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DSCHANG SCHOOL OF ARTS AND SOCIAL SCIENCES
UNITE DE RECHERCHE DE CLIMATOLOGIE ET D’ETUDES
ENVIRONNEMENTALES (URECEEN)
PROBLEMATIQUE DE L’INONDATION ET LA VARIABILITE CLIMATIQUE
DANS LA VILLE DE N’DJAMENA (CAS DU 1er
ARRONDISSEMENT) ET DANS LA
VILLE DE KOUSSERI.
Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme de Master
Filière : Géographie-Aménagement-Environnement
Option : Climatologie
Par :
DJEDANOUM ROMARIC
Licencié en Géographie
Matricule : CM-UDS-19LSH0787
Sous la direction de :
Dr JULIUS TATA NFOR
Chargé de cours
RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN
Paix – Travail - Patrie
-----------------
UNIVERSITÉ DE DSCHANG
Scholae Thesaurus Dschangensis Ibi Cordum
----------------
RECTORAT
ÉCOLE DOCTORALE
------------------
Website: http://www.univ-dschang.org
E-mail : udstectorat@univ-dschang.org
REPUBLIC OF CAMEROON
Peace – Work – Fatherland
--------------
UNIVERSITY OF DSCHANG
Scholae Thesaurus Dschangensis Ibi Cordum
-------------
CHANCELLERY
POSTGRADUATE SCHOOL
-------------
Website: http://www.Univ-Dschang.org
E-mail: udstectorat@univ-dschang.org
Juillet 2021
i
DEDICACE
Je dédie ce mémoire à mes défunts parents :
Maman BEGOTO Rosalie
Et
Papa MBaïdoum Jérémie
ii
REMERCIEMENTS
Nous ne pouvons pas finir ce travail sans être reconnaissant aux personnes qui ont contribué à
sa réussite.
D'abord nos remerciements vont à l'endroit de notre encadreur Dr JULIUS TATA
NFOR, qui s'est peiné malgré ses différentes occupations à nous superviser durant toute
l’année, à bien cerner notre problématique et enfin bien rédiger ce mémoire.
Nous remercions ensuite les parents qui nous ont soutenus financièrement et moralement.
Il s'agit de Mbaïnaïssem Sylvain, Leila Kla Kla, Begoto Masra et Begoto Michelot.
Nos remerciements vont aussi à l'endroit de tous les enseignants du Département de
Géographie-Aménagement-Environnement de l'université de Dschang.
Ce travail a eu un apport vraiment constructif et orienté grâce à Dr BAOHOUTOU
LAOHOTE, enseignant-chercheur à l’Université de N’Djamena, à travers ses remarques et
corrections apportées à ce document.
On ne peut oublier les amis qu’on a commencé le 1er
et le second cycle universitaire
ensemble, pour leurs divers soutiens. Ce sont Kissaïtouin Ablao Akrod, Ribé Barka,
Yanyanbé Habib, Ignance Koumngar, Allah-Asra Parfait, Bakhit Mahamat, Nanhotoum
Théodore, Mallah Freud, Payang Prosper, Djidengar Franklin, Alndingaria Roger, Guidalta
Jean De Dieu, Remadji Mbaitidje Sophonie, Seurgnebe Fapang, Tanba Hubert, Singamong
Jean Dozal, Togyanouba Kevin, Haroun Saleh, Fopellé Zoua, Koffi CamCam, Lengboy
Yannick, Mbaïnarem Ngarbarem Josias.
Nous tenons enfin à remercier nos frères et sœurs pour leur encouragement durant ce
cycle. Il s’agit de Mbaïgolmem Fortunato, Ronelyam Esther, Laeticia, Bedoum Mirielle,
Remadji Mical, Doubané Bourdannet Patouki, Singnon Patouki, Bengbou Libgue Nadine,
Dono Saou Lamine, Dono Abdallah Éric, Madjadoum Lengar, Mbaïamdené Carine,
Domassal Yaldé Ludovic, Nantoïallah Bertrand, Balwa Zita Djamane, Imaweye Bonheur,
Ayna Alix, Le Lobé Alexis, Danmadji Layo Modeste, Keineng Serge et Loubeadoum
Bonaventure.
Nous remercions les amis, frères et sœurs dont leur nom ne sont pas cités ici mais ayant
contribué au succès de ce mémoire. Dieu vous comble de sa riche bénédiction.
iii
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE............................................................................................................. 1
CHAPITRE 1 : ETATS DES LIEUX DES INONDATIONS ET LEURS MANIFESTATIONS ....... 27
I. PRESENTATION DES ASPECTS PHYSIQUES ET HUMAINS FAVORABLES AUX
INONDATIONS ................................................................................................................................... 27
II. ASPECT HUMAIN....................................................................................................................... 35
III. ETAT DES LIEUX DES INONDATIONS DANS LE BASSIN CHARI-LOGONE .............. 37
IV. DISCUSSION ........................................................................................................................... 41
CHAPITRE 2 : APPORT DE LA VARIABILITE CLIMATIQUE DANS L’OCCURRENCE DES
INONDATIONS ................................................................................................................................... 43
I. ANALYSE DE LA VARIABILITE CLIMATIQUE.................................................................... 43
II. LES AUTRES FACTEURS NATURELS................................................................................ 59
III. INFLUENCE DES FACTEURS ANTHROPIQUES ............................................................... 68
IV. EVALUATION DU POIDS DES CRITERES A TRAVERS LE MODELE TOPSIS............. 71
V. DISCUSSION ............................................................................................................................... 74
CHAPITRE 3 : IMPACTS ET VULNÉRABILITÉ DES POPULATIONS FACE AUX
INONDATIONS ................................................................................................................................... 76
I. LES IMPACTS DES INONDATIONS SUR LA POPULATION ET LEUR MILIEU ............... 76
II. ANALYSE DE LA VULNERABILITE ANALYTIQUE ET SYSTEMIQUE DES
POPULATIONS.................................................................................................................................... 83
III.DISCUSSION .................................................................................................................................. 92
CHAPITRE 4 : POLITIQUES DE LA GESTION DES INONDATIONS A N’DJAMENA ET A
KOUSSERI ........................................................................................................................................... 95
I.LES POLITIQUES DE GESTION INDIVIDUELLE........................................................................ 95
II.LES MESURES DE RESILIENCE COLLECTIVE......................................................................... 96
III.STRATEGIES DE GESTION DES INONDATIONS PAR LES STRUCTURES ETATIQUES,
LES ONG ET LES ASSOCIATIONS .................................................................................................. 97
IV.CADRE INSTITUTIONNEL ET JURIDIQUE............................................................................. 102
V.FAIBLESSES DES STRATEGIES DE GESTION DES INONDATIONS ................................... 104
VI.PERSPECTIVES DANS LES STRATEGIES DE GESTION DES INONDATIONS DANS LE
BASSIN DU CHARI-LOGONE......................................................................................................... 105
VII.DISCUSSION............................................................................................................................... 108
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................. 110
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................. 111
ANNEXES .......................................................................................................................................... 116
TABLE DES MATIERES................................................................................................................... 142
iv
LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES
ACF : Action Contre La Faim
ANAM : Agence Nationale de Météorologie
CADRI : Capacity for Diaster Reduction Initiative
CASAGC : Comité d’Action pour la Sécurité Alimentaire et de Gestion des Crises
CCNAPD : Comité National Chargé de l’Assistance aux Personnes Déplacées
CCUNCC : Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques
CEFOD : Centre D’Etude pour la Formation pour le Développement
CEREHT : Centre d’Etudes et de Recherche des Hautes Terres
CNRD : Centre National de Recherche pour le Développement
CNSC : Commission Nationale de Service Civil
CONASI : Commission Nationale d’Assistance aux Sinistrés des Inondations
COP : Conférences des Parties
MATE : Ministère de l’Aménagement du Territoire
CRFC : Croix-Rouge Française au Cameroun
DD : Densité de Drainage
DGNM : Direction Générale Nationale de Météorologie
Dollars US : Dollar américain
DPC : Direction de Protection Civile
DRE : Direction de la Ressource en Eau du Tchad
GIEC : Groupe d’Expert Intergouvernemental sur l’évolution du Climat
I¨P : Indice de Pente moyenne
IRD : Institut de Recherche pour le Développement
INSEED : Institut National de la Statistique, des Etudes Economiques et Démographiques
MAT : Ministère de l’Administration Territoriale
MAT : Ministère de l’Aménagement du Territoire
MINEPDED : Ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du
Développement Durable
MSF : Médecins Sans Frontières
OCHA : Bureau de la Coordination des affaires humanitaires
ODD : Objectifs du Développement Durable
OIM : Organisation Internationale de Migrations
OMM : Organisation Météorologie Mondiale
v
OMS : Organisation Mondial de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONU : Organisation des Nations Unies
ONUHABITAT : Organisation des Nations Unies pour l’Habitat
ORSTOM : Office de la Recherche Scientifique et Technique d’Outre-Mer
PAN : Plan d’Action Nationale
PFMS : Plan Familial de Mise en Sureté
PIB : Produit Intérieur Brut
PLU : Plan Local d’Urbanisme
PM : Primature
PCC : Plan de Contingence du Cameroun
PNACC : Plan National d’Adaptation aux Changements Climatiques du Cameroun
PND : Plan National de Développement du Tchad
PPR : Plans de Prévention des Risques naturels prévisibles
PR : Présidence de la République
PUI : Première Urgence Internationale
QGIS : Quantum Gis
RGPH2 : Recensement Général de la Population et de l’Habitat 2ème
Edition
SND30 : Stratégie Nationale de Développement 2020-2030
SNLCC : Stratégie Nationale contre les Changement Climatiques au Tchad
IFORD : Institut de Formation et de Recherche Démographiques
OIM : Organisation Internationale de Migrations
SPSS : Statical Package for the Social Sciences
SPI : Indice Standardisé de Précipitation
SI : Indice de Saisonnalité
UA : Union Africaine
UGI : Union Géographique Internationale
UNFPA : Fonds des Nations Unies pour la Population
UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l’Education et l’Enfance
PER : Plan d’Exposition aux Risques
WFP : World Food Program
ZCIT : Zone de Convergence Intertropicale
vi
LISTE DES PHOTOS
Photos 1 : Stagnation des eaux à N’Djamena........................................................................................ 39
Photos 2 : Maison écroulée .................................................................................................................. 78
Photos 3 : Ecroulement de maison à Kousseri ...................................................................................... 78
Photos 4 : Sol englouti........................................................................................................................... 79
Photos 5 : Sols après inondation............................................................................................................ 81
Photos 6 : route détruite......................................................................................................................... 82
Photos 7 : Devanture inondée................................................................................................................ 82
Photos 8 : Ecroulement des maisons N’Djamena.................................................................................. 86
Photos 9 : Curage des caniveaux à Kousseri......................................................................................... 97
vii
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Concept variabilité climatique............................................................................................ 13
Tableau 2 : Concept Inondations........................................................................................................... 14
Tableau 3 : Concept Adaptation............................................................................................................ 15
Tableau 4 : récapulatif des outils d’analyse .......................................................................................... 20
Tableau 5 : Classes des valeurs du CV en %......................................................................................... 21
Tableau 6 : Interprétation des valeurs de SI.......................................................................................... 22
Tableau 7 : Classe des valeurs de SPI ................................................................................................... 23
Tableau 8 : Synthèse de recherche ........................................................................................................ 25
Tableau 9 : Historique et fréquences des inondations à Kousseri ......................................................... 40
Tableau 10 : Historique et fréquence des inondations dans le 1er
arrondissement de N’Djamena........ 40
Tableau 11 : Analyse de la variabilité des pluies à Kousseri ................................................................ 43
Tableau 12 : Analyse de la variabilité des précipitations à N’Djamena................................................ 44
Tableau 13 : Calculs de SPI de 1990 à 2020 à Kousseri et à N’Djamena............................................. 60
Tableau 14 : Calculs de SI pour les mois de Juillet, Août, Septembre et Octobre de 2020 à Kousseri et
à N’Djamena ......................................................................................................................................... 61
Tableau 15 : Calculs de SI pour les mois de Novembre, Décembre, Janvier, Février, Mars, Avril, Mai
et Juin .................................................................................................................................................... 61
Tableau 16 : Tableau croisé Pluviométrie * Fréquence d'inondations.................................................. 62
Tableau 17 : Résultat du test ................................................................................................................. 63
Tableau 18 : Résultats des calculs d’indice d’aridité à Kousseri .......................................................... 63
Tableau 19 : Résultats des calculs de l’indice d’aridité à N’Djamena .................................................. 64
Tableau 20 : classification des climats selon Z-Score.......................................................................... 64
Tableau 21 : Résultats des calculs du coefficient de ruissellement sur bassin Logone........................ 67
Tableau 22 : Ratio de bifurcation de l’ordre des cours d’eau dans la zone d’étude.............................. 67
Tableau 23 : Définition des critères ...................................................................................................... 71
Tableau 24 : Matrice de normalisation 𝜒 = 𝑋𝑖∑(𝑋𝑖)²....................................................................... 71
Tableau 25 : Multiplication de chaque critère par 0,25......................................................................... 72
Tableau 26 : Résultat final..................................................................................................................... 73
Tableau 27 : Répartition des répondants à Kousseri ............................................................................. 83
Tableau 28 : Niveau d’instruction des ménages dans le 1er
arrondissement à N’Djamena................... 84
Tableau 29 : Type d’habitat à Kousseri................................................................................................. 85
Tableau 30 : Types d’habitats à Kousseri et N’Djamena...................................................................... 86
Tableau 31 : Types des maladies lors des inondations dans la zone d’étude ........................................ 87
Tableau 32 : Récapitulatif des formules mathématiques....................................................................... 91
Tableau 33 : Résultats du calcul de vulnérabilité selon la formule de Balica et Wright (2010) ........... 91
viii
Tableau 34: Résultats du calcul de vulnérabilité selon la formule de Kha et al., (2011)...................... 91
Tableau 35 : Synthèse de vulnérabilité.................................................................................................. 92
Tableau 36 : Interventions des acteurs lors des inondations à Kousseri et dans le 1er
arrondissement de
N’Djamena ............................................................................................................................................ 99
Tableau 37 : Actions de la DGMN...................................................................................................... 100
Tableau 38 : Actions de la DPC .......................................................................................................... 102
Tableau 39 : Les deux bras séculiers Du DPC .................................................................................... 102
Tableau 40 : Autres organismes .......................................................................................................... 103
ix
LISTES DES FIGURES
Figure 1 : Localisation du 1er
arrondissement de la ville de N’Djamena ................................................ 3
Figure 2 : Localisation de la ville de Kousseri........................................................................................ 3
Figure 3 : Vitesse moyenne du vent à N’Djamena en 2020.................................................................. 28
Figure 4 : Fluctuation pluviométrique de 2020 à N’Djamena et à Kousseri......................................... 29
Figure 5 : Humidité relative pour N’Djamena de 2019 et 2020............................................................ 30
Figure 6 : Fluctuation des températures à N’Djamena en 2020 ............................................................ 31
Figure 7 : Fluctuation des températures à Kousseri en 2020................................................................. 31
Figure 8 : Carte de Pente dans le 1er
arrondissement de la ville de N’Djamena.................................... 33
Figure 9 : Carte du sens d’écoulement des eaux dans le 1er
arrondissement de la ville de N’Djamena 34
Figure 10 : Evaporation de Piche à N’Djamena en 2020 ...................................................................... 35
Figure 11 : Evaporation de Piche à Kousseri en 2020........................................................................... 35
Figure 12 : Evolution de la population à N’Djamena............................................................................ 36
Figure 13 : Carte de l’évolution spatiale du tissu urbain à N’Djamena ................................................ 36
Figure 14 : Evolution spatiale des bâtis dans le bassin Chari................................................................ 37
Figure 15 : Variabilité pluviométrique inter-saisonnière à N’Djamena 2019....................................... 45
Figure 16 : Variabilité pluviométrique inter-saisonnière à Kousseri de 1990 à 2020........................... 45
Figure 17: Tendances pluviométriques interannuelles et variabilité à N’Djamena de 1990 à 2020 ..... 46
Figure 18 : Tendances pluviométriques interannuelles et variabilité à Kousseri de 1990 à 2020......... 46
Figure 19 : Anomalies interannuelles de précipitations de 1990 à 2020 à N’Djamena ....................... 47
Figure 20 : Anomalies pluviométriques interannuelles à Kousseri de 1990 à 2020 ............................ 48
Figure 21 : Répartition mensuelle des précipitations à Kousseri ......................................................... 48
Figure 22 : Répartition mensuelle des précipitations moyennes interannuelles de 1990 à 2020 à
Kousseri................................................................................................................................................. 49
Figure 23 : Variabilité des précipitations de Juillet à N’Djamena de 1990 à 2020............................... 50
Figure 24 : Variabilité des précipitations du mois de Juillet de 1990 à 2020 à Kousseri...................... 51
Figure 25 : Variabilité des précipitations du mois d’Août de 1990 à 2020 à N’Djamena ................... 51
Figure 26 : Variabilité des précipitations du mois d’Août à Kousseri .................................................. 52
Figure 27 : Variabilité des précipitations du mois de Septembre à N’Djamena de 1990 à 2020.......... 53
Figure 28 : Variabilité des précipitations du mois de Septembre à Kousseri de 1990 à 2020 .............. 53
Figure 29 : Variabilité des précipitations du mois d’Octobre à N’Djamena de 1990 à 2020................ 54
Figure 30 : Variabilité des précipitations du mois d’Octobre à Kousseri de 1990 à 2020.................... 54
Figure 31 : Relation entre les quantités de précipitations annuelles et les jours de pluie de 1990 à 2020
à N’Djamena ......................................................................................................................................... 55
Figure 32 : Variabilité interannuelle de l’intensité des précipitations à N’Djamena de 1990 à 2020... 56
Figure 33 : Variabilité interannuelle de l’intensité des précipitations à Kousseri de 1990 à 2020 ....... 57
x
Figure 34 : Anomalies des précipitations de la saison sèche à N’Djamena de 1990 à 2020................ 58
Figure 35 : Anomalies de la saison pluvieuse à N’Djamena de 1990 à 2020 ....................................... 58
Figure 36 : Types d’habitat à Kousseri ................................................................................................. 70
Figure 37 : Types d’habitat dans le 1er
arrondissement de N’Djamena................................................. 70
Figure 38 : Vie pendant les inondations à Kousseri.............................................................................. 76
Figure 39 : Vie lors des inondations dans le 1er
arrondissement de N’Djamena................................... 77
Figure 40 : Répartition en pourcentage des dégâts à Kousseri.............................................................. 79
Figure 41 : Répartition des dégâts dans le 1er
arrondissement de N’Djamena ...................................... 80
Figure 42 : Sexe des répondants dans le 1er
arrondissement de N’Djamena......................................... 83
Figure 43 : Niveau d’instruction des ménages à Kousseri .................................................................... 84
Figure 44 : Types d’habitat dans le 1er
arrondissement de N’Djamena................................................. 85
Figure 45 : Répartition des risques d’inondation à Kousseri ................................................................ 87
Figure 46 : Répartition des risques d’inondation dans le 1er
arrondissement de N’Djamena................ 88
Figure 47 : Carte de vulnérabilité de la ville de N’Djamena................................................................. 89
Figure 48 : Carte de vulnérabilité de la ville de Kousseri ..................................................................... 90
Figure 49 : Interventions des acteurs recommandées dans le 1er
arrondissement de N’Djamena......... 97
xi
LISTE DE PLANCHES
Planche 1 : Hauteur des eaux à N’Djamena .......................................................................................... 38
Planche 2 : Caniveau inachevé et érosion des berges du cours d’eau à Kousseri ................................. 69
xii
RESUME
La ville de N’Djamena et celle de Kousseri présente un même climat, sahélien aride
avec une alternance saisonnière. Il se vit les manifestations de la variabilité climatique, d’où
notre étude est axée dans ces contrées. Cette étude est partie sur la base de l’évaluation de la
contribution de la variabilité climatique dans l’occurrence des inondations dans le bassin du
Chari-Logone. A travers les analyses multifactorielles et multi critères, force de constater
l’influence des facteurs trouvés nouveaux d’après notre hypothèse de recherche. Les
changements climatiques contribuent à l’avènement des inondations dans les villes de l’Afrique
subsaharienne. Pour atteindre l’objectif de l’étude, les enquêtes de terrain ont été faites, la
détermination d’indice standardisé de pluviométrie est utilisée, l’analyse sur les anomalies
climatiques a été faite ainsi que la détermination des coefficients de variation sur les périodes
décanales des précipitations a été faite. Ainsi, la pluviométrie a augmenté ces dernières années
jouant sur les inondations, plus de 1000mm/an dans la zone d’étude alors que les décennies
antérieures la pluviométrie était moins de 700mm/an. L’indice standardisé de pluviométrie est
4,28 à Kousseri et 3,97 à N’Djamena. Le coefficient de variation était de 25,44% de 1990 à
2000, 10,60% de 2001 à 2010 et a grimpé à 32,24% de 2011 à 2020 dans la ville de Kousseri.
Dans la ville de N’Djamena, le coefficient de variation était de 25,66% de 1990 à 2000, 11,65%
de 2001 à 2010 et le coefficient a augmenté jusqu’à 37,72% pour la période 2011-
2020. L’analyse multi critère a montré que la pluviométrie est l’origine des inondations selon
les critères d’influences et capacité d’action avec les valeurs respectivement 0,2115 et 0,1975.
D’autres facteurs aggravent les inondations surtout ceux humains. Il ressort des analyses que
les impacts des inondations dans le 1er
arrondissement de la ville de N’Djamena et dans la ville
de Kousseri sont catastrophiques, à travers les dégâts énormes causés par les inondations, plus
de 50 maisons écroulées, plus de 60 ménages sont touchés par les maladies hydriques. Ces
dégâts ont augmenté la vulnérabilité des populations. Ainsi, cette vulnérabilité se veut
analytique et systémique, 142 ménages sur 200 sont vulnérables aux inondations. Les
populations, les acteurs publics et privés réagissent face aux inondations en utilisant
respectivement les drains, les remblais ; le relogement et la distribution des kits alimentaires.
Les interventions arrivent très tardivement face aux inondations. Enfin, cette étude propose les
politiques de gestion durable des inondations par les Etats Camerounais et Tchadiens à travers
les plans de prévention et de prévision dans la lutte contre les inondations.
