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N°
2662
ASSEMBLÉE NATIONALE
CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
QUATORZIÈME LÉGISLATURE
Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 18 mars 2015.
RAPPORT D’INFORMATION
DÉPOSÉ
en application de l’article 145 du Règlement
PAR LA COMMISSION DES FINANCES, DE L’ÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU CONTRÔLE BUDGÉTAIRE
en conclusion des travaux de la Mission d’évaluation et de contrôle (MEC) (1)
sur la gestion des programmes d’investissements d’avenir relevant
de la mission Recherche et enseignement supérieur
ET PRÉSENTÉ PAR
MM. ALAIN CLAEYS et PATRICK HETZEL
Députés
——
MM. OLIVIER CARRÉ et ALAIN CLAEYS
Présidents.
(1) La composition de cette mission figure au verso de la présente page.
La mission d’evaluation et de controle est composee de : MM. Olivier Carre, Alain
Claeys, presidents, M. Gilles Carrez, president de la commission des Finances, de
l’economie generale et du controle budgetaire, Mme Valerie Rabault, rapporteure generale,
MM.Christophe Castaner, Charles de Courson, Marc Francina, Jean-Pierre Gorges,
Laurent Grandguillaume, Patrick Hetzel, Jerome Lambert, Herve Mariton, Nicolas Sansu,
Mme Eva Sas, MM. Pascal Terrasse, Philippe Vigier, Eric Woerth.
— 11 —
INTRODUCTION
Creéeé par la loi de finances rectificative du 9 mars 2010, le programme d’investissements d’avenir
(PIA) est un outil financier trees speécifique de l’action publique. Il mobilise des creédits consideérables
(35 milliards d’euros), au statut trees particulier. En effet, ces creédits sont issus pour leur plus grande
part de l’emprunt. Ils ont vocation ae eetre affecteés exclusivement ae l’investissement et ne doivent pas
se substituer ae des creédits budgeétaires mais venir en suppleément de ceux-ci. Ils releevent dans les
eécritures publiques de proceédures de gestion speécifiques. Enfin, certains de ces creédits, dits non
consommables – ou non consumptibles – portent des inteéreets et seuls ces inteéreets annuels peuvent
eetre affecteés ae des investissements.
Le PIA s’applique ae des domaines aussi nombreux et divers que la transition eénergeétique (dans
l’eénergie, les transports...), le numeérique, la santeé, l’emploi, l’eégaliteé des chances, l’urbanisme, le
logement, les filieeres industrielles et le deéveloppement des PME.
Dans ces domaines, il finance des actions multiformes : la restructuration de l’enseignement
supeérieur et de la recherche, des laboratoires, des instituts de recherche appliqueée, des reéacteurs
nucleéaires de nouvelle geéneération, des deémonstrateurs industriels, des opeérations de reénovation
thermique des logements, des organismes de valorisation industrielle de la recherche.
Quatre ans aprees son lancement, il a donc paru utile ae la Mission d’eévaluation et de controele de la
Commission des finances de s’inteéresser ae la mise en œuvre du PIA. Quel est l’eétat d’avancement des
projets financeés ? Sont-ils correctement financeés ? Les projets conduits reépondent-ils bien aux
conditions fixeées pour leur financement ? Comment l’EEtat s’en assure-t-il ? Comment eetre suer que
les financements ne se substituent pas ae des financements budgeétaires ? Enfin, peut-on tirer un
premier bilan de la mise en œuvre du premier PIA et donc des enseignements pour le PIA 2, lanceé
en 2013 ?
Eu eégard ae l’ampleur du champ couvert par le PIA, la Mission d’eévaluation et de controele a deécideé de
limiter ses investigations aux creédits du PIA 1 attribueés aux opeérateurs relevant budgeétairement –
aux termes de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) – de la mission interministeérielle
Recherche et enseignement supeérieur (MIRES).
Ce choix avait l’avantage de reéduire la multipliciteé des actions ae analyser et des acteurs ae entendre,
tout en preéservant plus que l’essentiel. Les creédits du PIA affecteés ae des opeérateurs relevant du
champ de la MIRES repreésentent en effet prees des deux tiers des fonds attribueés par le premier PIA.
Ils concernent ae la fois
— 12 —
l’un des plus forts enjeux assigneé au PIA, c’est-ae-dire l’avenir et l’excellence de l’enseignement
supeérieur et de la recherche –recherche fondamentale et appliqueée–, mais aussi des politiques de
valorisation industrielle, voire d’excellence et d’innovation industrielle, les recherches civiles du
Commissariat ae l’eénergie atomique et aux eénergies alternatives (CEA), celles du Centre national
d’eétudes spatiales (CNES) et les financements publics de la recherche aeéronautique passant par le
budget de la MIRES. Enfin, les actions financeées par le PIA graece ae des creédits non consumptibles
releevent toutes du champ de la MIRES.
La Mission d’eévaluation et de controele a chargeé de l’eélaboration de ce rapport l’un de ses preésidents,
Alain Claeys, par ailleurs rapporteur speécial des creédits de la MIRES, et Patrick Hetzel, membre de la
commission des Affaires culturelles et rapporteur pour avis de ces creédits.
Enfin, les rapporteurs ont jugeé que, eu eégard ae l’eétat d’avancement de ce programme, traiter de la
conduite des actions relevant du PIA 2 aurait eéte é preématureé. Seule donc la conduite des
programmes et actions relevant du PIA 1 est analyseée dans le preésent rapport.
— 139 —
CONCLUSIONS
AÀ l’issue du preésent rapport, la Mission d'eévaluation et de controele formule les observations et
recommandations suivantes.
● Sur les modalites de selection et de suivi des projets
Les rapporteurs ne peuvent que constater l’accord unanime des personnaliteés qu’ils ont
auditionneées sur les modaliteés de seélection des projets et l’organisation de leur gouvernance.
La seélection des projets par des jurys internationaux – et meeme les exceptions ae cette reegle, dans les
domaines ou e il en existe – a fait l’objet d’appreéciations systeématiquement positives. Aucune
proposition de modification n’a eéteé soumise aux rapporteurs.
S’agissant du suivi des projets, le dispositif tel qu’il s’est progressivement structureé – il eétait
visiblement assez confus au deépart – fait eégalement l’objet d’un accord geéneéral. Rappelons qu’il se
compose d’abord d’un suivi reégulier de l’eévolution du projet par l’opeérateur qui en est chargeé ;
l’opeérateur rapporte ensuite au comiteé de pilotage (COPIL), oue il sieege avec les administrations
compeétentes et dont le Commissariat geéneéral ae l'investissement est systeématiquement membre ou
observateur. Le Commissariat geéneéral ae l'investissement fait ensuite rapport au Premier ministre de
la deécision du COPIL et de son accord – ou, beaucoup plus rarement, de son deésaccord. Les
deécisions les plus importantes – notamment les deécisions d’arreet – sont alors prises par le Premier
ministre.
