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Diaporamas ‘De l’offense à la réconciliation’
Série ‘Mémoire et reconnaissance de crimes du passé’
7- La mémoire des crimes
commis par les États-Unis
Étienne Godinot 13.05.2023
La série de diaporamas
‘De l’offense à la réconciliation’
Sommaire - Rappel
Série 1 : Mémoire et reconnaissance de crimes du passé
1 - Introduction
2 - La mémoire de l’esclavage
3 - La mémoire du colonialisme
4 - La mémoire du génocide des Arméniens
5 - La mémoire de la Shoah
6 - La mémoire des crimes du communisme
7 - La mémoire des crimes commis par les États-Unis
8 - La mémoire des crimes des Khmers rouges au Cambodge
9 - La mémoire du génocide du Rwanda
10 - La mémoire des crimes commis pendant les guerres en ex-Yougoslavie
11 - La mémoire de l’apartheid en Afrique du Sud
12 - La mémoire des crimes commis par les institutions religieuses
Série 2 : Justice, pardon et réconciliation
1 - Justice, pardon et réconciliation : dissiper les malentendus
2 - Pardon et réconciliation entre personnes
3 - Pardon et réconciliation entre groupes humains
4 - La réconciliation franco-allemande
5-1 - L’Algérie et la France : de 1830 à 1962
5-2 - L’Algérie et la France : depuis 1962
6 - Le Japon et les traces de sa période impériale en Asie du Sud-Est
7 - La Chine. Une volonté de revanche ?
8 - Institutions en faveur des droits humains.
9 - Relire et dépasser le passé pour inventer l’avenir
La mémoire des crimes commis
par les États-Unis
1 - La mémoire de la conquête de l'Ouest
2 - La mémoire des crimes de guerre étatsuniens
3 - La mémoire des crimes de la CIA en Amérique latine
4 - La mémoire de la ségrégation raciale aux États-Unis
1 - La mémoire de
la conquête de l'Ouest
La conquête du Far West est le processus de colonisation par
des populations essentiellement d’origine européenne et par le gouver-
nement des États-Unis, à partir de 1820, de l'immense territoire qui
s'étend en Amérique du Nord entre le Mississippi et l'océan Pacifique,
habité jusqu'alors par les peuples amérindiens (‘les Peaux-Rouges’).
L'Indian Removal Act (‘loi sur le déplacement des Indiens’)
proposé par le président Andrew Jackson, ordonne en mai 1830 la
déportation des Amérindiens vivant dans les territoires situés entre les
13 États fondateurs et le Mississippi vers un territoire situé au-delà de
ce fleuve. Il concerne environ 70 000 personnes. Cette déportation
particulièrement brutale, surnommée ‘La Piste des Larmes’ (Trail of
Tears), s'effectue à marches forcées. 20 % des Indiens succombent à
la maladie, à la faim, au froid ou par épuisement sur le chemin, dont 4
000 Cherokees.
Image : American Progress : représentation de l’avancée du progrès vers l'Ouest
américain en 1872 par John Gast.
Livre sur ‘La Piste des Larmes’
Chemin de fer,
ruée vers l’or et le pétrole,
clôtures…
- La construction du chemin de fer
transcontinental (1862-1869),
- la ruée vers l’or (« le métal jaune qui rend les
Blancs fous », selon le chef sioux Black Elk), l’argent,
le cuivre, le fer, le charbon et les minerais rares,
- puis vers le pétrole,
tout cela accélère la domination blanche.
L’installation d’agriculteurs sédentaires dans des
propriétés clôturées rend difficiles les migrations
permanentes des tribus indiennes.
La mémoire de la conquête de l'Ouest
Les bases de l’existence des Amérindiens s’effondrent avec
l’extermination des bisons par les Blancs.
La résistance armée des Peaux-Rouges est écrasée par les fusils et
les mitrailleuses. Après leur défaite, tous les Indiens se retrouvent confinés
dans des réserves, dont le statut officiel est défini par l’Allotment Act en
1887.
Non seulement ils perdent leur mode de vie migratoire, mais ils sont
aussi victimes des épidémies transmises par les colons (variole, typhus,
choléra, etc.) et des excès de consommation de whisky dans lequel ils
noient leur détresse.
Image du haut : Un monticule de crânes de bisons destinés à servir de fertilisants, au milieu des
années 1870.
Une reconnaissance timide…
Le 8 septembre 2000 sont célébrés les 175 ans du
‘Bureau des affaires indiennes’ au secrétariat de l'Intérieur des
États-Unis. Le directeur du Bureau, Kevin Gover, un Indien
Pawnee, présente les excuses de son administration pour « le
racisme et les actes inhumains commis dans le passé » et promet de
réparer les torts, dont ceux de « l'épuration ethnique par la propagation
délibérée d'épidémies, la destruction des troupeaux de bisons [...], et le
meurtre lâche de femmes et d'enfants. »
En 2004, des sénateurs proposent que soient reconnus les
déprédations, les violations de traités, les déplacements forcés dans les
réserves, les politiques injustes dont le gouvernement fédéral est
responsable, mais aussi les confrontations armées sanglantes et les
massacres, ainsi que les actes violents commis par des citoyens états-
uniens contre des natifs.
Ce n'est qu'en 2009 que les excuses de la nation sont présentées
par le président Barack Obama, bien que ces excuses, notamment, ne
rendent pas explicites les massacres commis par des militaires et les
déplacements forcés. Le mot "génocide" n'est pas prononcé ni écrit.
Photos : - Carte des tribus amérindiennes d’Amérique du Nord avant l’arrivée des Européens.
Cette carte n’est pas enseignée dans les écoles…
- Kevin Gover, ex-avocat représentant des tribus indiennes et des agences tribales.
ex-secrétaire adjoint à l'intérieur pour les affaires indiennes.
Une reconnaissance timide…
mais réelle
Le 16 décembre 2010, Barak Obama déclare aux représentants
tribaux réunis à Washington pour le 2e Sommet des 565 nations indiennes
reconnues par l'État fédéral que les États Unis vont adopter la déclaration
des Nations unies sur les droits des peuples autochtones votée à l’ONU le
13 septembre 2007*.
Le National Museum of the American Indian est une institution
consacrée à l'histoire, la culture et les arts des Indiens nord-américains.
Créé à la suite d'une loi votée par le Congrès étatsunien en 1989, il com-
prend un musée à Washington (photo n° 1), un musée à New York (photo n° 2)
et un centre à Suitland dans le Maryland (photo du bas) .
* les États-Unis avaient voté ‘contre’ en sept. 2007. La conférence de déc. 2010 est
ouverte par quelques-uns des survivants des Code talkers navajos de la Seconde Guerre mondiale.
Grâce à eux, les marines avaient réussi à communiquer sans que l'armée japonaise ne puisse
décoder les messages.
Une demande de pardon émouvante
En décembre 2016, dans la réserve indienne de Standing
Rock, Wesley Clark Jr* (photo n° 2) s’adresse à Leonard Crow Dog**
(photo n° 3), représentant des Sioux Lakota en présence de plusieurs
centaines de vétérans étatsuniens.
Il fait écho à l’abandon du projet de construction du Dakota
Access Pipeline sur le territoire sioux, après des semaines de résis-
tance indienne.
« Nous sommes venus, nous vous avons combattus. Nous avons
pris vos terres. Nous avons signé des traités que nous n’avons pas
respectés. Nous avons volé les minéraux de vos collines sacrées. Nous
avons sculpté les visages de nos présidents sur vos montagnes
sacrées. Nous ne vous avons pas respectés, nous avons pollué votre
Terre, nous vous avons blessés de multiples façons. Nous sommes
venus vous dire combien nous étions désolés. Nous sommes à votre
service et nous implorons votre pardon. »
* Wesley Clark Jr, vétéran de l'armée, chef de projet dans l’énergie éolienne,
et militant écologiste. Son père, Wesley Clark, ex-général étatsunien en charge des
forces armées de l’OTAN, diplômé de philosophie, politique et économie, est un homme
politique du parti démocrate.
** Leonard Crow Dog (1942-2021), activiste et leader spirituel des Sioux Lakota,
praticien de la médecine traditionnelle à base de plantes et chef des cérémonies de la
danse du soleil. À travers ses écrits et ses enseignements, il a cherché à unifier les
peuples indiens de toutes les nations.
Des films pour la mémoire
Pascal Bauchard distingue plusieurs étapes de la représentation
de l’Indien dans la production holywoodienne : 1) L’Indien humain dans
les temps du cinéma muet; 2) L’Indien obstacle à la conquête de l’Ouest
dans les années 1930; 3) L’indien réhabilité dans les années 1950;
4) L’Indien victime de la sauvagerie des Blancs dans les années 1970; 5)
l’Indien symbole d’un ‘Paradis perdu’ dans les années 1990.
- Dans le film Buffalo Bill de William A. Wellman (1944), pour la première fois dans l'histoire
du western parlant, les Indiens ont droit à la parole, revendiquent leurs droits, gagnent des
batailles, et ne sont plus des pantins juste bons à abattre, si ce n'est dans le film par la bouche de
personnages blancs, haïssables - civils comme militaires - pour lesquels "un bon Indien est un
indien mort.«
- Dans le film Broken Arrow (La flèche brisée, 1950), Delmer Daves montre l'Indien comme
un homme d'honneur et de principes, comme un être humain et non comme une brute sanguinaire.