Mots clés : Variabilité climatique, Inondation, Impacts et vulnérabilité, Kousseri, 1er
arrondissement de N’Djamena.
xiii
ABSTRACT
The Town of N’Djamena and that of Kousseri have the same climate, arid sahelian with
a seasonal alternation. In these localities are seen the manifestations of climatic variability,
hence our study is focused in these regions. This study is based on the assessment of the
contribution of climate variability in occurrence of floods in the Chari-Logone basin. Through
multifactorial and multi criteria analyzes, we are forced to note the influence on both sides of
the factors found to be new according to our research hypothesis. Climate change is contributing
to the advent of flooding in towns of sub-Saharan Africa. To achieve the objective of study,
field surveys were carried out, the determination of the coefficients of variation on the decanal
periods of precipitation was made. Thus, the rainfall has increased in recent years playing on
the floods, more than 1000mm/year in the study area while in previous decades the rainfall was
less than 700mm/year. The standardized rainfall index is 4.28 in Kousseri and 3.97 in
N’Djamena. The coefficient of variation was 25.44% from 1990 to 2000, 10.60% from 2001 to
2010 and climbed to 32.24% from 2011 to 2020 in the town of Kousseri. In the town of
N’Djamena, the coefficient of variation was 25.44% from 1990 to 2000, 11.65% from 2001 to
2010 and the coefficient increased to 37.72% for the period 2011-2020. The multi-criteria
analysis showed that the rainfall is the origin of the floods according to criteria influences and
capacity of action with the values respectively 0.2115 and 0.1975. Other factors aggravate the
floods especially human ones. It emerges from the analyses that the impacts of the floods in
the 1st
subdivision of the town of N’Djamena and in the town of Kousseri are catastrophic,
through the enormous damage caused by the floods, more than 50 houses collapsed, more 60
households are affected by water-borne diseases. This vulnerability is therefore analytical and
systemic, 142 households out of 200 are vulnerable to flooding. Populations, publics and private
actors react to flooding by using drains and embankments, respectively, rehousing and
distribution of food kits. Interventions arrive very late in the face of flooding. Finally, this study
proposes policies for the sustainable management of floods by the Cameroonian and Chadian
States or even management plans for the effects of climate change, taking into account floods
in the actions of land use planning, prevention and forecasting must be given priority.
Keywords: Climate variability, flood, impacts and vulnerability, Kousseri, 1st subdivision of
N’Djamena.
1
INTRODUCTION GENERALE
La variabilité climatique perçue comme la variation de l’état moyen du climat dans un
espace donné peut être un facteur à l’origine des inondations dans le cas où la quantité des
précipitations augmente et affecte les espaces propices aux inondations. Les inondations sont
des phénomènes ayant causé d’énormes dégâts d’où notre étude orientée dans l’analyse de cette
problématique à travers les villes de l’Afrique subsaharienne, notamment la ville de Kousseri
au Cameroun et la ville de N’Djamena au Tchad.
I.CONTEXTE GENERAL DE L’ETUDE
MOUSSA et TOUGIAANI, (2012), dans l’Analyse participative de la vulnérabilité et
de l’adaptation aux changements climatiques montrent que dans le monde la variabilité
climatique joue un rôle majeur dans l’occurrence des inondations. Ces changements climatiques
contribuent a augmenté la vulnérabilité des populations dont l’adapation est une pierre angulaire
face à ces changements climatiques.
Pour EXBALIN, (2014), le réchauffement climatique est la caractéristique de
modification de certains paramètres du climat, notamment l’augmentation des températures. En
Afrique, ce phénomène ne cause pas seulement les sécheresses mais elle occasionne les
inondations dans les pays du Sahel d’où l’Afrique subsaharienne en fait partie en générale et en
particulier les pays de l’Afrique Centrale y sont inclus. Les inondations sont les conséquences
d’une modification du climat à travers les facteurs naturels et anthropiques.
Le bassin du Chari-Logone dont la ville de N’Djamena et celle de Kousseri en font parties
sont caractérisées par les changements climatiques, influençant sur les deux fleuves Chari et
Logone. Ces changements impactent sur les catastrophes naturelles dont les inondations
récurrentes de la dernière décennie sont constatées dans le bassin du Chari.
Selon le rapport de GIEC (2015), les effets des changements climatiques ne se limitent
pas seulement à l’augmentation des températures et des sécheresses en Afrique subsaharienne.
Les fortes précipitations journalières engendrent des inondations et augmentent la vulnérabilité
des populations du bassin Chari-Logone. Cette recherche est orientée dans l’évaluation de
l’influence de la variabilité climatique dans l’occurrence des inondations dans la ville de
N’Djamena et dans la ville de Kousseri cherche également à décrypter les impacts des
inondations sur les populations et à identifier les stratégies de gestion de ce phénomène par les
acteurs.
2
Le rapport de l’OMM, (2018), présente la situation des changements climatiques en
Afrique comme un changement observé au sein des paramètres du climat dont les anomalies
excédentaires contribuent à la survenue des inondations.
Cette étude touche l’un des objectifs du développement durable de l’ONU, notamment
l’Objectif 13 sur la lutte contre le changement climatique. Ce travail s’inscrit parmi les objectifs
de l’Union Géographique Internationale (UGI, 2013) dans le renforcement de la capacité des
populations à être résilientes face aux effets des changements climatiques. Beaucoup d’auteurs
ont eu à travailler sur les inondations dans la ville de Kousseri et dans la ville de N’Djamena
mais la spécificité de notre recherche se veut de découvrir les causes réelles et profondes des
inondations dans ces localités à travers les analyses multicritères et multifactorielles. C’est ce qui
fera l’originalité de notre travail tout en pensant aux politiques de développement du Cameroun
et celles du Tchad, notamment celles de la vision de développement à l’horizon 2035. C’est ainsi
que cette recherche s’inscrit dans la Stratégie d’Adaptation aux Changements Climatiques et
renforcement de la Résilience au Tchad et le Plan National d’Adaptation aux Changements
Climatiques du Cameroun (PNACC, 2015).
Cette étude se situe dans le contexte de la SND30 (2020) du Cameroun. Selon la SND30,
en matière de l’adaptation aux changements climatiques, le Gouvernement camerounais entend :
intégrer davantage les préoccupations liées aux changements climatiques dans les stratégies et
politiques sectorielles ; renforcer les capacités des institutions chargées de la veille climatique ;
opérationnaliser le dispositif de veille, de prévention et de riposte aux effets des changements
climatiques.
I. DELIMITATION SPATIALE DE LA ZONE D’ETUDE
Le premier arrondissement de la ville de N’Djamena est situé au Nord-Ouest de la ville.
Il est limité au Nord par les quartiers Achawayll, Sadjité et Goudji, au Sud par le fleuve Chari
faisant frontière avec Kousseri, à l’Est par le deuxième, le troisième et quatrième
arrondissement, et enfin à l’Ouest par le fleuve Chari. Sa situation par rapport aux coordonnées
géographiques est entre le 12°7’00’’ et 12° 10’ 00’’ N et le 14°58’60’’ et 15° 00’ 00’’ E. Il est
constitué de 11 quartiers à savoir : Farcha, Milezi, Madjorio, Guimeye, Djougoulier,
Karkandjeri, Zaraf, Amsinéné, Massil Abcoma, Allaya et Ardeb-Timan.
3
Figure 1 : Localisation du 1er
arrondissement de la ville de N’Djamena
Située à l’extrême Nord du Cameroun, Kousseri est comprise entre le 12° 04’ et 12° 10’ de
latitude Nord et entre le 14° 10’ et 15° 02’ de longitude Est. La ville se trouve sur la rive gauche
du fleuve Logone et qui proche de la confluence avec le Chari. Le Chari et le Logone marque
la frontière entre le Tchad et le Cameroun.
Figure 2 : Localisation de la ville de Kousseri
4
II. DELIMITATION TEMPORELLE DU SUJET
Cette étude couvre la période allant de 1990 à 2020, donc 30 ans. Nous avons choisi
cette période en raison de la disponibilité des données climatiques et surtout par la répétition
des inondations chaque année dans la ville de Kousseri et dans la ville de N’Djamena.
III. PROBLEMATIQUE
La dernière décennie et celle présente sont marquées par une forte variation des
précipitations. Ces fortes précipitations surtout journalières sont souvent à l’origine des
inondations dans les villes de l’Afrique subsaharienne. Ainsi, on conçoit la variation de l’état
moyen du climat à l’échelle temporelle et spatiale. Cette variation implique la modification de
plusieurs paramètres du climat dont les principaux sont les précipitations, les températures et y
compris l’humidité de l’air. L’aménagement des espaces urbains et l’occupation du sol surtout
les terrains à risque constituent un facteur aggravant des inondations d’où notre problématique
est orientée dans l’analyse de l’apport de la variabilité climatique dans la survenue des
inondations dans notre zone d’étude.
Cependant, la zone d’étude présente avant tout les caractéristiques physiques comme le
climat avec ses paramètres, la végétation, le sol, le vent qui sont favorables au phénomène
d’inondations. Ainsi, la situation des inondations dans la ville de Kousseri et dans le 1er
arrondissement de la ville de N’Djamena présente la hauteur des eaux qui varie de 5cm à 10cm,
la distribution spatio-temporelle des inondations est contrastée selon les années et l’historique
des inondations qui est marquée à partir l’année 2000 à 2020 en passant par les inondations de
2010 et 2012 très marquées, la durée de la stagnation des eaux va de 7h à 72h dans certaines
zones et plusieurs jours dans les zones exposées. La croissance démographique dans la zone
d’étude conduit à l’occupation des terrains à risque contribue également aux inondations dans
le bassin du Chari-Logone.
Le changement du régime pluviométrique observé par l’évolution de la quantité des
précipitations qui atteint 1000mm, montre l’apport de la variabilité climatique dans
l’occurrence des inondations dans la zone d’étude. La pluviométrie influence sur les
inondations à travers les fortes quantités de précipitations. La pluviométrie ne contribue pas
seule aux inondations, d’autres facteurs naturels comme la pente, le réseau hydrographique et
l’absence de végétation interviennent. Les facteurs anthropiques comme l’occupation du sol, le
manque des caniveaux, l’urbanisation anarchique s’associent aux facteurs physiques pour
aggraver les inondations dans la ville de N’Djamena et celle de Kousseri.
5
De ce qui précède, il faut souligner que les dégâts causés par les inondations dans la
zone d’étude sont énormes. On constate l’écroulement des maisons, les maladies telles que le
paludisme qui affecte plus de 50 personnes dont la plupart sont les enfants, les femmes enceinte
et les personnes âgées ; la fièvre typhoïde qui a touché 50% des ménages en raison de la
pollution des eaux suite aux inondations, la dégradation de l’environnement, l’érosion des
berges des fleuves Chari et Logone. La vulnérabilité des populations est aggravée par l’impact
des inondations et les caractéristiques socio-économiques des ménages. Plus de 60% des
ménages enquêtés dans la zone d’étude sont vulnérables face aux inondations.
Face à cette situation, les populations développent des stratégies de résilience
individuelle qui consiste à utiliser les remblais, la construction des maisons en dur, l’utilisation
des moustiquaires et les stratégies communautaires dont l’utilisation des pirogues et mettre les
pneus pour le transport, la construction des drains pour l’écoulement des eaux pluviales. Les
acteurs privés et publics ne sont restés indifférents face à ce phénomène, le soutien en terme
des kits alimentaires et des équipements sont apportés aux sinistrés.
Cependant, quelles sont les facteurs pouvant engendrer les inondations dans la ville de
Kousseri et dans la ville de N’Djamena ? Ne devrait-on pas plutôt prévenir l’influence de la
variabilité climatique dans l’occurrence des inondations qu’en soigner les conséquences ou
réduire la vulnérabilité des populations dans le bassin du Chari-Logone ? Outre, la
problématique des inondations ne devrait pas être appréhendée dans son intégralité pour une
meilleure protection des bâtis, de l’environnement et du bien-être social ?
IV. QUESTIONS DE RECHERCHE
V.1.Question principale
Quel est l’apport de la variabilité climatique dans l’occurrence des inondations dans les villes
de l’Afrique subsaharienne ? Cette question centrale se divise en quatre questions spécifiques :
V.2.Questions spécifiques
 Quel est l’état des lieux des inondations dans le premier arrondissement de la ville de
N’Djamena et dans la ville de Kousseri ?
 Quel est l’apport de la variabilité climatique dans la survenue des inondations ?
 Quels sont les degrés de vulnérabilité des populations face aux inondations ?
 Quelle est la politique de gestion mise en place par les acteurs pour une gestion durable des
inondations ?
6
V. REVUE DE LA LITTERATURE
1. Etats de lieux des inondations et la variabilité climatique dans les villes de
l’Afrique subsaharienne
Les inondations sont des phénomènes extrêmes dont plusieurs auteurs et organismes ont
écrit et publié des documents dessus. Les inondations se manifestent de la même manière en
Afrique subsaharienne à travers la hauteur des eaux, son historique et sa distribution spatio-
temporelle.
Oumar (2018), les inondations se présentent généralement de la même façon (hauteur
des eaux, la stagnation et la manifestation) en Afrique subsaharienne. Lors de ses analyses sur
les inondations à Dakar au Senegal, les inondations dans cette ville se caractérisent par
l’ampleur de la crise.
Pour Reine (2018), les inondations sont des catastrophes résultant des facteurs naturels
et anthropiques dont leurs états des lieux sont dramatiques. Les dégâts causés par les
inondations résultent de sa fréquence et l’intensité des pluies. L’eau occupe un espace important
et affecte les ménages.
CINDY (2020), les inondations sont caractérisées à Meyomessala au Sud du Cameroun,
par la hauteur des eaux, la durée de submersion, la surface occupée par l’eau. L’historique des
inondations dans la localité de Meyomessala montre les inondations varient selon les années en
raison des dégâts causés.
AMANI et Koffi (2010), le bassin versant du N’Zi est caractérisé par les régimes
pluviométriques saisonniers. Les fortes précipitations sur le bassin entraine son débordement et
causant les inondations dans les quartiers environnants. Ainsi, les inondations se présentent
dans le bassin du N’Zi avec l’envahissement du Bandama par l’eau.
Longo-Mbenza (2012), la santé globale en Afrique subsaharienne est liée au
changement climatique. La variation du climat agit directement et indirectement sur la santé
des populations. Les inondations, conséquences du changement climatique se présentent de
façon catastrophique en Afrique subsaharienne et fragilisant l’état sanitaire des populations.
Selon SALOMOND (2015), dans la Cartographie du risque d’inondation sur le bassin
versant du Gourou (District d’Abidjan), l’état des lieux des inondations dans le bassin de
Gourou dépend de la quantité des eaux débordées. Les inondations dans le bassin de Gourou
7
varient en fonction du type de débordement des eaux. Quand les eaux se débordent brusquement
en grande quantité, les dommages sont énormes.
Pour la CCUNCC (1992), le réchauffement climatique est causé par l’homme et ses
activités. L’homme a chargé considérablement l’atmosphère des gaz à effet de serre naturel. Il
résulte en moyenne, un réchauffement supplémentaire à la surface de la terre et dans
l’atmosphère. La grande partie des émissions est attribuée aux pays développés.
D’après l’OMM (2013), dans son rapport relatif à la variabilité du climat, les températures
ont augmenté au cours des fourchettes périodiques décennales (1961-1970) et (2001-2010)
entrainant de ce fait une augmentation des précipitations. Ces phénomènes ont par la suite
entrainé des inondations, des sècheresses qui ont touché plus de personnes dans le monde que
n’importe quelle autre catastrophe.
D’après l’UA (2014), par rapport à ses prévisions relatives à la variabilité et au
changement climatique, le monde connaitra une augmentation de 2° C au cours des deux
prochaines décennies, c’est-à-dire entre les fourchettes périodiques décennales (2011-2020) et
(2020-2030). L’Afrique connaitra très probablement un réchauffement au cours de ce siècle et
il sera susceptible d’être plus fort que le réchauffement global en toute saison avec le
réchauffement des régions sèches subtropicales.
2. Variabilité climatique et l’occurrence des inondations en milieu urbain de l’Afrique
subsaharienne
Pour Expédit Wilfrid VISSIN (2007), les bassins versants béninois inondations suite aux
fortes précipitations reçues. Les pluies averses et les débordements des cours d’eau sont
considérés comme des facteurs d’origine climatique des inondations, mais ces dernières
peuvent être également le résultat des phénomènes d’origine non climatique tels que les
ruptures de barrage, les mouvements de terre dans les retenues d’eau entrainant un déplacement
d’eau et le tsunami induit par les phénomènes géophysiques.
Pour Fabien DYNES (2008), les impacts du changement climatique en Afrique sont
une conflictualité associée. Dans certaines villes situées aux abords des cours d’eau peuvent
subir les risques d’inondation dus à des crues résultant des évènements pluvieux exceptionnels
et extrêmes qui submergent le lit majeur de ces cours d’eau. Plusieurs facteurs concourent aux
variations des débits des cours d’eau : les aléas météorologiques déterminés par l’intensité, la
durée, la fréquence et la répartition spatiale des précipitations ; la réduction de l’infiltration des
eaux dans le sol due à la compaction relative à la texture du sol et l’imperméabilisation des sols
8
résultant du phénomène de l’urbanisation croissante entrainant un ruissèlement élevé vers l’aval
des cours d’eau ; l’aménagement des cours d’eau, le prélèvement ou la dérivation d’une partie
de l’eau du cours d’eau perturbent également le régime hydrologique.
BIGOT et MORON (1988), dans la Fluctuation pluviométrique et analyse fréquentielle
de la pluviosité en Afrique Centrale, montrent que la variabilité climatique est observée au sein
des paramètres du climat qui se modifient. La fluctuation des pluviométries en Afrique Centrale
détermine les types des inondations. La pluviométrie varie selon les décennies et la dernière
décennie, on constate une augmentation des quantités des précipitations dans plusieurs pays de
l’Afrique Centrale.Cette fluctuation est le constat de la variabilité climatique en Afrique
subsaharienne, jouant positivement dans l’occurrence des inondations dans le bassin du Chari-
Logone.
MAYAGO (2020), la variabilité hydro climatique s’observe par les tendances des
pluviométries dans la ville de N’Djamena et la variation du régime hydrographique des fleuves
Chari et Logone. Cette variabilité tant hydrologique que climatique constitue un risque majeur
pour les inondations dans le 9ème
arrondissement de la ville de N’Djamena. Les inondations
dans cet arrondissement sont causées par la variabilité climatique à travers la pluviométrie dont
la quantité croit du jour au jour. Les quantités des précipitations reçues par les deux fleuves
directes et par le ruissellement augmentent le niveau des eaux de ces fleuves et le débordement
intervient pour inonder certains quartiers comme Walia et Ngoumna.
Pour Bonkoungou (2020), la récurrence des inondations à Ouagadougou, est liée aux
facteurs physiques dont le climat contribue de 70%. Les changements climatiques au Burkina
Faso exposent certaines villes aux inondations chaque année. Les facteurs physiques
déclenchent les inondations et les facteurs anthropiques viennent l’aggravés. Les inondations
dans la ville de Ouagadougou sont influencées par ces facteurs et exposent la population à une
vulnérabilité élevée.
BAOHOUTOU (2007), les tendances pluviométriques dans le domaine soudanien et
sahélien du Tchad sont marquées par des changements de températures et des précipitations
annuelles. Ces changements influencent sur la dynamique des espaces urbains et ruraux. Dans
le domaine sahélien, la ville de N’Djamena présente une situtation dramatique de précarité suite
à l’avancement du désert.
GIEC (2001), dans son rapport présente les changements climatiques en Afrique
comme un phénomène lié à l’activité humaine. La variabilité climatique en Afrique ne se
9
résume aux sécheresses et non à la désertification. Les inondations font parties des
conséquences des changements climatiques en Afrique surtout celle subsaharienne.
OMM (2018), les aléas météorologiques, hydrologiques et climatiques provoquent des
catastrophes qui font de nombreux victimes dans le monde. Les changements climatiques sont
causés par l’homme à travers ses activités comme le feu de brousse et les pollutions d’origine
industrielle. Le rechauffement climatique devient une question préoccupante de la dernière
décennie.
3. Impacts et vulnérabilité des populations face aux inondations
Les inondations sont des phénomènes ayant causés d’énormes dégâts et augmentent la
vulnérabilité des sinistrés. La variabilité climatique engendre les inondations et elle est aussi
un facteur qui contribue à augmenter la fragilité des populations.
TASSOU (2019), dans Changements climatiques et mouvements migratoires en
Afrique subsaharienne, comment les catastrophes naturelles et les flux humains dictent leur loi,
montre que les changements climatiques contribuent au déplacement des personnes en Afrique
subsaharienne d’un milieu à un autre. Les effets des changements climatiques comme les
sécheresses, la désertification et les inondations font migrer plusieurs personnes de leur localité
à un autre endroit. Ainsi, les inondations constituent un facteur majeur dans la migration des
personnes par le biais des destructions massives des habitats et les champs inondés.
Pour VISSIN (2007), dans l’impact de la variabilité climatique et de la dynamique des
états de surface sur les écoulements du bassin béninois,les impacts des inondations sur le bassin
béninois se présentent sur les milieux environnant. Les conséquences des inondations sont
catastrophiques car la destruction des habitats est énorme. L’érosion des berges du bassin
béninois, les maladies hydriques, l’inaccessibilité à l’électricité et l’eau, la famine et la
migration des ménages augmentent la fragilité des populations du bassins béninois lors des
inondations.
BOUREIMA et ABASSE (2012), dans l’analyse participative de la vulnérabilité et de
l'adaptation aux changements climatiques, la vulnérabilité des pays et des populations aux
effets du changement climatique dépend non seulement de l’importance des perturbations
climatiques, mais aussi de la sensibilité des collectivités touchées et de leur capacité de
s’adapter ou de parer à ces perturbations. Cette sensibilité est plus prononcée pour les activités
fondées sur des ressources naturelles tributaires du climat, notamment les ressources agricoles
et côtières, dont les populations pauvres tirent souvent leurs moyens de subsistance.
10
Selon DJEVENOU (2017), la vulnérabilité peut être définie par les caractéristiques d'un
système qui décrit son potentiel à nuire. Cela peut s'exprimer en termes de relations
fonctionnelles entre les dommages prévus concernant tous les éléments à risque et les
caractéristiques de sensibilité et d'exposition du système affecté, en se référant à toute la gamme
des risques d'inondation possibles.
DUBOIS-MAURY et CHALINE (2002), dans les risques urbains, soulignent que la
vulnérabilité des populations dépend des catastrophes et risques urbains. Les villes du monde
présentent des risques qui influencent sur la vie des personnes. Les inondations par exemple
contribuent a augmenté la vulnérabilité des citadins par le biais des dégâts causés. Les risques
naturels lorsque ceux-ci soulignent la vulnérabilité des grandes concentrations humaines et
supposent des réponses adaptées de la ville pour la gestion ou la prévention des crises.
D’après le GIEC (2007), l’Afrique est le continent le plus vulnérable à la variabilité
climatique et cette situation est aggravée, d’une part, par la combinaison de plusieurs stress à
différents niveaux, et d’autre, part par la faiblesse des capacités d’adaptation. Les experts
président que toutes les sous régions du continent connaîtront une hausse de température,
probablement plus élevée que la moyenne annuelle du réchauffement à l’échelle mondiale.
