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Trombinoscopes "Chercheurs d’humanité"
Penseurs et acteurs
d’alternatives économiques
3 - depuis 1960
É. G. 17.04.2021
Romain Ferrari
Né en 1960, entrepreneur français. Suit le sommet de Rio en 1992
et le grand mouvement en faveur du développement durable qui lui
succède, avec une conviction forte : la croissance n’est soutenable que
si l’on peut réduire la consommation de ressources et limiter les
émissions de pollution et de déchets.
Applique ces règles à sa propre entreprise (Serge Ferrari SAS) de
fabrication de toiles composites à St Jean-de-Soudain (Isère), mettant
en place un procédé complet de recyclage.
Consacre son argent à la ‘Fondation 2019’, dont la mission est de
comprendre pourquoi les règles actuelles de l’économie vont à
l’encontre de la transition et de proposer des alternatives. Propose
plusieurs mesures très concrètes qui pourraient offrir de vraies
avancées : des achats publics responsables, une TVA réduite pour des
produits d’utilité comparable mais sans danger pour l’environnement, un
changement en profondeur du système de gestion comptable de nos
sociétés et de l’ensemble des agents économiques.
« Le développement fulgurant des sciences et des technologies
n’est pas seul responsable de cette croissance sans conscience au-delà
des limites du système : c’est avant tout dans les lacunes du système
économique qu’il faut en rechercher l’origine. ../..
Romain Ferrari
Ce système, en s’affranchissant des limites de notre monde et des
impératifs vitaux(qualitatifs et quantitatifs), a imposé un modèle
théorique unique de développement et de prospérité basé sur la seule
croissance infinie. Les prix des biens et des services ne reflètent plus
les vrais coûts écologiques et sociaux. Cette disjonction entraîne de
profonds déséquilibres dans les systèmes économiques .»
« Il faut réunir trois conditions pour réussir : une évolution du
comportement des citoyens ; un cadre réglementaire incitatif dans
chaque pays ; une transformation des règles économiques qui,
aujourd’hui encore, ne tiennent pas compte des effets dévastateurs
de la fabrication de certains produits. »
« L’économie devrait être intimement reliée à l’écologie,
c’est l’esprit qui anime notre fondation. Elle se donne pour objet de
créer les outils et les processus afin d’orienter l’économie
vers une meilleure gestion de notre maison Terre, au vu des données
écologiques les plus universelles possibles. »
- Pourquoi votre fondation est-elle nommée ‘Fondation 2019’ ?
- « Il s’agit de la date du cinquantenaire du premier pas de l’homme
sur la lune : il est grand temps de le reposer sur terre et de ne plus se
satisfaire d’une économie hors-sol ! ».
Thorkil Sonne
Né en 1960, danois. Se rend compte que son jeune fils autiste,
atteint par le syndrome d'Asperger, a une mémoire extraordinaire et un
remarquable sens du détail. Directeur technique d'une entreprise de
logiciels, sait que ces qualités sont essentielles pour les testeurs de
logiciels.
Crée la société ‘Specialisterne’ ("Les spécialistes"), qui effectue des
tests de logiciels, basée à Copenhague.
51 salariés, dont 37 autistes, travaille avec des grands groupes
comme ‘Oracle’ ou ‘Microsoft’, ravis de la qualité des services.
Les excédents sont réinvestis dans une fondation,
propriétaire de l'entreprise, qui se consacre à son développe-
ment à l'international. Objectif : créer 1 million d'emplois
pour les personnes autistes.
Abhijit Banerjee
Né en 1961, économiste indien. Professeur d’économie au
Massachusetts Institute of Technology (Cambridge, États-Unis).
Co-fondateur, avec Esther Duflo et Sendhil Mullainathan, du
laboratoire d’action contre la pauvreté Abdul Latif Jameel Poverty Action
Lab.
« Il n’existe pas de recette miracle pour éliminer la pauvreté ;
pourtant, on peut et on doit concevoir, mettre en œuvre et évaluer des
dispositifs qui améliorent l’existence des personnes les plus démunies. »
« Nous ne pouvons pas construire de programmes sans prêter
attention à ce que les pauvres disent, font et pensent . Ils réfléchissent
beaucoup. Ils ne se laissent pas accabler par le destin. Ils intériorisent
leur situation, ils y pensent, ils s’expliquent pourquoi les choses vont
dans un sens ou dans l’autre… »
« Si nous voulons avancer, il faut cesser de réduire les pauvres à
des caricatures et prendre le temps de comprendre réellement leur vie,
dans toute sa richesse et sa complexité ».
David Graeber
Né en 1961, anthropologue et économiste états-unien.
Professeur à la London School of Economics. A joué un rôle majeur
dans le mouvement Occupy Wall Street.
Son livre à succès dénonce l’utilisation de la dette, depuis 5 000
ans, comme un moyen de justifier les relations sociales fondées sur la
violence. Appelle à un jubilé de style biblique qui allègerait la dette
internationale et celle des consommateurs.
« Un jubilé serait salutaire, parce qu’il allègerait quantité de
souffrances humaines (…)
L’argent n’est pas sacré, payer ses dettes n’est pas l’essence de
la morale. Ces choses-là sont des arrangements humains et, si la
démocratie a un sens, c’est de nous permettre de nous mettre d’accord
pour réagencer les choses autrement. Annuler les dettes des plus
fragiles, au lieu de faire des coupes budgétaires, aurait le même effet
sur l’économie. »
Loïck Roche, Jean-Marc Huissoud,
Raffi Duymedjian, Dominique Steiler, etc.
L.R., né en 1961, directeur de l’école supérieure de commerce
Grenoble École de Management.
J.-M. H., Directeur du Centre d’études en géopolitique et gouvernance ;
R.D., professeur en gestion des connaissances;
D.S, titulaire de la chaire "Bien-être au travail et paix économique" dans
cette école.
Coauteurs en 2012, avec 8 autres professeurs, chercheurs et
formateurs en entreprise, du Manifeste pour une éducation à la paix
économique.
La guerre économique fait des blessés et des morts de chair et de
sang. (…) La paix économique est non seulement pensable, mais possible et
souhaitable. (…) Les conditions de sa mise en œuvre sont le développement
d’un état de paix intérieure, la mise en place d’un logique du partage, des
tactiques et des stratégies de coopération.
../..
Loïck Roche, Jean-Marc Huissoud
Raffi Duymedjian, Dominique Steiler, etc.
« Les écoles de management ont le devoir de faire en sorte
que les étudiants s’approprient une nouvelle éthique.(…)
Abandonner, dans nos enseignements, la facilité - certes
efficace - des métaphores, le vocabulaire militaire. (…) "Empêcher
que le monde se défasse", comme le disait Albert Camus.
Cette éducation s’articule autour de trois axes :
- le travail sur soi ;
- les organisations, et plus précisément la relation des hommes et
des femmes à leur hiérarchie ;
- une nouvelle vision de l’entreprise, appelée à devenir un centre
moteur de culture et d’éthique et un lieu citoyen. »
Raghuram Rajan
Né en 1963, économiste indien. Après ses études, rejoint la Chicago
Booth School of Business en tant que professeur de finance, devient en
2003 le plus jeune directeur de recherche du ‘Fonds Monétaire Interna-
tional’. En 2005, met garde en sur les risques croissants dans le système
financier et propose des politiques pour réduire ces risques.
Gouverneur de la banque centrale indienne de sept. 2013 à juin
2016. Refuse un 2ème mandat. Décrit les choix difficiles que nous devons
faire pour garantir une économie mondiale plus stable et restaurer une
prospérité durable.
« Le secteur privé quitte systématiquement le droit chemin. Et
systématiquement, au point que nous ne pouvons plus en rechercher la
cause dans le seul secteur privé. Ce sont les interactions entre le privé et
l’État qu’il convient d’incriminer. (…)
C’est à l’État qu’il appartient de créer un environnement où les
banques ne pourront pas nuire à la société. Comment voulez-vous que
les banques ou les pays se comportent correctement à l’avenir, si nous
les sauvons systématiquement à la première tempête ?
Je m’inquiète des inégalités mondiales, entre les pays qui
produisent d’importants surplus et ceux qui souffrent de vastes déficits.
Une approche globale s’impose. À défaut, nous n’arriverons à rien. »
Marianne de Boisredon
Née Vandermeersch en Belgique en 1963. Agrégation en
sciences économiques et sociales.
Participe à création et au développement de Contigo , banque
de microcrédits à Santiago-du-Chili. Membre du Conseil internatio-
nal de l’organisation chrétienne ‘Fondacio’.
Professeur d’économie au ‘Centre Madeleine Daniélou’.
« Le monde économique a développé naturellement le Yang
(plein, actif et masculin) et cela se manifeste par une recherche
d’efficacité, de rentabilité et de productivité.
Ces valeurs sont bonnes en soi, mais, sans être équilibrées
par le Yin (vide, passif et le féminin) qui se traduit par l’intériorité, la
prise de recul et la patience, elles manifestent des dysfonctionne-
ments sur les personnes : le stress, les mécanismes compensa-
toires comme le café, les drogues, l’alcool. Nous avons besoin
d’entrer dans une vision où l’humain, l’écologique et l’économique
sont pris en compte. »
Pierre Larrouturou
Né en 1964, ingénieur agronome et économiste. Président de
la ‘Fondation Edgar Morin’.
Partisan actif du partage du travail sur lequel il a travaillé avec
Michel Rocard et Pierre de Robien, déçu par 2ème loi Aubry de juin
1999, qu’il estime autoritaire, « uniforme, inadéquate, timorée, et à
long terme préjudiciable à la réduction du temps de travail. »
Animateur de l’association ‘Nouvelle Donne’, ex-président du
‘Collectif Roosevelt’ qui propose 15 réformes d’ordre financier,
économique, social et environnemental pour éviter de s’enfoncer
davantage dans la crise. En nov. 2012, membre du Bureau national
du ‘Parti Socialiste’.
‘Nouvelle Donne’ devient en novembre 2013 un parti politique.
« Nous ne pouvons pas accepter plus longtemps le triomphe de
la cupidité et la dictature des marchés » ../..
Pierre Larrouturou
« Nous avons été habitués à confondre croissance et progrès.
(…) Ce n’est pas de la croissance que viendra la justice sociale, mais
c’est d’un surcroît de justice sociale que viendront la stabilité
économique et la prospérité. »
« La vraie solution de sortie de crise passe par l’organisation et
la relance d’un nouveau modèle de développement des produits, des
services, des économies d’énergie, des efforts de dépollution, d’une
politique énergétique, des travaux hydrauliques, de quelques grands
chantiers mondiaux, tout cela sans produire de gaz à effet de serre. »
« On peut aller vers l’équilibre des finances publiques sans
austérité ; On peut sortir du chômage sans croissance. »
« En période de crise, il est plus facile de jouer sur les peurs et
de parler au cerveau reptilien que de parler à l’intelligence et au
cerveau citoyen. »
Guibert del Marmol
Belge né en 1964. Économiste de formation, dirige pendant plus de
15 ans diverses entreprises de services actives en Europe et aux États-
Unis dans les loisirs et l'immobilier d'entreprise. Atteint à 30 ans d’une
tumeur crânienne liée à un burn-out professionnel. Cette expérience
change sa conception du monde et lui permet d’acquérir un vécu dans le
domaine des interactions corps-esprit.
Cofondateur avec Luc Petit-Barreau de ‘Cardel Sustainable
Management’, auteur et conférencier spécialisé dans le domaine de
l’économie ""régénératrice". Forme les dirigeants aux pratiques d’un
leadership inspiré en mariant sagesses anciennes et technologies
modernes. Évoque les technologies d'avenir et des pistes concrètes dans 3
domaines : - l'autonomie alimentaire et énergétique, - l'émergence d'une
économie régénératrice - la nécessité d'un enseignement orienté vers la
créativité.
