La trajectoire de la transition énergétique des pays du Sud : décarboner le PIB. D'après le Mooc de l'AFD, l'ENS et Coursera sur la transition énergétique et écologique des pays du Sud
1. Semaine 3 :
La trajectoire de la transition énergétique : décarbonner le PIB
3ème semaine de cours de l’AFD–ENS : la trajectoire de la transition énergétique : décarbonner le PIB
https://www.coursera.org/learn/transitions-energetiques-pays-du-sud
Synthèse effectuée par Alain Ducass, catalyseur de la transformation énergétique, numérique et sociale de l’Afrique,
publiée sur https://energeTIC.fr/environnement contact : energeTIC, +336 8546 1982 alain.ducass@energeTIC.fr
2. 3. La transition énergétique des pays du Sud
Semaine 3 : La trajectoire de la transition énergétique : décarbonner le PIB
(Mooc de l’AFD + EN publié sur Coursera)
Synthèse des cours de la troisième semaine :
Si nous continuons de troquer notre futur contre le présent, nous fonçons droit vers la réalisation d’un scénario catastrophe
où, le réchauffement climatique serait de l’ordre de 3,7° à 4,8°C.
3.1. Les enjeux de la comptabilité carbone : qu’est-ce qu’un projet bas carbone, climato compatible ? (Alain Grandjean)
3.2. Comment réduire les émissions dans un contexte de croissance du PIB ? (Gaël Giraud)
3.3. La délocalisation des émissions et l’intensité carbone des pays du Sud (Slim Dali)
3.4. la trajectoire de New Climate Economy vers les 2 ° C (Alain Grandjean)
3.5. L’énergie durable pour tous au Sud (Christian De Gromard)
Synthèse effectuée par Alain Ducass, energeTIC, https://energeTIC.fr/environnement
catalyseur de la transformation énergétique, numérique et sociale de l’Afrique
alain.ducass@energeTIC.fr +336 8546 1982
3. 3.1.1 Les instruments et les méthodes de mesure de la comptabilité carbone
Mooc AFD + ENS + Coursera sur les transitions énergétiques et écologiques dans les pays du Sud
• Les procédures MRV, Measuring, Reporting and Verifying measures, mises en place par la CNUCC, sont des méthodes de
collecte, rapportage et vérification des données sur les émissions de Gaz à effet de Serre (GES).
• Elles sont produites ou mises à jours tous els deux ans par les pays (mais non l’espace maritime et aérien international)
sous un format standard et auditable.
• Le calcul des émissions de gaz à effet de serre d’une activité est effectué selon les normes (ISO 14064 & Greenhouse Gas
Protocol), en multipliant une donnée d’activité (ex km parcouru, KWH consommé…) par un facteur d’émission dépendant
de l’efficacité énergétique du système (ex consommation d’un véhicule, mode de production de l’électricité)
• Le bilan carbone d’un pays ou d’une entreprise est effectué
en additionnant les émissions directes et indirectes de toutes
les activités nécessaires à l'entité considérée, en les regroupant
par scope : (1 interne ; 2 intermédiaire et 3 global)
4. 3.1.2. Les instruments et les méthodes de mesure de la comptabilité carbone
Mooc AFD + ENS + Coursera sur les transitions énergétiques et écologiques dans les pays du Sud
• L’AFD mesure les émissions de GES induites et évitées sur un projet donné depuis sa conception jusqu’à son
démantèlement. En liaison avec les autres membres de l’IDFC, les banques de développement calculent l’actif climat d’un
projet pour savoir si et dans quelle mesure il est climato compatible
• En France, l'article 173 de la Loi de transition énergétique, adoptée en 2015, oblige les investisseurs institutionnels à
publier leur empreinte carbone.
• A l’international, on constate notamment que
l’intensité carbone d'un pays
n’est pas corrélée à son niveau de développement
Graphiques et images sélectionnés par Alain Grandjean
• page précédente : répartition des activités par scope
• Présente page : intensité carbone par pays
• Page suivante :
• Potentiel de réchauffement global (PRG) des gaz
• Émission de GES par kwh d’électricité (en équivalent CO²)
• Emission de GES par pays (en équivalent CO²)
• Sources des images collectées par Alain Grandjean
5. 3.1.3. Les instruments et les méthodes de mesure de la comptabilité carbone
Sources, images et graphiques sélectionnés par
6. 3.2. Comment réduire les émissions
dans un contexte de croissance du PIB et de la population au Sud ?
Mooc AFD + ENS + Coursera sur les transitions énergétiques et écologiques dans les pays du Sud
La production de richesse est corrélée à la consommation d’énergie
De 1960 à 2013, le PIB mondial produit avec une quantité d'énergie donnée, a cru de 40%, soit + 08%/an
Pour diviser par 4 les émissions de GES d’ici à 2050, l’équation de Kaya montre qu’il faut diviser par 2
l’intensité énergétique du PIB mondial et diviser par 4 l’intensité carbone de l’énergie de CO² !