- Le film étatsunien Danse avec les loups (Dances with Wolves), réalisé par Kevin Costner
en 1990, est une adaptation du roman du même nom écrit en 1988 par Michael Blake. Un officier
nordiste décoré de la guerre de Sécession, lorsque les combats se terminent, rejoint volontaire-
ment un fort éloigné de toute civilisation. L'officier sympathise avec les Sioux et le rapprochement
devient fraternel. Il est désormais surnommé « Danse avec les loups » et abandonne son poste
pour vivre à leurs côtés.
2 - La mémoire
des crimes de guerre étatsuniens
Les crimes de guerre des États-Unis sont des crimes de guerre et des
violations des lois et coutumes de la guerre commises par les forces armées
des États-Unis depuis la signature des Conventions de La Haye de 1899 et
1907. Celles-ci incluent l'exécution sommaire de prisonniers ennemis com-
battants, le mauvais traitement des prisonniers au cours des interrogatoires,
la pratique de la torture et l'utilisation de la violence contre les civils non-
combattants.
- La guerre américano-philippine (1899-1902) est entachée de massa-
cres et d'exactions contre des populations civiles. Les forces étatsuniennes*
tuent au moins 2 500 civils. Les historiens philippins estiment le nombre des
victimes à 50 000 civils. L’exécution d’enfants et la pratique de la torture par
l'eau sont prouvées par des photographies.
- Pendant la guerre du Pacifique au cours de la Deuxième Guerre
mondiale, les prisonniers de guerre japonais sont très souvent massacrés.
Quant aux prisonniers de guerre des Japonais, ils étaient massa-
crés, décapités, sous-alimentés ou astreints à des travaux forcés.**
* sous les ordres du général Jacob Hurd Smith, surnommé Hell-Raising (‘ Le diabolique’), qui a
déjà combattu les Amérindiens d’Amérique du Nord. Il ordonne que l’île de Samar soit transformée en
un "désert hurlant" et que soient tués tous les Philippins mâles de plus de dix ans : « Kill every one
over ten ». Il sera jugé en cour martiale pour ce massacre.
** voir le diaporama n° 6 : Le Japon et les traces de sa période impériale en Asie du Sud-
Est
La mémoire des crimes de guerre étatsuniens
- Les bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki sont
considérés comme des crimes de guerre, notamment par Hannah
Arendt ou par le procureur Telford Taylor lors des procès de Nuremberg.
De façon plus générale, les nombreux bombardements de zones
urbaines sans intérêt militaire avéré par les forces étatsuniennes au
Japon (comme les bombardements de Tokyo en mars 1945, à l'aide
d'engins incendiaires sur des zones résidentielles majoritairement
construites en bois - 100 000 morts) peuvent également être considérés
comme des crimes de guerre. Le général Curtis LeMay, chargé de
l'opération pour les États-Unis, déclarait alors que les Japonais devaient
être « brûlés, bouillis et cuits à mort ».
Mais les bombardements de villes et de populations civiles ont été
commis par d’autres belligérants de la 2ème Guerre mondiales : bombar-
dements allemands sur Guernica, Londres, Coventry, Plymouth, Birmingham,
Liverpool, Canterbury et Exeter, Great Yarmouth, etc. En mai 1945, près de
deux millions de tonnes de bombes sont larguées par les Alliés sur l’Allema-
gne. Plus de 60 villes sont rasées, notamment Dresde (35 000 morts). Près
de 600.000 civils allemands trouvent la mort lors des bombardements.
Photo : Amas de cadavres après le bombardement de Dresde. La plupart des
corps sont regroupés ainsi afin d'être incinérés sur place, souvent sans même avoir été
identifiés, pour éviter les épidémies.
La guerre contre l’Irak en 2003
La guerre d'Irak, ou seconde guerre du Golf, commence officiellement le
20 mars 2003 avec l'invasion de l'Irak par la coalition menée par les États-Unis
contre le parti Baas de Saddam Hussein. L'invasion a conduit à la défaite
rapide de l'armée irakienne, à l'arrestation et à l'exécution de Saddam Hussein
ainsi qu'à la mise en place d'un nouveau gouvernement.
Cette guerre est l'une des rares mises en œuvre du concept de guerre
préventive, ici menée pour parer à la menace des armes de destruction mas-
sive (ADM) dont l'administration Bush, dans un rapport présenté au Conseil de
sécurité de l'ONU le 12 septembre 2002, affirmait de façon mensongère
détenir la preuve. Ces armes n’ont jamais été trouvées.
Le conflit a fait des centaines de milliers de morts dont plus de 4 400
militaires états-uniens, et un nombre plus important de déplacés. Le chaos qui
s’en est suivi en Irak a permis la montée en puissance de l’organisation
terroriste islamique Daech.
Images :
-Colin Powell, secrétaire d'État des États-Unis, initialement opposé à l'invasion de l'Irak, tient une capsule
présentée comme contenant de l'anthrax, lors d'une session du Conseil de sécurité des Nations unies,
prétendant que l'Irak est susceptible de posséder des armes de destruction massive, 5 février 2003.Les
conseillers du président George W. Bush instigateurs de ce mensonge et de cette guerre sont les trois
« faucons » conservateurs Condoleezza Rice, Donald Rumsfeld et Paul Wolfowitz.
- Dans son livre, Jean Guisnel explique pourquoi, dans la guerre mise en œuvre contre Saddam Hussein,
la lutte contre le terrorisme a bon dos, de même que la volonté de stopper la production d'armes
nucléaires, biologiques et chimiques, ou de promouvoir la démocratie.
3 - La mémoire des crimes de la
CIA en Amérique latine
La big stick policy (‘politique du gros bâton) fait référence
à la politique étrangère menée par le président Theodore Roosevelt en
1901-1909 (double mandat). Cette politique* dote les États-Unis du rôle
de véritable police internationale et notamment du devoir de protéger ses
intérêts en Amérique latine.
L’acte fondateur de cette politique est la construction du canal de
Panama entre 1904 et 1914. À l’origine voulu par Ferdinand de Lesseps
et les Français, ce projet avorté est repris en main par Th. Roosevelt. Il
capitalise l’influence des États-Unis sur l’Amérique du Sud, et se porte
garant d’un des projets les plus importants de l’histoire de la navigation,
* Cette politique apparait comme le prolongement de la ‘doctrine Monroe’, formulée en
décembre 1823. Elle est plutôt la concrétisation politique de cette doctrine : là où le président
James Monroe (mandat : 1817-1825) affirmait devant le Congrès que l’Europe ne pouvait
intervenir dans les affaires américaines (et vice-versa), Th. Roosevelt affirme, lui, que les États-
Unis peuvent intervenir là où bon leur semble.
Images :
- Caricature de 1904 montrant Th. Roosevelt armé de son ‘gros bâton’ en train de patrouiller dans
la mer des Caraïbes.
- Le président étatsunien Theodore Roosevelt (aucune parenté avec Franklin Delano Roosevelt)
- et le même en visite sur le chantier du canal de Panama, en 1904.
La domination économique étatsunienne
en Amérique latine
Le président William Howard Taft, en fonction de 1909 à 1913,
privilégie dès 1910 la ‘diplomatie du dollar’. Avec lui, la domination
devient plus économique : c’est l’apogée des investissements de la United
Fruit Company* (UFC) en Amérique Centrale.
Implantée en Colombie, l’UFC a plus de prérogatives qu’aucune autre entre-
prise étrangère. Elle fonctionne dans la région de Santa Marta comme un État indépen-
dant. Près de 25 000 personnes travaillent dans les bananeraies en 1927, avec des
journées de 12 heures. Elles dorment entassées dans des cabanes insalubres. En déc.
1928, de nombreux ouvriers se mettent en grève, mais le mouvement est dénoncé par
le gouvernement et la presse qui assurent que des "agents de Moscou" préparent une
insurrection. Le 6 décembre 1928, les soldats placés sur les toits et armés de mitrail-
leuses reçoivent l'ordre d’ouvrir le feu, provoquant le Masacre de las bananeras : 1 500
morts. Ceux qui ne meurent pas sur le coup sont achevés à la baïonnette ou enterrés
vivants dans des fosses communes. On embarque dans les trains de l’entreprise des
centaines de cadavres qui sont jetés à la mer comme les bananes de mauvaise qualité.
* La United Fruit Company, ou UFC, entreprise bananière fondée en 1899, prend le nom
de Chiquita Brands International en 1989. Symbole de l'impérialisme étatsunien, l'entre-
prise a inspiré à l'écrivain William Sydney Porter (surnommé O. Henry - 1862-1910)
l’expression "république bananière". Outre les bananes, l’entreprise produit de la canne à
sucre, du cacao, de l’huile de palme, des ananas, etc.
Photo du bas : ouvriers massacrés le 6 décembre 1928. Le massacre de bananeraies
est raconté par Gabriel García Márquez dans Cent ans de solitude.
Les missions de la CIA
Le coup d'État au Guatemala
La ‘politique du gros bâton’ renait d’abord en pleine Guerre froide,
à mesure que naissent les guérillas révolutionnaires.