En revanche, les deélais de contractualisation ont eéteé jugeés particulieerement excessifs. Sont en cause
la lourdeur, la complexiteé et le caracteere « tatillon » des demandes faites aux porteurs de projets. Les
rapporteurs ne peuvent donc que se feéliciter de la simplification en cours : preéfinancement
systeématique des projets, suppression de certains documents et annexes ainsi que de certaines
eétapes de validation.
Les propositions peuvent donc se reésumer ainsi: maintien de la gouvernance actuelle – suivi par
l’opeérateur, deéveloppement des « jalons », dits aussi eétapes de « go/no go », prise des deécisions
strateégiques sur les projets par un comiteé de pilotage, ou, en cas de deésaccord au sein de celui-ci,
par le Premier ministre –, alleégement des controeles a priori au profit de proceédures a posteriori,
dans le cadre d’une plus grande autonomie des acteurs, et meilleur suivi individuel des situations ae
risque.
— 140 —
● Sur la gouvernance, le nombre et les financements des Idex
Les premiers reésultats visibles montrent combien l’actuelle organisation du monde de la recherche
et de l’enseignement supeérieur entrave l’expression du potentiel de la recherche francaise. En
resserrant sur chaque site les liens entre universiteés, grandes eécoles et grands organismes de
recherche, la politique des Idex, mais aussi celle des Labex, permet une bien meilleure coheérence
entre la recherche et l’enseignement supeérieur francais. La reéussite de cette nouvelle organisation
passe par l’eétablissement de gouvernances solides, et ce tout particulieerement pour les Idex.
Dans une perspective de simplification des structures, il peut eetre envisageé que la gouvernance des
nouvelles COMUE assure celle des Idex. Ce choix suppose cependant l’eétablissement par les COMUE
de reegles de gouvernance solides et claires, inteégrant les eétablissements des grands organismes de
recherche nationaux preésents sur le site, et proceédant d’une veéritable affectio societatis entre leurs
composantes.
La premieere seélection des huit Idex laisse hors du processus de reéorganisation une part trop
consideérable du territoire francais. La deémarche de creéation d’Idex doit donc eetre poursuivie.
La creéation des I-SITE (regroupements d’excellence que seul leur spectre scientifique moins large
que celui des Idex a empeecheé d’eetre eérigeés en Idex) doit eetre encourageée. Elle offre une reéponse ae
l’insuffisante couverture du territoire par les Idex.
Au-delae, le caracteere discriminant, du statut d’Idex par rapport au statut de droit commun, du fait
du label d’excellence, de l’organisation de la gouvernance et des financements suppleémentaires qui
y sont attacheés, ameene ae ne pas fermer ce statut ae des regroupements suppleémentaires. Cependant,
l’octroi du statut d’Idex doit reésulter d’efforts reéels des sites candidats en vue de l’excellence et
d’une gouvernance robuste.
La constitution d’une Idex est une opeération complexe ; sans engagement solide – et solidaire – de
l’ensemble des membres du projet, les risques d’eéchec sont eéleveés, et ce d’autant plus que ce sont
bien suer les projets oue l’affectio societatis eétait la plus forte qui ont eéteé seélectionneés par le PIA 1.
Pour les nouvelles vagues d’Idex, les deélais neécessaires ae l’eélaboration, sur la base d’une affectio
societatis commune, de projets eéligibles sans reéserve par le jury doivent eetre laisseés aux porteurs de
projets.
Les dotations non consommables attacheées au statut d’Idex sont une novation consideérable pour le
monde de la recherche et de l’enseignement supeérieur francais, qui jusqu’ici, sauf exception, ne
pouvait compter que sur des dotations budgeétaires annuelles. Les conditions d’utilisation de ces
dotations, une fois transfeéreées aux Idex, doivent donc eetre clairement fixeées. Elles doivent s’inspirer
des clauses d’utilisation qui sont en geéneéral attacheées aux financements dont beéneéficient nombre
d’universiteés eétrangeeres graece aux fondations.
— 141 —
● Sur les limites des financements apportes par le PIA et les mesures à prendre pour y
remedier
Les travaux de la Mission d'eévaluation et de controele ont fait apparaietre que les conditions de
deéfinition et d’attribution des creédits du PIA eétaient porteuses de deéseéquilibres de financement.
Ces deéseéquilibres tiennent d’une part au caracteere partiel des financements de certains projets
(Labex) ou eéquipements (Equipex) de recherche, et de l’autre ae la limitation dans le temps de ces
financements. Le caracteere partiel du financement fait peser une partie des charges des projets sur
les creédits reécurrents des eétablissements. La limitation dans le temps peese sur la viabiliteé de
certains projets, dont la dureée de reéalisation deépasse l’horizon du PIA 1.
Le remeede au caracteere partiel du financement est connu. C’est une prise en compte plus reéaliste
des couets indirects. AÀ l’instar de ce qui est fait pour les programmes europeéens, ces couets devraient
eetre pris en compte ae hauteur de 25 % du projet, sauf cas oue un effet de levier – c’est le cas lorsque
les financements du PIA attirent d’autres financements – peut eetre raisonnablement attendu ou
encore lorsque la nature meeme de l’eéquipement ou du projet financeé fait apparaietre des couets
indirects futurs infeérieurs ae ce taux.
AÀ terme, ce qui est poseé est le financement des projets ae couets complets. Ce mode de financement
suppose l’eétablissement d’une comptabilite é analytique preécise et fonctionnelle au sein des
eétablissements d’enseignement supeérieur et de recherche. La Mission d'eévaluation et de controele
consideere que la mise en œuvre d’une telle comptabiliteé doit eetre une prioriteé.
La question de la limitation des financements dans la dureée suppose d’effectuer dees ae preésent la
revue des programmes financeés. Certains projets ne poseront pas de difficulteé, leur dureée de
reéalisation eétant coheérente avec la dureée de leur financement. Dans d’autres cas, un effet de levier
pourra eetre rechercheé. Pour d’autres, il faudra trouver des compleéments de financements ou
reéorganiser les projets, dans le cadre de redeéploiements de creédits.
● Sur la coherence du financement de la recherche
Le PIA s’est constitueé par la seélection de projets d’avenir dont la rentabiliteé ae terme eétait consideéreée
comme supeérieure au couet des creédits obtenus par emprunts pour les financer, dans des domaines
deétermineés ae l’avance.