« Nous avons tous en nous une intelligence qui sait et qui sent, qui est plus
rapide que l’intelligence cérébrale. Certains pensent qu’il s’agit de l’intuition, mais c’est
plus que cela : c’est une intuition profonde, débarrassée du prisme de nos peurs, de
nos croyances, voire de notre culture. »
« Apprendre à penser différemment, remettre au centre de leur projet la
notion de sens et le souci d’une relation équilibrée avec toutes les parties
prenantes feront des entreprises les acteurs du changement de ce nouveau
millénaire tout en garantissant leur développement pérenne. »
Luc Petit-Barreau
Né en 19??. Licencié en éducation physique et master en
sciences de gestion. Homme d'affaires dépité, proche du burn-out,
ayant perdu ses repères, rencontre un guide de montagne qui l'initie au
retour à lui-même : une quête initiatique du réveil à la joie de vivre et au
sens.
Cofondateur et codirecteur de ‘Tealorg’, accompagne les leaders
et leur organisation dans le développement d'un leadership
"authentique" ou "leadership de la sagesse" basé sur la notion
"d‘intelligence intérieure", du respect des valeurs et du souci du bien
commun.
Membre de la ‘Fondation Lunt’ qui promeut des solutions
régénératrices faisant croître la richesse du point de vue de l'écologie,
du bien-être et de la communauté.
« Sans sagesse, l'intelligence, la force et le courage conduisent
souvent au naufrage personnel ou collectif. Notre mission est d'iden-
tifier, d'engager et de soutenir les pionniers créatifs pour accroître leur
contribution à la société grâce à des approches de changement de
paradigme. Lorsqu'un dirigeant accède à son intelligence intérieure,
celle-ci lui ouvre la voie à une gestion respectueuse des hommes et de
la planète. »
Harold Crooks
Né en 1964?, journaliste, écrivain et réalisateur de films documen-
taires, de nationalité canadienne. Agit à titre d'expert-conseil de l'industrie
des déchets auprès des mouvements écologistes et du gouvernement.
Auteur des documentairesThe corporation, the pathological pursuit
of profit and power ("Les Multinationales, la recherche pathologique du
profit et du pouvoir") et Surviving Progress ("Survivre au progrès"), et Inside
job qui montre comment les financiers ont mis le monde au bord du gouffre
en 2008.
Son film Le prix à payer montre comment l’évasion fiscale à grande
échelle pratiquée par les firmes multinationales "creuse l’écart des revenus
entre les privilégiés et le reste du monde, appauvrit les classes moyennes,
et affaiblit les fondations de nos sociétés".
Il montre le rôle clé de la City de Londres dans la création des
paradis fiscaux : îles Caïman, Marshall, iles Vierges, Jersey, Bermudes,
etc.
« La durée moyenne de détention d’une action est passée entre 1940 et
2015 de 7 ans à 22 secondes. »
Jean-François Gayraud
Français né en 1964, docteur en droit, diplômé de l‘’Institut
d'Études Politiques’ de Paris (lEP) et de l‘’Institut de criminologie’ de
Paris. Ancien élève de l‘’École Nationale Supérieure de Police’,
commissaire divisionnaire en fonction au ‘Conseil Supérieur de la
Formation et de la Recherche Stratégiques’.
Publie de nombreux articles et livres traitant de géopolitique du
crime. Montre comment les politiques de dérégulation ont ouvert la voie
à des comportements criminels de grande ampleur.
Dénonce notamment la course à la spéculation opérée et le
trading à haute fréquence mené sur les marchés financiers avec
ordinateurs munis d’algorithmes qui remplacent l’intervention humaine
(60 % des opérations sur les marchés financiers états-uniens, 40 % sur
les marchés européens).
« Il y a une concomitance entre trois phénomènes : la
dérégulation et financiarisation de l’économie, la brutale montée des
inégalités socio-économiques  et la criminalisation du comportement
des élites. »
Emmanuel Faber
Français né en 1964, diplômé d’HEC. En 1992, publie Main basse
sur la Cité, pamphlet contre les abus de la finance. Avant d'entrer chez
‘Danone’ en 1997, demande 8 semaines de congés, séjourne dans des
maisons pour mourants de Mère Teresa en Inde, dans des favelas sud-
américaines, dans la jungle de Calais, se lie avec Muhammad Yunus.
Participe en 2009 au ‘Forum Social Mondial’ à Belem (Brésil) et en 2010
au colloque Towards a nonviolent economy organisé à Bhopal (Inde) par
Ekta Parishad et ‘Gandhi International’.
Président de ‘Danone’ depuis déc. 2017. Cette multinationale
(100 000 salariés, 200 sites), leader mondial du bio et des alternatives
végétales au lait, crée à HEC une ‘chaire Entreprise et pauvreté’, met en
place un partenariat avec la Grameen Bank, ouvre en 2006 une usine
de yoghourts à haute valeur nutritionnelle, créé un fonds de dotation
d'une dotation initiale de 100 millions d’€ visant à stimuler le
développement économique et social en respectant les écosystèmes.
Danone Communities finance et développe dans 6 pays des
entreprises locales, avec un modèle économique pérenne, pour faire
reculer la pauvreté et la malnutrition. ../..
Emmanuel Faber
En 2013, à la demande du ministre délégué au Développement,
Pascal Canfin, rédige avec Jay Naidoo un rapport : Innover par la
mobilisation des acteurs : 10 propositions pour une nouvelle approche
de l’aide au développement.
Développe un marketing vert, bio, éthique et responsable. En
l’espace de 2 ans, ‘Danone’ bascule 1 milliard de dollars de ses ventes
vers une agriculture sans OGM. Monsanto tweete : "Danone renvoie
les agriculteurs au Moyen Âge". Du coup, les ventes de Danimals
(produits laitiers pour les enfants) passent de 30 % à 40 % de part de
marché en 12 mois…
En 2018, obtient l’accord du CA pour engager ‘Danone’ dans
une démarche de certification ‘B Corp’ d’entreprise à mission sociétale.
Est démis de ses fonctions par le CA de ‘Danone’ en mars 2021.
« Ne sera véritablement humanisée qu’une économie qui
fera place à l’humain dans son intégralité, en particulier dans sa
fragilité. (…) Ceci suppose dans l’entreprise l’ouverture d’une
vision, le développement d’une pensée, l’articulation d’un langage,
la mise en œuvre concrète de moyens de gouvernance. »
Blandine Mulliez
Née en 1965, (fille d’André Mulliez, impliqué dans la création
d’entreprises après avoir dû en 1986 licencier 600 salariés de ‘Phildar’,
fondateur du ‘Réseau Entreprendre’, réseau de 40 associations locales, et en
2008 de la Fondation Entreprendre).
Sœur de Christophe Mulliez (1966-2010), créateur de la ‘Fondation
Simply’ (accompagnement de projets solidaires liés à l’alimentaire dans
l’environnement des supermarchés)
BTS de manipulatrice en radiologie. Après la perte d’un enfant pas
encore né, anime l’association ‘Créa-mains’ pour aider les enfants à se
construire par le bricolage. Au sein du ‘Réseau Entreprendre Nord’, assure le
suivi du retour à l’emploi des personnes en fragilité. Présidente depuis 2009
de la ‘Fondation Entreprendre’.
« Créer des employeurs pour créer de l’emploi est aujourd’hui une des
causes les plus urgentes. Je suis là pour aider chacun à faire
grandir l’humanité. Il faut faire évoluer les programmes scolaires
pour favoriser une meilleure connaissance de l’entreprise.»
Emmanuel Druon
Français né en 1965, licence de lettres à la Sorbonne, ex-
cadre au service marketing de ‘L’Oréal’.
Prend en 1997 la direction de l’entreprise familiale ‘Pocheco’,
fabrique d’enveloppes à Forest-sur-Marque, près de Lille (aujourd’hui
122 personnes). Met en place une stratégie globale pour limiter peu à
peu au maximum l’impact de l’industrie sur la biosphère : autonomie en
eau et en chauffage, panneaux photovoltaïques, recyclage des rebuts
de papier, reboisement, toit végétalisé, phytoépuration, isolation,
suppression des produits chimiques et polluants, ruches sur le toit, etc.
Alors que l’entreprise a investi 10 millions d’euros ces 15
années pour réduire son empreinte écologique, elle a, dans le même
temps, réalisé 15 millions d’économies.
« Réinvestir tous les bénéfices dans l’entreprise et toujours
s’assurer que cela respecte trois critères : 1) baisse de la pénibilité ou
de la dangerosité d’un poste, 2) baisse de l’impact sur l’environnement,
3) gain de productivité. Quand c’est possible, nous allons plus loin que
la réglementation.»
Yann Galut
Né en 1966, avocat et homme politique français, membre du
‘Parti socialiste’, ex-député du Cher.
En décembre 2012, pilote un groupe de travail sur la question de
l'exil fiscal. Propose de créer un délit de fraude fiscale en bande
organisée, une auto saisine du juge afin de gagner du temps, l’obligation
pour les sociétés de déclarer leurs comptes bancaires à l'étranger, la
suppression des sociétés de domiciliation.
« La fraude fiscale regroupe trois phénomènes :
1- le particulier qui va planquer son argent en Suisse pour ne pas payer
d’impôts;
2 - l’optimisation fiscale des grands groupes;
3 - les escroqueries à la TVA.
L'évasion fiscale en France représente de 40 à 80 milliards
d'euros. À titre de comparaison, le budget de l'Éducation nationale, le
plus gros de l'État, est d’environ 60 milliards. »
Christophe Chevalier
Né en 1966, éducateur, maîtrise d'administration des entreprises,
service civil dans l'association ‘Archer’ (Drôme), en devient directeur en
1991.
Véritable entreprise de développement du territoire, le groupe
s’engage dans la création de nouvelles activités porteuses, mais aussi
dans la reprise d'activités et d'entreprises en difficultés ou en voie de
délocalisation.
15 pôles d'activités très diversifiés : bâtiment, travaux publics,
espaces verts, sous-traitance industrielle, fabrication de palettes, services
à la personne, intérim, transport et logistique. 74 actionnaires, 1 200
salariés, dont 70 % en insertion.
A notamment réussi le pari de la relance de la chaussure à
Romans, avec un atelier de production et la marque ‘Made in Romans’.
« Pour vraiment aider l'autre, il faut qu'il ait du travail. Les activités
culturelles, c'est bien seulement quand on a du boulot."
Guilhem Chéron
Né en 19??, désigner industriel, cuisinier, fondateur et président
de l'entreprise ‘La ruche qui dit oui !’: solution internet pour un
développement des circuits courts alimentaires.
Met sur pied en mars 2011 un réseau national d'entreprises
locales qui organisent, à partir de liens directs avec des producteurs
agricoles, des ventes hebdomadaires regroupant jusqu'à 300 clients.
De nouveaux débouchés sont ainsi offerts à des petits
producteurs par une plate-forme internet et l'organisation de ventes
régulières dans des points relais appelés "ruches". 287 ruches, 147 en
construction en août 2013.
« Le local tu respecteras. Les fruits et légumes de saison tu privilégie-
ras. Les intrants tu limiteras. La bonne conservation tu choisiras. Les
animaux avec amour tu traiteras. Les produits naturellement tu
transformeras. Les produits de tes amis tu présenteras. Les allergènes
tu signaleras. Ton exploitation tu ouvriras. Les consommateurs tu
respecteras ».
François-Michel Lambert
Né en 1966, homme politique français, député ‘Europe-Écologie
Les Verts’.
Spécialiste en développement économique et politique des
transports avec une expérience professionnelle de 16 ans au sein de
Pernot-Ricard, groupe leader mondial des spiritueux.
Président-fondateur de l‘’Institut de l'économie circulaire’ qui
souhaite initier un changement profond de notre modèle économique.