Son bras armé est la Central Intelligence Agency (CIA), fondée en
1947, qui s’occupe des services secrets de renseignement et d’espion-
nage extérieurs étatsuniens. La CIA n’hésite pas à déstabiliser ou à
renverser des gouvernements sud-américains.
Le coup d'État au Guatemala en 1954 est le résultat d'une série
d'opérations organisées par la CIA (sous le nom de code ‘opération
PBSuccess’), en lien avec l’UFC, en réaction aux réformes agraires du
gouvernement du président Jacobo Árbenz Guzmán qui affectaient
directement les intérêts de la multinationale.
Une centaine d’agents de la CIA favorisent l’armement du colonel
Carlos Castillo Armas et de ses quelques centaines de rebelles. Une fois
au pouvoir, Armas permet à l’UFC de récupérer ses terres. Il interdit les
partis politiques et les syndicats et il retire le droit de vote aux illettrés du
pays. Le règne du colonel Armas est toutefois de courte durée puisqu’il
est assassiné en 1957. Par la suite, une guerre civile larvée atteint dure-
ment le Guatemala et fait jusqu’à 200 000 morts.
Image du centre : Jacobo Árbenz Guzmán (1913-1971 ), président du Guatemala de 1951 à
1954
Le rôle de la CIA
dans le coup d'État au Brésil en 1964
João Goulart (surnommé Jango) est élu président du Brésil en
septembre 1961 avec le soutien de la gauche travailliste. En mars
1964, il annonce son plan de Reformas Basicas (‘réformes fonda-
mentales’) axées sur le sort des plus pauvres, qui implique des
réformes agraires, financières (nationalisation des raffineries de
pétrole), électorales (droit de vote aux analphabètes) et éducatives.
Il est renversé le 31 mars 1964 par un coup d'État militaire,
initié par l’ambassadeur des États-Unis au Brésil, Lincoln Gordon et
par la CIA, avec l’accord du président Lyndon B. Johnson.
Goulart est accusé d'être responsable de l'inflation, d'avoir
organisé une redistribution suicidaire des richesses, d'aspirer à être
dictateur et d'avoir des liens d'amitié avec les communistes.
Photos : - João Goulart (1918-1976), président renversé par le coup d’État de 1964
- Lincoln Gordon (1913-2009), ambassadeur des États-Unis au Brésil (1961 à
1966), co-instigateur du coup d'État
Le rôle de la CIA dans le coup d'État au Brésil en 1964
Le coup d'État est médiatico-civilo-militaire. Il est précédé
le 19 mars 1964 par les ‘Marches des familles avec Dieu pour la
liberté’, à Sao Paulo et ailleurs, peu spontanées mais soutenues
par une large fraction de l’Église catholique.
Il est soutenu par les grands propriétaires fonciers, par la
bourgeoisie industrielle de Sao Paulo, par une grande partie des classes
moyennes urbaines, et encouragé par le journal de Rio, Correio da
Manhã.
Dans le cadre de l'opération Brother Sam, le Pentagone tient à
disposition des côtes des navires prêts à intervenir pour soutenir les
putschistes, au cas où des militaires loyalistes se rebelleraient pour
soutenir Jango. Les forces du général Mourão Filho, fortes de ce soutien,
marchent de Juiz de Fora (Minas Gerais) à Rio de Janeiro.
Une dictature militaire est alors instaurée, dirigée par le maréchal
Castelo Branco. Elle durera jusqu'à l'élection de Tancredo Neves en 1985.
Photos :
- La Marcha da Família avec Deus pela Liberdad, rassemble à São Paulo, au mois de mars
1964, 300 à 500 000 personnes et sera utilisée ensuite comme preuve de légitimité populaire du
putsch.
- Humberto de Alencar Castelo Branco (1900-1967). Chef d‘état-major de l'Armée de Terre du
Brésil lors du putsch, élu président intérimaire du pays par le Congrès. Par décret, il abolit tous les
partis politiques, se succédant à lui-même à la tête de l'État. Il fait voter par le Congrès une loi qui
lui permet de choisir son futur successeur…
Le rôle de la CIA
dans le coup d’État contre le président Allende au Chili
Le mardi 11 septembre 1973, le gouvernement du président du
Chili Salvador Allende (socialiste) démocratiquement élu en sept. 1970
est renversé par un coup d'État militaire. Le coup d'État a été planifié par
les commandants en chef des trois armées et le chef de la police, et
dirigé par le général d'armée Augusto Pinochet.
Événement paroxystique de la Guerre froide, ce putsch est active-
ment soutenu par les États-Unis. Le gouvernement américain craint
l'instauration d’une tête de pont soviétique dans sa zone d'influence sud-
américaine et une exportation de la révolution cubaine en Amérique du
sud, l'accession démocratique au socialisme étant perçu comme une
menace pour son leadership régional.
Les dirigeants des États-Unis sont hostiles à l'expropriation de
grandes compagnies états-uniennes du cuivre, et ne veulent pas qu’un
gouvernement de gauche contrôle le détroit de Drake, entre l'Atlantique et
le Pacifique près du cap Horn.
Photo : Salvador Allende (1908-1973)
Le rôle de la CIA dans le coup d’État
contre le président Allende au Chili
Deux documents déclassifiés de la CIA montrent qu'en
1970, le président Richard Nixon souhaitait qu'Allende soit
renversé, en étranglant l'économie et en déclenchant un coup d'État. La
CIA a pour mission de déstabiliser le régime chilien afin « d'alimenter un
climat propice au coup d'État ».
La grève des camionneurs qui paralyse le pays en octobre 1972
est soutenue financièrement par la CIA.
Réagissant aux nationalisations effectuées par le gouvernement
d'Allende, plusieurs firmes américaines dont ‘ITT’ ou ‘Anaconda Copper’
apportent leur concours à cette stratégie.
Un des chefs de la CIA, Ralph McGehee, fait produire de faux
documents visant à "prouver" un complot de militants de gauche pour
assassiner des généraux chiliens.
Le 13 septembre, la junte dissout le congrès, suspend la consti-
tution et interdit les partis politiques, y compris ceux qui ont acclamé le
coup d'État deux jours plus tôt. Les libertés publiques sont supprimées,
l’état d'urgence proclamé et le couvre-feu instauré. La liberté de la presse
est abolie.
Photos :
- L’entrée des chars à Santiago du Chili
- Augusto Pinochet (1915-2006), président de la République de déc. 1974 à mars 1990, est mort à
l'âge de 91 ans, sans jamais avoir été jugé
Répression au Chili,
opération Condor
Près de 1 800 personnes sont assassinées en quelques semai-
nes, près de 150 000 personnes sont été emprisonnées pour des
motifs politiques. La plupart des femmes arrêtées sont victimes de
sévices sexuels. Le stade national et le stade Chili sont temporaire-
ment transformés en d'immenses prisons, où les prisonniers sont
torturés et parfois exécutés sommairement.
Le total des morts et disparus de la dictature militaire est de
2 279.
En nov. 1975 est créée l’Operación Cóndor, système de
répression de masse et de terreur mis en place dans le Cône Sud de
l'Amérique du Sud, et regroupant les services de renseignement de 6
dictatures militaires : Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Paraguay,
Uruguay.
Les objectifs de ce réseau sont la collecte d'information sur les
organisations "gauchistes", l'éradication des idées et de l'influence
communistes et l'élimination des oppositions politiques. Jusqu'à 1978
au moins, les États-Unis fournissent aide technique et financière au
réseau.
Photos du haut : Autodafé des livres et journaux interdits
Quand la CIA formait les tortionnaires
Le gouvernement des États-Unis n’a pas seulement organisé
des réunions et formations de militaires en favorisant l’idéologie anti-
communiste et l’appel au combat antisubversif. La division des services
techniques de la CIA a fourni aux différents agents latino-américains
d’essentielles « leçons en tortures », via notamment des manuels qui
enseignent le niveau de choc électrique que peut recevoir un corps
humain, sans pour autant tomber dans le coma ou provoquer le décès.
Parmi les livres découverts dans la bibliothèque des « archives
de l’horreur », l’un d’entre eux a particulièrement marqué l’ex-prisonnier
politique Martin Almada. Son titre est Comment maintenir en vie les
personnes torturées ?
Il semble également que la CIA ait offert aux appareils de répres-
sion latino-américains des équipements électriques permettant « l’inter-
rogatoire » des « subversifs ». Un agent repenti de la CIA, Ralph W.
McGehee, qui a formé une partie de l’organisation de 1952 à 1977,
raconte dans son livre Deadly Deceits : my 25 years in the CIA com-
ment la CIA a participé à ‘l’Opération Condor’ et s’est associée avec les
escadrons de la mort de divers pays.
Photo du bas : Ornando Letellier (1932-1976), économiste chilien, ministre du gouvernement
de Salvador Allende et ambassadeur aux États-Unis. Assassiné en sept. 1976 à Washington par
des agents de la Dirección de Inteligencia Nacional (DINA), police politique de Pinochet, dans le
cadre du plan Condor.