Dans le même temps, la plus grande partie de l’Afrique devrait enregistrer une baisse de la
pluviométrie annuelle moyenne ainsi qu’une aggravation de l’aridité et de la sècheresse. La
baisse des précipitations et la hausse de la température risquent probablement de provoquer un
assèchement climatique et une accentuation de l’aridité dans une partie encore plus grande du
continent.
4. Les politiques de gestion des inondations par les acteurs
BRUNET et THERY (1993), dans Les mots de la géographie, les gestions des
inondations sont une responsabilité qui incombe plusieurs acteurs en proposant leurs stratégies
de lutte contre ce phénomène. Les inondations doivent être prises en compte dans les actions
de l’aménagement du territoire.
Lang et Lavabre (2007), dans l’Estimation de la crue centennale pour les plans de
prévention des risques d’inondations, présentent les stratégies de lutte et de gestion des risques
d’inondations à travers les plans de prévention. Pour lutter efficacement contre les inondations,
il faut préparer les plans de préventions sur la base des inondations antérieures et les dégâts
causés. Il faut préparer les plans de prévention des risques naturels (PPRN), plans de surface
submersible (PSS), plans d’exposition aux risques (PER) et les plans locaux d’urbanismes
11
(PLU). Dans le PPR inondations, l’aléa de référence est celui qui correspond à la plus forte crue
et documentée, ou l’aléa centennal si celui-ci correspond à une crue plus forte. Pour ce scénario
de référence retenu, le niveau d’aléa sur une zone donnée est défini en croissant la hauteur d’eau
et la vitesse attendue.
MAGNANDU (2010), l’adaptation aux changements climatiques, consiste à « faire
évoluer les activités humaines et les écosystèmes afin de limiter les dommages que pourront
occasionner les changements climatiques qui n’auront pu être évités et, dans quelques cas, de
saisir les opportunités créées par les évolutions favorables de certaines régions ou secteurs
d’activité ». Trames vertes et végétalisation des villes sont des outils récent des politiques
d’aménagement et ont vocation à servir autant les enjeux urbains qui contribuent à réduire la
fragmentation des territoires, en servant la biodiversité locale et régionale et en valorisant les
paysages.
Donatien (2020), la récurrence des inondations en Afrique demande une adoption d’un
ensemble de système de gestion durable en prenant en compte les facteurs naturels et les
facteurs anthropiques. A Ouagadougou, les facteurs physiques et humains occasionnent les
inondations et ce, en traitant le gouvernement doit agir en résolvant chaque facteur et prévenir
le risque d’inondation.
Pour Ledoux (2006), dans La gestion du risque d’inondation, affirme que depuis une
vingtaine d’années, la répétition et la gravité des inondations ont poussé les pouvoirs publics,
Etat comme collectivités, à engager une politique volontariste de prévention du rsique
d’inondation. Jamais ces politiques n’ont disposé en France d’une panoplie d’outils
réglementaires, financiers et contractuels aussi complète qu’aujourd’hui. La gestion du risque
inondation présente un large panorama des outils et des méthodes disponibles au service des
initiatives locales. De l’évaluation du risque à l’assurance en passant par la restauration des
champs d’expansion, la prévision des crues ou la réduction des vulnérabilités, toutes les
composantes d’une stratégie de réduction du risque sont abordées.
L’ONACC, crée par le Décret N° 2009/410 du 10 Décembre 2009, sous la tutelle du
MINEPDED, a pour but de lutter contre les catastrophes naturelles au Cameroun. Parmi ces
catastrophes, nous avons les inondations. Ainsi, il propose les stratégies de gestion des
inondations à travers plusieurs régions du pays dont la région de l’Extrême Nord en fait partie.
Le Plan de Contingence du Cameroun (PCC, 2011) dans le Livret premier, montre
dans ses actions de lutte contre les inondations propose la mise en œuvre du plan d’urgence en
12
prenant en compte les soins médicaux, l’hébergement d’urgence, l’accès à l’eau et
l’alimentation pour les populations affectées par les inondations.
OCHA (2012), la réduction de la vulnérabilité des sinistrés dans la ville de N’Djamena
consiste à faire déplacer les personnes vers les sites bien aménagés, assistance en soins
médicaux et la distribution des kits alimentaires aux couches vulnérables.
DPC (2002), la gestion des catastrophes naturelles au Cameroun consiste à prévenir,
intervenir et se rassurer. Les stratégies de lutte contre les inondations par les populations doivent
être anticipatrices et réactives. L’Etat intervient en renforçant la capacité des populations
vulnérables aux catastrophes naturelles.
VII.CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
Les théories utilisées dans le cadre de cette étude sont celles qui permettent de
déterminer les types de climat et d’apprécier la variation des paramètres météorologiques, en
raison des lois à l’étude de climat :
- l’indice de Koppën sur la classification des différents types de climat. Selon Koppen, on parle
de la saison sèche quand P<T en été P<2T en hiver ;
-l’indice de saisonnalité ;
-l’indice standard de précipitation ;
-la théorie de Henri Gaussen et F. Bagnouls pour la réalisation du diagramme Ombrothermique
(P=2T) ;
-la théorie d’Emmanuel De Martone sur la classification des types de climat sur la base de la
détermination d’indice d’aridité (Ia=
P
T+10
).
Les concepts qui découlent de notre sujet de recherche sont au nombre de trois à savoir :
la variabilité climatique, l’inondation et l’adaptation.
1. Cadre conceptuel relatif à la variabilité climatique
La variabilité climatique est perçue à différente échelle spatio-temporelle. A l’échelle
spatiale on parle de la variabilité climatique globale et régionale voire nationale et locale.
Amani et Koffi (2010), classent la variabilité climatique selon l’échelle temporelle. Il y a la
variabilité climatique intra-saisonnière qui est perçue comme une fluctuation des paramètres du
climat au cours d’une saison pendant laquelle on remarque une alternance des saisons de pluies
et des saisons sèches qui peuvent être plus ou moins longues de part et d’autre ; la variabilité
13
inter-saisonnière quant à elle désigne la variation des paramètres climatiques entre deux saisons
(pluies et sèches) au cours de laquelle il y a un prolongement de la saison des pluies et le
raccourcissement de la saison sèche et vice-versa ; la variabilité climatique annuelle désigne la
variation des paramètres climatiques au cours des différentes saisons qui s’étend sur une période
d’un an et enfin la variabilité climatique interannuelle qui est perçue comme la dynamique
spatio-temporelle des paramètres climatiques au cours des saisons entre les années sur une
période de trente ans.
Dans la zone d’étude, la variabilité climatique désigne la modification du climat
entrainant la survenue des inondations. Cette modification est observée au sein des paramètres
du climat notamment la pluviométrie excédentaire.
Tableau 1 : Concept variabilité climatique
CONCEPT DIMENSIONS COMPOSANTES INDICATEURS
Variabilité
climatique
Spatiale
Variabilité
climatique en
Afrique
subsaharienne
Modification des paramètres
climatiques en Afrique Centrale
Variabilité
climatique au
Cameroun et au
Tchad
Modification du climat à
Kousseri et à N’Djamena
Temporelle
Variabilité
climatique inter et
intra-saisonnière
variation des paramètres
climatiques entre la saison sèche
et la saison de pluies
Variabilité climatique
annuelle
variation des paramètres
climatiques au cours de la saison
sèche et la saison pluvieuse qui
s’étend sur une période d’un an
Variabilité
climatique
interannuelle
variation des paramètres
climatiques au cours de la saison
sèche et la saison pluvieuse qui
s’étend sur plusieurs années
2. Cadre conceptuel relatif à l’inondation
Une inondation est une submersion temporaire d’une zone habituellement sèche, par des
eaux. Elle peut être un phénomène régulier ou catastrophique et peut se produire lentement ou
très rapidement selon les conditions topographiques et météorologiques de la zone affectée.
Selon Jean Noel Salomon (1997), l’inondation est le phénomène occasionnel qui peut noyer de
14
vastes parties du lit majeur ou de la plaine, à la suite d’une crue particulièrement importante et
du débordement des eaux. De fait, la gestion de ce risque s’organise également de façon
cyclique, autour de trois temps principaux : avant, pendant et après.
Tableau 2 : Concept Inondations
CONCEPT DIMENSIONS COMPOSANTES INDICATEURS
Inondations
Physique
Climat -Pluviométrie
Hydrographie
-Densité de drainage, -Forme
du bassin versant
-Ratio de bifurcation
Géologique
-Pente
-la structure des sols -
Topographie
Humaine
-Occupation du sol
-Insuffisance des
caniveaux à Kousseri et
N’Djamena
-Habitat dans les zones à risque
-Extension des inondations à
Madana et Farcha
3. Cadre conceptuel relatif à l’adaptation
Face aux inondations, les populations développent les stratégies d’adaptation pour réduire
les dégâts. L’adaptation peut varier dans le temps et dans l’espace.
Selon rapport de GIEC (2007), il existe divers types d’adaptation. Ainsi, il y a l’adaptation
autonome qui est une forme d’adaptation qui résulte des changements écologiques des systèmes
naturels ou d’une évolution des conditions socio-économiques propres aux hommes. Dans ce
contexte, les ménages font usage de la méthode empirique. Alors que l’adaptation planifiée est
une stratégie futuriste qui consiste à ajuster le milieu face à la variabilité du climat. Elle se
présente sur plusieurs formes de plans. Quant à l’adaptation anticipée qui est une mesure qui
vise à mettre sur pieds des moyens qui s’imposent avant que le climat ne connaisse une
variabilité. En outre, la capacité d’adaptation désigne l’aptitude de la population à mieux
s’adapter à la variabilité climatique, aux inondations et qui leur permet de modérer les
dommages potentiels et de tirer profit des opportunités de faire face à ces conséquences. Enfin,
la mal adaptation est tout changement qui s’opère au sein des systèmes humains et naturels et
qui par mégarde augmente la vulnérabilité face au stimulus climatique. Il s’agit plus
15
précisément d’une mauvaise adaptation qui augmente la vulnérabilité des ménages au lieu de
la réduire.
Tableau 3 : Concept Adaptation
CONCEPT DIMENSIONS COMPOSANTES INDICATEURS
Adaptation
Individuelle
Adaptation
autonome
-Utilisation du remblai et moustiquaires
- Construction des maison en dur et
élévation des fondations
Collective
Adaptation
planifiée
-Creusement des drains et curage des
caniveaux
-Utilisation des pirogues, sacs remplis
de sable, des briques pour le
déplacement
Intervention des
acteurs
-Distribution des vivres à la population
-Distribution des kits d’équipement
-Construction de centre de santé et
assistances médicales
-Relogement dans les écoles et
utilisation des tentes
VIII.OBJECTIFS DE RECHERCHE
1.Objectif principal
L’objectif principal poursuivi dans cette étude consiste à montrer l’apport de la
variabilité climatique dans l’occurrence des inondations dans les villes de l’Afrique
subsaharienne. De cet objectif principal, découlent les objectifs spécifiques.
2.Objectifs spécifiques
 Faire l’état des lieux des inondations et leurs manifestations ;
 Analyser l’apport de la variabilité climatique dans la survenue des inondations dans la
ville de Kousseri et dans le 1er
arrondissement de la ville de N’Djamena ;
 Mettre en évidence les impacts des inondations et le caractère vulnérable des ménages
face aux risques d’inondation à Kousseri et dans le 1er
arrondissement de N’Djamena ;
 Evaluer les politiques de gestion des inondations à Kousseri et à N’Djamena.
16
IX.HYPOTHESES DE RECHERCHE
1. Hypothèse principale
Pour mener à bien notre étude, formulons l’hypothèse que la variabilité climatique a un
apport considérable dans l’occurrence des inondations dans les villes de l’Afrique
subsaharienne.
2. Hypothèses spécifiques
 Les inondations se présentent sous plusieurs formes à N’Djamena et à Kousseri ;
 La variabilité climatique est à l’origine des inondations à N’Djamena et à Kousseri ;
 Les populations sont très fragiles et présentent une situation précaire face aux
inondations ;
 Il existe une mauvaise politique de gestion des inondations.
X.INTERET DE L’ETUDE
Cette étude s’inscrit dans le domaine de la climatologie sur le plan scientifique et
académique, cherche à évaluer l’apport de la variabilité climatique dans la survenue des
inondations dans les villes de l’Afrique subsaharienne, en partant sur l’analyse de deux villes
d’Afrique Centrale notamment, la ville de Kousseri au Cameroun et la ville de N’Djamena au
Tchad. Les analyses ont été effectuées sur les paramètres climatiques qui peuvent occasionner
l’occurrence de ce phénomène, en raison des précipitations. A travers ces analyses, il a été
évalué les impacts et la vulnérabilité des populations de ces localités et suggérer les stratégies
de gestion.
Ce travail prend l’aspect social en permettant aux populations de N’Djamena et celles de
Kousseri et aux différents acteurs, de prendre conscience sur les facteurs aggravant des
inondations et adopter les stratégies de prévention et de gestion durable de ce phénomène.
XI.METHODOLOGIE DE RECHERCHE
Le fondement de la recherche repose sur les outils et les méthodes mise en place pour
collecter les données, les traiter et les analyser. La démarche hypothético-déductive est utilisée
dans le cadre de cette étude. A travers cette démarche, il faut affirmer ou infirmer les hypothèses
après les résultats de l’analyse.
1. Collectes des données secondaires
Les données secondaires sont issues de la recherche documentaire. Elles ont permis
d’élaborer l’état de la question et appréhender les concepts issus de la thématique.
17
D’abord les consultations des documents à la bibliothèque centrale de l’Université de
Dschang, au CEREHT et à la bibliothèque de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de
l’Université de Dschang, au Centre d’Etude et de Formation pour le Développement (CEFOD),
au Centre National de Recherche pour le Développement (CNRD), à l’Institut National des
Statiques et des Etudes Economiques (INSSEED) ont été faites.
Ensuite, le moteur de recherche Google a permis pour avoir certaines informations
contenues dans les articles, les mémoires et thèses en ligne. La commune du 1er
arrondissement
de la ville de N’Djamena, le Secrétaire Général de la Préfecture de Kousseri ont mis à la
disposition de cette étude, certaines informations primordiales. La Mairie de la ville de Kousseri
à travers son Secrétaire a orienté dans le cadre de cette étude, à la recherche des documents et
les stratégies de gestion des inondations dans cette ville.
2. Collecte des données primaires
Les données primaires sont collectées sur le terrain à travers l’observation faite sur le
terrain, les questionnaires au sein des ménages ayant vécu au moins une fois les inondations, la
cartographie participative auprès des personnes ayant maîtrisé les zones habituellement
inondées dans le quartier et les entretiens auprès des structures, organismes et personnes
ressources.
2.1. Observations de terrain
Dans le 1er
arrondissement de la ville de N’Djamena comme dans la ville de Kousseri,
l’observation de terrain a été faite avant de commencer l’administration des questionnaires. A
N’Djamena les enquêtes exploratoires ont duré 7h du temps et à Kousseri elles ont pris une
journée en raison de la non maîtrise du milieu. Les observations ont permis de saisir les réalités
de la zone d’étude, découvrir les quartiers à enquêter et l’organisation dans l’administration des
questionnaires.
2.2. Administration du questionnaire
Un questionnaire de 31 questions a été conçu dans le cadre de l’étude et ce, sur la base
des questions de recherches. C’est-à-dire en quatre grandes parties dont la première partie
concerne les aspects socio-économiques du chef de ménage et l’état des lieux des inondations,
la seconde partie touche les facteurs à l’origine des inondations, la troisième partie prend les
impacts des inondations et la vulnérabilité des populations et enfin la dernière partie concerne
les stratégies de gestion des inondations par les ménages.
18
Ces questionnaires ont été administré d’abord dans le 1er
arrondissement de la ville de
N’Djamena au mois de Mars 2021. En effet, un choix de quatre quartiers les plus touchés par
les inondations a été fait d’après les observations faites sur le terrain. Il s’agit de quartier Farcha,
Milezi, Madjorio et Karkandjeri. Ainsi, 25 questionnaires ont été administrés dans chacun de
ces cinq quartiers. Ce qui revient à 100 questionnaires administrés dans le 1er
arrondissement
de la ville de N’Djamena.
Ensuite, les ménages de la ville de Kousseri ont été enquêtés en Avril 2021. Dans cette
ville, il a été administré les questionnaires dans cinq quartiers répartis comme suit : 20
questionnaires à Mowak, 20 à Tawadi, 20 à Hilé Haoussa, 20 à Madagascar et 20 à Madana.
Cela revient aussi à 100 questionnaires administrés dans la ville de Kousseri.
Pour cette étude, 200 questionnaires ont été administrés dans ces deux localités dont 100
questionnaires dans la ville de Kousseri et 100 autres questionnaires dans le 1er
arrondissement
de la ville de N’Djamena.
Cependant, lors des enquêtes, nous remplissons nous-mêmes les questionnaires mais il y a eu
des exceptions, dans certains ménages dont les enquêtés remplissent eux-mêmes les
questionnaires sous notre orientation.
2.3. La cartographie participative
Un autre outil de collecte des données, la cartographie participative, perçue comme la
création des cartes par les populations locales, souvent avec l’implication des organisations
d’appui qui sont les Etats, les autorités communales, les ONG, les Etablissements
d’enseignement supérieur et bien d’autres acteurs intéressés dans le but de réaliser les cartes
des zones à risques d’inondation. Nous nous sommes servis des images satellitales lors de la
descende sur le terrain. Les populations traçaient elles-mêmes sur ces images les zones
d’inondations et les zones hors inondations à l’aide des stylos de couleur rouge et bleu. Ainsi,
les informations recueillis au sein des populations nous a servi à réaliser les cartes de
vulnérabilité de la ville de N’Djamena et celle de la ville de Kousseri. La cartographie
participative est plus détaillée et comprend 16 questions.
2.4. Entretiens avec les personnes ressources
Les entretiens structurés, semi-structurés et non structurés ont été utilisés dans cette
recherche. Lors de ces entretiens nous entrons en contact avec les acteurs impliqués dans la
prévention et la gestion des inondations dans le 1er
arrondissement de la ville de N’Djamena et
19
dans la ville de Kousseri. Pour réaliser les entretiens structurés et semi-structurés, nous nous
sommes servi des guides d’entretiens préalablement établis et testés.
Nous nous sommes entretenus avec le Secrétaire Général de la commune du 1er
arrondissement sur l’exposition des quartiers face aux inondations et le mode de gestion des
inondations adopté dans cette circonscription. Ce même entretien s’est passé au service de la
communauté urbaine de Kousseri.
Nous nous sommes entretenus également avec le personnel de la Direction Générale de
Météorologie Nationale du Tchad sur la publication des bulletins saisonniers de précipitations
et le service météo dans la préparation des populations face aux éventuels catastrophes
pluviométriques et la prévention des ménages.
Au Ministère de l’Aménagement du Territoire, du Développement et de l’Urbanisme,
notre entretien est orienté dans la planification urbaine des arrondissements de la ville de
N’Djamena et le système d’occupation du sol.
Les entretiens au sein des centres de santé ont porté sur la prévalence des maladies
hydriques lors des inondations, le nombre des cas enregistré par jour et le traitement apporté
face à ces maladies.
3. La taille de l’échantillon et méthode d’échantillonnage
La population totale dans le cadre de cette étude est constituée de l’ensemble des
ménages du 1er
arrondissement de la ville de N’Djamena et ceux de la ville de Kousseri. Mais
la population cible sont les ménages affectés au moins une fois par les inondations dans ces
deux localités. C’est autour de la population totale qu’on a eu tiré la taille de l’échantillon.
Ainsi, la méthode d’échantillonnage par effet boule de neige a été utilisée. Dans cette méthode,
l’actuel ménage enquêté nous oriente sur le prochain ménage à être enquêté. Les ménages ayant
vécu les inondations nous orientent sur les autres ménages ayant vécu le même phénomène.
Nous nous sommes servi de la formule de Robert Magnani dans le Guide
d’Echantillonnage(1999).
n =
Z2×P(1−P)
e²
n = taille de l’échantillon
Z = score Z (nombre d’écarts-types qu’une proportion donnée est éloignée de la moyenne)
e = marge d’erreur
20
P = Proportion
N = Population totale
n=
(1,96)²×
7
100
(1−
7
100
)
(0,05)²
n=
0,25008816
0,0025
= 100,03 ≈ 100 n = 100
Cette étude se porte dans deux localités, donc dans chaque localité 100 ménages sont enquêtés.
Cela revient à 200 ménages enquêtés pour le compte de cette recherche.
4. Le traitement et l’analyse des données qualitatives
La méthode de traitement et d’analyse manuelle a été utilisée pour les données qualitatives.
Il a été procédé par la retranscription des documents audio enregistrés, en les écoutant et écrire
les informations importantes dans le cadre de ce travail.
5. Le traitement et l’analyse bi variée des données quantitatives
Le traitement et l’analyse des données quantitatives ont été faits à l’aide de certains
logiciels. Le logiciel SPSS a servi à coder les questionnaires et faires les analyses. L’affichage
des tableaux des résultats sur SPSS a servi par la suite à l’importation de ces tableaux sur Excel
Microsoft afin de réaliser les graphiques.
Excel Microsoft 2016 a permis également d’analyser les données climatiques,
notamment, les figures sur la variabilité pluviométrique et les anomalies. QGIS 3.16 et Envi
sont utilisés pour la réalisation des cartes.
Certains outils utilisés dans cette étude sont représentés dans les tableaux (4, 5, 6, 7) avec plus
de détails.
Tableau 4 : récapulatif des outils d’analyse
Outils Formule Détails
Pente moyenne Pm =
DH
L
∗ 100
DH = Dénivellation
maximale de la rivière (m)
L = Longueur du cours
d’eau principal (Km)
Densité de drainage Dd = ∑
Li
A
∑Li = Somme de la
longueur des cours d’eau
dans le bassin versant (m)
A = Surface du bassin
versant (Km²)
21
Coefficient de compacité de
Gravelius
𝑲𝑮 =
𝐏
𝟐√𝛑𝐀
= 𝟎, 𝟐𝟖
𝐏
√𝑨
P=Périmètre du bassin
versant (Km)
A=Surface du bassin versant
(Km²)
Coefficient de ruissellement Cr=Vr/Vp
Vr=Quantité d’eau ruisselée
Vp= Volume d’eau
précipitée
Anomalies An=Xi-𝐗
̅
∑X=Somme des moyennes
annuelles de précipitations
𝐗
̅=Moyenne de
précipitations annuelles
Moyennes arithmétiques 𝐗
̅=∑
ni
N
ni=précipitations mensuelles
ou annuelles
N=Nombre d’années ou de
mois
Source : Djedanoum Romaric, Juin 2021
 Détermination du coefficient de variation (CV)
Le CV est calculé en faisant le rapport de l’écart-type de la série sur la moyenne de cette
même série. La valeur du CV est exprimée en pourcentage en le multipliant par 100 afin de
faciliter son interprétation d’après la classe des valeurs du CV de Hare (1993). La formule
suivante a été utilisée pour le déterminer :
CV=
𝛿
𝐗
̅
̅ × 100 Où : 𝐗
̅= moyenne et δ= écart-type δ=√δ²
δ²=
1
n
× ∑(Xi − 𝐗
̅
̅)² δ²= Variance et 𝐗
̅=∑
ni
N
Ainsi, une fois détecter le CV le tableau (5) est utilisé pour l’interprétation de sa valeur.