« Nous devons sortir d’une société de dépendance et de
gaspillage pour entrer dans une économie construite autour de
l’impératif de préservation et d’optimisation des ressources. (…) Dans
les années à venir, certaines matières premières comme le zinc, le
cuivre ou le phosphate vont s’épuiser. (…)
À la notion de morale, je préfère celle de responsabilité,
de sentiment d’appartenance à une même communauté
humaine. (…) Il nous faut prendre l’habitude non
seulement de ne plus jeter, mais aussi de ne plus
toujours posséder. Nous devons passer d’une
économie de la possession à une société de l’usage. »
Christian Arnsperger
Né en 1966, économiste allemand. Docteur en sciences
économiques de l'Université catholique de Louvain-la-Neuve, maître de
recherche au ‘Fonds national belge de la Recherche scientifique’,
professeur à l'Université de Lausanne. Ses réflexions sont fortement
influencées par André Gorz, Ivan Illich, E.-F. Schumacher, Paul Ariès,
Serge Latouche. Conseiller scientifique de la ‘Banque Alternative
Suisse’ (BAS).
Ses domaines de recherches portent principalement sur
l'épistémologie de la science économique, les implications
anthropologiques de la croissance économique et sur la transition du
capitalisme au post-capitalisme.
« Croiser une critique de l’économie capitaliste et une
philosophie existentielle. En bref : questionner l’économie en rapport
avec le sens et la valeur de l’existence. »
« La réussite d’expériences localisées, aussi prometteuse soit-
elle, ne saurait à elle seule garantir le succès d’une généralisation de
ces expériences. Pour rendre possible un nouveau système
économique durablement respectueux de l’homme et de la nature, il
faudra quand même des personnalités politiques dignes de ce nom. »
Cécile Renouard
Née en 1968, religieuse catholique, docteure de l’EHESS en
philosophie politique, diplômée de l’ESSEC.
Enseignante au ‘Centre Sèvres’ et à l’’École des Mines de Paris’,
directrice de l’’Institut de la Recherche et de l'Enseignement sur la
Négociation en Europe’ (IRENE) à l’ESSEC.
Mène depuis 2004 un travail pluridisciplinaire auprès de filiales de
grands groupes industriels implantées au Sud.
« L’économie n’a de sens que si elle est au service de l’homme et
du vivre-ensemble. (…)
Nous souhaitons rééquilibrer la fiscalité concernant les
multinationales afin de relever le défi d’une justice Nord-Sud. Le moyen,
c’est que le produit des impôts soit versé aux pays du Sud lorsqu’une
grande part de la production et des investissements est réalisée dans
ces pays. »
Bertrand Badré
Né en 1968, homme d'affaires français. HEC, Sciences Po, ENA.
Associé de la banque Lazard, contribue au succès de la restructuration
de la dette d‘’Eurotunnel’. Conseiller pour l’Afrique et le développement
auprès de Jacques Chirac, directeur financier du ‘Crédit Agricole’ et de la
‘Société Générale’, directeur général fiances de la ‘Banque mondiale’.
Remet à niveau la politique du risque, réforme l’International
Development Association (IDA), met en œuvre les objectifs du dévelop-
pement durables grâce à une plus grande implication du secteur privé.
Fondateur en 2017 et P.-D.G. du fonds d'investissement Blue
Like an Orange Sustainable Capital, qui vise à orienter l'investissement
sur des projets économiques novateurs dans les pays en développe-
ment.
« Il est temps de se réconcilier avec la finance. De renouer avec
son essence d'outil, mauvais maître, mais bon serviteur. De la domesti-
quer pour éviter qu'elle soit cette force sans conscience pouvant mener
le monde à la ruine. Et s'il était temps de la réenchanter ? Pas en
refaisant du vieux avec du neuf, ou du même autrement. Non, mais en la
refondant sur des bases saines, en la réinventant au service du bien
commun - ce pour quoi, à l'origine, elle avait été fabriquée - ce contre
quoi l'homme n'aurait jamais dû la laisser aller. »
Gaël Giraud
Né en 1970, jésuite français, normalien, polytechnicien,
chercheur au CNRS et à l’’École d’Économie de Paris’. Co-animateur
du collectif ‘Scinder les banques’. Économiste en chef à l’’Agence
Française de Développement’.
Travaille sur la monnaie, le rôle des marchés financiers, a mené
des enquêtes sur l’impact de l’implantation de sociétés multinationales
dans les pays du Sud.
Développe les aspects éthiques et spirituels des sciences
économiques. Travaille avec Cécile Renouard sur une économie
basée sur la valorisation de la capacité relationnelle.
Prend position sur le pic du pétrole, en faveur d'un
protectionnisme aux frontières de l'Europe, d'un financement massif
de la transition écologique par la planche à billets, du passage de
l'euro-monnaie-unique à l'euro-monnaie-commune.
../..
Gaël Giraud
Propose un écart de salaire maximal de 1 à 12 dans les
entreprises, comme c’est le cas dans la fonction publique française.
« Les députés n’ont eu ni le temps ni l’énergie de discuter de la
séparation des banques de marché et des banques de dépôt et de
crédit, un sujet technique et difficile, auquel les Anglais ont, eux,
consacré un an de réflexion, et sur lequel ils envisagent d’aller
beaucoup plus loin que nous. »
“Quand on m’a proposé un poste de trader à New-
York, je me suis dit que je ne pouvais pas être
infidèle à la joie que m’ont transmise les enfants de la
rue dans une case en boue séchée au Sud du
Tchad.”
“Quand des règles du jeu permettent des compor-
tements inacceptables, il faut changer les règles du
jeu.”
Jay Coen Gilbert
Chef d’entreprise états-unien né en 1970 ?. Diplôme d’études est-
asiatiques à l’université de Stanford. Consultant pour ‘Mc Kinsey’, fonde
‘AND1’, marque de chaussures et vêtements de basket-ball, vendue en
2005. Réfléchit après 2001 à sa mort et au sens de sa vie. Avec ses amis
Bart Houlahan et Andrew Kassoy, rencontre des chefs d’entreprise
motivés par des objectifs humains et environnementaux, constate qu’il
manque une évaluation vérifiable effectuée par un tiers pour mesurer et
certifier les démarches de progrès.
Crée en 2006 B Lab, organisation à but non lucratif qui délivre un label
certifiant un type de démarche de responsabilité sociétale de l’entreprise
(RSE), à l’origine du mouvement B Corporation.
L'évaluation permet aux entreprises de s'autoévaluer dans 5 domaines clés :
pratiques de gouvernance, engagements vis à vis de l’environnement, des acteurs
(partenaires, fournisseurs, clients), des collaborateurs, et impact du modèle
économique. Toute entreprise ayant obtenu un score supérieur ou égal à 80 peut
demander à être certifiée. Le questionnaire est gratuit. La labellisation, payante, varie
en fonction du chiffre d’affaires.
En 2018, il y avait plus de 2 650 entreprises certifiées B Corp dans plus de 130
secteurs économiques et plus de 60 pays, dont 40 en France : Les 2 vaches, La
ruche qui doit oui, Camif, Nature et Découvertes, Ulule, Ekodev, Squiz, Pixelis, etc.
Co-président de Investors 'Circle, organisation dédiée à l'accélé-
ration des marchés de capitaux pour un avenir durable.
Emmanuel Kasperski
Né en 1970, fonde en 2005 en Languedoc-Roussillon le ‘Groupe
REPLIC’, société anonyme mère de 7 sociétés coopératives d’intérêt
collectif (SCIC) dont l'objet principal est de créer des entreprises d'utilité
sociale et de l'emploi pour des personnes au chômage de longue durée.
Lance près de 10 entreprises dans des domaines divers : traiteur à
base de produits frais locaux (‘Table de Cana’), recyclage des déchets
professionnels (‘La Feuille d'Érable’), vente-location-entretien de véhicules
électriques (‘Mobiléco’), nettoyage industriel écologique (‘Cleaning bio’),
transport-stockage-distribution (‘Label Route’), restauration (‘Mon
Cuisinier’), etc.
« La création d'entreprise est une prise de risque terrifiante
quand elle se prend seule, mais cette prise de risque devient
un atout stimulant si elle se prend à plusieurs. »
Thomas Piketty
Né en 1971, économiste français. Ancien élève de l‘’École Normale
Supérieure’ et docteur en économie, directeur d’études à l’’EHESS’,
spécialiste de l'étude des inégalités économiques, en particulier dans une
perspective historique et comparative.
Après avoir joué un rôle majeur dans la fondation de l‘’École
d'économie de Paris’, y est aujourd'hui professeur.
« Pour mettre fin au décrochage stérile des plus hautes rémuné-
rations, il suffirait de ressusciter l'impôt confiscatoire sur les revenus
indécents que les États-Unis et le Royaume-Uni ont appliqué des années
1930 aux années 1980 (…).
Nos impôts ont atteint un degré de complexité qui en menace
gravement l'intelligibilité et l'acceptabilité sociale ; notre système de
retraites est émietté en une multitude de régimes peu légitimes… La
tâche peut paraître sans fin, mais nous n'avons pas d'autre choix que de
mener ces différents chantiers de front. »
Emery Jacquillat
Né en 1971, entrepreneur français. ‘Hautes Études Commerciales’.
Fondateur à 24 ans du groupe ‘Matelsom’ (vente de matelas par internet).
Reprend en 2009 la ‘Camif’, n° 3 français de la vente par corres-
pondance, en liquidation. Fait prendre à l’entreprise une nouvelle direction
stratégique, à partir de l’idée que les consommateurs sont de plus en plus
soucieux de l'impact social et environnemental de la fabrication des
produits qu'ils achètent. Supprime l'ancien catalogue papier, trop coûteux,
pour vendre uniquement sur Internet. Propose des produits de qualité,
majoritairement fabriqués en France dans le respect du développement
durable. En 2017, 250 000 € de bénéfices pour un chiffre d’affaires de
40 millions d’€, en hausse de 6 %, 73 % de l’activité se fait avec
137 fabricants français. Fait modifier les statuts de l’entreprise : les produits
et services pour la maison qui sont proposés doivent être « conçus au
bénéfice de l’homme et de la planète. »
« Nous portons une attention particulière au choix de nos fournis-
seurs, à leur démarche d'écoconception et de recyclage. Sur notre site, les
produits sont également géolocalisés.(…) Créer une marque forte, c’est
aussi sortir par le haut de cette tenaille représentée par Amazon et Google,
qui appauvrit toute la chaîne, en écrasant les marges du distributeur au
transporteur.
Esther Duflo
Née en 1972, économiste franco-américaine. Normalienne, maîtrise
d’histoire, doctorat en économie. Professeure au Massachusetts Institute
of Technology (MIT) où elle occupe la ‘chaire Abdul Latif Jameel sur la
réduction de la pauvreté et l'économie du développement’.
Détient la première chaire internationale ‘Savoirs contre la pauvreté’
au ‘Collège de France’, soutenue par l‘’Agence française de
développemen’t. Membre du ‘Comité pour le développement mondial’ qui
conseille le président Barak Obama.
Préconise la généralisation des méthodes expérimentales et des
évaluations aléatoires sur le terrain pour évaluer les politiques de lutte
contre la pauvreté (éducation, santé, etc.) menées par les acteurs locaux,
les gouvernements ou les organisations internationales.
« Ce qui est spécifique à la pauvreté, c’est que des mécanismes y
maintiennent les hommes et les femmes qui la subissent. »
« La diffusion d’une information méconnue et ciblée est efficace,
mais les incantations générales ne le sont pas. »
Aymeric Jung
Né en 1972, Master d’économie et de gestion, 3ème cycle de
spécialisation en finance Internationale à Paris IX. A travaillé en salle
de marchés à Paris, Zurich, Londres et Genève pour des banques
(Crédit Lyonnais, Lehman Brothers Nomura), sur la vente de produits
dérivés et comme responsable de l’ingénierie financière.
Son analyse sur la dérive des marchés financiers et les
menaces de la spéculation à court terme l’amène à se concentrer
sur des projets en finance solidaire et en impact investing en faveur
de l’économie locale et du développement de systèmes locaux de
nourriture.
Lance la branche francophone du mouvement Slow Money, né
en Californie, qui souhaite "ralentir l’argent", investir pour que la
nourriture, les exploitations agricoles et la fertilité soient pris en
compte. Plus de 24 millions de dollars ont été investis dans 190
petites entreprises alimentaires de mi-2010 à début 2013.
