projet d’un nouveau MTR relève
d’enjeux opérationnels importants pour la fission nu-
cléaire. Le RJH interviendra dans la R&D en soutien de
l’industrie et assurera un maintien des compétences et de
l’expertisenucléaire.Leréacteurserviraégalementàlapro-
duction de radioéléments utilisés dans le secteur médical.
En fonctionnement, le RJH aura une puissance thermique
allant de 70 à 100 MWth et toute la chaleur générée sera
évacuée par trois circuits de refroidissement. Le cœur du
réacteur est composé de 34 assemblages combustibles
sous un flux intense de neutrons rapides et de neutrons
thermiques. La température du bloc pile est maintenue
à 32°C grâce à des débits d’eau allant jusqu’à 7500 m3
/h.
Le financement du projet, dont le coût à terme est estimé
à environ 2 milliards d’euros, est assuré par des industries
et des centres de recherche européens et internationaux.
L’autre pan de la recherche nucléaire au CEA concerne
la fusion nucléaire à confinement magnétique. En de-
hors de la fusion gravitationnelle qui se produit na-
turellement dans les étoiles, la fusion thermonucléaire
de noyaux légers permet de libérer de grandes quanti-
tés d’énergie. En effet, à masses de combustible égales,
la fusion libère trois à quatre fois plus d’énergie que
la fission. En dehors du ratio énergétique, cette filière
dispose de nombreux avantages par rapport à la fis-
sion notamment un stock de combustible (deutérium
présent dans les océans, tritium relativement facile à
obtenir) d’environ cent millions d’années et l’absence
de radioactivité des produits de la réaction (sauf en cas
d’émissions de neutrons rapides). Cependant, toute la
difficulté, comme nous l’a indiqué M. ANE, ingénieur
physicien, chercheur en fusion depuis 34 ans à l’Institut
de Recherche sur la Fusion par confinement Magné-
tique, réside dans la réunion des conditions permettant
à la réaction de se produire. Les noyaux de deutérium et
detritiumayantnaturellementtendanceàserepousser,
il s’agit, en effet, de maintenir une température de 200
millionsdedegrésCelsius.Aucunmatériauconnuneré-
Dans le cadre de notre visite du centre d’études de Cadarache, l’un des plus importants cen-
tres de recherche et développement sur l’énergie nucléaire en Europe, nous avons été ac-
cueillis sur le site par Aurélie Denis qui a été notre guide tout au long de la journée. Sur le tra-
jet menant aux installations, un rappel nous est fait sur l’histoire de ce centre. Extrait.
1Material Testing Reactor
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INF’OSE Avril 2017 n° 122 12
Evénement OSEPromotion 2015Promotion 2015Articles
sistant à ces températures, il est nécessaire de procéder
à un confinement magnétique du milieu réactionnel. La
fusion par confinement magnétique développée dans
le tokamak WEST2, anciennement nommé Tore Supra,
du projet ITER3 au CEA a fourni de nombreuses infor-
mations sur le plasma de gaz ionisé et la tenue d’un
divertor au carbone. Ce dernier, recueillant les flux de
chaleur (jusqu’à 20 MW/m2
) et de particules provenant
du plasma central et chargé de les évacuer tout en min-
imisant la contamination du plasma par les autres im-
puretés, est le cœur de l’étude du tokamak WEST. Cette
nouvelle version sera, en effet, équipée de divertors en
tungstène, contrairement au matériau composite en
carbone renforcé de fibres de carbones de WEST, et
servira de banc d’essai pour le projet ITER. (CEA, 2017)
Notre visite s’est achevée sur la plateforme dédiée à
l’étude de l’énergie solaire en compagnie d’Aurélie De-
nis et de Jean DELEPINE. Les études menées sur cette
plateforme sont de différents ordres. Elles concernent
l’amélioration des rendements des panneaux photo-
voltaïques à travers notamment les hétérojonctions
et les cellules double face, la quantification des appli-
cations en lien avec les systèmes solaires thermiques
et thermodynamiques et enfin le troisième volet con-
cerne des expérimentations sur l’habitat de type médi-
terranéen. La plateforme accueille également, dans
le cadre de partenariats avec des industriels, des pro-
totypes de machines qui, une fois testées et validées
sur site, peuvent être par la suite commercialisées.
Nous tenons à remercier Madame Aurelie
Denis et les différents intervenants notam-
ment messieurs ANE et DELEPINE pour leur
accueil et la qualité des interventions qui
ont rendus cette visite très enrichissante.
2Tungsten (W) Environment in Steady-state Tokamak
3International Thermonuclear Experimental Reactor
Gildas SIGGINI
Sources :
•	 CEA WEST: A la conquête de la fusion nucléaire [Rapport] / Information Média ; Direction de la communication. - Gif-sur-Yvette : [s.n.], 2017. - p. 28.
•	 Wikipédia CEA Cadarache Wikipédia [En ligne]. - 15 04 2017. - (https://fr.wikipedia.org/wiki/Centre_de_Cadarache).
•	 Wikipédia Fusion nucléaire Wikipédia [En ligne] // Wikipédia. - 15 04 2017. - https://fr.wikipedia.org/wiki/Fusion_nucl%C3%A9aire.
Tore-Supra Cadarache
Photo : P.Stroppa/CEA / Date : 27 mars 2008 / Lieu : CEA Cadarache
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INF’OSE Avril 2017 n° 122 13
Evénement OSEPromotion 2015Promotion 2015Articles
Visite d’ENGIE Thassalia Thassalia
Sous un beau soleil provençal, nous nous sommes
rendus le mardi 28 mars au Grand Port Maritime de
Marseille (GPMM), le plus grand port français, afin de
visiter la centrale de géothermie marine Thassalia. In-
augurée en octobre 2016 et exploitée par le groupe
Engie, c’est la première centrale de ce type en France.
La centrale géothermique constitue un moyen de pro-
duction d’énergie renouvelable analogue à une pompe à
chaleur, basée sur la récupération des calories et frigories
de l’eau de mer, qui est utilisée pour alimenter respective-
mentlesréseauxurbainsdechaleuretdefroidduquartier
marseillaisEuromed1.Cetyped’installationprésentedeux
avantages majeurs : à la fois un gain de surface habitable
pour les promoteurs immobiliers, qui n’ont pas à prévoir
des systèmes de production de chaud et de froid dans le
bâtiment,etcelapermetégalementdecombattrelesîlots
de chaleur urbain. Dans un contexte d’amélioration con-
stante de l’isolation des bâtiments, le froid devient égale-
mentunréelenjeudanscettezonegéographiquepuisque
les consommations globales en chauffage diminuent.
Nous avons été accompagnés lors de cette visite par
Sylvain Garnecho, responsable d’exploitation de la cen-
trale, et de Thibault Perrigault, ancien OSE promotion
2011 et Chef de Projet au Service Ingénierie & Solutions
à la Direction Commerciale du Sud-Est. Nous avons eu
l’opportunité de faire un tour complet de l’installation
composée de systèmes neufs à hautes performances,
à commencer par la station de pompage d’eau de mer
située à 7 mètres de profondeur. Celle-ci est compo-
sée de circuits en matériau anticorrosion, de 6 pompes
ainsi que de filtres et différentes tailles de dégrilleurs.
L’eau pompée arrive au niveau de trois types de
systèmes thermodynamiques qui permettent
la production d’eau chaude et d’eau glacée :
• Deux thermofrigopompes capables de délivrer à
la fois du chaud et du froid. Ce système se compose de
deux condensateurs en série puis de deux évapora-
teurs en parallèle. Il est particulièrement performant
avec un coefficient de performance nominal égal à 7 ;
• Troisgroupesfroidsde4MWfournisparEngieAxima,
ayantuncoefficientdeperformancenominalégalà5.Ces
systèmes permettent la production de froid uniquement ;
• Deux chaudières gaz servant d’appoint
pour la production de chaud uniquement.
Les deux thermofrigopompes de la centrale
Photo : MS OSE
La suite du circuit est composée de départs d’eau gla-
cée et d’eau chaude à 2 mètres de profondeur seule-
ment. On retrouve respectivement 3 pompes de 350 kW
et 760 m³/h pour l’eau glacée et 3 pompes de 160 kW et
350  m³/h pour l’eau chaude. Les températures d’usage
entrée/sortie pour le circuit d’eau glacée sont 4°C/10°C
tandisquecellesducircuitd’eauchaudevalent61°C/48°C.
Enfin, dans le circuit retour on retrouve des échangeurs à
plaques en titane pour calories et frigories récupérables.