Paralleelement, des projets ont eéteé laisseés ae l’eécart du PIA au motif qu’ils pouvaient eetre financeés sur
creédits budgeétaires. Or, il s’aveere que l’eétat des finances publiques ne permet pas forceément la
creéation, ni non plus la modernisation ou le renouvellement, des eéquipements scientifiques
correspondant ae ces projets.
— 142 —
Dees lors, une meilleure mise en coheérence des financements de la recherche qui deépassent les
deépenses annuelles courantes s’impose.
La Mission d'eévaluation et de controele veut eetre trees claire : le caracteere strateégique du PIA comme
les proceédures financieeres speécifiques qui s’y appliquent non seulement justifient mais imposent
que le Commissariat geéneéral ae l'investissement soit placeé auprees du Premier ministre. De meeme, la
seélection par des jurys, composeés des meilleurs repreésentants de la recherche internationale, doit
eetre conforteée.
En revanche, l’analyse preéalable des projets ae financer ne doit pas laisser ae l’eécart les financeurs
habituels de la recherche, autrement dit les ministeeres de tutelle de la MIRES, au premier rang
desquels figure le ministeere chargeé de l’enseignement supeérieur et de la recherche. Celui-ci doit
pouvoir attirer institutionnellement l’attention du Commissariat geéneéral a e l'investissement –
autrement dit, du Premier ministre – sur l’inteéreet strateégique de projets ou d’eéquipements qu’il
porte, et pour lesquels les financements par la voie budgeétaire ne sont pas assureés. La rentabiliteé de
certains de ces eéquipements peut aussi bien, elle aussi, eetre supeérieure au couet d’un eéventuel
emprunt neécessaire! Le Commissariat geéneéral ae l'investissement doit donc deévelopper sa fonction
d’instance de coordination interministeérielle auprees du Premier ministre pour le financement des
investissements d’avenir.
● Sur l’information du Parlement
La participation de deux deéputeés et deux seénateurs au comiteé de surveillance des investissements
d’avenir, la communication ae chacune des deux assembleées des conventions, et de leurs avenants
chaque fois qu’il en est eélabore é un, mais surtout les auditions du commissaire geéneéral ae
l’investissement reégulieerement organiseées par les commissions parlementaires permettent sans
doute une information satisfaisante sur la progression des actions meneées dans le cadre du PIA.
En revanche, la Mission d'eévaluation et de controele ne peut que constater la trees faible association
du Parlement en amont des choix opeéreés : les PIA sont instaureés par ouverture de programmes
budgeétaires, une seule fois, en loi de finances. AÀ cette occasion, l’information qui est donneée au
Parlement sur l’objet des creédits ouverts est trees geéneérale, peu deétailleée ; la proceédure d’examen des
projets de loi de finances se preete du reste trees mal ae un examen deétailleé de l’objet de ces creédits
nouveaux. C’est lorsqu’il est saisi ensuite, pour information, de l’exeécution des conventions que le
Parlement en deécouvre le contenu. Ce n’est qu’en entendant les opeérateurs que la Mission
d'eévaluation et de controele a pu s’informer de l’objet preécis des actions meneées.
Ce dispositif doit eévoluer. Le Parlement doit se voir preésenter les projets de PIA en amont de
l’inscription en projet de loi de finances des creédits destineés ae les financer. AÀ l’Assembleée nationale,
cette preésentation pourrait eetre effectueée
— 143 —
sous forme d’audition du commissaire geéneéral a e l’investissement devant les commissions
compeétentes, reéunies ae cet effet, sur la base d’un document eélaboreé par le CGI en preévision de celle-
ci. Les deéputeés pourraient ainsi, notamment, se faire preésenter les raisons ayant preésideé aux choix
des axes d’actions financeés et deébattre de ceux-ci. L’Assembleée nationale pourrait ensuite exercer
un vote beaucoup plus eéclaireé sur les creédits demandeés. Le suivi posteérieurement organiseé serait
celui d’actions deéjae identifieées et non la deécouverte de la conduite d’actions jusqu’ici inconnues ou
quasiment inconnues d’elle.
● Sur le dispositif de valorisation de la recherche et le developpement de la recherche
appliquee
Les socieéteés d'acceéleération du transfert de technologies (SATT) constituent, par leur objet, un
eéleément essentiel de la chaiene de valorisation de la recherche mise en place par le PIA.
Le modeele reégional sur lequel elles se sont deéveloppeées doit eetre assoupli pour permettre une
collaboration plus harmonieuse avec les grands organismes nationaux de recherche et leurs filiales
de valorisation ; ces grands organismes nationaux doivent pouvoir conserver, dans les domaines oue
ils le souhaitent, la maietrise du mode de valorisation de leurs deécouvertes : la commercialisation des
brevets n’est ni le seul mode de valorisation de la recherche, ni toujours le plus porteur.
Les criteeres de reéussite appliqueés aux SATT doivent faire primer, pour la mesure du succees de celles-
ci, les reésultats en matieere de deéveloppement eéconomique sur les objectifs de rentabiliteé financieere.
Une reégion doit pouvoir, si elle-meeme et la SATT en sont d’accord, devenir actionnaire d’une SATT
opeérant sur son territoire, de facon notamment ae pouvoir rapprocher la SATT des incubateurs.
Enfin, le roele de l’EEtat, actionnaire principal de chaque SATT, est essentiel pour la vie du dispositif.
Son action de controele et d’attribution des fonds doit permettre d’orienter l’action des SATT au
beéneéfice de l’inteéreet geéneéral, de veérifier que cette action s’exerce bien dans le cadre des objectifs
geéneéraux fixeés et d’intervenir au cas oue une SATT n’arriverait pas ae satisfaire ae la feuille de route qui
lui a eéteé fixeée.
Les consortiums de valorisation theématiques (CVT) sont, du fait de leur structuration, l’instrument
des alliances de recherche dans la chaiene de valorisation de la recherche creéeée par le PIA. Leur
adossement aux alliances en fait ineévitablement des structures porteuses de valeur ajouteée,
d’autant plus preécieuses qu’elles ne repreésentent qu’un faible engagement financier. Il conviendra
simplement de s’assurer reégulieerement de la qualiteé de leur engagement dans l’action.
— 144 —
France Brevet exerce un meétier rare mais bien connu de ses dirigeants, qui ont pu dans le passeé
faire la preuve de sa rentabiliteé. Les rapporteurs consideerent qu’au-delae des 50 millions d’euros
preévus par le PIA pour son lancement, le positionnement de cette socieéteé est d’eetre une filiale de la
Caisse des deépoets et consignations. Il revient ae la Caisse d’effectuer son travail d’actionnaire et de
prendre les deécisions qui s’imposeront pour l’avenir dans la vie de France Brevets, ae qui les
rapporteurs souhaitent plein succees.