Oumar Ba
Sénégalais né en 1973 ?, directeur des 4 fermes agroécolo-
giques de l’organisation ‘ActSol’ créées depuis 2011 au Sénégal, dont
2 en Casamance, ouvertes aux jeunes à partir de 23 ans, "parce qu’ils
sont plus ouverts au changement".
Les apprentissages allient théorie et pratique et abordent les
domaines de la production végétale et animale, la pisciculture,
l’aviculture, l’apiculture et l’agroforesterie. Les jeunes formés ont
constitué une coopérative pour faciliter leur équipement, leur
ravitaillement en intrants et la commercialisation des produits.
Prouve que l’agroécologie peut ramener la sécurité alimentaire
grâce à une grande diversité de cultures.
Avec la fédération des ONG ‘Action paysanne’ et le Global
Ecovillage Network, agit sur la transformation sociale et culturelle des
mentalités et de la famille.
« Le seul niveau pertinent, c’est l’exploitation familiale, c’est là
que tout se décide. Avec moins d’un hectare, on peut vivre avec un
bon maraîchage et un petit cheptel. »
Sébastien Becker et Alexis Nollet
Tous deux ingénieurs de l’’Institut Supérieur d’Agriculture’ (ISA),
travaillent dans de grands groupes et rapportent de leurs voyages des idées
sur ce qui fait la vraie richesse de la planète. Reprennent en 2006 Mobil
Wood, entreprise de fabrication de mobilier en bois massif pour magasins,
située à Cravant (Yonne), 35 salariés (aujourd’hui 65). Coactionnaires d'un
groupe de cinq PME, dont ‘Stylevan’ à Auxerre, soit 120 salariés
Optent en 2016 pour l'holacratie, nouveau mode de gouvernance où
le collaborateur est remis au cœur de l’entreprise et où l’autorité, jusqu’ici
dans les mains des encadrants, est redistribuée. Renoncent à un manage-
ment pyramidal, pour aller vers un mode de gouvernance distribuée, un
système de rôles et de cercles. Les unités de travail fonctionnent un peu
comme des micro-entreprises au sein de l'entreprise.
Prochaine étape : déménagement à Saint-Bris-le-Vineux dans un
bâtiment à énergie positive, qui produira plus d'énergie qu‘il n'en dépensera.
« On s'est associé avec une agricultrice qui va installer une chèvrerie
sur le site. On a ouvert une école Montessori à Saint-Bris, qui rejoindra
le site également. Et enfin un centre de formation et une maison
citoyenne. L'unité de production sera au centre de ce pôle. »
Stéphane Foucart
Né en 1973, journaliste français. Ancien élève de l'École
supérieure de journalisme de Lille (1er promotion de la filière
scientifique), chargé de la couverture des sciences au sein du journal Le
Monde, en particulier les sciences de l'environnement et les sciences de
la Terre. Travaille notamment sur le changement climatique, l’agrochimie.
Auteur notamment de La fabrique du mensonge: Comment les
industriels manipulent la science et nous mettent en danger et de Et le
monde devint silencieux. Comment l'agrochimie a détruit les insectes.
Dans son livre Des marchés et des dieux : Quand l'économie
devient religion, montre que « dans l’Occident post-religieux, le discours
économique semble avoir pris la place du sacré. Ce culte a pour principe
divin le Marché, incarné par une multitude de Marchés dont l’appétit n’est
apaisé que par la croissance. Il a pour valeur cardinale la liberté
d’entreprendre, pour idéal l’équilibre et pour credo l’infinitude du monde,
condition à la satisfaction des dieux. (…)
L’économie a acquis l’autorité dont était investie la religion. Elle ne
s’attaque plus à l’astronomie et à la biologie, comme le christianisme
avant elle, mais s’en prend à l’écologie et à toutes les sciences qui fixent
des limites au Marché. »
Tristan Lecomte
Français né en 1973, HEC, auditeur interne chez ‘L’Oréal’.
En 1998, ouvre la première boutique de l'entreprise ‘Alter Éco
S.A’. À partir de 2002, signe des accords avec la grande distribution,
ouvre des filiales en Australie, au Japon, etc. L’entreprise devenue
leader du commerce équitable en France propose aujourd'hui près de
100 produits de 53 coopératives de production dans plus de 30 pays
d'Asie, d'Afrique et d'Amérique du Sud.
En 2010, s'installe dans le nord de la Thaïlande pour cultiver sa
propre parcelle de riz en agro-écologie. Se consacre à la mise en
place et au suivi des programmes de lutte contre le réchauffement
climatique et la déforestation, initiés dans le cadre du collectif ‘Pur
Projet’ qu'il a créé en 2008.
../..
Tristan Lecomte
« Les partenaires de Pur Projet sont à 99 % des entreprises. Nous
commençons par les écouter pour comprendre les problèmes qu’elles ont à
résoudre. Nous parvenons presque toujours à répondre au besoin de l’entreprise
en lui proposant une innovation de nature socio-environnementale. (…) Il s’agit
d’aider l’entreprise à se réconcilier avec son écosystème.
Aujourd’hui, tous les états-majors des grandes entreprises ont conscience
que le modèle de l’agriculture intensive est mort. (…). Nous proposons de
réintégrer l’arbre dans le paysage agricole. En France, par exemple, nous
proposons d’espacer les plantations de 25 mètres pour laisser passer les
moissonneuses batteuses.
En Côte d’Ivoire, un producteur de cacao travaillant en agriculture
conventionnelle avec des produits chimiques produit en moyenne 400 kg par
hectare, contre 2 tonnes de cacao à l’hectare
dans une parcelle agro-forestière au Pérou. »
Bagoré Bathily
Sénégalais né en 1974. Études vétérinaires en Belgique, première
expérience professionnelle en France, puis travaille dans une ONG en
Mauritanie.
Constate que 90 % du lait consommé au Sénégal est importé sous
forme de poudre. Crée en 2006 sa propre filière laitière qui produit les
produits de marque Dolina (lait en sachets, yaourts, crème fraîche,
dosettes pour les écoliers, etc.) pour développer et valoriser la production
de lait local et améliorer la nutrition des enfants.
Reçoit notamment le soutien de Danone Communities dans la
production et la commercialisation. L’entreprise compte 150 salariés qui
travaillent avec 800 éleveurs.
« L’accompagnement des entrepreneurs est un problème au
Sénégal. Les gens ne savent pas comment s’engager et investir. Je rêve
de créer une académie où former les enfants d’éleveurs. Cela permettrait
à la communauté de gagner plus d’argent. En Afrique, le défi réside dans
l’état d’esprit général, mais la nouvelle génération a énormément de
souffle. »
Ellen Mac Arthur
Née en 1976, navigatrice britannique. Termine deuxième du
Vendée Globe 2000-2001, bat le record du tour du monde à la voile
en solitaire en 2005.
En 2007, crée la ‘Fondation Ellen MacArthur’, qui a pour
objectif d’inciter le public et les entreprises à repenser, concevoir et
construire un avenir durable en s'appuyant sur le concept d'économie
circulaire.
« L’économie circulaire est une économie industrielle
réparatrice dans laquelle les flux de matériaux sont de deux sortes :
- les matériaux biologiques, susceptibles de réintégrer la biosphère
(par ex. valorisation des déchets alimentaires des ménages),
- et les matériaux techniques, destinés à être revalorisés sans entrer
dans la biosphère (par ex. réduction de l'impact sur les matières
premières dans l'industrie du vêtement (en les réutilisant, en les
transformant en matériaux d'isolation ou en les recyclant),
emballages plus durables (maintenus plus longtemps en circulation
ou biodégradables), etc. »
Sylvain Darnil et Mathieu Le Roux
Français nés en 1977 et 1980, jeunes diplômés d’écoles de
commerce, expatriés au Brésil pour une coopération de 18 mois.
Décident, après avoir lu Mohammed Junus, de faire
ensemble le tour du monde pour rencontrer des personnalités qui
sont allées jusqu’au bout de leur rêve.
Entre juin 2003 et septembre 2004, parcourent 38 pays sur
4 continents, étudient sur le terrain 113 initiatives, en retiennent les
80 les plus porteuses de sens.
Pour compenser l’empreinte climatique de leur voyage (11
tonnes de C0²), financent une plantation d’ébènes en Tanzanie.
« La vie n’est qu’une succession de rencontres qui nous font
évoluer, avancer et imaginer ensemble les projets les plus fous ».
Isabelle Hillenkamp
Née en 1978, socioéconomiste (suisse?). Doctorat en études du
développement de l’’Institut de hautes études internationales et du
développement’, à Genève. Chargée de recherche au ‘Centre d’études
en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques’
(CESSMA) à l’’Institut de recherche pour le développement’ (IRD, Paris),
chercheuse associée au département de sociologie de l’Université
fédérale de Sao Carlos (Brésil)
À partir d’enquêtes en Amérique latine, ses travaux portent sur
l’économie populaire et solidaire, qu’elle aborde dans une perspective
socioéconomique, attentive aux liens entre pratiques économiques et
rapports sociaux. Participe à des projets de recherche sur les politiques
d’économie solidaire au Brésil, sur l’économie solidaire et féministe au
Brésil et en Bolivie, ainsi que sur les finances solidaires dans le contexte
de la financiarisation au Brésil.
« L’agroécologie féministe repose sur l’élaboration d’un modèle
singulier d’autonomie économique, donnant la priorité aux pratiques
visant la soutenabilité de la vie et articulant actions individuelles et
collectives. Elle se distingue par sa cohérence et l’avenir différent qu’elle
permet d’envisager : "rester sur place", "vivre bien", "être indépendante",
etc. »
Thomas Guénolé
Né en 1982, politologue, enseignant, éditorialiste et essayiste
français. Chargé d'enseignement à l‘’Institut d'études politiques’ de
Paris, chroniqueur politique à L'Obs, créateur en 2015 du ‘Prix annuel
du menteur en politique’.
Préconise des taxes anti-dumping protectionnistes ; une
relance écologique de l'économie par des grands travaux d'État et des
petits travaux des ménages ; le revenu de base pour résorber la
grande pauvreté ; des campagnes de ‟name and shame” (montrer du
doigt et dénoncer) contre les grandes marques qui pratiquent
l'esclavage ; la redistribution des terres dans les pays du Sud, etc.
« La mondialisation actuelle est objectivement malheureuse,
c'est-à-dire inéquitable et inhumaine. Elle est génératrice de prédation
et de gaspillage. Elle fabrique partout de grands oligopoles. Elle nous
fait graduellement évoluer vers le retour des sociétés de castes. Vouloir
changer ce système, c'est simplement de la légitime défense.»
Rutger Bregman
Né en 1988, historien, conférencier et écrivain néerlandais.
Journaliste-chroniqueur pour le magazine en ligne néerlandais De
Correspondent. Auteur de 4 livres sur l'histoire, la philosophie et
l'économie.
Dans Utopie pour Réalistes, défend la semaine de 15 heures, le
revenu universel, la lutte contre la pauvreté et la réduction des
inégalités, la taxation des flux financiers, un monde sans frontières .
Dans ce voyage à travers l'histoire et, au-delà des divisions tradition-
nelles gauche-droite, défend des idées qui s’imposent par la force de
l’exemple et le sérieux de la démarche historique. Contribue à
populariser la notion de revenu universel aux Pays-Bas.
« La bienfaisance, la fin de l'esclavage, tout cela c'était des
fantasmes utopistes. Souvenons-nous de ce qu’a écrit Oscar Wilde :
« Le progrès, c’est la réalisation des utopies. » (…) Tout tient aux idées.
Elles peuvent changer le monde et elles le changent effectivement. Au
bout du compte, l’espoir a plus de pouvoir que le désespoir. Le
changement radical commence souvent dans les marges. Dans les
plus folles d’entre elles. » ■
Gabriel Zucman
Né en 1986, diplômé de l’École Normale Supérieure, titulaire d'un
doctorat de l'École d'économie de Paris, professeur à la London School
of Economics et chercheur à l'université de Berkeley (Californie),
spécialiste des paradis fiscaux.