Ensortie,l’eauréchaufféeestrejetéedansleport.L’impact
sur l’environnement est contrôlé via un suivi régulier de
la faune et la flore, et par des mesures de température
de l’eau rejetée dans la mer qui ne doit pas avoir été
réchauffée de plus de 5°C ni dépasser les 30°C en sortie..
Les élèves du mastère OSE à ENGIE Thassalia
Photo : MS OSE
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INF’OSE Avril 2017 n° 122 14
Evénement OSEPromotion 2015Promotion 2015Articles
Schéma de principe de la centrale
Source : ENGIE
Ce projet est basé sur des financements d’origine totale-
mentprivée,etl’exploitationdelacentraleparEngieestdé-
finiedansuncontratbailde35ansaveclePortAutonome
de Marseille et Marseille Métropole. A l’heure actuelle, 2,6 
MW d’abonnement sont souscrits en froid et 1,8 MW en
chaud, ce qui représente une surface chauffée de plus de
60 000 m². 10 MW sont déjà déployés pour chacun des
deuxréseauxetuneextensionjusqu’à20MWestplanifiée
dèsquelasouscriptiond’abonnementapprocheralapuis-
sanceinstallée.Ilest,eneffet,prévuqueletauxd’utilisation
delacentraleaugmentefortementdanslesannéesàvenir.
Nous tenons à remercier l’ensemble des per-
sonnes qui nous ont accueillies notamment
Sylvain Garnecho et Thibault Perrigault pour
leur disponibilité et la clarté des réponses
qu’ils ont apportées à nos interrogations.
Cécilia REILHAN
Les étudiants du MS OSE accompagnés de Thibault Perrigault, OSE 2011
Photo : MS OSE
Just Another Newsletter Title
Article
INF’OSE Avril 2017 n° 122 15
RTE Méditerranée : le réseau de
l’intelligence électrique
Nousavonsétéreçuspourunevisiteindustriellele28mars
à RTE à Marseille par Jean-Philippe Bonnet, délégué
pourlazoneMéditerranée(Languedoc-RoussillonetPACA).
Il nous a présenté l’entreprise, ses activités et ses en-
jeux. Fondée en 2000, RTE (Réseau de Transport de
l’Electricité) est une entreprise de service public qui gère
le réseau de transport d’électricité en France métropoli-
taine. Historiquement filiale d’EDF, RTE est devenue in-
dépendante suite à la création du marché européen
de l’électricité qui impose la séparation des fonctions
de production et de transport. Régulée par la Commis-
sion de Régulation de l’Energie (CRE), RTE développe et
exploite les lignes électriques et les stations associées,
acheminant l’électricité depuis des unités de production
vers le réseau de distribution et certains clients indus-
triels directement. Le réseau exploité par RTE se com-
pose de 100 000 km de lignes électriques, dont les ten-
sions sont comprises entre 63 000 volts et 400 000 volts.
Jouissant d’une situation géographique privilégiée
au sein de l’Europe, le réseau électrique de la France
est connecté à celui de six pays voisins : l’Espagne, la
Suisse, la Grande Bretagne, la Belgique, l’Allemagne
et l’Italie. Ainsi, en cas de défaillance sur le réseau na-
tional, les interconnexions mises en place par RTE per-
mettent d’assurer la distribution d’électricité en faisant
appel à l’énergie produite et transportée dans les pays
voisins. Pour rendre cela possible, il y a une harmonisa-
tion poussée des réseaux européens et un ajustement
de la fréquence au sein de la zone de synchronisme.
Face à de grands facteurs d’évolution de nature
économique, juridique, sociétale et technologique, RTE
engagedesinvestissementspouradaptersonréseauélec-
trique. Ces facteurs se caractérisent par la libéralisation du
secteur (suppression des tarifs réglementés pour les pro-
fessionnels),uneréappropriationlocaledelapolitiqueén-
ergétique (autonomie énergétique, décentralisation) et la
convergenceaveclestechnologiesdel’information.L’enjeu
deRTEconsisteàcoordonnerlesdifférentsacteursdécen-
tralisésaveclemarchéetlestechnologiesdel’information.
En particulier, une stagnation de la consommation
d’électricité est observée depuis la crise de 2008, alors
que le taux de croissance était relativement élevé les an-
nées précédentes. Dans les années à venir, l’apparition de
nouveaux usages et transferts comme la mobilité élec-
trique seraient amenés à produire des effets de hausse
de la consommation d’électricité, alors que le dével-
oppement de l’autoconsommation et de l’efficacité én-
ergétique génèreraient à l’inverse des effets de baisse.
RTE anticipe l’arrivée des énergies renouvelables dans
le système électrique et adapte son réseau pour accom-
pagner la politique des régions. Par exemple, l’opérateur
du système électrique a raccordé un parc photovol-
taique de la taille de 350 terrains de football au réseau
existant, et a pour défi de raccorder quatre projets pi-
lotes d’éolien flottant en France, dont un en Bretagne
et trois en Méditerranée. Un de ces projets d’éoliennes
posées sur un flottant fixé au fond marin est développé
par la société EOLFI, leader mondial de l’éolien flottant.
RTE a initié la démarche EcoWatt en Bretagne et en
PACA dans le but de réduire les pics de consommation
de ces péninsules électriques fragiles. L’enjeu est de
favoriser une baisse de consommation, plutôt qu’une
augmentation de la production, dans une logique de
développement durable. Avec l’outil EcoWatt, inté-
gré par les collectivités locales, RTE entend favoriser
les Eco’Gestes au moment des pics de consommation
d’électricité sur la base du volontariat. Cet outil con-
siste notamment à prévoir et caractériser les pics de
consommation et à informer les consommateurs par
mail et via les réseaux sociaux au moment de ces pics.
Aprèscetteprésentation,Jean-PhilippeBonnetnousafait
visiter le centre de dispatching de la zone PACA, où se fait
la répartition en temps réel de l’électricité en fonction des
besoins. Cette mission est assurée par trois dispatcheurs,
assurantunrôledechefd’orchestreduréseaudetransport
d’électricité. Parmi les dispatcheurs, nous avons pu aper-
cevoir Elsa Brunet, ancienne OSE de la promotion 2013.
Merci à Jean-Philippe Bonnet et à son équi-
pe pour leur accueil à RTE Méditerranée
et pour le temps qu’ils nous ont consacré.
Just Another Newsletter Title
Article
INF’OSE Avril 2017 n° 122 16
Les élèves de la promo 2016 accompagnés de Jean-Philippe BONNET et Pascal ESPIGAT de RTE
Photo : MS OSE
Centre de dispatching de l’électricité de RTE Méditerranée
Photo : MS OSE
Dimitra IGNATIADIS
Sources :
•	 https://fr.wikipedia.org/wiki/RTE_%28entreprise%29
•	 http://www.rte-france.com/
Rédacteurs en Chefs
Apolline FAURE - Thibaud ROY - Gildas SIGGINI
Maquettiste
Amine EL MOUSSAOUI
Journalistes
Tous les élèves du MS OSE
Rédaction : Contacts :
Contact
infose@mastere-ose.fr
Téléphone
04 97 15 70 73
Mastère Spécialisé OSE
Centre de Mathématiques Appliquées
Mines ParisTech
Rue Claude Daunesse - CS 10207
06 904 SOPHIAANTIPOLIS Cedex
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Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu’elle soit intégrale ou partielle, quel qu’en soit le procèdé, le support ou le média, est strictement
interdite sans l’autorisation des auteurs sauf cas prévus par l’article L. 122-5 du code de la propriété intellectuelle.