Le découplage PIB / énergie consiste à produire d’avantage de richesse en réduisant sa dépendance à l‘énergie
De 1965 à 1981, le PIB/habitant a cru de 3,5 %/an, la consommation d’énergie primaire de 2,5 %
De 1981 à 2013, le PIB/habitant a cru de 1,5 %/an, la consommation d’énergie primaire de 0,5 %
Gaël Giraud Corrélation entre le PIB et la consommation d’énergie Equation de Yoichi Kaya sur les émissions de gaz à effet de serre
7. 3.2.2 Comment réduire les émissions
dans un contexte de croissance du PIB et de la population au Sud ?
Mooc AFD + ENS + Coursera sur les transitions énergétiques et écologiques dans les pays du Sud
Un début de découplage s’observe depuis 40 ans sur la consommation de pétrole à l’échelle mondiale
Poursuivre les efforts de découplage PIB/énergie implique de systématiser les efforts d’efficience
et de mettre en œuvre des schémas d’économie circulaire, impliquant le recyclage
Changement de corrélation PIB/énergie Sources de la session 3.2.
8. 3.3. La délocalisation des émissions et l'intensité carbone des pays du Sud
Mooc AFD + ENS + Coursera sur la transition énergétique des pays du Sud
L’Intensité énergétique d’un pays est la consommation en énergie en TEP pour créer 1000 $ de PIB. On l’exprime en TEP/k$
Au niveau mondial, en 2015, il faut 0,2 TEP pour produire 1 000 $ de PIB => l’intensité énergétique est de 0,2 TEP/k$
tandis que le mix énergétique est composé de 80 % d’énergies fossiles
Le mix énergétique d’un pays est la répartition des sources d’énergies primaires dans la consommation énergétique
L’intensité carbone d’un pays est le volume des émissions de CO² pour générer 1 $ de PIB en $ constant. Au niveau
mondial, Elle a baissé de 1150 g CO²/$ en 1980 à 750 g CO²/$ en 2014.
• L’Indonésie génère 1200 g CO²/$ avec une intensité énergétique de 0,5 TEP/k$ et un mix avec 95 % d’énergies fossiles
• La Jordanie, génère 1300 g CO² avec une intensité énergétique de 0,4 TEP/k€. Elle est à la baisse grâce à la politique de
au développement du solaire et de l’éolien, qui représentent 25 % du mix en 2020
• Le Nigéria, génère 500 g CO² avec une intensité énergétique de 0,5 TEP/k$. C’est peu à cause du faible niveau de revenu
par habitant (2 500 $). Elle baisse avec la montée des services malgré 90 % d’électricité d’origine fossile.
Slim Dali Mix énergétique d’Indonésie Intensité carbone de la Jordanie et de la Tunisie Intensité carbone du Nigeria et de l’Afrique en GCO²/$ de PIB
9. 3.3.2. L’intensité carbone des pays du Sud
Sources, images et graphiques sélectionnées par Slim Dali
La baisse des réserves d’énergies fossiles et l’accroissement tendanciel du coût pèse sur le processus de
développement des pays du Sud.
Leur transition énergétique consiste à produire davantage de richesse avec moins d’énergies fossiles
La réduction de l’intensité carbone de leur économie passe par une politique volontariste de diversification du mix
énergétique.
Objectif 7 du développement durable :
Garantir l’accès de tous à des services énergétiques
fiables, durables et modernes, à un coût abordable
10. 3.4. La Trajectoire de New Climate Economy vers les 2 degrés C
Mooc AFD + ENS + Coursera + Alain Grandjean sur la transition énergétique des pays du Sud
Nicolas Stern a montré en 2006 que l’attentisme coûterait plus cher que la transition énergétique
Pour respecter l’engagement des Etats à la COP de 2009 à Copenhague (Réchauffement de 2 % contre ~4° tendanciel),
il faut réduire les émissions de GES de ~ 50 milliards de TeqCO²/an actuellement à ~20 milliards en 2050 et
parvenir à la neutralité carbone en 2100, ou zéro émissions nettes -Zen, dans lequel toute émission anthropique
résiduelle de CO2 est contrebalancée par des éliminations anthropiques de CO2 à l'échelle mondiale.
Le seul moyen d’y parvenir est de continuer à faire croître
le PIB en diminuant les émissions.