« Il faut établir d'urgence un registre mondial des titres de propriété
financiers en circulation - actions, obligations, dérivés -, pour savoir qui
possède quoi et où.
De tels registres existent déjà dans des entreprises privées
comme Clearstream et Euroclear. Je propose d'en transférer la gestion
au Fonds Monétaire International (FMI). Il s'agit de créer le cadastre
financier du monde, sur le modèle du cadastre immobilier de 1791, pour
soumettre à l'impôt les super-riches qui veulent s'y soustraire en se
dissimulant derrière des sociétés écrans offshore ou des trusts.»

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Penseurs et acteurs d’alternatives économiques. — 03. Depuis 1960

  • 1. Trombinoscopes "Chercheurs d’humanité" Penseurs et acteurs d’alternatives économiques 3 - depuis 1960 É. G. 17.04.2021
  • 2. Romain Ferrari Né en 1960, entrepreneur français. Suit le sommet de Rio en 1992 et le grand mouvement en faveur du développement durable qui lui succède, avec une conviction forte : la croissance n’est soutenable que si l’on peut réduire la consommation de ressources et limiter les émissions de pollution et de déchets. Applique ces règles à sa propre entreprise (Serge Ferrari SAS) de fabrication de toiles composites à St Jean-de-Soudain (Isère), mettant en place un procédé complet de recyclage. Consacre son argent à la ‘Fondation 2019’, dont la mission est de comprendre pourquoi les règles actuelles de l’économie vont à l’encontre de la transition et de proposer des alternatives. Propose plusieurs mesures très concrètes qui pourraient offrir de vraies avancées : des achats publics responsables, une TVA réduite pour des produits d’utilité comparable mais sans danger pour l’environnement, un changement en profondeur du système de gestion comptable de nos sociétés et de l’ensemble des agents économiques. « Le développement fulgurant des sciences et des technologies n’est pas seul responsable de cette croissance sans conscience au-delà des limites du système : c’est avant tout dans les lacunes du système économique qu’il faut en rechercher l’origine. ../..
  • 3. Romain Ferrari Ce système, en s’affranchissant des limites de notre monde et des impératifs vitaux(qualitatifs et quantitatifs), a imposé un modèle théorique unique de développement et de prospérité basé sur la seule croissance infinie. Les prix des biens et des services ne reflètent plus les vrais coûts écologiques et sociaux. Cette disjonction entraîne de profonds déséquilibres dans les systèmes économiques .» « Il faut réunir trois conditions pour réussir : une évolution du comportement des citoyens ; un cadre réglementaire incitatif dans chaque pays ; une transformation des règles économiques qui, aujourd’hui encore, ne tiennent pas compte des effets dévastateurs de la fabrication de certains produits. » « L’économie devrait être intimement reliée à l’écologie, c’est l’esprit qui anime notre fondation. Elle se donne pour objet de créer les outils et les processus afin d’orienter l’économie vers une meilleure gestion de notre maison Terre, au vu des données écologiques les plus universelles possibles. » - Pourquoi votre fondation est-elle nommée ‘Fondation 2019’ ? - « Il s’agit de la date du cinquantenaire du premier pas de l’homme sur la lune : il est grand temps de le reposer sur terre et de ne plus se satisfaire d’une économie hors-sol ! ».
  • 4. Thorkil Sonne Né en 1960, danois. Se rend compte que son jeune fils autiste, atteint par le syndrome d'Asperger, a une mémoire extraordinaire et un remarquable sens du détail. Directeur technique d'une entreprise de logiciels, sait que ces qualités sont essentielles pour les testeurs de logiciels. Crée la société ‘Specialisterne’ ("Les spécialistes"), qui effectue des tests de logiciels, basée à Copenhague. 51 salariés, dont 37 autistes, travaille avec des grands groupes comme ‘Oracle’ ou ‘Microsoft’, ravis de la qualité des services. Les excédents sont réinvestis dans une fondation, propriétaire de l'entreprise, qui se consacre à son développe- ment à l'international. Objectif : créer 1 million d'emplois pour les personnes autistes.
  • 5. Abhijit Banerjee Né en 1961, économiste indien. Professeur d’économie au Massachusetts Institute of Technology (Cambridge, États-Unis). Co-fondateur, avec Esther Duflo et Sendhil Mullainathan, du laboratoire d’action contre la pauvreté Abdul Latif Jameel Poverty Action Lab. « Il n’existe pas de recette miracle pour éliminer la pauvreté ; pourtant, on peut et on doit concevoir, mettre en œuvre et évaluer des dispositifs qui améliorent l’existence des personnes les plus démunies. » « Nous ne pouvons pas construire de programmes sans prêter attention à ce que les pauvres disent, font et pensent . Ils réfléchissent beaucoup. Ils ne se laissent pas accabler par le destin. Ils intériorisent leur situation, ils y pensent, ils s’expliquent pourquoi les choses vont dans un sens ou dans l’autre… » « Si nous voulons avancer, il faut cesser de réduire les pauvres à des caricatures et prendre le temps de comprendre réellement leur vie, dans toute sa richesse et sa complexité ».
  • 6. David Graeber Né en 1961, anthropologue et économiste états-unien. Professeur à la London School of Economics. A joué un rôle majeur dans le mouvement Occupy Wall Street. Son livre à succès dénonce l’utilisation de la dette, depuis 5 000 ans, comme un moyen de justifier les relations sociales fondées sur la violence. Appelle à un jubilé de style biblique qui allègerait la dette internationale et celle des consommateurs. « Un jubilé serait salutaire, parce qu’il allègerait quantité de souffrances humaines (…) L’argent n’est pas sacré, payer ses dettes n’est pas l’essence de la morale. Ces choses-là sont des arrangements humains et, si la démocratie a un sens, c’est de nous permettre de nous mettre d’accord pour réagencer les choses autrement. Annuler les dettes des plus fragiles, au lieu de faire des coupes budgétaires, aurait le même effet sur l’économie. »
  • 7. Loïck Roche, Jean-Marc Huissoud, Raffi Duymedjian, Dominique Steiler, etc. L.R., né en 1961, directeur de l’école supérieure de commerce Grenoble École de Management. J.-M. H., Directeur du Centre d’études en géopolitique et gouvernance ; R.D., professeur en gestion des connaissances; D.S, titulaire de la chaire "Bien-être au travail et paix économique" dans cette école. Coauteurs en 2012, avec 8 autres professeurs, chercheurs et formateurs en entreprise, du Manifeste pour une éducation à la paix économique. La guerre économique fait des blessés et des morts de chair et de sang. (…) La paix économique est non seulement pensable, mais possible et souhaitable. (…) Les conditions de sa mise en œuvre sont le développement d’un état de paix intérieure, la mise en place d’un logique du partage, des tactiques et des stratégies de coopération. ../..
  • 8. Loïck Roche, Jean-Marc Huissoud Raffi Duymedjian, Dominique Steiler, etc. « Les écoles de management ont le devoir de faire en sorte que les étudiants s’approprient une nouvelle éthique.(…) Abandonner, dans nos enseignements, la facilité - certes efficace - des métaphores, le vocabulaire militaire. (…) "Empêcher que le monde se défasse", comme le disait Albert Camus. Cette éducation s’articule autour de trois axes : - le travail sur soi ; - les organisations, et plus précisément la relation des hommes et des femmes à leur hiérarchie ; - une nouvelle vision de l’entreprise, appelée à devenir un centre moteur de culture et d’éthique et un lieu citoyen. »
  • 9. Raghuram Rajan Né en 1963, économiste indien. Après ses études, rejoint la Chicago Booth School of Business en tant que professeur de finance, devient en 2003 le plus jeune directeur de recherche du ‘Fonds Monétaire Interna- tional’. En 2005, met garde en sur les risques croissants dans le système financier et propose des politiques pour réduire ces risques. Gouverneur de la banque centrale indienne de sept. 2013 à juin 2016. Refuse un 2ème mandat. Décrit les choix difficiles que nous devons faire pour garantir une économie mondiale plus stable et restaurer une prospérité durable. « Le secteur privé quitte systématiquement le droit chemin. Et systématiquement, au point que nous ne pouvons plus en rechercher la cause dans le seul secteur privé. Ce sont les interactions entre le privé et l’État qu’il convient d’incriminer. (…) C’est à l’État qu’il appartient de créer un environnement où les banques ne pourront pas nuire à la société. Comment voulez-vous que les banques ou les pays se comportent correctement à l’avenir, si nous les sauvons systématiquement à la première tempête ? Je m’inquiète des inégalités mondiales, entre les pays qui produisent d’importants surplus et ceux qui souffrent de vastes déficits. Une approche globale s’impose. À défaut, nous n’arriverons à rien. »
  • 10. Marianne de Boisredon Née Vandermeersch en Belgique en 1963. Agrégation en sciences économiques et sociales. Participe à création et au développement de Contigo , banque de microcrédits à Santiago-du-Chili. Membre du Conseil internatio- nal de l’organisation chrétienne ‘Fondacio’. Professeur d’économie au ‘Centre Madeleine Daniélou’. « Le monde économique a développé naturellement le Yang (plein, actif et masculin) et cela se manifeste par une recherche d’efficacité, de rentabilité et de productivité. Ces valeurs sont bonnes en soi, mais, sans être équilibrées par le Yin (vide, passif et le féminin) qui se traduit par l’intériorité, la prise de recul et la patience, elles manifestent des dysfonctionne- ments sur les personnes : le stress, les mécanismes compensa- toires comme le café, les drogues, l’alcool. Nous avons besoin d’entrer dans une vision où l’humain, l’écologique et l’économique sont pris en compte. »
  • 11. Pierre Larrouturou Né en 1964, ingénieur agronome et économiste. Président de la ‘Fondation Edgar Morin’. Partisan actif du partage du travail sur lequel il a travaillé avec Michel Rocard et Pierre de Robien, déçu par 2ème loi Aubry de juin 1999, qu’il estime autoritaire, « uniforme, inadéquate, timorée, et à long terme préjudiciable à la réduction du temps de travail. » Animateur de l’association ‘Nouvelle Donne’, ex-président du ‘Collectif Roosevelt’ qui propose 15 réformes d’ordre financier, économique, social et environnemental pour éviter de s’enfoncer davantage dans la crise. En nov. 2012, membre du Bureau national du ‘Parti Socialiste’. ‘Nouvelle Donne’ devient en novembre 2013 un parti politique. « Nous ne pouvons pas accepter plus longtemps le triomphe de la cupidité et la dictature des marchés » ../..