Sources photo: fotolia
Pause déjeuner lors de la dernière visite de la promo 2016
Photo : MS OSE

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  • 1. SOMMAIRE Avril 2017 n° 122 Sommaire Visite d’ENGIE Thassalia ..................................... p.13 Dans le numéro d’avril, nous vous proposons cette fois un double-regard sur la France. Le premier, centré sur les Bouches du Rhône, où les étudiants du Mastère Spécialisé OSE ont été reçus par des professionnels du monde de l’énergie qui ont partagé avec eux leurs problématiques et leurs métiers. Un grand merci au Centre CEA de Cadarche, à ENGIE et à RTE pour ces visites enrichissantes. Le deuxième regard est plus large : au lendemain du premier tour des Présidentielles, nous vous proposons de vous pencher sur le programme énergie/climat d’Emmanuel Macron, qualifié pour le second tour. Un article sur celui de Jean-Luc Mélenchon, dernier des 5 “grands candidats” à ne pas avoir été scruté par le MS OSE, vous est également proposé, et pourra être utile pour les législatives à venir. Enfin, nous terminerons avec un sujet de société qui occupe le devant de la scène énergétique depuis plusieurs mois : le compteur communicant Linky. Bonne lecture ! EDITORIAL NF’ SE Les actualités .... p.2 Linky, mise à jour du réseau de distribution : chargement en cours … ................... p.4 Programme énergie et environnement d’Emmanuel Macron ................ p.7 La politique énergétique de la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon ..... p.9 Déplacement au centre de Cadarache ......... p.11 RTE Méditerranée : le réseau de l’intelligence électrique ................................................................. p.15
  • 2. Just Another Newsletter Title Actualités INF’OSE Avril 2017 n° 122 2 Actualités Au cours du mois dernier, la SFEN (Société Française d’Énergie Nucléaire) a organisé une convention avec pour thème : l’accélération de la transformation numérique du nucléaire français. Les acteurs de la troisième plus grande filière industrielle française (environ 220 000 salariés) y ont exprimé leur souhait de s’engager dans le numérique à l’instar d’autres secteurs. Cette transformation va permettre de renforcer la compétitivité, de favoriser l’innovation et la créativité dans l’industrie nucléaire par la mise en place de plateformes permettant d’accélérer l’innovation et d’assurer la continuité numérique des données lorsque de nombreux acteurs interviennent sur un projet complexe. Ainsi, cette transformation numérique permettra la collecte, la gestion, le transport et l’analyse des données en prenant en compte les contraintes de sécurité et de confidentialité, ainsi qu’à terme la réductionetl’optimisationdecertainscoûts. Le risquede cybercriminalité associé au nucléaire numérique devra évidemment faire l’objet d’une vigilance spécifique et d’une bonne maîtrise dans les infrastructures nucléaires. Le nucléaire : La transformation numérique et la cybersécurité Engie : Un nouveau projet solaire en Inde Le groupe Engie poursuit son développement sur le marché énergétique indien. L’énergéticien français a, en effet, par sa filiale Solairedirect India, remporté récemment un appel d’offre concernant la réalisation et l’exploitation d’un nouveau projet de production d’énergie renouvelable en Inde. Il s’agit d’un parc solaire d’une capacité de 338 MWc implanté dans l’Etat d’Andhra Pradesh, dans le sud du pays, qui devrait être opérationnel en 2018. A l’issue de cette réalisation, le groupe Engie accumulera une capacité de 810 MWc en Inde. Ce nouveau projet représente un pas important vers la réalisation des ambitions et des engagements indiens pour la transition énergétique, exprimés en 2010 par le lancement d’un programme national de développement de l’énergie solaire, en particulier photovoltaïque, avec un objectif de 100  GWc à l’horizon 2022. Renforcement des coopérations éner- gétique entre l’UE et l’Algérie Une rencontre a réuni mardi 11 avril 2017 à Bruxelles le commissaire européen à l’Action pour le Climat et à l’Energie, Miguel Arias Canete, et le ministre algérien de l’Energie, Noureddine Boutarfa, dans le but de discuter de leurs coopérations énergétiques. Si la rencontre n’a pas débouché sur la signature de nouveaux accords énergétiques, les deux partenaires se sont mis d’accord surl’augmentationdeséchangesénergétiquesentrel’UE et l’Algérie. Ils se sont également félicités de la qualité et de l’intensité des dialogues entre les deux parties et ont promis d’œuvrer dans le sens d’une amélioration du partenariat, notamment en ce qui concerne la commercialisation du gaz algérien. Le commissaire européen a estimé qu’il fallait dès à présent aller vers la création de nouveaux contrats d’approvisionnement, plus d’investissement, de production, d’exploration, et faciliter l’amélioration du cadre réglementaire du côté algérien. Nouvel avenir pour le projet d’oléoduc Keystone En 2008, l’entreprise pétrolière TransCanada faisait une demande officielle pour lancer les travaux du projet de l’oléoduc Keystone, devant relier le Canada aux États-Unis sur 1900 km et assurer l’acheminement de 830 000 barils de pétrole brut par jour. L’administration de l’ancien président américain Barack Obama avait néanmoins opposé une fin de non recevoir durant ses deux mandats, au regard de la politiqueenvironnementaleeténergétiquedéfendue. Le 27 mars dernier, à la suite de la prise de fonction du nouveau président Donald Trump, l’accord officiel pour la construction de ce grand oléoduc a été donné, donnant naissance à une nouvelle ère en matière d’approvisionnement de pétrole depuis le Canada.
  • 3. Just Another Newsletter Title Actualités INF’OSE Avril 2017 n° 122 3 Lancement du premier appel d’offres du pro- gramme nucléaire sud-africain Selon les documents de la compagnie d’électricité de l’Afrique du Sud Eskom révélés par le média City Press, le pays envisage de lancer un appel d’offres mi-2017 pour enclencher le développement de son programme nucléaire civil. L’objectif est d’aboutir à des signatures de contrats pour le début de l’année 2019. L’Afrique du Sud possède actuellement une seule centrale nucléaire, dotée de deux réacteurs d’une puissance nominale totale de 1830 MW. Le Sources : • http://www.sfen.org/fr/rgn/la-filiere-nucleaire-accelere-sa-transformation-numerique • http://lenergeek.com/2017/04/13/ingenierie-cybersecurite-filiere-nucleaire • http://lenergeek.com/2017/04/14/union-europeenne-algerie-cooperation-energetique • http://lenergeek.com/2017/04/14/engie-remporte-un-nouveau-projet-solaire-en-inde • http://www.engie.com/journalistes/communiques-de-presse/projet-solaire-inde • http://lenergeek.com/2017/04/07/oleoduc-keystone-trump-etats-unis-canada • http://www.latribune.fr/economie/international/etats-unis-le-projet-d-oleoduc-keystone-xl-approuve-avant-lundi-669899.html • http://lenergeek.com/2017/04/12/nucleaire-sud-africain-appel-doffres-lance-en-juin-2017 • http://www.world-nuclear.org/information-library/country-profiles/countries-o-s/south-africa.aspx#.UnizeFNtbTs D G Centrale nucléaire de Koeberg en Afrique du Sud Source : lenergeek gouvernement vise une puissance installée de 9600 MW d’ici 2030. Dans ce contexte, un ensemble d’accords ont déjà été passés avec plusieurs pays via leur leader nucléaire, en particulier avec EDF pour la France, Westinghouse pour les États-Unis et Toshiba pour le Japon par Toshiba.Cette capacité lui permet de générer 66,2 de TWh d’électricité, mais représente seulement 1,3 % du mix énergétique chinois. Le pays compte bien poursuivre ses investissements dans les énergiespropresafind’installer110GWdecapacitéde productionphotovoltaïquesupplémentaired’ici2020. Amine EL MOUSSAOUI
  • 4. Linky, mise à jour du réseau de distribution : chargement en cours … Articles Just Another Newsletter Title INF’OSE Avril 2017 n° 122 4 Surveillé de près par la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) ainsi que par la CNIL, le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité ENEDIS déploie les compteurs Linky très rapidement. Il faut savoir que ce dernier est exploitant de 95% du réseau de distribution français via des délégations de service public et depuis deux ans, plus de 3 millions de compteurs « intelligents » ont déjà été mis en place, soit un rythme de 1700 par jour, avec pour objectif d’avoir changé 91% des compteurs d’ici 2021. Ce mouvement s’inscrit dans le cadre d’une directive européenne de 2009, transposée dans la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) votée en août 2015, cette dernière précisant les conditions de déploiement en France. Le but in-fine est de donner une meilleure visibilité au gestionnaire de réseau de distribution des courbes de charge, afin de mieux intégrer les nouveaux moyens de production décentralisés de l’énergie et de favoriser la maîtrise des consommations. Cependant, ENEDIS a été confronté à une levée de boucliers opérée par de nombreuses associations et collectifs de citoyens depuis quelques années. Par ailleurs, 323 communes ont voté des délibérations à l’encontre du déploiement du compteur Linky sur leur territoire. On peut, par exemple, citer les villes de Caen, Aix en Provence ou le 1er arrondissement de Lyon. Sur le plan législatif cependant,ilneleurestpaspossibleentantquecommune de s’opposer à des lois nationales et européennes. Les arguments anti-Linky relèvent soit d’une rhétorique sur les potentiels effets sanitaires, soit de la possible détérioration voire destruction d’équipements électriques, ou encore de cyber-sécurité et de respect de la vie privée. Effets sanitaires Laprincipaleforced’oppositionvientdespersonnesdites« électro-sensibles », personnes qui par définition subissent de forts désagréments lorsqu’elles se trouvent à proximité d’appareils électriques ou de tout dispositif émettant des ondes électromagnétiques. Or, le compteur intelligent a pour objectif de communiquer avec le gestionnaire de réseau. La technologie utilisée est celle du Courant Porteur en Ligne (CPL, utilisé depuis les années 1950, notamment par la domotique). La transmission ne se fait donc pas par ondes radioélectriques (contrairement au Wi-Fi, par exemple), mais le CPL engendre un champ électromagnétique, qui s’ajoute à celui généré par l’électricité présente à 50Hz dans les câbles. Cependant, comme pour toutes les nuisances, la « dose » reçue est le principal indicateur à prendre en compte. Dans le cas de Linky, la dose transmise est bien moindre que celle liée au Wi-Fi ou aux téléphones portables. D’après le ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, « le niveau d’ondes électromagnétiques générées par Linky est conformeàlaréglementationenvigueuretiln’yadoncpas de risque sanitaire attaché à l’utilisation de ce compteur ». Le Conseil de l’Europe a fixé un seuil maximum de puissance pour les ondes électromagnétiques qui s’élève à 0,6V•m-1 (volt par mètre). Linky, à une distance supérieure à 50 cm, émet des ondes électromagnétiques inférieures à 0,4 V•m-1. En septembre 2016, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) a réalisé des mesures en laboratoire, mais aussi in situ dans des maisons de particuliers. L’Agence en conclut que le champ électromagnétique de Linky est comparable à celui des compteurs qu’il remplace ou encore des plaques à induction et « correspond aux objets électriques du quotidien ». L’émission du Courant Porteur en Ligne du Linky dure quelques secondes par jour (800 octets de données, soit l’équivalent d’un SMS). Risques matériels Concernant les risques d’incendies et de détérioration des équipements, l’existence de quelques accidents ayant eu lieu peu de temps après la mise en place des premiers compteurs Linky a nourri les critiques. Néanmoins, la majeure partie des incidents comptabilisés dans les études prennent en compte des problèmes survenus entre 2010 et 2011, lors de la phase d’expérimentation à grande échelle. Il faut également mettre en regard le nombre d’incidents et celui des compteurs installés, soit moins de 1 pour 15 000. De plus la majeure partie des incidents sont dus à des défauts de pose auxquels les techniciens sont à présent sensibilisés. Sur les effets sanitaires et les risques matériels, un article de l’UFC-Que Choisir de janvier 2016 rapporte que « l’exposition domestique aux ondes vient avant tout des téléphones portables, puis du Wi-Fi, bien avant la technologie CPL» et que «le risque d’incendie, est rare mais réel ».