La CIA en Uruguay et au Paraguay
Par exemple en ce qui concerne l’Uruguay, Ralph W. McGehee,
écrit que la CIA « a eu un contrôle sur les listes les plus importantes des
activistes de gauche. Elle a livré les noms de leur famille et amis. Par le
biais de services de liaison, la CIA a donné aux services d’intelligences et
aux escadrons de la mort, des noms complets, la date et lieu de
naissance, le nom des parents, l’adresse, le lieu de travail, la
photographie ».
Toujours selon McGhehee, afin d’accompagner ce travail d’infor-
mation, la CIA envoie en 1969 à Asunción, capitale du Paraguay, Dan
Mitrione, fameux tortionnaire qui résume son travail par cette formule :
« La douleur exacte, dans l’endroit exact, avec la quantité exacte afin
d’obtenir l’effet désiré ».
Le Paraguay, pendant près de 35 ans sous la férule du général-
dictateur Alfredo Stroessner, est un laboratoire de réalisation grandeur
nature de techniques de répression politique. Dans ce pays sont stockées
les "archives de la terreur"*, découvertes en 1992 par l'avocat et défen-
seur des droits de l'homme paraguayen Martin Almada (photo du haut), lui-
même ancien torturé.
* 5 tonnes de lettres, rapports, fiches d’identité, cassettes audio des interrogatoires.
L'UNESCO les a mis en ligne au titre "Mémoires du monde".
Quelle reconnaissance de ces crimes
en Amérique latine
par les États-Unis ?
En 1977, peu après son élection, et dans le cadre de sa politique
de défense mondiale des droits de l'homme à l‘Est comme à l‘Ouest, le
président Jimmy Carter condamne « sévèrement la junte chilienne » et
exprime ses « regrets » pour la participation des États-Unis au coup
d'État. Il met fin très tardivement et après beaucoup d'hésitations au
soutien apporté par les États-Unis depuis des décennies au dictateur
Anastasio Somoza au Nicaragua.
En février 2003, Colin Powell, secrétaire d'État des États-Unis,
déclare : « En ce qui concerne (…) ce qui s'est passé avec M. Allende, ce
n'est pas une partie de l'histoire américaine dont nous sommes fiers. »
Quand l'étau judiciaire se referme sur Augusto Pinochet pour fraude fiscale
en 2005, les autorités étatsuniennes fournissent à la justice chilienne des informa-
tions sur les montages financiers complexes de la famille Pinochet aux États-Unis.
Et quand la fille aînée de l'ex-dictateur, Lucia Pinochet, inculpée de fraude fiscale au
Chili, cherche asile aux États-Unis en janvier 2006, elle n‘est pas admise sur le
territoire étatsunien.
Sauf information qui nous aurait échappé, on est très loin de
demandes de pardon présentées officiellement par des chefs d’État
devant les représentants des victimes, après un travail de mémoire et des
rapports - éventuellement bipartites - réalisés par des historiens…
4 - La mémoire de la ségrégation raciale
aux États-Unis
La ségrégation raciale était la séparation physique de personnes de couleur
de peau différentes, dans la vie quotidienne (quartiers urbains, bancs publics,
toilettes, écoles, restaurants, cinémas), au nom de la prétendue supériorité d’une
race sur une autre.
Ex. : Ségrégation raciale aux États-Unis jusqu’aux campagnes de M.L. King,
apartheid en Afrique du Sud jusqu’à l’élection de Nelson Mandela.
Si la ségrégation par la loi est abolie presque partout dans le monde, la
ségrégation de fait subsiste largement…
La ségrégation aux États-Unis
La ségrégation raciale aux États-Unis est une politique
de séparation des personnes, selon des critères raciaux, mise en
place principalement dans les États du Sud, entre 1877 et 1964 pour
contourner la mise en oeuvre de l'égalité des droits civiques des Afro-
États-uniens garantis par la Constitution au lendemain de la guerre de
Sécession.*
Pour entraver les nouveaux droits des Noirs étatsuniens, les États
du sud utilisent deux dispositifs, le premier est un dispositif d'intimidation
par le terrorisme avec le Ku Klux Klan (KKK), l'autre légal, réglementaire :
les lois Jim Crow issues des Black Codes.
* à savoir : le 13ème amendement de décembre 1865 abolissant l'esclavage, le 14ème
amendement de 1868, accordant la citoyenneté à toute personne née ou naturalisée aux États-
Unis et interdisant toute restriction à ce droit, et le 15è amendement de 1870, garantissant le droit
de vote à tous les citoyens des États-Unis.
Photo du haut : Pendaison de Noirs par le Ku Klux Klan
Des restrictions de tous ordres
Les lois Jim Crow limitent l'ensemble de la vie sociale, économique
et politique des Noirs de leur naissance jusqu'à leur mort. En rajoutant, à la
ségrégation, des restrictions aux droits à la propriété, à établir son entre-
prise, à l'éducation, à se marier en dehors de sa "race", les interactions
avec les Blancs sont limités au strict nécessaire professionnel. Dans cer-
tains comtés, une taxe est créée pour avoir le droit de vote, puis se géné-
ralisent les tests* pour vérifier l'aptitude intellectuelle à voter.
Une édition du Negro Motorist Green Book (dit Green Book) est
publiée chaque année entre 1936 et 1966 par Victor Hugo Green. C'est un
guide de voyage qui donne annuellement la liste des hôtels, campings,
restaurants, bars, dancings, garages, stations d'essence, etc., où les Noirs
sont les bienvenus au milieu des terres ségrégationnistes.
Les lois favorisant la ségrégation raciale n'ont été abrogées aux
États-Unis qu’à la suite du mouvement des droits civiques. Auparavant, la
constitution de l'Alabama, par exemple, disposait toujours que « des établis-
sements scolaires distincts doivent être fournis pour les enfants blancs et
les enfants noirs. »
* Des tests beaucoup plus difficiles que ceux qui auraient été demandés à n’importe quel
citoyen, par exemple : réciter l’article 6 de la constitution, donner la liste des Présidents depuis la
création des États-Unis, etc.
Photo du bas : Lors de la March on Washington for Jobs and Freedom, 28 août 1963, la foule
rassemblée devant le Lincoln Memorial applaudit le discours de M.-L. King « I have a dream ! »
Les luttes contre la ségrégation raciale
De 1865 à 1950, 6 500 personnes hommes, femmes et
enfants – entre une et deux personnes par semaine pendant 80 ans
– ont été tuées à la suite d'actes de lynchage, principalement dans
les États de la Géorgie et du Mississippi.
Le mouvement des droits civiques connait son apogée sous
Martin Luther King : boycott des bus de Montgomery de déc. 1955 à
déc. 1956, sit-in à Greensboro et Nashville en 1960, utilisation des
cars de transport inter-États en 1961, manifestations à Birmingham
en 1963, marche sur Washington et discours I have a dream en août
1963, trois marches Selma-Montgomery en 1965, Chicago Freedom
Movement à Chicago et dans le nord des États-Unis entre milieu
1965 et début 1967, Poor People's Campaign en nov. 1967, camp de
Resurrection City et marche des pauvres en mai-juin 1968.
La ségrégation de jure est abolie sous l’effet du mouvement
des droits civiques par l'adoption de différentes lois fédérales comme
le Civil Rights Act de 1964, le Voting Rights Act de 1965 et le Civil
Rights Act de 1968 prohibant toutes les lois et réglementations
ségrégatives sur l'ensemble des États-Unis.
Des regrets officiels
En 1983 est votée la loi créant un jour férié fédéral pour
honorer Martin Luther King. Le MLK Day est fêté chaque année le
troisième lundi du mois de janvier.
En avril 1998, le président Bill Clinton lors d’un long voyage sur
le continent africain visite l’île de Gorée au Sénégal et rencontre
Nelson Mandela à Robben Island.
En juillet 2008, la Chambre des représentants, à l’initiative du
démocrate Steve Cohen, "présente des excuses aux Noirs américains
au nom du peuple des États-Unis, pour le mal qui leur a été fait" sous
les lois ségrégationnistes connues sous le nom de ‘lois Jim Crow’ et
« à leurs ancêtres qui ont souffert de l'esclavage".
Le Sénat des États-Unis le 18 juin 2009 fait amende honorable
sous la forme d'une résolution symbolique.
