Réflexions sur les missions et les compétences liées à une démarche data terr...
20150521sig
1. L'INFORMATIONGÉOGRAPHIQUEÉTENDSESTERRITOIRES
L’information géographique, très longtemps affaire de spécialistes, devient universelle, sous
l’effet de la consumerisation de l’IT, et transversale aux organisations, pour nourrir les
composants du système d’information et ses applications métiers. Une évolution conduite par
les pratiques individuelles, en dehors du champs professionnel, et impactant les organisations
et les DSI.
Les collectivités locales et administrations publiques se sont vite accaparées les technologies de système
d’information géographique (SIG), issue des besoins en cartographie militaire, et ont initié la numérisation
de leur territoire sous les angles de l’urbanisme, de l’environnement, des transports, des utilities, de la
culture, … fin des années 80 pour les plus précoces. Il aura fallu un peu plus d’une décennie pour obtenir
ces référentiels d’information géographique, apportant la dimension spatiale aux données pour décrire
pleinement et précisément ces infrastructures ou « objets métier » qui maillent leurs territoires. S’en est suivi des usages de plus en plus
poussés exploitant les fortes capacités d’analyse (Analytics) des systèmes d’information géographique, pour mieux concevoir ou opérer les
actions sur les territoires. Les années 2000 ont également vu une première génération de portail Web ouvrant l’accès à ces données à des
tiers, facilitant ainsi le partage et la collaboration entre acteurs du territoire.
La mutation que nous connaissons actuellement est celle de la plateforme. Elle couvre les domaines fonctionnels, technologiques ou
économiques pour aboutir à une ouverte maximale de ces ressources, maximisant les usages (en nombre) et la valeur offerte à ses
usagers. Elle embrasse donc les mouvements sociétaux de ces organisations comme ceux de "l’open governement" et de l’open data et
répond en partie à ces enjeux, sous l’angle de l’information géographique. Fonctionnellement, la plateforme facilite l’accès aux données,
capacités d’analyses ou applications, pour des utilisateurs non spécialistes. La mairie de Paris par exemple, à travers son projet CapGeo,
est ainsi passé d’une centaine d’utilisateurs experts à près de 3000 utilisateurs métier en l’espace de quelques mois, autour d’une
plateforme de partage et de collaboration pour 150 groupes d’utilisateurs partageant plusieurs centaines de représentations du territoire et
résultats d’analyse et quelques dizaines d’applications métier.
Technologiquement, la plateforme SIG s’adapte aux stratégies IT d’une DSI : d’une stratégie de déploiement interne de l’infrastructure (on
premise), vers le tout cloud, en passant par une vision hybride, mixant les services cloud et ceux délivrés par l’organisation elle-même. Elle
permet également la mise en place d'applications sur étagère comme par exemple la collecte de données géolocalisée sur le terrain, un
tableau de bord territorial ou encore l’intégration de la carte dans un tableur, vers l’utilisation d’APIs en passant par l’usage de générateurs
d’application. Cette vision tend à maximiser la valeur d’usage de l’information géographique tout en optimisant les coûts d’investissement.
Elle vise également à offrir aux développeurs la capacité de « hacker » la plateforme et de construire ses applications ou d’interfacer ces
services d’information géographique avec les autres composants du système d’information, comme par exemple l’enrichissement de
composants de Business Intelligence, de gestion de la relation client ou encore de gestion de données temps réels.
Économiquement enfin, elle ouvre la voie de la transition d’une logique d’investissement (acquisition de licences), vers le paiement à
l’usage ou à l’utilisateur (pay-as-go), et très souvent à une combinaison des deux pour optimiser le ratio CAPEX/OPEX et les effets
associés. Le SIG accompagne également la transformation numérique des territoires. L’intégration des technologies de SIG dans les
services aux usagers est de plus en plus importante et systématique que ce soit pour la planification urbaine, la transition énergétique, la
mobilité urbaine, l’aménagement numérique des territoires, la sécurité, ou toute autre thématique des « smart territories ». L’information
géographique, les services de localisation, les capacités d’analyse des données et de restitution cartographiques sont souvent au cœur de
ces systèmes. Le SIG devient une couche d’intégration des données permettant aux acteurs agissant sur un territoire de mieux collaborer.
C’est un vecteur d’efficacité opérationnelle et d’innovation.
M. David Jonglez
Directeur du développement
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