Les deébuts des instituts de recherche technologique, des instituts de transition eénergeétique et des
instituts Carnot semblent plutoet difficiles. La rigiditeé de leur statut semble concourir ae leurs
difficulteés, en particulier dans leurs relations avec certains grands organismes de recherche.
Une attention toute particulieere doit donc eetre porteée ae la stabilisation et ae la bonne insertion de
chacun d’eux dans son univers scientifique et industriel, y compris par un assouplissement de son
statut. En cas d’eéchec persistant ou d’eécart trop important d’un institut par rapport au projet
retenu, les creédits devront eetre reéorienteés.
● Sur l’appui offert à la recherche des filieres industrielles relevant de la MIRES
Les projets d’investissements d’avenir dans les trois filieeres industrielles relevant de la MIRES que
sont la filieere spatiale, la filieere aeéronautique et la filieere nucleéaire ont fait l’objet d’un mode de
seélection particulier puisque ce sont les filieeres elles-meemes, trees bien structureées, qui ont
deétermineé la nature des projets sur lesquels devraient porter les appels d’offres.
Se situant ae la frontieere de la recherche et de l’industrialisation, ils ont permis la reéalisation de
l’effet de levier attendu, des financements priveés venant s’ajouter aux financements publics,
renforceé les opeérateurs et entreprises francais par rapport ae leurs concurrents, et permettent ae
l’EEtat d’espeérer raisonnablement un retour sur l’investissement consenti par le canal du PIA.
En revanche, la deéleégation aux filieeres industrielles elles-meemes de la deétermination des actions ae
financer a abouti ae privileégier des projets ae niveau de maturiteé technologique eéleveée. L’insuffisance
des creédits budgeétaires pour financer des recherches civiles amont sur creédits reécurrents a ameneé,
comme dans le cas de la recherche acadeémique, ae priver de ressources des projets potentiellement
porteurs d’innovations de rupture et donc strateégiques pour l’avenir. On retrouve ainsi la neécessiteé
d’une concertation interministeérielle plus pousseée en amont de la deétermination des domaines ae
financer, de facon ae s’assurer que les choix effectueés, quels que soient leurs effets positifs sur les
secteurs choisis, n’aboutissent pas ae mettre en impasse d’autres secteurs, tout aussi strateégiques, de
la recherche. Dans le cas preécis de l’aeéronautique, peut-eetre aurait- il fallu tout simplement reéserver
une part des financements du PIA au profit de la recherche amont.
— 145 —
PROPOSITIONS
● Gouvernance des programmes d’investissements d’avenir
1. Pour une meilleure coheérence des financements de la recherche, deévelopper la fonction de
coordination interministeérielle du Commissariat geéneéral a e l'investissement auprees du
Premier ministre lors de l’analyse preéalable des projets ae financer. Cette proceédure doit
permettre l’expression des ministeeres de tutelle de la mission interministeérielle Recherche
et enseignement supeérieur, au premier rang desquels le ministeere chargeé de l’enseignement
supeérieur et de la recherche, sur leurs prioriteés.
2. Deévelopper l’information du Parlement en amont de la phase de lancement des PIA,
notamment par des auditions du Commissaire geéneéral ae l'investissement sur la base d’un
document eélaboreé par le CGI en preévision de celles-ci, sur le choix des domaines qu’il est
envisageé d’ouvrir ae un PIA.
3. En ce qui concerne la phase de seélection, conserver la seélection des projets par des jurys
internationaux.
4. Conserver le dispositif institutionnel de suivi des projets : suivi par l’opeérateur public,
deéveloppement des « jalons », dits aussi eétapes de « go/no go », prise des deécisions
strateégiques sur les projets par un comiteé de pilotage (COPIL), et, en cas de deésaccord au
sein de celui-ci, par le Premier ministre sur rapport du Commissariat geéneéral ae
l'investissement.
5. Simplifier les proceédures de contractualisation et de controele des projets, graece au
preéfinancement systeématique et ae la suppression de certains documents et annexes et de
certaines eétapes de validation.
6. Pour la conduite des projets, privileégier les proceédures a posteriori, alleéger les controeles a
priori et concentrer le suivi individuel sur les situations ae risque.
● Sites d’excellence
7. Veiller ae la soliditeé et ae l’efficaciteé de la gouvernance des Idex.
8. Soumettre le transfert de la gouvernance d’une Idex a e une COMUE a e l’eétablissement
preéalable par celle-ci, pour sa propre gouvernance, de reegles solides et claires, associant les
eétablissements des grands organismes de recherche nationaux preésents sur le site, et
proceédant d’une veéritable affectio societatis entre ses composantes.
— 146 —
9. Permettre la creéation de nouvelles Idex, cette creéation devant continuer ae eetre soumise ae de
reéels efforts des sites candidats en vue de l’excellence et d’une gouvernance robuste.
10. Deévelopper, sous le nom d’I-SITE, les regroupements d’excellence au spectre scientifique
plus eétroit que celui des Idex.
● Questions financieres
11. Fixer des conditions d’utilisation des dotations non consommables, une fois celles-ci
transfeéreées aux Idex, en s’inspirant des clauses geéneéralement attacheées, ae l’eétranger, aux
financements institueés par des fondations.
12. Une prise plus reéaliste des couets indirects, et, ae terme, le calcul des financements ae couets
complets, doit remeédier au financement partiel des projets par le PIA.
13. Eriger en prioriteé l’eétablissement d’une comptabiliteé analytique preécise et fonctionnelle au
sein des eétablissements d’enseignement supeérieur et de recherche afin d’atteindre l’objectif
preéceédent.
14. Effectuer dees a e preésent la revue des programmes financeés et des conditions de leur
reéalisation pour anticiper la limitation dans la dureée des financements.
● Valorisation de la recherche et recherche appliquee
15. Assouplir le modeele initial des SATT. Tenir compte en particulier des dispositifs de
valorisation existant dans les grands organismes nationaux de recherche.
16. Les criteeres d’eévaluation des SATT doivent privileégier les objectifs de deéveloppement
eéconomique.
17. Veiller a e inseérer dans leur univers scientifique et industriel les instituts de recherche
technologique, les instituts de transition eénergeétique et les instituts Carnot. Cela peut passer
par des assouplissements de statuts. Une eévaluation reégulieere doit eetre reéaliseée pour juger
de la bonne utilisation des creédits.