  • 5. Just Another Newsletter Title INF’OSE Avril 2017 n° 122 5 Articles Cyber-sécurité Sur les questions de cyber-sécurité, ENEDIS se veut rassurant en annonçant la mise en place de trois niveaux de sécurité à savoir : un cryptage des données, des demandes d’authentification entre les différents organes communiquant et enfin « une auto- destruction électronique » sans risque d’incendie des concentrateurs (fonction détaillée plus loin) en cas de tentative d’intrusion, qui n’empêchera pas d’alimenter les clients en électricité, mais qui bloquera la remontée des données fines au gestionnaire de réseau. Même si l’hypothèse d’une cyber attaque sur les compteurs reste faible, elle ne peut être totalement exclue, le risque zéro n’existant pas. Cependant, pour ce qui est des données personnelles, il est plus simple de pirater le compte client ou de poser un dispositif de comptage sur le câble d’alimentation du logement, que de pirater le compter. Or, quel que soit le système de comptage (ancien compteur ou Linky), ces deux opérations sont possibles malgré tout. Linky au service du réseau Demanièregénérale,ilsembleraitquelesFrançaisn’aient plus confiance dans l’industrie après des scandales tels que celui du Médiator ou de Volkswagen. On peut considérer que cela entraine un principe d’inaction sous couvertdeceluideprécaution,alorsmêmequelemonde évolue rapidement, notamment dans les domaines de l’efficacité énergétique et de l’intégration des énergies renouvelables,quisont,rappelons-le,deuxdesprincipales motivations du déploiement des compteurs intelligents. C’est dans un contexte de Smart-Grid que le compteur Linky fait son apparition. Par le passé, le réseau de distribution n’avait pas vocation à gérer des flux de production électrique. Le constat est qu’aujourd’hui 90% de ces moyens de production décentralisés sont connectés au réseau d’ENEDIS. Pour pouvoir communiquer avec les agences de conduite régionales, chaque compteur Linky est couplé avec un concentrateur, installé aux postes de transformation et distribution HTA/BT et qui peut regrouper les informations de 1200 compteurs au maximum. Avec l’architecture actuelle du réseau, le concentrateur en accueillera en moyenne 50 et jusqu’à 700 pour les zones les plus denses. Ce concentrateur a pour but de questionner le bon fonctionnement du réseau toutes les 10 minutes et doit renvoyer l’information via GPRS, le réseau de télécommunication le plus faible en termes de débit : 115 kbit/s et donc, en termes d’émission, bien loin derrière 3G, H et 4G (100  Mbit/s). Ces communications ne durent que quelques minutes en cumulé sur la journée. A terme, environ 420 000 concentrateurs seront installés à travers la France, un chiffre à mettre en regard avec les 72 millions de téléphones portables en France en 2016. Le concentrateur en plus de relai sert donc de sonnette d’alarme. A l’heure actuelle, les services opérationnels d’ENEDIS ne sont informés que plusieurs heures après des problèmes existants. De plus, le diagnostic pour trouver l’endroit précis de la rupture de câbles enterrés sera facilité, permettant une intervention des équipes travaux dans les plus brefs délais. C’est principalement grâce aux économies qui seront réalisées sur ces différentes interventions de maintenance et de relève qu’ENEDIS auto-financera le déploiement de ces compteurs. Les économies liées au gain de temps sur les interventions, sur les déplacements, sur les amendes imputées au temps de coupure (liées au contrat de service public) ainsi qu’à une meilleure détection des fraudes permettront de couvrir les coûts engendrés par la mise en place du système. Pour résumer, en aval compteur, Linky permettra pour un coût globalement nul de consolider et d’améliorer la fiabilité du réseau de distribution, ainsi que d’accompagner la pénétration des énergies renouvelables. Pourquoi Linky est-il un bon outil pour la transition énergétique et les énergies renouvelables ? Cette question est notamment liée à l’utilisation commerciale des données. En effet, si ENEDIS n’a aucun droit sur l’utilisation commerciale des données en amont du compteur, il est toutefois possible pour les particuliers qui le désirent de contracter, avec leur fournisseur d’électricité, par exemple, des contrats spécifiques. Pour cela il est nécessaire d’acquérir un boitier (30€) qui doit être introduit dans le compteur et de brancher des dispositifs supplémentaires (10€ par prise) sur les équipements que l’on désire contrôler. Sept équipements « grosse consommation » peuvent être ainsi pilotés pour une meilleure maîtrise de la demande énergétique (MDE). Il ne faut cependant pas confondre MDE et domotique. La domotique consiste à automatiser des appareils pour le confort, comme par exemple la gestion des volets, de la télévision, de la lumière… La MDE revient
  • 6. Just Another Newsletter Title INF’OSE Avril 2017 n° 122 6 Promotion 2015Articles Quentin SOUVESTRE quant à elle à faire correspondre la consommation de l’énergie avec la production, et facilite par conséquent l’intégration des énergies renouvelables. Cette gestion des appareils permettrait également de ne pas dépasser les puissances souscrites en répartissant dans le temps la consommation du ballon d’eau chaude, des radiateurs électriques, du réfrigérateur, de la machine à laver, de la voiture électrique… Tout comme les anciens compteurs, Linky a néanmoins une tolérance vis-à-vis de la puissance maximale appelée. Le dépassement peut aller jusqu’à 30% de la capacité souscrite sur une durée de 3 minutes. Lors de la pose du nouveau compteur, qui sert aussi de disjoncteur, les anciens dispositifs de sécurité sont laissés en place, mais calibrés sur la puissance maximale de 12kVA. Il y a donc une double sécurité sachant que la procédure pour augmenter ou réduire la capacité souscrite ne nécessite plus de prendre rendez-vous avec un technicien cinq jours à l’avance. Le compteur communicant a ainsi de nombreux atouts, pour le particulier comme pour le réseau de distribution, parfois passés sous silence tant le débat est restreint sur le plan technique à des arguments basés sur des essais expérimentaux datant de plus de 5 ans. La communication autour du déploiement de ce compteur a peut-être été insuffisante. ENEDIS indique que le remplacement des compteurs ne sera pas imposé aux particuliers qui le refusent, et compte sur le fait que ce refus restera marginal. Reste à savoir si cela sera effectivement le cas. Sources : • https://particuliers.engie.fr/economies-energie/conseils/solutions-innovantes/linky.html • https://www.quechoisir.org/actualite-compteurs-linky-dangereux-ou-pas-n8423/ • article L. 341-4 du code de l’énergie • http://www.cre.fr/presse/lettres-d-information/le-bulletin-bimensuel-n-7-la-cre-et-le-compteur-electrique-evolue-linky • https://stoplinkynonmerci.org Compteur Linky d’ENEDIS Source : Le Monde