Image : Bill Clinton et Diouf sur l’île de Gorée en 1998
Le parlementaire Steve Cohen, initiateur des excuses
Des musées
De nombreux musées racontent l'histoire afro-américaine :
- le National Civil Rights Museum, Memphis, Tennessee
- la Whitney Plantation, Wallace, Louisiane
- le Legacy Museum and National Memorial for Peace and Justice,
Montgomery, Alabama
- le National Voting Rights Museum and Institute, Selma, Alabama
- le Studio Museum, Harlem, New York
- le National Museum of African American Music, Nashville, Tennessee
- le National Underground Railroad Freedom Center, Cincinnati, Ohio
- le National Museum of African American History and Culture,
Washington DC
- le Negro Leagues Baseball Museum, Kansas City, Missouri
- le Buffalo Soldiers National Museum, Houston, Texas
- le Northwest African American Museum, Seattle, Washington
- le California African American Museum, Los Angeles, Calfornie
- Le DuSable Museum of African American History, Chicago, Illinois
- L’African Meeting House, Boston, Massachusetts
Des films contre la ségrégation
Les films et documentaires contre la ségrégation
raciale aux États-Unis sont très nombreux depuis les
années 1960 et abordent le sujet par plusieurs angles :
- la situation des Noirs
- le combat non-violent contre la discrimination
- des fictions sur l’évolution anti-raciale des relations inter-
personnelles entre Noirs et Blancs
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Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 07. La mémoire des crimes commis par les États-Unis

  • 1. Diaporamas ‘De l’offense à la réconciliation’ Série ‘Mémoire et reconnaissance de crimes du passé’ 7- La mémoire des crimes commis par les États-Unis Étienne Godinot 13.05.2023
  • 2. La série de diaporamas ‘De l’offense à la réconciliation’ Sommaire - Rappel Série 1 : Mémoire et reconnaissance de crimes du passé 1 - Introduction 2 - La mémoire de l’esclavage 3 - La mémoire du colonialisme 4 - La mémoire du génocide des Arméniens 5 - La mémoire de la Shoah 6 - La mémoire des crimes du communisme 7 - La mémoire des crimes commis par les États-Unis 8 - La mémoire des crimes des Khmers rouges au Cambodge 9 - La mémoire du génocide du Rwanda 10 - La mémoire des crimes commis pendant les guerres en ex-Yougoslavie 11 - La mémoire de l’apartheid en Afrique du Sud 12 - La mémoire des crimes commis par les institutions religieuses Série 2 : Justice, pardon et réconciliation 1 - Justice, pardon et réconciliation : dissiper les malentendus 2 - Pardon et réconciliation entre personnes 3 - Pardon et réconciliation entre groupes humains 4 - La réconciliation franco-allemande 5-1 - L’Algérie et la France : de 1830 à 1962 5-2 - L’Algérie et la France : depuis 1962 6 - Le Japon et les traces de sa période impériale en Asie du Sud-Est 7 - La Chine. Une volonté de revanche ? 8 - Institutions en faveur des droits humains. 9 - Relire et dépasser le passé pour inventer l’avenir
  • 3. La mémoire des crimes commis par les États-Unis 1 - La mémoire de la conquête de l'Ouest 2 - La mémoire des crimes de guerre étatsuniens 3 - La mémoire des crimes de la CIA en Amérique latine 4 - La mémoire de la ségrégation raciale aux États-Unis
  • 4. 1 - La mémoire de la conquête de l'Ouest La conquête du Far West est le processus de colonisation par des populations essentiellement d’origine européenne et par le gouver- nement des États-Unis, à partir de 1820, de l'immense territoire qui s'étend en Amérique du Nord entre le Mississippi et l'océan Pacifique, habité jusqu'alors par les peuples amérindiens (‘les Peaux-Rouges’). L'Indian Removal Act (‘loi sur le déplacement des Indiens’) proposé par le président Andrew Jackson, ordonne en mai 1830 la déportation des Amérindiens vivant dans les territoires situés entre les 13 États fondateurs et le Mississippi vers un territoire situé au-delà de ce fleuve. Il concerne environ 70 000 personnes. Cette déportation particulièrement brutale, surnommée ‘La Piste des Larmes’ (Trail of Tears), s'effectue à marches forcées. 20 % des Indiens succombent à la maladie, à la faim, au froid ou par épuisement sur le chemin, dont 4 000 Cherokees. Image : American Progress : représentation de l’avancée du progrès vers l'Ouest américain en 1872 par John Gast. Livre sur ‘La Piste des Larmes’
  • 5. Chemin de fer, ruée vers l’or et le pétrole, clôtures… - La construction du chemin de fer transcontinental (1862-1869), - la ruée vers l’or (« le métal jaune qui rend les Blancs fous », selon le chef sioux Black Elk), l’argent, le cuivre, le fer, le charbon et les minerais rares, - puis vers le pétrole, tout cela accélère la domination blanche. L’installation d’agriculteurs sédentaires dans des propriétés clôturées rend difficiles les migrations permanentes des tribus indiennes.
  • 6. La mémoire de la conquête de l'Ouest Les bases de l’existence des Amérindiens s’effondrent avec l’extermination des bisons par les Blancs. La résistance armée des Peaux-Rouges est écrasée par les fusils et les mitrailleuses. Après leur défaite, tous les Indiens se retrouvent confinés dans des réserves, dont le statut officiel est défini par l’Allotment Act en 1887. Non seulement ils perdent leur mode de vie migratoire, mais ils sont aussi victimes des épidémies transmises par les colons (variole, typhus, choléra, etc.) et des excès de consommation de whisky dans lequel ils noient leur détresse. Image du haut : Un monticule de crânes de bisons destinés à servir de fertilisants, au milieu des années 1870.
  • 7. Une reconnaissance timide… Le 8 septembre 2000 sont célébrés les 175 ans du ‘Bureau des affaires indiennes’ au secrétariat de l'Intérieur des États-Unis. Le directeur du Bureau, Kevin Gover, un Indien Pawnee, présente les excuses de son administration pour « le racisme et les actes inhumains commis dans le passé » et promet de réparer les torts, dont ceux de « l'épuration ethnique par la propagation délibérée d'épidémies, la destruction des troupeaux de bisons [...], et le meurtre lâche de femmes et d'enfants. » En 2004, des sénateurs proposent que soient reconnus les déprédations, les violations de traités, les déplacements forcés dans les réserves, les politiques injustes dont le gouvernement fédéral est responsable, mais aussi les confrontations armées sanglantes et les massacres, ainsi que les actes violents commis par des citoyens états- uniens contre des natifs. Ce n'est qu'en 2009 que les excuses de la nation sont présentées par le président Barack Obama, bien que ces excuses, notamment, ne rendent pas explicites les massacres commis par des militaires et les déplacements forcés. Le mot "génocide" n'est pas prononcé ni écrit. Photos : - Carte des tribus amérindiennes d’Amérique du Nord avant l’arrivée des Européens. Cette carte n’est pas enseignée dans les écoles… - Kevin Gover, ex-avocat représentant des tribus indiennes et des agences tribales. ex-secrétaire adjoint à l'intérieur pour les affaires indiennes.
  • 8. Une reconnaissance timide… mais réelle Le 16 décembre 2010, Barak Obama déclare aux représentants tribaux réunis à Washington pour le 2e Sommet des 565 nations indiennes reconnues par l'État fédéral que les États Unis vont adopter la déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones votée à l’ONU le 13 septembre 2007*. Le National Museum of the American Indian est une institution consacrée à l'histoire, la culture et les arts des Indiens nord-américains. Créé à la suite d'une loi votée par le Congrès étatsunien en 1989, il com- prend un musée à Washington (photo n° 1), un musée à New York (photo n° 2) et un centre à Suitland dans le Maryland (photo du bas) . * les États-Unis avaient voté ‘contre’ en sept. 2007. La conférence de déc. 2010 est ouverte par quelques-uns des survivants des Code talkers navajos de la Seconde Guerre mondiale. Grâce à eux, les marines avaient réussi à communiquer sans que l'armée japonaise ne puisse décoder les messages.
  • 9. Une demande de pardon émouvante En décembre 2016, dans la réserve indienne de Standing Rock, Wesley Clark Jr* (photo n° 2) s’adresse à Leonard Crow Dog** (photo n° 3), représentant des Sioux Lakota en présence de plusieurs centaines de vétérans étatsuniens. Il fait écho à l’abandon du projet de construction du Dakota Access Pipeline sur le territoire sioux, après des semaines de résis- tance indienne. « Nous sommes venus, nous vous avons combattus. Nous avons pris vos terres. Nous avons signé des traités que nous n’avons pas respectés. Nous avons volé les minéraux de vos collines sacrées. Nous avons sculpté les visages de nos présidents sur vos montagnes sacrées. Nous ne vous avons pas respectés, nous avons pollué votre Terre, nous vous avons blessés de multiples façons. Nous sommes venus vous dire combien nous étions désolés. Nous sommes à votre service et nous implorons votre pardon. » * Wesley Clark Jr, vétéran de l'armée, chef de projet dans l’énergie éolienne, et militant écologiste. Son père, Wesley Clark, ex-général étatsunien en charge des forces armées de l’OTAN, diplômé de philosophie, politique et économie, est un homme politique du parti démocrate. ** Leonard Crow Dog (1942-2021), activiste et leader spirituel des Sioux Lakota, praticien de la médecine traditionnelle à base de plantes et chef des cérémonies de la danse du soleil. À travers ses écrits et ses enseignements, il a cherché à unifier les peuples indiens de toutes les nations.