● Filieres industrielles
18. Dans les filieeres industrielles qui deéterminent elles-meemes la nature des projets financeés sur
creédits du PIA, eetre attentif au maintien de creédits suffisants pour la recherche civile amont.

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AZOUZ HASNAOUI
 

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[Assemblée Nationale] Rapport d'information en conclusion des travaux de la Mission d’évaluation et de contrôle (MEC) sur la gestion des programmes d’investissements d’avenir relevant de la mission Recherche et enseignement supérieur

  • 1. — 1 — N° 2662 ASSEMBLÉE NATIONALE CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958 QUATORZIÈME LÉGISLATURE Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 18 mars 2015. RAPPORT D’INFORMATION DÉPOSÉ en application de l’article 145 du Règlement PAR LA COMMISSION DES FINANCES, DE L’ÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU CONTRÔLE BUDGÉTAIRE en conclusion des travaux de la Mission d’évaluation et de contrôle (MEC) (1) sur la gestion des programmes d’investissements d’avenir relevant de la mission Recherche et enseignement supérieur ET PRÉSENTÉ PAR MM. ALAIN CLAEYS et PATRICK HETZEL Députés —— MM. OLIVIER CARRÉ et ALAIN CLAEYS Présidents. (1) La composition de cette mission figure au verso de la présente page. La mission d’evaluation et de controle est composee de : MM. Olivier Carre, Alain Claeys, presidents, M. Gilles Carrez, president de la commission des Finances, de l’economie generale et du controle budgetaire, Mme Valerie Rabault, rapporteure generale,
  • 2. MM.Christophe Castaner, Charles de Courson, Marc Francina, Jean-Pierre Gorges, Laurent Grandguillaume, Patrick Hetzel, Jerome Lambert, Herve Mariton, Nicolas Sansu, Mme Eva Sas, MM. Pascal Terrasse, Philippe Vigier, Eric Woerth. — 11 — INTRODUCTION Creéeé par la loi de finances rectificative du 9 mars 2010, le programme d’investissements d’avenir (PIA) est un outil financier trees speécifique de l’action publique. Il mobilise des creédits consideérables (35 milliards d’euros), au statut trees particulier. En effet, ces creédits sont issus pour leur plus grande part de l’emprunt. Ils ont vocation ae eetre affecteés exclusivement ae l’investissement et ne doivent pas se substituer ae des creédits budgeétaires mais venir en suppleément de ceux-ci. Ils releevent dans les eécritures publiques de proceédures de gestion speécifiques. Enfin, certains de ces creédits, dits non consommables – ou non consumptibles – portent des inteéreets et seuls ces inteéreets annuels peuvent eetre affecteés ae des investissements. Le PIA s’applique ae des domaines aussi nombreux et divers que la transition eénergeétique (dans l’eénergie, les transports...), le numeérique, la santeé, l’emploi, l’eégaliteé des chances, l’urbanisme, le logement, les filieeres industrielles et le deéveloppement des PME. Dans ces domaines, il finance des actions multiformes : la restructuration de l’enseignement supeérieur et de la recherche, des laboratoires, des instituts de recherche appliqueée, des reéacteurs nucleéaires de nouvelle geéneération, des deémonstrateurs industriels, des opeérations de reénovation thermique des logements, des organismes de valorisation industrielle de la recherche. Quatre ans aprees son lancement, il a donc paru utile ae la Mission d’eévaluation et de controele de la Commission des finances de s’inteéresser ae la mise en œuvre du PIA. Quel est l’eétat d’avancement des projets financeés ? Sont-ils correctement financeés ? Les projets conduits reépondent-ils bien aux conditions fixeées pour leur financement ? Comment l’EEtat s’en assure-t-il ? Comment eetre suer que les financements ne se substituent pas ae des financements budgeétaires ? Enfin, peut-on tirer un premier bilan de la mise en œuvre du premier PIA et donc des enseignements pour le PIA 2, lanceé en 2013 ? Eu eégard ae l’ampleur du champ couvert par le PIA, la Mission d’eévaluation et de controele a deécideé de limiter ses investigations aux creédits du PIA 1 attribueés aux opeérateurs relevant budgeétairement – aux termes de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) – de la mission interministeérielle Recherche et enseignement supeérieur (MIRES). Ce choix avait l’avantage de reéduire la multipliciteé des actions ae analyser et des acteurs ae entendre, tout en preéservant plus que l’essentiel. Les creédits du PIA affecteés ae des opeérateurs relevant du champ de la MIRES repreésentent en effet prees des deux tiers des fonds attribueés par le premier PIA. Ils concernent ae la fois — 12 — l’un des plus forts enjeux assigneé au PIA, c’est-ae-dire l’avenir et l’excellence de l’enseignement supeérieur et de la recherche –recherche fondamentale et appliqueée–, mais aussi des politiques de valorisation industrielle, voire d’excellence et d’innovation industrielle, les recherches civiles du Commissariat ae l’eénergie atomique et aux eénergies alternatives (CEA), celles du Centre national d’eétudes spatiales (CNES) et les financements publics de la recherche aeéronautique passant par le
  • 3. budget de la MIRES. Enfin, les actions financeées par le PIA graece ae des creédits non consumptibles releevent toutes du champ de la MIRES. La Mission d’eévaluation et de controele a chargeé de l’eélaboration de ce rapport l’un de ses preésidents, Alain Claeys, par ailleurs rapporteur speécial des creédits de la MIRES, et Patrick Hetzel, membre de la commission des Affaires culturelles et rapporteur pour avis de ces creédits. Enfin, les rapporteurs ont jugeé que, eu eégard ae l’eétat d’avancement de ce programme, traiter de la conduite des actions relevant du PIA 2 aurait eéte é preématureé. Seule donc la conduite des programmes et actions relevant du PIA 1 est analyseée dans le preésent rapport. — 139 — CONCLUSIONS AÀ l’issue du preésent rapport, la Mission d'eévaluation et de controele formule les observations et recommandations suivantes. ● Sur les modalites de selection et de suivi des projets Les rapporteurs ne