1. UNION&ACTIONS | N° 171 | 16 JUIN 2017 |
8 ACTUALITÉ | CROWDFUNDING
- Pouvez-vous définir la plate-
forme Bolero Crowdfunding en
quelques mots ?
- Elle permet aux start-up et aux PME
d'aller chercher du financement, soit
pour démarrer, soit pour grandir,
auprès d'investisseurs privés. Ceux-ci
sont de simples particuliers qui sou-
haitent diversifier leur épargne, investir
directement dans l'économie locale.
- C'est différent des prêts de proxi-
mité, type "coup de pouce" ou
"winwin" ?
- Oui, c'est un appel à l'épargne
publique et, j'insiste, pour des pro-
jets d'entreprises. D'autres plate-
formes de crowdfunding récoltent
des dons pour des projets culturels,
ou appellent à préfinancer des pro-
ductions dont l'investisseur profitera
si ça fonctionne. Bolero Crowdfun-
ding est spécifique.
- Vous vous adressez à tous types
d'entreprises ?
- Nous excluons les asbl et les indé-
pendants en personne physique.
Mais il n'y a aucune condition de sec-
teur d'activité. En fait, nous venons
simplement en aide aux entreprises
qui n'obtiennent pas le prêt qu'elles
souhaitent auprès des banques parce
que le profil de risque est trop élevé.
C'est le cas typiquement des start-up
qui n'ont pas d'historique, qui ont
donc peu de garanties. Ou des PME
qui veulent lancer un nouveau pro-
duit. L'innovation comporte toujours
une part de risque. Nous agissons
souvent en complément d'un finan-
cement bancaire classique.
- Vous acceptez toutes les
demandes ?
- Non, loin de là ! Notre rôle premier
est de sélectionner les projets. Les
candidats à un prêt peuvent s'ins-
crire en ligne et répondre à quelques
questions de base : quelle produc-
tion, quel service, quel plan financier,
quel projet marketing, quelle somme
est nécessaire et pour faire quoi ? À
ce stade, la plupart des dossiers sont
écartés. On sent très vite ceux qui
ont un potentiel. Dans ce cas, nous
allons rencontrer l'entrepreneur pour
discuter en profondeur du projet. Si
nous sommes convaincus, nous l'ai-
dons à remplir un canevas didactique
qui sera présenté aux investisseurs.
- Quel est l'intérêt pour l'entrepre-
neur de passer par Bolero Crowd-
funding ?
- D'abord trouver des fonds qu'il ne
pourrait pas obtenir autrement. Mais
le crowdfunding est aussi une formi-
dable action de marketing. Chaque
campagne dure deux mois. Elle est
toujours annoncée dans la presse.
Nous avons une communauté
d'investisseurs potentiels de 20.000
personnes et une base de données
qui nous permet d'en toucher près
de 100.000. C'est un moyen extrê-
mement efficace de faire connaître
sa société et son projet. Et de créer
un réseau : les investisseurs peuvent
devenir des ambassadeurs, donner
des conseils, des avis ou fournir des
contacts pour attaquer un nouveau
marché...
-Pourl'investisseur,quelestl'intérêt?
- Comme dit, il y a cette volonté
d'investir dans l'économie réelle, de
ne pas laisser son épargne sur un
compte ou dans des projets ano-
nymes en bourse. Au-delà, nous
avons deux produits différents. Les
personnes qui soutiennent le démar-
rage d'une start-up en deviennent
actionnaires. Elles font un acte de foi.
Elles peuvent tout perdre au bout de
deux ou trois ans, mais aussi réaliser
une plus-value de trois fois, cinq fois
ou dix fois le montant investi. L'autre
produit est du crowdlending : un
prêt rémunéré entre 6 % et 12 %
selon le profil de risque (historique
de la société, chiffre d'affaires...).
KBC-CBC | BOLERO CROWDFUNDING, PREMIÈRE PLATEFORME BANCAIRE POUR LES ENTREPRISES
"Nous proposons plus que
Xavier de Troostem-
bergh est responsable
du projet Bolero
Crowdfunding chez
KBC-CBC. La pla-
teforme permet aux
entrepreneurs de trou-
ver des fonds, mais
aussi de trouver des
conseils et un réseau. Xavier de Troostembergh
(Bolero Crowdfunding).
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2. | 16 JUIN 2017 | N° 171 | UNION&ACTIONS
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Z’ONT DIT
DE JULIEN PESTIAUX, auteur d'une étude sur
l'engagement belge de réduire ses émissions
de CO2
de 35 % d'ici 2030 : "Il faudrait multi-
plier par cinq ou dix les investissements dans la
rénovation profonde des bâtiments. Cela crée de
l'emploi local et évite d'importer gaz et pétrole."
(La Libre Belgique, 07/06/17)
DE PHILIPPE COUCKE, radiothérapeute hospita-
lier, qui pense que le numérique va révolutionner
la médecine : "Les médecins hyperspécialisés, les
supertechniciens,serontlespremiersàdisparaître.