  • 10. Des films pour la mémoire Pascal Bauchard distingue plusieurs étapes de la représentation de l’Indien dans la production holywoodienne : 1) L’Indien humain dans les temps du cinéma muet; 2) L’Indien obstacle à la conquête de l’Ouest dans les années 1930; 3) L’indien réhabilité dans les années 1950; 4) L’Indien victime de la sauvagerie des Blancs dans les années 1970; 5) l’Indien symbole d’un ‘Paradis perdu’ dans les années 1990. - Dans le film Buffalo Bill de William A. Wellman (1944), pour la première fois dans l'histoire du western parlant, les Indiens ont droit à la parole, revendiquent leurs droits, gagnent des batailles, et ne sont plus des pantins juste bons à abattre, si ce n'est dans le film par la bouche de personnages blancs, haïssables - civils comme militaires - pour lesquels "un bon Indien est un indien mort.« - Dans le film Broken Arrow (La flèche brisée, 1950), Delmer Daves montre l'Indien comme un homme d'honneur et de principes, comme un être humain et non comme une brute sanguinaire. - Le film étatsunien Danse avec les loups (Dances with Wolves), réalisé par Kevin Costner en 1990, est une adaptation du roman du même nom écrit en 1988 par Michael Blake. Un officier nordiste décoré de la guerre de Sécession, lorsque les combats se terminent, rejoint volontaire- ment un fort éloigné de toute civilisation. L'officier sympathise avec les Sioux et le rapprochement devient fraternel. Il est désormais surnommé « Danse avec les loups » et abandonne son poste pour vivre à leurs côtés.
  • 11. 2 - La mémoire des crimes de guerre étatsuniens Les crimes de guerre des États-Unis sont des crimes de guerre et des violations des lois et coutumes de la guerre commises par les forces armées des États-Unis depuis la signature des Conventions de La Haye de 1899 et 1907. Celles-ci incluent l'exécution sommaire de prisonniers ennemis com- battants, le mauvais traitement des prisonniers au cours des interrogatoires, la pratique de la torture et l'utilisation de la violence contre les civils non- combattants. - La guerre américano-philippine (1899-1902) est entachée de massa- cres et d'exactions contre des populations civiles. Les forces étatsuniennes* tuent au moins 2 500 civils. Les historiens philippins estiment le nombre des victimes à 50 000 civils. L’exécution d’enfants et la pratique de la torture par l'eau sont prouvées par des photographies. - Pendant la guerre du Pacifique au cours de la Deuxième Guerre mondiale, les prisonniers de guerre japonais sont très souvent massacrés. Quant aux prisonniers de guerre des Japonais, ils étaient massa- crés, décapités, sous-alimentés ou astreints à des travaux forcés.** * sous les ordres du général Jacob Hurd Smith, surnommé Hell-Raising (‘ Le diabolique’), qui a déjà combattu les Amérindiens d’Amérique du Nord. Il ordonne que l’île de Samar soit transformée en un "désert hurlant" et que soient tués tous les Philippins mâles de plus de dix ans : « Kill every one over ten ». Il sera jugé en cour martiale pour ce massacre. ** voir le diaporama n° 6 : Le Japon et les traces de sa période impériale en Asie du Sud- Est
  • 12. La mémoire des crimes de guerre étatsuniens - Les bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki sont considérés comme des crimes de guerre, notamment par Hannah Arendt ou par le procureur Telford Taylor lors des procès de Nuremberg. De façon plus générale, les nombreux bombardements de zones urbaines sans intérêt militaire avéré par les forces étatsuniennes au Japon (comme les bombardements de Tokyo en mars 1945, à l'aide d'engins incendiaires sur des zones résidentielles majoritairement construites en bois - 100 000 morts) peuvent également être considérés comme des crimes de guerre. Le général Curtis LeMay, chargé de l'opération pour les États-Unis, déclarait alors que les Japonais devaient être « brûlés, bouillis et cuits à mort ». Mais les bombardements de villes et de populations civiles ont été commis par d’autres belligérants de la 2ème Guerre mondiales : bombar- dements allemands sur Guernica, Londres, Coventry, Plymouth, Birmingham, Liverpool, Canterbury et Exeter, Great Yarmouth, etc. En mai 1945, près de deux millions de tonnes de bombes sont larguées par les Alliés sur l’Allema- gne. Plus de 60 villes sont rasées, notamment Dresde (35 000 morts). Près de 600.000 civils allemands trouvent la mort lors des bombardements. Photo : Amas de cadavres après le bombardement de Dresde. La plupart des corps sont regroupés ainsi afin d'être incinérés sur place, souvent sans même avoir été identifiés, pour éviter les épidémies.
  • 13. La guerre contre l’Irak en 2003 La guerre d'Irak, ou seconde guerre du Golf, commence officiellement le 20 mars 2003 avec l'invasion de l'Irak par la coalition menée par les États-Unis contre le parti Baas de Saddam Hussein. L'invasion a conduit à la défaite rapide de l'armée irakienne, à l'arrestation et à l'exécution de Saddam Hussein ainsi qu'à la mise en place d'un nouveau gouvernement. Cette guerre est l'une des rares mises en œuvre du concept de guerre préventive, ici menée pour parer à la menace des armes de destruction mas- sive (ADM) dont l'administration Bush, dans un rapport présenté au Conseil de sécurité de l'ONU le 12 septembre 2002, affirmait de façon mensongère détenir la preuve. Ces armes n’ont jamais été trouvées. Le conflit a fait des centaines de milliers de morts dont plus de 4 400 militaires états-uniens, et un nombre plus important de déplacés. Le chaos qui s’en est suivi en Irak a permis la montée en puissance de l’organisation terroriste islamique Daech. Images : -Colin Powell, secrétaire d'État des États-Unis, initialement opposé à l'invasion de l'Irak, tient une capsule présentée comme contenant de l'anthrax, lors d'une session du Conseil de sécurité des Nations unies, prétendant que l'Irak est susceptible de posséder des armes de destruction massive, 5 février 2003.Les conseillers du président George W. Bush instigateurs de ce mensonge et de cette guerre sont les trois « faucons » conservateurs Condoleezza Rice, Donald Rumsfeld et Paul Wolfowitz. - Dans son livre, Jean Guisnel explique pourquoi, dans la guerre mise en œuvre contre Saddam Hussein, la lutte contre le terrorisme a bon dos, de même que la volonté de stopper la production d'armes nucléaires, biologiques et chimiques, ou de promouvoir la démocratie.
  • 14. 3 - La mémoire des crimes de la CIA en Amérique latine La big stick policy (‘politique du gros bâton) fait référence à la politique étrangère menée par le président Theodore Roosevelt en 1901-1909 (double mandat). Cette politique* dote les États-Unis du rôle de véritable police internationale et notamment du devoir de protéger ses intérêts en Amérique latine. L’acte fondateur de cette politique est la construction du canal de Panama entre 1904 et 1914. À l’origine voulu par Ferdinand de Lesseps et les Français, ce projet avorté est repris en main par Th. Roosevelt. Il capitalise l’influence des États-Unis sur l’Amérique du Sud, et se porte garant d’un des projets les plus importants de l’histoire de la navigation, * Cette politique apparait comme le prolongement de la ‘doctrine Monroe’, formulée en décembre 1823. Elle est plutôt la concrétisation politique de cette doctrine : là où le président James Monroe (mandat : 1817-1825) affirmait devant le Congrès que l’Europe ne pouvait intervenir dans les affaires américaines (et vice-versa), Th. Roosevelt affirme, lui, que les États- Unis peuvent intervenir là où bon leur semble. Images : - Caricature de 1904 montrant Th. Roosevelt armé de son ‘gros bâton’ en train de patrouiller dans la mer des Caraïbes. - Le président étatsunien Theodore Roosevelt (aucune parenté avec Franklin Delano Roosevelt) - et le même en visite sur le chantier du canal de Panama, en 1904.
  • 15. La domination économique étatsunienne en Amérique latine Le président William Howard Taft, en fonction de 1909 à 1913, privilégie dès 1910 la ‘diplomatie du dollar’. Avec lui, la domination devient plus économique : c’est l’apogée des investissements de la United Fruit Company* (UFC) en Amérique Centrale. Implantée en Colombie, l’UFC a plus de prérogatives qu’aucune autre entre- prise étrangère. Elle fonctionne dans la région de Santa Marta comme un État indépen- dant. Près de 25 000 personnes travaillent dans les bananeraies en 1927, avec des journées de 12 heures. Elles dorment entassées dans des cabanes insalubres. En déc. 1928, de nombreux ouvriers se mettent en grève, mais le mouvement est dénoncé par le gouvernement et la presse qui assurent que des "agents de Moscou" préparent une insurrection. Le 6 décembre 1928, les soldats placés sur les toits et armés de mitrail- leuses reçoivent l'ordre d’ouvrir le feu, provoquant le Masacre de las bananeras : 1 500 morts. Ceux qui ne meurent pas sur le coup sont achevés à la baïonnette ou enterrés vivants dans des fosses communes. On embarque dans les trains de l’entreprise des centaines de cadavres qui sont jetés à la mer comme les bananes de mauvaise qualité. * La United Fruit Company, ou UFC, entreprise bananière fondée en 1899, prend le nom de Chiquita Brands International en 1989. Symbole de l'impérialisme étatsunien, l'entre- prise a inspiré à l'écrivain William Sydney Porter (surnommé O. Henry - 1862-1910) l’expression "république bananière". Outre les bananes, l’entreprise produit de la canne à sucre, du cacao, de l’huile de palme, des ananas, etc. Photo du bas : ouvriers massacrés le 6 décembre 1928. Le massacre de bananeraies est raconté par Gabriel García Márquez dans Cent ans de solitude.