  • 12. Pierre Larrouturou « Nous avons été habitués à confondre croissance et progrès. (…) Ce n’est pas de la croissance que viendra la justice sociale, mais c’est d’un surcroît de justice sociale que viendront la stabilité économique et la prospérité. » « La vraie solution de sortie de crise passe par l’organisation et la relance d’un nouveau modèle de développement des produits, des services, des économies d’énergie, des efforts de dépollution, d’une politique énergétique, des travaux hydrauliques, de quelques grands chantiers mondiaux, tout cela sans produire de gaz à effet de serre. » « On peut aller vers l’équilibre des finances publiques sans austérité ; On peut sortir du chômage sans croissance. » « En période de crise, il est plus facile de jouer sur les peurs et de parler au cerveau reptilien que de parler à l’intelligence et au cerveau citoyen. »
  • 13. Guibert del Marmol Belge né en 1964. Économiste de formation, dirige pendant plus de 15 ans diverses entreprises de services actives en Europe et aux États- Unis dans les loisirs et l'immobilier d'entreprise. Atteint à 30 ans d’une tumeur crânienne liée à un burn-out professionnel. Cette expérience change sa conception du monde et lui permet d’acquérir un vécu dans le domaine des interactions corps-esprit. Cofondateur avec Luc Petit-Barreau de ‘Cardel Sustainable Management’, auteur et conférencier spécialisé dans le domaine de l’économie ""régénératrice". Forme les dirigeants aux pratiques d’un leadership inspiré en mariant sagesses anciennes et technologies modernes. Évoque les technologies d'avenir et des pistes concrètes dans 3 domaines : - l'autonomie alimentaire et énergétique, - l'émergence d'une économie régénératrice - la nécessité d'un enseignement orienté vers la créativité. « Nous avons tous en nous une intelligence qui sait et qui sent, qui est plus rapide que l’intelligence cérébrale. Certains pensent qu’il s’agit de l’intuition, mais c’est plus que cela : c’est une intuition profonde, débarrassée du prisme de nos peurs, de nos croyances, voire de notre culture. » « Apprendre à penser différemment, remettre au centre de leur projet la notion de sens et le souci d’une relation équilibrée avec toutes les parties prenantes feront des entreprises les acteurs du changement de ce nouveau millénaire tout en garantissant leur développement pérenne. »
  • 14. Luc Petit-Barreau Né en 19??. Licencié en éducation physique et master en sciences de gestion. Homme d'affaires dépité, proche du burn-out, ayant perdu ses repères, rencontre un guide de montagne qui l'initie au retour à lui-même : une quête initiatique du réveil à la joie de vivre et au sens. Cofondateur et codirecteur de ‘Tealorg’, accompagne les leaders et leur organisation dans le développement d'un leadership "authentique" ou "leadership de la sagesse" basé sur la notion "d‘intelligence intérieure", du respect des valeurs et du souci du bien commun. Membre de la ‘Fondation Lunt’ qui promeut des solutions régénératrices faisant croître la richesse du point de vue de l'écologie, du bien-être et de la communauté. « Sans sagesse, l'intelligence, la force et le courage conduisent souvent au naufrage personnel ou collectif. Notre mission est d'iden- tifier, d'engager et de soutenir les pionniers créatifs pour accroître leur contribution à la société grâce à des approches de changement de paradigme. Lorsqu'un dirigeant accède à son intelligence intérieure, celle-ci lui ouvre la voie à une gestion respectueuse des hommes et de la planète. »
  • 15. Harold Crooks Né en 1964?, journaliste, écrivain et réalisateur de films documen- taires, de nationalité canadienne. Agit à titre d'expert-conseil de l'industrie des déchets auprès des mouvements écologistes et du gouvernement. Auteur des documentairesThe corporation, the pathological pursuit of profit and power ("Les Multinationales, la recherche pathologique du profit et du pouvoir") et Surviving Progress ("Survivre au progrès"), et Inside job qui montre comment les financiers ont mis le monde au bord du gouffre en 2008. Son film Le prix à payer montre comment l’évasion fiscale à grande échelle pratiquée par les firmes multinationales "creuse l’écart des revenus entre les privilégiés et le reste du monde, appauvrit les classes moyennes, et affaiblit les fondations de nos sociétés". Il montre le rôle clé de la City de Londres dans la création des paradis fiscaux : îles Caïman, Marshall, iles Vierges, Jersey, Bermudes, etc. « La durée moyenne de détention d’une action est passée entre 1940 et 2015 de 7 ans à 22 secondes. »
  • 16. Jean-François Gayraud Français né en 1964, docteur en droit, diplômé de l‘’Institut d'Études Politiques’ de Paris (lEP) et de l‘’Institut de criminologie’ de Paris. Ancien élève de l‘’École Nationale Supérieure de Police’, commissaire divisionnaire en fonction au ‘Conseil Supérieur de la Formation et de la Recherche Stratégiques’. Publie de nombreux articles et livres traitant de géopolitique du crime. Montre comment les politiques de dérégulation ont ouvert la voie à des comportements criminels de grande ampleur. Dénonce notamment la course à la spéculation opérée et le trading à haute fréquence mené sur les marchés financiers avec ordinateurs munis d’algorithmes qui remplacent l’intervention humaine (60 % des opérations sur les marchés financiers états-uniens, 40 % sur les marchés européens). « Il y a une concomitance entre trois phénomènes : la dérégulation et financiarisation de l’économie, la brutale montée des inégalités socio-économiques  et la criminalisation du comportement des élites. »
  • 17. Emmanuel Faber Français né en 1964, diplômé d’HEC. En 1992, publie Main basse sur la Cité, pamphlet contre les abus de la finance. Avant d'entrer chez ‘Danone’ en 1997, demande 8 semaines de congés, séjourne dans des maisons pour mourants de Mère Teresa en Inde, dans des favelas sud- américaines, dans la jungle de Calais, se lie avec Muhammad Yunus. Participe en 2009 au ‘Forum Social Mondial’ à Belem (Brésil) et en 2010 au colloque Towards a nonviolent economy organisé à Bhopal (Inde) par Ekta Parishad et ‘Gandhi International’. Président de ‘Danone’ depuis déc. 2017. Cette multinationale (100 000 salariés, 200 sites), leader mondial du bio et des alternatives végétales au lait, crée à HEC une ‘chaire Entreprise et pauvreté’, met en place un partenariat avec la Grameen Bank, ouvre en 2006 une usine de yoghourts à haute valeur nutritionnelle, créé un fonds de dotation d'une dotation initiale de 100 millions d’€ visant à stimuler le développement économique et social en respectant les écosystèmes. Danone Communities finance et développe dans 6 pays des entreprises locales, avec un modèle économique pérenne, pour faire reculer la pauvreté et la malnutrition. ../..
  • 18. Emmanuel Faber En 2013, à la demande du ministre délégué au Développement, Pascal Canfin, rédige avec Jay Naidoo un rapport : Innover par la mobilisation des acteurs : 10 propositions pour une nouvelle approche de l’aide au développement. Développe un marketing vert, bio, éthique et responsable. En l’espace de 2 ans, ‘Danone’ bascule 1 milliard de dollars de ses ventes vers une agriculture sans OGM. Monsanto tweete : "Danone renvoie les agriculteurs au Moyen Âge". Du coup, les ventes de Danimals (produits laitiers pour les enfants) passent de 30 % à 40 % de part de marché en 12 mois… En 2018, obtient l’accord du CA pour engager ‘Danone’ dans une démarche de certification ‘B Corp’ d’entreprise à mission sociétale. Est démis de ses fonctions par le CA de ‘Danone’ en mars 2021. « Ne sera véritablement humanisée qu’une économie qui fera place à l’humain dans son intégralité, en particulier dans sa fragilité. (…) Ceci suppose dans l’entreprise l’ouverture d’une vision, le développement d’une pensée, l’articulation d’un langage, la mise en œuvre concrète de moyens de gouvernance. »
  • 19. Blandine Mulliez Née en 1965, (fille d’André Mulliez, impliqué dans la création d’entreprises après avoir dû en 1986 licencier 600 salariés de ‘Phildar’, fondateur du ‘Réseau Entreprendre’, réseau de 40 associations locales, et en 2008 de la Fondation Entreprendre). Sœur de Christophe Mulliez (1966-2010), créateur de la ‘Fondation Simply’ (accompagnement de projets solidaires liés à l’alimentaire dans l’environnement des supermarchés) BTS de manipulatrice en radiologie. Après la perte d’un enfant pas encore né, anime l’association ‘Créa-mains’ pour aider les enfants à se construire par le bricolage. Au sein du ‘Réseau Entreprendre Nord’, assure le suivi du retour à l’emploi des personnes en fragilité. Présidente depuis 2009 de la ‘Fondation Entreprendre’. « Créer des employeurs pour créer de l’emploi est aujourd’hui une des causes les plus urgentes. Je suis là pour aider chacun à faire grandir l’humanité. Il faut faire évoluer les programmes scolaires pour favoriser une meilleure connaissance de l’entreprise.»
  • 20. Emmanuel Druon Français né en 1965, licence de lettres à la Sorbonne, ex- cadre au service marketing de ‘L’Oréal’. Prend en 1997 la direction de l’entreprise familiale ‘Pocheco’, fabrique d’enveloppes à Forest-sur-Marque, près de Lille (aujourd’hui 122 personnes). Met en place une stratégie globale pour limiter peu à peu au maximum l’impact de l’industrie sur la biosphère : autonomie en eau et en chauffage, panneaux photovoltaïques, recyclage des rebuts de papier, reboisement, toit végétalisé, phytoépuration, isolation, suppression des produits chimiques et polluants, ruches sur le toit, etc. Alors que l’entreprise a investi 10 millions d’euros ces 15 années pour réduire son empreinte écologique, elle a, dans le même temps, réalisé 15 millions d’économies. « Réinvestir tous les bénéfices dans l’entreprise et toujours s’assurer que cela respecte trois critères : 1) baisse de la pénibilité ou de la dangerosité d’un poste, 2) baisse de l’impact sur l’environnement, 3) gain de productivité. Quand c’est possible, nous allons plus loin que la réglementation.»
  • 21. Yann Galut Né en 1966, avocat et homme politique français, membre du ‘Parti socialiste’, ex-député du Cher. En décembre 2012, pilote un groupe de travail sur la question de l'exil fiscal. Propose de créer un délit de fraude fiscale en bande organisée, une auto saisine du juge afin de gagner du temps, l’obligation pour les sociétés de déclarer leurs comptes bancaires à l'étranger, la suppression des sociétés de domiciliation. « La fraude fiscale regroupe trois phénomènes : 1- le particulier qui va planquer son argent en Suisse pour ne pas payer d’impôts; 2 - l’optimisation fiscale des grands groupes; 3 - les escroqueries à la TVA. L'évasion fiscale en France représente de 40 à 80 milliards d'euros. À titre de comparaison, le budget de l'Éducation nationale, le plus gros de l'État, est d’environ 60 milliards. »
  • 22. Christophe Chevalier Né en 1966, éducateur, maîtrise d'administration des entreprises, service civil dans l'association ‘Archer’ (Drôme), en devient directeur en 1991. Véritable entreprise de développement du territoire, le groupe s’engage dans la création de nouvelles activités porteuses, mais aussi dans la reprise d'activités et d'entreprises en difficultés ou en voie de délocalisation. 15 pôles d'activités très diversifiés : bâtiment, travaux publics, espaces verts, sous-traitance industrielle, fabrication de palettes, services à la personne, intérim, transport et logistique. 74 actionnaires, 1 200 salariés, dont 70 % en insertion. A notamment réussi le pari de la relance de la chaussure à Romans, avec un atelier de production et la marque ‘Made in Romans’. « Pour vraiment aider l'autre, il faut qu'il ait du travail. Les activités culturelles, c'est bien seulement quand on a du boulot."
  • 23. Guilhem Chéron Né en 19??, désigner industriel, cuisinier, fondateur et président de l'entreprise ‘La ruche qui dit oui !’: solution internet pour un développement des circuits courts alimentaires. Met sur pied en mars 2011 un réseau national d'entreprises locales qui organisent, à partir de liens directs avec des producteurs agricoles, des ventes hebdomadaires regroupant jusqu'à 300 clients. De nouveaux débouchés sont ainsi offerts à des petits producteurs par une plate-forme internet et l'organisation de ventes régulières dans des points relais appelés "ruches". 287 ruches, 147 en construction en août 2013. « Le local tu respecteras. Les fruits et légumes de saison tu privilégie- ras. Les intrants tu limiteras. La bonne conservation tu choisiras. Les animaux avec amour tu traiteras. Les produits naturellement tu transformeras. Les produits de tes amis tu présenteras. Les allergènes tu signaleras. Ton exploitation tu ouvriras. Les consommateurs tu respecteras ».