Tableau 5 : Classes des valeurs du CV en %
Intervalle des valeurs en % Signification
<20 Moins variable
25-29 Modérément variable
>30 Fortement variable
Source : Hare, (1993)
22
 Indice de Saisonnalité
Le SI est un indicateur primordial dans le cadre de notre étude. Il a permis dans cette étude de
détecter les saisons sèches et les saisons humides. La formule de saisonnalité de Walsh et
Lawler (1981) a été appliquée.
Voici la formule : SI=
1
R
∑ ∣ Xn −
R
12
∣
Où R est la moyenne annuelle des précipitations et Xn est la moyenne des précipitations du
mois ou d’une période donnée. Le SI permet de déterminer les types de saison au cours de
l’année et mettre en évidence celle favorable aux inondations dans la zone d’étude.
Tableau 6 : Interprétation des valeurs de SI
Indice de Saisonnalité (SI) Régime des précipitations
≤ 0.19 Très constant
0.20 – 0.39 Constant avec une saison humide définie
0.40 – 0.59
Légèrement saisonnier avec une courte
saison sèche
0.60 – 0.79 Saisonnier
0.80 – 0.99 Saisonnier avec une longue saison sèche
1.00 – 1.19 Plus de pluie en trois mois ou moins
≥1.20
Extrême, presque toutes les pluies en un ou
deux mois
Source : Walsh et Lawler (1981)
 Indice Standard de précipitation
L’indice standardisé des précipitations autrement appelé en Anglais, Standardized
precipitaion, est créé par McKee et al, est conçu pour la quantification du déficit des
pluviométries à plusieurs échelles de temps donné. Cet indice a été utilisé pour déterminer les
périodes humides extrêmes d’anomalies négatives et positives et ensuite vérifier les facteurs à
l’origine des inondations. Il permet de vérifier l’hypothèse principale de recherche.
SPI = (P - Pm) /δ
D’où P=Précipitation totale d’une période donnée en mm
23
Pm= Précipitation moyenne de la période en mm
Tableau 7 : Classe des valeurs de SPI
Valeurs SPI Catégorie Probabilité (%)
2,00 ou plus Extrêmement humide 0
1,5 à 1,99 Sévèrement humide 0
1,00 à 1,49 Modérément humide 0
0 à 0,99 Légèrement humide 0
0 à -0,99 Sécheresse légère 0
-1 à -1,49 Sécheresse modérée 0
-1,5 à -1,99 Sécheresse sévère 0
-2 ou plus Sécheresse extrême 0
Source : McKee, et al., 1993
 Indice d’aridité de Martone
Ia=
𝐏
𝐓+𝟏𝟎
D’où P est la précipitation totale, T la température et 10 représente une valeur standard pour ne
pas la valeur de l’indice négative. Cet indice permet de faire le constat sur la variabilité
climatique et voir un changement progressif du climat qui pourrait influencer sur les
inondations dans les villes de l’Afrique subsaharienne.
 Indice de Koppen
P<2T Avec P les précipitations et T les températures. Il permet de déterminer le type de climat
dans la zone d’étude. Il sert à déterminer les types de climat et les classer par les lettres
alphabétiques. La détermination du type de climat est impérieuse pour évaluer l’apport de la
variabilité climatique dans l’occurrence des inondations car cet indice se base sur les saisons en
été et en hiver qui varient selon la saison des pluies et la saison sèche.
 Ratio de bifurcation
Selon Strahler (1957), Ratio de bifurcation est Rb=
𝐍𝐮
𝐍𝐮+𝟏
Avec Nu= Nombre des
cours d’eau d’ordre u
24
Horton (1932), Ratio de longueurs des cours d’eau Rl =
𝐋𝐮
𝐋𝐮−𝟏
et Ratio des
aires Ra=
𝐀𝐮
𝐀𝐮−𝟏
Avec : Lu= longueurs des cours d’ordre u et Au= aire des
cours d’eau d’ordre u.
 Modèle TOPSIS (Technique pour l’ordre de préférence par similarité à la
solution idéale) dans l’analyse multi critère
Les méthodes mathématiques d’analyse multicritère ont pour but la résolution des
problèmes d’aide à la décision multicritère. Elle constitue une étape importante du processus
de décision, qui suit celle de l’identification et de définition du problème, et aboutissent au
choix d’une ou plusieurs solutions optimales au sens de Pareto. La méthode est développée par
Yoon et Hwang (1981).
𝛘
̅ =
𝐗𝐢
√∑(𝐗𝐢)𝟐
 Analyse de la vulnérabilité
Le degré de vulnérabilité de la population est calculé à l’aide des formules mathématiques selon
plusieurs auteurs :
 Balica et Wright (2010), Vulnérabilité = Exposition + Susceptibilité - Résilience
 Kha et al., Vulnérabilité = Exposition - Capacité d’adaptation
Ces données sont enfin transportées dans le logiciel Word Microsoft pour la conception de ce
document. Pour la présentation en diaporama, Powerpoint est d’une importance capitale dans
cette étude.
XII.DIFFICULTES RENCONTREES
Pour la réalisation de ce mémoire, nous sommes confrontés à plusieurs difficultés, à
savoir sur le terrain et dans les institutions. Ce travail a porté sur deux villes, la dimension
spatiale est d'abord trop large.
Ensuite sur le terrain, l'administration des questionnaires n'a pas été facile. Certains ménages
ne veulent pas répondre et nous renvoient de chez eux.
En plus dans les institutions, les entretiens n'ont pas été faciles du fait des élections
présidentielles au Tchad. La grande partie des autorités sont en campagne dans les provinces et
25
ce sont les secrétaires qui nous fournissent les informations, du côté de N'Djamena. A Kousseri,
c'est un autre calvaire car les autorités ne reçoivent que par audience.
En ce qui concerne les données climatiques, nous avons rencontré beaucoup de
difficultés à entrer en possession des données journalières. La ville de Kousseri qui dispose une
Ecole de Climatologie et Météorologie n’a pas des stations météorologiques pour collecter les
données. Nous sommes heurtés face à ce problème. Aller à Kousseri le matin travailler et
revenir passer la nuit à N'Djamena n'est pas du tout facile. Pour traverser le pont de N’gueli et
aller de l'autre côté n’est du tout facile. Les policiers nous ont beaucoup compliqué à ce niveau,
du fait de la pandémie de Covid-19 et le décès du Président Idriss Deby Itno, dont les frontières
sont restées toujours fermées.
L’inaccessibilité aux documents au niveau de la Mairie du 1er
arrondissement de N’Djamena
et la Sous-Préfecture du Logone et Chari n’est pas à perdre de vue.
Tableau 8 : Synthèse de recherche
Thème de recherche
Problématique de l’inondation et la variabilité climatique
dans ville de N’Djamena (cas du 1er
arrondissement) et dans
la ville de Kousseri
Problématique
La ville de Kousseri et celle de N’Djamena font face aux
inondation et notre sujet axé sur l’analyse de l’apport de la
variabilité climatique contribue à évaluer la susceptibilité des
populations de notre zone d’étude et la prise en compte des
stratégies de gestion des inondations.
Question principale Objectif principal Hypothèse principale
Quel est l’apport de la
variabilité climatique dans
l’occurrence des inondations
dans les villes de l’Afrique
subsaharienne ?
montrer l’apport de la
variabilité climatique dans
l’occurrence des inondations
dans les villes de l’Afrique
subsaharienne.
la variabilité climatique a un
apport considérable dans
l’occurrence des inondations
dans les villes de l’Afrique
subsaharienne.
Questions spécifiques Objectifs spécifiques Hypothèses spécifiques
QS1 : Quel est l’état des
lieux des inondations dans le
premier arrondissement de la
ville de N’Djamena et dans la
ville de Kousseri ?
Ob.S1 : Faire l’état des lieux
des inondations et leurs
manifestations
HS1 : Les inondations se
présentent sous plusieurs
formes à N’Djamena et à
Kousseri
QS2 : Quel est l’apport de la
variabilité climatique dans la
survenue des inondations ?
Ob.S2 : Analyser l’apport de
la variabilité climatique dans
la survenue des inondations
dans la ville de Kousseri et
dans le 1er
arrondissement de
la ville de N’Djamena
HS2 : La variabilité
climatique est à l’origine des
inondations à N’Djamena et
à Kousseri
26
QS3 : Quels sont les degrés
de vulnérabilité des
populations face aux
inondations ?
Ob.S3 : Mettre en évidence
le caractère vulnérable des
ménages face au risque
d’inondation à Kousseri et
dans le 1er
arrondissement de
N’Djamena
HS3 : Les populations sont
très fragiles et présentent une
situation précaire face à ces
inondations
QS4 : Quelle est la politique
de gestion mise en place par
les acteurs pour une gestion
durable des inondations ?
Ob.S4 : Evaluer la politique
de la gestion des inondations
à Kousseri et à N’Djamena
HS4 : Il existe une mauvaise
politique de gestion des
inondations
Source : Djedanoum Romaric, 2021
27
CHAPITRE 1 : ETATS DES LIEUX DES INONDATIONS ET LEURS
MANIFESTATIONS
INTRODUCTION
Ce chapitre décrit l’état des lieux des inondations et les caractéristiques physiques et
humaines de la zone d’étude. L’hypothèse recherchée à vérifier dans ce chapitre est la
présentation des états de lieux inondations dans la ville de Kousseri et dans la ville de
N’Djamena similaires. A travers les résultats et leurs analyses nous infirmerons ou
confirmerons cette hypothèse.
I. PRESENTATION DES ASPECTS PHYSIQUES ET HUMAINS FAVORABLES
AUX INONDATIONS
1. Situation physique du milieu propice aux inondations
Les données climatiques décrites ici ont été fournies par la Direction Générale de la
Météorologique Nationale du Tchad (DGMN) et l’Agence Nationale de Météorologie(ANAM).
Elles sont complétées par les données satellitales. Le climat du bassin du Chari-Logone est
contrasté, du climat tropical au climat sahélien. Les éléments climatiques étudiés sont la
température, les hauteurs pluviométriques, l’humidité et l’évaporation, moyennes mensuelles
pour la période de 1990-2020 aux stations de N’Djamena. Ces stations peuvent être
représentatives de la zone sahélienne (N’Djamena).
1.1. Le climat favorable à l’inondation
La zone d’étude bénéficie d’un climat tropical sec qui a évolué du type soudano-sahélien
entre 1951-1967 vers le type sahélien. Elle connaît deux saisons, dont une longue saison sèche
(7-8 mois), de novembre à mai et une courte saison humide (3-5 mois), de mai à octobre. Au
cours de l’année, les vents sont issus du déplacement de la zone de convergence intertropicale,
qui sépare les masses d’air maritime humide « mousson » des masses d’air continental sec
harmattan. La mousson, propulsée vers le nord par l’alizé austral, atteint la latitude de
N’Djamena au mois de mai. Pendant toute la période sèche où dominent les hautes pressions
continentales (novembre-avril), l’harmattan, qui vient du nord, souffle avec violence, soulevant
des nuages de poussières. Pendant cette période, l’hygrométrie est très basse et l’évaporation
très intense.
N’Djamena et Kousseri sont situées dans la partie du Sahel Africain appelé le sahel des
sédentaires. Les précipitations sont nulles pendants cinq (5) Mois de Novembre à Mars, tandis
que le mois de juillet et Août sont bien arrosés avec respectivement 200mm à 300mm.
28
Le climat du Tchad est un climat tropical à deux saisons : une saison pluvieuse et saison
sèche dont les durées dépendent de la situation en latitude.
Le climat de la commune de Kousseri est de type sahélien semi-aride avec 02 saisons :
une longue saison sèche d’octobre à Mai et une courte saison de pluie de juin à septembre. La
pluviométrie annuelle varie entre 500 et 600 mm. La température varie selon les saisons. Elle
descend jusqu’à 11°C pendant la période de décembre à février et augmente jusqu’à 45°C à
l’ombre entre mars et avril. L’harmattan chargé de la brume sèche souffle de décembre à mars
vers l’ouest.
1.2. Le vent comme facteur déclencheur des précipitations
A Kousseri comme à N’Djamena, deux types de vent dominent : un vent chaud et sec
soufflant en période sèche nommé Harmattan provenant du Flux d’alizé du Nord-Est,
notamment la masse d’air continental suivant la direction Nord-Est au Sud-Ouest. Un vent
humide nommé la mousson soufflant pendant la saison pluvieuse venant du golfe du Guinée et
se disposant du Sud-Ouest au Nord-Est. Ces deux catégories des vents sont divisées par le front
intertropical.
Source : Enquête de terrain, 2021
Figure 3 : Vitesse moyenne du vent à N’Djamena en 2020
1.2. La pluviométrie relativement favorable au phénomène d’inondations
Les volumes pluviométriques oscillent entre 400 et 700 mm/an, les précipitations se
manifestent souvent sous forme d’averses plus ou moins violentes. Ces dernières années, elles
se concentrent sur trois mois (juillet-septembre). Il n’est pas exceptionnel qu’un dixième des
précipitations annuelles tombe en un seul jour, inondant la quasi-totalité du périmètre urbain
0,00
0,50
1,00
1,50
2,00
2,50
3,00
3,50
4,00
4,50
Vitesse
moyenne
du
vent
en
mm/s
MMois
29
pendant plusieurs jours. Les températures observées à N’Djamena et Kousseri sont comprises
entre 20°C et 45°C en saison sèche et entre 18°C et 30°C en saison des pluies.
Source : Enquête de terrain, 2021
Figure 4 : Fluctuation pluviométrique de 2020 à N’Djamena et à Kousseri
1.3. Humidité de l’air favorable aux précipitations
L’humidité relative de l’air suit une évolution saisonnière identique à celle des
précipitations. Le maximum mensuel se situe en août et est de l’ordre de 79.6% à Kousseri et
de 85.2% à N’Djamena. Le minimum, qui s’observe en février-mars, varie de 22.7% pour
N’Djamena à 28.6% pour Kousseri. Le taux d'humidité de l'air varie en fonction de la fréquence
des vents dans la région. La valeur moyenne interannuelle est de 50.5% à N’Djamena et de
57.2% à Kousseri.
La saison de pluie, s’annonce au mois d’Avril et prend fin en Octobre. La hauteur des
eaux qui arrose cette zone varie entre 500 et 600mm et cela atteint 66 jours. La saison sèche
quant à elle débute en Novembre et prend fin en Avril provocant une évaporation de l’ordre de
3m.
0
50
100
150
200
250
300
350
Pluviométrie
en
mm
Mois
Pluviométrie à N'Djamena Pluviométrie à Kousseri
30
Source : Enquête de terrain, 2021
Figure 5 : Humidité relative pour N’Djamena de 2019 et 2020
1.5. Fluctuation de température favorable aux précipitations
Le 1er
arrondissement de la ville de N’Djamena a une température fluctuante très
rigoureuse allant de 25°C à 45°C. C’est deux extrémités varient selon les mois. La température
la plus élevée est enregistrée en Mars et la moins élevée en Décembre.
Le régime thermique moyen mensuel montre deux maximas : un maximum principal en
avril, qui constitue la saison chaude avant l’arrivée des premières pluies, et un maximum
secondaire en octobre, à la fin de la saison des pluies. L'écart entre les moyennes mensuelles
des températures montre des minimas de 24°C pour N’Djamena et 25.3°C pour Kousseri
(janvier) et des maximas de 31.7°C pour Kousseri et 34.1°C pour N’Djamena (avril). Les
températures moyennes interannuelles sont très variables. Elles varient entre 27.3°C (2002) et
31°C (2015) à la station de N’Djamena, avec une moyenne de 29.2°C, et entre 27°C (2006) et
28.7°C (2017) à Kousseri, avec une moyenne de 27.8°C. À l'échelle spatiale, la variabilité est
de 1 à 3°C entre Kousseri et N’Djamena.
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Humidité
relative
maximale
en
%
2019 2020
31
Source : Enquête de terrain, 2021
Figure 6 : Fluctuation des températures à N’Djamena en 2020
Source : Enquête de terrain, 2021
Figure 7 : Fluctuation des températures à Kousseri en 2020
1.7. La Végétation insuffisant aggravant les inondations
Les états hydrologiques comme les zones inondables, zones exondées, profondeur de la nappe
phréatique conditionnent la répartition dans le paysage des types de formations végétales. Les
activités humaines et ses besoins en bois-énergie et en bois d’œuvre, d’une part, et
l’assèchement progressif du climat, d’autre part, ont profondément transformé
0
50
100
150
200
250
300
350
0
50
100
150
200
250
300
350
Température
en
°
C
Pluviométrie
en
mm
Mois
Pluviométrie Température
0
50
100
150
200
250
300
350
0
50
100
150
200
250
300
350
Température
en
°
C
Pluviométrie
en
mm
Mois
Pluviolétrie Température
32
l’environnement. De nos jours, on peut observer quelques formations végétales, telles que des
savanes arborées à arbustives, en partie dégradées. On constate également la disparation des
fourrés ou bosquets d’espèces typiques de la flore locale. Selon la topographie, les espèces
dominantes sont les suivantes :
 Savanes arborées sur sols sableux à sablo-limoneux en zones exondées :
Hyphaenethebaica, Anogeissusleiocarpus, Balanites aegyptiaca, Ficus microcarpa,
Combretumglutinosum, Guiera senegalensis, Acacia sieberiana, Tamarindusindica,
Sclerocarryabirrea, etc.
 Savanes arbustives plus ou moins denses sur sols humides et vertiques des zones
inondables et semi-inondables ou des bas-fonds : Zizyphus mauritiana, Mitragina
inermis, Bohiniarufescens, etc.
 Autres espèces végétales caractéristiques des jachères relativement récentes et des sols
appauvris : Calotropis procera, Guiera senegalensis, etc.
 Végétation herbeuse des prairies marécageuses, constituée essentiellement d’Eragrostis
avirensis, de Sporobulussp.
Tout comme les sols, la dégradation des formations végétales liée aux contraintes climatiques
et à l’action de l’homme est très importante, ce qui entraine les inondations dévastatrices dans
la zone d’étude.
La commune de Kousseri est dominée par une savane claire, arbustive et épineuse. Les
espèces dominantes sont les acacias (Nilotica senegalensis sigal et seyol), quelques borabus et
les arbustes rabougris. Cette végétation est détruite par l’action humaine. Le faible taux des
arbres est un danger pour le milieu biophysique et occasionne les inondations.
1.8. Sols favorable aux inondations
Le sol de la ville de Kousseri, comme celui du 1er
arrondissement de la ville de
N’Djamena est caractérisé par de l’argile fine, du sablo-argileux et d’alluvions issues des eaux
fluviales provoquées par des débordements des fleuves Logone et Chari. Ainsi, ces sols sont
imperméables et favorisent l’inondation car l’eau ne pouvant pas s’infiltrer et ruisseler.
1.9. Le Relief favorable aux inondations
En rappel, le relief est, l’ensemble des inégalités de la terre. Les reliefs du 1er
arrondissement et de la ville de Kousseri présentent des plaines et des hauts sommets. La
majeure partie de ces espaces sont couverts des plaines qui se regroupent en deux catégories
33
notamment les plaines inondées et les plaines exondées. Les plaines inondées sont celles qui
exposent certains terrains aux inondations dans la zone d’étude.
1.10. Topographie de la zone d'étude propice aux inondations
Le milieu d'étude présente une topographie constituée des plaines exondées et
inondables. Du point de vue topographique, N’Djamena est implantée sur une plaine alluviale
dont l’altitude varie entre 293 à 298m. Cette situation confère à la ville de N’Djamena a un site
parfaitement plat.
Source : MATDUH, 2019
Figure 8 : Carte de Pente dans le 1er
arrondissement de la ville de N’Djamena
1.11.1. Logone et Chari
Le Logone prend son origine sur le haut plateau de l’Adamaoua au Cameroun à une
altitude de 1000m. Il est long de 1000Km. Un de ses bras passe par le Logone oriental (la Pendé)
et un dans le Logone Occidental à Moundou. Il passe par Laï et dans le Mayo Kebbi avant
d’arriver à N’Djamena et Kousseri. C’est un cours d’eau permanent dont la montée des eaux
occasionne les inondations.
Quant à Chari qui prend sa source dans le massif centrafricain des Kagas à une altitude
de 500 à 600m à la jonction de Bamingui, Gribingui et Bangoran. Il est long de 1200Km. Le
34
Chari entre sur le territoire tchadien et reçoit plusieurs affluents dont on peut citer les
principaux, le Bahr Aouk qui prend sa source à la frontière entre le Tchad et Soudan, l’Ouham
où le Bahr Sara prend son origine dans les monts de Yadé en RCA et se jette dans le Chari après
la ville de Sarh.
En effet, le bassin Chari-Logone est contrôlé au Tchad par la Direction de la Ressource en Eau
(DRE). Les premières stations hydrométriques étaient équipées d’échelles limnométriques sur
le Chari et sur le Logone. Ces stations étaient installées vers 1906 par l’ORSTOM avant la prise
en charge par la Direction de la Ressource en Eau. Ainsi, ce bassin a un régime de type tropical
caractérisé par une crue qui commence en saison pluvieuse (juin-juillet). La période de grande
crue commence en août jusqu’à un maximum en octobre. La période d’étiage débute en
décembre et prend fin en juin selon l’arrivée des premières pluies.
Source : MATUH, 2019
Figure 9 : Carte du sens d’écoulement des eaux dans le 1er
arrondissement de la ville de
N’Djamena
1.13. Evaporation facteur des précipitations
Mesurée avec la technique Piche, l’évaporation varie presque de la même façon que la
température de l’air, et va en sens inverse de la pluviométrie. Le cycle saisonnier est bien
marqué. L’évaporation moyenne mensuelle maximale s’observe en mars et atteint 281 et 416
35
mm, à N’Djamena. Le minimum est obtenu au mois d’août, avec 70,26 mm pour Kousseri et
69,6 mm pour N’Djamena. L’évaporation moyenne annuelle est fonction de la latitude. Les
valeurs maximales sont obtenues (412,6 mm et 412,73 en 2020) en climat sahélien. Le
processus de formation des nuages comprend l’évaporation et l’évapotranspiration.