  • 7. Just Another Newsletter Title Promotion 2015 INF’OSE Avril 2017 n° 122 7 Promotion 2015Articles Le programme énergie environnement d’Emmanuel Macron s’articule concrètement autour de 4 objectifs principaux : Sortir des énergies fossiles Lecandidatd’EnMarche!militeenfaveurd’unesortiedes énergies fossiles. Pour y parvenir, il vise à intégrer le coût écologique dans le prix des biens et services en instau- rant un prix plancher à la taxe carbone. Cette taxe serait progressivement augmentée pour atteindre 100  €/ tCO2 en 2030. En parallèle, il souhaite engager la ferme- ture de l’ensemble des centrales charbon d’ici à 2022. Autre proposition visant à réduire l’usage des én- ergies fossiles : une fiscalité à la hausse du diesel avec un alignement sur celle de l’essence, dans le but de réduire la pollution liée aux particules fines. Enfin, pour faire suite à l’accord de Paris, M. Macron ne prévoit pas de nouvelle attribution de permis d’exploration d’hydrocarbures, et souhaite interdire toute expérimentation d’exploration de gaz de schiste. Diversifier les moyens de production d’énergie complémentaires pour une éner- gie décarbonnée Emmanuel Macron est en faveur d’une diversification du mix énergétique et souhaite y intégrer une part crois- sante d’énergies renouvelables. Il insiste sur le fait que «  certaines commencent à avoir un prix compétitif et sont éminemment complémentaires de l’industrie nucléaire ». Ainsi, il fixe comme objectif le doublement de la ca- pacité installée d’éolien et de photovoltaïque d’ici à 2022. En prenant les données du 01/01/2017 fournies par RTE, cela revient à déployer 11 670 MW d’éolien et 6 657 MW de photovoltaïque. A titre de comparai- son, 4 134 MW d’éolien et 3 045 MW de photovolta ïque ont été installés sous le quinquennat actuel. A terme, l’objectif visé est celui de la loi TECV : 32% de renouvelable à l’horizon 2030. Pour Em- manuel Macron, cet objectif pourrait être at- teint en encourageant les investissements privés, en raccourcissant et en simplifiant les procé- dures de déploiement des énergies renouvelables. Sur la question du nucléaire, le candidat d’En Marche ! reste dans la lignée du gouvernement actuel. Il re- nouvelle sa confiance en l’Autorité de Sûreté Nu- cléaire (ASN), dont il souhaite renforcer les moyens pour prendre les décisions stratégiques d’arrêt ou de prolongation des centrales au-delà de 40 ans. Conformément au décret signé il y a quelques jours, Emmanuel Macron entend confirmer la fermeture de la centrale de Fessenheim au moment de la mise en service de l’EPR de Flamanville. Concernant le projet Cigéo de stockage de déchets nucléaires à Bure dans le Grand Est, le candidat ne s’est pas prononcé durant la campagne, mais il y était favor- able lorsqu’il occupait la fonction de ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique. Le projet avait d’ailleurs été intégré dans un des 300 articles de la loi Macron, avant d’être retoqué par le Con- seil Consitutionnel en tant que “cavalier législatif”. En clair, le candidat d’En Marche ! ne se positionne pas pour l’abandon de la filière nucléaire pour des raisons économiques et même écologiques puisque selon lui, le nucléaire est « ce qui per- met en France la production d’électricité décar- Programme énergie et environnement d’Emmanuel Macron Nous entrons dans la dernière ligne droite de la Présidentielle 2017, mais pour autant il n’est pas trop tard pour avoir un regard attentif sur les propositions d’Emmanuel Macron en matière d’énergie et d’environnement. Le changement de modèle proposé par le candidat d’En Marche ! vise à décarbon- er et réduire nos consommations d’énergie, à créer des villes durables et à réutiliser nos déchets. Ce changement serait porté par un grand plan d’investissements publics dont l’écologie est un des piliers. Sur les 50 milliards d’investissements publics envisagés, 15 milliards sont con- sacrés à la transition énergétique et écologique. A ces 15 milliards s’ajoutent d’autres champs d’actions ayant un impact positif sur l’environnement comme les transports et l’agriculture.
  • 8. Just Another Newsletter Title Promotion 2015 INF’OSE Avril 2017 n° 122 8 Promotion 2015Articles bonée », mais souhaite néanmoins respecter la loi TECV et en réduire la part à 50% de la production, Repenser le modèle économique autour de l’économie circulaire et du recyclage Le projet d’EM! vise à long terme une écono- mie 100% circulaire. Pour atteindre cet objectif, le candidat, s’il est élu, compte diviser par deux les déchets ménagers mis en décharge d’ici à 2025. Cette ambition serait soutenue par la moderni- sation des centres de tri, financée par la taxe gé- nérale sur les activités polluantes (incinération et enfouissement). Les industriels auraient obligation de faire figurer sur les emballages des indications simples facilitant le tri, de manière à en faire un ré- flexe chez les Français. En parallèle, une proposition d’étendre le système de bonus-malus à l’éco-contri- bution viserait à pénaliser les produits néfastes pour l’environnement et à favoriser les produits durables. Cette transformation environnementale repose sur le déploiement de nouvelles infrastructures. « Le besoin en infrastructures n’a jamais été aussi élevé : pour remplacer les installations existantes ; pour en développer de nouvelles, plus écologiques, plus respectueuses de l’environnement ». Pour cela, il insiste sur le fait que les investissements de l’Etat sur le long terme sont fondamentaux. Accompagner les transitions La transition écologique et énergétique nécess- ite d’accompagner territoires, citoyens, agriculteurs, industriels pour conduire les mutations à venir. Pour Emmanuel Marcron, cet accompagnement se fera en priorité dans le secteur de l’isolation des bâ- timents. Le programme fixe l’objectif de rénovation d’un million de logements d’ici 2022. L’ambition est de pouvoir permettre à tous de réaliser ces travaux. Pour ce faire, Emmanuel Macron compte transform- er le Crédit d’Impôt Transition Energétique (CITE) en prime perceptible dès le début des travaux et non pas l’année suivante comme c’est le cas actuellement. Autres mesures visant à permettre ces travaux pour le plus grand nombre : un audit gratuit proposé à tous les propriétaires en situation de précarité én- ergétique, ainsi qu’un fonds public de 4 milliards pour financer les travaux des propriétaires les plus modestes. En complément, 4 milliards d’euros se- ront alloués à un plan de rénovation des bâti- ments publics de l’Etat et des collectivités locales. L’idée est également de soutenir les régions, en leur accordant des fonds en contrepartie d’un en- gagement de réduction de leur empreinte en- vironnementale, ainsi que les entreprises pour lesquelles des diagnostics énergétiques seraient subventionnés (ce qui est déjà en partie le cas). Enfin, sur le plan de la mobilité individuelle, Emman- uel Macron souhaite accélérer la pénétration des vé- hicules électriques sur le marché en maintenant le système de bonus-malus à l’achat et en accélérant le rythme de déploiement des bornes de recharge. En supplément, il compte créer une prime exception- nelle de 1000€ à l’achat d’un véhicule électrique pour les détenteurs d’un véhicule datant d’avant 2001. Thibaud ROY Sources : • https://www.actu-environnement.com/ae/news/emmanuel-macron-programme-environnement-28433.php4 • https://storage.googleapis.com/en-marche-fr/COMMUNICATION/Programme-Emmanuel-Macron.pdf • https://en-marche.fr/emmanuel-macron/le-programme/environnement-et-transition-ecologique
  • 9. La politique énergétique de la France Insoumise par Jean-Luc Mélenchon Just Another Newsletter Title INF’OSE Avril 2017 n° 122 9 Promotion 2015Articles Jean-Luc Mélenchon, représentant de la France Insoumise à l’élection présidentielle de 2017, a observé une forte progression dans les sondages ces dernières semaines, au point d’envisager un second tour à cette élection. Considéré comme l’un des plus actifs parmi les candidats en matière de transition écologique avec Benoit Ham- on, il propose un programme extrêmement ambitieux tant dans le domaine de l’énergie, qu’en matière de gestion des déchets ou encore sur l’eau. Cet article a pour but d’éclairer les différents plans d’action de la France Insoumise. Un programme 100% Energies Renouvelables La consommation d’énergie fossile croit de plus en plus dans le monde, où elle a plus que doublé depuis 1973. Ces ressources, en particulier le pétrole et le gaz, pour- raient être totalement épuisées d’ici la fin du siècle. Elles sont fortement émettrices de gaz à effet de serre ainsi que de particules fines. Ainsi, les secteurs du trans- port, de l’industrie mais aussi du chauffage résidentiel via des combustibles (44% du parc résidentiel, [Con- naissance des Energies]) pourraient se tourner vers une consommation 100% renouvelable. Or, selon le candi- dat de la France Insoumise, la forte présence du nuclé- aire dans la production électrique française empêcherait de s’engager pleinement dans la transition énergétique. Le programme de Jean-Luc Mélenchon s’ oriente ainsi sur 4 axes majeurs : • L’ énergie, un bien commun qu’il faut remettre au ser- vice de l’intérêt général ; • Des débats démocratiques qui doivent être mis en place dans les choix énergétiques de la France, notamment dans la renationalisation des compagnies énergétiques ; • S’ orienter vers un mix électrique 100 % renouvelable à l’horizon 2050, tout en donnant la priorité à la réduction des consommations et à la sobriété énergétique ; • Donner le droit à l’énergie par l’accès gratuit aux usages de première nécessité. Ces idées se basent sur différents rapport nation- aux (ADEME 2050, Scénario NégaWatt,..) qui justifi- eraient la faisabilité du 100% renouvelable en France. Afin de pouvoir répondre à ces attentes, la France insoumise souhaiterait mettre en place 5 grandes réformes dans le domaine de l’énergie. 