  • 16. Les missions de la CIA Le coup d'État au Guatemala La ‘politique du gros bâton’ renait d’abord en pleine Guerre froide, à mesure que naissent les guérillas révolutionnaires. Son bras armé est la Central Intelligence Agency (CIA), fondée en 1947, qui s’occupe des services secrets de renseignement et d’espion- nage extérieurs étatsuniens. La CIA n’hésite pas à déstabiliser ou à renverser des gouvernements sud-américains. Le coup d'État au Guatemala en 1954 est le résultat d'une série d'opérations organisées par la CIA (sous le nom de code ‘opération PBSuccess’), en lien avec l’UFC, en réaction aux réformes agraires du gouvernement du président Jacobo Árbenz Guzmán qui affectaient directement les intérêts de la multinationale. Une centaine d’agents de la CIA favorisent l’armement du colonel Carlos Castillo Armas et de ses quelques centaines de rebelles. Une fois au pouvoir, Armas permet à l’UFC de récupérer ses terres. Il interdit les partis politiques et les syndicats et il retire le droit de vote aux illettrés du pays. Le règne du colonel Armas est toutefois de courte durée puisqu’il est assassiné en 1957. Par la suite, une guerre civile larvée atteint dure- ment le Guatemala et fait jusqu’à 200 000 morts. Image du centre : Jacobo Árbenz Guzmán (1913-1971 ), président du Guatemala de 1951 à 1954
  • 17. Le rôle de la CIA dans le coup d'État au Brésil en 1964 João Goulart (surnommé Jango) est élu président du Brésil en septembre 1961 avec le soutien de la gauche travailliste. En mars 1964, il annonce son plan de Reformas Basicas (‘réformes fonda- mentales’) axées sur le sort des plus pauvres, qui implique des réformes agraires, financières (nationalisation des raffineries de pétrole), électorales (droit de vote aux analphabètes) et éducatives. Il est renversé le 31 mars 1964 par un coup d'État militaire, initié par l’ambassadeur des États-Unis au Brésil, Lincoln Gordon et par la CIA, avec l’accord du président Lyndon B. Johnson. Goulart est accusé d'être responsable de l'inflation, d'avoir organisé une redistribution suicidaire des richesses, d'aspirer à être dictateur et d'avoir des liens d'amitié avec les communistes. Photos : - João Goulart (1918-1976), président renversé par le coup d’État de 1964 - Lincoln Gordon (1913-2009), ambassadeur des États-Unis au Brésil (1961 à 1966), co-instigateur du coup d'État
  • 18. Le rôle de la CIA dans le coup d'État au Brésil en 1964 Le coup d'État est médiatico-civilo-militaire. Il est précédé le 19 mars 1964 par les ‘Marches des familles avec Dieu pour la liberté’, à Sao Paulo et ailleurs, peu spontanées mais soutenues par une large fraction de l’Église catholique. Il est soutenu par les grands propriétaires fonciers, par la bourgeoisie industrielle de Sao Paulo, par une grande partie des classes moyennes urbaines, et encouragé par le journal de Rio, Correio da Manhã. Dans le cadre de l'opération Brother Sam, le Pentagone tient à disposition des côtes des navires prêts à intervenir pour soutenir les putschistes, au cas où des militaires loyalistes se rebelleraient pour soutenir Jango. Les forces du général Mourão Filho, fortes de ce soutien, marchent de Juiz de Fora (Minas Gerais) à Rio de Janeiro. Une dictature militaire est alors instaurée, dirigée par le maréchal Castelo Branco. Elle durera jusqu'à l'élection de Tancredo Neves en 1985. Photos : - La Marcha da Família avec Deus pela Liberdad, rassemble à São Paulo, au mois de mars 1964, 300 à 500 000 personnes et sera utilisée ensuite comme preuve de légitimité populaire du putsch. - Humberto de Alencar Castelo Branco (1900-1967). Chef d‘état-major de l'Armée de Terre du Brésil lors du putsch, élu président intérimaire du pays par le Congrès. Par décret, il abolit tous les partis politiques, se succédant à lui-même à la tête de l'État. Il fait voter par le Congrès une loi qui lui permet de choisir son futur successeur…
  • 19. Le rôle de la CIA dans le coup d’État contre le président Allende au Chili Le mardi 11 septembre 1973, le gouvernement du président du Chili Salvador Allende (socialiste) démocratiquement élu en sept. 1970 est renversé par un coup d'État militaire. Le coup d'État a été planifié par les commandants en chef des trois armées et le chef de la police, et dirigé par le général d'armée Augusto Pinochet. Événement paroxystique de la Guerre froide, ce putsch est active- ment soutenu par les États-Unis. Le gouvernement américain craint l'instauration d’une tête de pont soviétique dans sa zone d'influence sud- américaine et une exportation de la révolution cubaine en Amérique du sud, l'accession démocratique au socialisme étant perçu comme une menace pour son leadership régional. Les dirigeants des États-Unis sont hostiles à l'expropriation de grandes compagnies états-uniennes du cuivre, et ne veulent pas qu’un gouvernement de gauche contrôle le détroit de Drake, entre l'Atlantique et le Pacifique près du cap Horn. Photo : Salvador Allende (1908-1973)
  • 20. Le rôle de la CIA dans le coup d’État contre le président Allende au Chili Deux documents déclassifiés de la CIA montrent qu'en 1970, le président Richard Nixon souhaitait qu'Allende soit renversé, en étranglant l'économie et en déclenchant un coup d'État. La CIA a pour mission de déstabiliser le régime chilien afin « d'alimenter un climat propice au coup d'État ». La grève des camionneurs qui paralyse le pays en octobre 1972 est soutenue financièrement par la CIA. Réagissant aux nationalisations effectuées par le gouvernement d'Allende, plusieurs firmes américaines dont ‘ITT’ ou ‘Anaconda Copper’ apportent leur concours à cette stratégie. Un des chefs de la CIA, Ralph McGehee, fait produire de faux documents visant à "prouver" un complot de militants de gauche pour assassiner des généraux chiliens. Le 13 septembre, la junte dissout le congrès, suspend la consti- tution et interdit les partis politiques, y compris ceux qui ont acclamé le coup d'État deux jours plus tôt. Les libertés publiques sont supprimées, l’état d'urgence proclamé et le couvre-feu instauré. La liberté de la presse est abolie. Photos : - L’entrée des chars à Santiago du Chili - Augusto Pinochet (1915-2006), président de la République de déc. 1974 à mars 1990, est mort à l'âge de 91 ans, sans jamais avoir été jugé
  • 21. Répression au Chili, opération Condor Près de 1 800 personnes sont assassinées en quelques semai- nes, près de 150 000 personnes sont été emprisonnées pour des motifs politiques. La plupart des femmes arrêtées sont victimes de sévices sexuels. Le stade national et le stade Chili sont temporaire- ment transformés en d'immenses prisons, où les prisonniers sont torturés et parfois exécutés sommairement. Le total des morts et disparus de la dictature militaire est de 2 279. En nov. 1975 est créée l’Operación Cóndor, système de répression de masse et de terreur mis en place dans le Cône Sud de l'Amérique du Sud, et regroupant les services de renseignement de 6 dictatures militaires : Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Paraguay, Uruguay. Les objectifs de ce réseau sont la collecte d'information sur les organisations "gauchistes", l'éradication des idées et de l'influence communistes et l'élimination des oppositions politiques. Jusqu'à 1978 au moins, les États-Unis fournissent aide technique et financière au réseau. Photos du haut : Autodafé des livres et journaux interdits
  • 22. Quand la CIA formait les tortionnaires Le gouvernement des États-Unis n’a pas seulement organisé des réunions et formations de militaires en favorisant l’idéologie anti- communiste et l’appel au combat antisubversif. La division des services techniques de la CIA a fourni aux différents agents latino-américains d’essentielles « leçons en tortures », via notamment des manuels qui enseignent le niveau de choc électrique que peut recevoir un corps humain, sans pour autant tomber dans le coma ou provoquer le décès. Parmi les livres découverts dans la bibliothèque des « archives de l’horreur », l’un d’entre eux a particulièrement marqué l’ex-prisonnier politique Martin Almada. Son titre est Comment maintenir en vie les personnes torturées ? Il semble également que la CIA ait offert aux appareils de répres- sion latino-américains des équipements électriques permettant « l’inter- rogatoire » des « subversifs ». Un agent repenti de la CIA, Ralph W. McGehee, qui a formé une partie de l’organisation de 1952 à 1977, raconte dans son livre Deadly Deceits : my 25 years in the CIA com- ment la CIA a participé à ‘l’Opération Condor’ et s’est associée avec les escadrons de la mort de divers pays. Photo du bas : Ornando Letellier (1932-1976), économiste chilien, ministre du gouvernement de Salvador Allende et ambassadeur aux États-Unis. Assassiné en sept. 1976 à Washington par des agents de la Dirección de Inteligencia Nacional (DINA), police politique de Pinochet, dans le cadre du plan Condor.