Source : Enquête de terrain, 2021
Figure 10 : Evaporation de Piche à N’Djamena en 2020
Source : Enquête de terrain, 2021
Figure 11 : Evaporation de Piche à Kousseri en 2020
II. ASPECT HUMAIN
1. Démographie galopante
La dynamique de la population à N’Djamena est contrastée par certaines années de
guerres et différents évènements entravant l’évolution progressive de la population.
L’augmentation des populations veut un besoin en espace d’où l’occupation du sol croit. Plus
280,2
314,6
412,6
348,8
287,9
203,5
135,0
69,6 90,0
177,5
270,2 267,6
0,0
50,0
100,0
150,0
200,0
250,0
300,0
350,0
400,0
450,0
Evaporation de piche en mm Courbe de tendance
280,23
319,07
412,73
351,06
296,88
204,81
155,50
70,26 88,44
180,07
264,57 263,04
0,00
50,00
100,00
150,00
200,00
250,00
300,00
350,00
400,00
450,00
Evaporation de piche en mm Courbe de tendance
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DJEDANOUM ROMARIC

  • 1. DSCHANG SCHOOL OF ARTS AND SOCIAL SCIENCES UNITE DE RECHERCHE DE CLIMATOLOGIE ET D’ETUDES ENVIRONNEMENTALES (URECEEN) PROBLEMATIQUE DE L’INONDATION ET LA VARIABILITE CLIMATIQUE DANS LA VILLE DE N’DJAMENA (CAS DU 1er ARRONDISSEMENT) ET DANS LA VILLE DE KOUSSERI. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme de Master Filière : Géographie-Aménagement-Environnement Option : Climatologie Par : DJEDANOUM ROMARIC Licencié en Géographie Matricule : CM-UDS-19LSH0787 Sous la direction de : Dr JULIUS TATA NFOR Chargé de cours RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN Paix – Travail - Patrie ----------------- UNIVERSITÉ DE DSCHANG Scholae Thesaurus Dschangensis Ibi Cordum ---------------- RECTORAT ÉCOLE DOCTORALE ------------------ Website: http://www.univ-dschang.org E-mail : udstectorat@univ-dschang.org REPUBLIC OF CAMEROON Peace – Work – Fatherland -------------- UNIVERSITY OF DSCHANG Scholae Thesaurus Dschangensis Ibi Cordum ------------- CHANCELLERY POSTGRADUATE SCHOOL ------------- Website: http://www.Univ-Dschang.org E-mail: udstectorat@univ-dschang.org Juillet 2021
  • 2. i DEDICACE Je dédie ce mémoire à mes défunts parents : Maman BEGOTO Rosalie Et Papa MBaïdoum Jérémie
  • 3. ii REMERCIEMENTS Nous ne pouvons pas finir ce travail sans être reconnaissant aux personnes qui ont contribué à sa réussite. D'abord nos remerciements vont à l'endroit de notre encadreur Dr JULIUS TATA NFOR, qui s'est peiné malgré ses différentes occupations à nous superviser durant toute l’année, à bien cerner notre problématique et enfin bien rédiger ce mémoire. Nous remercions ensuite les parents qui nous ont soutenus financièrement et moralement. Il s'agit de Mbaïnaïssem Sylvain, Leila Kla Kla, Begoto Masra et Begoto Michelot. Nos remerciements vont aussi à l'endroit de tous les enseignants du Département de Géographie-Aménagement-Environnement de l'université de Dschang. Ce travail a eu un apport vraiment constructif et orienté grâce à Dr BAOHOUTOU LAOHOTE, enseignant-chercheur à l’Université de N’Djamena, à travers ses remarques et corrections apportées à ce document. On ne peut oublier les amis qu’on a commencé le 1er et le second cycle universitaire ensemble, pour leurs divers soutiens. Ce sont Kissaïtouin Ablao Akrod, Ribé Barka, Yanyanbé Habib, Ignance Koumngar, Allah-Asra Parfait, Bakhit Mahamat, Nanhotoum Théodore, Mallah Freud, Payang Prosper, Djidengar Franklin, Alndingaria Roger, Guidalta Jean De Dieu, Remadji Mbaitidje Sophonie, Seurgnebe Fapang, Tanba Hubert, Singamong Jean Dozal, Togyanouba Kevin, Haroun Saleh, Fopellé Zoua, Koffi CamCam, Lengboy Yannick, Mbaïnarem Ngarbarem Josias. Nous tenons enfin à remercier nos frères et sœurs pour leur encouragement durant ce cycle. Il s’agit de Mbaïgolmem Fortunato, Ronelyam Esther, Laeticia, Bedoum Mirielle, Remadji Mical, Doubané Bourdannet Patouki, Singnon Patouki, Bengbou Libgue Nadine, Dono Saou Lamine, Dono Abdallah Éric, Madjadoum Lengar, Mbaïamdené Carine, Domassal Yaldé Ludovic, Nantoïallah Bertrand, Balwa Zita Djamane, Imaweye Bonheur, Ayna Alix, Le Lobé Alexis, Danmadji Layo Modeste, Keineng Serge et Loubeadoum Bonaventure. Nous remercions les amis, frères et sœurs dont leur nom ne sont pas cités ici mais ayant contribué au succès de ce mémoire. Dieu vous comble de sa riche bénédiction.
  • 4. iii SOMMAIRE INTRODUCTION GENERALE............................................................................................................. 1 CHAPITRE 1 : ETATS DES LIEUX DES INONDATIONS ET LEURS MANIFESTATIONS ....... 27 I. PRESENTATION DES ASPECTS PHYSIQUES ET HUMAINS FAVORABLES AUX INONDATIONS ................................................................................................................................... 27 II. ASPECT HUMAIN....................................................................................................................... 35 III. ETAT DES LIEUX DES INONDATIONS DANS LE BASSIN CHARI-LOGONE .............. 37 IV. DISCUSSION ........................................................................................................................... 41 CHAPITRE 2 : APPORT DE LA VARIABILITE CLIMATIQUE DANS L’OCCURRENCE DES INONDATIONS ................................................................................................................................... 43 I. ANALYSE DE LA VARIABILITE CLIMATIQUE.................................................................... 43 II. LES AUTRES FACTEURS NATURELS................................................................................ 59 III. INFLUENCE DES FACTEURS ANTHROPIQUES ............................................................... 68 IV. EVALUATION DU POIDS DES CRITERES A TRAVERS LE MODELE TOPSIS............. 71 V. DISCUSSION ............................................................................................................................... 74 CHAPITRE 3 : IMPACTS ET VULNÉRABILITÉ DES POPULATIONS FACE AUX INONDATIONS ................................................................................................................................... 76 I. LES IMPACTS DES INONDATIONS SUR LA POPULATION ET LEUR MILIEU ............... 76 II. ANALYSE DE LA VULNERABILITE ANALYTIQUE ET SYSTEMIQUE DES POPULATIONS.................................................................................................................................... 83 III.DISCUSSION .................................................................................................................................. 92 CHAPITRE 4 : POLITIQUES DE LA GESTION DES INONDATIONS A N’DJAMENA ET A KOUSSERI ........................................................................................................................................... 95 I.LES POLITIQUES DE GESTION INDIVIDUELLE........................................................................ 95 II.LES MESURES DE RESILIENCE COLLECTIVE......................................................................... 96 III.STRATEGIES DE GESTION DES INONDATIONS PAR LES STRUCTURES ETATIQUES, LES ONG ET LES ASSOCIATIONS .................................................................................................. 97 IV.CADRE INSTITUTIONNEL ET JURIDIQUE............................................................................. 102 V.FAIBLESSES DES STRATEGIES DE GESTION DES INONDATIONS ................................... 104 VI.PERSPECTIVES DANS LES STRATEGIES DE GESTION DES INONDATIONS DANS LE BASSIN DU CHARI-LOGONE......................................................................................................... 105 VII.DISCUSSION............................................................................................................................... 108 CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................. 110 BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................. 111 ANNEXES .......................................................................................................................................... 116 TABLE DES MATIERES................................................................................................................... 142
  • 5. iv LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES ACF : Action Contre La Faim ANAM : Agence Nationale de Météorologie CADRI : Capacity for Diaster Reduction Initiative CASAGC : Comité d’Action pour la Sécurité Alimentaire et de Gestion des Crises CCNAPD : Comité National Chargé de l’Assistance aux Personnes Déplacées CCUNCC : Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques CEFOD : Centre D’Etude pour la Formation pour le Développement CEREHT : Centre d’Etudes et de Recherche des Hautes Terres CNRD : Centre National de Recherche pour le Développement CNSC : Commission Nationale de Service Civil CONASI : Commission Nationale d’Assistance aux Sinistrés des Inondations COP : Conférences des Parties MATE : Ministère de l’Aménagement du Territoire CRFC : Croix-Rouge Française au Cameroun DD : Densité de Drainage DGNM : Direction Générale Nationale de Météorologie Dollars US : Dollar américain DPC : Direction de Protection Civile DRE : Direction de la Ressource en Eau du Tchad GIEC : Groupe d’Expert Intergouvernemental sur l’évolution du Climat I¨P : Indice de Pente moyenne IRD : Institut de Recherche pour le Développement INSEED : Institut National de la Statistique, des Etudes Economiques et Démographiques MAT : Ministère de l’Administration Territoriale MAT : Ministère de l’Aménagement du Territoire MINEPDED : Ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable MSF : Médecins Sans Frontières OCHA : Bureau de la Coordination des affaires humanitaires ODD : Objectifs du Développement Durable OIM : Organisation Internationale de Migrations OMM : Organisation Météorologie Mondiale
  • 6. v OMS : Organisation Mondial de la Santé ONG : Organisation Non Gouvernementale ONU : Organisation des Nations Unies ONUHABITAT : Organisation des Nations Unies pour l’Habitat ORSTOM : Office de la Recherche Scientifique et Technique d’Outre-Mer PAN : Plan d’Action Nationale PFMS : Plan Familial de Mise en Sureté PIB : Produit Intérieur Brut PLU : Plan Local d’Urbanisme PM : Primature PCC : Plan de Contingence du Cameroun PNACC : Plan National d’Adaptation aux Changements Climatiques du Cameroun PND : Plan National de Développement du Tchad PPR : Plans de Prévention des Risques naturels prévisibles PR : Présidence de la République PUI : Première Urgence Internationale QGIS : Quantum Gis RGPH2 : Recensement Général de la Population et de l’Habitat 2ème Edition SND30 : Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 SNLCC : Stratégie Nationale contre les Changement Climatiques au Tchad IFORD : Institut de Formation et de Recherche Démographiques OIM : Organisation Internationale de Migrations SPSS : Statical Package for the Social Sciences SPI : Indice Standardisé de Précipitation SI : Indice de Saisonnalité UA : Union Africaine UGI : Union Géographique Internationale UNFPA : Fonds des Nations Unies pour la Population UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l’Education et l’Enfance PER : Plan d’Exposition aux Risques WFP : World Food Program ZCIT : Zone de Convergence Intertropicale
  • 7. vi LISTE DES PHOTOS Photos 1 : Stagnation des eaux à N’Djamena........................................................................................ 39 Photos 2 : Maison écroulée .................................................................................................................. 78 Photos 3 : Ecroulement de maison à Kousseri ...................................................................................... 78 Photos 4 : Sol englouti........................................................................................................................... 79 Photos 5 : Sols après inondation............................................................................................................ 81 Photos 6 : route détruite......................................................................................................................... 82 Photos 7 : Devanture inondée................................................................................................................ 82 Photos 8 : Ecroulement des maisons N’Djamena.................................................................................. 86 Photos 9 : Curage des caniveaux à Kousseri......................................................................................... 97
  • 8. vii LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Concept variabilité climatique............................................................................................ 13 Tableau 2 : Concept Inondations........................................................................................................... 14 Tableau 3 : Concept Adaptation............................................................................................................ 15 Tableau 4 : récapulatif des outils d’analyse .......................................................................................... 20 Tableau 5 : Classes des valeurs du CV en %......................................................................................... 21 Tableau 6 : Interprétation des valeurs de SI.......................................................................................... 22 Tableau 7 : Classe des valeurs de SPI ................................................................................................... 23 Tableau 8 : Synthèse de recherche ........................................................................................................ 25 Tableau 9 : Historique et fréquences des inondations à Kousseri ......................................................... 40 Tableau 10 : Historique et fréquence des inondations dans le 1er arrondissement de N’Djamena........ 40 Tableau 11 : Analyse de la variabilité des pluies à Kousseri ................................................................ 43 Tableau 12 : Analyse de la variabilité des précipitations à N’Djamena................................................ 44 Tableau 13 : Calculs de SPI de 1990 à 2020 à Kousseri et à N’Djamena............................................. 60 Tableau 14 : Calculs de SI pour les mois de Juillet, Août, Septembre et Octobre de 2020 à Kousseri et à N’Djamena ......................................................................................................................................... 61 Tableau 15 : Calculs de SI pour les mois de Novembre, Décembre, Janvier, Février, Mars, Avril, Mai et Juin .................................................................................................................................................... 61 Tableau 16 : Tableau croisé Pluviométrie * Fréquence d'inondations.................................................. 62 Tableau 17 : Résultat du test ................................................................................................................. 63 Tableau 18 : Résultats des calculs d’indice d’aridité à Kousseri .......................................................... 63 Tableau 19 : Résultats des calculs de l’indice d’aridité à N’Djamena .................................................. 64 Tableau 20 : classification des climats selon Z-Score.......................................................................... 64 Tableau 21 : Résultats des calculs du coefficient de ruissellement sur bassin Logone........................ 67 Tableau 22 : Ratio de bifurcation de l’ordre des cours d’eau dans la zone d’étude.............................. 67 Tableau 23 : Définition des critères ...................................................................................................... 71 Tableau 24 : Matrice de normalisation 𝜒 = 𝑋𝑖∑(𝑋𝑖)²....................................................................... 71 Tableau 25 : Multiplication de chaque critère par 0,25......................................................................... 72 Tableau 26 : Résultat final..................................................................................................................... 73 Tableau 27 : Répartition des répondants à Kousseri ............................................................................. 83 Tableau 28 : Niveau d’instruction des ménages dans le 1er arrondissement à N’Djamena................... 84 Tableau 29 : Type d’habitat à Kousseri................................................................................................. 85 Tableau 30 : Types d’habitats à Kousseri et N’Djamena...................................................................... 86 Tableau 31 : Types des maladies lors des inondations dans la zone d’étude ........................................ 87 Tableau 32 : Récapitulatif des formules mathématiques....................................................................... 91 Tableau 33 : Résultats du calcul de vulnérabilité selon la formule de Balica et Wright (2010) ........... 91
  • 9. viii Tableau 34: Résultats du calcul de vulnérabilité selon la formule de Kha et al., (2011)...................... 91 Tableau 35 : Synthèse de vulnérabilité.................................................................................................. 92 Tableau 36 : Interventions des acteurs lors des inondations à Kousseri et dans le 1er arrondissement de N’Djamena ............................................................................................................................................ 99 Tableau 37 : Actions de la DGMN...................................................................................................... 100 Tableau 38 : Actions de la DPC .......................................................................................................... 102 Tableau 39 : Les deux bras séculiers Du DPC .................................................................................... 102 Tableau 40 : Autres organismes .......................................................................................................... 103
  • 10. ix LISTES DES FIGURES Figure 1 : Localisation du 1er arrondissement de la ville de N’Djamena ................................................ 3 Figure 2 : Localisation de la ville de Kousseri........................................................................................ 3 Figure 3 : Vitesse moyenne du vent à N’Djamena en 2020.................................................................. 28 Figure 4 : Fluctuation pluviométrique de 2020 à N’Djamena et à Kousseri......................................... 29 Figure 5 : Humidité relative pour N’Djamena de 2019 et 2020............................................................ 30 Figure 6 : Fluctuation des températures à N’Djamena en 2020 ............................................................ 31 Figure 7 : Fluctuation des températures à Kousseri en 2020................................................................. 31 Figure 8 : Carte de Pente dans le 1er arrondissement de la ville de N’Djamena.................................... 33 Figure 9 : Carte du sens d’écoulement des eaux dans le 1er arrondissement de la ville de N’Djamena 34 Figure 10 : Evaporation de Piche à N’Djamena en 2020 ...................................................................... 35 Figure 11 : Evaporation de Piche à Kousseri en 2020........................................................................... 35 Figure 12 : Evolution de la population à N’Djamena............................................................................ 36 Figure 13 : Carte de l’évolution spatiale du tissu urbain à N’Djamena ................................................ 36 Figure 14 : Evolution spatiale des bâtis dans le bassin Chari................................................................ 37 Figure 15 : Variabilité pluviométrique inter-saisonnière à N’Djamena 2019....................................... 45 Figure 16 : Variabilité pluviométrique inter-saisonnière à Kousseri de 1990 à 2020........................... 45 Figure 17: Tendances pluviométriques interannuelles et variabilité à N’Djamena de 1990 à 2020 ..... 46 Figure 18 : Tendances pluviométriques interannuelles et variabilité à Kousseri de 1990 à 2020......... 46 Figure 19 : Anomalies interannuelles de précipitations de 1990 à 2020 à N’Djamena ....................... 47 Figure 20 : Anomalies pluviométriques interannuelles à Kousseri de 1990 à 2020 ............................ 48 Figure 21 : Répartition mensuelle des précipitations à Kousseri ......................................................... 48 Figure 22 : Répartition mensuelle des précipitations moyennes interannuelles de 1990 à 2020 à Kousseri................................................................................................................................................. 49 Figure 23 : Variabilité des précipitations de Juillet à N’Djamena de 1990 à 2020............................... 50 Figure 24 : Variabilité des précipitations du mois de Juillet de 1990 à 2020 à Kousseri...................... 51 Figure 25 : Variabilité des précipitations du mois d’Août de 1990 à 2020 à N’Djamena ................... 51 Figure 26 : Variabilité des précipitations du mois d’Août à Kousseri .................................................. 52 Figure 27 : Variabilité des précipitations du mois de Septembre à N’Djamena de 1990 à 2020.......... 53 Figure 28 : Variabilité des précipitations du mois de Septembre à Kousseri de 1990 à 2020 .............. 53 Figure 29 : Variabilité des précipitations du mois d’Octobre à N’Djamena de 1990 à 2020................ 54 Figure 30 : Variabilité des précipitations du mois d’Octobre à Kousseri de 1990 à 2020.................... 54 Figure 31 : Relation entre les quantités de précipitations annuelles et les jours de pluie de 1990 à 2020 à N’Djamena ......................................................................................................................................... 55 Figure 32 : Variabilité interannuelle de l’intensité des précipitations à N’Djamena de 1990 à 2020... 56 Figure 33 : Variabilité interannuelle de l’intensité des précipitations à Kousseri de 1990 à 2020 ....... 57
  • 11. x Figure 34 : Anomalies des précipitations de la saison sèche à N’Djamena de 1990 à 2020................ 58 Figure 35 : Anomalies de la saison pluvieuse à N’Djamena de 1990 à 2020 ....................................... 58 Figure 36 : Types d’habitat à Kousseri ................................................................................................. 70 Figure 37 : Types d’habitat dans le 1er arrondissement de N’Djamena................................................. 70 Figure 38 : Vie pendant les inondations à Kousseri.............................................................................. 76 Figure 39 : Vie lors des inondations dans le 1er arrondissement de N’Djamena................................... 77 Figure 40 : Répartition en pourcentage des dégâts à Kousseri.............................................................. 79 Figure 41 : Répartition des dégâts dans le 1er arrondissement de N’Djamena ...................................... 80 Figure 42 : Sexe des répondants dans le 1er arrondissement de N’Djamena......................................... 83 Figure 43 : Niveau d’instruction des ménages à Kousseri .................................................................... 84 Figure 44 : Types d’habitat dans le 1er arrondissement de N’Djamena................................................. 85 Figure 45 : Répartition des risques d’inondation à Kousseri ................................................................ 87 Figure 46 : Répartition des risques d’inondation dans le 1er arrondissement de N’Djamena................ 88 Figure 47 : Carte de vulnérabilité de la ville de N’Djamena................................................................. 89 Figure 48 : Carte de vulnérabilité de la ville de Kousseri ..................................................................... 90 Figure 49 : Interventions des acteurs recommandées dans le 1er arrondissement de N’Djamena......... 97
  • 12. xi LISTE DE PLANCHES Planche 1 : Hauteur des eaux à N’Djamena .......................................................................................... 38 Planche 2 : Caniveau inachevé et érosion des berges du cours d’eau à Kousseri ................................. 69
  • 13. xii RESUME La ville de N’Djamena et celle de Kousseri présente un même climat, sahélien aride avec une alternance saisonnière. Il se vit les manifestations de la variabilité climatique, d’où notre étude est axée dans ces contrées. Cette étude est partie sur la base de l’évaluation de la contribution de la variabilité climatique dans l’occurrence des inondations dans le bassin du Chari-Logone. A travers les analyses multifactorielles et multi critères, force de constater l’influence des facteurs trouvés nouveaux d’après notre hypothèse de recherche. Les changements climatiques contribuent à l’avènement des inondations dans les villes de l’Afrique subsaharienne. Pour atteindre l’objectif de l’étude, les enquêtes de terrain ont été faites, la détermination d’indice standardisé de pluviométrie est utilisée, l’analyse sur les anomalies climatiques a été faite ainsi que la détermination des coefficients de variation sur les périodes décanales des précipitations a été faite. Ainsi, la pluviométrie a augmenté ces dernières années jouant sur les inondations, plus de 1000mm/an dans la zone d’étude alors que les décennies antérieures la pluviométrie était moins de 700mm/an. L’indice standardisé de pluviométrie est 4,28 à Kousseri et 3,97 à N’Djamena. Le coefficient de variation était de 25,44% de 1990 à 2000, 10,60% de 2001 à 2010 et a grimpé à 32,24% de 2011 à 2020 dans la ville de Kousseri. Dans la ville de N’Djamena, le coefficient de variation était de 25,66% de 1990 à 2000, 11,65% de 2001 à 2010 et le coefficient a augmenté jusqu’à 37,72% pour la période 2011- 2020. L’analyse multi critère a montré que la pluviométrie est l’origine des inondations selon les critères d’influences et capacité d’action avec les valeurs respectivement 0,2115 et 0,1975. D’autres facteurs aggravent les inondations surtout ceux humains. Il ressort des analyses que les impacts des inondations dans le 1er arrondissement de la ville de N’Djamena et dans la ville de Kousseri sont catastrophiques, à travers les dégâts énormes causés par les inondations, plus de 50 maisons écroulées, plus de 60 ménages sont touchés par les maladies hydriques. Ces dégâts ont augmenté la vulnérabilité des populations. Ainsi, cette vulnérabilité se veut analytique et systémique, 142 ménages sur 200 sont vulnérables aux inondations. Les populations, les acteurs publics et privés réagissent face aux inondations en utilisant respectivement les drains, les remblais ; le relogement et la distribution des kits alimentaires. Les interventions arrivent très tardivement face aux inondations. Enfin, cette étude propose les politiques de gestion durable des inondations par les Etats Camerounais et Tchadiens à travers les plans de prévention et de prévision dans la lutte contre les inondations. Mots clés : Variabilité climatique, Inondation, Impacts et vulnérabilité, Kousseri, 1er arrondissement de N’Djamena.