peuvent que constater l’accord unanime des personnaliteés qu’ils ont auditionneées sur les modaliteés de seélection des projets et l’organisation de leur gouvernance. La seélection des projets par des jurys internationaux – et meeme les exceptions ae cette reegle, dans les domaines ou e il en existe – a fait l’objet d’appreéciations systeématiquement positives. Aucune proposition de modification n’a eéteé soumise aux rapporteurs. S’agissant du suivi des projets, le dispositif tel qu’il s’est progressivement structureé – il eétait visiblement assez confus au deépart – fait eégalement l’objet d’un accord geéneéral. Rappelons qu’il se compose d’abord d’un suivi reégulier de l’eévolution du projet par l’opeérateur qui en est chargeé ; l’opeérateur rapporte ensuite au comiteé de pilotage (COPIL), oue il sieege avec les administrations compeétentes et dont le Commissariat geéneéral ae l'investissement est systeématiquement membre ou observateur. Le Commissariat geéneéral ae l'investissement fait ensuite rapport au Premier ministre de la deécision du COPIL et de son accord – ou, beaucoup plus rarement, de son deésaccord. Les deécisions les plus importantes – notamment les deécisions d’arreet – sont alors prises par le Premier ministre. En revanche, les deélais de contractualisation ont eéteé jugeés particulieerement excessifs. Sont en cause la lourdeur, la complexiteé et le caracteere « tatillon » des demandes faites aux porteurs de projets. Les rapporteurs ne peuvent donc que se feéliciter de la simplification en cours : preéfinancement systeématique des projets, suppression de certains documents et annexes ainsi que de certaines eétapes de validation. Les propositions peuvent donc se reésumer ainsi: maintien de la gouvernance actuelle – suivi par l’opeérateur, deéveloppement des « jalons », dits aussi eétapes de « go/no go », prise des deécisions strateégiques sur les projets par un comiteé de pilotage, ou, en cas de deésaccord au sein de celui-ci, par le Premier ministre –, alleégement des controeles a priori au profit de proceédures a posteriori, dans le cadre d’une plus grande autonomie des acteurs, et meilleur suivi individuel des situations ae risque. — 140 — ● Sur la gouvernance, le nombre et les financements des Idex
  • 4. Les premiers reésultats visibles montrent combien l’actuelle organisation du monde de la recherche et de l’enseignement supeérieur entrave l’expression du potentiel de la recherche francaise. En resserrant sur chaque site les liens entre universiteés, grandes eécoles et grands organismes de recherche, la politique des Idex, mais aussi celle des Labex, permet une bien meilleure coheérence entre la recherche et l’enseignement supeérieur francais. La reéussite de cette nouvelle organisation passe par l’eétablissement de gouvernances solides, et ce tout particulieerement pour les Idex. Dans une perspective de simplification des structures, il peut eetre envisageé que la gouvernance des nouvelles COMUE assure celle des Idex. Ce choix suppose cependant l’eétablissement par les COMUE de reegles de gouvernance solides et claires, inteégrant les eétablissements des grands organismes de recherche nationaux preésents sur le site, et proceédant d’une veéritable affectio societatis entre leurs composantes. La premieere seélection des huit Idex laisse hors du processus de reéorganisation une part trop consideérable du territoire francais. La deémarche de creéation d’Idex doit donc eetre poursuivie. La creéation des I-SITE (regroupements d’excellence que seul leur spectre scientifique moins large que celui des Idex a empeecheé d’eetre eérigeés en Idex) doit eetre encourageée. Elle offre une reéponse ae l’insuffisante couverture du territoire par les Idex. Au-delae, le caracteere discriminant, du statut d’Idex par rapport au statut de droit commun, du fait du label d’excellence, de l’organisation de la gouvernance et des financements suppleémentaires qui y sont attacheés, ameene ae ne pas fermer ce statut ae des regroupements suppleémentaires. Cependant, l’octroi du statut d’Idex doit reésulter d’efforts reéels des sites candidats en vue de l’excellence et d’une gouvernance robuste. La constitution d’une Idex est une opeération complexe ; sans engagement solide – et solidaire – de l’ensemble des membres du projet, les risques d’eéchec sont eéleveés, et ce d’autant plus que ce sont bien suer les projets oue l’affectio societatis eétait la plus forte qui ont eéteé seélectionneés par le PIA 1. Pour les nouvelles vagues d’Idex, les deélais neécessaires ae l’eélaboration, sur la base d’une affectio societatis commune, de projets eéligibles sans reéserve par le jury doivent eetre laisseés aux porteurs de projets. Les dotations non consommables attacheées au statut d’Idex sont une novation consideérable pour le monde de la recherche et de l’enseignement supeérieur francais, qui jusqu’ici, sauf exception, ne pouvait compter que sur des dotations budgeétaires annuelles. Les conditions d’utilisation de ces dotations, une fois transfeéreées aux Idex, doivent donc eetre clairement fixeées. Elles doivent s’inspirer des clauses d’utilisation qui sont en geéneéral attacheées aux financements dont beéneéficient nombre d’universiteés eétrangeeres graece aux fondations. — 141 — ● Sur les limites des financements apportes par le PIA et les mesures à prendre pour y remedier Les travaux de la Mission d'eévaluation et de controele ont fait apparaietre que les conditions de deéfinition et d’attribution des creédits du PIA eétaient porteuses de deéseéquilibres de financement. Ces deéseéquilibres tiennent d’une part au caracteere partiel des financements de certains projets (Labex) ou eéquipements (Equipex) de recherche, et de l’autre ae la limitation dans le temps de ces financements. Le caracteere partiel du financement fait peser une partie des charges des projets sur les creédits reécurrents des eétablissements. La limitation dans le temps peese sur la viabiliteé de certains projets, dont la dureée de reéalisation deépasse l’horizon du PIA 1.