1. Créer un pôle public et réguler les prix L’ objectif de cette réforme est d’empêcher toute forme d’intérêt privé sur la question de l’ énergie. Ainsi, le pro- gramme prévoit une abrogation de la loi NOME (per- mettant la libéralisation du marché de l’ électricité) ainsi qu’une nationalisation des différents acteurs du secteur de l’ énergie. Cela permettra de contrôler les prix de l’ électricité, qui ne seront plus fixés par les marchés tout en répondant aux préoccupations nationales telles que la péréquation tarifaire, l’incitation aux économies d’énergie, l’ accès à l’ énergie pour tous, le financement de filières moins polluantes, etc. De plus, la réforme fa- vorise les projets de décentralisation pour un meil- leur contrôle des citoyens lors des prises de décisions. 2. Garantir le droit à l’énergie Tout comme l’eau ou la santé, la France insoumise con- sidère l’énergie comme un besoin fondamental. En outre, l’accès à l’énergie devrait être gratuit pour tous sans condition de ressource. Une tarification progres- sive devrait permettre de pénaliser les surconsomma- tions et les gaspillages de l’énergie afin de s’orienter vers une réduction globale de la consommation française. 3. Réduire la consommation d’énergie par l’isolation thermique « L’énergie la moins polluante est celle que nous ne consommons pas » (LAEC). C’est sur cette idée ma- jeure que se base cette troisième réforme. Elle con- siste à réduire la consommation de 65% d’ici 2050 via des politiques d’efficacité énergétique. Pour cela, 20   milliards d’euros seront débloqués pour per- mettre l’isolation thermique de 700 000 logements en France. Enfin, dans le secteur agro-industriel, les cir- cuits courts, l’agroécologie, donnent des solutions pour réduire efficacement les consommations énergétiques.
  • 10. Just Another Newsletter Title Promotion 2015 INF’OSE Avril 2017 n° 122 10 Promotion 2015Promotion 2015Articles 4. Sortir des énergies fossiles et nucléaires Cette quatrième grande réforme consiste tout simple- ment à sortir du nucléaire, qui serait d’après M. Mélen- chon une énergie « avec une fragilité technologique, des risques d’accidents ou encore dépendante des importa- tions ». L’ équilibre offre/demande serait assuré grâce au développement d’ énergies renouvelables, une baisse de la consommation, un soutien aux réseaux intelligents,… Dans le secteur du transport, le développement des transports collectifs électriques ou encore des modes doux serait associé à la recherche concer- nant les énergies alternatives du transport (biogaz, piles à combustible, hydrogène,...) pour réduire pro- gressivement l’usage des énergies fossiles et notam- ment du véhicule diesel. En outre, un développement du ferroutage et une limitation de la concurrence dans le secteur ferroviaire seraient mis en place. De plus, l’ensemble des rapports et don- nées depuis la création de la filière nucléaire en France concernant la gestion des déchets nu- cléaires et leur nocivité seraient rendus public. 5. Intégrer l’énergie dans les choix d’aménagement L’objectif est d’intégrer une évaluation systématique de l’impact énergétique et du bilan carbone de chaque projet public. En outre, une vaste opération de réno- vation des bâtiments publics sera mise en place. Le critère de minimisation d’impact environnemental ne doit pas être sacrifié au profit du critère de rentabilité. Enfin, le candidat de la France Insoumise ta- ble sur un fort investissement dans la recher- che publique pour ce secteur pour accélér- er la sortie des énergies fossiles et du nucléaire. 6. Ouvrir l’ère du tout-recyclable Le programme de la France Insoumise développe aussi des actions concernant la gestion des déchets en France. A l’instar des économies d’énergie, le parti développe une réflexion sur la réduction des déchets. Pour cela, il souhaite notamment prolon- ger la durée de vie des produits du secteur indus- triel, limiter la publicité, favoriser l’usage plutôt que la propriété ou encore interdire le surem- ballage. Il souhaite notamment créer des forma- tions et des activités dans l’économie circulaire notamment dans le secteur du BTP et du design. De plus, la France Insoumise souhaite faire ap- pel à la mobilisation citoyenne pour dévelop- per un tri à la source des bio-déchets ou encore développer les consignes dans les grandes sur- faces. Enfin, le tri serait obligatoire pour tous les citoyens ainsi que pour l’ensemble des col- lectivités (hôpitaux, groupes scolaires, ...). Au niveau réglementaire, les normes sur l’éco- conception seraient renforcées avec l’utilisation de matériaux recyclés intégrés dans le bâtiment ou encore dans les chaines de production in- dustrielle. En outre, les projets d’enfouissement souterrain de déchets tels que celui de Sto- caMine à Wittelsheim seraient remis en cause. Enfin, des actions de réhabilitation telles que la dépollution des sites affectés, la créa- tion d’une convention internationale sur les re- jets dans les océans ou encore l’exportation il- légales de déchets seraient mises en place. Pour conclure, Jean-Luc Mélenchon accorde une place majeure de son programme à la transition écologique, afin non seulement de répondre aux différents enjeux climatiques d’aujourd’hui tels que ceux formulés lors de la COP21, mais aussi en faire un pilier de la relance économique du pays. Michael CHAN Sources : • https://avenirencommun.fr/le-livret-energie/ • http://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/chauffage-consommation-de-chaleur-dans-l-habitat • https://reporterre.net/Climat-nucleaire-transports-ce-que-proposent-les-candidats
  • 11. Just Another Newsletter Title INF’OSE Avril 2017 n° 122 11 Promotion 2015Articles Déplacement au centre de Cadarache « A la fin de la deuxième guerre mondiale, la volonté de la France de se doter d’un organisme de recherche con- sacré à l’énergie atomique débouche le 18 octobre 1945 sur la création du CEA. Dirigé à sa création par Frédéric Joliot-CurieetRaoulDautry,l’organismemènedesrecher- ches scientifiques et techniques en vue de l’utilisation de l’énergie nucléaire dans les domaines de la science, de l’industrie et de la défense nationale. Créé en 1959, le cen- tre de Cadarache constitue au même titre que les centres de Paris Saclay, de Grenoble et de Marcoule, un centre d’études civil dont les objectifs initiaux étaient d’étudier la propulsion nucléaire pour les sous-marins nucléaires, ainsi que la filière des réacteurs à neutrons rapides (RNR). À partir de 1976, les activités du CEA relatives à l’énergie solaire (solaire thermique et solaire photovoltaïque) sont transférées à Cadarache, faisant du centre une plate- forme unique de Recherche et Développement sur les énergies. Ses activités se concentrent autour de travaux de R&D sur la fusion et la fission nucléaire, sur les nou- velles technologies de l’énergie (solaire, biocarburants de 3ème génération) et sur les études sur l’écophysiologie végétale et la microbiologie environnementale». Au sein de l’espace communication du centre, spé- cialement conçu pour donner un aperçu global sur l’histoire et les activités du centre aux visiteurs, Auré- lie Denis détaille l’évolution des réacteurs nucléaires au travers des quatre générations passées, présentes et en cours de développement, ainsi que des tech- nologies impliquées. Nous avons ensuite eu un aper- çu des familles de réacteurs