  • 14. xiii ABSTRACT The Town of N’Djamena and that of Kousseri have the same climate, arid sahelian with a seasonal alternation. In these localities are seen the manifestations of climatic variability, hence our study is focused in these regions. This study is based on the assessment of the contribution of climate variability in occurrence of floods in the Chari-Logone basin. Through multifactorial and multi criteria analyzes, we are forced to note the influence on both sides of the factors found to be new according to our research hypothesis. Climate change is contributing to the advent of flooding in towns of sub-Saharan Africa. To achieve the objective of study, field surveys were carried out, the determination of the coefficients of variation on the decanal periods of precipitation was made. Thus, the rainfall has increased in recent years playing on the floods, more than 1000mm/year in the study area while in previous decades the rainfall was less than 700mm/year. The standardized rainfall index is 4.28 in Kousseri and 3.97 in N’Djamena. The coefficient of variation was 25.44% from 1990 to 2000, 10.60% from 2001 to 2010 and climbed to 32.24% from 2011 to 2020 in the town of Kousseri. In the town of N’Djamena, the coefficient of variation was 25.44% from 1990 to 2000, 11.65% from 2001 to 2010 and the coefficient increased to 37.72% for the period 2011-2020. The multi-criteria analysis showed that the rainfall is the origin of the floods according to criteria influences and capacity of action with the values respectively 0.2115 and 0.1975. Other factors aggravate the floods especially human ones. It emerges from the analyses that the impacts of the floods in the 1st subdivision of the town of N’Djamena and in the town of Kousseri are catastrophic, through the enormous damage caused by the floods, more than 50 houses collapsed, more 60 households are affected by water-borne diseases. This vulnerability is therefore analytical and systemic, 142 households out of 200 are vulnerable to flooding. Populations, publics and private actors react to flooding by using drains and embankments, respectively, rehousing and distribution of food kits. Interventions arrive very late in the face of flooding. Finally, this study proposes policies for the sustainable management of floods by the Cameroonian and Chadian States or even management plans for the effects of climate change, taking into account floods in the actions of land use planning, prevention and forecasting must be given priority. Keywords: Climate variability, flood, impacts and vulnerability, Kousseri, 1st subdivision of N’Djamena.
  • 15. 1 INTRODUCTION GENERALE La variabilité climatique perçue comme la variation de l’état moyen du climat dans un espace donné peut être un facteur à l’origine des inondations dans le cas où la quantité des précipitations augmente et affecte les espaces propices aux inondations. Les inondations sont des phénomènes ayant causé d’énormes dégâts d’où notre étude orientée dans l’analyse de cette problématique à travers les villes de l’Afrique subsaharienne, notamment la ville de Kousseri au Cameroun et la ville de N’Djamena au Tchad. I.CONTEXTE GENERAL DE L’ETUDE MOUSSA et TOUGIAANI, (2012), dans l’Analyse participative de la vulnérabilité et de l’adaptation aux changements climatiques montrent que dans le monde la variabilité climatique joue un rôle majeur dans l’occurrence des inondations. Ces changements climatiques contribuent a augmenté la vulnérabilité des populations dont l’adapation est une pierre angulaire face à ces changements climatiques. Pour EXBALIN, (2014), le réchauffement climatique est la caractéristique de modification de certains paramètres du climat, notamment l’augmentation des températures. En Afrique, ce phénomène ne cause pas seulement les sécheresses mais elle occasionne les inondations dans les pays du Sahel d’où l’Afrique subsaharienne en fait partie en générale et en particulier les pays de l’Afrique Centrale y sont inclus. Les inondations sont les conséquences d’une modification du climat à travers les facteurs naturels et anthropiques. Le bassin du Chari-Logone dont la ville de N’Djamena et celle de Kousseri en font parties sont caractérisées par les changements climatiques, influençant sur les deux fleuves Chari et Logone. Ces changements impactent sur les catastrophes naturelles dont les inondations récurrentes de la dernière décennie sont constatées dans le bassin du Chari. Selon le rapport de GIEC (2015), les effets des changements climatiques ne se limitent pas seulement à l’augmentation des températures et des sécheresses en Afrique subsaharienne. Les fortes précipitations journalières engendrent des inondations et augmentent la vulnérabilité des populations du bassin Chari-Logone. Cette recherche est orientée dans l’évaluation de l’influence de la variabilité climatique dans l’occurrence des inondations dans la ville de N’Djamena et dans la ville de Kousseri cherche également à décrypter les impacts des inondations sur les populations et à identifier les stratégies de gestion de ce phénomène par les acteurs.
  • 16. 2 Le rapport de l’OMM, (2018), présente la situation des changements climatiques en Afrique comme un changement observé au sein des paramètres du climat dont les anomalies excédentaires contribuent à la survenue des inondations. Cette étude touche l’un des objectifs du développement durable de l’ONU, notamment l’Objectif 13 sur la lutte contre le changement climatique. Ce travail s’inscrit parmi les objectifs de l’Union Géographique Internationale (UGI, 2013) dans le renforcement de la capacité des populations à être résilientes face aux effets des changements climatiques. Beaucoup d’auteurs ont eu à travailler sur les inondations dans la ville de Kousseri et dans la ville de N’Djamena mais la spécificité de notre recherche se veut de découvrir les causes réelles et profondes des inondations dans ces localités à travers les analyses multicritères et multifactorielles. C’est ce qui fera l’originalité de notre travail tout en pensant aux politiques de développement du Cameroun et celles du Tchad, notamment celles de la vision de développement à l’horizon 2035. C’est ainsi que cette recherche s’inscrit dans la Stratégie d’Adaptation aux Changements Climatiques et renforcement de la Résilience au Tchad et le Plan National d’Adaptation aux Changements Climatiques du Cameroun (PNACC, 2015). Cette étude se situe dans le contexte de la SND30 (2020) du Cameroun. Selon la SND30, en matière de l’adaptation aux changements climatiques, le Gouvernement camerounais entend : intégrer davantage les préoccupations liées aux changements climatiques dans les stratégies et politiques sectorielles ; renforcer les capacités des institutions chargées de la veille climatique ; opérationnaliser le dispositif de veille, de prévention et de riposte aux effets des changements climatiques. I. DELIMITATION SPATIALE DE LA ZONE D’ETUDE Le premier arrondissement de la ville de N’Djamena est situé au Nord-Ouest de la ville. Il est limité au Nord par les quartiers Achawayll, Sadjité et Goudji, au Sud par le fleuve Chari faisant frontière avec Kousseri, à l’Est par le deuxième, le troisième et quatrième arrondissement, et enfin à l’Ouest par le fleuve Chari. Sa situation par rapport aux coordonnées géographiques est entre le 12°7’00’’ et 12° 10’ 00’’ N et le 14°58’60’’ et 15° 00’ 00’’ E. Il est constitué de 11 quartiers à savoir : Farcha, Milezi, Madjorio, Guimeye, Djougoulier, Karkandjeri, Zaraf, Amsinéné, Massil Abcoma, Allaya et Ardeb-Timan.
  • 17. 3 Figure 1 : Localisation du 1er arrondissement de la ville de N’Djamena Située à l’extrême Nord du Cameroun, Kousseri est comprise entre le 12° 04’ et 12° 10’ de latitude Nord et entre le 14° 10’ et 15° 02’ de longitude Est. La ville se trouve sur la rive gauche du fleuve Logone et qui proche de la confluence avec le Chari. Le Chari et le Logone marque la frontière entre le Tchad et le Cameroun. Figure 2 : Localisation de la ville de Kousseri
  • 18. 4 II. DELIMITATION TEMPORELLE DU SUJET Cette étude couvre la période allant de 1990 à 2020, donc 30 ans. Nous avons choisi cette période en raison de la disponibilité des données climatiques et surtout par la répétition des inondations chaque année dans la ville de Kousseri et dans la ville de N’Djamena. III. PROBLEMATIQUE La dernière décennie et celle présente sont marquées par une forte variation des précipitations. Ces fortes précipitations surtout journalières sont souvent à l’origine des inondations dans les villes de l’Afrique subsaharienne. Ainsi, on conçoit la variation de l’état moyen du climat à l’échelle temporelle et spatiale. Cette variation implique la modification de plusieurs paramètres du climat dont les principaux sont les précipitations, les températures et y compris l’humidité de l’air. L’aménagement des espaces urbains et l’occupation du sol surtout les terrains à risque constituent un facteur aggravant des inondations d’où notre problématique est orientée dans l’analyse de l’apport de la variabilité climatique dans la survenue des inondations dans notre zone d’étude. Cependant, la zone d’étude présente avant tout les caractéristiques physiques comme le climat avec ses paramètres, la végétation, le sol, le vent qui sont favorables au phénomène d’inondations. Ainsi, la situation des inondations dans la ville de Kousseri et dans le 1er arrondissement de la ville de N’Djamena présente la hauteur des eaux qui varie de 5cm à 10cm, la distribution spatio-temporelle des inondations est contrastée selon les années et l’historique des inondations qui est marquée à partir l’année 2000 à 2020 en passant par les inondations de 2010 et 2012 très marquées, la durée de la stagnation des eaux va de 7h à 72h dans certaines zones et plusieurs jours dans les zones exposées. La croissance démographique dans la zone d’étude conduit à l’occupation des terrains à risque contribue également aux inondations dans le bassin du Chari-Logone. Le changement du régime pluviométrique observé par l’évolution de la quantité des précipitations qui atteint 1000mm, montre l’apport de la variabilité climatique dans l’occurrence des inondations dans la zone d’étude. La pluviométrie influence sur les inondations à travers les fortes quantités de précipitations. La pluviométrie ne contribue pas seule aux inondations, d’autres facteurs naturels comme la pente, le réseau hydrographique et l’absence de végétation interviennent. Les facteurs anthropiques comme l’occupation du sol, le manque des caniveaux, l’urbanisation anarchique s’associent aux facteurs physiques pour aggraver les inondations dans la ville de N’Djamena et celle de Kousseri.
  • 19. 5 De ce qui précède, il faut souligner que les dégâts causés par les inondations dans la zone d’étude sont énormes. On constate l’écroulement des maisons, les maladies telles que le paludisme qui affecte plus de 50 personnes dont la plupart sont les enfants, les femmes enceinte et les personnes âgées ; la fièvre typhoïde qui a touché 50% des ménages en raison de la pollution des eaux suite aux inondations, la dégradation de l’environnement, l’érosion des berges des fleuves Chari et Logone. La vulnérabilité des populations est aggravée par l’impact des inondations et les caractéristiques socio-économiques des ménages. Plus de 60% des ménages enquêtés dans la zone d’étude sont vulnérables face aux inondations. Face à cette situation, les populations développent des stratégies de résilience individuelle qui consiste à utiliser les remblais, la construction des maisons en dur, l’utilisation des moustiquaires et les stratégies communautaires dont l’utilisation des pirogues et mettre les pneus pour le transport, la construction des drains pour l’écoulement des eaux pluviales. Les acteurs privés et publics ne sont restés indifférents face à ce phénomène, le soutien en terme des kits alimentaires et des équipements sont apportés aux sinistrés. Cependant, quelles sont les facteurs pouvant engendrer les inondations dans la ville de Kousseri et dans la ville de N’Djamena ? Ne devrait-on pas plutôt prévenir l’influence de la variabilité climatique dans l’occurrence des inondations qu’en soigner les conséquences ou réduire la vulnérabilité des populations dans le bassin du Chari-Logone ? Outre, la problématique des inondations ne devrait pas être appréhendée dans son intégralité pour une meilleure protection des bâtis, de l’environnement et du bien-être social ? IV. QUESTIONS DE RECHERCHE V.1.Question principale Quel est l’apport de la variabilité climatique dans l’occurrence des inondations dans les villes de l’Afrique subsaharienne ? Cette question centrale se divise en quatre questions spécifiques : V.2.Questions spécifiques  Quel est l’état des lieux des inondations dans le premier arrondissement de la ville de N’Djamena et dans la ville de Kousseri ?  Quel est l’apport de la variabilité climatique dans la survenue des inondations ?  Quels sont les degrés de vulnérabilité des populations face aux inondations ?  Quelle est la politique de gestion mise en place par les acteurs pour une gestion durable des inondations ?
  • 20. 6 V. REVUE DE LA LITTERATURE 1. Etats de lieux des inondations et la variabilité climatique dans les villes de l’Afrique subsaharienne Les inondations sont des phénomènes extrêmes dont plusieurs auteurs et organismes ont écrit et publié des documents dessus. Les inondations se manifestent de la même manière en Afrique subsaharienne à travers la hauteur des eaux, son historique et sa distribution spatio- temporelle. Oumar (2018), les inondations se présentent généralement de la même façon (hauteur des eaux, la stagnation et la manifestation) en Afrique subsaharienne. Lors de ses analyses sur les inondations à Dakar au Senegal, les inondations dans cette ville se caractérisent par l’ampleur de la crise. Pour Reine (2018), les inondations sont des catastrophes résultant des facteurs naturels et anthropiques dont leurs états des lieux sont dramatiques. Les dégâts causés par les inondations résultent de sa fréquence et l’intensité des pluies. L’eau occupe un espace important et affecte les ménages. CINDY (2020), les inondations sont caractérisées à Meyomessala au Sud du Cameroun, par la hauteur des eaux, la durée de submersion, la surface occupée par l’eau. L’historique des inondations dans la localité de Meyomessala montre les inondations varient selon les années en raison des dégâts causés. AMANI et Koffi (2010), le bassin versant du N’Zi est caractérisé par les régimes pluviométriques saisonniers. Les fortes précipitations sur le bassin entraine son débordement et causant les inondations dans les quartiers environnants. Ainsi, les inondations se présentent dans le bassin du N’Zi avec l’envahissement du Bandama par l’eau. Longo-Mbenza (2012), la santé globale en Afrique subsaharienne est liée au changement climatique. La variation du climat agit directement et indirectement sur la santé des populations. Les inondations, conséquences du changement climatique se présentent de façon catastrophique en Afrique subsaharienne et fragilisant l’état sanitaire des populations. Selon SALOMOND (2015), dans la Cartographie du risque d’inondation sur le bassin versant du Gourou (District d’Abidjan), l’état des lieux des inondations dans le bassin de Gourou dépend de la quantité des eaux débordées. Les inondations dans le bassin de Gourou
  • 21. 7 varient en fonction du type de débordement des eaux. Quand les eaux se débordent brusquement en grande quantité, les dommages sont énormes. Pour la CCUNCC (1992), le réchauffement climatique est causé par l’homme et ses activités. L’homme a chargé considérablement l’atmosphère des gaz à effet de serre naturel. Il résulte en moyenne, un réchauffement supplémentaire à la surface de la terre et dans l’atmosphère. La grande partie des émissions est attribuée aux pays développés. D’après l’OMM (2013), dans son rapport relatif à la variabilité du climat, les températures ont augmenté au cours des fourchettes périodiques décennales (1961-1970) et (2001-2010) entrainant de ce fait une augmentation des précipitations. Ces phénomènes ont par la suite entrainé des inondations, des sècheresses qui ont touché plus de personnes dans le monde que n’importe quelle autre catastrophe. D’après l’UA (2014), par rapport à ses prévisions relatives à la variabilité et au changement climatique, le monde connaitra une augmentation de 2° C au cours des deux prochaines décennies, c’est-à-dire entre les fourchettes périodiques décennales (2011-2020) et (2020-2030). L’Afrique connaitra très probablement un réchauffement au cours de ce siècle et il sera susceptible d’être plus fort que le réchauffement global en toute saison avec le réchauffement des régions sèches subtropicales. 2. Variabilité climatique et l’occurrence des inondations en milieu urbain de l’Afrique subsaharienne Pour Expédit Wilfrid VISSIN (2007), les bassins versants béninois inondations suite aux fortes précipitations reçues. Les pluies averses et les débordements des cours d’eau sont considérés comme des facteurs d’origine climatique des inondations, mais ces dernières peuvent être également le résultat des phénomènes d’origine non climatique tels que les ruptures de barrage, les mouvements de terre dans les retenues d’eau entrainant un déplacement d’eau et le tsunami induit par les phénomènes géophysiques. Pour Fabien DYNES (2008), les impacts du changement climatique en Afrique sont une conflictualité associée. Dans certaines villes situées aux abords des cours d’eau peuvent subir les risques d’inondation dus à des crues résultant des évènements pluvieux exceptionnels et extrêmes qui submergent le lit majeur de ces cours d’eau. Plusieurs facteurs concourent aux variations des débits des cours d’eau : les aléas météorologiques déterminés par l’intensité, la durée, la fréquence et la répartition spatiale des précipitations ; la réduction de l’infiltration des eaux dans le sol due à la compaction relative à la texture du sol et l’imperméabilisation des sols
  • 22. 8 résultant du phénomène de l’urbanisation croissante entrainant un ruissèlement élevé vers l’aval des cours d’eau ; l’aménagement des cours d’eau, le prélèvement ou la dérivation d’une partie de l’eau du cours d’eau perturbent également le régime hydrologique. BIGOT et MORON (1988), dans la Fluctuation pluviométrique et analyse fréquentielle de la pluviosité en Afrique Centrale, montrent que la variabilité climatique est observée au sein des paramètres du climat qui se modifient. La fluctuation des pluviométries en Afrique Centrale détermine les types des inondations. La pluviométrie varie selon les décennies et la dernière décennie, on constate une augmentation des quantités des précipitations dans plusieurs pays de l’Afrique Centrale.Cette fluctuation est le constat de la variabilité climatique en Afrique subsaharienne, jouant positivement dans l’occurrence des inondations dans le bassin du Chari- Logone. MAYAGO (2020), la variabilité hydro climatique s’observe par les tendances des pluviométries dans la ville de N’Djamena et la variation du régime hydrographique des fleuves Chari et Logone. Cette variabilité tant hydrologique que climatique constitue un risque majeur pour les inondations dans le 9ème arrondissement de la ville de N’Djamena. Les inondations dans cet arrondissement sont causées par la variabilité climatique à travers la pluviométrie dont la quantité croit du jour au jour. Les quantités des précipitations reçues par les deux fleuves directes et par le ruissellement augmentent le niveau des eaux de ces fleuves et le débordement intervient pour inonder certains quartiers comme Walia et Ngoumna. Pour Bonkoungou (2020), la récurrence des inondations à Ouagadougou, est liée aux facteurs physiques dont le climat contribue de 70%. Les changements climatiques au Burkina Faso exposent certaines villes aux inondations chaque année. Les facteurs physiques déclenchent les inondations et les facteurs anthropiques viennent l’aggravés. Les inondations dans la ville de Ouagadougou sont influencées par ces facteurs et exposent la population à une vulnérabilité élevée. BAOHOUTOU (2007), les tendances pluviométriques dans le domaine soudanien et sahélien du Tchad sont marquées par des changements de températures et des précipitations annuelles. Ces changements influencent sur la dynamique des espaces urbains et ruraux. Dans le domaine sahélien, la ville de N’Djamena présente une situtation dramatique de précarité suite à l’avancement du désert. GIEC (2001), dans son rapport présente les changements climatiques en Afrique comme un phénomène lié à l’activité humaine. La variabilité climatique en Afrique ne se
  • 23. 9 résume aux sécheresses et non à la désertification. Les inondations font parties des conséquences des changements climatiques en Afrique surtout celle subsaharienne. OMM (2018), les aléas météorologiques, hydrologiques et climatiques provoquent des catastrophes qui font de nombreux victimes dans le monde. Les changements climatiques sont causés par l’homme à travers ses activités comme le feu de brousse et les pollutions d’origine industrielle. Le rechauffement climatique devient une question préoccupante de la dernière décennie. 3. Impacts et vulnérabilité des populations face aux inondations Les inondations sont des phénomènes ayant causés d’énormes dégâts et augmentent la vulnérabilité des sinistrés. La variabilité climatique engendre les inondations et elle est aussi un facteur qui contribue à augmenter la fragilité des populations. TASSOU (2019), dans Changements climatiques et mouvements migratoires en Afrique subsaharienne, comment les catastrophes naturelles et les flux humains dictent leur loi, montre que les changements climatiques contribuent au déplacement des personnes en Afrique subsaharienne d’un milieu à un autre. Les effets des changements climatiques comme les sécheresses, la désertification et les inondations font migrer plusieurs personnes de leur localité à un autre endroit. Ainsi, les inondations constituent un facteur majeur dans la migration des personnes par le biais des destructions massives des habitats et les champs inondés. Pour VISSIN (2007), dans l’impact de la variabilité climatique et de la dynamique des états de surface sur les écoulements du bassin béninois,les impacts des inondations sur le bassin béninois se présentent sur les milieux environnant. Les conséquences des inondations sont catastrophiques car la destruction des habitats est énorme. L’érosion des berges du bassin béninois, les maladies hydriques, l’inaccessibilité à l’électricité et l’eau, la famine et la migration des ménages augmentent la fragilité des populations du bassins béninois lors des inondations. BOUREIMA et ABASSE (2012), dans l’analyse participative de la vulnérabilité et de l'adaptation aux changements climatiques, la vulnérabilité des pays et des populations aux effets du changement climatique dépend non seulement de l’importance des perturbations climatiques, mais aussi de la sensibilité des collectivités touchées et de leur capacité de s’adapter ou de parer à ces perturbations. Cette sensibilité est plus prononcée pour les activités fondées sur des ressources naturelles tributaires du climat, notamment les ressources agricoles et côtières, dont les populations pauvres tirent souvent leurs moyens de subsistance.