  • 5. Le remeede au caracteere partiel du financement est connu. C’est une prise en compte plus reéaliste des couets indirects. AÀ l’instar de ce qui est fait pour les programmes europeéens, ces couets devraient eetre pris en compte ae hauteur de 25 % du projet, sauf cas oue un effet de levier – c’est le cas lorsque les financements du PIA attirent d’autres financements – peut eetre raisonnablement attendu ou encore lorsque la nature meeme de l’eéquipement ou du projet financeé fait apparaietre des couets indirects futurs infeérieurs ae ce taux. AÀ terme, ce qui est poseé est le financement des projets ae couets complets. Ce mode de financement suppose l’eétablissement d’une comptabilite é analytique preécise et fonctionnelle au sein des eétablissements d’enseignement supeérieur et de recherche. La Mission d'eévaluation et de controele consideere que la mise en œuvre d’une telle comptabiliteé doit eetre une prioriteé. La question de la limitation des financements dans la dureée suppose d’effectuer dees ae preésent la revue des programmes financeés. Certains projets ne poseront pas de difficulteé, leur dureée de reéalisation eétant coheérente avec la dureée de leur financement. Dans d’autres cas, un effet de levier pourra eetre rechercheé. Pour d’autres, il faudra trouver des compleéments de financements ou reéorganiser les projets, dans le cadre de redeéploiements de creédits. ● Sur la coherence du financement de la recherche Le PIA s’est constitueé par la seélection de projets d’avenir dont la rentabiliteé ae terme eétait consideéreée comme supeérieure au couet des creédits obtenus par emprunts pour les financer, dans des domaines deétermineés ae l’avance. Paralleelement, des projets ont eéteé laisseés ae l’eécart du PIA au motif qu’ils pouvaient eetre financeés sur creédits budgeétaires. Or, il s’aveere que l’eétat des finances publiques ne permet pas forceément la creéation, ni non plus la modernisation ou le renouvellement, des eéquipements scientifiques correspondant ae ces projets. — 142 — Dees lors, une meilleure mise en coheérence des financements de la recherche qui deépassent les deépenses annuelles courantes s’impose. La Mission d'eévaluation et de controele veut eetre trees claire : le caracteere strateégique du PIA comme les proceédures financieeres speécifiques qui s’y appliquent non seulement justifient mais imposent que le Commissariat geéneéral ae l'investissement soit placeé auprees du Premier ministre. De meeme, la seélection par des jurys, composeés des meilleurs repreésentants de la recherche internationale, doit eetre conforteée. En revanche, l’analyse preéalable des projets ae financer ne doit pas laisser ae l’eécart les financeurs habituels de la recherche, autrement dit les ministeeres de tutelle de la MIRES, au premier rang desquels figure le ministeere chargeé de l’enseignement supeérieur et de la recherche. Celui-ci doit pouvoir attirer institutionnellement l’attention du Commissariat geéneéral a e l'investissement – autrement dit, du Premier ministre – sur l’inteéreet strateégique de projets ou d’eéquipements qu’il porte, et pour lesquels les financements par la voie budgeétaire ne sont pas assureés. La rentabiliteé de certains de ces eéquipements peut aussi bien, elle aussi, eetre supeérieure au couet d’un eéventuel emprunt neécessaire! Le Commissariat geéneéral ae l'investissement doit donc deévelopper sa fonction d’instance de coordination interministeérielle auprees du Premier ministre pour le financement des investissements d’avenir. ● Sur l’information du Parlement
  • 6. La participation de deux deéputeés et deux seénateurs au comiteé de surveillance des investissements d’avenir, la communication ae chacune des deux assembleées des conventions, et de leurs avenants chaque fois qu’il en est eélabore é un, mais surtout les auditions du commissaire geéneéral ae l’investissement reégulieerement organiseées par les commissions parlementaires permettent sans doute une information satisfaisante sur la progression des actions meneées dans le cadre du PIA. En revanche, la Mission d'eévaluation et de controele ne peut que constater la trees faible association du Parlement en amont des choix opeéreés : les PIA sont instaureés par ouverture de programmes budgeétaires, une seule fois, en loi de finances. AÀ cette occasion, l’information qui est donneée au Parlement sur l’objet des creédits ouverts est trees geéneérale, peu deétailleée ; la proceédure d’examen des projets de loi de finances se preete du reste trees mal ae un examen deétailleé de l’objet de ces creédits nouveaux. C’est lorsqu’il est saisi ensuite, pour information, de l’exeécution des conventions que le Parlement en deécouvre le contenu. Ce n’est qu’en entendant les opeérateurs que la Mission d'eévaluation et de controele a pu s’informer de l’objet preécis des actions meneées. Ce dispositif doit eévoluer. Le Parlement doit se voir preésenter les projets de PIA en amont de l’inscription en projet de loi de finances des creédits destineés ae les financer. AÀ l’Assembleée nationale, cette preésentation pourrait eetre effectueée — 143 — sous forme d’audition du commissaire geéneéral a e l’investissement devant les commissions compeétentes, reéunies ae cet effet, sur la base d’un document eélaboreé par le CGI en preévision de celle- ci. Les deéputeés pourraient ainsi, notamment, se faire preésenter les raisons ayant preésideé aux choix des axes d’actions financeés et deébattre de ceux-ci. L’Assembleée nationale pourrait ensuite exercer un vote beaucoup plus eéclaireé sur les creédits demandeés. Le suivi posteérieurement organiseé serait celui d’actions deéjae identifieées et non la deécouverte de la conduite d’actions jusqu’ici inconnues ou quasiment inconnues d’elle. ● Sur le dispositif de valorisation de la recherche et le developpement de la recherche appliquee Les socieéteés d'acceéleération du transfert de technologies (SATT) constituent, par leur objet, un eéleément essentiel de la chaiene de valorisation de la recherche mise en place par le PIA. Le modeele reégional sur lequel elles se sont deéveloppeées doit eetre assoupli pour permettre une collaboration plus harmonieuse avec les grands organismes nationaux de recherche et leurs filiales de valorisation ; ces grands organismes nationaux doivent pouvoir conserver, dans les domaines oue ils le souhaitent, la maietrise du mode de valorisation de leurs deécouvertes : la commercialisation des brevets n’est ni le seul mode de valorisation de la recherche, ni toujours le plus porteur. Les criteeres de reéussite appliqueés aux SATT doivent faire primer, pour la mesure du succees de celles- ci, les reésultats en matieere de deéveloppement eéconomique sur les objectifs de rentabiliteé financieere. Une reégion doit pouvoir, si elle-meeme et la SATT en sont d’accord, devenir actionnaire d’une SATT opeérant sur son territoire, de facon notamment ae pouvoir rapprocher la SATT des incubateurs. Enfin, le roele de l’EEtat, actionnaire principal de chaque SATT, est essentiel pour la vie du dispositif. Son action de controele et d’attribution des fonds doit permettre d’orienter l’action des SATT au beéneéfice de l’inteéreet geéneéral, de veérifier que cette action s’exerce bien dans le cadre des objectifs geéneéraux fixeés et d’intervenir au cas oue une SATT n’arriverait pas ae satisfaire ae la feuille de route qui lui a eéteé fixeée.