expérimentaux du CEA : - les réacteurs maquettes : portant ce quali- ficatif du fait de leur petite taille, ce sont des ré- acteurs de faible puissance (environ 100 Watts) ; - les réacteurs de sûreté : seuls réacteurs ca- pables de passer de 100 KW à 20 GW en quelques millisecondes, ces réacteurs sont dédiés à l’étude de l’impact des augmentations brusques de puissance (au-delà du niveau normal de fonctionnement) sur les matériaux composant les réacteurs nucléaires ; - les réacteurs d’irradiation technologique : ce sont des réacteurs dont le but est d’expérimenter de nouveaux combustibles nucléaires. Concernant cette dernière famille de réacteurs expéri- mentaux, le site de Cadarache accueille le réacteur Jules Horowitz, un MTR1 destiné à remplacer le réacteur OSIRIS arrêté en 2015, qui est actuellement en cours de construc- tion. Comme nous l’a expliqué Vivien Stocker, chargé de visite scientifique, le projet d’un nouveau MTR relève d’enjeux opérationnels importants pour la fission nu- cléaire. Le RJH interviendra dans la R&D en soutien de l’industrie et assurera un maintien des compétences et de l’expertisenucléaire.Leréacteurserviraégalementàlapro- duction de radioéléments utilisés dans le secteur médical. En fonctionnement, le RJH aura une puissance thermique allant de 70 à 100 MWth et toute la chaleur générée sera évacuée par trois circuits de refroidissement. Le cœur du réacteur est composé de 34 assemblages combustibles sous un flux intense de neutrons rapides et de neutrons thermiques. La température du bloc pile est maintenue à 32°C grâce à des débits d’eau allant jusqu’à 7500 m3 /h. Le financement du projet, dont le coût à terme est estimé à environ 2 milliards d’euros, est assuré par des industries et des centres de recherche européens et internationaux. L’autre pan de la recherche nucléaire au CEA concerne la fusion nucléaire à confinement magnétique. En de- hors de la fusion gravitationnelle qui se produit na- turellement dans les étoiles, la fusion thermonucléaire de noyaux légers permet de libérer de grandes quanti- tés d’énergie. En effet, à masses de combustible égales, la fusion libère trois à quatre fois plus d’énergie que la fission. En dehors du ratio énergétique, cette filière dispose de nombreux avantages par rapport à la fis- sion notamment un stock de combustible (deutérium présent dans les océans, tritium relativement facile à obtenir) d’environ cent millions d’années et l’absence de radioactivité des produits de la réaction (sauf en cas d’émissions de neutrons rapides). Cependant, toute la difficulté, comme nous l’a indiqué M. ANE, ingénieur physicien, chercheur en fusion depuis 34 ans à l’Institut de Recherche sur la Fusion par confinement Magné- tique, réside dans la réunion des conditions permettant à la réaction de se produire. Les noyaux de deutérium et detritiumayantnaturellementtendanceàserepousser, il s’agit, en effet, de maintenir une température de 200 millionsdedegrésCelsius.Aucunmatériauconnuneré- Dans le cadre de notre visite du centre d’études de Cadarache, l’un des plus importants cen- tres de recherche et développement sur l’énergie nucléaire en Europe, nous avons été ac- cueillis sur le site par Aurélie Denis qui a été notre guide tout au long de la journée. Sur le tra- jet menant aux installations, un rappel nous est fait sur l’histoire de ce centre. Extrait. 1Material Testing Reactor
  • 12. Just Another Newsletter Title INF’OSE Avril 2017 n° 122 12 Evénement OSEPromotion 2015Promotion 2015Articles sistant à ces températures, il est nécessaire de procéder à un confinement magnétique du milieu réactionnel. La fusion par confinement magnétique développée dans le tokamak WEST2, anciennement nommé Tore Supra, du projet ITER3 au CEA a fourni de nombreuses infor- mations sur le plasma de gaz ionisé et la tenue d’un divertor au carbone. Ce dernier, recueillant les flux de chaleur (jusqu’à 20 MW/m2 ) et de particules provenant du plasma central et chargé de les évacuer tout en min- imisant la contamination du plasma par les autres im- puretés, est le cœur de l’étude du tokamak WEST. Cette nouvelle version sera, en effet, équipée de divertors en tungstène, contrairement au matériau composite en carbone renforcé de fibres de carbones de WEST, et servira de banc d’essai pour le projet ITER. (CEA, 2017) Notre visite s’est achevée sur la plateforme dédiée à l’étude de l’énergie solaire en compagnie d’Aurélie De- nis et de Jean DELEPINE. Les études menées sur cette plateforme sont de différents ordres. Elles concernent l’amélioration des rendements des panneaux photo- voltaïques à travers notamment les hétérojonctions et les cellules double face, la quantification des appli- cations en lien avec les systèmes solaires thermiques et thermodynamiques et enfin le troisième volet con- cerne des expérimentations sur l’habitat de type médi- terranéen. La plateforme accueille également, dans le cadre de partenariats avec des industriels, des pro- totypes de machines qui, une fois testées et validées sur site, peuvent être par la suite commercialisées. Nous tenons à remercier Madame Aurelie Denis et les différents intervenants notam- ment messieurs ANE et DELEPINE pour leur accueil et la qualité des interventions qui ont rendus cette visite très enrichissante. 2Tungsten (W) Environment in Steady-state Tokamak 3International Thermonuclear Experimental Reactor Gildas SIGGINI Sources : • CEA WEST: A la conquête de la fusion nucléaire [Rapport] / Information Média ; Direction de la communication. - Gif-sur-Yvette : [s.n.], 2017. - p. 28. • Wikipédia CEA Cadarache Wikipédia [En ligne]. - 15 04 2017. - (https://fr.wikipedia.org/wiki/Centre_de_Cadarache). • Wikipédia Fusion nucléaire Wikipédia [En ligne] // Wikipédia. - 15 04 2017. - https://fr.wikipedia.org/wiki/Fusion_nucl%C3%A9aire. Tore-Supra Cadarache Photo : P.Stroppa/CEA / Date : 27 mars 2008 / Lieu : CEA Cadarache
  • 13. Just Another Newsletter Title INF’OSE Avril 2017 n° 122 13 Evénement OSEPromotion 2015Promotion 2015Articles Visite d’ENGIE Thassalia Thassalia Sous un beau soleil provençal, nous nous sommes rendus le mardi 28 mars au Grand Port Maritime de Marseille (GPMM), le plus grand port français, afin de visiter la centrale de géothermie marine Thassalia. In- augurée en octobre 2016 et exploitée par le groupe Engie, c’est la première centrale de ce type en France. La centrale géothermique constitue un moyen de pro- duction d’énergie renouvelable analogue à une pompe à chaleur, basée sur la récupération des calories et frigories de l’eau de mer, qui est utilisée pour alimenter respective- mentlesréseauxurbainsdechaleuretdefroidduquartier marseillaisEuromed1.Cetyped’installationprésentedeux avantages majeurs : à la fois un gain de surface habitable pour les promoteurs immobiliers, qui n’ont pas à prévoir des systèmes de production de chaud et de froid dans le bâtiment,etcelapermetégalementdecombattrelesîlots de chaleur urbain. Dans un contexte d’amélioration con- stante de l’isolation des bâtiments, le froid devient égale- mentunréelenjeudanscettezonegéographiquepuisque les consommations globales en chauffage diminuent. Nous avons été accompagnés lors de cette visite par Sylvain Garnecho, responsable d’exploitation de la cen- trale, et de Thibault Perrigault, ancien OSE promotion 2011 et Chef de Projet au Service Ingénierie & Solutions à la Direction Commerciale du Sud-Est. Nous avons eu l’opportunité de faire un tour complet de l’installation composée de systèmes neufs à hautes performances, à commencer par la station de pompage d’eau de mer située à 7 mètres de profondeur. Celle-ci est compo- sée de circuits en matériau anticorrosion, de 6 pompes ainsi que de filtres et différentes tailles de dégrilleurs. L’eau pompée arrive au niveau de trois types de systèmes thermodynamiques qui permettent la production d’eau chaude et d’eau glacée : • Deux thermofrigopompes capables de délivrer à la fois du chaud et du froid. Ce système se compose de deux condensateurs en série puis de deux évapora- teurs en parallèle. Il est particulièrement performant avec un coefficient de performance nominal égal à 7 ; • Troisgroupesfroidsde4MWfournisparEngieAxima, ayantuncoefficientdeperformancenominalégalà5.Ces systèmes permettent la production de froid uniquement ; • Deux chaudières gaz servant d’appoint pour la production de chaud uniquement. Les deux thermofrigopompes de la centrale Photo : MS OSE La suite du circuit est composée de départs d’eau gla- cée et d’eau chaude à 2 mètres de profondeur seule- ment. On retrouve respectivement 3 pompes de 350 kW et 760 m³/h pour l’eau glacée et 3 pompes de 160 kW et 350  m³/h pour l’eau chaude. Les températures d’usage entrée/sortie pour le circuit d’eau glacée sont 4°C/10°C tandisquecellesducircuitd’eauchaudevalent61°C/48°C. Enfin, dans le circuit retour on retrouve des échangeurs à plaques en titane pour calories et frigories récupérables. Ensortie,l’eauréchaufféeestrejetéedansleport.L’impact sur l’environnement est contrôlé via un suivi régulier de la faune et la flore, et par des mesures de température de l’eau rejetée dans la mer qui ne doit pas avoir été réchauffée de plus de 5°C ni dépasser les 30°C en sortie.. Les élèves du mastère OSE à ENGIE Thassalia Photo : MS OSE