  • 23. La CIA en Uruguay et au Paraguay Par exemple en ce qui concerne l’Uruguay, Ralph W. McGehee, écrit que la CIA « a eu un contrôle sur les listes les plus importantes des activistes de gauche. Elle a livré les noms de leur famille et amis. Par le biais de services de liaison, la CIA a donné aux services d’intelligences et aux escadrons de la mort, des noms complets, la date et lieu de naissance, le nom des parents, l’adresse, le lieu de travail, la photographie ». Toujours selon McGhehee, afin d’accompagner ce travail d’infor- mation, la CIA envoie en 1969 à Asunción, capitale du Paraguay, Dan Mitrione, fameux tortionnaire qui résume son travail par cette formule : « La douleur exacte, dans l’endroit exact, avec la quantité exacte afin d’obtenir l’effet désiré ». Le Paraguay, pendant près de 35 ans sous la férule du général- dictateur Alfredo Stroessner, est un laboratoire de réalisation grandeur nature de techniques de répression politique. Dans ce pays sont stockées les "archives de la terreur"*, découvertes en 1992 par l'avocat et défen- seur des droits de l'homme paraguayen Martin Almada (photo du haut), lui- même ancien torturé. * 5 tonnes de lettres, rapports, fiches d’identité, cassettes audio des interrogatoires. L'UNESCO les a mis en ligne au titre "Mémoires du monde".
  • 24. Quelle reconnaissance de ces crimes en Amérique latine par les États-Unis ? En 1977, peu après son élection, et dans le cadre de sa politique de défense mondiale des droits de l'homme à l‘Est comme à l‘Ouest, le président Jimmy Carter condamne « sévèrement la junte chilienne » et exprime ses « regrets » pour la participation des États-Unis au coup d'État. Il met fin très tardivement et après beaucoup d'hésitations au soutien apporté par les États-Unis depuis des décennies au dictateur Anastasio Somoza au Nicaragua. En février 2003, Colin Powell, secrétaire d'État des États-Unis, déclare : « En ce qui concerne (…) ce qui s'est passé avec M. Allende, ce n'est pas une partie de l'histoire américaine dont nous sommes fiers. » Quand l'étau judiciaire se referme sur Augusto Pinochet pour fraude fiscale en 2005, les autorités étatsuniennes fournissent à la justice chilienne des informa- tions sur les montages financiers complexes de la famille Pinochet aux États-Unis. Et quand la fille aînée de l'ex-dictateur, Lucia Pinochet, inculpée de fraude fiscale au Chili, cherche asile aux États-Unis en janvier 2006, elle n‘est pas admise sur le territoire étatsunien. Sauf information qui nous aurait échappé, on est très loin de demandes de pardon présentées officiellement par des chefs d’État devant les représentants des victimes, après un travail de mémoire et des rapports - éventuellement bipartites - réalisés par des historiens…
  • 25. 4 - La mémoire de la ségrégation raciale aux États-Unis La ségrégation raciale était la séparation physique de personnes de couleur de peau différentes, dans la vie quotidienne (quartiers urbains, bancs publics, toilettes, écoles, restaurants, cinémas), au nom de la prétendue supériorité d’une race sur une autre. Ex. : Ségrégation raciale aux États-Unis jusqu’aux campagnes de M.L. King, apartheid en Afrique du Sud jusqu’à l’élection de Nelson Mandela. Si la ségrégation par la loi est abolie presque partout dans le monde, la ségrégation de fait subsiste largement…
  • 26. La ségrégation aux États-Unis La ségrégation raciale aux États-Unis est une politique de séparation des personnes, selon des critères raciaux, mise en place principalement dans les États du Sud, entre 1877 et 1964 pour contourner la mise en oeuvre de l'égalité des droits civiques des Afro- États-uniens garantis par la Constitution au lendemain de la guerre de Sécession.* Pour entraver les nouveaux droits des Noirs étatsuniens, les États du sud utilisent deux dispositifs, le premier est un dispositif d'intimidation par le terrorisme avec le Ku Klux Klan (KKK), l'autre légal, réglementaire : les lois Jim Crow issues des Black Codes. * à savoir : le 13ème amendement de décembre 1865 abolissant l'esclavage, le 14ème amendement de 1868, accordant la citoyenneté à toute personne née ou naturalisée aux États- Unis et interdisant toute restriction à ce droit, et le 15è amendement de 1870, garantissant le droit de vote à tous les citoyens des États-Unis. Photo du haut : Pendaison de Noirs par le Ku Klux Klan
  • 27. Des restrictions de tous ordres Les lois Jim Crow limitent l'ensemble de la vie sociale, économique et politique des Noirs de leur naissance jusqu'à leur mort. En rajoutant, à la ségrégation, des restrictions aux droits à la propriété, à établir son entre- prise, à l'éducation, à se marier en dehors de sa "race", les interactions avec les Blancs sont limités au strict nécessaire professionnel. Dans cer- tains comtés, une taxe est créée pour avoir le droit de vote, puis se géné- ralisent les tests* pour vérifier l'aptitude intellectuelle à voter. Une édition du Negro Motorist Green Book (dit Green Book) est publiée chaque année entre 1936 et 1966 par Victor Hugo Green. C'est un guide de voyage qui donne annuellement la liste des hôtels, campings, restaurants, bars, dancings, garages, stations d'essence, etc., où les Noirs sont les bienvenus au milieu des terres ségrégationnistes. Les lois favorisant la ségrégation raciale n'ont été abrogées aux États-Unis qu’à la suite du mouvement des droits civiques. Auparavant, la constitution de l'Alabama, par exemple, disposait toujours que « des établis- sements scolaires distincts doivent être fournis pour les enfants blancs et les enfants noirs. » * Des tests beaucoup plus difficiles que ceux qui auraient été demandés à n’importe quel citoyen, par exemple : réciter l’article 6 de la constitution, donner la liste des Présidents depuis la création des États-Unis, etc. Photo du bas : Lors de la March on Washington for Jobs and Freedom, 28 août 1963, la foule rassemblée devant le Lincoln Memorial applaudit le discours de M.-L. King « I have a dream ! »
  • 28. Les luttes contre la ségrégation raciale De 1865 à 1950, 6 500 personnes hommes, femmes et enfants – entre une et deux personnes par semaine pendant 80 ans – ont été tuées à la suite d'actes de lynchage, principalement dans les États de la Géorgie et du Mississippi. Le mouvement des droits civiques connait son apogée sous Martin Luther King : boycott des bus de Montgomery de déc. 1955 à déc. 1956, sit-in à Greensboro et Nashville en 1960, utilisation des cars de transport inter-États en 1961, manifestations à Birmingham en 1963, marche sur Washington et discours I have a dream en août 1963, trois marches Selma-Montgomery en 1965, Chicago Freedom Movement à Chicago et dans le nord des États-Unis entre milieu 1965 et début 1967, Poor People's Campaign en nov. 1967, camp de Resurrection City et marche des pauvres en mai-juin 1968. La ségrégation de jure est abolie sous l’effet du mouvement des droits civiques par l'adoption de différentes lois fédérales comme le Civil Rights Act de 1964, le Voting Rights Act de 1965 et le Civil Rights Act de 1968 prohibant toutes les lois et réglementations ségrégatives sur l'ensemble des États-Unis.
  • 29. Des regrets officiels En 1983 est votée la loi créant un jour férié fédéral pour honorer Martin Luther King. Le MLK Day est fêté chaque année le troisième lundi du mois de janvier. En avril 1998, le président Bill Clinton lors d’un long voyage sur le continent africain visite l’île de Gorée au Sénégal et rencontre Nelson Mandela à Robben Island. En juillet 2008, la Chambre des représentants, à l’initiative du démocrate Steve Cohen, "présente des excuses aux Noirs américains au nom du peuple des États-Unis, pour le mal qui leur a été fait" sous les lois ségrégationnistes connues sous le nom de ‘lois Jim Crow’ et « à leurs ancêtres qui ont souffert de l'esclavage". Le Sénat des États-Unis le 18 juin 2009 fait amende honorable sous la forme d'une résolution symbolique. Image : Bill Clinton et Diouf sur l’île de Gorée en 1998 Le parlementaire Steve Cohen, initiateur des excuses
  • 30. Des musées De nombreux musées racontent l'histoire afro-américaine : - le National Civil Rights Museum, Memphis, Tennessee - la Whitney Plantation, Wallace, Louisiane - le Legacy Museum and National Memorial for Peace and Justice, Montgomery, Alabama - le National Voting Rights Museum and Institute, Selma, Alabama - le Studio Museum, Harlem, New York - le National Museum of African American Music, Nashville, Tennessee - le National Underground Railroad Freedom Center, Cincinnati, Ohio - le National Museum of African American History and Culture, Washington DC - le Negro Leagues Baseball Museum, Kansas City, Missouri - le Buffalo Soldiers National Museum, Houston, Texas - le Northwest African American Museum, Seattle, Washington - le California African American Museum, Los Angeles, Calfornie - Le DuSable Museum of African American History, Chicago, Illinois - L’African Meeting House, Boston, Massachusetts
  • 31. Des films contre la ségrégation Les films et documentaires contre la ségrégation raciale aux États-Unis sont très nombreux depuis les années 1960 et abordent le sujet par plusieurs angles : - la situation des Noirs - le combat non-violent contre la discrimination - des fictions sur l’évolution anti-raciale des relations inter- personnelles entre Noirs et Blancs ■