  • 7. Les consortiums de valorisation theématiques (CVT) sont, du fait de leur structuration, l’instrument des alliances de recherche dans la chaiene de valorisation de la recherche creéeée par le PIA. Leur adossement aux alliances en fait ineévitablement des structures porteuses de valeur ajouteée, d’autant plus preécieuses qu’elles ne repreésentent qu’un faible engagement financier. Il conviendra simplement de s’assurer reégulieerement de la qualiteé de leur engagement dans l’action. — 144 — France Brevet exerce un meétier rare mais bien connu de ses dirigeants, qui ont pu dans le passeé faire la preuve de sa rentabiliteé. Les rapporteurs consideerent qu’au-delae des 50 millions d’euros preévus par le PIA pour son lancement, le positionnement de cette socieéteé est d’eetre une filiale de la Caisse des deépoets et consignations. Il revient ae la Caisse d’effectuer son travail d’actionnaire et de prendre les deécisions qui s’imposeront pour l’avenir dans la vie de France Brevets, ae qui les rapporteurs souhaitent plein succees. Les deébuts des instituts de recherche technologique, des instituts de transition eénergeétique et des instituts Carnot semblent plutoet difficiles. La rigiditeé de leur statut semble concourir ae leurs difficulteés, en particulier dans leurs relations avec certains grands organismes de recherche. Une attention toute particulieere doit donc eetre porteée ae la stabilisation et ae la bonne insertion de chacun d’eux dans son univers scientifique et industriel, y compris par un assouplissement de son statut. En cas d’eéchec persistant ou d’eécart trop important d’un institut par rapport au projet retenu, les creédits devront eetre reéorienteés. ● Sur l’appui offert à la recherche des filieres industrielles relevant de la MIRES Les projets d’investissements d’avenir dans les trois filieeres industrielles relevant de la MIRES que sont la filieere spatiale, la filieere aeéronautique et la filieere nucleéaire ont fait l’objet d’un mode de seélection particulier puisque ce sont les filieeres elles-meemes, trees bien structureées, qui ont deétermineé la nature des projets sur lesquels devraient porter les appels d’offres. Se situant ae la frontieere de la recherche et de l’industrialisation, ils ont permis la reéalisation de l’effet de levier attendu, des financements priveés venant s’ajouter aux financements publics, renforceé les opeérateurs et entreprises francais par rapport ae leurs concurrents, et permettent ae l’EEtat d’espeérer raisonnablement un retour sur l’investissement consenti par le canal du PIA. En revanche, la deéleégation aux filieeres industrielles elles-meemes de la deétermination des actions ae financer a abouti ae privileégier des projets ae niveau de maturiteé technologique eéleveée. L’insuffisance des creédits budgeétaires pour financer des recherches civiles amont sur creédits reécurrents a ameneé, comme dans le cas de la recherche acadeémique, ae priver de ressources des projets potentiellement porteurs d’innovations de rupture et donc strateégiques pour l’avenir. On retrouve ainsi la neécessiteé d’une concertation interministeérielle plus pousseée en amont de la deétermination des domaines ae financer, de facon ae s’assurer que les choix effectueés, quels que soient leurs effets positifs sur les secteurs choisis, n’aboutissent pas ae mettre en impasse d’autres secteurs, tout aussi strateégiques, de la recherche. Dans le cas preécis de l’aeéronautique, peut-eetre aurait- il fallu tout simplement reéserver une part des financements du PIA au profit de la recherche amont. — 145 —
  • 8. PROPOSITIONS ● Gouvernance des programmes d’investissements d’avenir 1. Pour une meilleure coheérence des financements de la recherche, deévelopper la fonction de coordination interministeérielle du Commissariat geéneéral a e l'investissement auprees du Premier ministre lors de l’analyse preéalable des projets ae financer. Cette proceédure doit permettre l’expression des ministeeres de tutelle de la mission interministeérielle Recherche et enseignement supeérieur, au premier rang desquels le ministeere chargeé de l’enseignement supeérieur et de la recherche, sur leurs prioriteés. 2. Deévelopper l’information du Parlement en amont de la phase de lancement des PIA, notamment par des auditions du Commissaire geéneéral ae l'investissement sur la base d’un document eélaboreé par le CGI en preévision de celles-ci, sur le choix des domaines qu’il est envisageé d’ouvrir ae un PIA. 3. En ce qui concerne la phase de seélection, conserver la seélection des projets par des jurys internationaux. 4. Conserver le dispositif institutionnel de suivi des projets : suivi par l’opeérateur public, deéveloppement des « jalons », dits aussi eétapes de « go/no go », prise des deécisions strateégiques sur les projets par un comiteé de pilotage (COPIL), et, en cas de deésaccord au sein de celui-ci, par le Premier ministre sur rapport du Commissariat geéneéral ae l'investissement. 5. Simplifier les proceédures de contractualisation et de controele des projets, graece au preéfinancement systeématique et ae la suppression de certains documents et annexes et de certaines eétapes de validation. 6. Pour la conduite des projets, privileégier les proceédures a posteriori, alleéger les controeles a priori et concentrer le suivi individuel sur les situations ae risque. ● Sites d’excellence 7. Veiller ae la soliditeé et ae l’efficaciteé de la gouvernance des Idex. 8. Soumettre le transfert de la gouvernance d’une Idex a e une COMUE a e l’eétablissement preéalable par celle-ci, pour sa propre gouvernance, de reegles solides et claires, associant les eétablissements des grands organismes de recherche nationaux preésents sur le site, et proceédant d’une veéritable affectio societatis entre ses composantes. — 146 — 9. Permettre la creéation de nouvelles Idex, cette creéation devant continuer ae eetre soumise ae de reéels efforts des sites candidats en vue de l’excellence et d’une gouvernance robuste. 10. Deévelopper, sous le nom d’I-SITE, les regroupements d’excellence au spectre scientifique plus eétroit que celui des Idex. ● Questions financieres 11. Fixer des conditions d’utilisation des dotations non consommables, une fois celles-ci transfeéreées aux Idex, en s’inspirant des clauses geéneéralement attacheées, ae l’eétranger, aux financements institueés par des fondations.
  • 9. 12. Une prise plus reéaliste des couets indirects, et, ae terme, le calcul des financements ae couets complets, doit remeédier au financement partiel des projets par le PIA. 13. Eriger en prioriteé l’eétablissement d’une comptabiliteé analytique preécise et fonctionnelle au sein des eétablissements d’enseignement supeérieur et de recherche afin d’atteindre l’objectif preéceédent. 14. Effectuer dees a e preésent la revue des programmes financeés et des conditions de leur reéalisation pour anticiper la limitation dans la dureée des financements. ● Valorisation de la recherche et recherche appliquee 15. Assouplir le modeele initial des SATT. Tenir compte en particulier des dispositifs de valorisation existant dans les grands organismes nationaux de recherche. 16. Les criteeres d’eévaluation des SATT doivent privileégier les objectifs de deéveloppement eéconomique. 17. Veiller a e inseérer dans leur univers scientifique et industriel les instituts de recherche technologique, les instituts de transition eénergeétique et les instituts Carnot. Cela peut passer par des assouplissements de statuts. Une eévaluation reégulieere doit eetre reéaliseée pour juger de la bonne utilisation des creédits. ● Filieres industrielles 18. Dans les filieeres industrielles qui deéterminent elles-meemes la nature des projets financeés sur creédits du PIA, eetre attentif au maintien de creédits suffisants pour la recherche civile amont.