  • 14. Just Another Newsletter Title INF’OSE Avril 2017 n° 122 14 Evénement OSEPromotion 2015Promotion 2015Articles Schéma de principe de la centrale Source : ENGIE Ce projet est basé sur des financements d’origine totale- mentprivée,etl’exploitationdelacentraleparEngieestdé- finiedansuncontratbailde35ansaveclePortAutonome de Marseille et Marseille Métropole. A l’heure actuelle, 2,6  MW d’abonnement sont souscrits en froid et 1,8 MW en chaud, ce qui représente une surface chauffée de plus de 60 000 m². 10 MW sont déjà déployés pour chacun des deuxréseauxetuneextensionjusqu’à20MWestplanifiée dèsquelasouscriptiond’abonnementapprocheralapuis- sanceinstallée.Ilest,eneffet,prévuqueletauxd’utilisation delacentraleaugmentefortementdanslesannéesàvenir. Nous tenons à remercier l’ensemble des per- sonnes qui nous ont accueillies notamment Sylvain Garnecho et Thibault Perrigault pour leur disponibilité et la clarté des réponses qu’ils ont apportées à nos interrogations. Cécilia REILHAN Les étudiants du MS OSE accompagnés de Thibault Perrigault, OSE 2011 Photo : MS OSE
  • 15. Just Another Newsletter Title Article INF’OSE Avril 2017 n° 122 15 RTE Méditerranée : le réseau de l’intelligence électrique Nousavonsétéreçuspourunevisiteindustriellele28mars à RTE à Marseille par Jean-Philippe Bonnet, délégué pourlazoneMéditerranée(Languedoc-RoussillonetPACA). Il nous a présenté l’entreprise, ses activités et ses en- jeux. Fondée en 2000, RTE (Réseau de Transport de l’Electricité) est une entreprise de service public qui gère le réseau de transport d’électricité en France métropoli- taine. Historiquement filiale d’EDF, RTE est devenue in- dépendante suite à la création du marché européen de l’électricité qui impose la séparation des fonctions de production et de transport. Régulée par la Commis- sion de Régulation de l’Energie (CRE), RTE développe et exploite les lignes électriques et les stations associées, acheminant l’électricité depuis des unités de production vers le réseau de distribution et certains clients indus- triels directement. Le réseau exploité par RTE se com- pose de 100 000 km de lignes électriques, dont les ten- sions sont comprises entre 63 000 volts et 400 000 volts. Jouissant d’une situation géographique privilégiée au sein de l’Europe, le réseau électrique de la France est connecté à celui de six pays voisins : l’Espagne, la Suisse, la Grande Bretagne, la Belgique, l’Allemagne et l’Italie. Ainsi, en cas de défaillance sur le réseau na- tional, les interconnexions mises en place par RTE per- mettent d’assurer la distribution d’électricité en faisant appel à l’énergie produite et transportée dans les pays voisins. Pour rendre cela possible, il y a une harmonisa- tion poussée des réseaux européens et un ajustement de la fréquence au sein de la zone de synchronisme. Face à de grands facteurs d’évolution de nature économique, juridique, sociétale et technologique, RTE engagedesinvestissementspouradaptersonréseauélec- trique. Ces facteurs se caractérisent par la libéralisation du secteur (suppression des tarifs réglementés pour les pro- fessionnels),uneréappropriationlocaledelapolitiqueén- ergétique (autonomie énergétique, décentralisation) et la convergenceaveclestechnologiesdel’information.L’enjeu deRTEconsisteàcoordonnerlesdifférentsacteursdécen- tralisésaveclemarchéetlestechnologiesdel’information. En particulier, une stagnation de la consommation d’électricité est observée depuis la crise de 2008, alors que le taux de croissance était relativement élevé les an- nées précédentes. Dans les années à venir, l’apparition de nouveaux usages et transferts comme la mobilité élec- trique seraient amenés à produire des effets de hausse de la consommation d’électricité, alors que le dével- oppement de l’autoconsommation et de l’efficacité én- ergétique génèreraient à l’inverse des effets de baisse. RTE anticipe l’arrivée des énergies renouvelables dans le système électrique et adapte son réseau pour accom- pagner la politique des régions. Par exemple, l’opérateur du système électrique a raccordé un parc photovol- taique de la taille de 350 terrains de football au réseau existant, et a pour défi de raccorder quatre projets pi- lotes d’éolien flottant en France, dont un en Bretagne et trois en Méditerranée. Un de ces projets d’éoliennes posées sur un flottant fixé au fond marin est développé par la société EOLFI, leader mondial de l’éolien flottant. RTE a initié la démarche EcoWatt en Bretagne et en PACA dans le but de réduire les pics de consommation de ces péninsules électriques fragiles. L’enjeu est de favoriser une baisse de consommation, plutôt qu’une augmentation de la production, dans une logique de développement durable. Avec l’outil EcoWatt, inté- gré par les collectivités locales, RTE entend favoriser les Eco’Gestes au moment des pics de consommation d’électricité sur la base du volontariat. Cet outil con- siste notamment à prévoir et caractériser les pics de consommation et à informer les consommateurs par mail et via les réseaux sociaux au moment de ces pics. Aprèscetteprésentation,Jean-PhilippeBonnetnousafait visiter le centre de dispatching de la zone PACA, où se fait la répartition en temps réel de l’électricité en fonction des besoins. Cette mission est assurée par trois dispatcheurs, assurantunrôledechefd’orchestreduréseaudetransport d’électricité. Parmi les dispatcheurs, nous avons pu aper- cevoir Elsa Brunet, ancienne OSE de la promotion 2013. Merci à Jean-Philippe Bonnet et à son équi- pe pour leur accueil à RTE Méditerranée et pour le temps qu’ils nous ont consacré.
  • 16. Just Another Newsletter Title Article INF’OSE Avril 2017 n° 122 16 Les élèves de la promo 2016 accompagnés de Jean-Philippe BONNET et Pascal ESPIGAT de RTE Photo : MS OSE Centre de dispatching de l’électricité de RTE Méditerranée Photo : MS OSE Dimitra IGNATIADIS Sources : • https://fr.wikipedia.org/wiki/RTE_%28entreprise%29 • http://www.rte-france.com/
  • 17. Rédacteurs en Chefs Apolline FAURE - Thibaud ROY - Gildas SIGGINI Maquettiste Amine EL MOUSSAOUI Journalistes Tous les élèves du MS OSE Rédaction : Contacts : Contact infose@mastere-ose.fr Téléphone 04 97 15 70 73 Mastère Spécialisé OSE Centre de Mathématiques Appliquées Mines ParisTech Rue Claude Daunesse - CS 10207 06 904 SOPHIAANTIPOLIS Cedex Votre avis nous intéresse ! Afin de faire progresser la qualité de ce journal nous sollicitons votre avis. N’hésitez pas à nous transmettre vos commentaires par mail. L’ équipe Inf’OSE Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu’elle soit intégrale ou partielle, quel qu’en soit le procèdé, le support ou le média, est strictement interdite sans l’autorisation des auteurs sauf cas prévus par l’article L. 122-5 du code de la propriété intellectuelle. Sources photo: fotolia Pause déjeuner lors de la dernière visite de la promo 2016 Photo : MS OSE