  • 24. 10 Selon DJEVENOU (2017), la vulnérabilité peut être définie par les caractéristiques d'un système qui décrit son potentiel à nuire. Cela peut s'exprimer en termes de relations fonctionnelles entre les dommages prévus concernant tous les éléments à risque et les caractéristiques de sensibilité et d'exposition du système affecté, en se référant à toute la gamme des risques d'inondation possibles. DUBOIS-MAURY et CHALINE (2002), dans les risques urbains, soulignent que la vulnérabilité des populations dépend des catastrophes et risques urbains. Les villes du monde présentent des risques qui influencent sur la vie des personnes. Les inondations par exemple contribuent a augmenté la vulnérabilité des citadins par le biais des dégâts causés. Les risques naturels lorsque ceux-ci soulignent la vulnérabilité des grandes concentrations humaines et supposent des réponses adaptées de la ville pour la gestion ou la prévention des crises. D’après le GIEC (2007), l’Afrique est le continent le plus vulnérable à la variabilité climatique et cette situation est aggravée, d’une part, par la combinaison de plusieurs stress à différents niveaux, et d’autre, part par la faiblesse des capacités d’adaptation. Les experts président que toutes les sous régions du continent connaîtront une hausse de température, probablement plus élevée que la moyenne annuelle du réchauffement à l’échelle mondiale. Dans le même temps, la plus grande partie de l’Afrique devrait enregistrer une baisse de la pluviométrie annuelle moyenne ainsi qu’une aggravation de l’aridité et de la sècheresse. La baisse des précipitations et la hausse de la température risquent probablement de provoquer un assèchement climatique et une accentuation de l’aridité dans une partie encore plus grande du continent. 4. Les politiques de gestion des inondations par les acteurs BRUNET et THERY (1993), dans Les mots de la géographie, les gestions des inondations sont une responsabilité qui incombe plusieurs acteurs en proposant leurs stratégies de lutte contre ce phénomène. Les inondations doivent être prises en compte dans les actions de l’aménagement du territoire. Lang et Lavabre (2007), dans l’Estimation de la crue centennale pour les plans de prévention des risques d’inondations, présentent les stratégies de lutte et de gestion des risques d’inondations à travers les plans de prévention. Pour lutter efficacement contre les inondations, il faut préparer les plans de préventions sur la base des inondations antérieures et les dégâts causés. Il faut préparer les plans de prévention des risques naturels (PPRN), plans de surface submersible (PSS), plans d’exposition aux risques (PER) et les plans locaux d’urbanismes
  • 25. 11 (PLU). Dans le PPR inondations, l’aléa de référence est celui qui correspond à la plus forte crue et documentée, ou l’aléa centennal si celui-ci correspond à une crue plus forte. Pour ce scénario de référence retenu, le niveau d’aléa sur une zone donnée est défini en croissant la hauteur d’eau et la vitesse attendue. MAGNANDU (2010), l’adaptation aux changements climatiques, consiste à « faire évoluer les activités humaines et les écosystèmes afin de limiter les dommages que pourront occasionner les changements climatiques qui n’auront pu être évités et, dans quelques cas, de saisir les opportunités créées par les évolutions favorables de certaines régions ou secteurs d’activité ». Trames vertes et végétalisation des villes sont des outils récent des politiques d’aménagement et ont vocation à servir autant les enjeux urbains qui contribuent à réduire la fragmentation des territoires, en servant la biodiversité locale et régionale et en valorisant les paysages. Donatien (2020), la récurrence des inondations en Afrique demande une adoption d’un ensemble de système de gestion durable en prenant en compte les facteurs naturels et les facteurs anthropiques. A Ouagadougou, les facteurs physiques et humains occasionnent les inondations et ce, en traitant le gouvernement doit agir en résolvant chaque facteur et prévenir le risque d’inondation. Pour Ledoux (2006), dans La gestion du risque d’inondation, affirme que depuis une vingtaine d’années, la répétition et la gravité des inondations ont poussé les pouvoirs publics, Etat comme collectivités, à engager une politique volontariste de prévention du rsique d’inondation. Jamais ces politiques n’ont disposé en France d’une panoplie d’outils réglementaires, financiers et contractuels aussi complète qu’aujourd’hui. La gestion du risque inondation présente un large panorama des outils et des méthodes disponibles au service des initiatives locales. De l’évaluation du risque à l’assurance en passant par la restauration des champs d’expansion, la prévision des crues ou la réduction des vulnérabilités, toutes les composantes d’une stratégie de réduction du risque sont abordées. L’ONACC, crée par le Décret N° 2009/410 du 10 Décembre 2009, sous la tutelle du MINEPDED, a pour but de lutter contre les catastrophes naturelles au Cameroun. Parmi ces catastrophes, nous avons les inondations. Ainsi, il propose les stratégies de gestion des inondations à travers plusieurs régions du pays dont la région de l’Extrême Nord en fait partie. Le Plan de Contingence du Cameroun (PCC, 2011) dans le Livret premier, montre dans ses actions de lutte contre les inondations propose la mise en œuvre du plan d’urgence en
  • 26. 12 prenant en compte les soins médicaux, l’hébergement d’urgence, l’accès à l’eau et l’alimentation pour les populations affectées par les inondations. OCHA (2012), la réduction de la vulnérabilité des sinistrés dans la ville de N’Djamena consiste à faire déplacer les personnes vers les sites bien aménagés, assistance en soins médicaux et la distribution des kits alimentaires aux couches vulnérables. DPC (2002), la gestion des catastrophes naturelles au Cameroun consiste à prévenir, intervenir et se rassurer. Les stratégies de lutte contre les inondations par les populations doivent être anticipatrices et réactives. L’Etat intervient en renforçant la capacité des populations vulnérables aux catastrophes naturelles. VII.CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL Les théories utilisées dans le cadre de cette étude sont celles qui permettent de déterminer les types de climat et d’apprécier la variation des paramètres météorologiques, en raison des lois à l’étude de climat : - l’indice de Koppën sur la classification des différents types de climat. Selon Koppen, on parle de la saison sèche quand P<T en été P<2T en hiver ; -l’indice de saisonnalité ; -l’indice standard de précipitation ; -la théorie de Henri Gaussen et F. Bagnouls pour la réalisation du diagramme Ombrothermique (P=2T) ; -la théorie d’Emmanuel De Martone sur la classification des types de climat sur la base de la détermination d’indice d’aridité (Ia= P T+10 ). Les concepts qui découlent de notre sujet de recherche sont au nombre de trois à savoir : la variabilité climatique, l’inondation et l’adaptation. 1. Cadre conceptuel relatif à la variabilité climatique La variabilité climatique est perçue à différente échelle spatio-temporelle. A l’échelle spatiale on parle de la variabilité climatique globale et régionale voire nationale et locale. Amani et Koffi (2010), classent la variabilité climatique selon l’échelle temporelle. Il y a la variabilité climatique intra-saisonnière qui est perçue comme une fluctuation des paramètres du climat au cours d’une saison pendant laquelle on remarque une alternance des saisons de pluies et des saisons sèches qui peuvent être plus ou moins longues de part et d’autre ; la variabilité
  • 27. 13 inter-saisonnière quant à elle désigne la variation des paramètres climatiques entre deux saisons (pluies et sèches) au cours de laquelle il y a un prolongement de la saison des pluies et le raccourcissement de la saison sèche et vice-versa ; la variabilité climatique annuelle désigne la variation des paramètres climatiques au cours des différentes saisons qui s’étend sur une période d’un an et enfin la variabilité climatique interannuelle qui est perçue comme la dynamique spatio-temporelle des paramètres climatiques au cours des saisons entre les années sur une période de trente ans. Dans la zone d’étude, la variabilité climatique désigne la modification du climat entrainant la survenue des inondations. Cette modification est observée au sein des paramètres du climat notamment la pluviométrie excédentaire. Tableau 1 : Concept variabilité climatique CONCEPT DIMENSIONS COMPOSANTES INDICATEURS Variabilité climatique Spatiale Variabilité climatique en Afrique subsaharienne Modification des paramètres climatiques en Afrique Centrale Variabilité climatique au Cameroun et au Tchad Modification du climat à Kousseri et à N’Djamena Temporelle Variabilité climatique inter et intra-saisonnière variation des paramètres climatiques entre la saison sèche et la saison de pluies Variabilité climatique annuelle variation des paramètres climatiques au cours de la saison sèche et la saison pluvieuse qui s’étend sur une période d’un an Variabilité climatique interannuelle variation des paramètres climatiques au cours de la saison sèche et la saison pluvieuse qui s’étend sur plusieurs années 2. Cadre conceptuel relatif à l’inondation Une inondation est une submersion temporaire d’une zone habituellement sèche, par des eaux. Elle peut être un phénomène régulier ou catastrophique et peut se produire lentement ou très rapidement selon les conditions topographiques et météorologiques de la zone affectée. Selon Jean Noel Salomon (1997), l’inondation est le phénomène occasionnel qui peut noyer de
  • 28. 14 vastes parties du lit majeur ou de la plaine, à la suite d’une crue particulièrement importante et du débordement des eaux. De fait, la gestion de ce risque s’organise également de façon cyclique, autour de trois temps principaux : avant, pendant et après. Tableau 2 : Concept Inondations CONCEPT DIMENSIONS COMPOSANTES INDICATEURS Inondations Physique Climat -Pluviométrie Hydrographie -Densité de drainage, -Forme du bassin versant -Ratio de bifurcation Géologique -Pente -la structure des sols - Topographie Humaine -Occupation du sol -Insuffisance des caniveaux à Kousseri et N’Djamena -Habitat dans les zones à risque -Extension des inondations à Madana et Farcha 3. Cadre conceptuel relatif à l’adaptation Face aux inondations, les populations développent les stratégies d’adaptation pour réduire les dégâts. L’adaptation peut varier dans le temps et dans l’espace. Selon rapport de GIEC (2007), il existe divers types d’adaptation. Ainsi, il y a l’adaptation autonome qui est une forme d’adaptation qui résulte des changements écologiques des systèmes naturels ou d’une évolution des conditions socio-économiques propres aux hommes. Dans ce contexte, les ménages font usage de la méthode empirique. Alors que l’adaptation planifiée est une stratégie futuriste qui consiste à ajuster le milieu face à la variabilité du climat. Elle se présente sur plusieurs formes de plans. Quant à l’adaptation anticipée qui est une mesure qui vise à mettre sur pieds des moyens qui s’imposent avant que le climat ne connaisse une variabilité. En outre, la capacité d’adaptation désigne l’aptitude de la population à mieux s’adapter à la variabilité climatique, aux inondations et qui leur permet de modérer les dommages potentiels et de tirer profit des opportunités de faire face à ces conséquences. Enfin, la mal adaptation est tout changement qui s’opère au sein des systèmes humains et naturels et qui par mégarde augmente la vulnérabilité face au stimulus climatique. Il s’agit plus
  • 29. 15 précisément d’une mauvaise adaptation qui augmente la vulnérabilité des ménages au lieu de la réduire. Tableau 3 : Concept Adaptation CONCEPT DIMENSIONS COMPOSANTES INDICATEURS Adaptation Individuelle Adaptation autonome -Utilisation du remblai et moustiquaires - Construction des maison en dur et élévation des fondations Collective Adaptation planifiée -Creusement des drains et curage des caniveaux -Utilisation des pirogues, sacs remplis de sable, des briques pour le déplacement Intervention des acteurs -Distribution des vivres à la population -Distribution des kits d’équipement -Construction de centre de santé et assistances médicales -Relogement dans les écoles et utilisation des tentes VIII.OBJECTIFS DE RECHERCHE 1.Objectif principal L’objectif principal poursuivi dans cette étude consiste à montrer l’apport de la variabilité climatique dans l’occurrence des inondations dans les villes de l’Afrique subsaharienne. De cet objectif principal, découlent les objectifs spécifiques. 2.Objectifs spécifiques  Faire l’état des lieux des inondations et leurs manifestations ;  Analyser l’apport de la variabilité climatique dans la survenue des inondations dans la ville de Kousseri et dans le 1er arrondissement de la ville de N’Djamena ;  Mettre en évidence les impacts des inondations et le caractère vulnérable des ménages face aux risques d’inondation à Kousseri et dans le 1er arrondissement de N’Djamena ;  Evaluer les politiques de gestion des inondations à Kousseri et à N’Djamena.
  • 30. 16 IX.HYPOTHESES DE RECHERCHE 1. Hypothèse principale Pour mener à bien notre étude, formulons l’hypothèse que la variabilité climatique a un apport considérable dans l’occurrence des inondations dans les villes de l’Afrique subsaharienne. 2. Hypothèses spécifiques  Les inondations se présentent sous plusieurs formes à N’Djamena et à Kousseri ;  La variabilité climatique est à l’origine des inondations à N’Djamena et à Kousseri ;  Les populations sont très fragiles et présentent une situation précaire face aux inondations ;  Il existe une mauvaise politique de gestion des inondations. X.INTERET DE L’ETUDE Cette étude s’inscrit dans le domaine de la climatologie sur le plan scientifique et académique, cherche à évaluer l’apport de la variabilité climatique dans la survenue des inondations dans les villes de l’Afrique subsaharienne, en partant sur l’analyse de deux villes d’Afrique Centrale notamment, la ville de Kousseri au Cameroun et la ville de N’Djamena au Tchad. Les analyses ont été effectuées sur les paramètres climatiques qui peuvent occasionner l’occurrence de ce phénomène, en raison des précipitations. A travers ces analyses, il a été évalué les impacts et la vulnérabilité des populations de ces localités et suggérer les stratégies de gestion. Ce travail prend l’aspect social en permettant aux populations de N’Djamena et celles de Kousseri et aux différents acteurs, de prendre conscience sur les facteurs aggravant des inondations et adopter les stratégies de prévention et de gestion durable de ce phénomène. XI.METHODOLOGIE DE RECHERCHE Le fondement de la recherche repose sur les outils et les méthodes mise en place pour collecter les données, les traiter et les analyser. La démarche hypothético-déductive est utilisée dans le cadre de cette étude. A travers cette démarche, il faut affirmer ou infirmer les hypothèses après les résultats de l’analyse. 1. Collectes des données secondaires Les données secondaires sont issues de la recherche documentaire. Elles ont permis d’élaborer l’état de la question et appréhender les concepts issus de la thématique.
  • 31. 17 D’abord les consultations des documents à la bibliothèque centrale de l’Université de Dschang, au CEREHT et à la bibliothèque de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Dschang, au Centre d’Etude et de Formation pour le Développement (CEFOD), au Centre National de Recherche pour le Développement (CNRD), à l’Institut National des Statiques et des Etudes Economiques (INSSEED) ont été faites. Ensuite, le moteur de recherche Google a permis pour avoir certaines informations contenues dans les articles, les mémoires et thèses en ligne. La commune du 1er arrondissement de la ville de N’Djamena, le Secrétaire Général de la Préfecture de Kousseri ont mis à la disposition de cette étude, certaines informations primordiales. La Mairie de la ville de Kousseri à travers son Secrétaire a orienté dans le cadre de cette étude, à la recherche des documents et les stratégies de gestion des inondations dans cette ville. 2. Collecte des données primaires Les données primaires sont collectées sur le terrain à travers l’observation faite sur le terrain, les questionnaires au sein des ménages ayant vécu au moins une fois les inondations, la cartographie participative auprès des personnes ayant maîtrisé les zones habituellement inondées dans le quartier et les entretiens auprès des structures, organismes et personnes ressources. 2.1. Observations de terrain Dans le 1er arrondissement de la ville de N’Djamena comme dans la ville de Kousseri, l’observation de terrain a été faite avant de commencer l’administration des questionnaires. A N’Djamena les enquêtes exploratoires ont duré 7h du temps et à Kousseri elles ont pris une journée en raison de la non maîtrise du milieu. Les observations ont permis de saisir les réalités de la zone d’étude, découvrir les quartiers à enquêter et l’organisation dans l’administration des questionnaires. 2.2. Administration du questionnaire Un questionnaire de 31 questions a été conçu dans le cadre de l’étude et ce, sur la base des questions de recherches. C’est-à-dire en quatre grandes parties dont la première partie concerne les aspects socio-économiques du chef de ménage et l’état des lieux des inondations, la seconde partie touche les facteurs à l’origine des inondations, la troisième partie prend les impacts des inondations et la vulnérabilité des populations et enfin la dernière partie concerne les stratégies de gestion des inondations par les ménages.
  • 32. 18 Ces questionnaires ont été administré d’abord dans le 1er arrondissement de la ville de N’Djamena au mois de Mars 2021. En effet, un choix de quatre quartiers les plus touchés par les inondations a été fait d’après les observations faites sur le terrain. Il s’agit de quartier Farcha, Milezi, Madjorio et Karkandjeri. Ainsi, 25 questionnaires ont été administrés dans chacun de ces cinq quartiers. Ce qui revient à 100 questionnaires administrés dans le 1er arrondissement de la ville de N’Djamena. Ensuite, les ménages de la ville de Kousseri ont été enquêtés en Avril 2021. Dans cette ville, il a été administré les questionnaires dans cinq quartiers répartis comme suit : 20 questionnaires à Mowak, 20 à Tawadi, 20 à Hilé Haoussa, 20 à Madagascar et 20 à Madana. Cela revient aussi à 100 questionnaires administrés dans la ville de Kousseri. Pour cette étude, 200 questionnaires ont été administrés dans ces deux localités dont 100 questionnaires dans la ville de Kousseri et 100 autres questionnaires dans le 1er arrondissement de la ville de N’Djamena. Cependant, lors des enquêtes, nous remplissons nous-mêmes les questionnaires mais il y a eu des exceptions, dans certains ménages dont les enquêtés remplissent eux-mêmes les questionnaires sous notre orientation. 2.3. La cartographie participative Un autre outil de collecte des données, la cartographie participative, perçue comme la création des cartes par les populations locales, souvent avec l’implication des organisations d’appui qui sont les Etats, les autorités communales, les ONG, les Etablissements d’enseignement supérieur et bien d’autres acteurs intéressés dans le but de réaliser les cartes des zones à risques d’inondation. Nous nous sommes servis des images satellitales lors de la descende sur le terrain. Les populations traçaient elles-mêmes sur ces images les zones d’inondations et les zones hors inondations à l’aide des stylos de couleur rouge et bleu. Ainsi, les informations recueillis au sein des populations nous a servi à réaliser les cartes de vulnérabilité de la ville de N’Djamena et celle de la ville de Kousseri. La cartographie participative est plus détaillée et comprend 16 questions. 2.4. Entretiens avec les personnes ressources Les entretiens structurés, semi-structurés et non structurés ont été utilisés dans cette recherche. Lors de ces entretiens nous entrons en contact avec les acteurs impliqués dans la prévention et la gestion des inondations dans le 1er arrondissement de la ville de N’Djamena et
  • 33. 19 dans la ville de Kousseri. Pour réaliser les entretiens structurés et semi-structurés, nous nous sommes servi des guides d’entretiens préalablement établis et testés. Nous nous sommes entretenus avec le Secrétaire Général de la commune du 1er arrondissement sur l’exposition des quartiers face aux inondations et le mode de gestion des inondations adopté dans cette circonscription. Ce même entretien s’est passé au service de la communauté urbaine de Kousseri. Nous nous sommes entretenus également avec le personnel de la Direction Générale de Météorologie Nationale du Tchad sur la publication des bulletins saisonniers de précipitations et le service météo dans la préparation des populations face aux éventuels catastrophes pluviométriques et la prévention des ménages. Au Ministère de l’Aménagement du Territoire, du Développement et de l’Urbanisme, notre entretien est orienté dans la planification urbaine des arrondissements de la ville de N’Djamena et le système d’occupation du sol. Les entretiens au sein des centres de santé ont porté sur la prévalence des maladies hydriques lors des inondations, le nombre des cas enregistré par jour et le traitement apporté face à ces maladies. 3. La taille de l’échantillon et méthode d’échantillonnage La population totale dans le cadre de cette étude est constituée de l’ensemble des ménages du 1er arrondissement de la ville de N’Djamena et ceux de la ville de Kousseri. Mais la population cible sont les ménages affectés au moins une fois par les inondations dans ces deux localités. C’est autour de la population totale qu’on a eu tiré la taille de l’échantillon. Ainsi, la méthode d’échantillonnage par effet boule de neige a été utilisée. Dans cette méthode, l’actuel ménage enquêté nous oriente sur le prochain ménage à être enquêté. Les ménages ayant vécu les inondations nous orientent sur les autres ménages ayant vécu le même phénomène. Nous nous sommes servi de la formule de Robert Magnani dans le Guide d’Echantillonnage(1999). n = Z2×P(1−P) e² n = taille de l’échantillon Z = score Z (nombre d’écarts-types qu’une proportion donnée est éloignée de la moyenne) e = marge d’erreur
  • 34. 20 P = Proportion N = Population totale n= (1,96)²× 7 100 (1− 7 100 ) (0,05)² n= 0,25008816 0,0025 = 100,03 ≈ 100 n = 100 Cette étude se porte dans deux localités, donc dans chaque localité 100 ménages sont enquêtés. Cela revient à 200 ménages enquêtés pour le compte de cette recherche. 4. Le traitement et l’analyse des données qualitatives La méthode de traitement et d’analyse manuelle a été utilisée pour les données qualitatives. Il a été procédé par la retranscription des documents audio enregistrés, en les écoutant et écrire les informations importantes dans le cadre de ce travail. 5. Le traitement et l’analyse bi variée des données quantitatives Le traitement et l’analyse des données quantitatives ont été faits à l’aide de certains logiciels. Le logiciel SPSS a servi à coder les questionnaires et faires les analyses. L’affichage des tableaux des résultats sur SPSS a servi par la suite à l’importation de ces tableaux sur Excel Microsoft afin de réaliser les graphiques. Excel Microsoft 2016 a permis également d’analyser les données climatiques, notamment, les figures sur la variabilité pluviométrique et les anomalies. QGIS 3.16 et Envi sont utilisés pour la réalisation des cartes. Certains outils utilisés dans cette étude sont représentés dans les tableaux (4, 5, 6, 7) avec plus de détails. Tableau 4 : récapulatif des outils d’analyse Outils Formule Détails Pente moyenne Pm = DH L ∗ 100 DH = Dénivellation maximale de la rivière (m) L = Longueur du cours d’eau principal (Km) Densité de drainage Dd = ∑ Li A ∑Li = Somme de la longueur des cours d’eau dans le bassin versant (m) A = Surface du bassin versant (Km²)