  • 24. François-Michel Lambert Né en 1966, homme politique français, député ‘Europe-Écologie Les Verts’. Spécialiste en développement économique et politique des transports avec une expérience professionnelle de 16 ans au sein de Pernot-Ricard, groupe leader mondial des spiritueux. Président-fondateur de l‘’Institut de l'économie circulaire’ qui souhaite initier un changement profond de notre modèle économique. « Nous devons sortir d’une société de dépendance et de gaspillage pour entrer dans une économie construite autour de l’impératif de préservation et d’optimisation des ressources. (…) Dans les années à venir, certaines matières premières comme le zinc, le cuivre ou le phosphate vont s’épuiser. (…) À la notion de morale, je préfère celle de responsabilité, de sentiment d’appartenance à une même communauté humaine. (…) Il nous faut prendre l’habitude non seulement de ne plus jeter, mais aussi de ne plus toujours posséder. Nous devons passer d’une économie de la possession à une société de l’usage. »
  • 25. Christian Arnsperger Né en 1966, économiste allemand. Docteur en sciences économiques de l'Université catholique de Louvain-la-Neuve, maître de recherche au ‘Fonds national belge de la Recherche scientifique’, professeur à l'Université de Lausanne. Ses réflexions sont fortement influencées par André Gorz, Ivan Illich, E.-F. Schumacher, Paul Ariès, Serge Latouche. Conseiller scientifique de la ‘Banque Alternative Suisse’ (BAS). Ses domaines de recherches portent principalement sur l'épistémologie de la science économique, les implications anthropologiques de la croissance économique et sur la transition du capitalisme au post-capitalisme. « Croiser une critique de l’économie capitaliste et une philosophie existentielle. En bref : questionner l’économie en rapport avec le sens et la valeur de l’existence. » « La réussite d’expériences localisées, aussi prometteuse soit- elle, ne saurait à elle seule garantir le succès d’une généralisation de ces expériences. Pour rendre possible un nouveau système économique durablement respectueux de l’homme et de la nature, il faudra quand même des personnalités politiques dignes de ce nom. »
  • 26. Cécile Renouard Née en 1968, religieuse catholique, docteure de l’EHESS en philosophie politique, diplômée de l’ESSEC. Enseignante au ‘Centre Sèvres’ et à l’’École des Mines de Paris’, directrice de l’’Institut de la Recherche et de l'Enseignement sur la Négociation en Europe’ (IRENE) à l’ESSEC. Mène depuis 2004 un travail pluridisciplinaire auprès de filiales de grands groupes industriels implantées au Sud. « L’économie n’a de sens que si elle est au service de l’homme et du vivre-ensemble. (…) Nous souhaitons rééquilibrer la fiscalité concernant les multinationales afin de relever le défi d’une justice Nord-Sud. Le moyen, c’est que le produit des impôts soit versé aux pays du Sud lorsqu’une grande part de la production et des investissements est réalisée dans ces pays. »
  • 27. Bertrand Badré Né en 1968, homme d'affaires français. HEC, Sciences Po, ENA. Associé de la banque Lazard, contribue au succès de la restructuration de la dette d‘’Eurotunnel’. Conseiller pour l’Afrique et le développement auprès de Jacques Chirac, directeur financier du ‘Crédit Agricole’ et de la ‘Société Générale’, directeur général fiances de la ‘Banque mondiale’. Remet à niveau la politique du risque, réforme l’International Development Association (IDA), met en œuvre les objectifs du dévelop- pement durables grâce à une plus grande implication du secteur privé. Fondateur en 2017 et P.-D.G. du fonds d'investissement Blue Like an Orange Sustainable Capital, qui vise à orienter l'investissement sur des projets économiques novateurs dans les pays en développe- ment. « Il est temps de se réconcilier avec la finance. De renouer avec son essence d'outil, mauvais maître, mais bon serviteur. De la domesti- quer pour éviter qu'elle soit cette force sans conscience pouvant mener le monde à la ruine. Et s'il était temps de la réenchanter ? Pas en refaisant du vieux avec du neuf, ou du même autrement. Non, mais en la refondant sur des bases saines, en la réinventant au service du bien commun - ce pour quoi, à l'origine, elle avait été fabriquée - ce contre quoi l'homme n'aurait jamais dû la laisser aller. »
  • 28. Gaël Giraud Né en 1970, jésuite français, normalien, polytechnicien, chercheur au CNRS et à l’’École d’Économie de Paris’. Co-animateur du collectif ‘Scinder les banques’. Économiste en chef à l’’Agence Française de Développement’. Travaille sur la monnaie, le rôle des marchés financiers, a mené des enquêtes sur l’impact de l’implantation de sociétés multinationales dans les pays du Sud. Développe les aspects éthiques et spirituels des sciences économiques. Travaille avec Cécile Renouard sur une économie basée sur la valorisation de la capacité relationnelle. Prend position sur le pic du pétrole, en faveur d'un protectionnisme aux frontières de l'Europe, d'un financement massif de la transition écologique par la planche à billets, du passage de l'euro-monnaie-unique à l'euro-monnaie-commune. ../..
  • 29. Gaël Giraud Propose un écart de salaire maximal de 1 à 12 dans les entreprises, comme c’est le cas dans la fonction publique française. « Les députés n’ont eu ni le temps ni l’énergie de discuter de la séparation des banques de marché et des banques de dépôt et de crédit, un sujet technique et difficile, auquel les Anglais ont, eux, consacré un an de réflexion, et sur lequel ils envisagent d’aller beaucoup plus loin que nous. » “Quand on m’a proposé un poste de trader à New- York, je me suis dit que je ne pouvais pas être infidèle à la joie que m’ont transmise les enfants de la rue dans une case en boue séchée au Sud du Tchad.” “Quand des règles du jeu permettent des compor- tements inacceptables, il faut changer les règles du jeu.”
  • 30. Jay Coen Gilbert Chef d’entreprise états-unien né en 1970 ?. Diplôme d’études est- asiatiques à l’université de Stanford. Consultant pour ‘Mc Kinsey’, fonde ‘AND1’, marque de chaussures et vêtements de basket-ball, vendue en 2005. Réfléchit après 2001 à sa mort et au sens de sa vie. Avec ses amis Bart Houlahan et Andrew Kassoy, rencontre des chefs d’entreprise motivés par des objectifs humains et environnementaux, constate qu’il manque une évaluation vérifiable effectuée par un tiers pour mesurer et certifier les démarches de progrès. Crée en 2006 B Lab, organisation à but non lucratif qui délivre un label certifiant un type de démarche de responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE), à l’origine du mouvement B Corporation. L'évaluation permet aux entreprises de s'autoévaluer dans 5 domaines clés : pratiques de gouvernance, engagements vis à vis de l’environnement, des acteurs (partenaires, fournisseurs, clients), des collaborateurs, et impact du modèle économique. Toute entreprise ayant obtenu un score supérieur ou égal à 80 peut demander à être certifiée. Le questionnaire est gratuit. La labellisation, payante, varie en fonction du chiffre d’affaires. En 2018, il y avait plus de 2 650 entreprises certifiées B Corp dans plus de 130 secteurs économiques et plus de 60 pays, dont 40 en France : Les 2 vaches, La ruche qui doit oui, Camif, Nature et Découvertes, Ulule, Ekodev, Squiz, Pixelis, etc. Co-président de Investors 'Circle, organisation dédiée à l'accélé- ration des marchés de capitaux pour un avenir durable.
  • 31. Emmanuel Kasperski Né en 1970, fonde en 2005 en Languedoc-Roussillon le ‘Groupe REPLIC’, société anonyme mère de 7 sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC) dont l'objet principal est de créer des entreprises d'utilité sociale et de l'emploi pour des personnes au chômage de longue durée. Lance près de 10 entreprises dans des domaines divers : traiteur à base de produits frais locaux (‘Table de Cana’), recyclage des déchets professionnels (‘La Feuille d'Érable’), vente-location-entretien de véhicules électriques (‘Mobiléco’), nettoyage industriel écologique (‘Cleaning bio’), transport-stockage-distribution (‘Label Route’), restauration (‘Mon Cuisinier’), etc. « La création d'entreprise est une prise de risque terrifiante quand elle se prend seule, mais cette prise de risque devient un atout stimulant si elle se prend à plusieurs. »
  • 32. Thomas Piketty Né en 1971, économiste français. Ancien élève de l‘’École Normale Supérieure’ et docteur en économie, directeur d’études à l’’EHESS’, spécialiste de l'étude des inégalités économiques, en particulier dans une perspective historique et comparative. Après avoir joué un rôle majeur dans la fondation de l‘’École d'économie de Paris’, y est aujourd'hui professeur. « Pour mettre fin au décrochage stérile des plus hautes rémuné- rations, il suffirait de ressusciter l'impôt confiscatoire sur les revenus indécents que les États-Unis et le Royaume-Uni ont appliqué des années 1930 aux années 1980 (…). Nos impôts ont atteint un degré de complexité qui en menace gravement l'intelligibilité et l'acceptabilité sociale ; notre système de retraites est émietté en une multitude de régimes peu légitimes… La tâche peut paraître sans fin, mais nous n'avons pas d'autre choix que de mener ces différents chantiers de front. »
  • 33. Emery Jacquillat Né en 1971, entrepreneur français. ‘Hautes Études Commerciales’. Fondateur à 24 ans du groupe ‘Matelsom’ (vente de matelas par internet). Reprend en 2009 la ‘Camif’, n° 3 français de la vente par corres- pondance, en liquidation. Fait prendre à l’entreprise une nouvelle direction stratégique, à partir de l’idée que les consommateurs sont de plus en plus soucieux de l'impact social et environnemental de la fabrication des produits qu'ils achètent. Supprime l'ancien catalogue papier, trop coûteux, pour vendre uniquement sur Internet. Propose des produits de qualité, majoritairement fabriqués en France dans le respect du développement durable. En 2017, 250 000 € de bénéfices pour un chiffre d’affaires de 40 millions d’€, en hausse de 6 %, 73 % de l’activité se fait avec 137 fabricants français. Fait modifier les statuts de l’entreprise : les produits et services pour la maison qui sont proposés doivent être « conçus au bénéfice de l’homme et de la planète. » « Nous portons une attention particulière au choix de nos fournis- seurs, à leur démarche d'écoconception et de recyclage. Sur notre site, les produits sont également géolocalisés.(…) Créer une marque forte, c’est aussi sortir par le haut de cette tenaille représentée par Amazon et Google, qui appauvrit toute la chaîne, en écrasant les marges du distributeur au transporteur.
  • 34. Esther Duflo Née en 1972, économiste franco-américaine. Normalienne, maîtrise d’histoire, doctorat en économie. Professeure au Massachusetts Institute of Technology (MIT) où elle occupe la ‘chaire Abdul Latif Jameel sur la réduction de la pauvreté et l'économie du développement’. Détient la première chaire internationale ‘Savoirs contre la pauvreté’ au ‘Collège de France’, soutenue par l‘’Agence française de développemen’t. Membre du ‘Comité pour le développement mondial’ qui conseille le président Barak Obama. Préconise la généralisation des méthodes expérimentales et des évaluations aléatoires sur le terrain pour évaluer les politiques de lutte contre la pauvreté (éducation, santé, etc.) menées par les acteurs locaux, les gouvernements ou les organisations internationales. « Ce qui est spécifique à la pauvreté, c’est que des mécanismes y maintiennent les hommes et les femmes qui la subissent. » « La diffusion d’une information méconnue et ciblée est efficace, mais les incantations générales ne le sont pas. »
  • 35. Aymeric Jung Né en 1972, Master d’économie et de gestion, 3ème cycle de spécialisation en finance Internationale à Paris IX. A travaillé en salle de marchés à Paris, Zurich, Londres et Genève pour des banques (Crédit Lyonnais, Lehman Brothers Nomura), sur la vente de produits dérivés et comme responsable de l’ingénierie financière. Son analyse sur la dérive des marchés financiers et les menaces de la spéculation à court terme l’amène à se concentrer sur des projets en finance solidaire et en impact investing en faveur de l’économie locale et du développement de systèmes locaux de nourriture. Lance la branche francophone du mouvement Slow Money, né en Californie, qui souhaite "ralentir l’argent", investir pour que la nourriture, les exploitations agricoles et la fertilité soient pris en compte. Plus de 24 millions de dollars ont été investis dans 190 petites entreprises alimentaires de mi-2010 à début 2013.