Toutes les disciplines liées à l'analyse de données
vont être balayées." (Le Vif, 02/06/17)
DE JACQUELINE GALANT (MR),bourgmestrede
Jurbise,quisedéfendd'avoirfélicitéparécrit,aux
frais du contribuable, les enfants qui ont fait leur
communion : "J'ai payé mes timbres moi-même.
J'ai toujours géré ma commune en bon père de
famille." (Sudpresse, 02/06/17)
DE JEAN-CLAUDELOGÉ,managerricheetadmi-
ré de Systemat dans les années 90, aujourd'hui
ruiné : "La justice belge est paralysée et je dirais
même paralytique. On remet tout le temps, par-
fois à plus de deux ans. Et quand, ô miracle,
on obtient un jugement, il n'est pas exécuté."
(L'Avenir, 09/06/17)
DE SILJA DECOCK, responsable de la communi-
cation chez Colruyt, sur la pénurie de la fameuse
Cara Pils : "Nous supposons que la Cara Pils est
appréciée suite à une tendance actuelle où les
gens en ont marre de la perfection. Notre bière
rentrerait dans cet idéal." (Le Soir, 31/05/17)
DE THIERRY GUIBERT, PDG de Lacoste, à qui un
journaliste demande le montant payé au cham-
pion de tennis Novak Djokovic pour qu'il pro-
motionne la marque : "Vous êtes très drôle."
(Trends, 01/06/17)
DE RADJA NAINGGOLAN, footballeur positif à
l'alcootest à 7 heures du matin après un match,
condamné à 1.200 euros d'amende : "On en fait
un foin alors que je ne vois pas vraiment ce que
j'ai fait de mal. (...) J'essaie de vivre comme tout le
monde." (La Dernière Heure, 07/06/17)
DE JACKYMUNARON,entraîneurdesgardiensà
Mouscron,limogé:"J'aicruàuneblague.SiTrump
peut virer des gens par tweet, Paul Allaerts (pré-
sident du club, NDLR) peut le faire aussi appa-
remment. Bref, tout cela manque de classe."
(La Dernière Heure, 12/06/17)
du financement"
- Quel est l'historique de la plateforme ?
- KBC a été la première banque du monde à créer
une plateforme de crowdfunding pour entreprises.
Elle a été lancée en Flandre en 2014. Dans un
projet de ce genre, il y a évidemment une phase
d'amorçage. Depuis cette année, je suis chargé du
développement en Wallonie et à Bruxelles, avec
CBC et KBC Brussels.
- Vous avez des premiers résultats ?
- Nous avons sélectionné dix-sept dossiers pour
lesquels nous avons lancé une levée de fonds. À
chaque fois, nous fixons un montant minimal et un
montant maximal. Dans seize cas sur dix-sept, le
minimum a été atteint. Et les seize entreprises ainsi
financées (la moitié en start-up, la moitié en déve-
loppement) existent encore et se portent bien.
- Quelles sont les limites légales du crowdfun-
ding ?
- L'entreprise peut lever au maximum 300.000
euros. Chaque investisseur peut mettre au maxi-
mum 5.000 euros.
- Quel est le profil des investisseurs ?
- Nous avons une communauté de 20.000 per-
sonnes, des pensionnés bien entendu, mais aussi
beaucoup de cadres et de responsables marketing,
commerciaux, financiers... Ils sont en mesure d'ap-
précier les projets, de les soutenir, et de réaliser un
placement limité mais qui peut s'avérer très inté-
ressant, surtout en prise de capital. Ils recherchent
les pépites...
- Cette communauté est surtout flamande ?
- Oui, puisque nous démarrons maintenant en
Wallonie et à Bruxelles. Mais la base francophone
s'élargit très vite. Pour faire partie de la commu-
nauté d'investisseurs, il suffit de s'inscrire sur le
site bolero-crowdfunding.be. Pour le faire savoir,
nous allons dans les cercles de dirigeants d'entre-
prise et nous utilisons le réseau d'agences CBC et
KBC Brussels. Nous rédigeons aussi le livre blanc
du crowdfunding en Belgique, que nous allons
bientôt présenter à la presse. Toutes plateformes
confondues, on est passé de dix millions d'euros
récoltés en 2015 à seize millions l'an dernier. Et la
croissance va s'accélérer, chez nous comme par-
tout dans le monde. Les gens veulent soutenir des
projets dans lesquels ils croient.
- Il faut être client CBC ou KBC Brussels pour
s'inscrire sur la plateforme ?
- Pas du tout. Que ce soit pour demander un prêt
ou comme candidat prêteur, il n'y a aucune condi-
tion de ce genre.
- Quel est l'intérêt pour la banque, alors ?
- Nous ne pouvons pas passer à côté de la révolu-
tion digitale des services financiers. Nous voulons
embrasser le changement, participer aux nouvelles
technologies de prêts. C'est aussi un moyen d'élar-
gir sa base de clients à des entreprises risquées,
mais prometteuses. Aux pépites...
- Vous avez des objectifs à atteindre ?
- Pas précisément. Un dossier francophone va sor-
tir avant la fin du mois, un autre pendant l'été. La
machine est amorcée. Je suis persuadé qu'elle va
tourner de plus en plus vite.
Th. E.
bolero-crowdfunding.be
Un outil promis
à un grand avenir