On est passé de 1000 g CO²/$ en 1960 à 400 g CO²/$ en 2010
Il faut maintenant passer à 60 g CO²/$ en 2050
Alain Grandjean Rapport du GIEC sur les émissions de GES Trajectoires des pays développés (haut), en développement (bas) et du monde (rouge)
11. 3.4.2. La Trajectoire vers les 2 degrés C
Sources, images et graphiques : Mooc AFD-ENS, Alain Grandjean
L’Agence internationale de l’énergie a développé un scénario compatible avec un réchauffement limité à 2 °
La transition énergétique est techniquement possible grâce aux quatre leviers de la décarbonation de l’économie :
1. La décarbonation de la production d’électricité ;
2. La substitution de l’énergie fossile par l’électricité
pour les usages (ex véhicules, économie circulaire) ;
3. Une meilleure efficacité énergétique des usages,
notamment dans des villes compactes
(NB Avec des populations comparables ~5 millions d’habitants,
Barcelone émet 10 fois moins de CO² qu’Atlanta pour ses transports)
4. la préservation ou la reconstitution des puits
naturels de carbone
(la déforestation est responsable de 11% des émissions de GES)
Scenario de l’AIE
12. 3.4.3. La Trajectoire de New Climate Economy vers les 2 degrés C
Sources, images et graphiques : Mooc AFD-ENS, Alain Grandjean
Les investissements nécessaires sont à peine plus couteux que les investissements classiques
(93 trillons de $ pour passer à une économie bas carbone, contre 89 trillons autrement)
Ils limiteront les coûts beaucoup plus élevés des calamités provoquées par le changement climatique
Finalement, les trajectoires de décarbonation de l’économie sont techniquement et financièrement possibles
à condition de s’y prendre maintenant.
Surcoût des investissements de transition énergétique Sources sélectionnées par Alain Grandjean
13. 3.5. L'énergie durable pour tous au Sud - Christian de Gromard
Mooc AFD + ENS + Coursera sur les transitions énergétiques et écologiques dans les pays du Sud
L’ODD n°7 prévoit de « garantir l'accès à une énergie abordable, fiable et soutenable pour tous d'ici 2030. »
Aujourd’hui, 1,2 milliards de personnes n’ont pas accès à l’électricité et 2,7 milliards dépendent de la biomasse pour la cuisson des aliments
En 2012, l'ONU a lancé l'initiative Sustainable energy for all, SE4ALL, qui fixe trois objectifs à l'horizon 2030.
• Un accès universel à l'énergie,
• un doublement des énergies renouvelables dans le mix énergétique mondial,
• et un doublement des taux d'efficacité énergétique.
En Afrique subsaharienne, le taux d’électrification est de 63 % en ville, 19 % en campagne, 35 % en moyenne contre 71 % pour le monde (2015)
L’électrification passe par 3 voies : 1. densification du réseau électrique connecté ; 2. distribution par mini réseaux locaux ; 3. Kits individuels.
L’électrification fournit des services entre 0,1 et 2 € kWh contre 10 à 500 €/ kWh sans électrification
Les solutions locales se développent grâce à la baisse du coût du photovoltaïque, la télégestion des équipements et le prépaiement mobile
(pay as you go)
Christian de Gromard (AFD) Accès à l’électricité en 2016 Solutions d’électrifiction (distribution et facturation
14. 3.5.2. L'énergie durable pour tous au Sud - Christian de Gromard
Mooc AFD + ENS + Coursera sur les transitions énergétiques et écologiques dans les pays du Sud
Il est possible de concilier transition énergétique et développement au SUD
La biomasse : elle est sous-considérée et mal gérée. Mauvais approvisionnement des viles en charbon de bois, mauvaise gestion des forêts. Il
faudrait combiner Gestion des ressources existantes, reboisement, aménagement agro-forestier, production efficace de charbon de bois,
maîtrise de la demande, substitution de combustible avec le GPL et les briquettes de déchets agricoles excédentaires
Energies renouvelables (ENR) : solaire, biomasse, hyrdo-électricité, éolien, géothermie sont des ressources permanentes ou intermittentes,
répandues ou localisées, de faible ou forte puissance (kits solaires (1 W), grands barrages (10 GW). Leurs coûts décroissants les rende compétitives.
Les investissements initiaux sont souvent plus élevés mais leurs coûts d’exploitation moindre que pour les énergies fossiles.
L’efficacité énergétique : elle peut s’améliorer dans les deux secteurs amont (production d’électricité et agriculture-forêt) et les trois secteurs aval : industrie,
bâtiment, transports (On y ajoutera les particuliers)
En conclusion, nos systèmes énergiques actuels ont un caractère non durable,
une faible efficacité globale et une inaccessibilité au Sud. Grâce au progrès technologique,
la généralisation de l’accès à l’électricité
peut se faire sans impact sur les émissions de CO²
Christian de Gromard (AFD) Accès à l’électricité en 2016
15. 3.5.2. L'énergie durable pour tous au Sud - Christian de Gromard
Mooc AFD + ENS + Coursera sur les transitions énergétiques et écologiques dans les pays du Sud
3ème semaine de cours de l’AFD–ENS : la trajectoire de la transition énergétique : décarbonner le PIB
https://www.coursera.org/learn/transitions-energetiques-pays-du-sud
Synthèse effectuée par Alain Ducass, catalyseur de la transformation énergétique, numérique et sociale de l’Afrique,
publiée sur https://energeTIC.fr/environnement contact : energeTIC, +336 8546 1982 alain.ducass@energeTIC.fr