  • 36. Oumar Ba Sénégalais né en 1973 ?, directeur des 4 fermes agroécolo- giques de l’organisation ‘ActSol’ créées depuis 2011 au Sénégal, dont 2 en Casamance, ouvertes aux jeunes à partir de 23 ans, "parce qu’ils sont plus ouverts au changement". Les apprentissages allient théorie et pratique et abordent les domaines de la production végétale et animale, la pisciculture, l’aviculture, l’apiculture et l’agroforesterie. Les jeunes formés ont constitué une coopérative pour faciliter leur équipement, leur ravitaillement en intrants et la commercialisation des produits. Prouve que l’agroécologie peut ramener la sécurité alimentaire grâce à une grande diversité de cultures. Avec la fédération des ONG ‘Action paysanne’ et le Global Ecovillage Network, agit sur la transformation sociale et culturelle des mentalités et de la famille. « Le seul niveau pertinent, c’est l’exploitation familiale, c’est là que tout se décide. Avec moins d’un hectare, on peut vivre avec un bon maraîchage et un petit cheptel. »
  • 37. Sébastien Becker et Alexis Nollet Tous deux ingénieurs de l’’Institut Supérieur d’Agriculture’ (ISA), travaillent dans de grands groupes et rapportent de leurs voyages des idées sur ce qui fait la vraie richesse de la planète. Reprennent en 2006 Mobil Wood, entreprise de fabrication de mobilier en bois massif pour magasins, située à Cravant (Yonne), 35 salariés (aujourd’hui 65). Coactionnaires d'un groupe de cinq PME, dont ‘Stylevan’ à Auxerre, soit 120 salariés Optent en 2016 pour l'holacratie, nouveau mode de gouvernance où le collaborateur est remis au cœur de l’entreprise et où l’autorité, jusqu’ici dans les mains des encadrants, est redistribuée. Renoncent à un manage- ment pyramidal, pour aller vers un mode de gouvernance distribuée, un système de rôles et de cercles. Les unités de travail fonctionnent un peu comme des micro-entreprises au sein de l'entreprise. Prochaine étape : déménagement à Saint-Bris-le-Vineux dans un bâtiment à énergie positive, qui produira plus d'énergie qu‘il n'en dépensera. « On s'est associé avec une agricultrice qui va installer une chèvrerie sur le site. On a ouvert une école Montessori à Saint-Bris, qui rejoindra le site également. Et enfin un centre de formation et une maison citoyenne. L'unité de production sera au centre de ce pôle. »
  • 38. Stéphane Foucart Né en 1973, journaliste français. Ancien élève de l'École supérieure de journalisme de Lille (1er promotion de la filière scientifique), chargé de la couverture des sciences au sein du journal Le Monde, en particulier les sciences de l'environnement et les sciences de la Terre. Travaille notamment sur le changement climatique, l’agrochimie. Auteur notamment de La fabrique du mensonge: Comment les industriels manipulent la science et nous mettent en danger et de Et le monde devint silencieux. Comment l'agrochimie a détruit les insectes. Dans son livre Des marchés et des dieux : Quand l'économie devient religion, montre que « dans l’Occident post-religieux, le discours économique semble avoir pris la place du sacré. Ce culte a pour principe divin le Marché, incarné par une multitude de Marchés dont l’appétit n’est apaisé que par la croissance. Il a pour valeur cardinale la liberté d’entreprendre, pour idéal l’équilibre et pour credo l’infinitude du monde, condition à la satisfaction des dieux. (…) L’économie a acquis l’autorité dont était investie la religion. Elle ne s’attaque plus à l’astronomie et à la biologie, comme le christianisme avant elle, mais s’en prend à l’écologie et à toutes les sciences qui fixent des limites au Marché. »
  • 39. Tristan Lecomte Français né en 1973, HEC, auditeur interne chez ‘L’Oréal’. En 1998, ouvre la première boutique de l'entreprise ‘Alter Éco S.A’. À partir de 2002, signe des accords avec la grande distribution, ouvre des filiales en Australie, au Japon, etc. L’entreprise devenue leader du commerce équitable en France propose aujourd'hui près de 100 produits de 53 coopératives de production dans plus de 30 pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique du Sud. En 2010, s'installe dans le nord de la Thaïlande pour cultiver sa propre parcelle de riz en agro-écologie. Se consacre à la mise en place et au suivi des programmes de lutte contre le réchauffement climatique et la déforestation, initiés dans le cadre du collectif ‘Pur Projet’ qu'il a créé en 2008. ../..
  • 40. Tristan Lecomte « Les partenaires de Pur Projet sont à 99 % des entreprises. Nous commençons par les écouter pour comprendre les problèmes qu’elles ont à résoudre. Nous parvenons presque toujours à répondre au besoin de l’entreprise en lui proposant une innovation de nature socio-environnementale. (…) Il s’agit d’aider l’entreprise à se réconcilier avec son écosystème. Aujourd’hui, tous les états-majors des grandes entreprises ont conscience que le modèle de l’agriculture intensive est mort. (…). Nous proposons de réintégrer l’arbre dans le paysage agricole. En France, par exemple, nous proposons d’espacer les plantations de 25 mètres pour laisser passer les moissonneuses batteuses. En Côte d’Ivoire, un producteur de cacao travaillant en agriculture conventionnelle avec des produits chimiques produit en moyenne 400 kg par hectare, contre 2 tonnes de cacao à l’hectare dans une parcelle agro-forestière au Pérou. »
  • 41. Bagoré Bathily Sénégalais né en 1974. Études vétérinaires en Belgique, première expérience professionnelle en France, puis travaille dans une ONG en Mauritanie. Constate que 90 % du lait consommé au Sénégal est importé sous forme de poudre. Crée en 2006 sa propre filière laitière qui produit les produits de marque Dolina (lait en sachets, yaourts, crème fraîche, dosettes pour les écoliers, etc.) pour développer et valoriser la production de lait local et améliorer la nutrition des enfants. Reçoit notamment le soutien de Danone Communities dans la production et la commercialisation. L’entreprise compte 150 salariés qui travaillent avec 800 éleveurs. « L’accompagnement des entrepreneurs est un problème au Sénégal. Les gens ne savent pas comment s’engager et investir. Je rêve de créer une académie où former les enfants d’éleveurs. Cela permettrait à la communauté de gagner plus d’argent. En Afrique, le défi réside dans l’état d’esprit général, mais la nouvelle génération a énormément de souffle. »
  • 42. Ellen Mac Arthur Née en 1976, navigatrice britannique. Termine deuxième du Vendée Globe 2000-2001, bat le record du tour du monde à la voile en solitaire en 2005. En 2007, crée la ‘Fondation Ellen MacArthur’, qui a pour objectif d’inciter le public et les entreprises à repenser, concevoir et construire un avenir durable en s'appuyant sur le concept d'économie circulaire. « L’économie circulaire est une économie industrielle réparatrice dans laquelle les flux de matériaux sont de deux sortes : - les matériaux biologiques, susceptibles de réintégrer la biosphère (par ex. valorisation des déchets alimentaires des ménages), - et les matériaux techniques, destinés à être revalorisés sans entrer dans la biosphère (par ex. réduction de l'impact sur les matières premières dans l'industrie du vêtement (en les réutilisant, en les transformant en matériaux d'isolation ou en les recyclant), emballages plus durables (maintenus plus longtemps en circulation ou biodégradables), etc. »
  • 43. Sylvain Darnil et Mathieu Le Roux Français nés en 1977 et 1980, jeunes diplômés d’écoles de commerce, expatriés au Brésil pour une coopération de 18 mois. Décident, après avoir lu Mohammed Junus, de faire ensemble le tour du monde pour rencontrer des personnalités qui sont allées jusqu’au bout de leur rêve. Entre juin 2003 et septembre 2004, parcourent 38 pays sur 4 continents, étudient sur le terrain 113 initiatives, en retiennent les 80 les plus porteuses de sens. Pour compenser l’empreinte climatique de leur voyage (11 tonnes de C0²), financent une plantation d’ébènes en Tanzanie. « La vie n’est qu’une succession de rencontres qui nous font évoluer, avancer et imaginer ensemble les projets les plus fous ».
  • 44. Isabelle Hillenkamp Née en 1978, socioéconomiste (suisse?). Doctorat en études du développement de l’’Institut de hautes études internationales et du développement’, à Genève. Chargée de recherche au ‘Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques’ (CESSMA) à l’’Institut de recherche pour le développement’ (IRD, Paris), chercheuse associée au département de sociologie de l’Université fédérale de Sao Carlos (Brésil) À partir d’enquêtes en Amérique latine, ses travaux portent sur l’économie populaire et solidaire, qu’elle aborde dans une perspective socioéconomique, attentive aux liens entre pratiques économiques et rapports sociaux. Participe à des projets de recherche sur les politiques d’économie solidaire au Brésil, sur l’économie solidaire et féministe au Brésil et en Bolivie, ainsi que sur les finances solidaires dans le contexte de la financiarisation au Brésil. « L’agroécologie féministe repose sur l’élaboration d’un modèle singulier d’autonomie économique, donnant la priorité aux pratiques visant la soutenabilité de la vie et articulant actions individuelles et collectives. Elle se distingue par sa cohérence et l’avenir différent qu’elle permet d’envisager : "rester sur place", "vivre bien", "être indépendante", etc. »
  • 45. Thomas Guénolé Né en 1982, politologue, enseignant, éditorialiste et essayiste français. Chargé d'enseignement à l‘’Institut d'études politiques’ de Paris, chroniqueur politique à L'Obs, créateur en 2015 du ‘Prix annuel du menteur en politique’. Préconise des taxes anti-dumping protectionnistes ; une relance écologique de l'économie par des grands travaux d'État et des petits travaux des ménages ; le revenu de base pour résorber la grande pauvreté ; des campagnes de ‟name and shame” (montrer du doigt et dénoncer) contre les grandes marques qui pratiquent l'esclavage ; la redistribution des terres dans les pays du Sud, etc. « La mondialisation actuelle est objectivement malheureuse, c'est-à-dire inéquitable et inhumaine. Elle est génératrice de prédation et de gaspillage. Elle fabrique partout de grands oligopoles. Elle nous fait graduellement évoluer vers le retour des sociétés de castes. Vouloir changer ce système, c'est simplement de la légitime défense.»
  • 46. Rutger Bregman Né en 1988, historien, conférencier et écrivain néerlandais. Journaliste-chroniqueur pour le magazine en ligne néerlandais De Correspondent. Auteur de 4 livres sur l'histoire, la philosophie et l'économie. Dans Utopie pour Réalistes, défend la semaine de 15 heures, le revenu universel, la lutte contre la pauvreté et la réduction des inégalités, la taxation des flux financiers, un monde sans frontières . Dans ce voyage à travers l'histoire et, au-delà des divisions tradition- nelles gauche-droite, défend des idées qui s’imposent par la force de l’exemple et le sérieux de la démarche historique. Contribue à populariser la notion de revenu universel aux Pays-Bas. « La bienfaisance, la fin de l'esclavage, tout cela c'était des fantasmes utopistes. Souvenons-nous de ce qu’a écrit Oscar Wilde : « Le progrès, c’est la réalisation des utopies. » (…) Tout tient aux idées. Elles peuvent changer le monde et elles le changent effectivement. Au bout du compte, l’espoir a plus de pouvoir que le désespoir. Le changement radical commence souvent dans les marges. Dans les plus folles d’entre elles. » ■
  • 47. Gabriel Zucman Né en 1986, diplômé de l’École Normale Supérieure, titulaire d'un doctorat de l'École d'économie de Paris, professeur à la London School of Economics et chercheur à l'université de Berkeley (Californie), spécialiste des paradis fiscaux. « Il faut établir d'urgence un registre mondial des titres de propriété financiers en circulation - actions, obligations, dérivés -, pour savoir qui possède quoi et où. De tels registres existent déjà dans des entreprises privées comme Clearstream et Euroclear. Je propose d'en transférer la gestion au Fonds Monétaire International (FMI). Il s'agit de créer le cadastre financier du monde, sur le modèle du cadastre immobilier de 1791, pour soumettre à l'impôt les super-riches qui veulent s'y soustraire en se dissimulant derrière des sociétés écrans offshore ou des trusts.»