  • 35. 21 Coefficient de compacité de Gravelius 𝑲𝑮 = 𝐏 𝟐√𝛑𝐀 = 𝟎, 𝟐𝟖 𝐏 √𝑨 P=Périmètre du bassin versant (Km) A=Surface du bassin versant (Km²) Coefficient de ruissellement Cr=Vr/Vp Vr=Quantité d’eau ruisselée Vp= Volume d’eau précipitée Anomalies An=Xi-𝐗 ̅ ∑X=Somme des moyennes annuelles de précipitations 𝐗 ̅=Moyenne de précipitations annuelles Moyennes arithmétiques 𝐗 ̅=∑ ni N ni=précipitations mensuelles ou annuelles N=Nombre d’années ou de mois Source : Djedanoum Romaric, Juin 2021  Détermination du coefficient de variation (CV) Le CV est calculé en faisant le rapport de l’écart-type de la série sur la moyenne de cette même série. La valeur du CV est exprimée en pourcentage en le multipliant par 100 afin de faciliter son interprétation d’après la classe des valeurs du CV de Hare (1993). La formule suivante a été utilisée pour le déterminer : CV= 𝛿 𝐗 ̅ ̅ × 100 Où : 𝐗 ̅= moyenne et δ= écart-type δ=√δ² δ²= 1 n × ∑(Xi − 𝐗 ̅ ̅)² δ²= Variance et 𝐗 ̅=∑ ni N Ainsi, une fois détecter le CV le tableau (5) est utilisé pour l’interprétation de sa valeur. Tableau 5 : Classes des valeurs du CV en % Intervalle des valeurs en % Signification <20 Moins variable 25-29 Modérément variable >30 Fortement variable Source : Hare, (1993)
  • 36. 22  Indice de Saisonnalité Le SI est un indicateur primordial dans le cadre de notre étude. Il a permis dans cette étude de détecter les saisons sèches et les saisons humides. La formule de saisonnalité de Walsh et Lawler (1981) a été appliquée. Voici la formule : SI= 1 R ∑ ∣ Xn − R 12 ∣ Où R est la moyenne annuelle des précipitations et Xn est la moyenne des précipitations du mois ou d’une période donnée. Le SI permet de déterminer les types de saison au cours de l’année et mettre en évidence celle favorable aux inondations dans la zone d’étude. Tableau 6 : Interprétation des valeurs de SI Indice de Saisonnalité (SI) Régime des précipitations ≤ 0.19 Très constant 0.20 – 0.39 Constant avec une saison humide définie 0.40 – 0.59 Légèrement saisonnier avec une courte saison sèche 0.60 – 0.79 Saisonnier 0.80 – 0.99 Saisonnier avec une longue saison sèche 1.00 – 1.19 Plus de pluie en trois mois ou moins ≥1.20 Extrême, presque toutes les pluies en un ou deux mois Source : Walsh et Lawler (1981)  Indice Standard de précipitation L’indice standardisé des précipitations autrement appelé en Anglais, Standardized precipitaion, est créé par McKee et al, est conçu pour la quantification du déficit des pluviométries à plusieurs échelles de temps donné. Cet indice a été utilisé pour déterminer les périodes humides extrêmes d’anomalies négatives et positives et ensuite vérifier les facteurs à l’origine des inondations. Il permet de vérifier l’hypothèse principale de recherche. SPI = (P - Pm) /δ D’où P=Précipitation totale d’une période donnée en mm
  • 37. 23 Pm= Précipitation moyenne de la période en mm Tableau 7 : Classe des valeurs de SPI Valeurs SPI Catégorie Probabilité (%) 2,00 ou plus Extrêmement humide 0 1,5 à 1,99 Sévèrement humide 0 1,00 à 1,49 Modérément humide 0 0 à 0,99 Légèrement humide 0 0 à -0,99 Sécheresse légère 0 -1 à -1,49 Sécheresse modérée 0 -1,5 à -1,99 Sécheresse sévère 0 -2 ou plus Sécheresse extrême 0 Source : McKee, et al., 1993  Indice d’aridité de Martone Ia= 𝐏 𝐓+𝟏𝟎 D’où P est la précipitation totale, T la température et 10 représente une valeur standard pour ne pas la valeur de l’indice négative. Cet indice permet de faire le constat sur la variabilité climatique et voir un changement progressif du climat qui pourrait influencer sur les inondations dans les villes de l’Afrique subsaharienne.  Indice de Koppen P<2T Avec P les précipitations et T les températures. Il permet de déterminer le type de climat dans la zone d’étude. Il sert à déterminer les types de climat et les classer par les lettres alphabétiques. La détermination du type de climat est impérieuse pour évaluer l’apport de la variabilité climatique dans l’occurrence des inondations car cet indice se base sur les saisons en été et en hiver qui varient selon la saison des pluies et la saison sèche.  Ratio de bifurcation Selon Strahler (1957), Ratio de bifurcation est Rb= 𝐍𝐮 𝐍𝐮+𝟏 Avec Nu= Nombre des cours d’eau d’ordre u
  • 38. 24 Horton (1932), Ratio de longueurs des cours d’eau Rl = 𝐋𝐮 𝐋𝐮−𝟏 et Ratio des aires Ra= 𝐀𝐮 𝐀𝐮−𝟏 Avec : Lu= longueurs des cours d’ordre u et Au= aire des cours d’eau d’ordre u.  Modèle TOPSIS (Technique pour l’ordre de préférence par similarité à la solution idéale) dans l’analyse multi critère Les méthodes mathématiques d’analyse multicritère ont pour but la résolution des problèmes d’aide à la décision multicritère. Elle constitue une étape importante du processus de décision, qui suit celle de l’identification et de définition du problème, et aboutissent au choix d’une ou plusieurs solutions optimales au sens de Pareto. La méthode est développée par Yoon et Hwang (1981). 𝛘 ̅ = 𝐗𝐢 √∑(𝐗𝐢)𝟐  Analyse de la vulnérabilité Le degré de vulnérabilité de la population est calculé à l’aide des formules mathématiques selon plusieurs auteurs :  Balica et Wright (2010), Vulnérabilité = Exposition + Susceptibilité - Résilience  Kha et al., Vulnérabilité = Exposition - Capacité d’adaptation Ces données sont enfin transportées dans le logiciel Word Microsoft pour la conception de ce document. Pour la présentation en diaporama, Powerpoint est d’une importance capitale dans cette étude. XII.DIFFICULTES RENCONTREES Pour la réalisation de ce mémoire, nous sommes confrontés à plusieurs difficultés, à savoir sur le terrain et dans les institutions. Ce travail a porté sur deux villes, la dimension spatiale est d'abord trop large. Ensuite sur le terrain, l'administration des questionnaires n'a pas été facile. Certains ménages ne veulent pas répondre et nous renvoient de chez eux. En plus dans les institutions, les entretiens n'ont pas été faciles du fait des élections présidentielles au Tchad. La grande partie des autorités sont en campagne dans les provinces et
  • 39. 25 ce sont les secrétaires qui nous fournissent les informations, du côté de N'Djamena. A Kousseri, c'est un autre calvaire car les autorités ne reçoivent que par audience. En ce qui concerne les données climatiques, nous avons rencontré beaucoup de difficultés à entrer en possession des données journalières. La ville de Kousseri qui dispose une Ecole de Climatologie et Météorologie n’a pas des stations météorologiques pour collecter les données. Nous sommes heurtés face à ce problème. Aller à Kousseri le matin travailler et revenir passer la nuit à N'Djamena n'est pas du tout facile. Pour traverser le pont de N’gueli et aller de l'autre côté n’est du tout facile. Les policiers nous ont beaucoup compliqué à ce niveau, du fait de la pandémie de Covid-19 et le décès du Président Idriss Deby Itno, dont les frontières sont restées toujours fermées. L’inaccessibilité aux documents au niveau de la Mairie du 1er arrondissement de N’Djamena et la Sous-Préfecture du Logone et Chari n’est pas à perdre de vue. Tableau 8 : Synthèse de recherche Thème de recherche Problématique de l’inondation et la variabilité climatique dans ville de N’Djamena (cas du 1er arrondissement) et dans la ville de Kousseri Problématique La ville de Kousseri et celle de N’Djamena font face aux inondation et notre sujet axé sur l’analyse de l’apport de la variabilité climatique contribue à évaluer la susceptibilité des populations de notre zone d’étude et la prise en compte des stratégies de gestion des inondations. Question principale Objectif principal Hypothèse principale Quel est l’apport de la variabilité climatique dans l’occurrence des inondations dans les villes de l’Afrique subsaharienne ? montrer l’apport de la variabilité climatique dans l’occurrence des inondations dans les villes de l’Afrique subsaharienne. la variabilité climatique a un apport considérable dans l’occurrence des inondations dans les villes de l’Afrique subsaharienne. Questions spécifiques Objectifs spécifiques Hypothèses spécifiques QS1 : Quel est l’état des lieux des inondations dans le premier arrondissement de la ville de N’Djamena et dans la ville de Kousseri ? Ob.S1 : Faire l’état des lieux des inondations et leurs manifestations HS1 : Les inondations se présentent sous plusieurs formes à N’Djamena et à Kousseri QS2 : Quel est l’apport de la variabilité climatique dans la survenue des inondations ? Ob.S2 : Analyser l’apport de la variabilité climatique dans la survenue des inondations dans la ville de Kousseri et dans le 1er arrondissement de la ville de N’Djamena HS2 : La variabilité climatique est à l’origine des inondations à N’Djamena et à Kousseri
  • 40. 26 QS3 : Quels sont les degrés de vulnérabilité des populations face aux inondations ? Ob.S3 : Mettre en évidence le caractère vulnérable des ménages face au risque d’inondation à Kousseri et dans le 1er arrondissement de N’Djamena HS3 : Les populations sont très fragiles et présentent une situation précaire face à ces inondations QS4 : Quelle est la politique de gestion mise en place par les acteurs pour une gestion durable des inondations ? Ob.S4 : Evaluer la politique de la gestion des inondations à Kousseri et à N’Djamena HS4 : Il existe une mauvaise politique de gestion des inondations Source : Djedanoum Romaric, 2021
  • 41. 27 CHAPITRE 1 : ETATS DES LIEUX DES INONDATIONS ET LEURS MANIFESTATIONS INTRODUCTION Ce chapitre décrit l’état des lieux des inondations et les caractéristiques physiques et humaines de la zone d’étude. L’hypothèse recherchée à vérifier dans ce chapitre est la présentation des états de lieux inondations dans la ville de Kousseri et dans la ville de N’Djamena similaires. A travers les résultats et leurs analyses nous infirmerons ou confirmerons cette hypothèse. I. PRESENTATION DES ASPECTS PHYSIQUES ET HUMAINS FAVORABLES AUX INONDATIONS 1. Situation physique du milieu propice aux inondations Les données climatiques décrites ici ont été fournies par la Direction Générale de la Météorologique Nationale du Tchad (DGMN) et l’Agence Nationale de Météorologie(ANAM). Elles sont complétées par les données satellitales. Le climat du bassin du Chari-Logone est contrasté, du climat tropical au climat sahélien. Les éléments climatiques étudiés sont la température, les hauteurs pluviométriques, l’humidité et l’évaporation, moyennes mensuelles pour la période de 1990-2020 aux stations de N’Djamena. Ces stations peuvent être représentatives de la zone sahélienne (N’Djamena). 1.1. Le climat favorable à l’inondation La zone d’étude bénéficie d’un climat tropical sec qui a évolué du type soudano-sahélien entre 1951-1967 vers le type sahélien. Elle connaît deux saisons, dont une longue saison sèche (7-8 mois), de novembre à mai et une courte saison humide (3-5 mois), de mai à octobre. Au cours de l’année, les vents sont issus du déplacement de la zone de convergence intertropicale, qui sépare les masses d’air maritime humide « mousson » des masses d’air continental sec harmattan. La mousson, propulsée vers le nord par l’alizé austral, atteint la latitude de N’Djamena au mois de mai. Pendant toute la période sèche où dominent les hautes pressions continentales (novembre-avril), l’harmattan, qui vient du nord, souffle avec violence, soulevant des nuages de poussières. Pendant cette période, l’hygrométrie est très basse et l’évaporation très intense. N’Djamena et Kousseri sont situées dans la partie du Sahel Africain appelé le sahel des sédentaires. Les précipitations sont nulles pendants cinq (5) Mois de Novembre à Mars, tandis que le mois de juillet et Août sont bien arrosés avec respectivement 200mm à 300mm.
  • 42. 28 Le climat du Tchad est un climat tropical à deux saisons : une saison pluvieuse et saison sèche dont les durées dépendent de la situation en latitude. Le climat de la commune de Kousseri est de type sahélien semi-aride avec 02 saisons : une longue saison sèche d’octobre à Mai et une courte saison de pluie de juin à septembre. La pluviométrie annuelle varie entre 500 et 600 mm. La température varie selon les saisons. Elle descend jusqu’à 11°C pendant la période de décembre à février et augmente jusqu’à 45°C à l’ombre entre mars et avril. L’harmattan chargé de la brume sèche souffle de décembre à mars vers l’ouest. 1.2. Le vent comme facteur déclencheur des précipitations A Kousseri comme à N’Djamena, deux types de vent dominent : un vent chaud et sec soufflant en période sèche nommé Harmattan provenant du Flux d’alizé du Nord-Est, notamment la masse d’air continental suivant la direction Nord-Est au Sud-Ouest. Un vent humide nommé la mousson soufflant pendant la saison pluvieuse venant du golfe du Guinée et se disposant du Sud-Ouest au Nord-Est. Ces deux catégories des vents sont divisées par le front intertropical. Source : Enquête de terrain, 2021 Figure 3 : Vitesse moyenne du vent à N’Djamena en 2020 1.2. La pluviométrie relativement favorable au phénomène d’inondations Les volumes pluviométriques oscillent entre 400 et 700 mm/an, les précipitations se manifestent souvent sous forme d’averses plus ou moins violentes. Ces dernières années, elles se concentrent sur trois mois (juillet-septembre). Il n’est pas exceptionnel qu’un dixième des précipitations annuelles tombe en un seul jour, inondant la quasi-totalité du périmètre urbain 0,00 0,50 1,00 1,50 2,00 2,50 3,00 3,50 4,00 4,50 Vitesse moyenne du vent en mm/s MMois
  • 43. 29 pendant plusieurs jours. Les températures observées à N’Djamena et Kousseri sont comprises entre 20°C et 45°C en saison sèche et entre 18°C et 30°C en saison des pluies. Source : Enquête de terrain, 2021 Figure 4 : Fluctuation pluviométrique de 2020 à N’Djamena et à Kousseri 1.3. Humidité de l’air favorable aux précipitations L’humidité relative de l’air suit une évolution saisonnière identique à celle des précipitations. Le maximum mensuel se situe en août et est de l’ordre de 79.6% à Kousseri et de 85.2% à N’Djamena. Le minimum, qui s’observe en février-mars, varie de 22.7% pour N’Djamena à 28.6% pour Kousseri. Le taux d'humidité de l'air varie en fonction de la fréquence des vents dans la région. La valeur moyenne interannuelle est de 50.5% à N’Djamena et de 57.2% à Kousseri. La saison de pluie, s’annonce au mois d’Avril et prend fin en Octobre. La hauteur des eaux qui arrose cette zone varie entre 500 et 600mm et cela atteint 66 jours. La saison sèche quant à elle débute en Novembre et prend fin en Avril provocant une évaporation de l’ordre de 3m. 0 50 100 150 200 250 300 350 Pluviométrie en mm Mois Pluviométrie à N'Djamena Pluviométrie à Kousseri
  • 44. 30 Source : Enquête de terrain, 2021 Figure 5 : Humidité relative pour N’Djamena de 2019 et 2020 1.5. Fluctuation de température favorable aux précipitations Le 1er arrondissement de la ville de N’Djamena a une température fluctuante très rigoureuse allant de 25°C à 45°C. C’est deux extrémités varient selon les mois. La température la plus élevée est enregistrée en Mars et la moins élevée en Décembre. Le régime thermique moyen mensuel montre deux maximas : un maximum principal en avril, qui constitue la saison chaude avant l’arrivée des premières pluies, et un maximum secondaire en octobre, à la fin de la saison des pluies. L'écart entre les moyennes mensuelles des températures montre des minimas de 24°C pour N’Djamena et 25.3°C pour Kousseri (janvier) et des maximas de 31.7°C pour Kousseri et 34.1°C pour N’Djamena (avril). Les températures moyennes interannuelles sont très variables. Elles varient entre 27.3°C (2002) et 31°C (2015) à la station de N’Djamena, avec une moyenne de 29.2°C, et entre 27°C (2006) et 28.7°C (2017) à Kousseri, avec une moyenne de 27.8°C. À l'échelle spatiale, la variabilité est de 1 à 3°C entre Kousseri et N’Djamena. 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Humidité relative maximale en % 2019 2020
  • 45. 31 Source : Enquête de terrain, 2021 Figure 6 : Fluctuation des températures à N’Djamena en 2020 Source : Enquête de terrain, 2021 Figure 7 : Fluctuation des températures à Kousseri en 2020 1.7. La Végétation insuffisant aggravant les inondations Les états hydrologiques comme les zones inondables, zones exondées, profondeur de la nappe phréatique conditionnent la répartition dans le paysage des types de formations végétales. Les activités humaines et ses besoins en bois-énergie et en bois d’œuvre, d’une part, et l’assèchement progressif du climat, d’autre part, ont profondément transformé 0 50 100 150 200 250 300 350 0 50 100 150 200 250 300 350 Température en ° C Pluviométrie en mm Mois Pluviométrie Température 0 50 100 150 200 250 300 350 0 50 100 150 200 250 300 350 Température en ° C Pluviométrie en mm Mois Pluviolétrie Température
  • 46. 32 l’environnement. De nos jours, on peut observer quelques formations végétales, telles que des savanes arborées à arbustives, en partie dégradées. On constate également la disparation des fourrés ou bosquets d’espèces typiques de la flore locale. Selon la topographie, les espèces dominantes sont les suivantes :  Savanes arborées sur sols sableux à sablo-limoneux en zones exondées : Hyphaenethebaica, Anogeissusleiocarpus, Balanites aegyptiaca, Ficus microcarpa, Combretumglutinosum, Guiera senegalensis, Acacia sieberiana, Tamarindusindica, Sclerocarryabirrea, etc.  Savanes arbustives plus ou moins denses sur sols humides et vertiques des zones inondables et semi-inondables ou des bas-fonds : Zizyphus mauritiana, Mitragina inermis, Bohiniarufescens, etc.  Autres espèces végétales caractéristiques des jachères relativement récentes et des sols appauvris : Calotropis procera, Guiera senegalensis, etc.  Végétation herbeuse des prairies marécageuses, constituée essentiellement d’Eragrostis avirensis, de Sporobulussp. Tout comme les sols, la dégradation des formations végétales liée aux contraintes climatiques et à l’action de l’homme est très importante, ce qui entraine les inondations dévastatrices dans la zone d’étude. La commune de Kousseri est dominée par une savane claire, arbustive et épineuse. Les espèces dominantes sont les acacias (Nilotica senegalensis sigal et seyol), quelques borabus et les arbustes rabougris. Cette végétation est détruite par l’action humaine. Le faible taux des arbres est un danger pour le milieu biophysique et occasionne les inondations. 1.8. Sols favorable aux inondations Le sol de la ville de Kousseri, comme celui du 1er arrondissement de la ville de N’Djamena est caractérisé par de l’argile fine, du sablo-argileux et d’alluvions issues des eaux fluviales provoquées par des débordements des fleuves Logone et Chari. Ainsi, ces sols sont imperméables et favorisent l’inondation car l’eau ne pouvant pas s’infiltrer et ruisseler. 1.9. Le Relief favorable aux inondations En rappel, le relief est, l’ensemble des inégalités de la terre. Les reliefs du 1er arrondissement et de la ville de Kousseri présentent des plaines et des hauts sommets. La majeure partie de ces espaces sont couverts des plaines qui se regroupent en deux catégories
  • 47. 33 notamment les plaines inondées et les plaines exondées. Les plaines inondées sont celles qui exposent certains terrains aux inondations dans la zone d’étude. 1.10. Topographie de la zone d'étude propice aux inondations Le milieu d'étude présente une topographie constituée des plaines exondées et inondables. Du point de vue topographique, N’Djamena est implantée sur une plaine alluviale dont l’altitude varie entre 293 à 298m. Cette situation confère à la ville de N’Djamena a un site parfaitement plat. Source : MATDUH, 2019 Figure 8 : Carte de Pente dans le 1er arrondissement de la ville de N’Djamena 1.11.1. Logone et Chari Le Logone prend son origine sur le haut plateau de l’Adamaoua au Cameroun à une altitude de 1000m. Il est long de 1000Km. Un de ses bras passe par le Logone oriental (la Pendé) et un dans le Logone Occidental à Moundou. Il passe par Laï et dans le Mayo Kebbi avant d’arriver à N’Djamena et Kousseri. C’est un cours d’eau permanent dont la montée des eaux occasionne les inondations. Quant à Chari qui prend sa source dans le massif centrafricain des Kagas à une altitude de 500 à 600m à la jonction de Bamingui, Gribingui et Bangoran. Il est long de 1200Km. Le
  • 48. 34 Chari entre sur le territoire tchadien et reçoit plusieurs affluents dont on peut citer les principaux, le Bahr Aouk qui prend sa source à la frontière entre le Tchad et Soudan, l’Ouham où le Bahr Sara prend son origine dans les monts de Yadé en RCA et se jette dans le Chari après la ville de Sarh. En effet, le bassin Chari-Logone est contrôlé au Tchad par la Direction de la Ressource en Eau (DRE). Les premières stations hydrométriques étaient équipées d’échelles limnométriques sur le Chari et sur le Logone. Ces stations étaient installées vers 1906 par l’ORSTOM avant la prise en charge par la Direction de la Ressource en Eau. Ainsi, ce bassin a un régime de type tropical caractérisé par une crue qui commence en saison pluvieuse (juin-juillet). La période de grande crue commence en août jusqu’à un maximum en octobre. La période d’étiage débute en décembre et prend fin en juin selon l’arrivée des premières pluies. Source : MATUH, 2019 Figure 9 : Carte du sens d’écoulement des eaux dans le 1er arrondissement de la ville de N’Djamena 1.13. Evaporation facteur des précipitations Mesurée avec la technique Piche, l’évaporation varie presque de la même façon que la température de l’air, et va en sens inverse de la pluviométrie. Le cycle saisonnier est bien marqué. L’évaporation moyenne mensuelle maximale s’observe en mars et atteint 281 et 416
  • 49. 35 mm, à N’Djamena. Le minimum est obtenu au mois d’août, avec 70,26 mm pour Kousseri et 69,6 mm pour N’Djamena. L’évaporation moyenne annuelle est fonction de la latitude. Les valeurs maximales sont obtenues (412,6 mm et 412,73 en 2020) en climat sahélien. Le processus de formation des nuages comprend l’évaporation et l’évapotranspiration. Source : Enquête de terrain, 2021 Figure 10 : Evaporation de Piche à N’Djamena en 2020 Source : Enquête de terrain, 2021 Figure 11 : Evaporation de Piche à Kousseri en 2020 II. ASPECT HUMAIN 1. Démographie galopante La dynamique de la population à N’Djamena est contrastée par certaines années de guerres et différents évènements entravant l’évolution progressive de la population. L’augmentation des populations veut un besoin en espace d’où l’occupation du sol croit. Plus 280,2 314,6 412,6 348,8 287,9 203,5 135,0 69,6 90,0 177,5 270,2 267,6 0,0 50,0 100,0 150,0 200,0 250,0 300,0 350,0 400,0 450,0 Evaporation de piche en mm Courbe de tendance 280,23 319,07 412,73 351,06 296,88 204,81 155,50 70,26 88,44 180,07 264,57 263,04 0,00 50,00 100,00 150,00 200,00 250,00 300,00 350,00 400,00 450,00 Evaporation de piche en mm Courbe de tendance